assises de la culture_14nov2009_retranscription - Niort

Cet attentat, c’est juste attenter au silence, et tenter de briser l’indifférence, de la faire
chanceler, de lui casser le cou, ensemble se relever, ne plus être à genoux. De
provoquer la vie plutôt que la laisser filer. C’est juste la remplir plutôt que la vider.
Mesdames, Messieurs, ceci est un attentat, ne levez pas les yeux, ne croisez pas les
doigts, les bombes ne tomberont pas, ce sont mes mots qui explosent, le sang ne
coulera pas, seulement mon flot quand je pose.
Merci ! Je laisse la parole à Onizuka
Onizuka – slameur
Bonsoir. Je vais vous faire part de mon pessimisme. On essaie d’intervenir dans les
classes dans le domaine de l’éducation. Je suis de Poitiers, il y a un rectorat, avec une
nouvelle rectrice, et il n’y a pas longtemps, elle a déclaré que la culture à l’école ne
servait à rien… On peut partir de cela.
Mon art est démocratie
et il s’anoblit parfois par des mots crasseux,
et qu’il pratique debout ou assis,
on nous traite souvent comme si c’était un art de paresseux.
On nous trouve pourtant là où la liberté d’expression
dans les praticables des classes, aux Assises de la culture.
Quotidienne, cette bouffée d’oxygène est ma ration
qui me fait ressentir l’écriture, mais aussi ses ratures.
On ne nous ignore plus car nous poussons sans engrais partout,
la mauvaise herbe de Brassens introduit des boutures,
et aujourd’hui à Niort, on vous expose nos plus beaux atouts
pour vous dire que produire de la culture et en vivre, parfois c’est dur,
surtout quand t’es troubadour.
Car on a remarqué que nul n’est prophète dans son pays,
et on passe souvent quand on se plaint pour des paysans détracteurs.
Être artiste reconnu chez soi a un prix,
mais moi je trouve ça déplaisant d’être acteur.
Je veux être moi-même, ne pas jouer un rôle,
pas faire le curé de service qui vous promet la vie belle.
Le spectacle est devenu monopole,
et il est dominé par la rentabilité de paysages aux multiples chapelles.
Et là, financement, copinage, réseaux et subventions
nous mettent souvent devant le paradoxe curieux
qu’à certains, on prête plus d’attention,
surtout quand le prix demandé est multiplié par deux.
On prête plus facilement aux riches qui abusent,
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MAIRIE DE NIORT – ASSISES DE LA CULTURE DE L’AN II – 14 NOVEMBRE 2009