assises de la culture_14nov2009_retranscription - Niort

un premier bilan des actions engagées. Il pointe autant faire ce peut, les manques, et il
envisage les éventuelles perspectives qui mériteraient d’être discutées.
Un bémol malgré tout, je vous le dis toute de suite, la patte de Georges Perec a dû
frapper, puisque dans la retranscription informatique, certains « e » ont sauté, ce qui
fait que le « cœur » devient « cour », et « œuvre » devient « ouvre », ce qui est
presque de la poésie, mais rend certaines phrases difficilement compréhensibles.
Désolé donc pour ce plagia déplacé et absolument pas désiré.
Trêve de plaisanterie, vous voyez que les raisons ne manquent pas pour s’arrêter une
fois de plus à la station assise, et s’il en fallait une de plus, je dirais qu’il faudrait
certainement aller la chercher du côté des artistes. La Compagnie Aline avait donné le
ton en octobre 2008 pour ceux qui s’en souviennent. Cette année, ce sont des
slameurs venus de Poitiers et La Rochelle (Onizuka pour Poitiers, Khri Khri pour La
Rochelle). Merci donc à eux. Merci aussi évidemment aux Niortais qui ont participé à
leurs ateliers et qui se sont mis en danger – ce n’est jamais facile de parler longtemps
sur une scène…
Maintenant je vous propose, si vous le voulez bien, Khri Khri et Onizuka, de vous
mettre vous-mêmes en danger.
Khri Khri – slameuse
Mesdames, Messieurs,
Ceci est un attentat. Ne baissez pas les yeux, ne croisez pas les doigts, les bombes ne
tomberont pas, ce sont mes mots qui explosent. Le sang ne coulera pas, seulement
mon flot quand je pose. Mes vers balles atteindront leur but sans entraîner personne
dans la chute. Les mots sont mes munitions.
En salve orale, elles vous seront assenées. À vos oreilles, elles seront débitées. Je ne
suis pas ici par hasard. Je dis ce que je pense, je dis ce que je vois. Une arrivée, un
départ, je dis et cela vole en éclat. Slam sauvage, verbal attentat, je noircis des pages,
j’apprivoise ma voix. Je suis là pour dire, et pas seulement parler du pire. Je slame,
parce que c’est ma flamme, c’est ce qui me tient. Je slame, et comme cela les mots
viennent ou pas. C’est le slam sauvage, le verbal attentat.
J’ai des choses à dire, mes idées grondent, mes espoirs à transmettre, je veux ajouter
au monde une porte, une fenêtre, la liberté d’expression. Le droit de dire oui, le droit de
dire non, le droit de l’ouvrir ou de la fermer. Je slame, c’est ça ma liberté.
Le droit de dire que même si elle est imparfaite, on est en démocratie, et que mon avis,
j’ai droit de le donner aussi. Le droit, le droit de dire, le droit de m’écouter, le droit de
vous écouter, et pour vous le droit de dire. Le droit de dire qu’être égaux, c’est pas être
tous pareils. Que dans la différence, on puise un sang vermeil, que dans la diversité
vient aussi les bonnes idées.
Mes rimes tuent. C’est figuré cette notion. Dans verbal, c’est tout vu. Les slameurs
disent « ça déchire », mais pas les chairs, juste les cœurs, alors n’ayez pas peur,
restez !
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MAIRIE DE NIORT – ASSISES DE LA CULTURE DE L’AN II – 14 NOVEMBRE 2009