à plein temps. Pour ce qui est des mariages, divorces - Tribu 12

10
BLUM
Les noms de nos Présidents
Onomastique locale
Notre précédent article sur l’onomastique relative aux patronymes des responsables des
communautés du 12 ème arrondissement de Paris et de Vincennes a débuté une série que nous
prolongeons aujourd’hui. Nous vous proposons de nous pencher sur les noms des présidents et
responsables suivants : Bruno Blum pour Vincennes Ashkénaze, Thierry Choufane pour Chivté
Israël, Michèle Sarrabia et Edmond Boukobza pour Georges Leven.
Le président de la communauté
« Vincennes ashkénaze » s’appelle
Bruno Blum. L’origine de ce patronyme
germanique est on ne peut
plus claire. Ce mot, en effet, signifie
« fleur » en allemand. Il était initialement
attribué à des personnes
dont le métier avait un rapport avec
les fleurs ou encore à des familles
dont le blason comportait une fleur.
Mais, comme on le sait, les Juifs
d’Autriche-Hongrie, qui ne pratiquaient pas les patronymes, se
contentant de prénoms du type « Isaac fils de Moché », ont
été amenés, il y a quelques siècles, par décret, à se choisir un
nom de famille (On leur en a aussi, souvent, imposés certains,
qui n’étaient pas des plus agréables ni du meilleur goût…).
Le choix de Blum, dans ce cas ne correspondait plus à une
caractéristique mais à un choix délibéré en fonction du coût du
nom et des moyens financiers des familles : les noms d’animaux
étaient gratuits, ceux de métaux usuels, abordables et les noms
de métaux précieux, comme l’or (Gold), l’argent (Silber) ou de
fleurs (Rosen), les plus taxés.
Certains chercheurs donnent aussi une origine hispanique au
nom Blum, qui, partant du prénom Paloma (Palombe) serait
passé à Bluma puis à Blum.
Variantes : De très nombreux patronymes juifs sont construits
sur Blum : Blumbaum(Arbre fleuri), Blumfeld (Champ fleuri),
Blumengart (Jardin fleuri), Blumenstein (Pierre fleurie),
Blumenkranz (Couronne fleurie), Blumenkopf (Tête fleurie),
Blumenstock (Pot de fleurs), Blumenzweig (Branche fleurie),
Blumberg (Mont fleuri) ou encore Blumenthal (Vallée fleurie) .
Notons aussi Bloom et ses dérivés, Blumel ainsi que les noms
composés Blum-Brisac et Blum-Picard.
Célébrités : Le Blum le plus célèbre est bien entendu Léon
Blum, président du Conseil du Front Populaire (1936 et 1946)
et sioniste de la première heure qui fut déporté à Buchenwald.
Sans oublier le rabbin de Neuilly, Alexis Blum et son fils, le
journaliste Michaël Blum. Ou encore André-Albert Blumel, avocat
et directeur de cabinet de Léon Blum qui fut président du
MRAP et du KKL. Et, bien entendu, la maire du 12ème arrondissement,
Michèle Blumenthal.
BOUKOBZA
Le dynamique et dévoué Edmond
Boukobza anime avec ferveur,
depuis de nombreuses années, la
synagogue « Georges Leven » de
l’Alliance.
Le nom Bokhobza vient de l’arabe
et signifie littéralement « l’homme
au pain ». Il était donné à un enfant
dans l’espoir qu’il ne manquerait
jamais de pain. Ce patronyme est à
rapprocher de Bouhnik : « L’homme à la bouchée de pain »,
attribué aux nouveaux nés dans le même esprit et de Lahmi,
Lahmy ou Halahmi qui vient, lui, de l’hébreu « lehem »,
« pain ».
Ce dernier nom, très ancien, se retrouve dans le Talmud sous la
forme Bar Lahma.Au XXème siècle, le patronyme Bokhobza est
très répandu en Tunisie (Tunis, Djerba, Gabès, Kairouan,
Moknine, Monastir, Sfax, Sousse) en Algérie ( Alger, Bône,
Guelma) et en Libye.
Il est attesté en Tunisie dans les registres matrimoniaux : le 29
août 1860, Sa’adani, fils de David Boukhobza épouse Esther, fille
de Salomon Hay Elhaïk
Variantes : Bokhobza, Bokobsa, Boukhobza, Bokobza, Bocobza,
Boucobza, Boccobza, Bokbza, Boukabza, Aboukhobza, Elhobz,
Elkobz.
Célébrités : Qui dit Bokobsa pense boukha, le fameux alcool de
figues tunisien. La famille Bokobsa s’est illustrée, depuis des siècles,
dans la distillerie et la production de la boisson préférée
des Tunes. Sans oublier l’écrivaine Chochanah Boukhobza et sa
consœur Nina Boukhobza ou encore le peintre Biano
Boukhobza, victime du terrorisme à Tunis en 1955. Par ailleurs,
de nombreux rabbins tunisiens, tels Itshak Boukhobza de Gabès
(1853-1930) se sont distingués par leur érudition.