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MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP

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77° Année.-8" Série -Tome XLyi. N» 19 22 Janvier 1910.<br />

<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong><br />

<strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

JOURNAL HEBDOMADAIRE<br />

<strong>DE</strong>S INSTITUTEURS ET <strong>DE</strong>S INSTITUTRICES<br />

On s'abonne à Paris, chez MM. Hachette et C", Prix de l'abonnement :<br />

libraires-éditeurs, boulevard Saint-Germain, 79; dans FRANCE . .. . 6 fr. »<br />

ies départements, chez tous les libraires ou dans tous les UNION POSTALE 8 fr. »<br />

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Les manuscrits non insére's ne sont pas rendus.<br />

- SOMMAIRE •-<br />

ÉDUCATION f La neutralité scolaire (p. 217). 0 0 0 0 0 0 0 <strong>DE</strong>NYS COCH1N.<br />

s, Tj\rcprr>juupMT \ L'esprit de justice dans l'enseignement de i histoire a<br />

a iUNbUitjiNJiMfciN i ^ l'école primaire [suite] (p. 220). 0 0 0 0 0 0 0 0 H. BRUN.<br />

T "d?/"* TCT A TTr"\XT 1<br />

&ADMINISTRATION I plaidoyer pour les veufs (p. 222). 0 0 0 0 0 0 ANDRÉ BALZ.<br />

CORPORATIF | Les délégués cantonaux (p. 223). 0 0 0 0 0 0 0 LE LECTEUR.<br />

VARIÉTÉS : La vie intérieure (p. 224). 0 0 0 0 0 DOCTEUR TOULOUSE.<br />

OPINIONS <strong>DE</strong> NOS ( Pour défendre l'enseignement privé (p. 226). 0 0 0 LAVADOUX.<br />

LECTEURS ( Pour les adjoints des villes (p. 227). 0 0 0 0 0 0 0 MARTIN.<br />

Revue de la Presse. Actes officiels. Annonces. 0 0 0 0 0 0 0 . 0 0 0 0 0 0 o<br />

— — = ÉDUCATION ET ENSEIGNEMENT = = — =<br />

LA NEUTRALITÉ SCOLAIRE 1<br />

Opinion de M. <strong>DE</strong>NYS COCHIN<br />

Député de Paris.<br />

A M. F. BUISSON<br />

Député de Paris.<br />

MON CHER COLLÈGUE,<br />

J'ai accepté volontiers votre invitation, sachant<br />

bien que vous me donniez fort loyalement<br />

la liberté de tout dire.<br />

L'école peut-elle être neutre ? L'instituteur<br />

peut-il rester étranger à toute tendance politique<br />

ou philosophique ainsi que doit l'être, au moins<br />

dans-le service, un receveur de l'enregistrement?<br />

C'est ce qu'on nous a promis. E t Raymond<br />

Poincaré pitait à ce sujet dans votre journal<br />

de belles paroles de Jules Ferry : « Supposez,<br />

disait cet homme. d'Etat à l'instituteur,' que<br />

tous les pères de vos élèves vous entendent, et<br />

s'il vous vient à l'esprit une pensée qui puisse<br />

choquer un seul d'entre eux, taisez-vous. »<br />

Il faudrait se taire souvent.<br />

Une pareille réserve peut-elle être exigée d'un<br />

maître ? La neutralité à l'école est-elle possible ?<br />

Est-elle concevable ? Je dirai un peu plus loin<br />

mon sentiment sur cette question. Mais ce que<br />

je puis établir d'abord, mon -cher collègue, et<br />

établir d'après vous-même, c'est que chez nous,,<br />

en ce moment, cette neutralité n'existe pas en<br />

1. Voir dans lca numéros M ot 15, dos 18 ot 25 décombre<br />

1909, los uni clos do MM. Raymond Poincaré otCharlosDupuy.<br />

Partie générale.<br />

général, et n'est point encouragée. Votre récent<br />

article de' la Grande Revue, « l'Instituteur et la<br />

République, » ne laisse aucun doute à cet égard.<br />

I<br />

L'instituteur laïque, dites-vous en effet (p. 26),<br />

qu'il le veuille ou non, est, par destination et par<br />

fonction, placé en bataille, non contre le curé,<br />

mais, ce qui est tout autre chose, contre l'Eglise.<br />

Et voici déjà, malgré une distinction subtile,<br />

la neutralité abolie. Bataille et neutralité sont<br />

incompatibles.<br />

« Vous ne voulez pas (p. 27) simplement rayer<br />

du programme l'instruction morale et religieuse.<br />

Ce serait abdiquer. Vous voulez la remplacer,<br />

et ne point enseigner seulement l'orthographe et<br />

la grammaire. Vous voulez « laïciser non seulement<br />

l'école, mais la morale enseignée à l'école. »<br />

Chemin faisant, il est vrai (p. 28), vous affirmez<br />

contre des défenseurs de l'Eglise que<br />

votre entreprise ne doit ni conduire ni tendre à<br />

déchristianiser la France. Vous repoussez cette<br />

accusation, ce que je ne comprends plus. Car<br />

«la nation, dites-^vous (p. 29), a le droit d'enseigner<br />

sa morale à la place de la morale de<br />

l'Eglise, — à une condition : c'est d'en avoir<br />

une à enseigner. » N'est-ce pas détruire et remplacer?<br />

Maintenant, que sera cette morale ? Vous<br />

N° 19.


218 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> L' INSTRUCTION <strong>PRIMAIRE</strong><br />

£.. . .<br />

nous apprenez surtout ce qu'elle ne sera pas.<br />

Elle pourrait rester simplement chrétienne, en<br />

se dégageant du dogme et du culte : ceci,<br />

Ferry ne l'a pas voulu et vous ne le voulez pas<br />

davantage. Ce fut, suivant vous, un contresens<br />

de voir en lui un protestant. Guidé par lui, « l'instituteur<br />

français n'a cru pouvoir accueillir ni<br />

le christianisme libéral le plus dégagé du surnaturel,<br />

ni la religion à la Channing, ni le noble<br />

idéalisme à peine nuancé d'aspirations mystiques<br />

de notre Union pour l'action morale ou<br />

des sociétés éthiques d'outre-mer.:. Il a pensé,<br />

avec Renan, qu'en France tout réveil religieux<br />

profiterait au catholicisme. »<br />

Voilà le danger. Vous continuez, mon cher collègue,<br />

avec une rare franchise, l'énumération des<br />

doctrines et des noms qui vous effraient. Vous<br />

ne voulez pas, « à défaut de la morale évangélique,<br />

du spiritualisme philosophique tel que depuis<br />

un demi-siècle la Sorbonne l'avait enseigné.»<br />

Et les noms de Jouffroy, de Cousin, de Saisset,<br />

de Jules Simon, de Paul Janet, cités par vous,<br />

ne sont point assez laïques pour votre goût.<br />

Vous n'acceptez pas davantage, pour y chercher<br />

un fondement à votre morale nouvelle, l'œuvre<br />

de Kant ni celle de Renouvier. E t enfin vous<br />

reniez même la foi nuageuse du Vicaire savoyard.<br />

Ainsi la morale chrétienne ne sera pas enseignée<br />

à l'école ; et ne le seront pas davantage les<br />

doctrines soupçonnées d'avoir reçu de près ou<br />

de loin ses inspirations, ou de pouvoir provoquer<br />

vers elle un retour. 'Même celle de Kant,<br />

même celle de Rousseau. Qu'appelez-vous donc<br />

déchristianiser, et pourquoi êtes-vous choqué<br />

de ce mot barbare ?<br />

Et quelle est enfin votre doctrine, la doctrine<br />

laïque? Jules Ferry disait : « Prenez simplement<br />

la vieille morale de nos pères. » Le renseignement<br />

' est insuffisant, car c'était la morale chrétienne,<br />

ou bien ce n'était rien. Il est étonnant<br />

qu'une pareille définition satisfasse des hommes<br />

si inquiets d'apporter des idées nouvelles, et<br />

portés à décerner le titre d'inventeur de la<br />

morale laïque à M. Léon Bourgeois. Je lis bien<br />

que Ferry avait reçu une forte préparation positiviste<br />

; en même temps vous vous réclamez<br />

de M. Bergson et de l'élan vital... Comte et<br />

Bergson : étrange rapprochement ! et qui n'apporte<br />

dans nos idées sur la morale nouvelle<br />

aucune précision.<br />

Je continue donc à voir très bien ce que la<br />

doctrine n'est pas, et, suivant vous, ne. doit pas<br />

être. Je ne vois pas très clairement ce qu'elle<br />

sera, et encore moins dans quelle voie vous<br />

poussez les générations nouvelles.<br />

A défaut de la doctrine, une chose apparaît<br />

en toute lumière: c'est l'organisation. Peu vous<br />

importent les formes de syndicat ou d'association.<br />

Dans les derniers congrès, les amicalistes<br />

et les syndicalistes, loin de se livrer les assauts<br />

attendus, ont conclu, paraît-il, un traité de paix.<br />

Et désormais vous nous annoncez un résultat<br />

acquis : « la cohésion, la solidarité, l'unité d'inspiration<br />

de l'immense majorité du personnel de<br />

l'enseignement primaire. » Vous nous annoncez<br />

plus encore : « Un grand corps est en voie d'organisation,<br />

sinon organisé... Il agira. Il aura sa<br />

doctrine, sa politique, son idéal et les servira<br />

avec esprit de suite... Ce sera... une petite république<br />

professionnelle... Elle aura, comme la<br />

grande, ses trois pouvoirs constitutionnels. Elle<br />

délibérera, jugera, administrera... »<br />

Ce sera donc, mon cher collègue, une nouvelle<br />

Eglise avec s'es conseils, ses tribunaux etses chefs.<br />

Une Église, dit M. Durkheim, est une réunion<br />

d'hommes acceptant des croyances obligatoires.<br />

Ce sera le cas, suivant vous, dans le corps des<br />

instituteurs ; car, pour ceux qui professeraient<br />

d'autres croyances que celles que vous indiquez,<br />

la carrière sera fermée, convenez-en, et la<br />

vie impossible.<br />

Voici donc une Eglise, sans religion, sans I<br />

philosophie ni morale bien définies, mais forte- I<br />

ment organisée pour régner dans les villages,<br />

et disposant sans réserve de la puissance et de<br />

l'argent de l'Etat : en un mot, une Eglise d'Etat.<br />

Et déjà vous me permettrez de relever chez<br />

elle les défauts que vous avez reprochés avec<br />

tant de persistance et d'exagération à la nôtre.<br />

Vous dénonciez, dirai-je aux pontifes de votre<br />

nouvelle Eglise, l'ingérence cléricale dans les<br />

affaires de l'Etat ou de la commune. Vous ordonniez<br />

au prêtre de ne point sortir delà sacristie.<br />

Vous ne conseillez pas cependant à l'instituteur<br />

de demeurer enfermé dans l'école. Tout au çon- j<br />

traire, vous l'invitez à se mêler sans cesse des I<br />

affaires publiques, ayant à remplir -un « grand I<br />

rôle dans l'évolution de la démocratie. » Le<br />

voilà lancé dans la politique.<br />

Vous accusiez notre orthodoxie d'intolérance<br />

et vous venez cependant de mettre à l'index<br />

Channing, Cousin, Simon, Renouvier, Kant et<br />

Rousseau. Je ne sais pas pourquoi vous faites<br />

grâce à Comte et à Bergson ; et je crois bien I<br />

que le premier eût considéré l'élan vital du I<br />

second comme une notion très peu positive. J<br />

Mais Dieu me garde de vouloir ajouter à la j<br />

liste de votre Index ! Cependant pourquoi n'y 1<br />

mettez-vous pas Voltaire ? Il était déiste, quel- |<br />

quefois.<br />

Au moins, me direz-vous, Jiotre intolérance<br />

est purement doctrinale. Pardonnez-moi. Vous<br />

savez faire appel au bras séculier . Vingt mille<br />

écoles ont été fermées pour vous faire place ;<br />

et l'interdiction d'enseigner sous peine d'amende<br />

et de prison a été prononcée contre les maîtres.<br />

Il paraît que la defense de l'école laïque exige<br />

encore de nouvelles interdictions.<br />

Qui parle cependant de ne pas respecter, et<br />

encourager l'école ? Personne au monde ; surtout<br />

s'il y avait beaucoup d'écoles diverses.<br />

Mais on veut l'unité. Point de schisme ! Proposer<br />

quelque progrès est une marque de mauvais<br />

esprit ; hasarder quelque critique est un<br />

blasphème ; essayer d'enseigner aussi bien mais<br />

ailleurs, l'orthographe et les quatre règles, est<br />

un complot. M. Doumergue prépare le châtiment,<br />

aux dépens du peu qui nous reste de la liberté<br />

d'enseignement. Ainsi périssent les sacrilèges-!<br />

Et tous vos journaux ne manquent pas d'ajouter<br />

qu'eux-mêmes se seront attiré cette peine.<br />

L'intolérance est poussée parfois jusqu'au<br />

fanatisme. M. le député Pozzi, si j'en crois<br />

les Débats du 11 janvier, a proposé, dans une.réunion<br />

tenue à Reims, de priver du droit civique .<br />

les pères de famille coupables d'avoir prétendu,<br />

en s'inquiétant de l'éducation qu'on donne à<br />

leurs enfants, exercer le droit paternel ! Il faudrait<br />

choisir, si la Chambre écoutait M. Pozzi,<br />

entre être père et être citoyen.<br />

Nous sommes ramenés à deux cent cinquante<br />

ans en arrière, et la révocation de l'édit de<br />

Nantes, ne contenant pas davantage, aurait pu<br />

être contresignée par M. Pozzi.<br />

r


I<br />

Laissez-moi encore, mon cher collègue, avant<br />

d'émettre une opinion sur la neutralité, soumettre<br />

à vos lecteurs quelques observations<br />

au sujet de la vaste organisation enseignante<br />

dont votre article de la Grande Revue a fait<br />

connaître les plans.<br />

Je ne serais pas du tout indigné, je vous<br />

assure, ni effrayé à l'aspect d'une association<br />

scolaire libre, quelle qu'en fût la doctrine...<br />

Je trouverais juste et naturel que vos amis<br />

et vous organisiez ce qui vous plaît pour la<br />

propagation de vos idées. J'essaierais de faire<br />

autant pour répandre les miennes. Et de notre<br />

rivalité politique et philosophique naîtraient<br />

des efforts dont l'enseignement populaire tirerait<br />

profit.<br />

Mais il ne s'agit pas d'associations indépendantes.<br />

Vous n'êtes pas une Eglise libre dans l'Etat<br />

libre, vous êtes une Eglise d'Etat. Aux conseils<br />

municipaux il a été interdit d'adopter et même<br />

de subventionner un autre culte. Vous prétendez<br />

installer non pas un syndicat ou une association<br />

professionnelle, mais une congrégation<br />

d'instituteurs, unis par un credo philosophique<br />

fort vague, mais poursuivant un objet politique<br />

mieux défini. Et, en même temps, à l'exclusion<br />

de tous les autres, vous voulez être l'école de<br />

l'Etat, du budget, de la nation.<br />

Eh bien! là est la difficulté et l'origine de<br />

la crise, s'il est vrai qu'il y ait une crise scolaire.<br />

Car l'Etat, la nation, le budget, nous<br />

Ien sommes aussi, vous ne pouvez le nier. Ne<br />

dites' pas « nos écoles. » Les écoles qui coûtent<br />

trois cents millions au public sont à tout le<br />

• monde, à nous comme à vous. Parmi nous, les<br />

I pères de famille mécontents peuvent et doivent<br />

I ie dire.<br />

S'ils estiment médiocres quant, aux conseils,<br />

nuls quant aux fondements, les manuels de<br />

morale ; si l'histoire leur paraît travestie ; si la<br />

religion ne leur semble point respectée ; si là<br />

tendance philosophique soi-disant nouvelle ne<br />

s'inspire, suivant leur jugement, que d'un matérialisme<br />

arriéré et puéril, ces pères de famille<br />

doivent se plaindre. Et je ne sais pas comment<br />

M. Pozzi leur en fera un crime. S'il ne respecte<br />

pas leur droit de pères, s'il ose menacer .leur<br />

droit de citoyen, il est une qualité que personne<br />

ne leur conteste et en vertu de laquelle,<br />

ils pourront toujours parler, c'estcelle de contribuables.<br />

L'école publique officielle entretenue par<br />

tous ne'peut pas être l'école d'un parti politique<br />

ou d'une secte philosophique. Notamment, elle<br />

ne doit pas être, suivant votre expression,<br />

« en bataille contre l'Eglise. » Pas plus contre<br />

l'Eglise que contre le curé. Et quand nos évêques<br />

s'aperçoivent que nos enfants sont dressés pour<br />

cette déplorable bataille, ils obéissent, en nous<br />

avertissant, aux plus strictes obligations de<br />

leur charge.<br />

i<br />

II<br />

III<br />

J'arrive enfin à la question que vous m'avez<br />

posée d'abord, Nous n'avons pas la neutralité<br />

scolaire. Nous y avons droit cependant, en raison<br />

même des conventions que vous nous avez<br />

faites.. Mais est-elle possible ?<br />

J'avoue en toute franchise que je ne crois pas<br />

PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E ; 219<br />

à la neutralité, surtout dans l'enseignement<br />

primaire, si succinct, et donné à de si jeunes<br />

enfants. L'enfant généralise, par le fait même<br />

de son manque d'information, et un mot exerce<br />

sur un très jeune esprit une influence profonde,<br />

L'enfant abuse de l'induction et, d'un seul<br />

exemple, tire une loi. Voyez comme il se plaît<br />

aux fahies ! Puis l'enfant est confiant en son<br />

maître, il lui donne volontiers ce nom de maître ;<br />

il attend de lui une direction et ne le conçoit pas<br />

indifférent et neutre. Et du maître lui-même, du<br />

maître primaire, faut-il attendre la délicatesse de<br />

jugement, l'impartialité scrupuleuse qui sont le<br />

fruit d'une culture parfaite et de connaissances<br />

étendues. J'ai connu, parmi les instituteurs,<br />

des esprits possédant ces rares qualités. Mais<br />

elles ne brillent pas dans les manuels. Si je ne<br />

pouvais me faire une opinion que d'après certains<br />

auteurs dont je ne dirai pas les noms<br />

(car ils me poursuivraient pour avoir fait tort<br />

à leur commerce), je jugerais qu'on dogmatise<br />

lourdement, qu'où tranche avec audace, et<br />

qu'on peint avec de grosses couleurs, dans<br />

l'enseignement primaire.<br />

Je ne crois donc guère à la neutralité de<br />

l'école.<br />

Et .alors l'origine de la crise scolaire devient<br />

pour moi visible, Elle est le résultat obligé d'une<br />

situation que vous avez créée. Ayant voulu une<br />

école nationale, obligatoire pour tout le monde,<br />

payée par tout le monde, vous nous deyez la neutralité.<br />

Vous êtes tenus de ne blesser la conscience<br />

de personne. Vous vous êtes volontairement<br />

privés de la ressource qui consisterait à<br />

dire aux mécontents : « Allez en face! » Il n'y a<br />

plus de maison d'en face. Vous l'avez aux trois<br />

quarts abattue.<br />

Devant ces difficultés, vous et vos amis ne<br />

voyez jamais qu'un remède : abolir ce qui reste<br />

de la liberté d'enseigner.<br />

Ce n'est pas un bon moyen de sortir de cette<br />

-impasse ; et, à mon avis, le remède est tout<br />

contraire. Ce n'est p


220<br />

<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

tion même dans l'enseignement primaire, comme<br />

empiétant sur le pouvoir domestique.<br />

A la vérité, l'écrivain positiviste reconnaît<br />

que, devant les menaces de la réaction, il faut<br />

renoncer actuellement à cet idéal. Ces menaces<br />

renaissantes ont fait reparaître le projet de<br />

monopole : projet qui l'afflige comme vous,<br />

et auquel on ne se résigne que pour nous mettre<br />

à la raison. Ici, par parenthèse, nous retrouvons<br />

le bon esprit jacobin toujours fidèle à cette<br />

devise : Liberté pour tous; mais demain, quand<br />

tôus nos adversaires seront morts 1 Je n'en sais<br />

pas moins gré à M. Grimanelli d'avoir déclaré<br />

que le monopole de l'Etat en matière scolaire<br />

amènerait un recul, et prolongerait l'anarchie<br />

et ce qu'il appelle Vamorphisme social. E t pour<br />

la paix de ce pays et l'avenir de notre jeunesse,<br />

je souhaite l'école libre et le respect de toutes<br />

les initiatives sérieuses et honnêtes en matière<br />

4'enseignement.<br />

Il y aura deux jeunesses, disait Waldeck-<br />

Rousseau. Tant mieux 1 fuisse-t-il y avoir vingt<br />

jeunesses, ardentes, et vivantes, et diverses!<br />

De pareilles paroles font révoquer les édits de<br />

Nantes, quand par bonheur les peuples les ont<br />

obtenus.<br />

Je me résume ainsi : En matière d'enseignement<br />

la neutralité est un leurre, et la liberté<br />

est le salut. Tout progrès vers la liberté fera<br />

naître des écoles, élèvera la situation et la dignité<br />

des maîtres, augmentera le nombre et la bonne<br />

volonté des élèves. Tout recul vers le monopole,<br />

en dépit de toute la puissance de l'Etat, produira<br />

l'effet contraire.<br />

Et je vous prie de croire, mon cher collègue,<br />

à la parfaite estime et aux sentiments dévoués<br />

d'un adversaire.<br />

<strong>DE</strong>NYS COCHIN.<br />

L'esprit de justice dans l'enseignement<br />

de l'histoire à l'école primaire.<br />

Entretien d'un professeur d'école normale<br />

avec les élèves-maîtres de 3 e année.<br />

[Suite '.)<br />

LE MAÎTRE. — Une seconde question se pose<br />

maintenant : à qui devons-nous la justice historique<br />

?<br />

UN ÉLÈVE. — Nous devons la justice aux hommes<br />

de l'histoire.<br />

LE MAÎTRE. — Très bien. Ils ne sont plus?<br />

Qu'importe! Nous devons la justice aux morts<br />

comme aux vivants. L'opinion de l'histoire, son<br />

éloge ou son blâme, perpétués indéfiniment à<br />

travers les générations, sont comme le châtiment<br />

et la récompense éternels des hommes<br />

d'autrefois.<br />

UN ÉLÈVE. — Nous devons aussi la justice aux<br />

enfants. Nous leur devons un enseignement de<br />

vérité et de raison.<br />

LE MAÎTRE. — Mais oui! Nous devons la justice<br />

aux enfants comme aux grandes personnes.<br />

Plus, même ! L'adulte est capable de se défendre :<br />

l'enfant ne le sait ni ne le peut. Ainsi, pour<br />

l'historien comme pour l'éducateur, la justice<br />

historique est un devoir sacré.<br />

Faisons un dernier pas. Il y a, dans la nature<br />

humaine, un certain nombre de prédispositions<br />

1. Voir Manuel général, n° 18, du 15 janvier.<br />

à l'injustice. Appliquons-nous à les découvrir<br />

pour nous en affranchir au besoin.<br />

Je suppose un maître qui termine ainsi une<br />

leçon sur Louis XVI : « Il fut traître à la Révolution<br />

et à la patrie. C'est un criminel. Il ne<br />

mérite ni sympathie ni estime. » Que pensezvous<br />

de ce maître?<br />

UN ÉLÈVE. — Il est injuste pour Louis XVI. Il<br />

ne tient compte ni des circonstances qui peuvent<br />

l'excuser en partie, ni des qualités qui<br />

peuvent le relever.<br />

LE MAÎTRE. — Eh bien ! comment vous expliquez-vous<br />

une telle négligence"?<br />

UN ÉLÈVE. — Peut-être ne connaît-il pas assez<br />

Louis XVI. Le connaissant mal, il le juge mal.<br />

Il pèche par ignorance.<br />

LE MAÎTRE. —C'est possible. L'ignorance sacrifie<br />

les faits, qu'elle enjambe ou qu'elle accroche<br />

en roule, parce qu'elle ne les voit pas. L'ignorance<br />

égare la raison, parce qu'elle ouvre<br />

l'oreille à tous les on-dil, et se laisse duper par<br />

les apparences.<br />

SAGE. — Il me semble aussi que si le maître<br />

avait essayé d'entrer dans l'âme de Louis XVI, il<br />

lai eût été plus indulgent. En somme, h.éritier,<br />

dépositaire de la monarchie de droit divin,<br />

Louis XVI en devait compte à ses aïeux et à son<br />

Dieu. Abdiquer, c'était pour lui lâcheté e l impiété.<br />

VIF. — Mais l'appel à l'étranger, la trahison!<br />

SAGE. — C'est très grave, assurément! Mais<br />

l'était-ce autantpour LouisXVI que pour nous?...<br />

Il ne voulait que châtier des sujets rebelles, ce<br />

qui a ses yeux était un devoir strict. Et puis,<br />

cet homme d'esprit faible et lent avait-il le loisir<br />

de la réflexion? Figurez-vous sa stupeur et<br />

son effroi quand il vit devant lui le « monde ren­<br />

versé > par la Révolution ! N'est-il pas explicable<br />

qu'il ait perdu la tête?... En tout cas, je crois<br />

bien faire d'essayer de comprendre son crime.<br />

LE MAÎTRE» — Et je vous en félicite! Oui, il<br />

manque au maître en question le don de vivre<br />

en autrui. Ce maître ne sait pas comprendre. Ce<br />

qui lui manque, en dernière analyse, c'est tout<br />

simplement...?<br />

UN ÉLÈVE. — La profondeur, l'ouverture de<br />

l'intelligence.<br />

LE MAÎTRE. — Parfaitement! Eh bien! manque<br />

de savoir, manque d'intelligence, sont-ce maux<br />

faciles à guérir?<br />

UN ÉLÈVE. — Le premier, oui! Il n'y a qu'à<br />

vouloir. On guérit l'ignorance par l'étude.<br />

LE MAÎTRE. — Très bien. Il faudra donc vous<br />

documenter sur les faits et les hommes de<br />

l'histoire. Chacun de vos jugements doit être<br />

précédé d'une petite çnquêke. On n'improvise<br />

pas l'histoire. Et il ne tient qu'à vous de préparer<br />

vos classes !<br />

Est-il aussi facile de s'élargir l'esprit, de<br />

s'ouvrir à la compréhension de la vie passée ?<br />

UN ÉLÈVE. — C'est une affaire de chance. Je<br />

crois qu'il y faut le don. Comprendre un personnage<br />

historique, c'est se faire son âme, et<br />

l'âme de son temps. Comprendre l'histoire, c'est<br />

sortir de soi, et vivre successivement, et jusqu'à<br />

l'infini, une multitude de vies étrangères, et<br />

combien diverses ! Et cette perpétuelle métamorphose<br />

suppose un pouvoir d'assimilation et<br />

même de création qui est le fait du dramaturge<br />

et du poète !<br />

LE MAÎTRE. — Sans doute ! Mais, tout de même,<br />

il n'est pas besoin, pour comprendre à peu près


la vie, d'avoir du génie 1 11 suffit d'une mesure<br />

moyenne d'imagination et de jugement. Le<br />

maître quia fait de bonnes études à l'école normale,<br />

qui a lu, observé, pensé, — le maître qui<br />

s'est habitué à se regarder vivre et à regarder<br />

vivre les hommes, dans la vie, dans l'histoire,<br />

dans le roman, au théâtre, dans les œuvres de<br />

nos moralistes, le maître qui ne blâme jamais<br />

un homme sans rechercher pourquoi il a agi<br />

ainsi, et s'il pouvait bien agir autrement, qui<br />

ne punit jamais un de ses élèves sans se demander<br />

: « Voyons, à son âge, à sa place, qu'auraisfait'?<br />

» — le maître qui a pris l'habitude de<br />

penser sa vie en la vivant et avant de la vivre,<br />

de vivre en pensée sa vie d'autrui avant de la<br />

juger, celui-là. est assuré de comprendre la vie<br />

des hommes de l'histoire et de la juger avec<br />

justice. Or je ne lui prête aucun trait de génie :<br />

ce sont là qualités qui sont « dans nos prix ».<br />

Ici, comme dans beaucoup d'ordres d'activités,<br />

l'habitude crée en partie l'aptitude.<br />

Ainsi on peut guérir le défaut et l'infirmité<br />

d'esprit d'où procède l'injustice. N'a-t-elle pas,<br />

en dehors de l'esprit, une autre origine? Revenons<br />

à notre maître.<br />

UN ÉLÈVE. — Il peut se faire que ce maître<br />

soit un homme de principes, un de ces intransigeants<br />

de la vertu qui ne peuvent pas supporter<br />

les défaillances humaines, moralistes surhumains<br />

et inhumains qui, à force d'avoir de la<br />

conscience, n'ont presque plus de cœur.<br />

LE MAÎTRE. — Combien je suis de votre avis!<br />

L'absolutisme de la conscience peut faire tant<br />

de mal! Il manque à ces idéalistes le sens du<br />

réel et du possible. Il manque à ces rigoristes<br />

un don, don charmant entre tous : la sympathie !<br />

— la sympathie, qui voit dans l'homme un être<br />

vivant et faible, une raison susceptible de s'obscurcir,<br />

une volonté exposée aux défaillances,<br />

par-dessus tout un cœur capable de souffrir. Il<br />

laut savoir sentir ces misères de l'homme pour<br />

avoir le droit de le juger. Voulez-vous être<br />

vraiment justes, mes amis ? Prenez conscience,<br />

en vous-mêmes, des faiblesses humaines !<br />

Mais j'aperçois une dernière raison de la<br />

malveillance de votre maître envers Louis X.VI.<br />

Cherchez dans l'ordre du cœur, cette fois!<br />

UN ÉLEVE. — Peut-être ce maître est-il un ennemi<br />

des rois, et, en particulier, d'un roi qui a<br />

tenté d'étouffer la Révolution. Il a été aveuglé<br />

par la haine. L'injustice procéderait ici de la<br />

passion.<br />

LE MAÎTRE. — Ah! la voilà, en effet, la grande<br />

ennemie de la justice! Sans doute, elle a du<br />

bon, parfois !'Elle est une grâce et une force!<br />

I-es passionnés, ce sont ceux qui ont un idéal,<br />

qui l'aiment, qui s'y dévouent! Ayez une foi!<br />

Aimez, et de tout votre cœur, la France, la République,<br />

le peuple, la pensée libre... Mais prenez<br />

garde!... Savez-vous quel est le vœu, quelle<br />

est la pente presque fatale de la passion?<br />

SAGE. — Exalter ce qu'elle aime, rabaisser ce<br />

qu'elle hait.<br />

LE MAÎTRE. — Voilà! Et comme, à cette fin,<br />

elle est habile à déformer la réalité! C'est elle,<br />

surtout, qui invente, qui supprime, qui arrange<br />

les faits, qui fait le roman de l'histoire! Et c'est<br />

elle, aussi, qui trouble, qui perd le jugement!<br />

Voyez plutôt : voici venir un de ses amis, Révolution,<br />

peuple : « Ah! en voilà un qui ne peut<br />

faire que de grandes choses! » Survient une de<br />

ses bêtes noires, Eglise, Royauté, Noblesse,<br />

PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 221<br />

Prussien : « Voilà l'ennemi! Il n'en peut sortir<br />

que du mal!» Bonnes dispositions, n'est-ce pas,<br />

pour voir clair et juger jutte? Faites donc le<br />

silence en vous au moment où les personnages<br />

de l'histoire entrent en scène.<br />

Les voilà qui agissent. L'ami fait le bien. La<br />

France défend le faible contre le fort. Que dit<br />

la passion?<br />

UN ÉLÈVE. — Bravo! voilà ce que nous savons<br />

faire, nous autres! Fàites-en donc autant!<br />

LE MAÎTRE. — A-t-elle raison de se réjouir?<br />

A-t-elle raison de se réjouir particulièrement,<br />

que ce soit sa patrie ou son parti qui soit à<br />

l'honneur?<br />

L'ÉLÈVE. — Oui, c'est tout naturel. On a le<br />

droit d'être heureux et fier delà gloire des siens.<br />

SAGE. — Mais elle a tort de triompher avec<br />

bravade. Il y a de belles pages aussi dans l'histoire<br />

de l'adversaire.<br />

LE MAÎTRE. — Certainement! Vous entendrez<br />

dire peut-être : « J'aime cette belle action parce<br />

qu'elle est l'œuvre de la France. » Moi, je renverse<br />

les termes et je dis : « J'aime la France<br />

parce qu'elle a fait cette belle action. » Ce qui<br />

revient à dire : « J'aime cette belle action parce<br />

que c'est une belle action. »<br />

Et, de même, si l'ennemi a fait le mal, ne<br />

manquez pas de vous en indigner, certes! Les<br />

Anglais ont brûlé Jeanne d'Arc. Les Allemands<br />

ont brutalisé les femmes et les enfants de France.<br />

C'est odieux! Il faut savoir haïr le mal vigoureusement.<br />

Mais haïssez le mal pour lui-même<br />

et non pour celui qui l'a fait. Surtout, gardezvous<br />

bien de vous en réjouir ! N'y voyez pas une<br />

victoire pour votre parti, mais une défaite pour<br />

l'idéal! Soyez tristes devant le mal !<br />

Mais voici qui va mettre la passion à plus<br />

rude épreuve. Cette fois, c'est l'ennemi qui a<br />

fait le bien. Que dit la passion?<br />

UN ÉLÈVE. — Pas possible ! Il n'est pas capable<br />

de ça !<br />

UN AUTRE. — Il ne l'a pas fait exprès! Ça lui a<br />

échappé !<br />

UN AUTRE. — La belle affaire ! nous avons<br />

mieux que ça, nous!<br />

UN AUTRE. — Pas dommage! Il a fait assez de<br />

mal !<br />

UN AUTRE. — Il doit y avoir quelque intérêt<br />

par là-dessous !<br />

LE MAÎTRE. — C'est bien cela! Et elle accueille<br />

de la même façon le mal qu'ont pu faire les<br />

siens : elle a peine à y croire, — elle n'y veut<br />

pas attacher d'importance, — elle s'empresse de<br />

tourner le mal en bien. Singulière manie, singulière<br />

malice!<br />

Si donc vous voyez, vous, que vos amis font<br />

le mal, que vos ennemis font le bien, gardezvous<br />

d'être incrédules ou insoiiciants; défendez-vous<br />

surtout de louer ceux qui ont fait le<br />

mal, de blâmer ceux qui ont fait le bien;<br />

mais attristez-vous du mal qu'ont fait vos amis,<br />

et réjouissez-vous du bien qu'ont fait vos ennemis.<br />

N'allez pas croire, mes amis, que je vous<br />

prêche là un idéal évangélique révolu : c'est de<br />

simple justice qu'il s'agit, et elle est de tous les<br />

temps. Si l'effort est trop grand pour vos<br />

forces, vous n'êtes pas dignes d'enseigner l'histoire<br />

!<br />

Eli bien ! d'un mot, quel doit être l'état d'âme<br />

du maître qui assiste au spectacle de l'histoire?


222<br />

<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

SAGE. — L'impartialité.<br />

LE MAÎTRE. — Et dans quel esprit doit-il le<br />

commenter devant ses élèves?<br />

SAGE. — Dans le même esprit : son commentaire<br />

fera aux amis et aux ennemis une part<br />

égale d'éloge ou de blâme. IL sera équitable.<br />

LE MAÎTRE. — 11 est d'ailleurs aisé d'être équitable,<br />

en fait, quand on a su rester impartial<br />

d'esprit.<br />

Ah! un petit avertisseII va sans dire<br />

que vous ne pousserez pas à l'excès — comme<br />

011 dit qu'il arrive parfois en Franco — la chevalerie<br />

de la bienveillance à l'endroit de vos<br />

ennemis, la coquetterie de la réserve ou de<br />

la rigueur à l'endroit des vôtres : vous ne tom-<br />

- LÉGISLATION ET<br />

Un plaidoyer pour les veufs.<br />

Que fait-on de l'argent retenu aux institutrices?<br />

La question des veufs. — Placement à fonds<br />

perdus. — Deux poids et deux mesures.<br />

La réciproque doit être vraie.<br />

Un instituteur retraité dans des conditions normales<br />

vient à mourir. Le tiers de sa pension de<br />

retraite passe à sa veuve. Supposez l'inverse : une<br />

institutrice retraitée vient à mourir, l'Etat s'approprie<br />

tous les versements qu'elle a faits pendant<br />

trente ans. Est-ce juste, et puisque, hélas!<br />

justice et'légaliténe sont pas toujours synonymes,<br />

est-ce tout au moins légal?<br />

Dans une lettre adressée à notre aimable confrère<br />

et ami -Seignette, une institutrice .s'élève en ces<br />

termes contre celte anomalie :<br />

« Quand une institutrice meurt à cinquante ou<br />

cinquante-cinq ans, qu'est le mari qui lui survit<br />

•sinon un vieillard impotent et presque toujours<br />

pauvre, car un homme riche n'épouse pas une<br />

institutrice et nos traitements ne nous permettent<br />

pas de nous enrichir. Et alors, voyez comme les<br />

derniers moments de cette pauvre femme sont cruels<br />

quand elle se dit que l'homme qui a partagé .son<br />

existence plus que modeste va peut-être connaître<br />

la misère. «<br />

Oh! je sais bien que cette question ouvre le<br />

champ à d'agréables plaisanteries. Le sexe faible<br />

devenu soudain l'appui du sexe fort, la femme<br />

couvrant de son égide la fragilité de l'homme,<br />

c'est un groupe original pour nos modernes statuaires.<br />

« La femme, dit un proverbe, est comme<br />

la vigne; elle s'appuie et elle enivre. » Avec la<br />

femme fonctionnaire, il va falloir renverser la<br />

proposition. Ce n'est plus la vigne qui s'appuie à<br />

l'ormeau, c'est l'ormeau qui demande aide et protection<br />

à la vigne. Ces facéties peuvent amuser la<br />

galerie, mais elles ne changent rien au fond des<br />

choses et, avant comme après, la question reste<br />

posée.<br />

Sur quoi s'appuie-t-on pour contester la réversibilité<br />

de la pension de retraite d'une institutrice<br />

mariée? Nous objectera-t-on la lettre de là loi?<br />

Clest, emeffet, l'article 13 de la loi du 0 juin 18133<br />

qui établifen ces termes cette réversibilité au profit<br />

de tous les fonctionnaires.<br />

« A droit à.pension la veuve du fonctionnaire<br />

qui a obtenu une pension de retraite en vertu de<br />

berez pas dans l'injustice par scrupule de justice.<br />

Mais je ne le crains guère, n'est-ce pas?<br />

Vous serez plutôt enclins à briser les dieux<br />

ennemis qu'à toucher à vos propres idoles.<br />

Résumons-nous : Voulez-vous échapper aux<br />

maléfices de la passion, au systématisme qui<br />

déforme la réalité, au fanatisme qui égare la<br />

raison? Aimez la vérité, et vous vous ferez scrupule<br />

de lui faire tort, quelle qu'elle soit. Aimez<br />

le bien, et vous vous réjouirez de le ren<br />

contrer où qu'il soit. Le culte du vrai, l'amour<br />

désintéressé du bien, voilà les meilleures dispositions<br />

pour être j ustes. H. BRU.N,<br />

professeur à l'école normale de -Carcassonne.<br />

ADMINISTRATION = = = = =<br />

la présente loi ou qui a accompli la durép dç service<br />

exigée par l'article 8, pourvu que le mariage<br />

ait été contracté six ans avant la cessation des<br />

fonctions du mari.<br />

« La pension de la veuve est du tieTs de celle<br />

que le mari aurait obtenue ou à laquelle il aurait<br />

eu droit. Elle ne peut être inférieure à 100 francs,<br />

sans toutefois excéder celle que le mari aurait obtenue<br />

ou pu obtenir. Le droit à pension n'existe<br />

pas pour la veuve dans le cas de séparation de<br />

corps prononcée sur la demande du mari. »<br />

Très explicite sur le droit des veuves, la loi est<br />

muette sur les droits similaires des veufs. Pauvres<br />

de nous qui en sommes réduits sur.ce chapitre<br />

à réclamer la réciprocité pour le sexe masculin !<br />

Mais si l'on n'a pas d'autre argument à nous<br />

opposer, je me demande alors pourquoi l'on consent<br />

à accorder aux femmes des pensions de retraite.<br />

La loi de 1833, en effet, ne parle que des hommes,<br />

et pour une raison bien simple. On ne connaissait<br />

guère, il y a un demi-siècle, les femmes fonction<br />

naires. On ne supposait pas qu'un jour viendrait<br />

où elles envahiraient non seulement les écoles et<br />

les lycées, mais nombre d'administrations publiques,<br />

les postes, les télégraphes, les téléphones,<br />

et qu'on en trouverait un jour à tous les guichets<br />

et dans tous les bureaux.<br />

C'est donc par assimilation qu'on applique aux<br />

femmes les règles de la grande loi organique qui<br />

nous régit encore aujourd'hui. Mais alors, il faut<br />

que cette assimilation soit poursuivie jusqu'au<br />

bout. Il est souverainement arbitraire et injuste<br />

d'assimiler les femmes aux hommes quand il s'agit<br />

de prélever des retenues sur leurs appointements,<br />

et de leur refuser l'assimilation quand vient le<br />

moment de leur assurer la compensation de leurs<br />

sacrifices. Si l'Etat trouve la loi excellente quand<br />

il est question de recevoir, il n'a pas le droit de<br />

la trouver mauvaise quand il lui faut payer.<br />

Il fut peut-être un temps où les rois épousaient<br />

des bergères, mais, comme le dit la correspondante<br />

de M. Seignette, les institutrices épousent<br />

rarement des milliardaires, et il n'est malheureusement<br />

pas impossible qu'elles laissent en mourant<br />

un homme chargé d'années, "incapable de<br />

gagner sa vie et ayant peut-être encore, par surcroît,<br />

des enfants à élever ou à établir.<br />

Au surplus, la loi du 17 août 1876 cite nommément,<br />

parmi les bénéficiaires de.la loi de 1853,<br />

les directrices et maîtresses des écoles normales


primaires et les institutrices communales. Elle<br />

les range dans le cadre des fonctionnaires de la<br />

partie active et elle ne fait, en ce qui les concerne,<br />

aucune restriction ni réserve aux droits<br />

que la loi confère à tous les retraités sans exception.<br />

EL-alors, de deux, choses l'une : ou il faut appliquer<br />

aux femmes, la loi, toute la loi, y compris<br />

l'article sur la réversibilité des pensions; ou il<br />

faut leur laisser la libre disposition des retenues<br />

qu'on leur fait subir. Elles placeront leur argent<br />

Les délégués cantonaux.<br />

PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E<br />

LE MOUVEMENT CORPORATIF<br />

Je me souviens d'avoir vu, il y a quelques<br />

années, dans les environs de Saint-Brieuc, une<br />

vieille tour, dernier vestige d'un château féodal,<br />

la tour de Gesson. Regardée d'un certain côté, elle<br />

donnait l'impression d'une construction solide,<br />

capable encore de résister à un assaut ou tout<br />

au moins de défier pendant de longues années<br />

les intempéries ou les bourrasques du large.<br />

Sur l'autre face, au contraire, elle n'offrait au<br />

visiteur qu'un aspect de ruine ; les murs écroulés<br />

n'étaient plus qu'un amoncellement informe de<br />

pierres, de mortier et de terre. Le souvenir<br />

qu'en emportait le voyageur, n'ayant vu Gesson<br />

que d'un côté, différait selon le point de vue où<br />

il s'était placé.<br />

Il en est ainsi de beaucoup de questions et<br />

notamment de celle des délégués.cantonaux. On<br />

formule sur leur compte des appréciations<br />

diverses, souvent même contradictoires, selon<br />

la façon dont on comprend leur rôle et aussi, il<br />

faut bien le dire, selon la manière dont les délégués<br />

auxquels on a affaire remplissent leur<br />

mission.<br />

«Trop de zèle! dit-on d'un côté; vous ne.<br />

' devez, messieurs les délégués, ni interroger les<br />

élèves, ni regarder les cahiers; vous n'avez pn-s<br />

été institués pour doubler l'inspecteur primaire<br />

et contrôler l'instituteur, mais seulement pour<br />

vous assurer si les locaux scolaires sont hygiéniques<br />

et le mobilier m bon état. »<br />

« Pas assez de zèle! » répond-on par ailleurs.<br />

« Il m'est signalé, écrit le préfet de la Somme,<br />

dans une circulaire récente, et j'ai été personnellement<br />

amené à constater que les délégations<br />

cantonales instituées dans le département<br />

en vertu de la loi du 30 octobre 1886 ne fonctionnent<br />

qu?exceptionnellement eL que la plupart<br />

d'entre elles s'abstiennent notamment de<br />

tenir; les'réunions trimestrielles ^prévues à l'article:<br />

52'.de la loi. »<br />

« La délégation cantonale -sera supprimée, •>;<br />

avait demandé le congrès des instituteurs tenu<br />

à Glermont en 1907.<br />

« Il faut faire ressortir lîimportance du rôle<br />

individuel dévolu aux membres des délégations<br />

cantonales dans notre organisation scolaire »,;<br />

écrit le ministre de l'Instruction publique dansi<br />

une circulaire adressée aux préfets le d or mars!<br />

1909.<br />

Une phrase de cette circulaire : « Par un contrôle<br />

discret qui ne diminue en rien l'autorité;<br />

morale du maître, le délégué s'assurera quei<br />

l'école est bien'tenue, que l'enseignement donné,<br />

223<br />

à leur guise, aumieuxdes intérêts de leurs familles;<br />

elles verseront une prime d'assurance pour leur<br />

assurer un jour un morceau de pain. Mais, du<br />

moins, ne seront-elles pas. dupes d'une fausse générosité<br />

qui leur refuse les bénéfices les plus<br />

clairs de ia loi pour ne leur en laisser que les<br />

charges. Toujours prendre et jamais rendre, c'est<br />

malheureusement la devise des agents du Trésor,<br />

et c'est pourquoi l'on ne saurait trop leur rappeler<br />

le vieil adage : « Donner et retenir ne vaut. «<br />

ANDRÉ BALZ.<br />

aux enfants leur est profitable » a de nouveau<br />

éveillé les susceptibilités des instituteurs et<br />

VAmicale de la Côte-dJOr vient à ce sujet d'émettre<br />

les vœux suivants :<br />

« 1° Que la circulaire ministérielle du 1 er mars<br />

1909 soit, sinon retirée, du moins modifiée conformément<br />

aux dispositions du décret organique,<br />

afin d'éviter les mauvais effets d'un conflit<br />

d'attributions;<br />

« 2° Que les délégués cantonaux veuillent bien<br />

s'en tenir à l'accomplissement de leur rôle légal<br />

concernant l'hygiène et l'aménagement des<br />

locaux scolaires, et laissent aux inspecteurs<br />

primaires le soin d'apprécier la valeur professionnelle<br />

des maîtres;<br />

« 3° Invite les instituteurs et institutrices à<br />

faire connaître au bureau de l'Amicale, ou aux<br />

délégués au conseil départemental, les noms<br />

des délégués cantonaux qui se seraient attribués<br />

les fonctions de sous-inspecteurs primaires,<br />

ainsi que les rapports, observations et<br />

interrogations qu'ils auraient cru devoir faire à<br />

cette occasion. »<br />

Ne soyons pas des voyageurs pressés qui ne<br />

voient la tour de Gesson que d'un seul côté, et<br />

examinons à loisir le point litigieux, car : il n'y<br />

en a qu'un : l'intervention des délégués dans<br />

l'enseignement proprement dit.<br />

'Les textes d'abord :<br />

L'article 140 du décret organique du 18 janvier<br />

1887 dit que « l'inspection des autorités préposées<br />

à la surveillance des écoles portera dans<br />

les écoles publiques sur l'état des locaux et du<br />

matériel sur l'hygiène et sur la tenue des élèves.<br />

Elle ne pourra jamais porter sur Venseignement. »<br />

A peine ce texte était-il publié que déjà<br />

-t-s-'élevaient quelques doutes et quelques divergences<br />

d'appréciation sur la nature des fonctions<br />

des délégués cantonaux » et que le ministre<br />

crut devoir adresser une circulaire destinée<br />

« à dissiper à cet égard tout malentendu. » Cette<br />

circulaire est du 25 imars 1887, c'est-à-dire<br />

qu'elle est postérieure de deux mois au décret<br />

organique. On peut donc dire qu'elle donne<br />

exactement le sentiment du ministre qui avait<br />

préparé le décret.<br />

« L'article 140 n'a pas pour but, dit'la circulaire,<br />

d'enlever au délégué cantonal une partie<br />

•de'ses attributions. En réalité, il n'ajoute ni.ne<br />

retranche rien au rôle dont le délégué est<br />

investi depuis plus de trente ans. ><br />

Et rappelant les instructions ministérielles<br />

publiées au début même de l'institution, le ministre<br />

rappelle que « si les délégués ne doivent<br />

point juger les méthodes et les livres, ils doivent<br />

s'assurer que les enfants admis dans les


224 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

écoles y ont reçu une instruction suffisante, y sont<br />

tenus sainement, y puisent de bons préceptes<br />

et surtout de bons exemples de morale... en un<br />

mot, s'ils sont bien élevés. » « MM. les délégués<br />

sont, aux yeux de la loi, les représentants<br />

de la famille dans l'école. C'est~au nom<br />

des familles que leur influence morale s'y fait<br />

sentir et que leur autorité s'y exerce. »<br />

Et plus loin : « Yeut-il prendre part à une<br />

interrogation, adresser quelques questions aux<br />

élèves? Veut-il examiner les cahiers, les devoirs,<br />

les cartes, les dessins?... Tout est à sa disposition<br />

et il fera bien de témoigner qu'il s'intéresse à tout<br />

dans l'école. Que nos instituteurs eux-mêmes<br />

n'oublient pas que notre enseignement primaire<br />

public ne doit pas tendre à s'isoler, à s'enfermer,<br />

à se défendre contre l'incessante intervention<br />

de la société, contre les critiques, les observations,<br />

le contrôle du dehors. Mais la<br />

« surveillance » confiée aux délégués du conseil<br />

départemental et « l'inspection » confiée aux<br />

inspecteurs, nommés par le ministre, ne sont<br />

pas et ne doivent pas être une même chose. »<br />

La phrase de la circulaire du 1 er mars, visée<br />

par VAmicale de la Côte-d'Or, est inspirée par<br />

le même sentiment.<br />

Voyons les faits maintenant. Regarder les<br />

cahiers, interroger les élèves, est-ce « inspecter,<br />

» est-ce « apprécier la valeur professionnelle<br />

du maître, » est-ce juger les méthodes? Y<br />

a-t-il des délégués cantonaux qui dans leurs<br />

rapports au conseil départemental sur les visites<br />

qu'ils ont faites, puissent provoquer un<br />

« conflit d'attribution » avec l'inspecteur?<br />

Nous connaissons un grand nombre de délégués,<br />

quelques-uns très particulièrement. Ces<br />

délégués visitent les cahiers, interrogent les<br />

enfants, les morigènent ou les félicitent, et<br />

jamais aucun conflit ne s'est élevé, ni avec l'instituteur,<br />

ni avec l'inspecteur. Ces délégués sont<br />

des protecteurs et des amis de l'école et, souvent<br />

des appuis pour l'instituteur.<br />

Dans les circonstances actuelles, l'instituteur<br />

a parfois besoin de ces appuis. Il peut se produire<br />

entre les parents et l'instituteur tel ou tel<br />

incident que l'instituteur ne peut régler seul et<br />

qui nécessite une solution immédiate; l'inspecteur<br />

est loin, ne connaît pas les familles; le<br />

délégué cantonal est tout près, peut facilement<br />

et rapidement se déranger et ne demande pas<br />

mieux que de jouer le rôle de conciliateur ou<br />

de tampon pour la tranquillité de l'instituteur<br />

et le plus grand bien de l'école.<br />

Mais si le rôle du délégué est utile pour<br />

les écoles publiques qui ne sont pas toutes parfaites,<br />

il est indispensable pour la surveillance<br />

de certaines écoles privées. Il peut exister tel<br />

pensionnat, où les parents sont reçus dans un<br />

salon magnifiquement meublé, et où les élèves<br />

sont entassés dans des classes sales, mal aérées,<br />

garnies d'un mobilier absolument défectueux.<br />

Nous ne croyons donc pas qu'il faille avoir<br />

cette sensibilité à fleur de peau qui excite notre<br />

défiance contre tous ceux qui veulent s'intéresser<br />

à notre œuvre et qu'il convient de s'inspirer<br />

du sentiment qui animait le préfet, de la<br />

Somme quand il concluait ainsi la circulaire<br />

aux délégués cantonaux :<br />

« Au moment où de nouveau l'école laïque<br />

est en butte aux attaques et aux calomnies les<br />

plus injustifiées, au moment où s'organisent<br />

des campagnes, dont le Parlement n'est pas sans<br />

se préoccuper, destinées à jeter le discrédit sur<br />

son enseignement et sa valeur éducative, il<br />

convient que des citoyens de bonne volonté, des<br />

hommes compétents et dévoués s'attachent à<br />

remplir la mission de confiance qu'ils ont acceptée,<br />

et que grâce à eux soit réalisée la collaboration<br />

chaque, jour plus étroite de l'école et de<br />

la famille. •><br />

LE LECTEUR.<br />

VARIÉTÉS<br />

Comment se conduire dans la vie<br />

Par le DOCTEOR TOULOUSE<br />

LA VIE INTERIEURE<br />

L'habitude de la méditation se perd à mesure que l'homme moderne devient plus actif. — Les effets<br />

de la rapidité des transports et de la diffusion du journal. — Sans la méditation on ne peut sortir<br />

de son ornière. — La routine dans le travail et dans la distraction. — Jouissances de la réflexion.<br />

— Ce que doit être la vie intérieure. — Les leçons du passé. — L'exploration sentimentale<br />

du passé. — La méditation et l'avenir. — Les combinaisons nouvelles. — Utilité de la rêverie<br />

et ses limites.-— Qui peut s'y abandonner avec profit?<br />

L'homme moderne a peu à peu perdu l'habitude<br />

de la médilalion. Ses occupations sont plus pleines<br />

que celles de l'homme d'autrefois, aussi bien<br />

dans le plaisir que dans le travail. Le petit boutiquier<br />

avait jadis le temps de réfléchir entre les<br />

clients qui se succédaient à de longs intervalles.<br />

Aujourd'hui il est employé dans un grand magasin,<br />

où la bousculade est continue.<br />

L'oisif — tout au moins à Paris — est lui-même<br />

plus occupé. Son milieu s'est accru à proportion<br />

de l'augmentation de la population générale ; et de<br />

ce fait il y a plus de visites à rendre. Les expositions,<br />

les théâtres, les attractions de toutes sortes<br />

se multiplient et prennent à la curiosité un<br />

temps qui s'allonge sans cesse.<br />

Pour tous la rapidité du transport est une cause de<br />

diminution de la méditation. L'individu n'a plus les<br />

loisirs des grands trajets où il pouvait se recueillir.<br />

Une dernière cause est un effet inattendu de la diffusion<br />

du journal d'informations. Cette commodité<br />

de trouver partout, à tout moment, une feuille<br />

imprimée, la facilité de sa lecture ont développé<br />

cette pratique qui est devenue, chez plusieurs, un<br />

besoin impérieux. Dès qu'ils ont un court instant<br />

de répit, ils absorbent un morceau de journal.<br />

Ainsi la pensée s'habitue à suivre une direction<br />

extérieure, discipline du travail, conversation, lecture.<br />

Elle devient incapable d'une activité propre,<br />

et tout effort dans ce sens est même pénible.<br />

Voilà le mal dont nous souffrons. Nous travaillons<br />

davantage, nous réfléchissons moins.


Or, sans méditation, on reste continuellement<br />

dans l'ornière de sa besogne, qui finit par nous diriger<br />

plus qu'on ne la dirige- C'est un peu le cas<br />

du cheval aveugle qui tourne la meule dans un<br />

cercle étroit.<br />

L'individu qui passe d'une occupation à une<br />

autre ou encore à une distraction occupante, -sans<br />

trêve, n'a pas le temps de se ressaisir. Et quand<br />

il tombe dans le sommeil il n'a souvent pas vécu<br />

dix minutes d'une vie personnelle. Ce qu'il fait est<br />

bien fait, au sens où l'exécution d'un acte se perfectionne<br />

à mesure qu'il devient automatique et<br />

perd toute valeur de création. Tel un pianiste qui<br />

joue par cœur un morceau, manifeste un mécanisme<br />

parfait au moment où toute pensée, tout sentiment<br />

en sont exclus.<br />

Ainsi un employé accomplit plus ponctuellement<br />

sa besogne, un ingénieur construit avec plus<br />

de facilité ses dessins, un peintre compose plus<br />

aisément une toile et même un médecin remplit<br />

plus vite une ordonnance quand tous ne font<br />

qu'appliquer strictement des formules, des recettes<br />

qui les dispensent de tout effort.<br />

La routine peut envahir toutes les activités,<br />

même les plus hautes et les plus personnelles,<br />

telles que l'art, parce qu'en toutes la pensée directrice,<br />

l'invention peut se dégrader et tomber au<br />

rang du procédé, du truc. Or toutes — je l'ai dit<br />

souvent — ne valent que par l'effort de création,<br />

du nouveau.<br />

11 n'est pas que le travail qui ait besoin de pensée<br />

spontanée : la simple conduite de la vie y est<br />

tout autant subordonnée. Sans elle les relations<br />

sociales, les distractions ne rendent pas en agrément,<br />

en utilité, en sentiment, tout ce qu'elles recèlent.<br />

Enfin partout la plus grande jouissance de<br />

l'homme est de réfléchir d'un peu haut et assez<br />

loin SUT les événements, les passions, les actes<br />

qui l'ont occupé et qui restent inertes, inféconds<br />

pour lui quand il ne peut sortir de sa vie automatique.<br />

J'ai connu un homme épuisé par une vie de<br />

gros labeur, qui avait occupé de hautes situations.<br />

Frappé en pleine activité, il avait été aussitôt mis<br />

hors de combat; ce grand actif, qui n'avait jamais<br />

pris de repos, était tout d'un coup forcé à ne<br />

rien faire. Ne pouvant même plus lire il s'était<br />

mis à méditer; et sa pensée était, merveilleusement<br />

lucide. Un jour, dans ses derniers moments,<br />

il me parlait de son existence; et ce qui le frappait,<br />

c'était d'apercevoir des solutions toutes différentes<br />

et plus logiques que jadis, des situations<br />

qui l'avaient en leur temps beaucoup tracassé. À<br />

ce moment il n'était pas satisfait de son activité<br />

qui lui avait donné une réputation d'homme intelligent.<br />

Et une parole me frappa qui résumait parfaitement<br />

ce qu'il avait dans l'esprit et que je ne<br />

compris que plus tard : J e me rends compte aujourd'hui<br />

que j'ai vécu très affairé un peu comme<br />

l'abeille dans la ruche. Je meurs sans avoir réfléchi<br />

sur ma vie. »<br />

Que doit être cette vie intérieure? Méditer sur<br />

le passé et méditer sur l'avenir dans des fins un<br />

peu différentes.<br />

Lorsqu'on réfléchit sur les événements accomplis,<br />

on les juge mieux qu'au moment présent,<br />

par l'expérience acquise. On en connaît surtout les<br />

conséquences. En outre l'élément passionnel, qui<br />

grossissait l'importance de certains faits, s'est ef­<br />

PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 225<br />

facé; et cela suffît pour en modifier profondémen<br />

les valeurs.<br />

On est surpris quand on explore ainsi le passé<br />

de rester si froid devant des événements qui vous<br />

ont fort agité. Je me rémémorais récemment une<br />

scène de ma vie d'étudiant, où je dus assister un<br />

camarade dans un duel. La cause de cette affaire<br />

était une misérable querelle de brasserie. La<br />

grande amitié que je ressentais pour mon ami me<br />

poussait à trouver un arrangement. Et cependant<br />

les arguments que développaient d'autres témoins<br />

m'impressionnaient beaucoup. Je reconnaissais<br />

que les circonstances de la dispute rendaient une<br />

rencontre inévitable : i! y âvait eu une insulte publique,<br />

devant des femmes, — et quelles femmes!<br />

— dont l'opinion devait compter. Pendant deux<br />

longues soirées, je fus tourmenté par ces événements<br />

auxquels j'avais assisté et qui motivaient à<br />

mes yeux une rencontre toujours périlleuse, qui<br />

finalement eut lieu sans accident. Aujourd'hui, les<br />

circonstances de cette affaire sotte et susceptible<br />

de maux m'apparaissent dépouillées de l'a plus légère<br />

importance.<br />

Ainsi le passé s'épure; et le point de vue rationnel,<br />

même en sentiment, est peu à peu le<br />

seul d'où l'on juge les événements disparus. Cette<br />

école est dans la conscience de chacun; il ne<br />

tient qu'à lui d'.y pénétrer et de s'instruire. Quels<br />

enseignements il pourrait y puiser si chaque jour<br />

il descendait ainsi dans un compartiment de son<br />

passé pour y rechercher les fautes de tactique, les<br />

erreurs d'appréciation, les vices de caractère, et<br />

aussi les intuitions heureuses qui firent la trame<br />

de sa vie sur un point!<br />

Le passé n'est pas qu'une matière d'enseignement.<br />

C'est aussi une source de jouissances. Par<br />

suite de leur effacement, les images perdent de<br />

leur éclat et se dépouillent de leurs éléments intenses<br />

de joie et de peine. Il ne reste lié à leur<br />

résurrection qu'un sentiment atténué qui ne manque<br />

pas, même dans l'évocation des plus grandes<br />

douleurs, de quelque charme. Cette exploration<br />

sentimentale du passé est un des agréments de la<br />

vie intérieure.<br />

Enfin, la méditation doit porter sur l'avenir,<br />

sur la création de formules nouvelles de travail,<br />

d'activités plus fécondes. Le danger du succès est<br />

de vous renfermer dans une voie que ce succès<br />

même rend plus aisée à parcourir. L'effort de<br />

création s'affaiblit à proportion. Et cela est vrai<br />

pour toutes les activités.<br />

Voici un commerçant qui dans l'alimentation a<br />

créé une maison prospère. Elle se développe normalement,<br />

sur le type de tous les établissements<br />

analogues. Cela est bien et cela est insuffisant.<br />

Admettons que cette maison puissante ait peu à<br />

peu centralisé toutes les denrées qu'on a coutume<br />

de voir plus - ou moins voisiner, les légumes, les<br />

fruits, les primeurs. Quand on y joindra une<br />

boucherie, ce sera un effort en dehors de la. voie<br />

tracée. Et si un jour on ajoute une boulangerie,<br />

l'effort sera encore plus original. Or pour sortir<br />

du sillon, il faut généralement avoir quelque loisir<br />

et se dire : « Ne pensons plus à perfectionner<br />

ce que j'ai, c'est-à-dire à ce qui est, mais pensons<br />

à côté. »<br />

Ce que je reproche surtout aux esprits encore<br />

jeunes qui doivent sans cesse tendre vers la création,<br />

vers le nouveau, c'est qu'ils ne sortent pas<br />

assez du champ où ils besognent. De temps à<br />

autre un industriel, un artiste, un savant, un professeur<br />

doit s'arrêter et chercher des sentiers laté­


226 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

raux qui peuvent les porter dans des terres fécondes,<br />

toutes proches et qu'ils ne voient pas,<br />

parce qu'ils ne regardent pàs au-dessus des haies<br />

de clôture.<br />

Ainsi dans la vie de pure distraction, il faut<br />

combiner des existences différentes, dans la solitude<br />

l'existence mondaine, des formules nouvelles<br />

d'intérieur, des relations imprévues.<br />

* - •<br />

* *<br />

Le moyen de méditation est simple en réalité.<br />

Je conseillerai de ne pas trop chercher dans une<br />

voie déterminée, ce qui est le propre du travail<br />

ordonné — et nous sommes en ce moment dans<br />

une pensée plus libre. Cette réllexion doit surtout<br />

participer de la rêverie et l'on ne doit pas craindre<br />

l'imagination qui se complaît dans des constructions<br />

impossibles ou tout au moins opposées aux<br />

conditions actuelles et d'où souvent, sortent des<br />

suggestions fécondes.<br />

Je crois avoir l'esprit assez positif; et l'on m'attribue<br />

même — non sans une pointe de mauvaise<br />

intention parfois — un certain bon sens. Or, quand<br />

j'ai fini mon labeur quotidien, aux heures perdues,<br />

un de mes grands plaisirs est d'imaginer des situations<br />

tout à fait irréelles et bien invraisemblables.<br />

Si j'ai un interlocuteur, je cherche à l'intéresser<br />

à ces combinaisons. Ainsi — pour pren­<br />

(Les wtiçtes ou fragments d'articles insérés sous les<br />

rubriques OPINIONS <strong>DE</strong> NOS LECTEURS, COMMUNICATIONS<br />

DIVERSES, REVUE <strong>DE</strong> LA. PRESSE, expriment en toute liberté<br />

Vopinion de leurs auteurs, mais n'engagent en rien celle du<br />

Manuel Général.) _<br />

Pour défendre l'enseignement privé.<br />

Monsieur le directeur,<br />

Dans votre Revue de la Presse du 25 décembre<br />

dernier, nous lisons un extrait d'un article paru dans<br />

le Journal et intitulé les Parias de l'enseignement<br />

libre.<br />

Vous dites que, quoique poussé au noir, le tableau<br />

tracé par l'auteur est exact dans ses lignes générales.<br />

Il n'entre pas dans nos intentions d'entreprendre à<br />

ce sujet une polémique.<br />

Cependant, monsieur le directeur, votre estimable<br />

journal, lu par la plupart d'entre nous et par nos<br />

nombreux amis de l'enseignement public, pourrait,<br />

sans intention il est vrai, noug faire suspecter d'exploitation<br />

èhomèe, partant nous faire perdre l'estime<br />

de ceux qui nous connaissent et celle de nos supérieurs<br />

hiérarchiques qui nous voient à la tâche et<br />

peuvent nous apprécier justement. Nous vous prions<br />

donc de nous permettre de réfuter en quelques lignes<br />

les arguments défavorables que vous avez extraits de<br />

l'article cité.<br />

Nous divisons notre personnel enseignant en trois<br />

catégories. La première renferme des maîtres en grand<br />

nombre, véritables éducateurs et instituteurs qui ont<br />

dans certaines maisons des emplois stables ; ils y restent<br />

de nombreuses années et ne les quittent le plus<br />

souvent que pour fonder ou prendre la direction<br />

d'un établissement privé. Ceux-] à ne se plaignent pas ;<br />

leurs longs et loyaux services sont justement appréciés<br />

et les directeurs qui ont la chance de les<br />

avoir ne négligent rien pour conserver des collaborateurs<br />

aussi précieux.<br />

La deuxième catégorie comprend des jeunes gens,<br />

des débutants, Sis d'instituteurs pour la plupart, se<br />

destinant à l'enseignement public et qui viennent<br />

OPINIONS <strong>DE</strong> NOS LECTEURS<br />

dre un exemple familier —• je viens d'arranger<br />

ma vie .pour vivre d'une existence très casanière,<br />

à mon foyer; je me complais alors à me représenter<br />

une existence faite de voyages et dans les<br />

hôtels, examinant tous les aspects de cette conduite<br />

opposée, considérant , le côté économique,<br />

les avantages de toutes sortes, les inconvénients<br />

à éviter.<br />

Et mon interlocuteur — les femmes sont particulièrement<br />

rétives à suivre cette pensée opposée<br />

à ce qui est la tendance présente la plus manifeste—<br />

souvent s'étonne de l'intérêt que je prends<br />

à ces exercices qui lui paraissent déraisonnables<br />

et en un tel désaccord avec mon caractère. Or il<br />

ne voit pas les applications que l'on peut tirer de<br />

pareils jeux de l'esprit. Bien des idées utiles pour<br />

la vie pratique, comme pour les conceptions théoriques<br />

les plus inattendues, naissent dans ces<br />

exercices en apparence futiles et irrationnels. Et<br />

je les recommande comme les procédés les plus<br />

féconds de la vie intérieure.<br />

Que chacun cependant connaisse sa mesure ici<br />

et ne s'abandonne à des rêveries méditatives qu'à<br />

proportion de la maîtrise qu'il a sur ses idées.<br />

Les esprits les plus logiques seuls peuvent s'y<br />

confier en toute sûreté. C'est pour eux que les<br />

imaginations ont toute leur vertu.<br />

D R TOULOUSE.<br />

dans nos maisons passer les quelques années qui<br />

précèdent leur admission dans l'enseignement de<br />

l'Etat. Ils sont en général zélés., dévoués, ont une<br />

excellente éducation, sortent des E. P. S. ou des<br />

E. N. Ce sont des apprentis. Ceux-là non plus ne se<br />

plaignent pas. Quelle est, en effet, la fonction qui permet<br />

à un jeune homme de dix-huit à vingt ans 1<br />

d'avoir en lin de mois de 50 à 70 francs outre la<br />

nourriture et le logement (s'il a le B. E.) ou de 70 à<br />

100 francs (s'il a le B. S.)?<br />

La troisième catégorie, celle des plaignants, est<br />

composée de ceux qui ayant échoué partout, ont cru<br />

trouver dans l'enseignement libre un fromage où<br />

grignoter à leur aise. Ils prennent momentanément<br />

le titre de professeur ou d'instituteur libre, mais la<br />

fonction n'est pas plus faite pour eux qu'ils ne sontfaits<br />

pour la fonction. Transfuges des études d'huissiers<br />

ou de notaires, des maisons de commerce, voire<br />

même de l'enseignement congréganiste ou de l'enseignement<br />

public, ils échouent chez nous comme ils<br />

ont échoué ailleurs. Ils s'intitulent parias, ils se déclassent<br />

eux-mêmes, ils n'ont rien de commun avec<br />

les maîtres zélés, dévoués, remplis de bonne volonté<br />

et de bon sens que nous avons l'habitude d'employer<br />

dans nos maisons et avec qui nous conservons les<br />

meilleures relations d'amitié après leur départ.<br />

• Quant à l'hygiène et à la nourriture, je puis vous<br />

affirmer, monsieur le directeur, que dans nos maisons<br />

elles répondent à toutes les exigences des règlements<br />

auxquels nous sommes soumis. Nous y<br />

sommes les premiers intéressés, car bien qu'on nous<br />

considère comme des gens riches ou le devenant rapidement,<br />

nous sommes en général très heureux<br />

lorsqu'après avoir payé notre personnel, notre loyer<br />

et nos fournisseurs, nous avons la satisfaction do<br />

boucler notre budget sans trop de difficultés. Aussi<br />

la moindre sanction disciplinaire étant susceptible de<br />

nous causer le plus grand préjudice, .nous apportons<br />

le soin le plus jaloux k l'accomplissement de la tâche<br />

qui assure le pain à nos familles. Je fais abstraction<br />

des sentiments qui nous font aimer l'enseignement,<br />

de tous les soins particuliers auxquels nous nous astreignons.


Les institutions qui ont des boursiers d'internat de<br />

la Ville de Paris ou du département de la Seine sont<br />

inspectées au moins quatre fois l'an avec un soin minutieux<br />

par un inspecteur administratif qui ne craint<br />

pas, le cas échéant, de faire toute observation qu'il<br />

croit devoir faire dans l'intérêt de ces enfants. Des<br />

états mensuels sont fournis sur leur travail, et leur<br />

nourriture est déterminée par un règlement auquel<br />

nous nous gardons bien de désobéir.<br />

— Mais, dites-vous, le travail exigé des maîtres<br />

est énorme!<br />

— De prime abord, cela peut paraître. Mais chacun<br />

de nous sait y apporter l'allégement nécessaire en<br />

établissant dans la surveillance le roulement par<br />

tiers ou par quarts, et le surmenage n'existe qu'à<br />

l'état de fiction.<br />

Agréez, etc.<br />

Pour le syndicat de Venseignement<br />

libre et laïque de l'académie de Paris,<br />

LAVADOUX, président.<br />

Pour les adjoints des villes.<br />

RÉPONSE A M . CHASTAINO.<br />

Dans un article du Manuel général l , M. Chastaing<br />

propose tout simplement d'envoyer « d'office » dans<br />

une école rurale tout adjoint ayant plus de trois ou<br />

quatre ans de stage dans une école urbaine.<br />

Une telle justice serait l'application brutale delà formule<br />

« Ote-toi delà que jem'v mette. » Mais examinons<br />

un peu les faits : voici un cas qui me semble assez<br />

général. Il s'agit d'un instituteur de quarante-cinq ans<br />

qui exerce ses fonctions de titulaire dans une ville où<br />

« le travail est facile dans une classe à une division. »<br />

Ce serait à démontrer, cette facilité de travail. Sorti<br />

de l'école normale à dix-neuf ans avec leB. S., ce maître<br />

fut placé comme adjoint dans une école de cheflieu<br />

de canton pourvue de deux classes ; et il eut<br />

tout d'abord à diriger une classe à trois divisions,<br />

voire même quatre, en comptant les débutants qui ne<br />

savaient pas lire. Le directeur de l'école, qui avait<br />

vingt-huit ans, lui donna comme directions la manière<br />

de tenir le registre d'appel, le programme et<br />

l'emploi du temps, les titres des livres de élasse et lui<br />

dit : « Allez 1 » — Et pendant que le directeur faisait<br />

sa classe, l'adjoint dut, sans aucune aide, s'occuper<br />

de la sienne.<br />

Sans nier la période d'apprentissage qui existe pour<br />

tous les débutants, ii faut dire qu'en realité la durée<br />

de cette période varie, beaucoup selon l'intelligence,<br />

la sensibilité et le caractère des maîtres. Les difficultés<br />

de l'enseignement sont à peu prés les mêmes par-,<br />

tout, aussi bien dans les écoles urbaines que dans .les<br />

écoles rurales, plus grandes peut-être dans les premières<br />

à cause de l'excessive nervosité des petits citadins.<br />

Je ne crains pas d'affirmer, ayant exercé dans<br />

ces deux milieux, qu'il est plus facile, avec un emploi<br />

du temps bien compris, de faire travailler sans<br />

fatigue et avec profit une classe rurale de 30 élèves<br />

à trois divisions de 10 élèves chacune, qu'une classe<br />

urbaine de 40 élèves à une seule division.<br />

Que M. Chastaing ne veuille plus voir les « écoles<br />

rurales servir de champ d'expérience aux apprentis<br />

instituteurs, » cela vient d'une excellente intention.<br />

Mais comme il y aura toujours des « apprentis instituteurs,<br />

» ce seront alors les écoles des villes qui leur<br />

serviront de champ d'expérience si l'on applique les<br />

procédés de l'auteur qui me paraissent bien contradictoires,<br />

car il déclare en outre : On pourrait réserver<br />

les postes d'adjoints des grandes villes à de bons<br />

instituteurs ruraux qui ont des charges de famille. »<br />

Pour nous, la règle de l'avancement des maîtres doit<br />

se formuler ainsi : donner les postes avantageux à<br />

ceux qui les méritent par leur âge, leurs titres, leurs<br />

efforts, leurs talents et les services rendus.<br />

1. Manuel général n° 16, du 1" janvier 1910.<br />

PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 227<br />

MARTIN,<br />

instituteur à Angoulôme.<br />

REVUE <strong>DE</strong> LA PRESSE<br />

La morale à l'école.<br />

L'enseignement de la morale à l'école publique ne<br />

peut être que laïque.<br />

L'Eclair ayant ouvert une enquête sur l'enseignement<br />

delà morale à l'école publique, publie,<br />

entre autres opinions, celle de M. Emile Faguet,<br />

qui est, comme le dit justement notre conlrère,<br />

« l'un des plus libres esprits dont s'honore<br />

l'Université. »<br />

La morale à l'école ne peut être que laïque.<br />

Elle ne doit pas être antireligieuse.<br />

Elle ne peut être que laïque puisqu'elle s'adresse à<br />

des fils de catholiques, à des fils de protestants, à des<br />

fils de juifs et à des fils de libres penseurs. Si elle<br />

était religieuse, elle blesserait d'abord les fils de<br />

libres penseurs ; ensuite, elle blesserait même les fils<br />

de catholiques, de protestants et de juifs, parce qu'il<br />

serait très difficile qu'elle n'eût pas une conclusion<br />

catholique, ou protestante, ou juive.<br />

Voyez-vous l'instituteur, sur la question, qui est<br />

essentielle, des sanctions de la morale, parlant du<br />

purgatoire devant de petits protestants ; ou, à cause<br />

des protestants, n'en parlant pas devant de petits<br />

catholiques, qui seront aussi scandalisés qu'il n'en<br />

parle pas que les petits protestants le seraient qu'il<br />

en parlât ?<br />

Non, s'adressant à tous, l'enseignement de la morale<br />

ne peut être que l'enseignement de la morale<br />

acceptée par tous: il ne peut être que l'enseignement<br />

du devoir, du devoir dicté pai; 1' « impératif » de la<br />

conscience, du devoir sanctionné par le remords et<br />

par tous les maux que la désobéissance, à la voix de la<br />

conscience, traîne après elle.<br />

Dans ces conditions, il y a terrain commun, puisque<br />

toutes les religions et même la libre pensée<br />

aboutissent, au point de vue moral, à cette doctrine :<br />

« Ta conscience te dit: tu dois. — Si tu n'obéis pas,<br />

tù seras malheureux. »<br />

Dans ces conditions, l'enfant ne sera pas « ecartelé »<br />

comme on dit. Ce que lui dira l'instituteur ne sera pas<br />

contredit par ce que lui dira le prêtre ; ce que lui<br />

dira le prêtre ne sera pas contredit par ce que lui<br />

dira l'instituteur... ,<br />

L'enseignement moral à l'école doit être laïque,<br />

sans polémique, sans allusion épigrammatique et<br />

même sans aucune allusion. La morale à l'école doit<br />

être la morale indépendante, mais elle ne doit pas se<br />

targuer d'être la morale indépendante. Elle ne doit<br />

pas alïecter d'être la seule morale réelle, la seule morale<br />

possible et la seule morale vraie.<br />

L'instituteur doit enseigner sa morale sans aucune<br />

préoccupation religieuse et sans aucune préoccupation<br />

antireligieuse. Il doit enseigner sa morale purement<br />

laïque et ne pas dire en finissant : « Et il n'y a que<br />

cela. » Qu'il n'y ait que cela, il peut le croire, mais il<br />

ne doit pas le dire, car c'est déjà de la polémique.<br />

De même que, s'il est catholique, protestant, juif,<br />

il ne doit pas faire son cours de morale et ajouter :<br />

« Mais il y a autre chose. » Ceci encore est de la polémique,<br />

c'est de la polémique anti-libre penseuse.<br />

Voilà, selon moi, la neutralité telle que l'entend la<br />

loi française et, ce qui n'est pas un mauvais titre non<br />

plus, telle que l'entend le bon sens, telle que l'entend<br />

la liberté de conscience, qui est le respect de sa conscience<br />

et de la conscience des autres.<br />

La famille et l'école.<br />

On demande qu'un délégué des pères de famille<br />

surveille l'école.<br />

La famille et l'école : voilà le sujet, si souvent<br />

débattu, qui revient à l'ordre du jour.<br />

Donnons aujourd'hui la parole à un homme<br />

qui ne passe point pour un ami de l'école pu-


228 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

.blique. Sur une question de celte importance<br />

il est juste et il peut être utile d'entendre ce<br />

que dit un adversaire, surtout quand cet adversaire<br />

est un homme d'esprit large et de manières<br />

courtoises, comme l'honorable M. Gurnaud<br />

:<br />

Le Code civil en main, M. Gurnaud tient, dit la<br />

Liberté, pour indiscutable le droit des pères àsurveiller<br />

^l'éducation donnée à leurs enfants. Il faut bien<br />

constater que nos lois sur l'enseignement primaire taisent<br />

ce droit des parents, ou du moins elles ont omis<br />

de créer le rouage qui en assurerait l'exercice.<br />

Il est bien vrai que la loi de 1886 indique l'intention<br />

d'accorder à la famille une place et un rôle dans<br />

l'école pour la création du délégué cantonal. Mais ce<br />

délégué cantonal qui doit être le représentant des familles,<br />

par qui est-il élu? Par le conseil départemental.<br />

Ce sont des instituteurs, ce sont les autorités<br />

académiques, c'est le préfet qui nomment le délégués<br />

des parents.<br />

« L'anomalie est criante, dit M. Gurnaud; elle peut<br />

à bon droit surprendre dans un pays de suffrage<br />

universel où il est de règle ancienne et incontestée,<br />

qu'on ne représente que ceux dont on est l'élu.<br />

o Pour que;ce délégué, investi du mandat d'inspecter<br />

l'école, mérite le nom que lui donnait une récente<br />

circulaire de « représentant des familles, » il faut<br />

qu'il soit élu par elles. »<br />

On ôte ainsi son caractère d'arbitraire à une loi de<br />

la République, on revient à l'idée qu'eut la Révolution<br />

du contrôle de l'école de l'Etat.<br />

En effet, dans un décret du 29 frimaire an II, sur<br />

l'organisation de l'instruction publique auquel la volonté<br />

formelle de la Convention donna force de loi,<br />

on lit :<br />

« Les instituteurs ou institutrices sont sous la surveillance<br />

immédiate de la municipalité ou section,<br />

des pères, mères, tuteurs ou curateurs, et sous la<br />

surveillance de tous les citoyens. » (Section II, article<br />

premier, de la surveillance de l'enseignement.)<br />

On n'accusera pas, je suppose, la Convention de<br />

tendances cléricales ou réactionnaires. Pourquoi, d'ailleurs,<br />

les pères de famille n'auraient-ils pas juridiction<br />

sur les écoles publiques qui sont leur propriété<br />

et sur les instituteurs qu'ils payent?<br />

Un nouveau collège serait constitué qui comprendrait<br />

tous les chefs de famille (pères, mères, tuteurs),<br />

dont les enfants ou pupilles fréquentent les écoles<br />

publiques d'un canton.<br />

ÎNommé par de tels électeurs, le délégué serait pour<br />

l'enseignement primaire un surveillant autorisé.<br />

Les pères de famille nommeront-ils un seul délégué<br />

par canton? — M. Gurnaud estime qu'ils devront<br />

en élire plusieurs, et ces délégués formeraient<br />

le conseil cantonal de l'enseignement primaire. Par<br />

cette représentation permanente, les familles seraient<br />

en contact fréquent avec l'école, et il y aurait entre<br />

elles et le corps enseignant collaboration continue.<br />

Bien plus, ce rouage essentiellement décentralisateur<br />

sera pour le corps enseignant primaire un appui sftr<br />

contre les ingérences politiques dont il est victime.<br />

L'éducation physique.<br />

Les « oiseaux migrateurs » et les<br />

« jeunes éclaireurs ».<br />

Nous avons donné dans ce journal d'intéressants<br />

renseignements sur les boys-scouts britanniques.<br />

M. Naudeau présente aux lecteurs du<br />

Journal les Wandervôgel (oiseaux migrateurs)<br />

allemands, dont l'organisation paraît un peu<br />

calquée sur celle de leurs rivaux d'Outre-<br />

Manche.<br />

Quelques personnes me demandent des détails sur<br />

les Wandervôgel (oiseauxmigrateurs) allemands. Elles<br />

ont appris avec surprise que l'Angleterre et la France<br />

ont déjà reçu leur visite. Rien n'est cependant plus<br />

exact. Ces jeunes Allemands forment des sociétés qui<br />

ressemblent extrêmement à celles des boy-scouts britanniques.<br />

Une bande de Wandervôgel a visité toute l'Ecosse<br />

l'été dernier; ces adolescents germaniques, le bâton<br />

à la main et le sac au dos, ont couru les grandes<br />

routes et ont couché le plus souvent sous la tente ;<br />

ils ont été très cordialement reçus tant par les municipalités<br />

écossaises que par des délégations des boyscouts.<br />

Finalement, un groupe de Wandervôgel est<br />

venu jusqu'à Paris, où il a été photographié par le<br />

journal le Foyer à l'Ecole (numéro du 15 août 1909).<br />

Ces quelques détails suffiront à montrer, je le pense,<br />

que les sociétés de boy-scouts et de Wandervôgel ne<br />

rappellent en rien nos anciens bataillons scolaires,<br />

comme plusieurs personnes mal informées l'avaient<br />

cru.<br />

Les boy-scouts et les Wandervôgel ne portent ni<br />

fusil ni sabre ; ils ne font pas l'oxercice ; ils ne défilent<br />

au son d'aucun clairon. Ils exécutent de longues<br />

marches à travers la campagne, tout en s'efforçant de<br />

faire une série de remarques analogues à celles que<br />

pourrait noter un habile éclaireur, et ainsi se trouvent<br />

développées leurs facultés d'observation et d'initiative.<br />

Ils campent en plein air et se plongent en pleine<br />

nature : ils mènent l'existence du chasseur, du trappeur,<br />

du coureur de bois. Ils reçoivent en outre une<br />

éducation morale dont j'ai dit ici même les caractéristiques<br />

si remarquables.<br />

Au printemps prochain, les boy-scouts anglais vont<br />

être passés en revue par le roi Edouard VII. Cet honneur,<br />

qui augmentera considérablement le prestige<br />

de l'œuvre entreprise par le général Baden-Poweil,<br />

pourra néanmoins contribuer à retarder le voyage<br />

d'un groupe des boy-scouts dans le sud de la France,<br />

pour répondre à l'invitation de la ville de Pau, dont<br />

j'ai parlé. Quant à la question de savoir si l'on parviendra<br />

un jour à organiser en France des sociétés<br />

d'adolescents qui ressembleraient plus ou moins aux<br />

patrouilles de boy-scouts britanniques ou aux groupes<br />

de T andervôgel allemands, c'est là le secret de l'avenir.<br />

L'idée fait rapidement son chemin et séduit de<br />

plus en plus l'opinion. Voilà tout ce qu'on peut en<br />

dire aujourd'hui.<br />

ACTES OFFICIELS<br />

CONCERNANT L 'ENSEIGNEMENT <strong>PRIMAIRE</strong><br />

<strong>DE</strong>CRET modifiant l'article 4, paragraphe 2 du dé<br />

cret du 19 juillet 1890 en ce qui concerne la surveillance<br />

dans les écoles normales d'institutrices.—<br />

23 décembre.<br />

LE PRÉSI<strong>DE</strong>NT <strong>DE</strong> LA RÉPUBLIQtJE FRANÇAISE,<br />

Sur le rapport du ministre de l'Instruction publique ot dos<br />

Beaux-Arts ;<br />

Vu la loi du 19 juillet 1B89, et notamment l'article 48, § 13;<br />

Yu la loi du 30 octobre 1886 sur l'organisation de l'enseignement<br />

primaire ;<br />

Vu les règlements organiques du 18 janvier 1887 ;<br />

Yu la loi du 26 décembre 1908 ;<br />

Vu les décrets des 29 mars et 19 juillet 1890 ;<br />

Vu l'avis émis par le Conseil supérieur do l'instruction<br />

publique ;<br />

Le Conseil d'Etat entendu,<br />

DÉCRÈTE :<br />

ARTICLE PREMIER. — L'article 4, § 2, du décret portant<br />

règlement d'administration publique du 19 juillet 1890 est modifié<br />

ainsi qu'il suit :<br />

« Dans les écoles normales d'institutrices, la surveillance<br />

do nuit est faite soit par deux professeurs, deux déléguées,<br />

deux institutrices, qui en sont chargées alternativement,<br />

soit, à défaut, par une ou deux auxiliaires, moyennant une<br />

allocation annuelle et non soumise à retenue, calculée à raison,<br />

do 500 francs ou do 300 francs selon que le service sera<br />

assuré par deux personnes ou par une seule.<br />

« La surveillance de jour incombe au personnel do l'école<br />

ot de l'école annexe, sans toutefois que le nombre dos heures<br />

d'enseignement et de surveillance totalisées puisse dépasser<br />

do plus de cinrj- heures par semaine pour le personnel<br />

externe ot de dix heures par semaine pour le personnel<br />

interne, les maxima prévus en ce qui concerne les heures<br />

d'enseignement par les articles l of , dernier paragraphe, ot 5<br />

du décret du 19 juillet 1890. »<br />

ART. 2. — Le ministre do l'Instruction publique et dos<br />

Beaux-Arts est )st c chargé de l'exécution du présont décret.<br />

A. FALLTERES.<br />

Par le président de la République,<br />

Le ministre de l'Instruction publique<br />

el des Becmcc-Arls,<br />

GASTON DOUMERGUE.<br />

4409. — Imp. KAPP, 20, rue de Condé, Paris. Le Gérant : A. BAUERLÉ.


77 e Année. - 8° Série. - Tome XLVI. N° 19 22 Janvier 1910.<br />

. ACTES OFFICIELS — —<br />

CONCERNANT L'ENSEIGNEMENT <strong>PRIMAIRE</strong><br />

A.RRETES décernant des prix spéciaux aux instituteurs<br />

et institutrices publics pour l'enseignement<br />

agricole et horticole. — 24 décombre.<br />

(Suite),<br />

ART. 4. — Jl est accordé dos rappels do médaillos et dos<br />

médailles d'oncoiiragement aux 308 instituteurs et institutricos<br />

publics dont les noms suivent :<br />

Rappel de médaille de vermeil.<br />

M. Rousselin (Augusto), à Saint-Pierre-les-Elbouf (Seine-<br />

InTérieure).<br />

Médailles de vermeil.<br />

MM. Aléonard (Isidore), à Saint-Germain-de-Salles (A-llier) ;<br />

— Ardin (Jules), à Lanvénégen (Morbihau) ; — Auvray<br />

(Pierre), à Yorgéal (Il!e-et-Vilaine) ; — Béhier (Elie), à Châtillor.-sur-Colmont<br />

(Mayenne) ; — Bernard IJoan), à Montmarault<br />

(Allier) ; — Borthelot (Henri), à Saint-Gilles-Vioux-Marché<br />

(Côtes-du-Nord) ; — Bertrand (Paul), à Landivy (Mayenne)<br />

; — Boizeau (Noël), à Arzembourg (Nièvre); — lîourlier<br />

(Joseph), à la Guierclie (Sartlie) ; — Bourtoloup (Félix), à<br />

Mayet (Sartlie) ; — Bouton (Aimable), à Grand-Lucé (Sarthe)<br />

; — Brôvault (Louis), à Laigné (Mayenne) ; — Caillaud<br />

(Louis), à Nozay (Loire-Inférieure) ; — Capitaine 'Constant),<br />

à Ardilleux (Deux-Sèvres); — Capron (Emile), à SalnfrSaëns<br />

(Seine-Infériouro) ; — Chaigneau (Léon), à Bois-do-Cené<br />

(Vendée) ; — Chéreau (Albert), à Belléme (Orne) ; — Chopin<br />

(Alexandro), à Crouzier-le-Neuf (Allier) ; — Clément<br />

(Alphonso), à la Meillerayo (Loire-Inférieure): — Collinot<br />

(Jules), à Mauron (Morbihan); —Cottineau (Julien), à Teillé<br />

(Loire-Inférieure) ; — Cousson (Jean), à Chasseneuil (Vienne) :<br />

— Crochet (Gabriel), à Saint-Aubin-sur-Scie (Seine-Inférieure)<br />

: — Desmier (Pierre), à Saint-Philibert (Loire Inférieure)<br />

; — Doignon (Philippe), à Domeyrot (Creuse) ; —<br />

Donie (Alphonse), à Guern (Moibihan) ; — Dubois (André), à<br />

Chamborand (Creuse); — Dubreuil (Jean), à Vaudebarrier<br />

(Saône-et-Loire) ; — Duéme (Michel), à Saint-Priest-er.-Murat<br />

(Allier) ; — Evenon (Yves), à Jossolin (Morbihan) : —<br />

Faugaret (I.ouis), à Gorges (Loire-Inférieure) ; — Mme<br />

Floury (Juliette), à Notrc-Damc-dc-Franqueville (Seine-Infériouro);<br />

— MM.Fleury (Félix), à Notro-Dame-do-Franqueville<br />

(Seine-Inférieure) ; — Fontaine (Louis), à Arques-la-Bataille<br />

(Seine-Inférieure) ; — Frémont (Samuel), à Avremesnil<br />

iSeine-Inférieure) ; — Garnier (Pierre), à Brouil Chaussée<br />

(Deux-Sèvres) ; — Genin (Alfred), à Ambricres (Mayenne);<br />

— Georgeault (Alexandre), à Locmiquelec (Morbilian) ; —<br />

Gorbar.lt (Anibroise), à Ciran (Indre-et-Loire) ; — Godon<br />

(Auguste), à Asnières les-Bourges (Cher) ; —Granier (Pierre),<br />

à Pindray (Vienne); — Guchet (Henri), à la Limouzinière<br />

(Loire-Inférieure) ; —Guesdon (Elie), à Romille (Ille-et-Vilaine)<br />

; — Guillon (Joseph), au Bouchot (Vienne) ; — Ilalouse<br />

(François), à Brécé (Mayenne) ; — Iloimey (Pierre), à Genouillv<br />

(Saône-et-Loire) ; — Inizan (Christophe), à Lesnoven<br />

(Finistère) ; — Joubert (Pierro), à Couëron (Loire-Inférieure) ;<br />

— Labbé (Paul), h Fourmetot (Eure) ; — Latoueho (Ferdinand),<br />

à Allonos (Sartlie) ; —Laurens (Toussaint), à Stivalcn-Pontigny<br />

(Morbihan); — Leblanc (Alexis), à Sainte-Lizaïgne<br />

(Indro); — Lebreton (Jean), à Thouaro (Loire-Inférieure)<br />

; — Le Fouvre (Eugène), àQuilly (Loire-lnférieuro) ;<br />

— Legeay (Léon), à Saint-Denis-d'Orgues (Sarthe); •—<br />

l.iaumo (Auguste), à Martizay (Indre); — Le geais (Théophile),<br />

à Sens-de-Bretagne (IlIe-et-Vilaine) ; — Mahé (François),<br />

à Squiffiec (Cotor-du-Nord) ; — Mancel (Edouard), à<br />

^aint-Georges-de-Remtombault (Ille-et-Vilaine) : — Mandroux<br />

(Lucien), à Marcain (Cher) ; — Martin (Hippolyto), à Guéméné-I<br />

onfao (l.oiro Inférieure) ; — Maugor (Gabriel), à Blair.villo<br />

(Manche) ; — Mautaint (Célestin), à Bazougos (Mayenne)<br />

; — Mercier (Anatole), Pouzanges (Vendée) ; — Nipon<br />

(liornard), à Rochecorbon (Indre-et-Loire); Olivier<br />

(1 terre), à Danvon (Calvados) ; — Papin (Augustin), à Mozé<br />

(Jlaine-ol-Loiro) ; — Plaisir (Adrien), à Plumelin (Morbi-<br />

'">n) ; —Poivet (Chartes), à Plélan-le-Grand (Ille-et-Vilaino) ;<br />

' 1 rost (Josoph), à la Bouillo (Seine-Inférioure) ; —• Raygondeau<br />

(Joan), à la Brotagne-Saint-Junien (Ilaute-Vionno) ;<br />

— Hocovoau (Fordinand), à Bazouges (Sartlie) ; — Renault<br />

1 lorro), à Fyé (Sarthe) ; — Richard (Edouard), à Abbaretz<br />

(Loire-Inférionre); — Roche (Léonard), A Roussac (I-Iauto-<br />

\ lonne) ; — Rondoau (Eugène), à Courcué (Mavonno) ; —<br />

•Sabounn (Désiré), a Saint-Varont (Doux-Sèvres) ; — Sanson<br />

(Alphonse), à Ilantôt-Saint-Sulpico (Soino-Infériouro) ; •—•<br />

jsollorot (Jules), à Saint-Marion (Creuso) ; — Toxior (Chartes)<br />

a Champoaux (Deux-Sèvres) ; — Trichet (Goorgos), à<br />

> ix (% endéo) ; — Trolong (Edouard), à Lison (Calvados).<br />

— Duprez (Marie), à Saint-Laurent-de-Brévedent (Seine-Inférieure)<br />

; — Henry (Gaston), à Malaunay (Seine-Inférieure) ;<br />

— Miannay (Edmond), à Cany (Seme-Inférieure) ; — Pinchon<br />

(Albert), à Foucart (Seine-Inférieure) ; — ThieuL'n<br />

(Gustave), à Ouville-l'Abbaye (Seine-Inférieure).<br />

Médailles d'argent.<br />

MM. Adde (Georges), à Saint-AignanMle-Roé (Mayenne) ;<br />

— Addes (Constant), à Guipel (Ille-et-Vilaine) ; — Àlory (Victor),<br />

à Saint-Sébastien-les-Nàntos (Loire-Inférieure); — Aufort<br />

(Louis), à Thenay (Indre); -*• Avenier (Gilbert), à Deux-<br />

Chaises (Allier) ; — Babule (François), à Saint-Léger-la-<br />

Montagne (Haute-Vienne) ; — Baglin (Paul), à Vimoutiers<br />

(Orne) ; — Ballu (Louis), à Pocé (Indre-et-Loire) : —Banâtre<br />

(François), à Saint-Léger (Ille-et-Vilaine); — Barrault<br />

(Auguste), au Plessis-Grammoire (Maine-et-Loire) : — Barillot<br />

(Adolphe), à Chauray (Deux-Sèvres).; — Bazeilles (Tranquil),<br />

à Bures (Orne); —Benoît (Pascal), à Quettehou (Manche):—<br />

Berger (Victor), à Ahun (Creuse) ; — Breton (Désiré),<br />

à Bournan (Indre-et-Loire); — Bezès (André), à l'IIermitage<br />

(Ille-et-Vilaine) ; — Billaud (Auguste), à Saint-Gervais<br />

(Vendée); •— Bouchaud v (Arsène), à Malville (Loire-Inférieure);<br />

— Bouàevin (Auguste), à Cravaux (Indre-et-Loire);<br />

— Bougault (François), à Douragné (Ille-et-Vilaine) ;—Boutron<br />

(Jean), àChavenon (Allier); — Bricard (Julien), àVillaines-lc-Juhel<br />

(Mayenne); —Buisson (Auguste),à Coulandon<br />

(Allier) ;— Cagnac (Louis), à Chassignolîes (Indre) ; — Can-^<br />

cel (Jean), à Doulonbourg (Nantes) (Loire-Inférieure) ; —<br />

Chapeau (Victor), à Pré-en-Pail (Mayenne); — Chàtel<br />

(Adolphe), à Ecaquelon (Eure) ; — Chauvigné (Dominique), à<br />

Port-Saint-Père (Loire-lnférieuro) ; — Chené (Auguste), au<br />

Temple-de-Breiagne (Loire-Inférieure) Chevrel (Auguste),<br />

à Lavernat (Sarthe); — Chevy (Abel), à Saint-Valentin<br />

(Indre) ; — Coffre (François), à Yvillc-sur-Seine (Seine-Inférieure)<br />

; — Daguier (Pascal), à Livré (Mayenne) ; — Dauguet<br />

(Alphonse), à Ballots (Mayenne) ; — Défrène (Jules), à<br />

ReuviUe (Seine-Inférieure) ; •— Delaunay (François), à<br />

Sainte-Scolasse (Orne); — Denys (Jean), à Vigneux (Loire-<br />

Inférieure) ; — Doschamps (Gabriel), à Condé-sur-Isle<br />

(Eure): — Descubes (Jean), à Eyjeaux (Haute-Vienne) : —<br />

Desmot (Elie), à Sillé-lc-Guillaume (Sarihe); — Dubourg<br />

(Henri), à Oisseau-le-Petit (Sarthe) ; — Dumesnil (Roch), à<br />

Blossevillin-sur-Mer (Seine-Inférieure) ; — Falaise (Paul), à<br />

'Morville (Seine-Inférieure) ; — Faribault (Ferdinand), à Luché-Pringé<br />

(Sarthe) ; — Fléchard (Louis), à Montenay<br />

(Mayenne) ; — Floch (Michel), à Plourin-Morlaix (Finistère)<br />

; — Forget (Jean), à _Saint-Germain-en-Coglès (Ille-et-<br />

Vilaine);— Fournot (Eugène), à Belleville-sur-Mèr (Seine-<br />

Inférieure) ; — Fraslin (François), à Saint-Léger (Loire-Infé»<br />

rieure) : — Gaildraud (Alexis), à Saint-Nicolas-en-Ploumelian.<br />

(Morbihan); — Galand (Alfred), à Marcilly-les-Buxy (Saôneet-Loire)<br />

; —• Garreau (Alphonse), à Piacé (Sarthe) ; —<br />

Mme Garreau (Arthémise), à Saint-Sauveur (Vienno); —<br />

MM. Garreau (Max), à Saint-Sauveur (Vienno) ; — Goujat<br />

(Dominique), à Larochemillay (Nièvre); — Groud (Fleuribert),à<br />

< hàteaugiron (Illo-et-Vilaine) : — Guédon (Napoléon),<br />

à Baunaloc (Finistère) ; — Guéroult (Albert), à la Nouville-<br />

Champ-d Oisel (Seine-Inférieure) ; —Guimard (Léon), à Sallertaine<br />

(Vendée) ; — Hébert (Augusto), à Cerny-la-Salle<br />

(Manche) ; — Hervouet (Alphonse), à Bouguenais (Loire-<br />

Inférieure) ; — Hubert (François), à Monterfil (Ille-et-Vilaine)<br />

: — Ilulin (Auguste), à Saint-Michel-do-Chavaignes<br />

(Sarthe);—Jolivet (Louis), à Pommorit-Je-Vicomte (Côtesdu-Nord)<br />

; — Jutoau (Joseph), à Sucé (Loire-Inférieure); —<br />

Lachiver (Aristide), à Rostrenen (Côtes-du-Nord) ; —Langlais<br />

(Ange), à Livré (Ille-et-Vilaine) ; —- Lebreil (Jean), à<br />

Saint-Nicolas-dc-Redon (Loire-Inférieure) ; —Leçadieu (François),<br />

à IIoding-sur-Bon (Seine-Inférieure) ; — Lechatou (Augustin),<br />

à Eréac (Côtes-du-Nord) ; — Le Gai (Joseph), à<br />

Merdrignac (Côtes-du-Nord) ; — Leg;endre (Joseph), à Grezon-Bonère<br />

(Mayenne) ; — Le Louédec (Yves), à .Quévert<br />

(Côlos-du-Nord) ; — Le Moal (Alexis), à. Korgrisy-Moëlon<br />

(Côtes-du-Nord) ;— Le Morvan (Louis), à Loudéac (Côtee-<br />

.lu-Nord) ; — Lopago (Eugène), à Saint-Pair-Kairou (Manc),e)<br />

; _ Lesimplo (Clautfe), à Barbecbat (Loire-Inférieure) ;<br />

— Lovézier (/ippolinaire), à Isnéanville (Seine-Inférieure);<br />

— Lhoumeau (Louis), à la Chapelle-Bassc-Mer (Loire-Inférieure)<br />

; — Loreau (Anibroise), à Rouans (Loire-Inférieure) ;<br />

— Maingot (Hippolyte), à Saint-Gemme-la-Plaine (Vendée) ;<br />

—Maireau (Eugène), à. Collos-sur-Belle (Deux-Sèvres) y —*<br />

Mallot (Pierre), à Luzigny (Allier) ; —Marie (Paul), à Aizenay<br />

(Vendée) ; —Martienne (Louis), à. la Chapelle (Morbihan)<br />

; — Martinet (Antoine), à Loché .(Indre-et-Loire) ; —<br />

Rappels de médaille d'arr/ent.<br />

Massonnat (Silvain), à Saint-Hilairc-de-Court (Cher) ; Maudoux<br />

(Louis), à la Regrippière (Loire-Inférieure); — Mé-<br />

MM. Bondu (Aimé), à Gaucourt-Saint-Euonno (Soine-Tnféneux (Julien), à Château-Thibaud (Loire^Inférieure) ; Minoure)<br />

; — Catois (Gustave), à Saintc-Gommor-le-Robert chard (François), à Saint-Léger-cles-Bois (Saône-et-Loire) ;<br />

S - » l L - D » " (Constant), à Villolleur (Soine-Infé- — Mirebeau (Léon), à Etoutteville (Seine-Inférieure) ; —<br />

nouro); — Dufétollo (Lucien), ù Bihorol (Seine-Inférioure) • Motreul (Joseph), à Brains (Loirc-lnférieure) ; — Moulinot


146<br />

<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

{•Alfred), A Yerneuil-Moustiers (Haute-Vienne) ; — Olieix<br />

(Jean-Baptiste), à Saint-André-des-Eaux (Loire-Iiiférieure) ;<br />

— Papillon (Emile), à Gruchet-Saint-Siméon (Seine-Inférieure);<br />

— Pasquier (Félix), à Saint-Nazaire-l'Immaculée<br />

(Loire-Inférieure): — Petit (Georges), à Martigné (Ille-et-<br />

Vilaine); — Poivet (Eugène), à Bruz (llle-et-Yilaine) ; —<br />

Bottier (Emile), à Crosmières (Sarthe) ; — Raffoux (Jules),<br />

A Saint-Aignan (Loire-Inférieure) ;—Rasse (Ernest), à Auzebosc<br />

(Seine-Inférieure); — Riolon (Louis), à Pezé-le-Robert<br />

(Sarthe); — Riot (François), à Chapelle-Heulin (Loire-<br />

Inférieure) ; — Robin (Alexandre), à Brinay (Cher); —<br />

Roussaud (André), à Carquefou (Loire-Inférieure); — Simon<br />

(Joseph), à Trébedan (Côtes-du-Nord) ; —Tacheux (Edmond),<br />

à Tôtes (Seme-Inférieure) ; — Tardif (Pierre), à Moréàc<br />

(Morbihan); — Mme Thieulin (Léonie), :à Ouville-l'Abbaye<br />

(•Seine-Inférieure) ; —M Tison (Félix), à Saih^ilimer (Cal­<br />

vados) ; •—Mme Trichet (Irma), à Yix (Vendée) j — MM. Tru»<br />

chot (Marins), à Virey (Saône-et-Loire) ;— Vallet (Victor),<br />

àNanteuil (Deux-Sèvres) ;— Vieau (André), à Bauné (Maine-et-Loire)<br />

; — Vincent (Marc), aux Rollins (Nièvre);—<br />

-Viovy (Silvain), à Varennes (Indre).<br />

(A suivre.)<br />

PERSONNEL. — NOMINATIONS.<br />

Inspection académique.<br />

Inspecteurs. — 24 décembre. — M. Abit va de la Rochesur-Yon<br />

à Avignon : — M. Ginous, de Draguignan à Saint-<br />

Etienne ; — M. Lamounette, d'Alger à Lyon :—M. Brunet,<br />

de Constantine à Alger.<br />

Secrétaire. —.21 «lécombre.— M. Guieu va de Mont-de-<br />

Marsan à Périgueux.<br />

Conseil départemental.<br />

21 décembre. — M. Arrivetz, inspecteur primaire à Pau,<br />

est désigné pour faire partie du conseil départemental des<br />

Basses-Pyrénées, en remplacement de M. Bancal, admis à<br />

faire valoir Ees droits à une. pension de retraite.<br />

Inspection primaire.<br />

17 décembre. — M. André va.de Reims à Paris, en remplacement<br />

de M. .d'Ollendon, admis.à faire valoir.ses droits à<br />

une pension de retraite.<br />

24 décembre. — M. Benoit, d'Gloron à Pau ; — M. Berneuil,<br />

d'Avesnes à Douai ; — M. Cayasse, de Dôle. à Avesnes<br />

; — M. Ilumbert, d'Avallon à Evreux ; — M. Lépine,<br />

de Bourges à Reims ; — M. Perrenot, de Redon à. Lunéville;<br />

ANNONCES<br />

— M. Yernay,. d'Annecy à Grasse ; — -M. Sauvanet, de Ghâtillon-sur-Seine<br />

à Saini-Amand (Cher); —.M. Faivre, de<br />

Castellane à Châtillon-sur-Seine.<br />

Écoles primaires siiuérieures.— FILLES. —Institutrices<br />

adjointes — 13 décembre. — Mme Matagrin est<br />

déléguée dans' les fonctions d'institutrice adjointe à l'école<br />

primaire supérieure d'Epinal.<br />

24 décembre. — Mlle Gault est déléguée, pendant l'annéo<br />

scolaire 1909-1910, dans les fonctions d'institutrice adjointe à<br />

l'ecole primaire supérieure de.Fougères; — Mlle Chasseroau<br />

va de La Ferté-Macé à Mayenne ; — Mlle Verger est déléguéé,<br />

pendant l'année scolaire 1909-1910, dans les fonctions<br />

d'institutrice adjointe à l'école primaire supérieure de La<br />

Ferté-Macé, en remplacement de Mlle Cliassereau.<br />

Ecoles normales primaires. —INSTITUTEURS. —<br />

Directeurs. — 17 décembre. — M. Ab der .Halden, inspecteur<br />

primaire à Saint-Amand (Cher), est nommé, à dater du<br />

1 er janvier 1910, directeur de l'école normale d'Alger-Bouzaréa,<br />

en remplacement do M. Bernard : — M. Ghopis va de<br />

Draguignan à Nice ; — M. Girod, de Gap à Draguignan : —<br />

M. Nicolas est nommé directeur de l'école normale de Gap.<br />

Professeur. — 6 décembre. — Un nouveau congé d'inactivité<br />

d'Un an, à dater du l or octobre 1909, est accordé, sur sa<br />

demande, à M. Descalle, professeur d'école normale, en<br />

congé.<br />

Institutews -adjoints. — 21 .décembre. — M. Germain,<br />

instituteur adjoint titulaire à l'école primaire supérieure de<br />

Saint-lIilairerdu-Harcouët, est mis à la disposition du mi-<br />

Inférieure), est.délégué,.pendant l'année scolaire 1909-1910,<br />

dans les fonctions d'instituteur adjoint (ordre des lettres) à<br />

l'école primaire supérieure de Saint-Hil ire-du-Harcouët.<br />

INSTITUTRICES. — Professeurs. — 21 décembre. —<br />

Mlle Henry, professeur à l'école normale d'institutrices de<br />

Perpignan, est admise, sur sa demande, à faire /valoir ses<br />

droits à une pension.de retraite, à dater du l« r janvier. 1910,<br />

comme hors d'état de continuer ses fonctions.<br />

24 décembre. — Mlle Rigolage, professeur à l'école primaire<br />

supérieure de Fougères, est nommée professeur à<br />

l'école normale de La Roche-sur-Yon.<br />

Economes. — 21 décembre.— Mme Guisard va de Valence<br />

à Miliana (emploi nouveau); —Mlle Midol-Monnet, institutrice-adjointe<br />

à Ilay (Jura), est,nommée économe (5° classe)<br />

de l'école normale de Valence, en remplacement de Mme Griisard.<br />

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de l'acheteur.<br />

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propriétaire à Vergèze (Qard).


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Paris, Ancien Membre du Jury d'Etat pour l'Ecole Supérieure de Cor Commerce, Expert-Comptable breveté, 9, ru© Bridaine<br />

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Année scolaire 1909-1910. H° 19 22 Janvier 1910.<br />

SUJETS <strong>DE</strong> COMPOSITIONS<br />

donnés dans<br />

LES EXAMENS ET CONCOURS <strong>DE</strong> L'ENSEIGNEMENT PRIMA IR1<br />

AVIS RELATIF A LA CORRECTION <strong>DE</strong>S COPIES<br />

Pour la préparation des maîtres aux examens du<br />

certificat d'aptitude pédag'Og-ique, du brevet supérieur,<br />

du professorat des écoles normales, de<br />

l'Inspection primaire, nous tenons à la disposition<br />

de nos abonnés un grand nombre de sujets à<br />

traiter que nous leur adresserons gratuitement sur<br />

demande accompagnée d'une bande du journal et<br />

adressée au secrétaire de la rédaction du Manuel<br />

général.<br />

Nous prions nos correspondants de vouloir bien<br />

indiquer avec précision l'espèce des sujets qu'ils désirent.<br />

(Sujets du C. A. P., ou du brevet supérieur,<br />

ou du professorat, ou de l'inspection.)<br />

Nous rappelons à nos abonnés que nous corrigeons<br />

toutes les copies qui nous sont adressées par eux et<br />

que le tarif .des corrections est fixé ainsi qu'il suit :<br />

CERTIFICAT D'ETU<strong>DE</strong>S <strong>PRIMAIRE</strong>S !<br />

I<br />

Orthographe et Ecriture 2 .<br />

La Seine.<br />

La Seine, doucement épanchée des coteaux, de la<br />

Bourgogne, est en .tous sens le premier de nos<br />

fleuves, le plus civilisable, le rplus perfectible. Elle n'a<br />

ni .la capricieuse et perfide mollesse de la Loire, ni la<br />

brusquerie de la Garonne, ni la terrible impétuosité<br />

du lihône. Dès Troyes, la Seine se laisse couper,<br />

diviser à plaisir, allant chercher les manufactures et<br />

leur prêtant ses eaux 1 II faut la voir entre Pont-d^-»<br />

l'Arche et Rouen, la belle rivière, comme elle se pare<br />

de ses îles innombrables, encadrées au soleil couchant,<br />

dans les flots d'or, tandis que, tout du long,<br />

les pommiers mirent.leurs fruits jaunes et rouges sous<br />

des masses blanchâtres.<br />

La Seine porte la pensée de la France de Paris<br />

vers la.Normandie, vers l'Océan, vers l'Angleterre, la<br />

ointaine Amérique. MICHELET. — (Notre France.)<br />

QUESTIONS. — 1 Expliquer les mots : mollesse,<br />

brusquerie, impétuosité.<br />

(Manque d'énergie. — Caractère de ce qui est soudain.<br />

— Caractère de ce qui se meut avec rapidité et<br />

violence.)<br />

2. Que signifient les expressions : douoement épanchée,<br />

les flots d'or?<br />

(:Epancher : verser, répandre ; la Seine coule lentement<br />

des coteaux peu élevés où elle prend sa<br />

source. Les eaux que roule la Seine sont colorées<br />

par le soleil couchant, ce qui les fait ressembler à de<br />

l'or.)<br />

3. Analyser le mot encadrées et expliquer l'accord<br />

de ce mot.<br />

4. Pourquoi Michelet .dit-il que la Seine est .le premier<br />

de nos fleuves ?<br />

1. En remerciant vivement ceux de nos abonnés qui ont<br />

l'obligeance de nous envoyer les sujets de compositions donné»<br />

dans les examons et concours, nous les prions, pour faciliter<br />

le travail do l'imprimerie, d'écrire seulement sur le recto<br />

des feuilles qu'ils nous adressent<br />

2. Canton d'Alnifçno (Ando), 16 juin 1909. Communiqué par<br />

M. E. Maffre, instituteur à Armineau (Aude).<br />

Sujets de Compositions.<br />

1 fr. 50 par sujet pour les compositions -préparatoires<br />

aux examens de l'inspection primaire et du<br />

professorat des écoles normales ;<br />

1 fr. par sujet pour les compositions préparatoires<br />

au C. A. P.;<br />

0 fr. 75 peur sujet pour les compositions préparatoires<br />

aux examens du brevet supérieur {la composition<br />

de mathématiques peut comprendre deux problèmes<br />

qui sont corrigés pour 0 fr. 75);<br />

0 fr. 50 par sujet pour les compositions des aspirants<br />

au brevet élémentaire, aux écoles normales<br />

primaires et au certificat d'études primaires.<br />

De plus, les abonnés qui désirent recevoir sous enveloppe<br />

fermée leurs copies annotées, doivent ajouter<br />

15 cent, au prix indiqué pour la correction<br />

Ces petites sommes peuvent nous être adressées soit<br />

par mandat-poste, soit en timbres-poste, soit en timbres<br />

spéciaux d'une valeur conventionnelle de 0 fr. 25<br />

chacun, que l'administration du journal tient à la disposition<br />

de ceux qui en demandent.<br />

(Parce qu'elle est celui qui rend le plus de services<br />

étant le plus navigable.)<br />

Composition française.<br />

Le maire. — Ses attributions. — Quelles sont les<br />

fonctions du maire comme représentant du conseil<br />

municipal, comme représentant du préfet ?<br />

INDICATIONS. — Le maire est l'officier de l'état civil<br />

qui exerce le pouvoir exécutif dans une commune.<br />

Elu par le conseil municipal, il en est de droit le<br />

président. Il prépare et présente le budget, fait exécuter<br />

.les. décisions des conseillers, représente la commune<br />

dans tous les actes d'administration de ses<br />

biens, et en justice ; il y assure l'ordre et la paix<br />

publique, le service de la voirie. Comme officier de<br />

l'état civil, il enregistre les naissances, les mariages<br />

et les décès. Représentant du préfet, il fait exécuter<br />

les lois et règlements transmis par celui-ci.<br />

Calcul.<br />

1. Une propriété se compose de trois pièces de terre<br />

dont les surfaces sont: 2 ha. 1/2, 25 400 ca.,S745mq.<br />

On la vend à 26 fr. 75 l'are. Quel sera le produit de<br />

cette vente ?<br />

Solution. — 2 ha. 1/.2 = 250 ares ; 25 400 ca. =<br />

254 ares : 8745 mq. = 87 a. 45.<br />

Surface totale de la propriété: 250 a. + 254 a. +<br />

87 a. 45 = 591 a. 45.<br />

Prix de vente de la propriété : 26 fr. 75 X 59.1,45 =<br />

15 821 fr. 30, par excès.<br />

2. Un commerçant a perdu les 4/5 de sa fortune.<br />

Le reste, placé à 4 fr. 25 0 /o, lui rapporte un intérêt<br />

annuel de 1 230 fr. Quelle était la fortune ?<br />

Solution. — Somme placée à 4 fr. 25 % :<br />

100 fr. x 1230 24 600 fr. ' qn<br />

= 2S 941 fr. 20, par excès.<br />

4,25 0,85<br />

Fortune totale : 28 941 fr. 20 X 5 = 144 706 fr.<br />

Agriculture.<br />

Qu'appelle-t-on amendement ? — Comment les<br />

plantes se reproduisent-elles?— Quelles sont les plant es<br />

que l'on cultive dans notre pays?<br />

Ourlet. — Boutonnière.<br />

Couture.<br />

N» 19.<br />

DICTÉE. G. <strong>MANUEL</strong>. Cent Dictées du certificat d'études primaires réponses, 6 ^"^'broché^ 60 C.


74 <strong>MANUEL</strong>S <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

II<br />

Orthographe et Ecriture<br />

Le soleil est tout en haut du ciel, les murs ne donnent<br />

presque plus d'ombre, ou se fatigue à marcher<br />

tant la chaleur est accablante. C'est l'heure du repos<br />

pour les moissonneurs dans les champs, pour les faucheurs<br />

dans les prairies. Ils dorment en ce moment,<br />

étendus sous l'ombrage des arbres ou au pied des<br />

meules qu'ils ont entassées. Les bœufs, les moutons<br />

ruminent ou dorment couchés dans l'herbe.<br />

Le ciel est bleu et sans nuages; on ne sent aucun<br />

souffle à la plus haute branche des peupliers ; les<br />

feuilles restent immobiles. Les oiseaux se sont tus<br />

depuis quelques instants ; les insectes se sont mis à<br />

l'abri sous les feuilles et la cigale seule se fait entendre.<br />

Les fleurs s'inclinent et l'herbe est altérée; tout<br />

semble fatigué et endormi.<br />

EXERCICE. — 1. Qu'est la nature à midi d'après<br />

la description ci-dessus? Cette description est-elle<br />

exacte ?<br />

(La nature est comme pétrifiée par la très grande<br />

chaleur. La description est exacte pour une chaude<br />

journée d'été ; elle ne le serait pas pour une journée<br />

d'automne ou de printemps, ni même pour une_ journée<br />

pluvieuse ou orageuse d'été.)<br />

2. Combien la première phrase renferme-t-elle de<br />

propositions? Ecrivez-les en indiquant la nature de<br />

chacune d'elles.<br />

3. Tronver des mots de la même famille que ombrage,<br />

insecte.<br />

(Ombre, ombrager, ombragé, ombrer, pénombre.<br />

Insectivore, insecticide.)<br />

Composition française.<br />

Décrivez la mairie de votre village. Pourquoi l'appelle-t-on<br />

maison commune ? Dites à quoi elle sert.<br />

SUJET TRAITÉ. — La mairie de mon village est toute<br />

petite et bien simple : un rez-de-chaussée aux murs<br />

blancs, percé de deux grandes fenêtres et couvert<br />

d'un toit de tuile rouge. Elle est située sur la place<br />

du village ; à sa porte claque un drapeau tricolore.<br />

C'est la maison commune, c'est-à-dire qui appartient<br />

à tous. On y traite les affaires du village puisque<br />

le conseil municipal y tient ses séances ; on y<br />

-accomplit les actes de la vie publique, comme les<br />

élections; on y inscrit les naissances, les décès, les<br />

mariages sur le registre de l'état civil ; les décrets y<br />

sont affichés. Les différents services communaux ont<br />

leur siège à la mairie: écoles, voirie, police, assistance<br />

publique. Si humble qu'elle soit, notre mairie<br />

abrite les intérêts des six cents habitants du village.<br />

Calcul.<br />

1. Partager le nombre 480 en deux parties dont<br />

l'une soit les 3/5 de l'autre.<br />

Si l'une des parties était 5, la seconde serait 3 et<br />

le nombre 8.<br />

Solution. — La première partie réelle est : ^<br />

= 3 x 60 = 180.<br />

La deuxième partie est : 480 — 180 = 3 00.<br />

2. Pour se rendre à son travail, un ouvrier fait<br />

3140 pas de 0 m. 70 chacun en allant, autant en revenant.<br />

Combien en a-t-il fait en un an s'il chôme<br />

80 jours et s'il se rend à son travail deux fois par<br />

jour? (année : 305 jours.)<br />

Solution. — Nombre de jours pendant lesquels<br />

1 ouvrier marche : 365 — 80 = 285.<br />

Combien de fois en un an l'ouvrier accomplit le<br />

trajet : 285 x -4 = 1140 fois.<br />

Longueur du trajet : 0 m. 70 x 3 1 40 = 2 1 98 m.<br />

Distance parcourue chaque année : 2 198 m. x<br />

1 140 = 3 0 7 7 2 0 m. .<br />

Agriculture,<br />

L'étable d'une ferme bien tenue : l'emplacement à<br />

choisir; étendue, propreté du bétail.<br />

CONCOURS POUR L'OBTENTION <strong>DE</strong>S<br />

BOURSES D'ENSEIGNEMENT <strong>PRIMAIRE</strong><br />

SUPÉRIEUR 1 .<br />

Orthographe.<br />

Le Puy en Velay.<br />

Rien, mon ami, ne peut te donner l'idée de la<br />

beauté pittoresque de ce bassin du Puy, et je ne connais<br />

point de site dont le caractère soit plus difficile<br />

à décrire. Ce n'est pas la Suisse, c'est moins terrible ;<br />

ce n'est pas l'Italie, c'est plus beau : c'est la France<br />

centrale, avec tous ses "Vésuves éteints et revêtus<br />

d'une splendide végétation ; ce n'est pourtant ni l'Auvergne,<br />

ni le Limousin. Ici, point de riche Limagne,<br />

arène vaste et tranquille de moissons et de prairies<br />

abritées au loin par un horizon de montagnes soudées<br />

ensemble, point de plateaux fermés de fossés naturels.<br />

Non, tout est cime et ravin, et la culture ne<br />

peut s'emparer que de profondeurs resserrées et de<br />

versants rapides. Elle s'en empare, elle se glisse partout,<br />

jetant ses frais tapis de verdure, de céréales, de<br />

légumineuses avides de la cendre fertilisée des volcans,<br />

jusque dans les interstices des coulées de lave<br />

qui la rayent dans tous les sens. Quand, des bords<br />

élevés de cette enceinte tourmentée, on peut l'embrasser<br />

d'un coup d'œil, cm y retrouve les vastes proportions<br />

et les suaves harmonies qui font qu'un tableau<br />

est admirable et que l'imagination n'y peut rien ajouter.<br />

GEORGE SAND.<br />

QUESTIONS. — 1. Expliquer le sens des expressions<br />

suivantes: Vésuves éteints, riche Limagne, arène<br />

vaste et tranquille de moissons... fossés naturels.<br />

2. Analyser la première phrase. Indiquer le nombre<br />

et la nature des propositions.<br />

3. Conjuguer les verbes connaître, éteindre, à la<br />

l re personne du singulier et du pluriel des temps suivants<br />

: présent et imparfait de l'indicatif, passé indéfini,<br />

futur simple, présent du conditionnel.<br />

EXPLICATIONS. — Vésuves éteints : volcans éteints<br />

(c'est-à-dire qui n'ont plus d'éruptions). Le Vésuve<br />

est un volcan d'Italie qui a, souvent encore, des<br />

éruptions terribles. La figure qui consiste à employer<br />

un nom propre pour un nom commun, ou vice versa,<br />

s'appelle Vantonomase ; exemples : un crésus (un<br />

homme très riche : Crésus, roi-de Lydie dans les<br />

temps anciens, possédait de grandes richesses), un<br />

harpagon (un homme très avare, comme Y Harpagon<br />

de Molière), l'Aigle de Meaux (Bossuet), le Cygne de<br />

Cambrai (Pénelon), etc. — Riche Limagne : fertile<br />

vallée de l'Allier, en Auvergne; la fertilité du sol<br />

enrichit un pays. — Arène vaste et tranquille de<br />

moissons: ici, l'ensemble de la vallée couverte de<br />

moissons est comparée à une sorte de plage dorée ;<br />

l'auteur relie ainsi directement le sens figuré du mot<br />

arène au sens primitif de ce terme. Arène signifie, en<br />

effet, proprement, espace, enceinte, dont le sol, comme<br />

celui des cirques, a été recouvert de sable fin, pour<br />

faciliter les courses et les autres exercices et spécialement<br />

pour amortir l'effet des chutes. — Abritées<br />

par un horizon de montagnes : abritées contre les<br />

vents trop froids ou trop chauds par les montagnes<br />

qui, de tous côtés, bordent l'horizon. — Fermés de<br />

fossés naturels : ces fossés naturels de l'Auvergne<br />

sont des vallées ou des vallons où coulent l'Allier et<br />

son affluent la Sioule, la Dordogne, la Cère, etc. —<br />

Rien, mon ami, ne peut te donner l'idée, etc. 11 y a,<br />

dans cette phrase, trois propositions. 1° Principale:<br />

Rien, mon ami, ne peut le donner Vidée de la beauté<br />

pittoresque de ce bassin du Puy. 2° Coordonnée à lu<br />

principale : et je ne connais point de site. 3° Complétive<br />

déterminative : dont le caractère soit plus difficile<br />

à décrire.<br />

Composition française.<br />

Dans une lettre à une amie, vous prenez la défense<br />

de l'âne en faisant le commentaire de cette phrase de<br />

1. Marconat (Cantal) ; garçons et fillos, 19 juin 1509. Com- t. Aspirantes, 1909 : Clermonl-Forranil, Communiqué par<br />

muniquô par M. Dolmon, instituteur à Albepierro (Cantal). Mlle Marie Accariat, instilutrico au Pianol (Puy-de-Dôme).<br />

RÉDACTION fi MANIIFI Cpnt ftiîilarfinns duCertificat d'études primaires, suivies deplans, de C A c<br />

I lun. u . 1Y1A1W.I. cent Keaactions développements et de conseils nux candidats. Tn-1G br. u .


Buffon : « Pourquoi tant de mépris pour cet anima,<br />

si bon, si patient, si sobre, si utile? »<br />

INDICATIONS. — Encore un assez bizarre sujet de<br />

lettre I Essayez de bien amener votre plaidoyer. Commencez<br />

par les gentillesses d'usage ; une lettre ne<br />

doit pas être, d'un bout à l'autre, une simple dissertation.<br />

Vous pouvez supposer ensuite, par exemple,<br />

qu'on vous a fait don d'un joli petit âne qui doit<br />

égayer vos promenades d'été. Et vous vous etonnez<br />

qu'on ait tant de mépris pour « Messire Aliboron. »<br />

La phrase de Buffon vous indique à peu près le plan<br />

de votre devoir. L'âne est bon ; il s'attache facilement<br />

à qui le traite avec douceur. Il est patient, car il supporte<br />

avec courage de rudes fatigues ; si on le maltraite<br />

constamment, il devient entêté, indocile ; mais<br />

pourquoi le rouer de coups, alors que, sans peine,<br />

par 1 la bonté, on peut obtenir de lui tant de services?<br />

Il est sobre: il se contente, à la rigueur, d'herbes<br />

rudes, (iont ne voudrait nul autre herbivore, et de<br />

chardons ; il n'est délicat que sur l'eau : y a-t-il lieu<br />

de lui reprocher son dégoût, si naturel, pour l'eau<br />

bourbeuse et fétide des mares? Il est utile : parlez ici<br />

de l'âne qui porte au marché les légumes que la<br />

paysanne va vendre, de l'âne qui fait le service du<br />

moulin, de celui qui traîne le bazar ambulant du<br />

gagne-petit, etc. C'est au pauvre surtout, à celui qui<br />

ne peut pas se payer un cheval, que l'âne est utile.<br />

Ajoutez que cet animal ne manque pas d'intelligence,<br />

qu'il en a plus, en réalité, que le cheval et que, par<br />

suite,, on a grand tort d'appliquer son nom à l'ignorant,<br />

au sot. — Voir d'autres détails'dans les Cent<br />

compositions françaises du B. E., par G. Manuel 1 ,<br />

page 58.<br />

1. Librairio Hachette ; prix : 0 fr. 60.<br />

SUJETS <strong>DE</strong> COMPOSITIONS 75<br />

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BREVET ÉLÉMENTAIRE 1<br />

Orthographe.<br />

L'é«lucation dans la famille.<br />

L'enfant ne se passe pas impunément de caresses.<br />

De ceux à qui elles manquent, les meilleurs souffrent<br />

et se replient sur eux-mêmes, ou se jettent ailleurs<br />

avec une ardeur fébrile ; les autres désapprennent<br />

d'aimer. Les caresses n' excluent pas la discipline :<br />

elles la tempèrent, elles lui otent son visage farouche<br />

; il est si doux, quand on entre dans le monde,<br />

d'y rencontrer la bonté ! Un spectacle odieux est celui<br />

d'une maison où les enfants commandent et les<br />

parents obéissent; mais quand chacun est à sa place,<br />

quand la raison a l'autorité, encore faut-il que l'autorité<br />

soit raisonnable. Que les parents maintiennent<br />

donc le respect gui leur est dû; qu'ils aient constamment<br />

en vue d'obtenir le travail et le bon caractère,<br />

qu'ils ne prétendent pas tout obtenir en un jour et<br />

pardonnent beaucoup à la légèreté de l'âge ; s'ils ne<br />

rencontrent pas dans leurs enfants d'autre résistance<br />

que celle-là, de grâce, qu'ils ne refoulent pas cette<br />

joie qui déborde. Prévoir que leurs enfants auront à<br />

traverser des temps difficiles et commencer par leur<br />

imposer des chagrins, pour les préparer à ceux qui<br />

Arithmétique.<br />

doivent venir, c'est vraiment, trop de prévoyance;<br />

Théorie. — Faites l'opération suivante : 245:37-<br />

autant vaudrait leur dire : a Ne riez pas maintenant,<br />

à 0,01 près, et expliquez la manière dont vous pro,<br />

car vous pleurerez plus tard. » Qu'ils ne soient pas si<br />

cédez..<br />

sévères, la vie le sera assez : d'ailleurs quand viendra<br />

l'épreuve, viendra aussi la force qui fait qu'on la<br />

INDICATIONS. — Remarquer : 1° que 245 peut supporte; et une partie de cette force sera le souve­<br />

s'écrire: 245,0, 245,00..., etc., c'est-à-dire: 245 + nir des bonnes années passées dans la famille, comme<br />

0 dizième + 0 centième, etc.; 2° que 245,00 = un rayon de soleil dans l'existence assombrie, comme<br />

2i 500 centièmes. En divisant 24 500 centièmes par une douce chaleur au cœur. E. BERSOT.<br />

37, on aura le quotient approché, à moins d'un cen­ QUESTIONS. — 1. Quel est le seiis du mot discitième<br />

près; on pourra ensuite, pour que le quotient pline? D'où vient ce mot? Nommer les principaux<br />

exprime des unités, séparer deux chiffres décimaux dérivés de ce mot et indiquer le sens de chacun.<br />

sur la droite de ce nombre. On peut aussi, en divi­ 2. Expliquer cette phrase : Les caresses n'excluent<br />

sant 245,00 par 37, opérer comme dans la division pas la discipline: elles la tempèrent, elles lui ôtent<br />

d'un nombre décimal quelconque par un nombre son visage farouche.<br />

entier ; on aura encore ainsi le quotient approché, à 3. Analyser si et y dans: Il est si doux d'y rencon­<br />

moins d'un centième près.<br />

trer la bonté. Que peuvent encore être si et y ?<br />

Problème. — Un rentier achète, au cours de Exemples.<br />

408 fr., une obligation nominative du Crédit foncier, 4. Analyser grammaticalement : Que les parents<br />

dont le revenu annuel est de 15 fr. Ce revenu est maintiennent donc le respect gui leur est dû.<br />

payé en trois coupons égaux, déduction faite d'un 5. Indiquer le nombre et la nature des propositions<br />

impôt de 4 °/0. Quel est le montant de chaque cou­ contenues dans : Qu'ilsne soient pas si sévères...vienpon?<br />

A quel taiix le rentier a-t-il placé son argent? dra aussi la force.<br />

Eùt-il été préférable pour lui d'acheter de la rente<br />

3 »/o à 90 fr. 45, exempte de tout impôt ? Dites le bé­<br />

EXPLICATIONS. — Discipline: d'après l'étymologie,<br />

néfice °/o réalisé par l'opération la plus avantageuse.<br />

science, tout ce qu'on enseigne. La racine disci signifie<br />

dire, enseigner; rapprocher disciple: celui qui<br />

Solution. — Valeur d'un coupon, avant le prélève- écoute les leçons d'un maître connu, d'un homme re­<br />

15 fr<br />

marquable, qui se fait l'adepte de ses idées, de sa<br />

ment de l'impôt: —5—•' = 5 fr. Impôt sur un coupon : doctrine, et condisciple, compagnon de travail intel­<br />

4 fr. x 5<br />

lectuel. Toute science, tout art a ses règles ; de là le<br />

— — = 0 fr. 20. Valeur nette du coupon : 5 fr. sens actuel du mot discipline: règle ou ensemble de<br />

règles que l'esprit, la volonté subissent, bon gré mal<br />

— 0 fr. 20 = 4 fr. 80. Un coupon représente le re- gré, acceptent librement ou même, au besoin, s'im­<br />

468 fr.<br />

venu annuel de 5— = 156 fr. de capital. Taux du<br />

posent ; observation de ces règles. Principaux dérivés<br />

de discipline: discipliner (astreindre à une certaine<br />

4 fr. X 100 120 fr. 40 fr. discipline) et disciplinaire (qui a trait à la discipline<br />

placement : s — ^ 3^ des prisons, des établissements pènitenciaires). On<br />

156 39 13<br />

appelle aussi discipline une sorte de fouet à plusieurs<br />

3 fr. 07 %, à moins d'un centime près, par défaut. cordes qui sert pour l'accomplissement d'une pénitence<br />

3 fr. x 156 156 fr.<br />

Pour 156 fr., on aurait<br />

religieuse. — Les caresses n'excluent pas la disci­<br />

96,45 32,15 pline, etc.: elles favorisent la discipline, au lieu de<br />

15 600 fr. 3120 fr<br />

l'exclure, quand elles rendent agréables la règle, le<br />

= 4 fr. 85 de revenu en rente devoir (on obéit souvent avec plaisir à qui l'on aime)<br />

3 215 643<br />

ou en atténuent la rigueur. —ILest si doux d'y ren­<br />

3 °/o. L'avantage est donc, évidemment, du côté de contrer là bonté. Si,en ce cas, est mis pour tellement,<br />

la rente. L'opération la plus avantageuse donnerait, et, par suite, joue le rôle d'adverbe ; il joue le même<br />

par rapport à l'autre, un bénéfice de 4 ir. 85 — 3 fr. 07<br />

1. Aspirantes, Soine, 1909.<br />

PROBLÈME. G. <strong>MANUEL</strong>. Deux cents Problèmes du Certificat d'études, ^réponses 05 40 C.


76 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

rôle quand il remplace aussi, autant; exemple: l'oisiveté<br />

n'est pas si douce que vous le supposez. Si est<br />

conjonction quand il indique une hypothèse, une condition:<br />

Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait! Dans<br />

le texte ci-dessus, y est adverbe de lieu; d'y rencontrer<br />

signifie: de rencontrer là; ce mot est pronom<br />

personnel quand il est mis pour à cela: Sacrifier<br />

votre honneur, y pensez--vous ?— Que les parents<br />

maintiennent donc le respect qui leur est dû. Pour<br />

analyser complètement ce membre de phrase, il faut<br />

placer une proposition principale avantla conjonction<br />

que : il importe donc ou il convient que... — Qu'ils<br />

ne soient pas.si scvères... viendra aussi la force. Il<br />

y a, dans celte partie de phrase, cinq propositions.<br />

1» Principale elliptique : Il convient. 2° Complétive<br />

directe : Qu'ils ne soient pas si sévères. .3° Juxtaposée<br />

à la principale : la vie le sera assez. 4° Coordonnée<br />

.à.la .précédente : d'ailleurs, la force viendra<br />

aussi. 5° Complétive circonstancielle : quand viendra<br />

l'épreuve.<br />

Composition française.<br />

Vous avez assisté à l'arrivée d'un train de voyageurs.<br />

Dites les observations que vous avez faites et<br />

les réflexions que ces observations vous ont inspirées.<br />

INDICATIONS. — Nous avons déjà fourni quelques<br />

indications surce sujet. On vous demande des observations<br />

personnelles ; évitez de recourir à des phrases<br />

toutes faites ; laissez de côté les détails empruntés au<br />

livre. Le spectacle de l'arrivée d'un train est chose<br />

commune. Selon toutes probabilités, vous avez vu<br />

vous-même ce que vous avez à décrire ; faites appel,<br />

simplement, à vos souvenirs. Ne brodez pas, c'est<br />

inutile. Donnez au tableau de l'animation, de la vie,<br />

puisque la réalité estjrès vivante. 'Il y a là des types<br />

curieux; essayez de les distinguer les uns des autres.<br />

Des voyageurs attendent le train pour y prendre<br />

place; d'autres personnes attendent les voyageurs qui<br />

vont arriver. De là deux séries de détails à noter;<br />

classez-les bien. La physionomie d'une famille qui va<br />

faire une partie de campagne ou visiter quelque ville<br />

importante ne ressemble pas à celle de l'homme ou de<br />

la lemme qui voyage pour ses affaires. Sur le visage de<br />

ceux qui attendent, il peut y avoir de la gaieté, de la<br />

gravité ou de la tristesse : dites pourquoi. Si l'attente<br />

se prolonge, on s'impatiente. Enfin l'on entend siffler<br />

la locomotive, lé train arrive ; on ouvre les portes.<br />

L'animation devient bruyante, fébrile. Indiquez les<br />

incidents qui se produisent, presque toujours, sur le<br />

quai. Montrez ensuite la physionomie des arrivants ;<br />

les uns, qu'on n'attend pas, se hâtent et partent seuls ;<br />

décrivez l'accueil que l'on lait aux autres. Mettez en<br />

relief les contrastes. — Viennent ensuite les réflexions<br />

finales: avantages de la locomotion à vapeur.; diversité.<br />

des aspects de la vie ; on savoure certaines joies<br />

dont la sincérité n'est pas douteuse et l'on voudrait<br />

partager, adoucir, des chagrins profonds qui serrent<br />

le cœur.<br />

Arithmétique.<br />

Théorie. — Indiquez comment on peut effectuer<br />

les multiplications suivantes : ^79,8'^lo|^> ^90<br />

^6 sans convertir les nombre* fractionnaires en<br />

expressions fractionnaires.<br />

N. B. — Ce qui importe surtout, c'est de justifier<br />

la manière d'opérer.<br />

INDICATIONS. — 1° ^7 + - J 9.11 s'agit de multiplier<br />

îe somme par un nombre : on peut multiplier chaîe<br />

partie de la somme par le nombre et faire le total<br />

>s produits ainsi obtenus. On a donc : ^7 -f ^ 9 B;<br />

7 X 9 + g X 9 = 63 + 3 = G6. Justification di­<br />

recte : le produit doit être formé avec le multiplicande<br />

comme le multiplicateur est formé avec l'unité.<br />

Or, on peut choisir Y 7 -(- j j comme multiplicateur.<br />

Il faut donc prendre 7 fois le multiplicande + 1/3 du<br />

multiplicande, ce qui fait 9 x 7 + 9Xg=7 r x9 +<br />

1x9.<br />

2° 8 ^10 + C'est un nombre à multiplier par<br />

une somme; cas analogue au précédent. On a (voir<br />

ci-dessus), 8 .^10 + = 8 x 10 + 8 x ^ = 80 + 6<br />

= 86.<br />

3° A) + ^6 + C'est une somme à multiplier<br />

par une somme:; on peut multiplier chaque terme du<br />

multiplicande par chaque terme du multiplicateur et<br />

taire la somme des produits partiels. On a ainsi :<br />

6<br />

( 9 + D (<br />

+|)--?X6+1-X.6.+ 9 ^ | . + |X<br />

| = 54 + 3 + 6 + § = 63 1/3.<br />

•<br />

Problème.—Une personne désire placer 30400 fr.,<br />

partie à 3 °/° et partie à 4 %, de manière que le re-<br />

4<br />

venu annuel de la partie placée à 4 °/0 soit les g du<br />

revenu annuel de la partie placée à 3 °/o. Calculer<br />

les deux parties et le revenu total. On vérifiera les<br />

réponses trouvées. Q xy /. 4 9<br />

Solution.<br />

j 3 x 4 12<br />

500 — 500<br />

première par-<br />

tie égalent les — ou les ^ de la deuxième, ce qui<br />

revient à dire que 12 fois la première = 20 fois la<br />

deuxième ou que 3 fois la première = 5 fois la<br />

deuxième, ou que le rapport de la première à la<br />

deuxième est^- Si l'on divise en 5 + 3 = 8 parts le<br />

O<br />

capital total, on aura, pour la valeur d'une part :<br />

On /,( |A fp<br />

——l = 3800 fr. Première partie du capital<br />

3 SOOfr. x 5 = 19 OOO fr. Deuxième partie : 3 800 fr.<br />

X 3 == 11 400 fr. Revenu de la première partie:<br />

3fr. x 19 000<br />

100<br />

= 3 fr. X 190 570 fr.. ; de la<br />

4-.fr; X 11 400<br />

deuxième partie :<br />

= 4 fr. x 114=456 fr.<br />

100<br />

Revenu total : 570 fr. + 456 fr. = 1 026 fr. — Vé­<br />

rification. — 19000 fr. + 11 400 fr. = 30 400 fr. ; ^<br />

de 570 fr. = 114 fr. X 4 = 456 fr.<br />

Couture.<br />

Couper l'étoffe en deux dans le droit fil; replier les<br />

deux bords coupés silr l'espace de 3 cm. et les bâtir.<br />

Placer un bouton sur l'un d'eux, exactement au milieu,<br />

et faire sur l'autre une boutonnière correspondante.<br />

Dessin<br />

Une chaise.<br />

Librairie H A C H E T T E ô C'% 79, B oulevard Saint=Germain, PARIS<br />

- M APPAREIL LEVEL M<br />

Destiné à faciliter l a démonstration du SYSTÈME MÉTRIQUE<br />

Adopté par la Ville de Paris pour toutes ses Écoles<br />

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Année scolaire 1909-1910. N° 19 22 Janvier 1910.<br />

PARTIE SCOLAIRE<br />

DÏREGTSONS ET EXERCICES<br />

RIR8 A'DHIR TU SYM/TS ZUT!? Q [SOUS cette rubrique, nous mettrons chaque semaine J'annonce des<br />

JvUWK J&yiWJ JZO • nouvcallx volumes pouvant intéresser les Instituteurs et Institutrices].<br />

Alsace-Lorraine. (La Carte au liseré vert), par Georges <strong>DE</strong>LAHA.CHE. — Un volume in-16,<br />

broché 3 fr. 50<br />

(Bibliothèque variée, l r& série.)<br />

L'auteur rappelle, dans un émouvant avant-propos, que, sur la carte de l'état-major prussien qui servit aux discussions<br />

de Versailles et de Francfort en-1871, l'Alsace-Lorraine était entourée d'un liseré vert — délimitation qui avait été<br />

dessinée par lès Allemands bien avant qu'il fût question de la paix : d'où le sous-titre de ce livre.<br />

M. Georges Delahache a voulu faire œuvre objective : l'histoire de l'Alsace et de. la. Lorraine avant-1870, puis de leur<br />

arrachement injustifié à la patrie, l'immense bouleversement qui en résulta, après la paix même, pour les Alsaciens-<br />

Lorrains, contraints de tout abandonner pour partir ou de rester en devenant Allemands, la longue lutte qui s'en est suivie<br />

entre l'élément indigène et l'élément immigré, — tout ce drame ' poignant se déroule en un bel ordre de faits qui<br />

n'avaient pas encore été. réunis : pas de phrases inutiles, mais de l'histoire précise et de la vie palpitante, du document<br />

auquel l'auteur communique simplement son émotion — l'émotion d'un - originaire de « là-bas ». C'est vraiment un beau<br />

livre, sobre et passionnant à la fois, que devraient lire tous les Français qui veulent savoir.<br />

Lecture.<br />

LA FINALE MUETTE S .<br />

Rappeler que certaines lettres (voir n° 18) ne se<br />

prononcent: pas à la .fin des mots. — Faire lire un<br />

certain nombre de ces mots. — Montrer une image<br />

représentant un canard et .une cane (ou faire un dessin<br />

sommaire au tableau). Ecrire : La cane est grosse<br />

et grasse, et, au-dessous : le canard est gros et gras.<br />

— La robe est grise; le corsage est gris. — Faire remarquer<br />

que la lettre s ne se prononce pas dans<br />

gros, gras, gris.<br />

Former ces mots avec les lettres mobiles ; remplacer<br />

le g- par b dans gras : bras ; supprimer r : bas ;<br />

mettre à la place de b, p, l ou t.-.pas, las, tas, vas<br />

(tu). Avec gris, faire : pris, pis, fis, lis, ris, mis, vis...<br />

Autres mots. — as : as (tu), cabas, fracas, tracas,<br />

cervelas, lilas, matelas, Nicolas, verglas, amas, repas,<br />

canevas, débarras.<br />

is : brebis, jadis, radis; — (je) dis^ fis, perdis, mis,<br />

lis, finis, vernis, pris, ris, bâtis, vis; — salsifis, logis,<br />

commis, tamis, anis, Denis, tapis, abattis, avis.<br />

Dos, gros ; — (je) lus, reçus, dus, bus, lus, connus,<br />

pus, sus, crus, parus ; — refus, jus, plus, talus, dessus,<br />

pardessus.<br />

Ajouter à cette liste le pluriel de certains des noms<br />

et les deux premières personnes des verbes indiqués<br />

dans le numéro précèdent ; ex. : je fis, je vis, je tords,<br />

tu pars, tu sors, tu dors, etc.<br />

Réserver pour une leçon ultérieure les mots terminés<br />

par une syllabe muette.<br />

E s = è DANS LES MOTS D'UNE. SYLLABE.<br />

ES, <strong>DE</strong>S, LES, MES : N'ES, SES, TES, CES, QU'ES.<br />

Ecrire au tableau : Victor est sage ; si je parle à<br />

Victor, je lui dirai : tu es sage. — La prononciation<br />

de est et de es est la même. Isoler es. Ajouter ensuite<br />

devant cette syllabe les lettres mobiles : d, l, m,<br />

s, c, t et aussi ri et qu\<br />

Donner une courte explication au sujet de la différence<br />

d'orthographe entre le singulier et le pluriel.<br />

Voici comment on écrit tel mot quand il ne représente<br />

qu'un seul objet; voilà, comment on l'écrit quand<br />

il y a deux objets ou davantage. Ex.: le drap, les<br />

draps ; — le lit, les lits ; — le grelot, les grelots, etc.<br />

Partie scolaire.<br />

CLASSE D'INITIATION<br />

PHRASES. — Le bras de papa est gros. — Cette rue<br />

n'est pas très large. — Tu n'as plus le gros livre que<br />

Nicolas t'as prêté.— Es-tu sage? — N'es-tu pas venu<br />

à l'école avec Colas à midi? — Ce lilas estfané. — La<br />

bonne tera frire les salsifis. — Le tapis est usé. — Le<br />

commis a pris le gros colis et l'a porté à la gare.<br />

Ma mère a servi des fruits cuits à midi. — Je sors<br />

avec mes petits amis. — Mets tes soldats sur la table,<br />

près du fort. — Ce navire a ses mâts brisés par des.<br />

éclats d'obus. — Qu'es-tu devenu depuis que tu es<br />

parti? — Robert a arrosé ses bégonias. — Paris est.<br />

une très belle ville.<br />

Eeçon de choses.<br />

La cire.<br />

MATÉRIEL. — Rayons de cire vides ; — cire vierge<br />

— cire à cacheter et cachet; — cire à modeler; —<br />

cire à parquets ; — encaustique; — rat de cave; —<br />

allumettes ; — casserole ; — eau ; — lampe à alcool.<br />

Montrer aux enfants des rayons de cire provenant<br />

d'une ruche et faire dire à ceux qui ont vu récolter le<br />

miel ce qu'ils savent à ce sujet. — Faire compter les<br />

côtés des petites cases. — Tracer en grand au tableau<br />

deux ou trois lignes de ces cases vues de face. — Les<br />

parois sont minces, planes et les cases sont sensiblement<br />

égales. — Observer la couleur ; — sentir<br />

l'odeur. — Faire toucher; la cire n'est pas très résistante;<br />

— elle est douce au toucher. — La mettre sur<br />

l'eau : elle flotte ; elle est donc moins dense que<br />

l'eau.<br />

Montrer un morceau de cire vierge. — Cette cire<br />

est blanche; l'ongle la raye facilement; une épingle<br />

s'y enfonce, mais il faut un effort assez grand pour la<br />

pousser. — Chauffer l'épingle: elle entre plus facilement.<br />

— Mettre un peu de cire sur le poêle chaud ;<br />

elle fond vile et forme une tache humide. — Chauffer<br />

fortement la pelle à charbon; la cire y fond enoore<br />

plus vite et fume. — Approcher une allumette ; la<br />

cire prend feu sur la pelle et brûle avec une flamme<br />

bleue sans laisser de cendre. De même si l'on a<br />

trempé une épingle ouNun fil de fer dans de la cire<br />

fondue, on peut brûler la cire restéo adhérente au<br />

métal.<br />

Laisser un morceau de cire dans l'eau ; il flotte mais<br />

N° 19.<br />

LECTURE COURANTE : AIASSON et ROUSTAN. NOU COTS'-ROYEN%F 0 SUPLFOUR TITLUE . • • 1 fr.


290 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

ne fond pas. — Chauffer l'eau; avant môme que l'eau<br />

ait bouilli, la cire est fondue. — Le liquide paraît<br />

gras. — Le faire refroidir; la cire forme une croûte<br />

au-dessus. — Vider l'eau, puis ôter la mince couche<br />

de cire. Si on veut la plier, elle casse net. Aux endroits<br />

les plus minces elle est transparente. Si on la<br />

pose sur de l'écriture, on voit au travers.<br />

Si l'on fait un trou avec une épingle chauffée dans<br />

un morceau de cire vierge et qu'on y mette en guise<br />

de mèche une allumette-bougie, on peut s'éclairer<br />

comme avec une bougie ordinaire.— Les cierges sont<br />

faits en cire.<br />

Montrer un rat de cave et en faire fondre une petite<br />

partie pour faire voir la mèche. Lorsque la cire est<br />

chauffée, elle se ramollit. Si l'on pose dessus un objet,<br />

pièce de monnaie, ornement en relief, il s'y imprime<br />

en creux. — La marque ou empreinte (expliquer ce<br />

mot) reste visible et très nette après le refroidissement.<br />

[A suivre.)<br />

Calcul.<br />

Nombres de 30 à 39.<br />

Avec les bandes et les carrés, former le nombre 29 :<br />

deux bandes debout et les carrés en colonne se touchant.<br />

Nous voudrions ajouter un carré; nous n'en<br />

avons plus. Otons donc les 9 carrés et remplaçons-les<br />

par une bande de 10. Il y a 3 bandes ou 3 dizaines ;<br />

on dit trente et on écrit un 3 au 2 e rang. Placer le<br />

chiffre mobile 3 sur le 2 e zéro : 0<br />

Faire trouver combien 30 contient de fois 5. Dans<br />

10, 2 fois ; dans 20, 4 fois ; dans 30, 6 fois. — Un sou,<br />

c'est 5 centimes ; 30 centimes, c'est 6 sous. Compter<br />

5, 10, 15; 20, 25, 30. Faire remarquer que les nombres<br />

finissent alternativement par 5 et par 0. — 30,<br />

c'est aussi 5 fois 6.<br />

En ajoutant successivement les 9 carrés, on formera<br />

31, 32 ...39. — Faire trouver expérimentalement que<br />

31 ne peut être partagé qu'en unités. Il en sera de<br />

même pour le nombre 37. — L'un des élèves tracera<br />

sur l'ardoise des groupes de 3 carrés et numérotera<br />

chaque carré. Il arrivera à 30; 31 ne se partage pas<br />

en 3 exactement. Un autre élève fera des groupes de<br />

4 carrés et les numérotera. Il verra que 31 ne peut pas<br />

être partagé en 4. D'autres élèves feront des groupes<br />

MORALE<br />

Garde à vous !<br />

Donc, ainsi que nous l'avons annoncé, nous transposerons<br />

aujourd'hui dans le spirituel nos expériences<br />

sur les armées ennemies des poussières, rouilles et<br />

oxydes de tout acabit. Transposer est un terme de<br />

musique. On transpose d'un ton dans l'autre. Les<br />

expériences et les vérités peuvent se transposer aussi.<br />

On le fait même constamment. Sans savoir que vous<br />

transposez, vous accomplissez cette opération chaque<br />

fois que vous employez une image matérielle pour<br />

exprimer une chose intellectuelle. Quand vous dites<br />

de quelqu'un qui déraisonne : « Il a perdu la boule, »<br />

vous transposez. Et si vous dites : « Il a perdu la<br />

tête, » vous transposez encore. Et pourquoi? Mettons<br />

que vous dites : « Il a perdu la boule. » Vous<br />

voulez dire qu'il a perdu l'esprit, le jugement, le<br />

bon sens. Mais pourquoi dites-vous boule? Parce que<br />

tout cela réside dans la tête qui a la forme d'une<br />

boule. Mais tête ou boule, l'homme ou l'enfant dont<br />

vous parlez, les a-t-ii réellement et matériellement<br />

perdues? Bien sûr que non, puisqu'il n'est pas décapité.<br />

Sa tête est à sa place. Mais vous avez transposé.<br />

Tête ou boule, chose matérielle, vous a servi pour<br />

désigner le jugement, la raison, choses spirituelles.<br />

Les événements matériels répondent souvent à des<br />

A IZECOL.E <strong>PRIMAIRE</strong><br />

de 5, 7, II, 13, 15 carrés et verront que 31 ne finit<br />

jamais par un groupe.<br />

Les mois de l'année ont 30 ou 31 jours. — Ne pas<br />

eflacer les carrés tracés et faire ajouter à chaque<br />

élève un carré. Ou verra ainsi que 32 se partage en 2,<br />

en 4, en S, en 16.<br />

Continuer: 33, c'est 3 fois 11, ou inversement; —<br />

34, nombre pair, c'est 2 fois 17 ; — 35, c'est 7 fois 5 :<br />

7 sous, c'est 35 centimes; ou 5 fois 7 : 5 semaines, c'est<br />

35 jours.<br />

Le nombre 36 est intéressant à. cause des différentes<br />

manières dont on peut le partager : en 2, en 4, en 3,<br />

en fj, en 12, en 18 ; — 3 douzaines, c'est 36. — En<br />

traçant sur l'ardoise les carrés par groupes de 6, on<br />

voit que 6 fois 6 font 36. — Tourner l'ardoise; c'est<br />

encore la même chose; la figure est un carré. Rappeler<br />

les autres nombres qui forment un carré sur l'ardoise<br />

: 1, 4, 9, 16, 25.<br />

Le nombre 38, étant pair, se partage en 2 ; c'est<br />

2 fois 19 et 39 c'est 3 fois 13. — Refaire jusqu'à 39<br />

les exercices précédemment indiqués : ajouter' 10,<br />

ajouter 9; compter par 2, nombres pairs et impairs.<br />

Dessin.<br />

ORANGES ET CITRONS.<br />

Avec un crayon de couleur orangé et en commençant<br />

par le milieu, faire une tache ayant la forme<br />

d'une orange. La refaire une autre fois en laissant<br />

au milieu, en blanc, le point d'attache du fruit. Expliquer<br />

aux enfants qu'un point placé juste au milieu<br />

d'un rond ou d'un cercle s'appelle le centre. S'il est<br />

plus près d'un bord que de l'autre, ce n'est plus le<br />

centre.<br />

Par le même procédé, dessiner au cnyon jaune un<br />

citron. Faire remarquer les deux pointes. L'orange<br />

était bien ronde ; le citron est allongé. Dessiner le<br />

contour des deux fruits. En comparer la couleur. —<br />

Montrer comment on obtient l'orangé avec deux<br />

crayons, le rouge et le jaune. — Couper une orange<br />

en travers, une autre en tranches. — Faire dessiner<br />

les tranches. — Observer si le point intérieur est au<br />

centre.— Tracer les séparations des quartiers.<br />

Dessiner des quartiers en forme de demi-lunes,<br />

Mme FOURNIER,<br />

institutrice d'école annexe.<br />

faits spirituels. D'un homme qui a été trompé, vous<br />

dites : « 11 est tombé dans un piège. » Mais il n'y<br />

avait ni souricière, ni chausse-trape, ni lacet tendu,<br />

et l'homme n'est pas tombé. Mais il a été circonvenu,<br />

abusé, induit en erreur, attrapé par la ruse comme<br />

une souris est prise dans une souricière. Tous les<br />

jours vous entendez dire : « Son esprit s'est aigri. »<br />

Qu'est-ce que cela veut dire ? L'esp-rit de l'homme<br />

est-il un liquide, comme le lait, le bouillon, le vin, et<br />

peut-il tourner et devenir aigre? Pas le moins du<br />

monde. Mais de même que laits, bouillons, vins, attaqués<br />

par les ferments, se décomposent et surissent,<br />

un esprit qui fut a (fa ble, charmant, doux de relations,<br />

peut, sous l'influence de certains accidents,<br />

changer, devenir désagréable et irritant, fort semblable,<br />

en un mot, à un vinaigre qui vous crispe la<br />

bouche.<br />

En ce qui concerne les rouilles et les poussières,<br />

personne ne pensera jamais que la plus fine poussière<br />

puisse pénétrer jusqu'au cerveau ou au cœur<br />

d'un homme, ni que son énergie puisse s'oxyder ou<br />

son humeur être mangée à la rouille. Mais il se passe<br />

dans l'esprit des hommes des choses qui rappellent<br />

si bien le dommage causé par les crasses, verts-degris<br />

et'autres funestes oxydations, que vous entendez<br />

couramment dire : Son esprit est complètement<br />

rouillé. Que veut dire cela et comment cela arrivet-il?<br />

Cela veut dire qu'une intelligence qui fonctionnait<br />

bien jadis, ne fonctionne plus. L'enfant qui pos­<br />

GÉOGRAPHIE: LEMONNIER,SCHRA<strong>DE</strong>R et ÛALLOUE<strong>DE</strong>C, Cours préparai.,^ e ^^|D n h 0 ^ 0n8 75c.


sède cette intelligence, l'a négligée, comme un mécanicien<br />

sans soin négligerait sa machine. Sans effort,<br />

sans application, sans exercice régulier, livrée à ellemême,<br />

cette intelligence, jadis prompte et sûre, est<br />

maintenant lente. De belles connaissances acquises<br />

mais non entretenues, se sont dissipées. Elles traînent<br />

dans la mémoire comme des objets abandonnés<br />

traînent dans un grenier où ils finissent par se couvrir<br />

de poussière et de toiles d'araignée. Pour décrire<br />

l'état intellectuel d'un homme semblable on le compare<br />

à une horloge envahie par la rouille, à une<br />

épée ou un couteau qui ne coupent plus parce qu'ils<br />

sont mangés par les oxydes. Certainement aucun de<br />

vous n'aimerait que de pareils accidents lui arrivent.<br />

Et, pas plus, que vous ne voudriez être comparés à<br />

une vaisselle fêlée, vous ne trouveriez agréable d'être<br />

assimilé à un outil hors d'usage et descendu, pour<br />

cause de rouille, au rang de ferraille. — S'il en est<br />

ainsi, vous avez raison. Mais alors, prenez garde à<br />

vous ! Toute négligence vous expose à l'invasion des<br />

armées ennemies. 1 faut tenir son esprit comme une<br />

bonne ménagère ses meubles, ses cuivres, ses parquets,<br />

et comme un bon soldat son fusil et son uniiorme.<br />

Les mauvaises habitudes sont une sorte de lente<br />

occupation de notre personne par des puissances<br />

ennemies. Cette occupation ne semble d'abord presque<br />

rien. On se sent libre de s'en dégager. Si l'on voulait<br />

on se secouerait et ces petits commencements<br />

d'habitudes encore peu fixées, tomberaient comme<br />

tombent les flocons de neige d'un manteau qu'on<br />

agite. Mais vous savez bien ce qui arrive quand la<br />

neige tombe longtemps. Elle couvre tout de son<br />

linceul blanc. Elle ensevelit chemins, sillons, et jusqu'aux<br />

voyageurs attardés que le sommeil surprend<br />

en route. A la fin la couche est si épaisse qu'on ne<br />

peut plus s'en débarrasser.<br />

Où sont les belles facultés de tant de gens? Les<br />

promesses que donnait leur enfance? — Ensevelies<br />

toutes vivantes sous les habitudes funestes qui peu à<br />

peu ont tout envahi et tout recouvert. Garde à vous 1<br />

L'homme qui ne veille pas sur lui-même perd sa<br />

liberté : c'en est fait de lui avant même qu'il ait<br />

pu crier au- secours.<br />

Vous savez ce qu'on appelle un abus. C'est une<br />

irrégularité, une infraction à l'ordre, un emploi mauvais<br />

d'une chose bonne. C'est un abus de ne pas replacer<br />

sur le rayon un livre qu'on vous a permis de<br />

prendre. C'est un abus, de se servir des outils des<br />

camarades et de les rendre sans les nèttoyer; C'est<br />

un abus d'emprunter une plume, du papier, un sou,<br />

et de ne pas les rendre. Les abus qui commencent<br />

sont fort modestes. Us se contentent de peu et ne<br />

prennent qu'une place minime. Attention! une fois<br />

installés ils se font arrogants, impudents et ne veulent<br />

plus déloger. C'est une crasse, un cambouis dont on<br />

ne peut plus se décrotter. Donnez-leur le petit doigt,<br />

ils prennent le corps tout entierl On est toujours<br />

tenté de négliger ces imperceptibles petits abus qui<br />

semblent, comme de bons petits oiseaux, ne réclamer<br />

que de petites miettes tombées de la table. Mais si<br />

vous leur donnez vos miettes, ils grossissent et avec<br />

eux grossit leur appétit. A la fin vous remarquerez,<br />

trop tard, que vous avez nourri des vautours qui dévorent<br />

tout le repas et les convives avec. — Résistons<br />

aux abus. Quand ils s'installent dans une maison,<br />

un commerce, une école, une administration, c'est<br />

comme lorsque les vers se mettent dans le bois, les<br />

termites dans les cales des vaisseaux, les sauterelles<br />

dans les moissons.<br />

La vie est une lutte perpétuelle contre les abus, les<br />

habitudes mauvaises, la négligence, la routine, le<br />

laisser-aller. A quelques-uns cela ne plaît pas. Mais<br />

on ne peut rien y changer. Il faudra toujours veiller<br />

sur son caractère, son esprit et sa conduite pour les<br />

tenir en bon étal, propres et dispos; comme il faudra<br />

toujours frotter, astiquer, brosser, cirer, épousseter.<br />

Mais par ces soins mêmes et par cette lutte,<br />

nous acquérons des qualités, des forcos. Les armées<br />

ennemies, en nous obligeant il la vigilance perpétuelle,<br />

nous rendent donc un grand service. Ne nous<br />

plaignons pas. L'essentiel est de faire des progrès.<br />

Si pour faire des progrès il est nécessaire d'être sti­<br />

PARTIE SCOLAIRE 291<br />

mulé, poussé, et même quelquefois harcelé, secoué,<br />

inquiété, disons : « Tout est bien qui finit bien. »<br />

Résumé.<br />

Rouilles et poussières dans le domaine de l'esprit<br />

sont aussi envahissantes et aussi dangereuses que<br />

dans le domaine matériel. Si vous négligez voire<br />

intelligence, elle perd ses qualités comme une èpée<br />

que la rouille a rongée. Si vous négligez votre volonté<br />

elle perd sa puissance et lentement devient l'esclave<br />

des mauvaises habitudes. Elle s'encrasse littéralement.<br />

Attention donc et garde à vous! Veillez sur<br />

vos facultés et tenez-les en bon état.<br />

CHARLES "WAGNER.<br />

NOTIONS <strong>DE</strong> C!VILIT È<br />

Un dîner de cérémonie.<br />

Je sais des personnes charmantes et, dans l'intimité,<br />

très naturelles, qui s'effrayent à l'idée d'aller<br />

dîner en ville ou d'assister aux fêtes d'un mariage.<br />

Elles s'effacent alors et semblent craindre d'être vues.<br />

Vraiment il faut s'habituer à plus de simplicité, car<br />

une méfiance exagérée de soi-même n'est plus de la<br />

modestie : ce sentiment confine à l'orgueil; on a<br />

peur de n'être pas aussi bien que les autres, on en<br />

est d'avance humiliée et l'on en rougit presque. Sachez<br />

donc, mes amies, que, pour se comporter en<br />

tout lieu comme il convient, il suffit d'être soi-même,<br />

d'avoir la bonne volonté de faire pour le mieux,<br />

sans aucun désir d'attirer l'attention, aimable à tous,<br />

et'attentive à ne rien dire ou faire qui puisse choquer<br />

qui que ce soit. Cela étant, voyez comme tout<br />

se simplifie.<br />

Vous recevez par écrit une invitation à dîner.<br />

Vous répondez tout aussitôt par la même voie pour<br />

remercier et pour dire que vous acceptez avec grand<br />

plaisir. Si vous ne pouvez vous rendre à l'invitation,<br />

si vous ne le voulez pas, dans la crainte d'être tenue<br />

à payer un jour de la même monnaie et à faire<br />

des frais qui dépassent vos moyens, il vous suffit<br />

d'exprimer tout à la fois vos remerciements et vos<br />

regrets, sans qu'il soit nécessaire d'exposer le motif<br />

de votre refus.-— Je mets que vous ayez accepté :<br />

vous arrivez donc au jour dit et à l'heure dite. Vous<br />

allez tout d'abord serrer la main de vos amis, vous<br />

déposez au vestibule ou dans une chambre que l'on<br />

TOUS indique votre jaquette et votre chapeau, puis<br />

vous rentrez dans la pièce où tout le monde est<br />

réuni. Vous causez gracieusement et sans façon avec<br />

ceux et celles que vous connaissez déjà, — car enfin<br />

l'on connaît toujours quelqu'un en pareil cas, — et<br />

d'ailleurs la maîtresse de maison aura certainement<br />

l'amabilité de vous présenter aux personnes qui vous<br />

sont inconnues. — Le repas est servi. A moins que<br />

la place des convives ne leur soit particulièrement<br />

indiquée, chacun s'installe suivant ses goûts et ses<br />

sympathies.<br />

Le dîner commence généralement par un potage.<br />

Faut-il vous recommander de ne faire de bruit ni<br />

avec votre cuiller ni avec vos lèvres? Ne prenez que<br />

peu à la fois, ne soufflez pas, et ne déclarez pas,<br />

même si cela est, que ce potage est excellent. Un tel<br />

excès d'amabilité ferait sourire. Surtout ne soulevez<br />

pas votre assiette pour y recueillir les dernières<br />

gouttes : c'est là un geste de gourmandise. Certains<br />

cassent parfois des bouchées de pain dans leur soupe,<br />

ils y ajoutent même assez souvent du vin. Prenez<br />

garde : les gens de bonne compagnie vous jugeraient<br />

bien ignorants des règles élémentaires do la civilité.<br />

Quand vous avez fini, déposez votre cuiller dans l'assiette<br />

et attendez qu'on vous enlève le tout. — Voici<br />

que l'on vous présente un nouveau plat. Prenez sans<br />

choisir le morceau qui se trouve devant vous, ne<br />

l'arrosez pas de sauce trop copieusement, mais songez<br />

qu'il y a d'autres convives. On ne coupe jamais<br />

son pain, on le rompt. Après le poisson, l'usage est<br />

d'enlever les fourchettes et d'en servir d'autres. Laissez<br />

faire et ne dites pas que cela n'en vaut pas la<br />

GRAMMAIRE: DUSSOUCHET, Grammaire esiantinc iUeetrét. Un vol. ln-16, cart. . . 4 0 C,


292 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

peine. Cela vaut au contraire la peine, car rien n'est<br />

tenace, comme le goût de poisson. Si quelque mets<br />

vous a plu et que l'on vous en offre de nouveau,<br />

il vous est assurément permis d'en prendre une seconde<br />

fois, mais n'oubliez pas que le diner comporte<br />

plusieurs plats et que votre réserve donnera d'ailleurs<br />

la mesure de votre éducation. — Vous causerez avec<br />

vos voisins, et j'entends par là qu'il ne faut pas se<br />

borner à répondre par monosyllabes, comme ferait<br />

quelque sotte ou quelque mijaurée. Votre conversation<br />

doit être naturelle et enjouée. S'il vous arrive<br />

par malheur d'entendre des paroles un peu choquantes,<br />

faites comme si vous n'avitz rien enten^<br />

du; ne les accueillez ni d'un front sourcilleux, ni<br />

par des rires inconvenants : il ne faut être ni provocante<br />

ni prude. Veillez sur vos gestes : vous seriez<br />

singulièrement confuse, mademoiselle si vous veniez<br />

à briser quelque verre ou si vous en répandiez le<br />

contenu sur la nappe. Je vous engage beaucoup à<br />

ne pas prendre de vin pur, sauf au dessert, car<br />

vous pourriez en être incommodée. Evitez surtout<br />

de boire alternativement du vin rouge et du vin<br />

blanc : on dit que ces mélanges ne valent rien pour<br />

l'estomac. Dans un grand diner où l'on peut être entraînée<br />

à boire plus que de coutume, il est. sage de<br />

s'en tenir à l'eau pure. Je sais des femmes qui le<br />

font. On évite ainsi de se sentir mal à l'aise, le visage<br />

congestionné, l'esprit peu lucide, et les idées fort<br />

embrouillées peut-être.<br />

Et maintenant, mes chères filles, il vous reste un<br />

devoir à remplir. La maison a revêtu partout un air<br />

de fête en votre honneur : vous devrez en témoigner<br />

votre reconnaissance et, quelques jours après, venir<br />

remercier vos amis de leur gracieuse hospitalité.<br />

LANGUE FRANÇAISE<br />

JOLIE SÉVRETTE.<br />

nniTRS ÉLÉMENTAIRE = = = = =<br />

I. — ma fille.<br />

Elle avait l'air d'une princesse<br />

Quand je la tenais par la main;<br />

Elle cherchait des fleurs sans cesse<br />

Et des pauvres dans le chemin.<br />

Elle donnait, comme on dérobe,<br />

En se cachant aux yeux de tous...<br />

Oh ! la belle petite robe<br />

Qu'elle avait, vous rappelez-vous?<br />

Le soir auprès de ma bougie<br />

Elle jasait à petit bruit<br />

Tandis qu'à la vitre rougie<br />

Heurtaient les papillons de nuit.<br />

V. HUGO. (Les Contemplations.)<br />

Explications.<br />

LES IDÉES. — Victor Hugo évoque dans cette poésie<br />

le souvenir de sa fille, enfant encore, morte jeune<br />

femme en 1843. — Dans la première strophe c'est<br />

une vision toute gracieuse qu'il nous donne : une petite<br />

princesse qui cherche des fleurs et des pauvres.<br />

Sa recherche convient à sa qualité de princesse : elle<br />

aime ce qui est beau, elle a pitié de ceux qui sont<br />

malheureux. Dans la deuxième strophe, il montre la<br />

manière dont sa petite fille donnait aux pauvres,<br />

mais ses yeux de papà sont surtout fixés sur ellemême<br />

et il la revoit dans sa jolie robe. — Puis, dans la<br />

troisième strophe, c'est la causerie du soir dont il se<br />

souvient. Mais tout cela n'est qu'un souvenir très<br />

triste pour Victor Hugo.<br />

LES MOTS. — Dérober : voler mais en se cachant.<br />

— Jaser : ici, veut dire gazouiller, dire des paroles<br />

chantantes et gentilles comme en trouvent les petits<br />

enfants. — Heurter : produire un choc; à la fois les<br />

papillons se heurtent, en heurtant la vitre qui est<br />

rougie par la lumière de la bougie.<br />

GRAMMAIRE : DJUSSOl'CJSET» Cours prépari<br />

II. — La poche.<br />

Pour le bébé la poche est un endroit bien à lui où<br />

il accumule ses petits trésors : morceaux de bois,<br />

noyaux de pêche, bouts de crayons, clous, boutons et<br />

joujoux divers. Là sa vie entière laisse une trace de<br />

ses pensées et de ses travaux. — G. Duoz.<br />

Explications.<br />

Comment est faite une poche? Quelle différence<br />

avec un sac? Son ouverture où est-elle? A quels vêtements<br />

met-on des poches? Qu'est-ce que votre maman<br />

a ordinairement dans sa poche? Qu'est-ce que le<br />

bébé y met? Que fait-il de tout cela? Pourquoi l'auteur<br />

dit-il que ce sont ses trésors? Qu'est-ce que accumulfrl<br />

Exercices oraux ou écrits.<br />

Chercher toutes les qualités que peut avoir une poche.<br />

(Large, étroite, profonde, solide, percée, etc.<br />

— Chercher autour de vous tous les objets que vous<br />

pourriez accumuler dans votre poche — ceux que<br />

vous ne pourriez pas accumuler. Pourquoi?<br />

EXERCICES <strong>DE</strong> GRAMMAIRE. — Chercher tous les<br />

noms communs d'objets qui sont dans la poche du<br />

bébé, indiquer comment ils s'écrivent au singulier?<br />

au pluriel?<br />

11 y a des adjectifs qui se terminent comme les<br />

noms en eau ; en chercher trois ; en on — les faire<br />

qualifier un nom commun singulier, un nom commun<br />

pluriel. Analogie des formes du pluriel. Ex. : un beau,<br />

ionneau — des bonbons mous, etc.<br />

III. — Le petit ramoneur.<br />

« Est-il assez laid, papa, ce petit ramoneur? Je<br />

n'aime pas à voir des figures si noires; on dirait un<br />

nègre on un diable. Sans doute qu'il est méchant,<br />

n'est-ce pas, papa?<br />

Ne parle pas ainsi, ma petite fille. Sans le savoir tu<br />

te montres ingrate. Car, si le petit ramoneur est noir,<br />

c'est pour toi.<br />

WAGNER. — (Le long du chemin.)<br />

Explications.<br />

LES IDÉES. — Ce morceau s'appelle un dialogue.<br />

Pourquoi? La petite fille parle la première, que ditelle<br />

du ramoneur? à qui le compare-t-elle? — Comment<br />

juge-t-elle de son caractère? (1« paragraphe )<br />

— Le père lui répond : elle parle sans savoir, elle<br />

est ingrate. — Qu'est-ce qu'être ingrat? — Quels<br />

services rend le ramoneur 1 Est-il vrai que la fillette<br />

est ingrate? — Le petit ramoneur est-il noir pour<br />

elle?<br />

LES MOTS. — Un nègre, un diable : en ont-ils vu?<br />

Pourquoi ces deux mots appliqués au ramoneur?<br />

pourquoi dire, que, parce qu'il est noir il est méchant?<br />

Exercices oraux ou écrits.<br />

GRAMMAIRE. — Le pluriel dans les adjectifs qualificatifs.<br />

— Relever tous les adjectifs qualificatifs.de<br />

la dictée, dire s'ils sont au singulier ou au pluriel.<br />

— Copier le premier paragraphe de la dictée en mettant<br />

pour titre : Les petits ramoneurs ; expliquer le<br />

changement que subissent les adjectifs, les noms communs.<br />

Lesquels seulement ont changé?<br />

Analyse grammaticale : analyser en donnant le<br />

genre, le nombre et la fonction : lait, noires, petite,<br />

ingrate.<br />

EXERCICES <strong>DE</strong> CONJUGAISON. — Etude d e l'imparfait<br />

des verbes de la 2° conjugaison, comparaison avec<br />

les verbes de la l re conjugaison. Exemple : finir son<br />

devoir et fermer son cahier. — Appeler l'attention<br />

sur la terminaison.<br />

Composition française.<br />

I. — Entretien des vêtements.<br />

VOCABULAIRE. — 1° Nettoyage du linge. — Le lavoir,<br />

la buanderie, la lessiveuse, le cuvier, la cendre,<br />

le baquet, le savon, le battoir, la brosse, le<br />

s, Théorie, 364 exercices . . . . 5 0 C»


ieu, l'essoreuse, le séchoir, l'amidon, le 1er à. repas-'<br />

ser, le porte-fer, etcM etc.<br />

Verbes : essangor, lessiver, laver, rincer, frotter,<br />

étendre, amidonner, repasser, plier, etc.<br />

EXERCICES D'OJISERVATION. — Où lave-t-on le linge<br />

de votre famille? Qui le lave ? Avez-vous accompagné<br />

votre inaman quand elle porte son linge U couler au,<br />

lavoir? Qu'avez-vous vu? (Pesage du linge, le bulletin,.la<br />

mise au cuvier.)— Votre mère fait-elle la<br />

lessive chez elle? Dans quoi? —Comment est faite sa<br />

lessiveuve? — Comment fait-on pour donner de la raideur<br />

aux cols, aux devants des chemises de votre<br />

papa? (Montrer de l'amidon, en faire délayer quelques<br />

morceaux.) Pourquoi votre maman approche-telle<br />

le fer de sa joue quand elle repasse ?-etc., etc.<br />

II. — Histoire sans paroles<br />

Maman se prépare à aller au lavoir ; dessiner tous<br />

les objets qu'elle va emporter.<br />

III. — Description : un baquet.<br />

En montrer un, le faire dessiner pour en savoir la<br />

forme; comment il est fait; les cercles de ter; comment<br />

on les a mis; a-t-il des anses ? comment sontelles?<br />

comparer avec l'anse d'un panier, d'un seau,,<br />

les anses d'une lessiveuse, etc., etc.<br />

IV. — Le mensonge.<br />

Plan.<br />

Marie n'a pas de bons points. — « La maîtresse<br />

n'en a pas donné, » dit-elle. Maman: a vu les autres:<br />

petites filles sortir de l'école avec leurs bons points<br />

dans la main. Marie a menti; sa mère la punit.<br />

Sujet traité.<br />

Marie n'a pas été sage; elle n'a pas eu de bons<br />

points cette après-midi. Sa maman l'attendait à la<br />

porte de l'école, elle a vu sortir toutes les petites<br />

compagnes de Marie qui avaient leurs bons points<br />

dans la main. « Où est le tien? dit la maman. —<br />

Mademoiselle n'en a pas donné, » répond Marie. —<br />

La. maman lui a:montré tout de suite qu'elle mentait,<br />

en appelant Jeanne, sa> petite amie. Elle a été grondée<br />

bien fort, et n'a:pas'eu de chocolat pour son goûter.<br />

' - COURS MOYEN* —<br />

I. — Travaille!<br />

Si tu veux être respecté,<br />

'Travaille !<br />

Si tu veux garder ta santé,<br />

Ta belle humeur et ta fierté,<br />

Travaille !<br />

Si tu veux soutenir tes droits,<br />

Travaille 1<br />

Si tu veux que ta grande voix<br />

Ait plus de force qu'autrefois,<br />

Travaille!<br />

Situ veux forcer ton destin,<br />

Travaille 1<br />

Si tu veux que sur ton chemin<br />

Ton frère te tende la main,<br />

Travaille !<br />

XAVIER PRIVAS.<br />

Explications.<br />

È^LES IDÉES. — L'auteur énumère tous les biens<br />

qu'un honnête homme possède et qui font sa vie heureuse<br />

: le respect des autres, la dignité de sa personne,<br />

la joie, la santé (l re strophe); le droit d'être<br />

écouté et entendu (2 e strophe); la possibilité d'arriver<br />

aux premiers rangs des honneurs ou de la fortune,<br />

la loyauté et la bonté qui forcent l'estima et<br />

l'affection de tous (3 e strophe). Tous ces biens le<br />

travail seul les donne. C'est pour affirmer avec force<br />

cette idée, que revient au milieu et à la fin de chaque<br />

strophe, ce mot, véritable refrain : Travaille!<br />

qui sert de titre h. la poésie.<br />

~ LES EXPRESSIONS . — Si tu veux que ta grande<br />

voix: pourquoi grande? est-ce bien la qualité qui<br />

convient à voix? Ce qui est grand, c'est ce qui oc­<br />

PARTIE SCOLAIRE 293<br />

cupe beaucoup de place, ce qui a beaucoup d'importance,<br />

ce qui en impose ; dans ce sens la voix, du travailleur<br />

est grande en raison de l'importance de son<br />

.activité, de son énergie, et des efforts qu'il tente<br />

pour faire mieux et davantage,, ce qui en impose k<br />

tous. — Forcer ton destin : le destin est considéré<br />

comme une sorte de fatalité qui vous oblige à rester<br />

dans la médiocrité où l'on est né ; le forcer, c'est en<br />

sortir avec violence et quand même; l'instrument qui<br />

sert à le forcer, c'est le travail.<br />

II. — Margot.<br />

La petite Margot n'avait pas seize ans ; son nez retroussé,<br />

sa bouche bien fendue, bien garnie et toujours<br />

riante, son teint doré par le soleil, ses bras potelés,<br />

sa taille rondelette lui donnaient l'air de la<br />

gaieté même; aussi faisait-elle la joie de la famille.<br />

Au milieu: de ses frères elle brillait et réjouissait la<br />

vue comme un bluet dans un bouquet de blé...<br />

III<br />

Margot savait coudre et même broder, son père<br />

avait voulu en outre qu'elle sût lire et écrire et<br />

qu'elle apprît l'orthographe, un peu de grammaire<br />

et de géographie. Aussi Margot était-elle l'oracle de<br />

l'endroit; dès qu'elle ouvrait la bouche, les paysans<br />

s'ébahissaient. Kilo leur disait que la terre était ronde<br />

et ils l'en croyaient sur parole... Elle trouvait moyen<br />

d'être en même temps aimée et admirée, ce qui peut<br />

passer pour difficile. — A. <strong>DE</strong> MUSSET.<br />

Explications.<br />

LES IDÉES. — Alfred de Musset fait le portrait d'une<br />

jeune fille de fermiers beaucerons, la dernière née<br />

d'une famille nombreuse qui compte huit garçons. —<br />

Dans le premier paragraphe, - il nous fait son portrait<br />

,physique ; dans ie second, il nous dit quelle<br />

éducation soignée elle ,a reçue, rare à cette époque,<br />

plus rare encore chez les paysans. — Margot esl admirée<br />

et aimée dans sa famille, pourquoi? — Elle<br />

est admirée, et aimée dans tout le village, pourquoi?<br />

Pourquoi Alfred de Musset dit-il que c'est difficile<br />

d'être en même temps l'un et l'autre ? — L'admiration<br />

va k ceux qui ont une supériorité : avantages<br />

physiques, dons de l'esprit, fortune, etc., cela n'est<br />

pas sans exciter l'envie, parfois la jalousie.<br />

LES EXPRESSIONS. — Avoir l'air de la gaieté même :<br />

Alfred de^Musset personnifie la gaieté en faisant le portrait<br />

de Margot; ce n'est pas seulement par les traits<br />

de son visage, c'est par toute sa personne jeune, en<br />

belle santé physique et morale. — Gomme un bluet<br />

dans un bouquet de blé. Dit-on habituellement :<br />

un bouquet de blé? (Une gerbe.) Idée-éveillée.par le<br />

mot bouquet : arrangement harmonieux qui fait valoir<br />

les fleurs l'une par l'autre. Le bluet dans un bouquet<br />

de blé est donc plus beau encore que dans<br />

une gerbe où il disparaît; dans le bouquet on!l'a mis<br />

à/la place d'honneur; faire remarquer là beauté de la<br />

comparaison empruntée au milieu dans lequel vit la<br />

jeune fille des fermiers. — Ils l'en croyaient sur.<br />

parole : ils ne mettaient pas en doute sa parole,<br />

parce qu'ils ,1a savaient instruite et qu'ils étaient<br />

ignorants. Avaient-ils raison dans l'exemple donné?<br />

Est-ce que de tout temps on a cru que la<br />

terre est ronde? qu'elle tourne? etc. — Trouver<br />

moyen : expression à peu près synonyme de arriver<br />

à; remarquer le nom commun employé ici sans article.<br />

LES MOTS. — Riante et rieuse : une bouche riante<br />

est celle qui de sa nature exprime la gaieté, elle est<br />

rieuse si la personne aime à rire; le premier marque<br />

un état permanent, le second mot un état passager.<br />

— S'ébahir : rester la bouche ouverte par suite d'un<br />

grand étonnement.<br />

Exercices oraux ou écrits.<br />

GRAMMAIRE. — L'adjectif possessif (suite). — l°Un<br />

seul (mon, ton, son); — 2» plusieurs objets possédés<br />

(notre, moi, votre, vos). Exemples. Relire la première<br />

partie de . la dictée en donnant pour titre :<br />

Mar-got et Jeanne. — Etude deleur ; leur singulier<br />

leurs, pluriel. Justifier l'orthographe choisie en mdi-<br />

| quant : 1° les possesseurs ; 2° la ou les choses possédées.<br />

LECTURE COURANTE : T.OUTEY, Cours préparatoire, 63 morceaux choisi» . . . 60ÎÇ.


294 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

Rechercher, dans la lecture du matin, les adjectifs<br />

possessifs : indiquer le genre et le nombre. Faire<br />

trouver : 1° qu'en français l'adjectif possessif s'accorde<br />

en genre et en nombre avec l'objet possédé ;<br />

2° que le nombre des possesseurs lui impose une<br />

forme différente.<br />

Analyse logique. — Indiquer le nombre de propositions<br />

que renferme la phrase : Au milieu de ses<br />

frères, etc., quatre propositions; rétablir les verbes<br />

dans la 2 e partie de la comparaison : comme un bluet<br />

brille et rejouit, etc.<br />

Analyse grammaticale des mots variables de la<br />

même phrase.<br />

EXERCICE <strong>DE</strong> CONJUGAISON. — Revision de l'étude<br />

des verbes réguliers des quatre conjugaisons aux<br />

temps simples et aux temps composés du mode indicatit.<br />

Ex. : Apporter son assiette et la remplir de<br />

soupe ; apercevoir son père et bondir au devant de<br />

lui; recevoir et rendre de la monnaie, etc., etc.<br />

IV. — La sincérité.<br />

Les paroles, ce moyen de s'entendre si charmant, si<br />

facile, les paroles n'ont pas par elles-mêmes de' valeur<br />

fixe ; elles en prennent chez chaque individu une<br />

particulière dont on est averti par des indices très<br />

délicats, mais qui, dans leur ensemble, trompent rarement.<br />

Cette valeur peut être fort élevée. Tel mot,<br />

prononcé par tel homme, répond de sa conduite à jamais;<br />

ce mot est lui. En revanche, les protestations<br />

les plus fortes de tel autre homme ne comptent pas;<br />

ce sont des assignats démonétisés dont on ne regarde<br />

plus le chiffre. — Mme NECKER <strong>DE</strong> SAUSSURE.<br />

Explications.<br />

Qu'est-ce qu'une valeur fixe? Donner des exemples<br />

de choses qui ont une valeur fixe. (La monnaie, les<br />

poids, les mesures.) — Les mots ont-ils une valeur<br />

fixe? (Oui, ils veulent dire une chose et non une autre.)<br />

— Cependant, que dit l'auteur? (Les mots ont bien<br />

une valeur fixe, l'homme droit, sincère, les remplit de<br />

sa pensée; le menteur les emploie pour tromper sur<br />

la sienne.) — Est-il facile de distinguer l homme vrai<br />

du menteur? (Non, cependant il y a des indices, des<br />

marques.) — En connaissez-vous? Que vous dit votre<br />

mère quand elle veut s'assurer que vous dites bien la<br />

vérité? (Les yeux.) — Quels sont ceux que cite l'auteur?<br />

(L'accent, la sobriété du discours.] — Connaissez-vous<br />

des expressions courantes qui mettent en<br />

évidence, comme dans la dictée, que les paroles n'ont<br />

pas la même valeur pour tous? (Quand il dit : non,<br />

c'est non ; c'est comme si le notaire avait passé dessus;<br />

ses paroles valent un écrit; c'est dit, c'est signé<br />

; et, au contraire : les paroles s'envolent, les<br />

écrits restent; autant en emporte le vent; se payer<br />

de belles paroles, de paroles mielleuses, donner de<br />

l'eau bénite de cour, etc., etc.) En résumé qu'est-ce<br />

qui fait la valeur des paroles? (La sincérité et la vérité<br />

du caractère de celui qui les dit.)<br />

LES MOTS. — Indices : signes probables d'une chose ;<br />

en ajoutant très délicats, Mme Necker montre combien<br />

il est difficile d'apprécier par eux la quantité de<br />

vérité qu'il y a dans les paroles qu'on entend, mais<br />

on la sent. — Des protestations : assurances nombreuses<br />

de la vérité de ce que l'on avance. — Un assignat<br />

: un papier-monnaie créé pendant la Révolution<br />

et qui perdit vite toute valeur. — Ce qui est démonétisé<br />

a perdu toute valeur dans les échanges.<br />

Exemple de pièces démonétisées.<br />

Exercices oraux et écrits.<br />

1° Donner cinq exemples d'indices de faits que<br />

vous connaissez bien.<br />

2° Chercher des mots à. peu près synonymes (présomption,<br />

soupçon) ; les contraires (assurance, certitude,<br />

preuve).<br />

3° Quelle différence de sens amène un trait d'union<br />

entre les mots peut-être ? — L'expliquer sur des<br />

exemples.<br />

4° Relever tous les pronoms en indiquant les noms<br />

qu'ils remplacent.<br />

Composition française.<br />

I. — La vie en société. Le village.<br />

VOCABULAIRE. — Village, bourg, hameau, localité,<br />

la place, la grand'route, le chemin, le sentier, la venelle,<br />

la mairie, l'école, l'église, le lavoir, la fontaine,<br />

l'abreuvoir, l'auberge, le cabaret, le paysan, le villageois,<br />

le campagnard, le bourgeois, un rural, etc.<br />

EXERCICES. — Chercher les mots de la même famille<br />

que bourg (bourgade, bourgeois, bourgeoisie,<br />

bourgmestre, faubourg, faubourien, etc.) ; faire entrer<br />

chacun d'eux dans une phrase qui en fasse connaître<br />

le sens.<br />

II. — Mon village.<br />

Décrivez votre village : 1° importance, nombre<br />

d'habitants; 2° les rues, la place; 3° les monuments<br />

publics; 4° les boutiques; 5° les personnes.<br />

III. — Corbeau ou Renard?<br />

Raconter brièvement la fable que vous avez apprise<br />

; dites lequel des deux personnages vous voudriez<br />

être ou ne pas être, pourquoi?<br />

Sujet traité.<br />

Messire Corbeau, perché sur un arbre, tenait en son<br />

bec un fromage, volé sans doute. Attiré par l'odeur appétissante,<br />

un renard madré et gourmand arriva. « Bonjour,<br />

seigneur Corbeau ! dit le rusé compère, comme<br />

votre plumage est noir et luisant ! Si vous chantez aussi<br />

bien que vous êtes joli, vous êtes le plus parfait des<br />

oiseaux qui habitent la forêt. » A ces paroles flatteuses,<br />

le Corbeau ressentit un tel émoi de satisfaction<br />

et d'orgueil, qu'il ouvrit largement son bec pour<br />

montrer qu'il avait une voix digne de charmer les<br />

alentours. Hélas! le fromage tomba. Le Renard se<br />

jeta dessus et le mangea sous le regard consterné du<br />

pauvre vaniteux. Quand il eut fini, le Renard dit au<br />

Corbeau en lui faisant sa révérence : « Ce fromage<br />

était excellent, mes belles flatteries valaient bien cela;<br />

à l'avenir, n'écoutez plus les flatteurs, ils vivent à vos<br />

dépens. »<br />

Je ne voudrais avoir ni les défauts du Corbeau ni<br />

ceux du Renard. Le Corbeau est trop naïf, le Renard<br />

est trop malin, et puis il ment, ce qui est honteux; et<br />

je ne tiens à être ni le trompé ni le trompeur. —<br />

L. D. et M. M. (onze ans et demi.)<br />

= COURS SUPÉRIEUR -<br />

I. — Un singulier médecin.<br />

Il était le maire du village et sa science le rendait<br />

fort utile au pays, d'autant qu'il l'exerçait sans rétribution<br />

aucune. Il était de si grand cœur qu'il n'était<br />

point de nuit noire et orageuse, point de chaud, de<br />

froid ni d'heure mdue qui l'empêchassent de courir,<br />

souvent fort loin, par des chemins perdus, pour porter<br />

du secours dans les chaumières. Son dévouement<br />

et son désintéressement étaient vraiment admirables.<br />

Mais comn e il fallait qu'il fût ridicule autant que sublime<br />

en toutes choses, il poussait l'intégrité de ses<br />

fonctions jusqu'à, battre ses malades quand ils revenaient<br />

guéris lui apporter de l'argent. Il n'entendait<br />

pas plus raison sur le chapitre des présents, et je l'ai<br />

vu dix fois faire dégringoler l'escalier à de pauvres<br />

diables, en les assommant à coups de canards, de dindons<br />

et de lièvres apportés par eux en hommage à<br />

leur sauveur. Ces braves, humiliés et maltraités, s'en<br />

allaient le cœur gros en disant :


dévouement et son dèsintéressement^dont elle parle<br />

d'abord. Il est ridicule parce qu'il maltraite les gens<br />

qui lui offrent de l'argent ou des cadeaux.<br />

LES EXPRESSIONS. — XJne heure, indue : la racine<br />

•du mot indue vient du participe passé du verbe devoir,<br />

et le préfixe in indique le contraire. Ce qui est<br />

indu est contraire au devoir, à la raison. Le docteur<br />

sort à une heure où les gens raisonnables restent chez<br />

eux. — Des chemins perdus... : un objet perdu a disparu,<br />

on ne le voit plus. Les chemins perdus sont<br />

ceux que les gens ne voient pas, où ils ne passent<br />

pas parce qu'ils sont écartés. — Il n'entendait pas<br />

raison il refusait d'approuver ce qui était raisonnable.<br />

— Une voies de stentor : le nom commun stentor<br />

était d'abord un nom propre désignant un guerrier<br />

grec qui avait une voix formidable. Une voix de<br />

stentor est donc une voix très forte.<br />

LES MOTS. — Ridicule : qui prête à rire. — Su<br />

blime : ici, qui a des qualités très rares et très hautes,<br />

dignes d'admiration. — Vociférer : parler en criant<br />

et avec colère. —. Butor : c'est le nom d'un gros<br />

oiseau ; ce nom devient une injure quand onl'adresse<br />

à un homme. 11 signifie personnage grossier, stupide.<br />

Exercices oraux ou écrits.<br />

Définir les mots dévouement et désintéressement.<br />

En quoi le docteur est-il dévoué ? En quoi est-il désintéressé<br />

? Quel défaut principal le docteur reproche-<br />

1 t-il à ses obligés ? (L'ingratitude, car selon lui, un<br />

salaire est insuffisant pour payer son dévouement. Il y<br />

faut la reconnaissance qui a plus de prix.) — Les gens<br />

qui offrent des présents au médecin qui les a sauvés<br />

sont-ils.des ingrats ? (Non, car ils le font pour témoi<br />

gner leur reconnaissance, et non pour se dispenser<br />

de l'éprouver. Ils seraient ingrats s'ils pensaient qu'un<br />

cadeau suffit pour acquiLter leur dette et récompenser<br />

leur sauveur.)<br />

Pourquoi la phrase : Est-il méchant, le brave cher<br />

homme! nous fait-elle sourire? (Elle est amusante<br />

I par les sentiments contradictoires qu'elle exprime :<br />

colère, et blâme envers cet homme qui accueille si mal<br />

les cadeaux ; affection et estime pour les bienfaits<br />

qu'on lui doit.)<br />

Que veut dire le mot rétribution? Trouver d'autres<br />

mots qui désignent le payement d'un travail. (Salaire,<br />

traitement, honoraires, gages, etc.) — Chercher.des<br />

noms communs tirés de noms propres comme le mot<br />

stentor. (Un cerbère, un mentor, un harpagon, un<br />

dédale, un quinquet, une bougie, du cognac, un madras,<br />

etc.)<br />

GRAMMAIRE. — Comment appelez-vous les expressions<br />

suivantes : entendre raison, porter secours,<br />

rendre service 1 (Ce sont des expressions verbales.j<br />

Le nom joint directement au verbe sans l'intermédiaire<br />

d'un article, forme avec lui une expression indécomposable<br />

qui, dans les. cas cités, équivaut à un<br />

verbe intransitif.<br />

Etude du verbe dèfectif : falloir.<br />

Composition française.<br />

I. — La sincérité mal récompensée.<br />

' Un homme riche, qui ne fait de bien à personne,<br />

demande un jour à son domestique de lui dire sincèrement<br />

les propos que tiennent sur lui les gens du<br />

pays. Le serviteur obéit. Son maître se fâche.<br />

PLAN ET INDICATIONS. — Il sera bon de s'inspirer de<br />

la scène entre Harpagon et Maître Jacques dans<br />

l'Avare de Molière. Le sujet est analogue. D'après<br />

ce modèle, on peut développer le plan qui suit.<br />

1° Entrée en matière. Le maître prie son serviteur<br />

de lui répéter les opinions que les gens du pays expriment<br />

sur lui. Le domestique résiste un moment,<br />

puisse décide;<br />

2°Toutlemonde s'accorde à critiquer laduretè de son<br />

maître qui ne s'inquiète jamais des infortunes d'autrui.<br />

Chacun cite un fait particulier qui prouve cette<br />

sécheresse de coeur. Exemples : Jacques le cocher a<br />

été blessé par le cheval. Son maître ne l'a pas aidé à<br />

payer les frais d'une maladie coûteuse. La vieille<br />

servante Jeanne, trop âgée pour suffire au travail<br />

qu'elle faisait depuis longtemps, a été congédiée sans<br />

PARTIE SCOLAIRE 293<br />

aucun secours. Le voisin a tout perdu dans un incendie<br />

; les gens du pays lui sont venus en aide, sauf son<br />

maître qui n'a rien donné, etc... Aussi n'est-il aimé<br />

de personne.<br />

Le riche égoïste a tout écouté, mais la colère l'a peu<br />

à peu gagné. La conversation peut prendre fin de bien<br />

des manières diverses que l'on est libre d'imaginer à<br />

son gré.<br />

II. — Les lettres.<br />

Montrer qu'il est. utile, commode et agréable de<br />

pouvoir correspondre par lettre avec ceux qui sont<br />

éloignés de nous.<br />

B...<br />

ARITHMÉTIQUE, GÉOMÉTRIE ET<br />

SYSTÈME MÉTRIQUE<br />

COURS ÉLÉMENTAIRE = = = = =<br />

Partage de l'unité en centièmes.<br />

I. INDICATIONS. — Gomment on forme les centièmes<br />

: prendre un cahier de 10 feuilles de papier —<br />

(chacune des feuilles est donc... un dixième du cahier)<br />

; — partager chacune des feuilles en 10 bandes<br />

égales, — on aura ainsi 10 bandes dans une feuille,<br />

20 bandes dans 2, 30 bandes dans 3 feuilles et... 100<br />

bandes dans les 10 feuilles ou le cahier entier. — Conclure<br />

: une bande est le centième du cahier. — Gomment<br />

on compte les centièmes : comme on compte<br />

les dixièmes; on dit : une, deux, trois bandes, etc.,<br />

ou un, deux, trois centièmes, etc. — Remarques :<br />

1° 10 bandes (ou 10 centièmes) font une feuille (ou<br />

1 dixième); 2» ne pas confondre centième (100 fois<br />

plus petit que un) et centaine (100 fois plus grand<br />

que un). Ex. : une des bandes et un paquet de 100<br />

cahiers, — 1 cm. et 1 hm., — 1 centime et 1 billet<br />

de 100 fr. — Comment on écrit les centièmes. — Suivant<br />

les principes de la numération décimale (voir<br />

n° 13), les centièmes, étant dix fois plus petits que les<br />

dixièmes, doivent s'écrire à la droite des dixièmes,<br />

c'est-à-dire au 2 e rang à droite de la virgule.<br />

II. EXERCICES. — Si l'on partage une ficelle en 100<br />

parties, chaque partie est... un centième de la ficelle.<br />

— Si l'on partage 1 m. en 100 parties, chaque partie<br />

est... un centième de mètre ou 1 cm. — Si l'on prend<br />

2, 3, 4, 5 parties de la ficelle ou du mètre, on obtient...<br />

2, 3, 4, 5 centièmes, ou 2, 3, 4, 5 cm. — Si l'on en<br />

prend 10 parties, qu'obtient-on? Si l'on en prend 100,<br />

qu'obtient-on encore? — Pour écrire un nombre de<br />

centièmes, remarquer que 1 m. vaut 103 cm ou<br />

1 m., 00. — Si on enlève 1 centième (ou l cm.) on<br />

n'a plus que 99 centièmes, que l'on écrira , 99 cm.<br />

et pour remplacer les mètres absents, on mettra un<br />

zéro devant la virgule 0 m., 99. — Former ainsi et<br />

écrire 98, 97... 12, 11, 10 centièmes. — Remarquer<br />

que 10 centièmes forment 1 dixième (rappeler aussi<br />

10 cm. = 1 dm.), donc0,1 (en dixièmes) = 0,10 (en<br />

centièmes) ; — de même 0,2 = 0,20 ; 0,3 = 0,30, etc.<br />

— Conclure : si on supprime les zéros à la droite des<br />

chiffres décimaux d'un nombre on change le nom de<br />

la partie décimale, mais la valeur du nombre n'est<br />

pas modifiée. — A 0,10 centièmespretranchons 1 centième,<br />

on obtient 0,.9 centièmes. Il n'y a plus de<br />

chiffre à la place des dixièmes, il faut les remplacer<br />

par un zéro, on écrit donc 0,09. — Ecrire de même<br />

8, 7, 6... 1 centième.<br />

Exercices de revision. — Que manque-t-il à 93 centièmes,<br />

à 85 centièmes, à 70 centièmes, à 50 centièmes,<br />

à 8 centièmes, etc., pour faire une unité? —<br />

Que manque-t-il à 3 centièmes, à 8 centièmes pour<br />

faire un dixième? à 26 centièmes pour faire 3 dixièmes?<br />

— Combien pourrait-on faire de bandes (c'est-àdire<br />

de centièmes) avec 2 cahiers (ou unités), 6 cahiers,<br />

9 cahiers, etc.? — avec 2 feuilles (ou dixièmes), 5 feuilles,<br />

12 feuilles, etc.? — avec 7 feuilles et 2 bandes,<br />

9 feuilles et 5 bandes, etc.? — avec-2 cahiers et 3<br />

feuilles? avec 5 cahiers et 7 feuilles? etc.: -—• avec 3<br />

cahiers et 6 bandes? — avec 4 cahiers, 3 feuilles et 5<br />

bandes? etc. — Faire les mêmes exercices avec des<br />

m., dm., cm.; — avec des unités, dixièmes, centièmes.<br />

LECTURE COURANTE: TOUTEY, Cours élémentaire, 120 morceaux choisi»


296 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

Ajouter e t retrancher 8.<br />

1. EXPLICATIONS. — A l'aide d'exemples concrets<br />

(voir n° 1), montrer que 8, c'est 10 — 2. Pour ajouter<br />

8, on ajoute donc 10 et on diminue le résultat de<br />

2 unités. Pour retrancher 8, on retranche 10 et on<br />

augmente de 2 unités le résultat obtènu.<br />

II. EXERCICES. — 1. Faire, suivant les modèles et<br />

procédés indiqués au numéro 1, ajouter, puis aussitôt,<br />

après retrancher S successivement à chacun des 9<br />

premiers nombres.<br />

Ex. : •pour 1 : 1 cahier et 8 cahiers font.... 9 cahiers;<br />

S cahiers ôtés de 9 cahiers, reste... I cahier; à<br />

1 cahier il faut ajouter 8 cahiers pour avoir 9 cahiers.<br />

On fera de même pour 2, 3, 4..., 9.<br />

2. Refaire lès exercices précédents dans un ordre<br />

quelconque.<br />

3. Sa'chant que 4 cahiers et 8 cahiers font 12 cahiers,<br />

combien font 14 cahierset 8 cahiers? 24 cahiers<br />

et 8 cahiers? etc.<br />

4. Sachant qu'il manque 8 cahiers à 4 cahiers pour<br />

faire 12 cahiers, combien manque-t-il à 14 cahiers<br />

pour taire 22 cahiers? à 24 cahiers pour faire 32 cahiers?<br />

etc.<br />

5. Sachant que si l'on ôte 8 cahiers de 12 cahiers,<br />

il reste 4 cahiers, combien reste-t-il si l'on retire 8<br />

cahiers de 22 cahiers? de 32 cahiers? etc.<br />

RÉCAPITULATION. — 6. Effectuer rapidement les<br />

opèratiôns suivantes : 8 + 8 + 8 + 8 + 8 + 8 + 8<br />

+ 8 = (on dira 8 et 8, 16 et 8, 24, etc.) 1 (ou 2, ou<br />

3, ou 4, ou 5/ + 8 + 8 + 8 + 8 + 8 + 8 + 8 + 8<br />

-f- 8 + 8 = 14 + 8 + 8 + 8 + 8 + 8 + 8 etc. ;<br />

24+1+8 + 3 + 4 + 8 + 7 + 8, etc.<br />

Pour les élèves de 2 e année.<br />

RECHERCHE D'UN PRODUIT, après le calcul d'un premier<br />

produit. — Une grosse de plumes contient 12<br />

douzaines. Combien a reçu de plumes un marchand<br />

qui en a acheté 4 grosses?<br />

Modèle de raisonnement :<br />

( N. de pl. ( N. de pl. dans \<br />

On demande \ dans une ) une douz. .. /<br />

le nombre de


çoit 718 fr. ; pour 1/3, il recevra : 718 fr. : 2 = 359 fr. ;<br />

pour 3/3 ou le traitement annuel, il reçoit : 359 fr.<br />

X 3 = 1 0 77 fr.<br />

2. Un employé qui gagnait 2 000 fr. par an'a été<br />

augmenté d'un 5 e ; quatre ans ajirès il a été augmenté<br />

de nouveau d'un 6°. A combien s'élève alors- son<br />

traitement ?<br />

Solution. — Après la première augmentation,<br />

l'employé gagne : 2 000 fr. + (2 000 fr. : 5) =<br />

2 400 fr. ; après la seconde augmentation, il gagne :<br />

2400 fr. + (2 400 fr. : 6) = 2 800 fr.<br />

* 3. Un ouvrier a. travaillé 312 jours dans une année.<br />

Pendant 1/3 de ce temps, il a été payé 6 fr. par<br />

jour; pendant le 1/4 de ce même temps il a reçu<br />

journellement 4 fr. 50, et pendant le reste du temps<br />

il a gagné 5 fr. 60. Quel a été son gain annuel? (Gard.)<br />

Solution. — 1/3 = 312 j. : 3, soit, 104 j. ; gain en<br />

104 j. : 6 fr. x 104 = 624 fr. ; — 1/4 = 312 j. : 4 =<br />

78 j. ; gain en 78 j. : 4 fr. 50 x 78 = 351 fr. ; nombre<br />

de jours restants : 312 — (104 + 78) =<br />

130 jours ; gain en 130 j. : 5 fr. 60 x 130 = 728 fr.<br />

Gain annuel: 624 fr. + 351 fr. + 728 fr. = 1 703 fr.<br />

* 4. Une fabrique occupe 252 ouvriers divisés en<br />

3 catégories : la l re comprend 1/6 de l'effectif total,<br />

la 2 e en comprend 1/4 et la 3 e le reste. Les ouvriers<br />

de la l r0 catégorie gagnent 6 ir. par jour ; ceux de<br />

la 2 e , 5 fr. 75; ceux de la 3 e , 4 fr. 25. Quelle somme<br />

faudra-t-il pour payer tous ces ouvriers pendant un<br />

an, l'usine restant fermée le dimanche et 7 jours de<br />

fête? (Finistère.)<br />

Solution. — lr e catégorie : 252 ouvriers : 6 =<br />

42 ouvriers qui gagnent par jour : 6 fr. X 42 =<br />

252 fr. ; par an ; 252 X (365 - 59) = 77 112 fr. ;<br />

2 e catégorie : 252 : 4 = 62'ouvriers, gagnant par jour :<br />

5 fr. 75 X 62 = 356 fr. 50; par an : 356 fr. 50 X<br />

(365 — 59) = 109089-fr. ; 3 e catégorie : 252 ouvriers<br />

— (42'ouv. + 62 ouv.) = 148 ouvriers qui reçoivent<br />

par jour : 4 fr. 25 x 148 = 629 fr. ; par an : 629 fr.<br />

X (365 — 59)= 192 474' fr. ; somme'nécessaire pour<br />

le payement dé tous les ouvriers : 77112 fr. +<br />

109089 fr. + 192 474 fr. = 378 675 fr.<br />

II. Calcul de la dépense. — 5. Un charpentier gagne<br />

27 fr. par semaine; que gagne-t-il par an? Et<br />

s'il économise le quart de son salaire, combien dépense-t-il<br />

? (Seine-Inférieure. )<br />

Solution. — Gain annuel : 27 fr. X 52 = 1 404 fr. :<br />

économies: 1404 fr. : 4 = 351 fr. ; dépense : 1404fr.<br />

- 351 fr. = 1 053 fr.<br />

6. Un ouvrier gagne 6 fr. 50 par jour.. S'il veut<br />

économiser le 1/13 de son gain, quelle somme peut-il<br />

dépenser par mois ? Cet ouvrier se repose lé dimanche<br />

et 6 jours de fête.<br />

Solution. — Nombre de jours de travail : 365 j. —<br />

(52-1- 6) = 307 jours ; gain annuel : 6 fr. 50 X 307 =<br />

1995 fr. 50; économies: 1995 fr. 50: 13 = 153 fr. 50;.<br />

dépense annuelle : 1 995 fr. 50 — 153 fr. 50 = 1842 fr. ;<br />

par mois : 1 842 fr. : 12 = 153 fr. 50.<br />

* 7. Dans une famille, le père gagne 225 fr. par<br />

mois, la mère reçoit le 1/3 du salaire de son mari et<br />

l'aîné des enfants ne gagne que 1/5 de ce que touchent<br />

ensemble son père et sa.mère. Sachant que,<br />

dans cette famille, on place 423 fr. à la caisse d'épargne<br />

par trimestre, dire à combien s'élève la dépense<br />

annuelle. (Tarn.)<br />

Solution. — Gain annuel de la mère : 225 fr. : 3<br />

= 75 fr. ; gain de l'enfant : (225 fr. 75 fr.) : S =<br />

60 fr. ; gain mensuel 4e la famille : 225 fr. + 75 fr.<br />

+ 60 fr. = 360 fr. ; gain annuel : 360 fr. x 12 = •<br />

4 320 fr. ;• économies en. un an : 423 fr x 4 =<br />

1692 fr. ;. dépense annuelle. : 4 320 fr. — 1.692 fr. =<br />

2 628 fr.<br />

III. Calcul des économies. — 8. Une ouvrière gagne<br />

75 fr. par mois ; elle place 1/5 de son gain à la<br />

caisse d'épargne. On demande quel sera.le montant<br />

de ses économies annuelles. (Oise.)<br />

Solution. — Economies mensuelles : 75 fr. : 5 =<br />

15 fr. ; économies annuelles : 15 fr. X 12 = 180 fr.<br />

9. Un ouvrier gagne 1230 fr. par an. Il dépense<br />

les 3/4 de son gain pour sa nourriture, son entrelien<br />

et son logement. Combien économise-t-il par an?<br />

(Ilaute-Saône.)<br />

PARTIE SCOLAIRE 297:<br />

Solution. — Il dépense les 3/4 de son gain et<br />

économise 1/4. Economies annuelles : 1 230 fr. : 4 =<br />

307 fr. 50.<br />

* 10. Un employé gagne 2 400 fr. par an. Il dépense<br />

la moitié pour sa nourriture, la moitié du reste<br />

pour son.entretien et la moitié du nouveau reste pour<br />

son logement. Combien peut-il économiser ? (Eure.)<br />

Solution. — Il dépense pour sa nourrriture :<br />

2 400 fr. : 2 = 1 200 fr. ; pour son entretien : (2 400.fr.<br />

— 1 200) : 2 = 600 fr. ; pour son logement : [2 400 fr.<br />

— (1 200 fr. + 600 fr.)] : 2 = 300 fr. ; dépense totale :<br />

1 200 lr. + 600 fr. + 300 fr. = 2 100 fr ; il peut économiser<br />

: 2 400 fr. — 2 100 fr. = 300 fr.<br />

Géométrie et système métrique. ï<br />

ALLÉES <strong>DE</strong> JARDIN 1 . — I. Allées laissant un rectangle<br />

intérieur. — Un jardin rectangulaire qui a<br />

55 m. sur 83 m. est entouré d'une allée ayant 1 m. 25<br />

de large. Quelle surface reste-t-il à cultiver? (Aube.)<br />

Solution. — Largeur du rectangle intérieur : 55 m.<br />

— (1 m. 25 x 2) = 52 m. 50; longueur du rectangle<br />

intérieur : 83-m. — (1 m. 25 X 2) = 80 m. 50 ; surface<br />

à cultiver : 1 m 2 x (52,50 x 80,50)= 4 226 m 2 , 25.<br />

2. Un jardin rectangulaire a un pourtour de<br />

140 m. 60 sur lequel on a ménagé une allée de<br />

0 m. 80 de large. L'un des côtés de ce jardin a 27 m. 80.<br />

Quelle est la surface de l'allée ? {Côte-d'Or.) ,.m<br />

Solution. — Longueur du jardin : [140 m. 60 —<br />

(27 m. 80 X 2)] : 2 = 42 m. 50 ; surface de l'allée<br />

suivant les 2 largeurs :1m 2 X (27,80 x 0,80) X 2<br />

1= 44 m 2 48;: dans le sens des longueurs, la surface<br />

,n'est que de : 1 m? x [42,50 — (0.80 X 2) X'0, 80]x-<br />

2 = 65 m 2 44. Surface totale de l'allée : 44 m 2 4S +<br />

:65 m a 44 = 109 m 2 92.<br />

3. Un terrain rectangulaire est entouré d'une allée<br />

dont la largeur est de.O m. 85. Ce jardin a une contenance<br />

de 35 a. 4 ca. (allée comprise), et sa longueur<br />

est de 73 m. Dites la surface de l'allée; (JS 7 ord.)<br />

Solution. — 35 ares 4. ca. = 3504 m 2 . ; larg: du<br />

terrain : 1 m. x (3 504 : 73) = 48 m. : surface de<br />

l'allée, suivant la long, totale :1m 2 x (73 X 0,85)<br />

X 2 = 124 m 2 10 ; surf, de l'allée, suivant la larg^<br />

réduite : 1 m 2 x [48 — (0,85 X 2) x- 0,85] X 2 =<br />

78 m 2 71 ; surface totale de l'allée : 124*jn 2 li} +•<br />

78 m 2 71 = 202 m 2 81. " " M '<br />

Problèmes dérivés. — 4. Une table carrée, de -<br />

1 m; 45 de côté, est couverte d'un tapis qui déborde<br />

tout autour de 0 m. 25. Trouvez, la surface dH^Btois.<br />

(Mayenne.)<br />

Solution. — Côté du tapis : 1 m. 45 + (0,25.x 2)<br />

= 1 m. 95 ; surface du tapis : 1 m 2 X (1,95 >XL95)<br />

= 3 m 2 8025. W )<br />

5. Une chambre a 6 m. 20 de longueur sur 5 m. 60<br />

de largeur. On veut placer sur le parquet un tapis à<br />

0 m. 45 des murs. Quelle sera la valeur de: ce tapis à<br />

5 fr. 80 le mètre carré ? (Paris.)<br />

Solution. — Long; du tapis : 6 m. 20 — (0 m. 45<br />

X 2) = 5 m. 30; larg. du tapis : 5 m. 60 — (0 m. 45<br />

X 2) = 4 m. 70 ; surface du tapis : 1 m 2 x (5,30 X<br />

4,70 = 24 m 2 91; valeur'du tapis : 5 fr. 80 X 24,91<br />

= 144 fr. 478.<br />

IL Allées en croix. — 6. Un jardin rectangulaire a<br />

35 m. sur 18 m. On'y trace 2 allées en croix ay an t<br />

1' m. 50 de large. L'une suivant la longueur, l'autre<br />

suivant la largeur. Quelle est la.surface cultivable?<br />

(Meurthe-et-AIoselle.)<br />

Solution. — Si .l'on réunit les 4 rectangles restants;<br />

on obtient un rectangle total ayant 35 m. — 1 m. 50<br />

= 33 m. 50 de long sur 18 m. — 1 m. 50 = 16 m. 50<br />

de large. Surface :1m 2 x 33,5 X 16,5 = 552 m 2 . 75.<br />

7. Un jardin carré a 24 m. de côté. On le partage<br />

en 4 carrés égaux par deux allées perpendiculaires de.<br />

1 m. 60 de large. Dites,, en ares et centiares, là surface<br />

de chaque carré. (Meuse.)<br />

Solution. —Côté d'un carré : (24 m. — 1 m. 60) :<br />

2 = 11 m. 20. Surface : 1 m 2 X 11,2® = 125 m 2 44<br />

ou 1 a. 25 ca. 44.<br />

1. Recommandation importante : Faire tracer, pour toits<br />

les problèmes, le croquis des terrains dans les conditions de<br />

l'énoncé: —Montror qu'on calcule do mfmo la surface des<br />

terrains dont on augmente ou diminue les dimensions, — la<br />

surface de rectangles intérieurs ou extérieurs, etc.<br />

LECTURE EXPLIQUÉE : GUÉCHOT, Premier livre-, Cours élémentaire èours moyen " née . d " 1 • »


298 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

COURS SUPÉRIEUR =======<br />

Sommaire.<br />

ARITHMÉTIQUE. — Multiplication des fractions. —<br />

Prendre pour point de départ la définition générale<br />

de la multiplication; en montrer, par des exemples,<br />

l'application aux fractions. — Cas que l'on peut envisager<br />

: 1° le multiplicateur est un nombre entier<br />

(c'est rendre la fraction multiplicande ce nombre de<br />

fois plus grande); 2° le multiplicateur est une fraction<br />

(c'est prendre cette fraction du multiplicande).<br />

— Généraliser eu montrant qu'un nombre entier<br />

n'est autre qu'une fraction ayant l'unité pour dénominateur.<br />

— Cas particuliers : les facteurs sont<br />

des nombres entiers accompagnés de fractions, expliquer<br />

l'emploi des parenthèses. — Simplification des<br />

résultats. — Calcul des puissances des fractions.<br />

GÉOMÉTRIE ET SYSTÈME MÉTRIQUE. — Surface du<br />

cercle, considéré comme un polygone régulier d'un<br />

nombre infini de côtés ; conclure : surf. — circ. X de-<br />

Y<br />

mi-rayon = 2^1- x ^ = s r ! . Surface d'un sec­<br />

teur, par analogie avec la surf, d'un triangle : long,<br />

de l'arc x demi-rayon. Surface du segment = surf,<br />

du secteur, moins la surface du triangle. Surface de<br />

la couronne : différence entre les aires des deux cercles;<br />

en tirer la formule : - (R 2 — r 2 ), ou r. (R + r)<br />

(R - r).<br />

Théorie.<br />

1. Quelle est la définition de la multiplication? —<br />

Dire ce que l'on entend par multiplier une fraction<br />

par une fraction, et expliquer comment il se fait que<br />

le produit de deux fractions, l'une et l'autre plus<br />

petites que l'unité, est plus petit que chacune des<br />

deux fractions. [Brev. élém. Tam-et-Garonne.)<br />

Indications. — Principes : 1° Le produit est au<br />

multiplicande comme le multiplicateur est à l'unité.<br />

2° La valeur d'un produit ne change pas quand on<br />

intervertit l'ordre des facteurs. — Donc le produit<br />

est plus petit que la fraction multiplicande, parce que<br />

la fraction multiplicateur est plus petite que 1. — Ce<br />

produit est aussi plus petit que la fraction multiplicateur,<br />

puisque, en intervertissant les facteurs, cette<br />

dernière fraction devient multiplicande et la l re devient<br />

multiplicateur.<br />

2. Ayant un produit de 2 facteurs, on multiplie le<br />

multiplicande par 3/5 et le multiplicateur par 7. Le<br />

produit des facteurs ainsi modifié est égal au produit<br />

primitif multiplié par le produit 3/5 x 7. [Brev.<br />

" élém., Rennes.)<br />

Indications. •— Soit le produit a x b, on aura (a<br />

X 3/5) x (b X 7) = a x 3/5 x b x 7 = (en intervertissant<br />

les facteurs) a x b x 3/5 X 7 = (en remplaçant<br />

deux ou plusieurs facteurs par leur produit<br />

effectué) {a x b) x (3/5 x 7).<br />

3. Enoncer la règle à suivre pour réduire des fractions<br />

au p. p. dénominateur commun et l'appliquer<br />

aux fractions suivantes : 12/60, 22/33, 51/85. — Effectuer<br />

ensuite, le plus simplement possible : 1° leur<br />

somme ; 2° leur produit. (Brev. élém. Somme.)<br />

Indications. — Simplifier; on obtient : 1/5, 2/3,<br />

3/5. Pour faire la somme rapidement, ajouter d'abord.<br />

1/5 et 3/5 = 4/5. Le p. p. dén. com. à. 2/3 et à 4/5<br />

est 15 et on a : 10/15 -f 12/15 = 22/15 ou 1 + 7/15.<br />

T J-, T ' I J . 1 x 2 x 3 1 x 2 2<br />

Le produit est égal à : 5 x 3 > < 5 = 5 ^ 5 = g-<br />

Remarquer que le moyen le plus rapide d'obtenir le<br />

roduit est d'opérer la simplification indiquée plus<br />

aut.<br />

4. On propose de diminuer la fraction 275/289 des<br />

7/24 de sa valeur en opérant seulement sur le dénominateur.<br />

Expliquer l'opération. (Brev. élém. Poitiers.)<br />

Indications. — La fraction cherchée est égale aux<br />

24/24 — 7/24 =17/24 do la fraction donnée : 275/289.<br />

Or les 17/24 de 275/289 = ^ X Remarquons<br />

que 289 = 172; on a : ^ X 17 * *275 27_5-<br />

4 ' 172 x 24 17 X 24 408<br />

Donc, pour diminuer 275/289 des 7/24 de sa valeur,<br />

ou pour prendre les 17/24 de 275/289, il a suffi de<br />

prendre les 24/17 du dénominateur 289. Remarquer<br />

que ce n'est là qu'un cas particulier, car 289 est multiple<br />

de 17.<br />

Problèmes.<br />

1. COMPLÉMENT <strong>DE</strong>S PROBLÈMES DU COURS MOYEN. —<br />

Salaires d'ouvriers. — 1. Une ménagère qui s'approvisionnait<br />

à la ville dépensait pour son ménage<br />

les 3/4 du salaire de son mari. Depuis qu'elle prend<br />

ses marchandises à la Coopérative, elle ne dépense<br />

plus que les 2/3 de ce même salaire et réalise ainsi<br />

une économie annuelle de 75 fr. Sachant que son<br />

mari a travaillé en moyenne 300 jours par an, on<br />

demande quel est le salaire quotidien de cet ouvrier.<br />

(Ecoles nationales professionnelles.)<br />

Indications. — Economie réalisée par la ménagère<br />

: 3/4 — 2/3 = 1/12 du salaire de son mari. Ce<br />

1/12 vaut 75 fr. ; le salaire entier est de 75 fr. x 12<br />

= 900 fr. Gain par jour : 900 fr. : 300 = 3 fr.<br />

2. Un ouvrier dépense pour sa nourriture le tiers<br />

de ce qu'il gagne; pour son habillement, le huitième;<br />

pour son logement, le sixième; pour ses menues déenses,<br />

le neuvième. Chaque année, il économise<br />

85 fr. Combien gagne-t-il par an?<br />

Indications. — Total des dépenses : 1/3 + 1/8 +<br />

1/6 + 1/9 = 53/72. Restent donc : 72/72 — 53/72 =<br />

19/72. Gain par an : 285 fr. X 19/72 = 1 080 fr.<br />

Problèmes dérivés. — Traitement avec retenue. —<br />

3. On retient à un fonctionnaire, à son entrée en<br />

fonctions, le premier mois de son traitement; puis,<br />

chaque mois, le vingtième de ce traitement. 1° Quelle<br />

portion lui a-t-on retenue au bout de la l re année?<br />

2° Combien aura-t-il touché sur des appointements<br />

annuels de 1 200 fr. ?<br />

Indications. — On a retenu le 1 er mois entier ou<br />

1/12 du traitement, plus 1/20 de chacun des 11 autres<br />

douzièmes ou 11/12 x 1/20 = 11/240. Retenue<br />

totale : 1/12 + -11/240 = 31/240 de 1200 fr. ou<br />

155 fr. Il a touché ; 1 200 fr. — 155 fr. = 1 045 fr.<br />

Remarque : sur le 1 er mois, qui est retenu en entier,<br />

on ne prélève pas 1/20 en plus.<br />

4. Un fonctionnaire a un traitement annuel de<br />

2 000fr. soumis à la.retenue de 1/20 pour la retraite.<br />

Il touche 500 fr. pour des fonctions accessoires, il a<br />

en outre un revenu de 300 fr. Sachant que,, les 3/5<br />

de ses recettes sont employés pour les dépenses de<br />

nourriture de la famille, les 2/3 du reste pour l'habillement<br />

et ce qui reste à des frais divers, on demande<br />

à quel chiffre s'élève chaque nature de dépense.<br />

Indications. — Traitement net : 2 000 fr. X 19/20<br />

= 1 900 fr. Revenu total : 1 900 fr. + 500fr. + 300 fr.<br />

= 2 700 fr. Nourriture : 3/5 de 2 700 ir. = 1 620 fr.<br />

Habillement.: 2/3 des 2/5 de 2 700 fr. ou 4/15 de<br />

2 700 fr. = 720 fr. Frais divers : 1/3 des 2/5 de<br />

2 700 fr. ou 2/5 de 2 700 fr. = 360 fr.<br />

II. GÉOMÉTRIE. — Surface du cercle. — 5. Un<br />

homme placé sur une éminence aperçoit toute la<br />

contrée dans un rayon de 12 km. Dites, en lieues kilométriques<br />

carrées, la surface du pays qu'il a sous<br />

les yeux.<br />

Indications. — Surface en km 2 : 1 km. (12 2 X<br />

3,1416) = 452 km 2 3904; en lieues carrées : 1 1. carrée<br />

(452,3901 : 4 2 ) = 28 1. carr. 2744.<br />

6. Sur les deux plus grands côtés d'un rectangle<br />

011 décrit une demi-circonférence, chacun d'eux étant<br />

pris comme diamètre. La figure ainsi obtenue a une<br />

surface totale de 249 cm 2 , 7 326, et dépasse dé<br />

132 cm 2 , 7 326 celle du rectangle. Calculer les deux<br />

dimensions du rectangle. (Cours compl., Paris.)<br />

Indications. — 132 cm 2 " 326 représentent la surface<br />

des deux demi-circonférences, ou d'une circonférence<br />

eDtière ayantle grand côté comme diamètre. Or, surf.<br />

7T d 2 ,, . 4 S 132 cm 2 ,7 326 x4<br />

du cercle = —1 d ou d- = — = ,, ,,<br />

4 7r 3,141b<br />

= 169 cm 2 , d = 1 cm. \/169 = 1 3 cm. Surf, du rectangle<br />

: 2 49 cm 2 , 7 326 — 132 cm 2 , 7 326 = 117 cm 2 .<br />

Petit côté : 1 cm. (117 : 13) = 9 cm. 1.<br />

1. Problèmes sur les secteurs, segments- et couronne au<br />

numéro suivant.<br />

HISTOIRE : GAUTHIER et <strong>DE</strong>SCHAMPS, Cours préparatoire d'histoire de France . . . . 50 C.<br />

i


7. Calculer la surface d'un cercle circonscrit à un<br />

carré de 35 cm. de côté.<br />

Indications. — Diag. du carré ou diamètre du<br />

, A ,s. 0 m . 35 s/2 0 m. 35<br />

cercle : 0 m. 35 y2, rayon — : ^ = -=—•<br />

Surface : , ( ^ f ) ' x 3,1416 - fi2E£fi8<br />

= 0 m 2 192 423. COHEN,<br />

instituteur.<br />

H I S T O I R E<br />

Les guerres de religion.<br />

Leurs causes. — Leurs caractères. — Importance<br />

de ledit de Nantes.<br />

Causes des guerres de religion. — La tolérance<br />

était alors chose inconnue ou suspecte. — La tolérance<br />

l Le mot est très souvent employé aujourd'hui,<br />

et nous voudrions tous voir la tolérance régner en<br />

tout et partout. Etre tolérant, c'est respecter les sentiments,<br />

la pensée et les croyances d'autrui, si différents<br />

qu'ils puissent être de nos propres sentiments,<br />

de nos pensées, de nos croyances personnelles.<br />

Il TOUS semble que ce soit là chose toute naturelle,<br />

et qu'il aurait dû toujours en être ainsi; Au xvi e siècle,<br />

la tolérance, loin de sembler une vertu, était<br />

considérée comme une faiblesse ou une trahison. C'est<br />

que la religion avait alors une large place dans la<br />

vie des nations. Elle n'èiait pas, comme aujourd'hui,<br />

une affaire individuelle. C'était une question nationale,<br />

une question d'Etat.<br />

Par toute l'Europe, les souverains, catholiques ou<br />

protestants, voulurent imposer à leurs pays la religion<br />

qu'ils adoptèrent. — Les souverains qui embrassèrent<br />

le protestantisme persécutèrent les catholiques,<br />

comme ceux qui restèrent attachés à la religion catholique<br />

persécutèrent les protestants. Philippe II, en<br />

Èspagné, chassait les Maures, faisait mettre à mort<br />

les protestants (800 en un jour à Sèville). Aux Pays-<br />

Bas, son lieutenant, le duc d'Albe, instituait le Tribunal<br />

de sang qui faisait exécuter 1 800 protestants<br />

en trois mois. En France, sous François I er , le président<br />

du parlement d'Aix faisait brûler 3 villes et<br />

22 villages, égorger 3 000 personnes et vendre comme<br />

esclaves aux Turcs des centaines d'enfants, pour détruire<br />

les Yaudois qu'on avait laissés en paix depuis<br />

les croisades, mais qui parurent alors être des protestants.<br />

De 1547 à 1550, le parlement de Paris prononça<br />

500 condamnations. On sait les horreurs de la Saint-<br />

Barthélémy qui fut surtout le crime politique d'une<br />

femme ambitieuse. — En Suède, le roi se trouvant<br />

sans ressources, adopta le luthéranisme, confisqua<br />

les biens de l'Eglise et obligea ses sujets à se faire<br />

luthériens. — En Angleterre, Henri VIII se déclara<br />

chef suprême et pape de l'Eglise d'Angleterre avec<br />

« tout pouvoir pour examiner, réprimer, redresser,<br />

réformer et amender les erreurs, hérésies, abus,<br />

offenses et irrégularités. » Aussi fit-il pendre les catholiques<br />

comme traîtres, et les protestants comme<br />

hérétiques. Pendant les six premières années du<br />

règne de son fils, roi à neuf ans et calviniste, ce<br />

furent les calvinistes qui persécutèrent. Puis Marie<br />

Tudor voulut rétablir le catholicisme et mérita le<br />

nom de Marie la Sanglante. Puis Elisabeth imposa<br />

par des supplices aux vrais catholiques et aux vrais<br />

protestants l'obligation de se convertir à « l'Eglise<br />

établie par la loi. » En moins de cent ans, cinq religions<br />

officielles successivement obligatoires, sous<br />

peine de mort ! Et tous ces odieux excès ne sont<br />

pas éloignés de nous de quatre siècles !<br />

Partout donc, on s'inspirait du principe énoncé<br />

dans la paix d'Augsbourg : « que telle était la religion<br />

du prince, telle était la religion des sujets. »<br />

Les chefs religieux, eux aussi, eurent recours à la<br />

violence. Au moins, si les chefs politiques usaient de<br />

moyens odieux pour imposer la religion d'Etat, les<br />

chefs religieux réprouvaient-ils les violences? Héla?!<br />

non. Un concile catholique restaurait le tribunal san­<br />

PARTIE SCOLAIRE 299<br />

glant de l'Inquisition pour punir, même par le feu,<br />

les auteurs de livres contraires à ses doctrines. Calvin,<br />

à Genève, voulait réprimer les hérésies « par le<br />

glaive ». « Quiconque, écrivait-il, soutiendra qu'on<br />

fait du tort aux hérétiques en les punissant, se rend<br />

coupable et complice du crime. » Luther assurait<br />

« qu'il ne faut pas tolérer dans le même Etat des<br />

doctrines contraires, » et que « ceux même qui ne<br />

croient pas doivent être contraints d'aller au sermon. »<br />

Le sentiment que la violence était un droit, même un<br />

devoir, était général alors, dans l'un et l'autre partis.<br />

Les adeptes de religions diverses se haïssaient. —<br />

Cette ardeur passionnée des chefs, politiques ou religieux,<br />

chacun des fidèles l'éprouvait. Aux Etats généraux<br />

de 1560, le sage Michel de l'Hospital avait bien<br />

dit : « Le couteau vaut peu contre l'esprit... La douceur<br />

profite plus que la violence... Otons tous ces<br />

mots diaboliques, luthériens, huguenots, papistes ; ne<br />

changeons pas le nom de chrétiens. » Mais il avait dû<br />

avouer avec tristesse : « C'est folie d'espérer paix,<br />

repos et amitié entre les personnes qui sont de<br />

diverses religions... Nous voyons que deux Français et<br />

Anglais qui sont d'une même religion ont plus d'affection<br />

et d'amitié entre eux que deux citoyens d'une<br />

même ville, sujets à un même seigneur, qui seraient<br />

de religions diverses. »<br />

On n'attachait pas autrefois à la vie humaine le<br />

prix que nous lui donnons aujourd'hui. — Voilà,<br />

donc des causes de la sauvagerie aSreuse des guerres<br />

de religion partout où elles se sont produites. — En<br />

voici une autre : le peu de cas qu'on faisait alors de<br />

la vie humaine. Vous vous rappelez combien elle<br />

comptait peu dans l'antiquité (donner des exemples :<br />

les esclaves mis à mort par caprice, les sacrifices<br />

humains, les combats de gladiateurs). — Et les<br />

contemporains de Richelieu jugeaient-ils la vie un<br />

bien précieux entre tous? Pensez aux duels que le<br />

grand ministre réprima avec tant de peine.<br />

Au xvi e siècle, on n'attachait pas plus d'importance<br />

à la vie d'un homme que n'en attachent aujourd'hui<br />

les rôdeurs des boulevards extérieurs d'une<br />

ville. En 1595, les Espagnols ayant occupé Doullens<br />

sans combat, y égorgèrent plus" de 4000 personnes.<br />

« Qu'y faire, disait un de leurs officiers; s'il y en<br />

avait eu moins, on en aurait moins tué. » Saccager<br />

des églises ou des temples, profaner des tombes, briser<br />

des statues exaspérait bien plus qu'un meurtre<br />

les populations d'alors.<br />

Tout ceci explique, sans les excuser, les massacres,<br />

les tortures, les atrocités de cette époque, où en tout<br />

pays, catholiques et protestants accumulèrent les violences.<br />

Les guerres. — Personnes et faits principaux :<br />

François II. — Les Guises, la conjuration d'Amboise.<br />

Charles IX et sa mère. — Michel de l'Hospital,<br />

Poissy; Vas.sy; Montluc et des Adrets. — Coli'gny; la<br />

Saint-Barthélémy.<br />

Henri III; Henri de Guise; La Ligue; les Barricades;<br />

Blois; Siège de Paris.<br />

Henri IV, Arques, Ivry; L'abjuration; Fontaine-<br />

Française et la paix de Vervins; l'édit de Nantes.<br />

L'èdit de Nantes. — Henri IV dut imposer la<br />

paix et l'édit aux protestants, puis aux catholiques.<br />

— Vous pensez sans doute qu'après trente ans de<br />

guerres civiles et de massacres, après quatre ans<br />

d'interrègne et de désordres, l'abjuration d'Henri I V<br />

devait être accueillie avec joie par tous les Français?<br />

Par tous? Cherchez bien. — Un grand nombre de<br />

Français catholiques vinrent au roi qui avait adopté<br />

leur religion ; mais d'autres ne crurent pas à sa sincérité<br />

et conspirèrent; beaucoup de protestants<br />

s'éloignèrent attristés et inquiets. Certains quittèrent<br />

l'armée royale qui assiégeait La Fère, et » sans<br />

permission du roi, » se réunirent pour organiser la<br />

France en neuf grandes provinces ayant des députés,<br />

et chaque année, une assemblée générale, qui se tint<br />

d'abord à Londres.<br />

Il faudrait, mes enfants, pour que nous puissions<br />

apprécier ce que fut alors l'édit de Nantes, suivre<br />

dans le détail les eSorts du roi et ses négociations<br />

auprès de l'un et l'autre partis. Pendant plusieurs<br />

années, il dut agir auprès des protestants, qui récla­<br />

HISTOIRE : GAUTHIER et <strong>DE</strong>SCHAMPS, cours sup. d'histoire de France, ^2 r o7r!ltiart.!2o a tab! 1 - 8 0


300 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

maient avec raison tous leurs droits de Français,<br />

mais prétendaient en outre « vivre en distinction, »<br />

c'est-à-dire se constituer à part dans l'Etat. — Puis,<br />

lorsque l'accord fut à peu près établi entre Henri et<br />

les délégués du protestantisme, il fallut que le roi<br />

luttât contre la résistance des parlements qui, selon<br />

les idées générales de l'époque, se refusaient .à admettre<br />

l'existence de deux cultes et la. reconnaissance de<br />

deux'religions dans un même pays. Les parlements<br />

de Paris, de Grenoble, de Toulouse, de Dijon protestèrent,<br />

résistèrent, disputèrent. Priant ou commandant<br />

tour à tour, Henri maintint fermement l'édit pacificateur.<br />

« Je suis roi et parle en roi, et veux être obéi...<br />

Donnez à mes prières ce que vous ne donneriez aux<br />

menaces... Faites:seulement ce que je vous commande,<br />

ou plutôt ce dont je vous prie... J'ai fait un édit, je<br />

veux qu'il soit gardé... »<br />

Conditions de l'édit. — Qu'était-il donc, cet édit,<br />

« le plus maudit, » et que les délégués de Grenoble<br />

disaient ne pouvoir enregistrer sans se « dégrader » ?<br />

Les protestants avaient la liberté de conscience dans<br />

toutes les villes et lieux du royaume, « sans être enquis,<br />

vexés ou molestés* » Le. libre exercice du culte...<br />

l'admissibilité aux emplois... les chambres mi-parties...<br />

etc. — Mais il faudrait en lire les détails pour avoir<br />

quelque idée des difficultés infinies que soulevaient<br />

alors les questions qui nous semblent si simples aujourd'hui<br />

: à la cour, les capitaines pourront célébrer<br />

le culte dans leur logis, mais portes closes, en évitant<br />

tout bruit et tout scandale. Il est défendu aux prédicateurs<br />

d'injurier en chaire les protestants; aux parents,<br />

de. les déshériter pour cause de religion. (Citer<br />

d'autres clauses.).<br />

. Mais à ces droits si naturels s'ajoutaient des privilèges<br />

: assemblées politiques... places de sûreté,<br />

dont quelques-unes très fortes : Montauban, Montpellier,<br />

La Rochelle. « Les 3500 hommes de la Religion<br />

pouvaient lever 25 000 soldats à une époque où<br />

l'armée royale sur pied de paix ne dépassait pas<br />

10 000 hommes. »<br />

Importance dé l'édit de Nantes. — Pour mieux<br />

comprendre toute la valeur de l'édit de. Nantes, rappelons-nous<br />

qu'à l'époque où. il fut-signé, partout, en<br />

Allemagne, en-Espagne, en Angleterre, les sujets<br />

étaient contraints, sous peine de bannissement ou de<br />

mort, à. pratiquer la religion de leur souverain,-.catholique<br />

ou protestant.— La France eut l'honneur<br />

d'adopter la première le régime de la liberté religieuse.<br />

« Elle ne faisait plus d'une croyance la<br />

condition même de la nationalité... Aucun autre pays<br />

d'Europe, à cette époque, ne présentait le spectacle<br />

d'une pareille tolérance... L'édit de Nantes mérite de<br />

faire date dans l'histoire du monde... » (Mariêjol, Histoire<br />

de France, Lavisse, Hachette.)<br />

A voir pendant, la semaine. •— 1. G-uerres de religion.<br />

François II.— Charles IX..— 2. Henri III.<br />

— Henri 1 V jusqu'en 1598.<br />

E. HEP-MANN,<br />

institutrice d'école annexe.<br />

G É O G R A P H I E<br />

Le Massif Central.<br />

Physionomie g-énérale. — Si nous comparons<br />

la région du Massif Central à celle du bassin parisien,<br />

nous n'observerons que des contrastes; de quelque<br />

côté qne nous nous dirigions vers le centre de<br />

la cuvette parisienne, il nous iâut toujours descendre ;<br />

de quelque côté que nous nous acheminions vers le<br />

puy de Sancy (1886 m.) point culminant du Massif<br />

Central, il nous faut toujours monter; vers Paris,<br />

nous voyons converger plus ou moins longtemps les<br />

vallées des fleuves, même de ceux qui, comme la<br />

Meuse et la Loire, ne rejoignent pas la Seine; le<br />

Massif Central, au contraire, est un centre de dispersion<br />

des eaux : elles vontà la Loire, à la Garonne,<br />

au Rhône, à l'Océan et à la Méditerranée. Enfin,<br />

nous avons vu que Paris est en quelque sorte le<br />

centre d'absorption des régions qui l'avoisinent, lesquelles<br />

sont, soit au point de vue agricole, soit au<br />

point de vue industriel, les plus riches de France; le<br />

Massif Central, au contraire, forme, dans l'ensemble,<br />

un pays pauvre soit par l'àpreté de son sol, soit par<br />

la rigueur de son climat. Au lieu d'attirer les groupements<br />

de population comme la fertile région parisienne,<br />

elle les repousse en quelque sorte; beaucoup<br />

de. ses habitants èmigrent soit pendant une partie de<br />

l'année, soit pour se fixer définitivement dans des<br />

pays où la vie est plus facile.<br />

Ce bloc montagneux, qui occupe presque la sixième<br />

partie de notre territoire (85000 Ml. carrés), ne manque<br />

pas, certes, d'intérêt; il constitue d'abord les seules<br />

montagnes vraiment, purement françaises. Nous partageons<br />

avec d'autres pays d'Europe les aspects grandioses<br />

des Alpes, les sommets lumineux des Pyrénées;<br />

les paysages plus doux et plus calmes du jura<br />

et des Vosges; mais le Massif Cenirai n'est qu'à nous :<br />

à nous les murailles sauvages du Vivarais, les aspects<br />

chaotiques, tourmentés et variés de l'Auvergne ; à<br />

nous les arides plateaux des Causses avec leurs gorges<br />

mystérieuses au fond desquelles grondent les<br />

torrents. Notre Massif Central offre à chaque pas<br />

des beautés pittoresques qui ne sont pas encore assez<br />

connues; il mérite bien, les visites des touristes de<br />

tout pays; il mérite aussi que nous l'aimions. La<br />

montagne donne à l'homme une nature plus forte et<br />

plus vigoureuse; elle est la réserve des forces physiques<br />

et morales, elle trempe les énergies.. C'en serait<br />

fait bientôt de la population de nos grandes<br />

villes si à tout instant elle n'était renouvelée par celle<br />

qui leur arrive de la montagne. Si le Massif Central<br />

est pauvre, ne croyons pas pour cela qu'il est inhabité<br />

: de profondes vallées le pénètrent, où la vie est<br />

du moins possible, et les voies de communication<br />

modernes ne laissent plus isolée aucune de ses régions.<br />

Nature du sol. — Divisions. — Dans l'ensemble,<br />

le Massif Central est un bloc de roches .anciennes<br />

comme la Bretagne et les Vosges. Comme elles, il a<br />

subi l'action destructrice et nivelante des agents<br />

atmosphériques, des glaciers et des cours d'eau ; mais<br />

on ne peut le constater que dans sa partie occidentale<br />

(monts de la Marche et au Limousin) où l'altitude est<br />

faible et le relief adouci. Au centre et à l'est, l'ancien<br />

massif a subi de profondes modifications .dues à<br />

des causes différentes : dans sa partie orientale il a<br />

été relevé par . le soulèvement des Alpes. auquel il<br />

faisait obstacle ; enfin, l'est et le centre ont été bouleversés<br />

par des phénomènes volcaniques (Vivarais,<br />

Velay, Forez, Auvergne) qui. ont élevé l'altitude des<br />

sommets et creusé des vallées profondes. Dans sa<br />

partie ..méridionale, sur de . grandes surfaces, il a été<br />

recouvert par les dépôts séddmentaires dits jurassiques<br />

(Causses du Larzac et du Quercy). Pour la<br />

facilité de l'étude, on peut diviser ainsi le Massif<br />

Central, d'après la carte : 1° .le rebord oriental, dont<br />

la^partie la: plus importante ,est formée par les Cévennes<br />

et les monts du Vivarais ; 2° les monts compris<br />

entre la Loire et l'Allier; 3° le groupe, des monts<br />

d'Auvergne; 4°. les plateaux de la. Marche et du Limousin;<br />

5°.les plateaux des Causse?.<br />

Le rebord oriental. — Ce rebord est plus ou<br />

moins large; il est formé tantôt de roches, granitiques<br />

ou schisteuses, tantôt de roches volcaniques.: Il comprend<br />

:<br />

La Montagne Noire, dont le point, le plus élevé<br />

est le pic de Nore (1 210 m.) et dont les versants<br />

sont couverts de végétations très différentes : au nord,<br />

les pâturages que fréquentent de beaux troupeaux de<br />

vaches ; au sud, les pentes sur lesquelles on cultive<br />

la vigne. On rattache aux Montagnes Noires les monts<br />

de l'Espinous, très disloqués, et les monts de La-<br />

caume, couverts de prairies et de forêts. Au pied des<br />

monts de l'Espinous s'étend le bassin .< houiller . de<br />

Graissessac.<br />

Les Gévennes. — Les Cévennes proprement dites<br />

sont séparées des monts de l'Espinous par un plateau<br />

calcaire qui se rattache aux Causses. Elles commencent<br />

au mont Aigoual et finissent au mont Tanargue.<br />

Elles sont tantôt schisteuses, tantôt granitiques,<br />

très tourmentées, fendues par des gorges<br />

profondes dans. lesquelles . coulent les torrents qui<br />

GÉOGRAPHIE : LEMONNIER, SCHRA<strong>DE</strong>R et QALLOUE<strong>DE</strong>C, Cour» élément, 1 • ? 0


vont à l'Ardècke et au Gard; leur point culminant est<br />

le mont Lozère (1702 m.). « Les crues désastreuses<br />

des cours d'eau, auxquelles on cherche à remédier<br />

par des plantations ae bois, résineux, sont le fléau<br />

des Cévennes. Les bourrasques du sud-est, surtout<br />

fréquentes en automne, s'y déchargent en déluges.<br />

Une seule tempête verse quelquefois autant d'eau<br />

quil en tombe pendant un an à Paris... La raideur<br />

des pentes du versant oriental rend les communications<br />

très difficiles entre le Massif Central et la plaine<br />

méditerranéenne. La voie ferrée de Paris à Nîmes<br />

compte 108 tunnels et 32 viaducs et monte jusqu'à<br />

1 033 mètres d'altitude au faîte compris entre l'Alliei 1<br />

et le Chassezac. » Au pied des Cévennes on cultive<br />

le mûrier; sur les pentes, le châtaignier. D'Alais à<br />

Bessèges, s'étend un important bassin houiller.<br />

Les monts du Vivarais. — Les monts du Vivarais<br />

s'étendent entre la source du Chassezac et la-double<br />

dépression du Furens et du Gier ; ils présentent le<br />

double aspect d'un massif ancien et d'un massif volcanique<br />

; c'est une région très complexe présentant<br />

tantôt des plateaux formés de basaltes, tantôt des pitons<br />

de couleur grise, dépourvus de végétation,<br />

groupés sans ordre, tantôt des pyramides ou de<br />

grandes murailles déchiquetées. Comme dans les Cévennes,<br />

les torrents coulent dans des gorges profondes.<br />

La végétation est à peu près la même; vers la<br />

vallée du Rhône se fait en grand l'élevage des vers à<br />

soie ; les châtaigneraies fournissent les marrons dits<br />

de Lyon ; la vigne donnent les vins de Saint-Péray.<br />

Les principaux sommets sont le Mézenc (1754 mètres),<br />

le Gerbier des Joncs, et le Pilât (1 435 mètres).<br />

Entre les monts du Vivarais et ceux du Lyonnais,<br />

la dépression de Saint-Etienne abrite une des plus<br />

actives régions industrielles de France, grâcji aux<br />

abondants gisements houillers qu'elle renferme.*'.-<br />

Monts du Lyonnais, du Beaujolais, du Maçonnais,<br />

du Gharolais. — Ce sont des hauteurs qui vont<br />

en s'abaissant vers le nord et que séparent des dépressions<br />

parallèles à la direction des chaînes; elles<br />

tombent à pic sur les vallées du Rhône et de la Saône ;<br />

de ce côté les pentes sont généralement couvertes de<br />

vignobles (vins du Beaujolais et du Maçonnais). Les<br />

points les plus élevés sont dans le Lyonnais (937 m. au<br />

Signal de Saint-André), et dansle Beaujolais (1012 mètres<br />

ou mont Saint Rigaud). Le Charolàis n'atteint plus<br />

que 772 mètres à son point culminant et ne présente que<br />

ae longues ondulations. Entre la Loire et la Saône le<br />

point de partage n'est plus qu'à 438 m. d'altitude, et<br />

l'on y arrive par des pentes douces. Le Lyonnais et<br />

le Beaujolais sont des régions très industrielles dont<br />

le centre est Lyon ; le Mâconnais est surtout un pays<br />

de vignobles ; enfin la dépression qui marque la limite<br />

du Charolais est occupée par les charbonnages de<br />

Montceau-les-Mines, Blanzy et Montchanin qui alimentent<br />

l'important groupe métallurgique du Creusot.<br />

Entre Loire et Ailler : Velay et Forez. — Ces<br />

monts sont, comme ceux du Vivarais, d'origine granitique,<br />

mais des épanchements volcaniques ont comme<br />

dans le Vivarais élevé l'altitude. Pays triste, au climat<br />

rude. Une de ses principales industries est celle<br />

de la dentelle du Puy. Les monts du Forez, granitiques<br />

et porphyriques, atteignent 1 640 mètres à<br />

Pierre-sur-Haute. Entre eux et les monts du Lyoni<br />

nais s'étend la belle plaine du Forez (Feurs et Roanne)<br />

(jadis occupée par un lac. Enfin les monts de la Madeleine<br />

et les Bois Noirs, entre la Limagne et le Forez,<br />

tombent à 1100 mètres d'altitude.<br />

La Margeride et les monts d'Aubrac s'étendent<br />

entre les monts du Vivarais et les monts . d'Auvergne.<br />

Les premiers, aux formes arrondies, mamelonnées,<br />

appartiennent à l'ancien massif : les seconds, qui<br />

s'élèvent à 1100 ou 1200 mètres ont été recouverts de<br />

basaltes sur lesquels se sont développés des pâturages<br />

riches.<br />

Les monts d'Auvergne. — Quoiqu'ils constituent<br />

la partie la plus intéressante du Massif Central,<br />

c'est celle sur laquelle nous nous étendrons le moins,<br />

en-raison des détails qu^on peut trouver sur elle un<br />

peu partout ; il en sera de même pour la région si<br />

curieuse des Causses.<br />

PARTIE SCOLAIRE 301<br />

Les volcans d'Auvergne dominent les plus riches<br />

plaines de la France centrale. Ils comprennent:<br />

1° Le massif du Cantal, qui est en France le plus<br />

important des reliefs volcaniques. Les géologues lui<br />

attribuent au temps de son activité des dimensions<br />

comparables à celles de l'Etna. Les bords de son cratères<br />

ont été rongés, dentelés par les influences<br />

atmosphériques et par les glaciers, mais autour de<br />

lui s'élèvent des puys rangés encercle dont les principaux<br />

sont le Plomb du Cantal (1 858 mètres), le puy<br />

Mary et le puy Violent. Tout un système dé vallées<br />

en étoile rayonnent autour du point central ; celles<br />

de l'Alagnori et de la Cère livrent passage au chemin<br />

de fer qui va de Clermont-Ferrand à Aûrillac par le<br />

tunnel du Lioran (1 900 mètres de long).<br />

2° Les monts Èore ne présentent de diflérence<br />

avec le Cantal que par leurs proportions plus modestes<br />

; ils renferment cependant le plus haut sommet<br />

du centre de la France, le puy de Sancy, à 1886 mètres<br />

d'altitude. Les dernières manifestations volcaniques<br />

sont ici représentées par les sources du mont<br />

Dore et de la Bourboule.<br />

3° La chaîne des puys.<br />

S. <strong>DE</strong>CHARBOGNE,<br />

institutrice d'école annexe.<br />

A G R I C U L T U R E<br />

Les amendements.<br />

SOMMAIRE. — Chaulage. — Propriétés de la chaux.<br />

— Rôle de la chaux. — La chaux épuise le sol si<br />

on ne le fume pas. — Le plâtrage. — Comment on<br />

emploie le plâtre.<br />

MATÉRIEL NÉCESSAIRE. — Morceaux de marbre ou de<br />

craie. — Un échantillon de pierre à plâtre, de<br />

plâtre cru et de plâtre cuit. — Une soucoupe. —<br />

Un verre d'eau. — Chaux vive.<br />

Il ne faut pas confondre les amendements avec les<br />

engrais. Les engrais apportent des aliments aux plantes<br />

alors que les amendements sont des substances qui<br />

servent à changer, à modifier les propriétés du sol.<br />

Amendement signifie littéralement changement en<br />

mieux. Les principaux amendements sont : la chaux,<br />

la marne et le plâtre.<br />

Chaulag-e. — Le chaulage a pour but d'incorporer<br />

aux terres une certaine quantité de chaux. La<br />

cliaux provient de la calcination des pierres calcaires.<br />

Expérience I. — Prenons un morceau de calcaire<br />

ou carbonate de chaux, du marbre, par exemple, calcaire<br />

presque pur, pour mieux réussir notre expérience,<br />

et mettons-le dans le poêle au milieu des<br />

charbons rouges. Au bout d'une demi-heure ou d'une<br />

heure, nous retirons une pierre bien plus légère que<br />

le marbre. Ce n'est plus du calcaire ou carbonate de<br />

chaux, c'est maintenant de la chaux vive ; elle est<br />

plus légère parce que sous l'action de la chaleur elle a<br />

laissé dégager un gaz bien connu, l'acide carbonique.<br />

La chaux vive obtenue est très avide d'eau. —-<br />

Expérience II. — Laissons dans une soucoupe à<br />

l'air qui est plus ou moins humide, un morceau de<br />

chaux vive; elle absorbe de l'humidité, augmente<br />

considérablement de volume (foisonne) .puis se désagrège<br />

(se délite) et se réduit en une poudre très fine.<br />

Expérience 111. — Mettons un morceau de chaux<br />

vive dans l'eau ; elle augmente beaucoup de volume,<br />

foisonne comme 'Jans l'expérience précédente, en<br />

produisant un dégagement de chaleur considérable<br />

qui vaporise une partie de l'eau employée.<br />

Dans les expériences II et III (à l'air et dans l'eau),<br />

la chaux vive à- absorbé de l'eau ; on dit qu'elle s'est<br />

transformée en chaux éteinte.<br />

Expérience IV. — En délayant la chaux éteinte<br />

dans une petite quantité d'eau, on obtient une bouillie<br />

blanche qui a reçu le nom de lait de chaux. Le<br />

lait de chaux est très employé par les agriculteurs<br />

pour blanchir et désinfecter les murs des écuries, des<br />

(Voir ?a suite pag-e 303.)<br />

LECTURE; p. QUILICI et V. BACCUS, Petit livre de lecture et d'élocutlon et°moyet? 0 "^! 9 0 C*


302 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

J U - U J<br />

â<br />

ff 7<br />

fcv<br />

COURS ÉLÉMENTAIRE.<br />

<strong>DE</strong>SSIN<br />

Planche XIV. — Notice<br />

Dispositions des lignes<br />

disposition pennée unilatérale, droite, oblique ou<br />

courbe 1 • Ne faire dessiner aux enfants que les applications<br />

d'après nature: peigne, frange, brosse, etc.<br />

2. Disposition pennée bilatérale k traits symétriques<br />

ou alternes, égaux, croissants, ou décroissants :<br />

plume, arêtes de poissons, feuille de robinier, épi de<br />

blé, d'orge ou de seigle, nervures de feuilles, palme,<br />

cosse de pois ou de haricot ouverte, perchoir de perroquet,<br />

etc.<br />

Dessin libre. — Un bonhomme de neige.<br />

CUL'RS MOYEN. — 3. Géométral : élévation, plan et<br />

coupe (suivant A B) d'un plumier en bois, ouvert. —<br />

Attirer l'attention sur les séparations intérieures.<br />

1. Ces dénominations, ainsi que les croquis explicatifs,<br />

sont des indications uniquement réservées aux maîtros. Elles<br />

lie doivent pas être imposées aux enfants.<br />

\\w<br />

1<br />

4. Perspective du même objet placé sur une table<br />

au-dessous do la ligne d'horizon.<br />

5. Cartes à coins carrés. — Remarquer que la<br />

partie cassée et repliée â plat a une surface égale à<br />

la partie manquante de la carte. Les deux parties<br />

sont symétriques par rapport au pli.<br />

Envisager aussi le cas où le coin n'est qu'à demi<br />

replié.<br />

G. Décoration. — Encadrements rectangulaires<br />

entourant des motifs pleins ou évidés. On peut utiliser<br />

comme motif central soit une ouverture quelconque<br />

(ovale, ronde ou irrégulière], soit une carte à<br />

coins cassés ou roulés, soit une silhouette: palette,<br />

tambourin, bouée de sauvetage, etc. — La feuille<br />

crevée et la faucille ont été imaginées par des écoliers<br />

de douze et treize ans.<br />

Dessin libre. —Jeux et sports d'hiver.<br />

H. C...,<br />

instituteur.<br />

•ECRITURE : C. ROBQUIN, Méthode d'écriture droite, 4 cahiers modèles Le Cahier" d applic ' 10 C.


caves, des salles de laiterie, des cuisines, etc. La<br />

chaux (vive ou éteinte) peut servir à désinfecter, car<br />

jjlle brûle, elle détruit les microbes.<br />

liôle de la cliaux. —- La chaux sert-à la nourriture<br />

des plantes, mais les terres en ayant suffisamment<br />

pour remplir ce rôle, elle n'a qu'une importance<br />

secondaire comme aliment. C'est ce qui fait<br />

que la chaux n'est pas considérée comme un engrais.<br />

La chaux sert encore à la nitrifîcation ; elle est indispensable<br />

au pouvoir absorbant du sol, pour retenir<br />

les engrais potassiques et les engrais azotés<br />

ammoniacaux (sulfate d'ammoniaque) (voir Manuel<br />

général). ;C'est pour remplir ces derniers rôles que<br />

la chaux est nécessaire dans les sols.<br />

Comment on emploie la oliaux. — On dispose sur<br />

la terre à chauler la chaux vive en petits tas de 20<br />

à 50 litres, espacés de 8 mètres environ en tous sens.<br />

Ces tas sont recouverts de terre. La chaux absorbe<br />

peu à peu l'humidité, s'éteint et se transforme au<br />

bout d'une vingtaine de jours en poudre très fine,<br />

que l'on répand sur le sol à chauler.<br />

La chaux épuise le sol si on ne le fume pas. —<br />

Frappés des bons effets obtenus avec le chaulage<br />

dans les terres dépourvues de calcaire, les agriculteurs,<br />

au début, crurent que la chaux était l'engrais<br />

par excellence.<br />

Ils employèrent la chaux à profusion sans autres<br />

fumures et furent tout étonnés de voir les rendements,<br />

si beaux au début, diminuer très fortement et<br />

même devenir insignifiants. Beaucoup crurent que la<br />

chaux « avait brûlé le sol » ou que la chaux « épuisait<br />

le sol ». C'est que la chaux, ainsi que nous<br />

l'avons vu, ne fait que rendre assimilable par les<br />

plantes, l'azote organique en réserve qui n'est pas<br />

. utilisable. Lès plantes pouvant absorber plus d'azote,<br />

prennent en même temps au sol une plus grande<br />

quantité d'acide phosphorique et de potasse; elles se<br />

nourrissent mieux et épuisent ainsi plus rapidement<br />

le sol si l'agriculteur n'a pas le soin de fumer convenablement<br />

ses terres. Les agriculteurs ignorants<br />

ont dit : » La chaux enrichit le père et ruine les<br />

enfants. » C'est une erreur. La chaux enrichit le<br />

père ainsi que les enfants, mais à la condition de<br />

fumer les terres. Il faut chauler et fumer.<br />

« Qui chaule sans fumer,<br />

Se ruine sans y penser. »<br />

Le plâtrage. — Le plâtrage a pour but d'incorporer<br />

au sol une certaine quantité de plâtre en vue<br />

de favoriser le développement des plantes.<br />

Ce que c'est que le plâtre. — Lorsqu'on chauSe<br />

une pierre particulière, la pierre à plâtre, l'eau<br />

qu'elle contient se dégage à l'état de vapeur, et il<br />

reste une substance que l'on réduit en poudre, c'est<br />

du plâtre. Ce plâtre mélangé (gâché) avec de l'eau,<br />

reprend son eau et forme une pâte qui durcit assez<br />

rapidement. (Rappeler ce que font les plâtriers.)<br />

La pierre à plâtre réduite en poudre et non chauffée<br />

s'appelle plâtre cru; le plâtre obtenu comme<br />

nous l'avons indiqué, en chauffant la pierre à plâtre,<br />

s'appelle plâtre cuit. En agriculture on emploie<br />

surtout le plâtre cru, plus efficace et moins cher que<br />

-le plâtre cuit.<br />

L'expérience a montré que le plâtre agit efficacement<br />

sur les plantes de la famille des légumineuses<br />

(luzerne, sainfoin, trèfle, etc.); il n'agit pas ou<br />

presque pas sur les céréales (blé, avoine, etc.) et les<br />

plantes-racines (betteraves, pommes de torre).<br />

Expérience de Franklin. — Pour montrer l'influence<br />

du plâtre sur le développement des légumineuses,<br />

Franklin eut l'idée de répandre le plâtre<br />

dans un champ de luzerne, de façon h former les<br />

mots : Ceci a été plâtré. Bientôt, les pieds de luzerne<br />

ayant reçu du plâ'.re devinrent plus vigoureux, élevèrent<br />

leurs feuilles au-dessus des plantes voisines,<br />

et le relief formé par la luzerne elle-même forme les<br />

mots : Ceci a été plâtré.<br />

Au début, après s'être longtemps refusés à employer<br />

le plâtre, les agriculteurs finirent par l'utiliser, puis<br />

s'engouèrent beaucoup de cette matière ; on s'imagina<br />

qu'elle était un engrais universel et qu'elle allait<br />

remplacer tous les autres. Il n'en était rien cepen-<br />

G. M ANUEL. Cent Compositions françaises mot^7<br />

PARTIE SCOLAIRE •303<br />

dant; les mécomptes arrivèrent, et l'on reconnut<br />

bientôt qu'il n'agissait que sur les terres suffisamment<br />

fumées et seulement sur les légumineuses.<br />

Comment on emploie le plâtre. — On emploie le<br />

plâtre surtout au commencement du printemps, d'avril<br />

à mai, au moment où les jeunes feuilles commencent<br />

à pousser; on le met en couverture par un temps<br />

humide et calme, en saupoudrant la récolte d'une<br />

façon aussi uniforme que possible. La dose moyenne<br />

est de 400 kilogrammes à l'hectare.<br />

Le plâtre n'est pas à proprement parler un engrais,<br />

c'est plutôt un stimulant de la végétation, ou plus<br />

exactement une substance qui met à la disposition<br />

des plantes les matières fertilisantes que contient le<br />

sol. D'où la conclusion qu'il ne faut pas employer le<br />

plâtre sans d'autres fumures; qu'il ne faut pas<br />

mettre de plâtre dans les sols pauvres.<br />

QUESTIONS ORALES. — A quoi peut-on utiliser le<br />

lait de chaux? A badigeonner les murs des ètables,<br />

des écuries, des chambres, etc. ; on détruit ainsi tous<br />

les germes de maladie qui peuvent se trouver sur les<br />

murs, car la chaux est caustique (elle brûle). Dans<br />

les jardins on badigeonne l'écorce des arbres; la<br />

chaux tue les insectes et les champignons.<br />

Quelles sont les terres que l'on chaule? Celles qui<br />

ne sont pas calcaires. Comment reconnaît-on qu'une<br />

terre est calcaire ? Lorsqu'en versant un acide dessus,<br />

on constate une effervescence. Quelle est l'action de<br />

la chaux sur les terres argileuses ? Elle les ameublit.<br />

<strong>DE</strong>VOIRS DONNÉS AU C. E. — Comment reconnaissez-vous<br />

une terre calcaire? Comment obtient-on la<br />

chaux nécessaire à l'industrie et à l'agriculture? Comment<br />

prèpare-t-on le lait de chaux et quel usage en<br />

fait-on en agriculture? (Yonne.)<br />

Dites ce que c'est que la chaux et d'où elle provient.<br />

En quoi consiste le chaulage? Les chaulages<br />

dispensent-ils des fumures? (Basses-Pyrénées.)<br />

E. CHANCRIN,<br />

directeur de l'école d'agriculture et<br />

de viticulture do Boauno (Côte-d'Or).<br />

L A L E C T U R E D U S A M E D I<br />

L'anneau de Gygès.<br />

Pendant le règne du fameux Crésus, il y avait en<br />

Lydie un jeune homme bien fait, plein d'esprit, très<br />

vertueux, nommé Callimaque, de la race des anciens<br />

rois, et devenu si pauvre qu'il fut réduit à se faire<br />

berger.<br />

Se promenant un jour sur des montagnes écartées,<br />

où il rêvait de ses malheurs en menant son troupeau,<br />

il s'assit au pied d'un arbre pour se délasser. Il aperçut<br />

auprès de lui une ouverture étroite dans un rocher.<br />

La curiosité l'engage à y entrer. Il trouve une<br />

caverne large et protonde. D'abord, il ne voit goutte;<br />

enfin ses yeux s'accoutument à l'obscurité. Il entrevoit<br />

dans une lueur sombre une urne d'or, sur laquelle<br />

ces mots étaient gravés :<br />

loi tu trouveras l'anneau de Gygcs 1 . O mortel,<br />

qui que tu sois, à qui les dieux destinent un si<br />

grand bien, montre-leur que tu n'es pas ingrat, et<br />

garde-toi d'envier le bonheur d'aucun autre homme.<br />

Callimaque ouvre l'urne, trouve l'anneau, le prend,<br />

et, dans le transport de sa joie, il laissa l'urne, quoiqu'il<br />

fût très pauvre et qu'elle fût d'un grand prix. 11<br />

sort de la caverne, et se hâte d'éprouver l'anneau<br />

enchanté, dont il avait-si souvent entendu parler depuis<br />

son enfance.<br />

11 voit de loin le roi Crésus, qui passait pour aller<br />

de Sardes dans une maison délicieuse sur les bords<br />

du Pactole 2 . D'abord il s'approche de quelques esclaves<br />

qui marchaient devant, et qui portaient des parfums<br />

pour les répandre sur les chemins où le roi devait<br />

passer. 11 se mêle parmi eux, après avoir tourné<br />

son anneau en dedans, et personne ne l'aperçoit. Il<br />

1. Gygôs, esclave et berger, trouva, dans les flancs d'un<br />

clioval do bronzo, un anneau merveilleux qui avait la vertu<br />

do rendre invisible colui qui lo portait.<br />

2. Rivière d'Asie Mineure qui charriait des paillettes d'or.<br />

it élémentaire suivies de plans, de développede<br />

conseils aux candidats. Un vol. in-lG. br. C*


304 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

fait du bruit tout exprès en marchant : il prononce<br />

même quelques paroles. Tous prêtèrent l'oreille ; tous<br />

lurent étonnés d'entendre une voix et de ne voir personne.<br />

Ils se disaient les uns aux autres : « Est-ce un<br />

songe ou une vérité? N'avez-vous pas cru entendre<br />

parler quelqu'un ? »<br />

Callimaque, ravi d'avoir fait cette expérience, quitte<br />

ces esclaves et s'approche du roi. 11 est déjà tout auprès<br />

de lui sans être découvert; il monte avec lui sur<br />

son char, qui était tout d'argent, orné d'une merveilleuse<br />

sculpture. La reine était, auprès de lui et ils<br />

parlaient ensémble>des plus grands secrets de l'Etat,<br />

que. Crésus ne confiait qu'à la reine seule. Callimaque<br />

les entendit pendant tout le chemin.<br />

On arrive dans cette maison, où tous les murs<br />

étaient de jaspe; le toit était de cuivre fin et brillant<br />

comme l'or; les lits étaient d'argent, et tout le reste<br />

des meubles de même; tout était orné de diamants et<br />

de pierres précieuses.<br />

Tout le palais était sans cesse rempli des plus doux<br />

parfums, et, pour les rendre plus agréables on ne<br />

répandait de nouveaux à chaque heure du jour.<br />

Crésus avait des lions, des tigres et des léopards,<br />

auxquels on avait limé les dents et les griffes, qui<br />

étaient attelés à de petits chars d'écaillé de tortue<br />

garnis d'argent. Ces animaux féroces étaient conduits<br />

par un frein d'or et par des rênes de soie. Ils servaient<br />

au roi et à toute la cour pour se promener<br />

dans les vastes routes d'une forêt qui conservait sous<br />

ses rameaux impénétrables une éternelle nuit.<br />

Souvent on faisait aussi des courses, avec ces chars,<br />

le long du fleuve, dans une prairie unie comme un<br />

tapis vert. Ces fiers animaux couraient si légèrement,<br />

et avec tant de rapidité, qu'ils ne laissaient pas même<br />

sur l'herbe tendre la moindre trace de leurs pas, ni<br />

des roues qu'ils traînaient après eux. Chaque jour on<br />

inventait de nouvelles espèces de courses pour exercer<br />

la vigueur et l'adresse des jeunes gens.<br />

Callimaque résolut de surprendre tous les Lydiens<br />

par le moyen de son anneau. Plusieurs jeunes hommes<br />

de la plus haute naissance avaient couru devant<br />

le roi, qui était descendu de son char dans la prairie<br />

pour les voir courir. Dans le moment où tous les<br />

prétendants eurent achevé leur course, et que Crésus<br />

examinait à qui le prix devait appartenir, Callimaque<br />

se met dans le char du roi. Il demeure invisible : il<br />

pousse les lions, le char vole.<br />

D'abord on crut que les lions, s'étant échappés,'<br />

s'enfuyaient au hasard; mais bientôt on reconnut qu'ils<br />

étaient guidés avec beaucoup d'art, et que cette<br />

course surpassait toutes les autres. Cependant le char<br />

paraissait vide, et tout le monde demeurait immobile<br />

dlétonnement. '<br />

Enfin, la course est achevée, et le prix remporté,<br />

sans qu'on puisse comprendre par qui. Les uns croient<br />

que c'est une divinité qui se joue des hommes; les<br />

autres assurent que c'est un homme nommé Orodes,<br />

venu de Perse, qui avait l'art des enchantements, et<br />

qui pouvait éclipser la lune et la faire descendre du<br />

ciel sur !a terre.<br />

Callimaque perdit peu à peu les sentiments de<br />

modération et de vertu qu'il avait eus dans sa solitude<br />

et dans ses malheurs. Il fut même tenté d'entrer dans<br />

la chambre du roi, et de le tuer dans son lit.<br />

Mais on ne passe pas- d'un coup aux plus grands<br />

crimes : il eut horreur d'une action si noire, et ne<br />

put endurcir son cœur pour l'exécuter Mais il partit<br />

pour s'en aller en Perse trouver Cyrus 1 : il lui dit les<br />

secrets de Crésus, qu'il avait entendus, et le dessein<br />

des Lydiens de faire une ligue contre les Perses avec<br />

1. Lo puissant roi dos. Perses.<br />

Porteplume à réservoir d'encre<br />

L<br />

:E= IL,-cr ^ :E EINT O:R, rois î s<br />

= Qualité extra=supérieure -<br />

les colonies grecques de toute la côte de l'Asie Mineure;<br />

en même temps, il lui expliqua les préparatifs<br />

de Crésus et les moyens de le prévenir.<br />

Aussitôt Cyrus part de dessus les- bords du Tigre,<br />

où il était campé avec une armée innombrable; il<br />

vient jusqu'au fleuve Halys, où Crésus se présenta à<br />

lui avec dos troupes plus magnifiques que courageuses.<br />

Les Lydiens vivaient trop délicieusement pour ne<br />

craindre point la mort. Leurs habits étaient brodés<br />

d'or, et semblables à ceux des femmes les plus vaines;<br />

leurs armes étaient toutes dorées; ils étaient suivis<br />

d'un nombre prodigieux de chariots superbes; l'or,<br />

l'argent, les pierres précieuses éclataient partout dans<br />

leurs tentes, dans leurs vases, dans leurs meubles,<br />

et jusque sur leurs esclaves.<br />

Le faste et la mollesse de cette armée ne. devaient<br />

faire attendre qu'imprudence et lâcheté, quoique les<br />

Lydiens fussent en beaucoup plus grand nombre que<br />

les Perses.<br />

Ceux-ci, au contraire, ne montraient que pauvreté<br />

et courage : ils étaient légèrement vêtus; ils vivaient<br />

de peu, se nourrissaient de racines et de légumes, ne<br />

buvaient que de l'eau, dormaient sur la terre, exposés<br />

aux injures de l'air, exerçaient sans cesse leurs corps<br />

pour les endurcir au travail; ils n'avaient pour tout<br />

ornement que le fer; leurs troupes étaient toutes hérissées<br />

dépiqués, de dards et d'épées : aussi n'avaientils<br />

que du mépris pour des ennemis noyés dans les<br />

délices.<br />

A peine la bataille mèrita-t-elle le nom d'un combat.<br />

Les Lydiens ne purent soutenir le premier choc ;<br />

ils se renversent les uns sur les autres ; les Perses ne<br />

font que tuer; ils nagent dans le sang.<br />

Crésus s'enfuit jusqu'à Sardes. Cyrus l'y poursuit<br />

sans perdre un moment. Le voilà assiégé dans: sa<br />

ville capitale. Il succombe après un long siège ; il est<br />

pris; on le mène au supplice. En cette extrémité, il<br />

prononce le nom de Solon 1 . Cyrus. veut, savoir ce<br />

qu'il dit. Il apprend: que Crésus déplore son malheur<br />

de n'avoir pas cru ce Grec, qui lui avait donné de: si<br />

sages conseils. Cyrus, touché de ces paroles, donne<br />

la vie à Crésus.<br />

Alors Callimaque commença à se dégoûter de. sa<br />

fortune. Cyrus l'avait mis au rang de ses satrapes 2 ,<br />

et lui avait donné d'assez grandes richesses'. Un autre<br />

en eût été content; mais le Lydien, avec son anneau,<br />

se sentait en état de monter plus haut. Il ne pouvait<br />

souffrir de se voir borné à une condition où il avait<br />

tant d'égaux et un maître. Il ne pouvait se résoudre<br />

à tuer Cyrus, qui lui avait fait tant de bien. Il avait<br />

même quelquefois du regret d'avoir renversé Crésus<br />

de son trône. Lorsqu'il l'avait vu conduit au supplice,<br />

il avait été saisi de douleur. Il ne pouvait plus demeurer<br />

dans un pays où il avait causé tant de maux, et<br />

où il ne pouvait rassasier son ambition.<br />

Il part; il cherche un pays inconnu ; il traverse<br />

des terres immenses, éprouve partout l'effet magique<br />

et merveilleux de son anneau, élève à son grè et renverse<br />

les rois et les royaumes, amasse de grandes richesses,<br />

parvient au faîte des honneurs, et se trouve<br />

cependant toujours dévoré de désirs. Son talisman<br />

lui procure tout, excepté la paix et le bonheur.<br />

C'est qu'on ne les trouve que dans soi-même, qu'ils<br />

sont indépendants de tous ces avantages axtèrieurs<br />

auxquels nous mettons tant de prix.<br />

FÉNEI.ON (Fables et contes.)<br />

1. I. Législateur d'Athènes, célèbre par sa sagesse.<br />

2. Gouverneurs de provinces dans l'ancien empire «tes<br />

Porses.<br />

En vente chez tous les<br />

Libraires et Papetiers<br />

C A- _£». T 1 3<br />

A<br />

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