You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
L’église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong> ?<br />
Par Michel Harvey<br />
M.A. Histoire<br />
École Secondaire Antoine-Brossard<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
Avril 2011
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
L’église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong> ?<br />
Par Michel Harvey, M.A. histoire<br />
École secondaire Antoine-Brossard<br />
Laure Verdon, dans un livre sur le Moyen Âge, publié dans la collection<br />
Idées reçues, apporte de nouvelles pistes de réflexion et un éclairage<br />
sur plusieurs préceptes adoptés et rarement remis en question. Dans<br />
un court texte intitulé « L’église était <strong>riche</strong> », l’historienne médiévale<br />
remet en question l’opulence de l’église catholique en rappelant entre<br />
autres la naissance de nombreux ordres mendiants, entre les V e et<br />
XIII e siècles, l’esprit de donation propre et relatif aux structures<br />
sociales et politiques du monde médiéval.<br />
D’autre part, elle fait remarquer aussi qu’au XIII e siècle le pape est<br />
devenu un monarque au même titre que les princes à la tête des<br />
différents royaumes émergents et que par conséquent, il est régi par<br />
les mêmes principes, « les mêmes codes de comportement et<br />
correspondant à un grand marché de consommation », en somme, que<br />
la cour pontificale « déploie une faste digne des plus grandes cours<br />
souveraines. » 1<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
2
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
Si à la fois les papes de Rome et d’Avignon avaient des dépenses<br />
considérées faramineuses, on ne peut que se demander, et avec<br />
pertinence, s’ils avaient soi de l’argent, des possessions matériels ou<br />
encore, une autorité ou un pouvoir de dépenser.<br />
Il demeure donc impératif de bien nuancer la <strong>riche</strong>sse de l’Église, de se<br />
demander s’il est possible d’observer, au cours de la longue histoire de<br />
l’Église catholique, à la fois certaines périodes de <strong>riche</strong>sse comme<br />
certaines périodes d’appauvrissement, quelles soient matérielles ou<br />
spirituelles. Il est aussi nécessaire, selon les conseils forts éclairant de<br />
Jacques Heers, lorsqu’il est question d’interroger le Moyen âge, de ne<br />
<strong>pas</strong> adopter une approche trop linéaire, une vision absolutiste.<br />
« L’erreur serait de conclure trop vite, d’adopter les idées maintenant<br />
acquises et de refuser l’image très diverse, contrastée, pleine<br />
d’oppositions et d’anomalies souvent inexplicables à première vue. 2<br />
(…) L’emprise de la religion sur la vie économique et sociale, précise<br />
l’historien, varie elle-même beaucoup.» 3<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
3
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
Il nous apparaît donc essentiel dans un premier temps de bien définir<br />
le concept de pauvreté au Moyen âge. Jusqu’au XIII e siècle, il est<br />
généralement admis de considérer la pauvreté, en terme de faiblesse.<br />
Autant que le prince est associé à la <strong>riche</strong>sse, le pauvre, en revanche,<br />
c’est le malade, le faible, l’handicapé. Selon Jacques Le Goff, la<br />
pauvreté<br />
« ne se définit <strong>pas</strong> par rapport à l’argent. Car l’argent n’est <strong>pas</strong> une<br />
valeur au Moyen Age et l’économie est très peu monétarisée. Le<br />
pauvre c’est celui qui est nu, en haillons. Il existe un corps de pauvre<br />
marqué par les maladies, voûté, édenté, la tête basse, les cheveux et<br />
la barbe hirsutes, la peau tannée par le soleil. » 4<br />
De plus, précise-t-il, « Chaque catégorie de population, dans cette<br />
société hiérarchisée, possède une couche inférieure de moins puissants<br />
appelée « pauvres » 5 . Il y a donc des pauvres dans tous les ordres<br />
médiévaux, qu’il en soit chez le paysan ou chez le prince, le pauvre<br />
c’est celui qui ne peut se défendre. Même s’il n’y a aucun document<br />
d’ensemble sur lesquels s’appuyer concrètement et qu’il est impossible<br />
de définir un seuil de pauvreté pour toute l’histoire du Moyen âge, on<br />
remarque au XI e siècle, toujours selon le médiéviste français, une<br />
augmentation substantielle des pauvres, à tout le moins, spécifie-t-il,<br />
on les voit d’avantage.<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
4
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
Au XIII e siècle, s’opérera, avec l’essor économique et le<br />
développement de l’état, un réaménagement du concept de pauvreté.<br />
En effet, la mise en place du salariat, notamment sur les grands<br />
chantiers de construction, introduira une nouvelle forme de pauvreté,<br />
liée cette fois au chômage. Le pauvre, c’est aussi celui qui ne peut<br />
payer de taxes, « nihil habentes », celui qui n’a rien, le rien, signifiant<br />
« rien qui puisse avoir de valeur ». Or, dès le XIV e siècle, recense Le<br />
Goff, la moitié des foyers de Toulouse sont insolvables alors qu’à<br />
Périgueux (en Dordogne), en 1431, la statistique grimpe à 60%. Et ces<br />
chiffres ne tiennent <strong>pas</strong> compte des vagabonds et des mendiants. 6<br />
À partir de cette prémisse, où la pauvreté est associée à la faiblesse<br />
on se doit, a contrario, de considérer la <strong>riche</strong>sse comme étant<br />
nécessairement associée à la puissance. Ainsi, peut-on vraiment<br />
s’étonner que l’Église fût <strong>riche</strong>? Seule institution lettrée, organisée et<br />
grande propriétaire terrien à la chute de Rome, elle mettra à profit ses<br />
atouts dans l’alliance avec la couronne Mérovingienne dès le VI e siècle<br />
et par la suite, dans la sacralisation du pouvoir carolingien au VIII e<br />
siècle, imposant ainsi un ordre systématisé par l’expression théorie<br />
des deux glaives. La <strong>riche</strong>sse de l’Église se concrétise alors par son<br />
alliance avec le pouvoir séculier. Or, au XIe siècle, les objectifs du<br />
prince sont clairs : établir son autorité sur le territoire européen et<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
5
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
convertir les païens. Dorénavant, le pouvoir civil semble indissociable<br />
du pouvoir spirituel.<br />
En effet, selon Florian Mazel, durant les X e et XI e siècles, tenter d’isoler<br />
les phénomènes « religieux » des phénomènes politiques, sociaux et<br />
économiques demeure un non sens. De cette alliance, précise-t-il,<br />
l’Église « ressort renforcée et plus structurée de la rénovation<br />
carolingienne. » 7 L’essor du monachisme, qui s’inscrit dans la foulée de<br />
la mise en place de la réforme grégorienne, qu’il caractérisera par la<br />
restauration d’anciens établissements abandonnées ou détruits lors<br />
des raids à la fois scandinaves et sarrasins, par la fondation de<br />
nouveaux établissements, dont le prestigieux monastère de Cluny en<br />
910, ainsi que par l’adoption de la vie monastique par d’anciennes<br />
communautés de chanoines, permettront à l’église catholique de<br />
connaître un prestige de plus en plus évident, et ce, même si certains<br />
monastères montreront « plus de réserve à l’égard des évêques » et<br />
en arriveront même « à revendiquer une véritable indépendance<br />
juridictionnelle, sans hésiter pour l’obtenir à recourir a l’appui de la<br />
papauté romaine, faible, lointaine mais prestigieuse. » 8 À cette<br />
souveraineté judiciaire, certains domaines et monastères parviendront<br />
à ajouter un statut d’immunité à la fois militaire et fiscal vis-à-vis du<br />
pouvoir civil. 9<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
6
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
Toutefois, avant de concrétiser son pouvoir autour de la théorie des<br />
deux glaives, de prendre sa place comme facteur essentiel à un certain<br />
maintien de l’ordre de la société occidentale tout au long du Moyen<br />
âge, l’Église connaîtra en effet des moments de pauvreté, autant<br />
matériels que spirituels.<br />
Selon Meuleau et Petri, l’Église semble ne <strong>pas</strong> être en mesure<br />
d’assurer la direction morale de la chrétienté. La période caractérisée<br />
de « pornocratie pontificale », fixée généralement par l’historiographie<br />
entre 904 et 963, entraînera des dérapages à la fois politiques et<br />
moraux. « Les intrigues menées par quelques familles de la grande<br />
noblesse romaine conduisent quelques fois à placer sur le siège<br />
épiscopal des laïcs incompétents.» 10<br />
A cet affaiblissement de la direction de l’Église catholique, s’ajoute une<br />
période de grandes invasions, notamment des sarrasins (VII e ), des<br />
magyars (X e ) et des vikings (X- XI e ). Souvent isolés dans les<br />
campagnes ou à la merci des abus d’un prince, les monastères vivent<br />
dans des conditions de pauvreté extrême, à la fois matérielle et<br />
intellectuelle. Le manque criant d’instruction chez les membres des<br />
clergés séculiers et réguliers entraîne en Europe un état général de<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
7
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
superstition. « La sorcellerie se répand en particulier, dans les pays<br />
germaniques, où une évangélisation récente n’a <strong>pas</strong> eu encore le<br />
temps d’effacer tous les souvenirs du paganisme. » 11 Politiquement,<br />
moralement et matériellement, l’Église dépendra des seigneurs laïques<br />
et n’aura <strong>pas</strong> d’autre choix que de se placer dans un rapport de<br />
vassalité.<br />
Bon gré, mal gré, les ecclésiastiques doivent accepter de<br />
s’insérer dans la hiérarchie vassalique, tandis que les terres de<br />
l’Église deviennent des fiefs. Ainsi, prélats, curés ou abbés sont<br />
les vassaux d’un puissant et les seigneurs d’une terre et de ses<br />
habitants. Astreints aux devoirs vassaliques, ils disposent à leur<br />
tour des pouvoirs que confèrent la priorité terrienne et l’exercice<br />
local du ban. 12<br />
La florissante période du monachisme, qui s’amorcera en parallèle à<br />
cette situation d’appauvrissement général dès le Xe siècle, deviendra<br />
aussi, selon Erlande-Brandenberg, le théâtre de nombreux conflits qui<br />
s’engageront avec le clergé séculier, conflits que le pape devra régler,<br />
et pour lesquels il le fera fréquemment dans l’intérêt des ordres.<br />
Habituellement, les contentieux entre les évêques et les monastères se<br />
situent autour de la question des donations. En effet, inquiet pour<br />
leurs saluts, certains laïcs « préfèrent se dessaisir au profit de<br />
monastères, plutôt que de clercs soupçonnés de simonie ». Ainsi, à<br />
partir de 1050, précise Denyse Richer, ces donations-restitutions se<br />
multiplient.» 13 En fait, la pratique devient tellement courante au XI e<br />
que l’on peut aisément parler d’un « véritable système social du<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
8
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
don. » 14 Ce mouvement de dotations, ajoute Laure Verdon, « concerne<br />
tous les ordres religieux et représente l’une des raisons de la<br />
disparition progressive des alleux paysans » 15 , soit des terres libres de<br />
redevances seigneuriales.<br />
Au milieu du XII e siècle, soutient toujours Denyse Richer, « Plus de<br />
quatre cents actes de donations d’églises et\ou de dîmes,<br />
accompagnées éventuellement de droits diverses, se répartissent sur<br />
deux siècles et demi. (…) Dans le vieux pays clusien, l’abbaye et ses<br />
prieurés ont reçu plus de quatre cents églises dans leur intégrité et des<br />
parts sur une soixantaine, le plus grand nombre venant à l’abbaye. » 16<br />
En fait, la plupart des seigneurs possèdent une église et celle-ci,<br />
« peut être, comme n’importe quel autre bien, léguée, vendue, donnée<br />
en dot ou en fief. » 17 Cluny à elle seule, en possède deux cents<br />
soixante quinze vers 1109. 18<br />
Ainsi, non seulement on retrouve une forte augmentation de la<br />
pratique, mais surtout, un changement dans la provenance et la<br />
nature des dons.<br />
Durant la première moitié du XII e siècle, où 51% des donations<br />
viennent du clergé, mais avec un nombre d’actes réduit, les laïcs<br />
représentent la majorité des donations, de 78% à 83%. (…) La part<br />
du clergé est particulièrement faible sous Hugues: 19 16,5%, ce qui<br />
ce conçoit, nous sommes au cœur de la réforme grégorienne. 20<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
9
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
De plus en plus, et dans le même esprit, les dons proviennent de<br />
personnages puissants et influents. Notamment à Cluny, du comte de<br />
Mâcon (Sud-Ouest de la Bourgogne): « Moi, Guillaume 21 , comte et duc<br />
par le don de Dieu… Comme je désir pourvoir à mon salut pendant<br />
qu’il en est temps. » 22 Les Ducs d’Aquitaine et de Bourgogne<br />
pencheront aussi en faveur de Cluny. 23<br />
De fait, il ne faut certes <strong>pas</strong> sous estimer l’importance de l’influence de<br />
la piété dans l’histoire du Moyen âge. Selon Jacques Le Goff,<br />
« l’emprise de l’Église sur les esprits et la peur de l’Enfer au XIII e<br />
siècle ont dû amener d’assez nombreux cas de restitutions ». 24 Cette<br />
emprise ne se manifeste <strong>pas</strong> uniquement chez les princes mais aussi<br />
chez le bourgeois, le marchand, le banquier et l’homme d’affaires.<br />
Heers explique à cet effet que<br />
le marchand certes a parfois mauvaise conscience. Il s’emploie à<br />
camoufler ses opérations de prêts et de profits illicites. À sa<br />
mort, vers le milieu du XV e siècle, encore, il fait de larges dons<br />
aux institutions charitables, églises et couvents, pour racheter ce<br />
qu’il considère de mauvaises actions… et priver ainsi ses héritiers<br />
de l’argent mal gagné. 25<br />
Aux yeux de l’Église, le marchand demeure persona non grata et le<br />
message qu’elle diffuse relativement à ses diverses activités est<br />
catégorique ; « Interdiction de tout trafic de l’argent et de toute forme<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
10
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
d’intérêt; l’argent ne fait <strong>pas</strong> d’argent ». 26 Toutefois, il semble qu’avec<br />
le temps et au gré des changements économiques, le Saint-Siège<br />
tendra à nuancer un tant soit peu son discours. « L’homme d’affaires<br />
est utile à la société, soutiendra-t-il, il apporte dans la ville travail et<br />
bien-être. » 27 De plus, certains ordres monastiques chercheront à<br />
justifier certaines pratiques du monde des affaires en proposant,<br />
notamment, la réhabilitation idéologique du marchand. L’Église<br />
catholique reconnaîtra même que le prêt d’argent comprend une part<br />
de risque, et que par conséquent, il est tout à fait légitime pour le<br />
marchand d’exiger une certaine compensation. « Il faut peut être voir<br />
dans cette tolérance, explique Jacques Heers, la reconnaissance tacite<br />
de l’utilité du prêt d’affaires, à une époque où les transactions<br />
internationales prennent une telle ampleur. » 28<br />
L’aménagement du concept d’usure sera sans doute aussi motivée par<br />
le rôle que prendra l’Église, que ce soit le clergé séculier ou régulier,<br />
dans la nouvelle économie émergente. Alors qu’au XIII e siècle, à la fois<br />
le volume des échanges économiques et la trop grande activité de<br />
prêts entraînent de nombreuses faillites bancaires, il semble que<br />
« seules fonctionnaient bien les relations financières avec l’Italie, et en<br />
particulier le financement par la papauté d’Avignon de ses entreprises<br />
italiennes. » 29<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
11
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
A une échelle plus petite, l’activité du prêt se répandra aussi dans les<br />
monastères du nord de l’Europe et en Italie. La mise en place du Mont-<br />
de-piété, dès 1462, « institution créée en vue d’assurer des prêts à<br />
court terme aux classes laborieuses des villes moyennant la garantie<br />
d’un gage et le paiement d’un petit intérêt », permettra le maintien de<br />
prêts gratuits ou avec un taux d’intérêt n’excédant <strong>pas</strong> les 5%. 30 À cet<br />
effet, les franciscains, selon une étude de Giacomo Todeschini,<br />
seraient à l’origine de l’élaboration embryonnaire de premières<br />
théories économiques qui se concrétiseront plus tard dans des<br />
« théories capitalistes orientées vers le bien être collectif, le bon usage<br />
de la <strong>riche</strong>sse », dans un partage plus équitable des ressources. 31<br />
Au système de donation et de prêts donc, il faut ajouter d’autres<br />
formes de revenus dont jouissent les monastères. Il faut mentionner<br />
tout d’abord, comme pour le clergé séculier, la dîme qui prend la<br />
forme d’un paiement en nature. L’apport des <strong>riche</strong>sses, notamment,<br />
de l’abbaye de Cluny, à fait l’objet de l’étude de Denise Richer. Selon<br />
ses sources, « les dîmes représentent de 26% à 80% des grains reçus<br />
par l’abbaye. » 32 Autour de 1135-1137 poursuit-elle, « Pierre le<br />
Vénérable estime que le revenu des dîmes représente le dixième du<br />
numéraire de Cluny. » 33<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
12
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
À ces revenus, s’ajoutent aussi notamment les oblations qui<br />
représentent un apport pécuniaire important puisqu’ils peuvent<br />
apparaître sous la forme d’argent ou de matériel. À ce type<br />
d’offrande, ajoutons encore les droits de sépultures qui dit-on, « sont<br />
sans doute le plus lucratif.» 34 Dans le cas spécifique de Cluny, l’abbaye<br />
devient dès 1024 le refuge mortuaire des excommuniés.<br />
Toujours à Cluny, précise Mazel, « Certains dons se voient même<br />
attribués une certaine valeur d’offrande ». Le bien terrestre est ainsi<br />
appelé à se transformer symboliquement en bien céleste. 35<br />
Or, malgré son appui aux divers ordres monastiques, le Saint-Siège<br />
devra réagir au nom du clergé séculier. Au Concile de Rouen, en 1128,<br />
le pape interdira notamment « la détention ou la concession par les<br />
laïcs aux abbés et aux moines, des églises et des dîmes; c’est à<br />
l’évêque qu’il faut restituer, et a lui qu’il appartient d’instituer<br />
éventuellement aux moines. » 36 Latran IV (1215) réitérera la position<br />
du Saint-Siège en reprenant sensiblement les mêmes injonctions : « Il<br />
est interdit à quiconque de recevoir des églises régulières ou des<br />
dîmes de mains laïques sans le consentement des évêques. » 37 Dans la<br />
bulle Regula bullata datée du 29 novembre 1223, le pape Honorius III<br />
« interdira « aux frères de recevoir de l’argent, qu’il désigne par le<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
13
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
terme pecuniam aut danario (…) ni directement ni indirectement par<br />
l’intermédiaire d’une personne. » 38 Cependant, les monastères<br />
arriveront semble-t-il à détourner, du moins, sur le plan de la<br />
rhétorique, les directives du Saint Siège. Constitué généralement par<br />
un frère, souvent un franciscain, l’entité responsable de la gestion des<br />
avoirs sera organisée autour d’institutions issus des autorités urbaines<br />
qui « collectaient le capital initial par quêtes, dons, legs, etc., et<br />
désignaient des dirigeants et ses règles de fonctionnement. » 39<br />
Ainsi, paradoxalement aux vœux de pauvreté, les ordres monastiques<br />
se retrouvent à la tête de fortunes et de ressources forts enviables.<br />
Force est de reconnaître ici que les vœux de pauvreté ne sont <strong>pas</strong><br />
nécessairement garant d’une pauvreté matérielle. Le débat, vif au<br />
Moyen Âge, ne fait toujours <strong>pas</strong> l’unanimité chez les historiens et<br />
divers observateurs actuels.<br />
Ces mêmes vœux de pauvreté semblent cependant prescrits par<br />
l’Église, à tout le moins, c’est elle qui donne l’impression d’en fixer les<br />
limites. Les ordres qui verront le jour spécifiquement entre les XI e et<br />
XIII e siècles, prôneront de façon générale un idéal reposant sur le<br />
retour à la vie monastique, largement inspiré par la règle des<br />
bénédictins, ainsi qu’un refus du système seigneurial. On est à même<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
14
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
de se questionner à cet effet, sur les raisons de cette réforme. En<br />
apparence, à tout le moins, si l’on ressent l’appel de retourner au<br />
besoin de « transmettre », comme le proposent notamment les frères<br />
mendiants, « le message de l’évangile en fondant leur crédibilité sur<br />
l’exemple » 40 , ou encore, comme le suggèrent les dominicains, les<br />
franciscains et les carmes, de s’installer dans les villes et dans les<br />
quartiers défavorisés pour concentrer une intervention « uniquement<br />
autour des fidèles,» 41 c’est que l’on peu sans doute croire que l’Église,<br />
et de façon générale, en est venue à dévier de sa trajectoire initiale,<br />
qu’elle n’a jamais véritablement représentée l’idéal chrétien ou enfin,<br />
qu’elle n’a jamais été en mesure de fournir ce niveau de service.<br />
Cependant, les ordres qui semblent favoriser une pauvreté ascétique<br />
extrême seront de facto condamnés par le Saint-Siège. Dès 1280, les<br />
spirituels, aile radicale d’ascétisme des franciscains, dénonçant<br />
« l’enrichissement des prélats » et allant même jusqu'à comparer<br />
l’Église « à une nouvelle Babylone. » 42 Ils seront rapidement<br />
pourchassés par l’Inquisition, tout comme d’autres mouvements jugés<br />
radicaux tels les vaudois et les flagellants. 43<br />
Ainsi, même s’il demeure difficile de vraiment évaluer avec certitude la<br />
<strong>riche</strong>sse de l’Église, certains signes semblent par ailleurs en mesurer la<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
15
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
portée. Selon Patrick Henriet, l’Église du XII e siècle, « est en <strong>pas</strong>se de<br />
devenir un corps gigantesque, de sorte que ses moyens administratifs<br />
augmentent en conséquence. » 44 L’historien soutient qu’au XIII e siècle,<br />
« et pour la première fois depuis l’époque carolingienne, les revenues<br />
dits extra-territoriaux, c’est-à-dire sans rapport avec les états<br />
pontificaux, deviennent les plus importants. » 45 Meuleau et Petri<br />
ajoutent, sans toutefois appuyer leurs dires sur des sources, que le<br />
Saint-Siège est notamment le propriétaire sur les Îles britanniques,<br />
d’un important cheptel de Moutons et fait des affaires forts lucratives<br />
avec la bourgeoisie montante basée à Londres. 46 Il ne fait aussi aucun<br />
doute pour Isabelle Heullant-Donat : la puissance considérable de<br />
l’Église est liée au développement et à l’essor de l’Europe ainsi qu’au<br />
développement de réformes religieuses. 47<br />
De plus, la critique abonde des monastères par rapport au Saint-<br />
Siège. Le chanoine de Tolède, notamment, à la fin du XIe siècle,<br />
parodiait le voyage de son archevêque, « muni des reliques d’Albin et<br />
de Ruffin (comprenons argent et or) destinées au pape. » L’œuvre,<br />
selon Patrick Henriet « tournait au ridicule la curie romaine. » 48<br />
D’autres critiques, plus substantielles, dont celle de Bernard de<br />
Clairvaux en 1142, condamne l’attitude des prélats qui « au lieu de<br />
thésauriser pour satisfaire leur goût du luxe, (…) doivent se contenter<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
16
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
du strict nécessaire pour eux-mêmes et investir les surplus pour<br />
secourir les indigents. » 49<br />
D’autre part, et ce malgré la tourmente au cœur d’une situation où elle<br />
semble souffrir d’une certaine perte de prestige, on peut remarquer en<br />
revanche, une volonté ferme de l’Église, d’asservir le pouvoir temporel<br />
au pouvoir spirituel. Celle-ci se manifestera notamment dans les<br />
premières décrétales, Dictatus papae (1075) et Ecclesiae de Libertas<br />
(1079) 50 du pontificat de Grégoire VII ainsi que lors des fréquents<br />
conflits entre le pape et les divers souverains européens, conflits qui<br />
se solderont souvent par une victoire du clergé et qui tendent à<br />
démontrer une église qui se croit à tout le moins en position de force.<br />
Commencera à se concrétiser, à cet effet, une représentation de la<br />
société médiévale par un système d’ordres dans lequel l’Église<br />
occupera le sommet du pouvoir. 51<br />
Ainsi, dans sa volonté d’exercer un pouvoir absolu sur le pouvoir<br />
temporel, aux dépenses substantielles et faramineuses dans la<br />
construction de palais épiscopaux et de monuments clamants à la<br />
grandeur et la puissance du berger de dieu, ajoutons aussi pour le<br />
XIII e siècle, un développement du goût du luxe. Selon Le Goff, parmi<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
17
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
tous les grands adeptes du luxe, c’est à la papauté qu’il faut donner la<br />
palme des institutions les plus dépensières en Occident. 52<br />
Ainsi, s’il faut être sceptique par rapport à l’opulence de l’Église au<br />
XIII e siècle, c’est que sans doute cette <strong>riche</strong>sse ne cesse de se diluer<br />
dans le gouffre incessant que constitue l’Inquisition. Progressivement,<br />
la lutte contre l’hérésie sera remplacée, au chapitre des dépenses du<br />
Saint-Siège, pour les XIV e et XV e siècles, par la construction et la<br />
guerre. En effet, l’érection d’un palais somptueux à Avignon, digne des<br />
grands princes européens, ainsi que l’ensemble des activités,<br />
commandent un accroissement substantiel des dépenses. « Très<br />
rapidement, la cour pontificale comporte quatre à cinq cents personnes<br />
de tout rang, cent de plus qu’à Rome au temps du dernier pape<br />
Boniface VIII. » 53 Selon Bernard de Guillemain, qui a étudié<br />
notamment les comptes de la troisième année du pontificat de<br />
Clément V (1304-1314), le clergé dépense 120 000 florins, « dont<br />
30 000 pour son hôtel : gages, nourriture, cire, bois, foins,<br />
blanchissage, entretiens des chevaux et aumônes. » 54 Notons à cet<br />
effet, qu’au XIII e siècle notamment, les meilleures montures valent<br />
entre 30 et 50 livres, soit approximativement le revenu annuel d’une<br />
petite seigneurie. 55 Dans le même ordre d’idée et pour illustrer les<br />
proportions, le coût de l’équipement de base d’un chevalier (entendons<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
18
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
ici heaume, haubert et épée) au XII e siècle correspond au revenu<br />
annuel d’un domaine de 150 hectares. 56<br />
L’historien Jean Favier, En guise de thèse de doctorat, a étudié les<br />
finances de l’Église durant le schisme d’occident de la fin du XIV e et du<br />
début du XV e siècle, et apporte d’importantes mises au point quant<br />
aux revenus, aux dépenses ainsi qu’à la gestion des institutions<br />
romaine et avignonnaise. 57 Tout d’abord, Favier spécifie d’entrée de<br />
jeu, l’état des archives d’un côté à Avignon, structurées et organisées<br />
et de l’autre à Rome, presque totalement inexistantes. Dans les deux<br />
cas, quant à la gestion des actifs et des <strong>pas</strong>sifs, il conclue qu’il leur est<br />
impossible, non par mauvaise volonté mais par incompétence, de<br />
connaître le montant des revenus annuels.<br />
(À Avignon) on notera que le pape et son camérier étaient dans<br />
l’incapacité de connaître, même de façon très approximative, le<br />
montant des revenus annuels, sur lesquels ils pouvaient<br />
compter; pour imposer, comme pour assigner, la Chambre<br />
apostolique allait à l’aveuglette. 58<br />
Si d’autre part, les dépenses d’Avignon était moins élevées que celle<br />
de Rome, il semble que, en revanche, les revenus ne le soient <strong>pas</strong><br />
forcément aussi. Le pape avignonnais disposait entre autres, « d’un<br />
petit territoire, le comtat Venaissin, alors que le pape romain était<br />
suzerain du royaume de Naples », exerçant une autorité sur les états<br />
pontificaux, de l’Italie centrale, de la Romagne jusqu’en Campanie. 59<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
19
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
D’autres part, Favier estime, selon Perrin, qu’à l’époque d’Innocent VI<br />
(1352-1362), la papauté disposait d’un revenu total de 200 000 florins<br />
et que celui-ci augmentera de façon substantiel sous le pontificat de<br />
Grégoire XI à 500 000 florins. L’historien enfin conclue que<br />
« l’exploitation à outrance de la fiscalité a permis à la papauté<br />
avignonnaise de survivre » et que c’est cette même fiscalité qui<br />
occasionnera éventuellement sa perte. 60<br />
Malgré tout, la papauté à Avignon bénéficie d’un accroissement<br />
irrégulier mais qui au total suggère une forte progression des revenus<br />
de sa fiscalité : « 228 000 florins par an sous Jean XIII (1316-1334),<br />
166 000 sous Benoit XII (1334-1342), 188 500 sous Clément VI<br />
(1342-1352), 253 600 avec Innocent VI (1352-1362), 260 000 avec<br />
Urbain V (1362-1370) et enfin, un grand bond en avant avec Grégoire<br />
XI (1370-1378), 481 000 florins. » 61<br />
Ainsi, fort est de constater que durant tous les siècles que constituent<br />
le Moyen âge, l’Église occupe une position la plupart du temps plutôt<br />
enviable. À l’époque où la <strong>riche</strong>sse est caractérisée dans la force et la<br />
puissance, l’Église garde une place aux premières loges. Concrétisant<br />
tout d’abord son autorité dès le VIII e siècle avec le double sacre de<br />
Pépin le Bref et par la suite, celui de son fils Charlemagne, elle<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
20
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
assurera son rayonnement avec les réformes Carolingienne (IX e ) et<br />
Grégorienne (XI e ) dont la dernière correspond à l’essor des ordres<br />
monastiques. Même si cette histoire est ponctuée de périodes creuses<br />
ou selon certains, de reculs relatifs, l’Église catholique connaîtra en<br />
bout de ligne un maintien de sa <strong>riche</strong>sse.<br />
De plus, même s’il est difficile, pour ne <strong>pas</strong> dire à toute fin pratique<br />
impossible, d’appuyer l’étude des finances pontificales et de l’Église en<br />
générale sur un ensemble de documents, de chiffres et de calculs<br />
comptables, il est toutefois possible de relever certains signes forts<br />
concluants. Tout d’abord sur le plan local, rappelons les revenus assez<br />
substantiels dont nous avons fait mentions, ensuite, dans un ordre<br />
plus général, avec le début des croisades, l’émergence des banques et<br />
l’augmentation importante du volume des échanges, l’Église restera au<br />
centre des changements économiques, annonçant de façon<br />
embryonnaire la société d’orientation capitaliste actuelle. De<br />
prétendre du manque de ressources générales de l’Église, et d’en tirer<br />
conclusion pour caractériser son histoire durant le Moyen Âge,<br />
correspond à évacuer en quelque sorte le rôle de promoteur que<br />
jouera l’Église dans la mise en place du monde occidental politique et<br />
économique émergent.<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
21
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
1<br />
Verdon, Laure, « L’Église était <strong>riche</strong> » in; Le Moyen Âge, idées reçues, Éditions Cavalier bleu,<br />
Paris, 2003, p. 79.<br />
2<br />
Heers, Jacques, L’Occident aux XIVe et XVe siècles : Aspects économiques et sociaux, Clio.<br />
PUF, Paris, 1970, p. 350.<br />
3<br />
Ibid, p. 351.<br />
4 o<br />
Entrevue avec Jacques Le Goff, « Une forme médiévale de luttes de classes », L’Histoire, N<br />
349, Janvier 2010, p.61.<br />
5<br />
Idem.<br />
6<br />
Idem.<br />
7<br />
Mazel, Florian, Féodalités, 888-1180, Col. Histoire de France sous la direction de Joël<br />
Cornette, Éditions Belin, Paris, 2010, p. 99.<br />
8<br />
Ibid, p. 108.<br />
9<br />
Ibid, p. 268.<br />
10<br />
« Pornocratie pontificale », http://fr.wikipedia.org/wiki/Pornocratie#cite_note-0, consulté le<br />
20 avril 2011.<br />
11<br />
Meuleau, M. et Luce Petri, Le monde et son histoire : Le monde antique et début au au<br />
Moyen âge : vers 3000 ans av. J.C au XIIe siècle après J.C., Bouquins, Robert Laffont, 1971,<br />
p. 788.<br />
12<br />
Meuleau, M. et Luce Petri, op. cit., p. 783.<br />
13<br />
Richer, Denyse, L’Ordre de Cluny à la fin du Moyen-âge : le vieux pays clusien, XIIe-XVe<br />
siècles, C.E.R.C.O.R, Publications de l’Université de Saint-Étienne, Version revue et corrigée<br />
d’une thèse de doctorat, janvier 1991, p. 165. in : googlebook.com, consulté le 7 avril 2011.<br />
14<br />
Mazel, Florian, op.cit., p.109.<br />
15<br />
Verdon, Laure, op. cit., p. 75.<br />
16<br />
Les proportions souvent indéterminées, cela prélude à des donations futures. Note de<br />
l’auteur dans le texte. In : Riche, Denyse, Op.cit., p. 166. in : googlebook.com, consulté le 7<br />
avril 2011.<br />
17<br />
Meuleau, M. et Luce Petri, Op. cit., p. 784.<br />
18<br />
Mazel, Florian, op. cit., p. 267.<br />
19<br />
Hugues de Cluny, 1024-1109, (saint-Hugues) in :<br />
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hugues_de_Cluny, consulté le 20 avril 2011.<br />
20<br />
Riche, Denyse, Op. cit., p. 167. in : googlebook.com, consulté le 7 avril 2011.<br />
21<br />
Guillaume Ier d’Aquitaine dit le Pieux (886-918) Fils de Bernard Plantevelue (mort en 886),<br />
il est Comte d’auvergne et Duc d’Aquitaine; Guillaume II d’Aquitaine (918-926) neveu du<br />
précédent, il est aussi comte d’Auvergne et Duc d’Aquitaine in : liste des Comtes de Mâcon,<br />
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_comtes_de_M%C3%A2con, consulté le 20 avril 2011.<br />
22<br />
Traduction de R. La Fouche, le film de l’histoire médiévale, ed. Arthaud, in Meuleau, M. et<br />
Luce Petri, op. cit., p. 790.<br />
23<br />
Riche, Denyse, Op. cit., p. 166. in : googlebook.com, consulté le 7 avril 2011.<br />
24<br />
Le Goff, Jacques, Le Moyen âge et l’argent, op. cit, p.105.<br />
25<br />
Heers, Jacques, op. cit., p. 353.<br />
26<br />
Ibid, p. 351.<br />
27<br />
Ibid.<br />
28<br />
Ibid, 352.<br />
29<br />
Le Goff, Jacques, Le moyen âge et l’argent, op. cit. p. 174.<br />
30<br />
Rando, Daniel, « Mont-de-piété », dans A Vanchez (dir.) Dictionnaire encyclopédique du<br />
Moyen Age, Paris, Le Cerf, 1997, in Le Goff, Le Moyen Âge et l’argent, op. cit. p. 202-203.<br />
31<br />
Todeschini, Giacomo, I Mecanti e il tempio. La sociétà crtiana e il circolo vituoso della<br />
<strong>riche</strong>zzia fra medioevo ed età moderno, Bologne, 2002. In : Le Goff, Jacques, Ibid, p. 202.<br />
32<br />
Riche, Denyse, op. cit., p. 175-176, consulté le 7 avril 2011.<br />
33<br />
Lettre de Pierre Le Vénérable, E.P. 3, p. 108 in : Pacault, M. Recherche sur les paroissiaux,<br />
p. 39 cité par Riche, Denyse, op. cit., p. 175, consulté le 7 avril 2011.<br />
34<br />
Riche, Denyse, op. cit., p. 176.<br />
35 Mazel, Florian, Op. cit., p. 114.<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
22
L’Église n’était <strong>pas</strong> <strong>riche</strong>? Michel Harvey<br />
36<br />
Devailly, G. Le clergé régulier et le ministère paroissial, aspect de la vie conventuelle. Cité<br />
par : Riche, Denyse, op. cit., p. 166. in : googlebook.com, consulté le 7 avril 2011.<br />
37<br />
Foreville, R. Latran I, II, III et Latran IV, p. 71, cité par Riche, Denyse, op. cit.<br />
38<br />
Le Goff, Jacques, Le Moyen âge et l’argent, op. cit., p. 200.<br />
39<br />
Ibid, p. 203<br />
40<br />
Verdon, Laure, op. cit. p.77.<br />
41<br />
Erlande-Brandenberg, Alain, « Église », Encyclopaedia Universalis, p.228.<br />
42<br />
Heullant-Donat, Isabelle, « L’Église est-elle trop <strong>riche</strong>? » in : Entrevue avec J. Le Goff,<br />
« Une forme médiévale de lutte de classe », L’Histoire, N0 349, Janvier 2010, p. 63.<br />
43<br />
Consultez a cet effet, les bulles papales suivantes : Sancta romana (1317) et Gloriasam<br />
ecclesiam (janvier 1318) du pape Jean XXII in : « Décrétales des papes »<br />
http://pages.videotron.com/historia/<br />
44<br />
Henriet, Patrick, « le contrôle du monde chrétien » in : Yves-Marie Hilaire (dir.) Histoire de<br />
la papauté, 2000 ans de mission et de tribulations, Point Seuil, Paris, 2003, p. 198.<br />
45<br />
Ibid, p. 218.<br />
46<br />
Petri, Luce et Marc Venard (col.), Le monde et son histoire : fin du Moyen âge au monde<br />
moderne; du XIII e au XVII e siècle, Bouquin, Éd. Robert Laffont, Paris, p. 47.<br />
47<br />
Heullant-Donat, Isabelle, op. cit. p. 63.<br />
48<br />
Tractatus Garsiae Toletani canonici de Albino et Rufino, MGH, LL II, P.425-435; cf. M.R.<br />
Lidia de Malkiel, « La Garsineida de Garcia de Toledo », in Nueva revista de fiologia hispanica<br />
7, 1953, pp.246-158. In: Henriet, Patrick, op. cit. p. 198.<br />
49<br />
Heullant-Donat, Isabelle, op. cit., p. 63<br />
50<br />
Le Taureau papal fait état de la notion d'émancipation de l'autorité ecclésiastique par<br />
rapport au pouvoir temporel, qui guide le mouvement de réforme entamé au XIème siècle.<br />
Cela veut dire en somme que l’Église doit vivre selon ses règles. Consultez<br />
http://fr.wikipedia.org/wiki/Libertas_ecclesiae, consulté le 2 janvier 2011 ainsi que décrétales<br />
des papes, http://pages.videotron.com/historia .<br />
51<br />
Notons le système des trois ordres développé par Heiric d’Auxerre repris par Odile de Cluny<br />
au XI e siècle. Encore plus ancien, celui de Adalbéron de Laon inspiré par Gérard de Cambrai,<br />
cité et présenté par Mazel, florent, op. cit., p. 126 et 127.<br />
52<br />
Le Goff, Jacques, Le Moyen âge et l’argent, op. cit., p. 185.<br />
53<br />
Ibid, p. 170.<br />
54<br />
Guillemain, Bernard, La Cour pontificale d’Avignon 1309-1409, Paris, 1962, cité par Le Goff,<br />
Jacques, Ibid.<br />
55<br />
Contamine, Pierre (dir.) Les chevaliers, Éd. Tallendier, Paris, 2006, p. 11.<br />
56<br />
Boucheron, Patrick, « Au service du seigneur », in Contamine, Pierre (dir.) Op. cit., p. 37.<br />
57<br />
Favier, Jean, Les finances pontificales à l’époque du grand schisme d’occident, 1378-1409,<br />
Bibliothèque des écoles françaises d’Athènes et de Rome, fascicule 211, Éd. E. de Boccard,<br />
Paris, 1966, 855 pages. Nous n’avons <strong>pas</strong> été en mesure de mettre la main sur une copie de<br />
cette œuvre magistrale, sans doute hors presse, mais l’avons investi par le biais de critiques<br />
et d’analyses publiées chez Pensée, http://www.persee.fr, consulté le 30 avril 2011.<br />
Notamment, Boussard, Jacques, dans Revue d’histoire de France, 1968, vol 54, n o 153, pp.<br />
347-351; Braunstein, Philippe, Annales Économies, Sociétés, Civilisations, 1968, vol. 23, n o 6,<br />
pp. 1358-1362; Perrin, Charles-Edmond, Journal des savants, 1969, n o 1, pp.42-54.<br />
58<br />
Perrin, Charles-Edmond, op. cit., p. 54.<br />
59 Ibid, p. 45-46.<br />
60 Ibid, p. 52-53.<br />
61 Le Goff, Jacques, Le Moyen âge et l’argent, op. cit, p.174.<br />
http://pages.videotron.com/historia/ ©<br />
23