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Océanographie de la côte de la Colombie-Britannique - Pêches et ...

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Chapitre 4. Courants secondaires<br />

Dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s régions côtières, les régimes<br />

d'écoulement sont dominés par les courants <strong>de</strong> marée.<br />

Néanmoins, il existe <strong>de</strong>s courants secondaires établis par<br />

un grand nombre <strong>de</strong> forces, conduisant à <strong>de</strong>s variantes<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion véritablement distinctes <strong>de</strong>s oscil<strong>la</strong>tions<br />

cycliques <strong>de</strong> <strong>la</strong> marée. La circu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> type estuarien<br />

mentionnée au chapitre 2, par exemple, est un régime<br />

d'écoulement secondaire maintenu par <strong>de</strong>s différences<br />

horizontales <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> salinité <strong>de</strong> l'eau<br />

pour lesquelles <strong>de</strong>s fluctuations visibles <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse se<br />

manifestent pendant <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> plusieurs semaines<br />

ou <strong>de</strong> plusieurs saisons. Les courants engendrés par le<br />

vent sont également secondaires <strong>et</strong> peuvent modifier<br />

leur vitesse <strong>et</strong> leur direction pendant quelques heures<br />

seulement.<br />

Bien qu'à tout moment, <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> courants<br />

secondaires puisse être complètement masquée par celle<br />

d'écoulements <strong>de</strong> marée plus puissants, leur influence<br />

peut être très prononcée sur <strong>de</strong> longues pério<strong>de</strong>s, <strong>et</strong> leur<br />

importance est considérable pour déterminer l'océanographie<br />

d'une région côtière donnée.<br />

Dérive due au vent<br />

L'eff<strong>et</strong> direct <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance du vent sur une<br />

surface d'eau quasi lisse ne se fait sentir que dans les<br />

quelques centimètres supérieurs. C<strong>et</strong>te mince couche se<br />

dép<strong>la</strong>ce ensuite vers l'aval du vent, à environ 3 % <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

vitesse <strong>de</strong> celui-ci. (Nous employons ici le mot lisse dans<br />

le sens aérodynamique du terme, car le vent se conforme<br />

aux irrégu<strong>la</strong>rités <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer <strong>et</strong> ne produit pas<br />

<strong>de</strong> zones <strong>de</strong> turbulence.) Pour un vent <strong>de</strong> 5 m/s, une<br />

mince « pelure » d'eau se dép<strong>la</strong>cerait à environ 15 cm / s<br />

(3 % <strong>de</strong> 5 m /s), mais il n'aurait aucun eff<strong>et</strong> sur un bateau<br />

qui aurait un tirant d'eau perceptible. La faible<br />

pénétration <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance du vent peut être observée<br />

facilement dans un étang ou une baie abritée où <strong>de</strong><br />

p<strong>et</strong>ites particules submergées, tel du pollen, dérivent<br />

juste sous <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> l'eau, entraînées par le vent,<br />

alors que <strong>de</strong>s particules en suspension 1 m ou plus sous<br />

<strong>la</strong> surface sont presque immobiles.<br />

L'aptitu<strong>de</strong> du vent à produire <strong>de</strong>s courants à <strong>de</strong>s<br />

profon<strong>de</strong>urs plus importantes est <strong>de</strong> beaucoup accrue<br />

s'il déverse <strong>de</strong> l'énergie dans <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gravité superficielles<br />

(vagues dues au vent). Les vagues accroissent efficacement<br />

<strong>la</strong> résistance du vent en augmentant l'agitation<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>et</strong> entravent l'écoulement lisse <strong>de</strong> l'air<br />

au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l'eau. Dans <strong>de</strong> telles conditions, environ<br />

40 % <strong>de</strong> l'énergie du vent se transforme en vagues, dont<br />

5 % <strong>de</strong>vient <strong>de</strong>s crêtes défer<strong>la</strong>ntes sous forme <strong>de</strong> moutons.<br />

L'accroissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance du vent <strong>de</strong> même<br />

que <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement transférée à l'eau par le<br />

moutonnement entraîne une dérive beaucoup plus<br />

profon<strong>de</strong>. Parce que <strong>la</strong> quantité d'énergie dans les<br />

vagues dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> durée <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse du vent <strong>de</strong><br />

même que <strong>de</strong> sa course (<strong>la</strong> longueur illimitée <strong>de</strong> <strong>la</strong> sur-<br />

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face <strong>de</strong> l'eau sur <strong>la</strong>quelle souffle le vent), <strong>la</strong> vitesse <strong>et</strong><br />

l'étendue du courant <strong>de</strong> vent dépen<strong>de</strong>nt également <strong>de</strong><br />

ces facteurs. C'est donc l'état <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer, plutôt que<br />

simplement le vent, qui détermine <strong>la</strong> vitesse <strong>et</strong> <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur<br />

<strong>de</strong> pénétration <strong>de</strong> ces courants.<br />

La pluie, en particulier lorsqu'elle est forte, associée<br />

à <strong>de</strong>s vents <strong>de</strong> tempête, peut augmenter encore<br />

l'aptitu<strong>de</strong> du vent à créer <strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> surface. Ce<strong>la</strong><br />

peut se faire <strong>de</strong> nombreuses façons. Premièrement, les<br />

gouttes <strong>de</strong> pluie qui tombent accumulent une quantité<br />

<strong>de</strong> mouvement dans le p<strong>la</strong>n horizontal parce qu'elles<br />

sont portées par le vent à une fraction <strong>de</strong> sa vitesse.<br />

Lorsque les gouttes touchent <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer, c<strong>et</strong>te<br />

quantité <strong>de</strong> mouvement -se transm<strong>et</strong> à l'eau qui, tout<br />

comme <strong>la</strong> résistance du vent, amène l'eau à se dép<strong>la</strong>cer<br />

dans <strong>la</strong> direction du vent. De plus, les gouttes <strong>de</strong> pluie<br />

accroissent <strong>la</strong> rugosité <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer<br />

lorsqu'elles l'atteignent, ce qui augmente efficacement<br />

<strong>la</strong> résistance du vent. Enfin, <strong>la</strong> tendance naturelle <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

vitesse du vent à <strong>de</strong>venir nulle très près <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong><br />

l'eau à cause du frottement est partiellement contreba<strong>la</strong>ncée<br />

par les gouttes <strong>de</strong> pluie. Parce qu'elles per<strong>de</strong>nt<br />

seulement 10 à 20 % <strong>de</strong> leur vitesse horizontale<br />

lorsqu'elles traversent les <strong>de</strong>rniers mètres <strong>de</strong> l'atmosphère,<br />

les gouttes <strong>de</strong> pluie peuvent se dép<strong>la</strong>cer plus<br />

rapi<strong>de</strong>ment que l'air <strong>et</strong>, <strong>de</strong> ce fait, y transférer une<br />

certaine quantité <strong>de</strong> mouvement; ce<strong>la</strong> renforce le vent<br />

près <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer <strong>et</strong> accroît sa force sur l'eau.<br />

Les vagues <strong>de</strong> surface engendrées par le vent produisent,<br />

dans <strong>la</strong> direction <strong>de</strong>s vagues, un faible transport<br />

<strong>de</strong> l'eau qu'on appelle dérive <strong>de</strong> Stokes. Celle-ci n'est<br />

pas un courant <strong>de</strong> vent, mais elle est associée au fait que<br />

les mouvements orbitaux sous une vague ne sont pas entièrement<br />

fermés <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent à l'eau d'avancer<br />

légèrement avec le passage <strong>de</strong> chaque vague. La vitesse<br />

<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te dérive peu importante, est inférieure à Vio du<br />

courant <strong>de</strong> vent.<br />

Les vents peuvent engendrer <strong>de</strong>s circu<strong>la</strong>tions moins<br />

perceptibles dans les eaux <strong>de</strong> surface. Par exemple, <strong>de</strong>s<br />

ban<strong>de</strong>s d'écume <strong>et</strong> <strong>de</strong> débris en surface qui s'alignent en<br />

chapel<strong>et</strong>s dans <strong>la</strong> direction du vent sont associées à <strong>de</strong>s<br />

configurations circu<strong>la</strong>ires, cellules à angle droit par rapport<br />

à <strong>la</strong> direction du vent (fig. 4.1). Vers l'aval du vent,<br />

l'eau à <strong>la</strong> droite du chapel<strong>et</strong> <strong>de</strong> débris circule dans le sens<br />

antihoraire, alors qu'à gauche, elle circule dans le sens<br />

horaire; les débris <strong>de</strong> surface s'accumulent ou convergent<br />

là où ces <strong>de</strong>ux circu<strong>la</strong>tions se rencontrent <strong>et</strong> produisent<br />

<strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong>scendantes. Ces « cellules <strong>de</strong> Langmuir<br />

» s'ajoutent aux courants plus puissants poussés<br />

dans <strong>la</strong> direction du vent afin <strong>de</strong> produire un mouvement<br />

général <strong>de</strong> l'eau vers l'aval du vent qui ressemble<br />

parfois à un tire-bouchon. La distance entre <strong>de</strong>s chapel<strong>et</strong>s<br />

<strong>de</strong> débris adjacents est d'environ <strong>de</strong>ux fois <strong>la</strong> longueur<br />

<strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gravité superficielles dominantes.<br />

Bien que l'on ne comprenne pas parfaitement <strong>la</strong><br />

formation <strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong> Langmuir, il semble qu'elles<br />

soient dues à une interaction compliquée entre <strong>la</strong> dérive

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