Océanographie de la côte de la Colombie-Britannique - Pêches et ...
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à presque 150 cm /s (3 kn) dans l'eau limoneuse saumâtre;<br />
<strong>la</strong> direction du courant fut déviée <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 90°,<br />
<strong>et</strong> l'écoulement vers l'ouest <strong>de</strong>vint un écoulement vers le<br />
sud.<br />
B) Les contre-remous peuvent également produire<br />
<strong>de</strong>s <strong>la</strong>isses <strong>de</strong> marée. Dans ce cas, les débris enfermés<br />
dans le remous ten<strong>de</strong>nt à s'éparpiller à l'endroit <strong>de</strong><br />
l'intersection entre les courants peu rapi<strong>de</strong>s dans le<br />
remous <strong>et</strong> les courants beaucoup plus rapi<strong>de</strong>s du chenal<br />
principal. Une fois qu'elle s'est établie, c<strong>et</strong>te situation<br />
dure jusqu'à ce qu'il y ait une inversion <strong>de</strong> l'écoulement<br />
ou une perturbation par les vents.<br />
C) Les zones <strong>de</strong> convergence à <strong>la</strong> surface, associées<br />
aux vagues <strong>de</strong> gravité interne (chapitre 6), sont souvent<br />
sources <strong>de</strong> <strong>la</strong>isses <strong>de</strong> marée. Ces vagues subsuperficielles<br />
sont responsables <strong>de</strong>s séries <strong>de</strong> ban<strong>de</strong>s ou <strong>de</strong> « nappes »<br />
bien délimitées qui caractérisent souvent <strong>la</strong> surface <strong>de</strong>s<br />
régions <strong>de</strong> type estuarien, tels le détroit <strong>de</strong> Géorgie <strong>et</strong> les<br />
inl<strong>et</strong>s continentaux pendant l'été. Même lorsque peu <strong>de</strong><br />
débris s'accumulent, ces ban<strong>de</strong>s peuvent être visibles <strong>et</strong><br />
se présenter sous forme <strong>de</strong> longues étendues d'eau re<strong>la</strong>tivement<br />
p<strong>la</strong>nes séparées horizontalement par <strong>de</strong>s<br />
dizaines <strong>de</strong> mètres d'eau contenant <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s (<strong>et</strong> vice<br />
versa) qui s'éten<strong>de</strong>nt sur <strong>de</strong> nombreux kilomètres en<br />
rubans sinueux <strong>et</strong> disjoints. Vues <strong>de</strong>s airs, elles apparaissent<br />
également comme <strong>de</strong>s rangées d'eau légèrement<br />
limoneuse, séparées par <strong>de</strong>s régions d'eau océanique<br />
bleu foncé (pl. 7). Le Soleil, qui se réfléchit dans les<br />
endroits re<strong>la</strong>tivement p<strong>la</strong>ts, peut m<strong>et</strong>tre en valeur encore<br />
mieux certaines ban<strong>de</strong>s (pl. 8). Des bois flottés accumulés<br />
dans <strong>de</strong> telles zones <strong>de</strong> convergence s'alignent le long<br />
<strong>de</strong>s nappes, alors que <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites ri<strong>de</strong>s s'accroissent rapi<strong>de</strong>ment,<br />
puis disparaissent en s'approchant <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
bordure <strong>de</strong> <strong>la</strong> nappe.<br />
Fait à remarquer, les « pattes <strong>de</strong> chat », produites<br />
pendant <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vent faible, créent également<br />
<strong>de</strong>s zones d'eau ridées ou non. Celles-ci apparaissent<br />
généralement çà <strong>et</strong> là <strong>et</strong> ne sont pas aussi étendues<br />
<strong>la</strong>téralement que les nappes <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s internes. Très<br />
souvent, les régions p<strong>la</strong>nes <strong>de</strong>s nappes sont causées par<br />
une mince pellicule huileuse d'organismes marins, qui<br />
affaiblit les ri<strong>de</strong>s <strong>et</strong> donne à <strong>la</strong> mer une apparence<br />
luisante. L'huile <strong>de</strong>s bateaux à moteur produit le même<br />
eff<strong>et</strong>.<br />
D) Finalement, les vents peuvent produire <strong>de</strong>s zones<br />
<strong>de</strong> convergence en engendrant, dans les eaux <strong>de</strong> surface,<br />
<strong>de</strong>s circu<strong>la</strong>tions en cellules. Les <strong>la</strong>isses <strong>de</strong> marée <strong>de</strong> ce<br />
type sont appelées chapel<strong>et</strong>s <strong>de</strong> débris, <strong>et</strong> se présentent là<br />
où l'écume <strong>et</strong> d'autres matériaux apportés par le vent<br />
s'accumulent à <strong>la</strong> limite entre <strong>de</strong>ux cellules adjacentes<br />
situées à angle droit à <strong>la</strong> direction du vent (chapitre 4).<br />
Eaux rouges<br />
Un phénomène apparent en été dans les régions<br />
côtières est <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ques d'eau <strong>de</strong> couleur<br />
brun-rouge, qu'on appelle les eaux rouges (pl. 9). Bien<br />
qu'il s'agisse essentiellement d'un phénomène biologi-<br />
-76--<br />
que, l'apparition <strong>de</strong>s eaux rouges a un certain rapport<br />
avec les types <strong>de</strong> processus physico-océaniques décrits<br />
précé<strong>de</strong>mment. Comme pour <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s <strong>la</strong>isses <strong>de</strong><br />
marée, les eaux rouges sont généralement associées aux<br />
courants <strong>de</strong> convergence, sauf que les matériaux accumulés<br />
ne sont pas les débris <strong>de</strong> surface mais une<br />
espèce particulière <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nte marine microscopique<br />
libre, le phytop<strong>la</strong>ncton (phyto = p<strong>la</strong>nte, <strong>et</strong> p<strong>la</strong>ncton =<br />
errant). Présent dans tous les océans du mon<strong>de</strong>, le<br />
phytop<strong>la</strong>ncton transforme par photosynthèse du dioxy<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> carbone <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'eau en oxygène <strong>et</strong> en hydrates <strong>de</strong><br />
carbone en présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière so<strong>la</strong>ire, tout comme le<br />
font les p<strong>la</strong>ntes terrestres. Au printemps, l'accroissement<br />
<strong>de</strong> l'éc<strong>la</strong>irement <strong>et</strong> <strong>de</strong>s températures <strong>de</strong> surface<br />
dans les régions côtières favorise <strong>la</strong> prolifération <strong>de</strong> ces<br />
p<strong>la</strong>ntes, processus accéléré encore davantage dans les<br />
régions <strong>de</strong> courants convergents où les nutriants sont<br />
plus abondants. À <strong>la</strong> longue, les conditions <strong>de</strong>viennent<br />
si favorables que leur nombre atteint <strong>de</strong>s millions par<br />
litre d'eau <strong>et</strong> exhibe <strong>de</strong> nombreuses couleurs; c'est ce<br />
qu'on appelle une « poussée ». Dans les eaux <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
<strong>Colombie</strong>-<strong>Britannique</strong>, il se produit <strong>de</strong>ux poussées phytop<strong>la</strong>nctoniques,<br />
l'une associée à <strong>la</strong> multiplication rapi<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>s diatomées (type <strong>de</strong> phytop<strong>la</strong>ncton composé <strong>de</strong><br />
20 000 espèces à travers le mon<strong>de</strong>), <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> associée à<br />
<strong>la</strong> multiplication rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dinof<strong>la</strong>gellés (dinos =<br />
tourbillon, <strong>et</strong> f<strong>la</strong>gel<strong>la</strong> = fou<strong>et</strong>). La principale poussée<br />
<strong>de</strong> diatomées se produit au printemps <strong>et</strong> est responsable<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> teinte verdâtre que prend alors l'eau du détroit <strong>de</strong><br />
Géorgie.<br />
La poussée <strong>de</strong> dinof<strong>la</strong>gellés se produit entre le<br />
début <strong>et</strong> <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l'été dans les régions côtières <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
<strong>Colombie</strong>-<strong>Britannique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'État <strong>de</strong> Washington, où<br />
elle produit <strong>de</strong>s eaux rouges. En général, ce phénomène<br />
est bénéfique à <strong>la</strong> vie aquatique, parce que les p<strong>la</strong>ntes<br />
microscopiques sont à <strong>la</strong> fois source d'oxygène <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
nourriture pour d'autres organismes. Mais, à certains<br />
moments, <strong>la</strong> présence d'eaux rouges peut entraîner <strong>de</strong>s<br />
eff<strong>et</strong>s toxiques. Par exemple, dans le golfe du Mexique,<br />
une espèce particulière <strong>de</strong> dinof<strong>la</strong>gellé libère un poison<br />
dans l'eau qui, pendant une pério<strong>de</strong> d'eaux rouges, <strong>de</strong>vient<br />
néfaste à l'homme <strong>et</strong> entraîne <strong>la</strong> mort d'innombrables<br />
poissons. Les espèces <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Colombie</strong>-<strong>Britannique</strong><br />
r<strong>et</strong>iennent <strong>la</strong> toxine <strong>et</strong> ne présentent pas ce problème.<br />
D'autre part, les dinof<strong>la</strong>gellés sont source <strong>de</strong> nourriture<br />
pour les c<strong>la</strong>ms, les huîtres, les moules <strong>et</strong> autres mollusques<br />
qui ten<strong>de</strong>nt ensuite à concentrer c<strong>et</strong>te toxine dans<br />
leurs tissus. Bien qu'immunisé contre le poison, un<br />
mollusque qui a l'air comestible peut en fait être<br />
extrêmement létal si son habitat a été contaminé <strong>de</strong><br />
façon persistante par les eaux rouges, <strong>et</strong> il peut provoquer<br />
chez celui qui le consomme l'intoxication paralysante<br />
par les mollusques. La <strong>côte</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Colombie</strong>-<br />
<strong>Britannique</strong> est potentiellement l'un <strong>de</strong>s pires endroits<br />
au mon<strong>de</strong> pour un tel emprisonnement. Les palour<strong>de</strong>s<br />
jaunes sont l'une <strong>de</strong>s espèces les plus dangereuses, parce<br />
qu'elles peuvent conserver <strong>la</strong> toxine jusqu'à 2 ans. Les<br />
moules, au contraire, per<strong>de</strong>nt rapi<strong>de</strong>ment toute toxine<br />
absorbée <strong>et</strong> peuvent généralement être mangées à <strong>la</strong> fin<br />
<strong>de</strong> l'hiver <strong>et</strong> au début du printemps. Malgré les possibilités,<br />
l'intoxication par les mollusques est rare. Cependant,<br />
le marin pru<strong>de</strong>nt qui désire vivre <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> <strong>la</strong>