Océanographie de la côte de la Colombie-Britannique - Pêches et ...
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sens antihoraire autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> dépression dominante <strong>de</strong>s<br />
Aléoutiennes. Bien que ce<strong>la</strong> ne soit pas évi<strong>de</strong>nt sur <strong>la</strong><br />
figure 2.14, il se produit un « tassement » <strong>de</strong>s isobares<br />
contre les chaînes <strong>de</strong> montagne côtières, donc une accélération<br />
<strong>de</strong>s vents qui leur sont rattachés. De mai à<br />
septembre, les eff<strong>et</strong>s conjugués <strong>de</strong> <strong>la</strong> dépression <strong>de</strong>s<br />
Aléoutiennes, gran<strong>de</strong>ment affaiblie, <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'anticyclone<br />
du Pacifique Nord, plus intense, entraînent un écoulement<br />
<strong>de</strong> l'air dans le sens horaire au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l'océan.<br />
À ce moment-là, les vents côtiers viennent pour <strong>la</strong><br />
plupart du nord-ouest <strong>et</strong> sont à nouveau quelque peu<br />
renforcés par <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s orographiques. Les vents qui<br />
soufflent d'un point autre que le nord-ouest <strong>et</strong> le sudouest<br />
vers le sud-est ne sont donc que d'une importance<br />
secondaire dans <strong>de</strong>s systèmes météorologiques transitoires.<br />
Dépressions <strong>et</strong> fronts<br />
Bien que les déviations du vent par rapport aux<br />
directions dominantes à gran<strong>de</strong> échelle puissent être perturbées<br />
par <strong>de</strong>s formations orographiques <strong>et</strong> par <strong>de</strong>s<br />
brises <strong>de</strong> mer—terre (voir chapitre 10), les écarts les plus<br />
importants sont généralement causés par les dépressions<br />
cycloniques passagères. Ces dépressions, qui font généralement<br />
<strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> kilomètres <strong>et</strong> durent plusieurs<br />
jours, s'intensifient souvent pour <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s perturbations<br />
qui envahissent <strong>la</strong> <strong>côte</strong> entre le début <strong>de</strong> l'automne<br />
<strong>et</strong> <strong>la</strong> fin du printemps. Les vents forts <strong>et</strong> changeants sont<br />
inhérents aux fronts associés aux perturbations naissantes.<br />
La célèbre théorie <strong>de</strong>s fronts cycloniques, proposée<br />
par un groupe <strong>de</strong> bril<strong>la</strong>nts météorologues à Bergen, en<br />
Norvège, pendant <strong>la</strong> Première Guerre mondiale, est à<br />
l'origine du concept mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s dépressions.<br />
Selon c<strong>et</strong>te théorie, les dépressions se forment<br />
lorsqu'une masse d'air chaud <strong>et</strong> humi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>la</strong>titu<strong>de</strong>s<br />
moyennes se dép<strong>la</strong>ce <strong>côte</strong> à <strong>côte</strong> avec une masse d'air<br />
froid re<strong>la</strong>tivement sec venue <strong>de</strong>s régions po<strong>la</strong>ires (fig.<br />
2.15A). Tout d'abord, l'interface, ou front, entre les<br />
<strong>de</strong>ux masses d'air adjacentes se présente sous <strong>la</strong> forme<br />
d'un long coin droit où l'air plus froid s'introduit sous<br />
l'air plus chaud avec une pente d'environ 1 pour 100 le<br />
long <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> séparation appelée front po<strong>la</strong>ire.<br />
Dès le début, c<strong>et</strong> arrangement est instable <strong>et</strong> crée <strong>de</strong>s<br />
perturbations en forme <strong>de</strong> vagues dans <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion<br />
atmosphérique. Ce courant déforme le front initialement<br />
droit, si bien que l'air chaud avance dans l'air<br />
froid à <strong>la</strong> crête <strong>de</strong> <strong>la</strong> perturbation, <strong>et</strong> l'air froid dans l'air<br />
chaud à <strong>la</strong> dépression contiguë (fig. 2.15B, C). La taille<br />
<strong>de</strong> l'avancée s'amplifie pendant quelques jours à mesure<br />
que le système naissant entier se dép<strong>la</strong>ce vers l'est à <strong>de</strong>s<br />
vitesses typiques <strong>de</strong> 250 à 500 km par jour. Le passage à<br />
un endroit précis du front chaud antérieur <strong>et</strong> du front<br />
froid postérieur s'exprime par un changement brusque<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> direction du vent. À <strong>la</strong> longue, le front froid, plus<br />
rapi<strong>de</strong>, rattrape le front chaud, <strong>et</strong> l'air chaud commence<br />
à être soulevé en altitu<strong>de</strong> par l'air plus frais sous-jacent.<br />
À l'intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> dépression, le front antérieur d'air<br />
chaud s'élève au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l'air froid, <strong>et</strong>, en même<br />
temps, <strong>la</strong> vapeur d'eau se con<strong>de</strong>nse en neige ou en pluie.<br />
À l'arrière <strong>de</strong> l'avancée, l'air froid s'infiltre sous l'air<br />
chaud, créant d'autres nuages <strong>et</strong> d'autres précipitations.<br />
- 28 -<br />
Finalement, toute <strong>la</strong> zone d'air chaud est soulevée au<strong>de</strong>ssus<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> masse d'air froid <strong>et</strong> les <strong>de</strong>ux fronts se fon<strong>de</strong>nt<br />
en un front occlus (fig. 2.15D). Le système <strong>de</strong> basse<br />
pression s'affaiblit en se transformant en une imposante<br />
masse d'air à température presque uniforme qui se<br />
dép<strong>la</strong>ce lentement dans le sens inverse <strong>de</strong>s aiguilles<br />
d'une montre.<br />
Pendant <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dépression, les vents<br />
s'intensifient à mesure que l'énergie potentielle emmagasinée<br />
dans le champ thermique atmosphérique se<br />
convertit en énergie cinétique <strong>de</strong> mouvement. Plus précisément,<br />
l'air chaud qui s'élève <strong>et</strong> l'air froid qui<br />
<strong>de</strong>scend dans <strong>la</strong> perturbation font baisser le centre <strong>de</strong><br />
gravité, ce qui amène un accroissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> perturbation autour <strong>de</strong> son axe. Ce processus s'arrête<br />
lorsque l'air, bien mé<strong>la</strong>ngé, a une température uniforme<br />
<strong>et</strong> qu'il n'y a plus <strong>de</strong> source d'énergie potentielle. Bien<br />
qu'on puisse s'attendre que <strong>la</strong> dépression entraîne une<br />
hausse <strong>de</strong> pression, c<strong>et</strong>te situation est plus que compensée<br />
par une divergence <strong>de</strong> l'air en altitu<strong>de</strong> responsable<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> chute rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression en surface<br />
associée à <strong>la</strong> perturbation naissante.<br />
Les théories plus récentes sur <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s dépressions<br />
ne s'appuient plus sur l'existence <strong>de</strong>s fronts. Elles<br />
montrent plutôt que les dépressions (ou les anticyclones)<br />
se forment là où se manifestent une baisse suffisante <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> température <strong>de</strong> l'air du sud au nord <strong>et</strong> une accélération<br />
suffisante <strong>de</strong>s vents d'ouest avec l'altitu<strong>de</strong>. Pendant<br />
<strong>la</strong> formation <strong>de</strong> ces dépressions, <strong>de</strong> puissants mouvements<br />
verticaux poussés par <strong>la</strong> chaleur issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> con<strong>de</strong>nsation<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> vapeur d'eau entraînent l'air froid au<br />
centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> perturbation. Comme une patineuse qui<br />
rapproche les bras <strong>de</strong> son corps afin <strong>de</strong> tourner sur ellemême<br />
plus rapi<strong>de</strong>ment, les vents <strong>de</strong> sens antihoraire <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> perturbation s'intensifient à mesure qu'une masse<br />
d'air plus importante se rapproche <strong>de</strong> son axe pour alimenter<br />
les courants ascendants. Les pressions décroissantes<br />
sont produites par <strong>de</strong>s courants d'air ascendants.<br />
Par contre, les cellules <strong>de</strong> haute pression se forment<br />
dans les régions <strong>de</strong> courants d'air <strong>de</strong>scendants lorsque <strong>la</strong><br />
masse d'air tend à s'éloigner du centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellule près<br />
<strong>de</strong> sa base. Lorsque ce mouvement est assez intense,<br />
l'eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Terre entraîne <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion<br />
<strong>de</strong> l'air dans le sens horaire.<br />
Au <strong>la</strong>rge <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>côte</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Colombie</strong>-<strong>Britannique</strong>, <strong>la</strong><br />
vitesse du vent favorise une variation cyclique <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
force environ tous les 3 jours à cause du passage vers<br />
l'est d'anticyclones, <strong>de</strong> dépressions <strong>et</strong> <strong>de</strong> systèmes frontaux<br />
concomitants. En moyenne, donc, un bateau qui<br />
navigue sur le Pacifique Nord-Est pourrait s'attendre à<br />
<strong>de</strong>s vents re<strong>la</strong>tivement forts environ tous les 3 jours, car<br />
pendant c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong>, le vent s'intensifie, s'affaiblit <strong>et</strong><br />
s'intensifie <strong>de</strong> nouveau. Les vitesses maximales du vent<br />
varient selon les saisons : c'est en automne <strong>et</strong> en hiver<br />
qu'elles sont les plus gran<strong>de</strong>s, elles diminuent un peu au<br />
printemps, <strong>et</strong> c'est en été qu'elles sont les plus faibles.<br />
La couverture nuageuse immédiatement adjacente<br />
à <strong>la</strong> <strong>côte</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Colombie</strong>-<strong>Britannique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'État <strong>de</strong><br />
Washington est généralement <strong>de</strong> 75 à 90 % en hiver <strong>et</strong><br />
en été. Près <strong>de</strong> <strong>la</strong> station du navire météorologique, elle<br />
est un peu plus variable, passant <strong>de</strong> 75 % en janvier à<br />
près <strong>de</strong> 100 % en juill<strong>et</strong>, mois où règne le brouil<strong>la</strong>rd<br />
marin.