01.07.2013 Views

Océanographie de la côte de la Colombie-Britannique - Pêches et ...

Océanographie de la côte de la Colombie-Britannique - Pêches et ...

Océanographie de la côte de la Colombie-Britannique - Pêches et ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

même qu'un écoulement vers le nord à travers le détroit<br />

<strong>de</strong> C<strong>la</strong>rence. À l'embouchure <strong>de</strong> l'entrée Dixon, le<br />

courant <strong>de</strong> surface se propageant vers l'ouest bifurque<br />

abruptement en direction du nord-ouest lorsqu'il se<br />

mêle au courant dominant le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>côte</strong> extérieure<br />

<strong>de</strong> l'A<strong>la</strong>ska.<br />

Entre le début <strong>et</strong> <strong>la</strong> fin du printemps (<strong>de</strong> mars à<br />

mai), <strong>la</strong> force <strong>de</strong>s vents du sud-est commence à diminuer.<br />

Ce phénomène s'accompagne d'une réduction <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> convergence vers <strong>la</strong> <strong>côte</strong> <strong>de</strong>s eaux superficielles<br />

océaniques <strong>et</strong> d'un affaiblissement du courant <strong>de</strong> vent<br />

qui se dép<strong>la</strong>ce vers le nord à travers le détroit d'Hécate<br />

<strong>et</strong> vers le détroit <strong>de</strong> C<strong>la</strong>rence. Pendant l'été (<strong>de</strong> juin à<br />

août), les vents du sud-est sont très faibles, <strong>et</strong> un très<br />

p<strong>et</strong>it écoulement engendré par le vent s'établit dans <strong>la</strong><br />

voie d'eau côtière. À <strong>la</strong> suite du r<strong>et</strong>our <strong>de</strong> puissants<br />

vents du sud-est, entre septembre <strong>et</strong> octobre, <strong>la</strong> direction<br />

nord est rétablie <strong>et</strong> le cycle est bouclé.<br />

Par opposition aux vents, l'écoulement d'eau<br />

douce risque <strong>de</strong> modifier <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion dans <strong>la</strong> voie<br />

d'eau nord plus efficacement <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin du printemps au<br />

début <strong>de</strong> l'été, époque où d'importants volumes <strong>de</strong> neige<br />

s'écoulent <strong>de</strong> <strong>la</strong> multitu<strong>de</strong> d'estuaires côtiers. L'eau<br />

douce s'étale <strong>la</strong>téralement au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l'eau salée plus<br />

<strong>de</strong>nse là où elle atteint <strong>la</strong> voie d'eau côtière <strong>et</strong> se mé<strong>la</strong>nge<br />

rapi<strong>de</strong>ment <strong>et</strong> prend une salinité quasi uniforme, sous<br />

l'influence <strong>de</strong>s vents <strong>et</strong> <strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> marée. Il se<br />

forme donc une courbe supérieure d'eau saumâtre qui se<br />

dép<strong>la</strong>ce vers <strong>la</strong> mer sous l'eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge hydraulique<br />

créée par l'accumu<strong>la</strong>tion d'eau douce le long <strong>de</strong>s rives<br />

continentales <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie d'eau côtière. En avançant,<br />

c<strong>et</strong>te couche supérieure <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus en plus salée par<br />

l'entraînement d'eau océanique sous-jacente. Afin <strong>de</strong><br />

compenser c<strong>et</strong>te perte <strong>de</strong> sel, l'eau <strong>de</strong> mer chemine en<br />

sens inverse en profon<strong>de</strong>ur, mais à un rythme beaucoup<br />

plus lent que celui <strong>de</strong> l'efflux superficiel.<br />

L'eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> l'écoulement est donc <strong>de</strong> superposer une<br />

circu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> type estuarien mesurable, bien que très<br />

variable, sur <strong>la</strong> marée <strong>et</strong> les circu<strong>la</strong>tions moyennes engendrées<br />

par le vent. D'autres facteurs, notamment <strong>la</strong><br />

puissance <strong>de</strong> l'écoulement saumâtre au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie<br />

d'eau, varient en l'absence <strong>de</strong> vent, selon <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong><br />

l'écoulement issu d'un cours d'eau contigu <strong>et</strong> le <strong>de</strong>gré<br />

d'étalement <strong>la</strong>téral. Pour ces raisons, <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion<br />

estuarienne <strong>la</strong> mieux définie est celle du passage Chatham<br />

<strong>et</strong> celle du secteur est re<strong>la</strong>tivement abrité <strong>de</strong> l'entrée<br />

Dixon, régions qui recouvrent les volumineux déversements<br />

<strong>de</strong> rivières Skeena <strong>et</strong> Nass. Une importante circu<strong>la</strong>tion<br />

estuarienne se limite généralement, pour le reste<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> voie d'eau, à <strong>la</strong> proximité immédiate <strong>de</strong>s rives continentales.<br />

L'écoulement n'a qu'une influence minime<br />

sur les courants superficiels dans le bassin Reine-<br />

Charlotte <strong>et</strong> le détroit d'Hécate, qui sont toujours<br />

dominés par les courants <strong>de</strong> marée <strong>et</strong> les dérives dues au<br />

vent. Portons maintenant notre attention sur <strong>la</strong> région<br />

<strong>de</strong> l'entrée Dixon.<br />

Une augmentation rapi<strong>de</strong> du déversement en provenance<br />

<strong>de</strong>s rivières Nass <strong>et</strong> Skeena débute à <strong>la</strong> fin d'avril<br />

jusqu'à ce que soient atteints, au début juin, <strong>de</strong>s<br />

somm<strong>et</strong>s <strong>de</strong> 3 000 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 4 200 m 3 / s (105 000 <strong>et</strong><br />

150 000 pi 3 / s) respectivement, ce qui correspond à une<br />

augmentation d'un facteur <strong>de</strong> 10 <strong>de</strong>s valeurs au milieu<br />

-265-<br />

<strong>de</strong> l'hiver (fig. 14.9). Une diminution graduelle <strong>de</strong> l'efflux<br />

succè<strong>de</strong> à <strong>la</strong> crue jusqu'en octobre, moment où se<br />

produit un somm<strong>et</strong> secondaire en raison <strong>de</strong>s précipitations<br />

hivernales. Après avoir quitté le passage Chatham,<br />

l'eau douce déversée s'avance vers le nord-ouest,<br />

environ jusqu'aux limites sud du détroit <strong>de</strong> C<strong>la</strong>rence <strong>et</strong><br />

aux passages adjacents. En été, l'écoulement se divise<br />

dans c<strong>et</strong>te région, l'une <strong>de</strong>s parties continuant vers le<br />

nord à travers le détroit <strong>de</strong> C<strong>la</strong>rence, l'autre contournant<br />

le cap Chacon vers le sud jusqu'à l'entrée Dixon<br />

(fig. 14.10). Ce <strong>de</strong>rnier embranchement s'étale ensuite<br />

dans <strong>la</strong> partie centre-ouest du chenal, sous l'influence<br />

du tourbillon maréal local, avant <strong>de</strong> poursuivre sa route<br />

vers <strong>la</strong> mer, à travers le chenal profond au nord du banc<br />

Learmonth. Parce que, dans c<strong>et</strong>te région, le déversement<br />

d'eau douce dans <strong>la</strong> mer coïnci<strong>de</strong> avec les <strong>de</strong>rniers<br />

sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> vent vers l'ouest, une importante<br />

quantité d'eau saumâtre est chassée dans le Pacifique <strong>et</strong><br />

un grand volume d'eau océanique salée <strong>et</strong> froi<strong>de</strong><br />

s'introduit au fond. « Un eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> chasse d'eau semb<strong>la</strong>ble<br />

est particulièrement important du point <strong>de</strong> vue<br />

économique, dans le cas <strong>de</strong> l'entrée Dixon, où <strong>de</strong> forts<br />

mouvements vers <strong>la</strong> mer peuvent affecter gravement les<br />

gran<strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> pêche du poisson <strong>de</strong> fond dans le nord<br />

du détroit d'Hécate, en particulier lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> cruciale<br />

où les oeufs ou les <strong>la</strong>rves dérivent. » (Crean 1967)<br />

L'efflux d'eau saumâtre <strong>de</strong>vient presque entièrement<br />

confiné au détroit <strong>de</strong> C<strong>la</strong>rence <strong>et</strong> aux rives nord <strong>de</strong><br />

l'entrée Dixon vers <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l'été, époque où l'écoulement<br />

<strong>de</strong> ces rivières a diminué. D'autre part, à ce<br />

moment-là, <strong>de</strong>s vents <strong>de</strong> l'ouest augmentent probablement<br />

l'afflux n<strong>et</strong> d'eau superficielle à forte salinité le<br />

long <strong>de</strong> <strong>la</strong> rive sud <strong>de</strong> l'entrée Dixon. La composante indépendante<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion est dominée par les vents à<br />

<strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l'automne, <strong>et</strong> <strong>la</strong> zone supérieure saumâtre qui<br />

persistait disparaît, poussée vers <strong>la</strong> mer à travers le<br />

détroit <strong>de</strong> C<strong>la</strong>rence par un apport d'eau douce. Pendant<br />

l'hiver <strong>et</strong> au début du printemps, ces conditions règnent<br />

jusqu'au r<strong>et</strong>our <strong>de</strong>s températures plus chau<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

fonte <strong>de</strong> <strong>la</strong> neige <strong>de</strong>s hautes montagnes côtières.<br />

Courants d'inertie<br />

Des courantomètres, situés aux neuf stations<br />

d'amarrage illustrés à <strong>la</strong> figure 14.6, montrent que <strong>de</strong>s<br />

courants d'inertie intermittents engendrés par les vents<br />

dominent souvent <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion superficielle du bassin<br />

Reine-Charlotte <strong>et</strong> du détroit d'Hécate. De faibles<br />

mouvements résiduels se manifestent également près du<br />

fond à <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> 260 m <strong>et</strong> dans les entrées dans<br />

<strong>de</strong>s chenaux plus importants (par exemple, l'entrée<br />

Browning <strong>et</strong> le passage Caamaiio) qui s'ouvrent sur <strong>la</strong><br />

voie d'eau côtière du côté continental.<br />

Dans c<strong>et</strong>te région, ce sont en général <strong>de</strong>s vents frontaux<br />

du sud-est, <strong>de</strong> modérés à puissants, qui accompagnent<br />

le passage <strong>de</strong> cyclones extratropicaux<br />

(« tempêtes ») à travers <strong>la</strong> <strong>côte</strong> nord <strong>et</strong> engendrent <strong>de</strong>s<br />

courants d'inertie (fig. 14.11). Le vecteur du courant<br />

circule nécessairement dans <strong>la</strong> direction horaire (vers le<br />

bas) <strong>et</strong> sa pointe trace une trajectoire circu<strong>la</strong>ire environ<br />

toutes les 15 1/2 h (1 pério<strong>de</strong> d'inertie à <strong>la</strong> <strong>la</strong>titu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

51 0). C<strong>et</strong>te caractéristique se vérifie par le fait que <strong>la</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!