Océanographie de la côte de la Colombie-Britannique - Pêches et ...
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l'ouest. L'importance <strong>de</strong>s vagues croît graduellement<br />
dans <strong>la</strong> voie d'eau côtière, les hauteurs moyennes <strong>de</strong>s<br />
vagues à l'entrée Dixon étant un peu plus faibles que<br />
celles du bassin Reine-Charlotte, mais plus fortes que<br />
celles du détroit d'Hécate.<br />
L'entrée Dixon est protégée <strong>de</strong>s vagues océaniques<br />
qui proviennent du quadrant sud, <strong>et</strong> le bassin Reine-<br />
Charlotte, <strong>de</strong>s vagues qui proviennent du quadrant<br />
nord. La houle qui pénètre dans les mers intérieures à<br />
partir <strong>de</strong> l'ouest se dép<strong>la</strong>ce au contraire sur une distance<br />
considérable avant que sa hauteur ne soit réduite par <strong>la</strong><br />
réfraction <strong>et</strong> le déferlement dans <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> moins en<br />
moins profon<strong>de</strong>s; au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s bancs peu profonds du<br />
bassin Reine-Charlotte <strong>et</strong> du banc Learmonth dans l'entrée<br />
Dixon, <strong>la</strong> houle peut en fait être amplifiée par <strong>la</strong><br />
concentration causée par les courbes du fond (voir le<br />
chapitre 6). Le banc Learmonth, en particulier, est<br />
remarquable pour les c<strong>la</strong>potis importants qui s'y forment<br />
lorsque <strong>de</strong>s vagues amplifiées se dép<strong>la</strong>cent contre<br />
un courant <strong>de</strong> jusant accéléré au-<strong>de</strong>ssus du banc.<br />
Le bassin Reine-Charlotte <strong>et</strong> l'extrémité sud du<br />
détroit d'Hécate sont particulièrement vulnérables aux<br />
vagues océaniques du sud-ouest qui, favorisées par les<br />
vents, s'atténuent peu lorsqu'elles se propagent vers le<br />
nord. De plus, <strong>de</strong>s systèmes frontaux peuvent engendrer<br />
rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s houles très abruptes au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
région étendue <strong>de</strong> hauts-fonds adjacente à <strong>la</strong> <strong>côte</strong> est <strong>de</strong>s<br />
îles Reine-Charlotte <strong>et</strong> obliger l'infortuné marin à les<br />
étaler.<br />
Les vagues sont plus importantes en automne <strong>et</strong> en<br />
hiver <strong>et</strong> plus faibles au printemps <strong>et</strong> en été. Des vagues<br />
dont les hauteurs sont supérieures à 3,5 m se manifestent<br />
en moyenne <strong>de</strong> 20 à 30 % du temps le long <strong>de</strong>s extrémités<br />
extérieures <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie d'eau d'octobre à janvier,<br />
mais leur fréquence diminue à environ 10 % le long du<br />
continent. De février à mars, <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>s houles<br />
dont <strong>la</strong> hauteur est supérieure à 3,5 m tombe à 15 % sur<br />
<strong>la</strong> <strong>côte</strong> extérieure, <strong>et</strong> à 5 % sur <strong>la</strong> <strong>côte</strong> continentale. De<br />
<strong>la</strong> fin du printemps à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> septembre, moment où les<br />
tempêtes recommencent à s'abattre sur <strong>la</strong> <strong>côte</strong> avec une<br />
vigueur accrue, <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>s mers dangereuses est<br />
inférieure à 5 % pour toute <strong>la</strong> région. La hausse<br />
« soudaine » <strong>de</strong> <strong>la</strong> force du vent <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'activité <strong>de</strong>s<br />
vagues qui a lieu entre septembre <strong>et</strong> octobre est caractéristique<br />
<strong>de</strong> toute <strong>la</strong> <strong>côte</strong>.<br />
La rapidité avec <strong>la</strong>quelle les vagues extrêmes peuvent<br />
apparaître en automne dans <strong>la</strong> voie d'eau côtière a<br />
été particulièrement remarquée en 1968 par les travailleurs<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>te-forme <strong>de</strong> forage Shell (SEDCO 135F),<br />
ancrée par 137 m <strong>de</strong> fond au <strong>la</strong>rge du cap St. James<br />
dans le bassin Reine-Charlotte. À partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> mi-octobre,<br />
<strong>de</strong>s mers puissantes s'abattirent sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>te-forme pendant<br />
16 jours, les tempêtes se suivant <strong>et</strong> engendrant <strong>de</strong>s<br />
vagues <strong>de</strong> 9 à 15 m. Entre les tempêtes, <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong>s<br />
vagues ne fut jamais inférieure à 3 m. « Le 22 octobre,<br />
une tempête à dép<strong>la</strong>cement rapi<strong>de</strong>, accompagnée <strong>de</strong><br />
vents souff<strong>la</strong>nt à 80 kn, produisit les pires conditions.<br />
Des mers entièrement levées <strong>et</strong> <strong>de</strong>s houles en provenance<br />
du sud-est <strong>et</strong> du sud-ouest se combinèrent pour créer <strong>de</strong>s<br />
vagues significatives dont <strong>la</strong> hauteur était supérieure à<br />
65 pi (20 m). Au moins une vague <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 100 pi <strong>de</strong><br />
hauteur s'écrasa contre <strong>la</strong> p<strong>la</strong>te-forme. On a pu déter-<br />
-261--<br />
miner avec précision <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te vague géante,<br />
car le creux <strong>de</strong> <strong>la</strong> vague exposa un pilier inférieur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
p<strong>la</strong>te-forme alors que les crêtes <strong>de</strong> <strong>la</strong> vague s'élevèrent<br />
juste sous <strong>la</strong> tour <strong>de</strong> contrôle située sous le pont principal.<br />
Le navire Gulf Jean observa <strong>de</strong>s murs d'embruns<br />
qui passèrent par-<strong>de</strong>ssus le pont principal en même<br />
temps que les vagues les plus importantes.<br />
■ « L'aspect le plus dangereux <strong>de</strong> ces tempêtes n'est<br />
pas l'ampleur <strong>de</strong>s vagues engendrées, mais <strong>la</strong> rapidité<br />
avec <strong>la</strong>quelle les conditions <strong>de</strong> travail varient <strong>de</strong> difficiles<br />
à dangereuses ou impossibles. À 15 h, le 22<br />
octobre, les vagues atteignirent 10 pi <strong>de</strong> hauteur. En<br />
moins <strong>de</strong> 8 h, les vagues atteignirent <strong>de</strong>s hauteurs <strong>de</strong><br />
60 pi <strong>et</strong> rendirent toutes les opérations en bateau extrêmement<br />
dangereuses. Peu <strong>de</strong> temps après, <strong>la</strong> hauteur<br />
<strong>de</strong>s vagues s'accrut encore plus rapi<strong>de</strong>ment.» (James<br />
1969). La figure 14.4 montre les hauteurs <strong>de</strong>s vagues observées<br />
par le personnel <strong>de</strong> Southeastern Drilling <strong>et</strong> Shell<br />
du Canada, qui se trouvait à bord <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>te-forme<br />
pendant <strong>la</strong> tempête.<br />
La rapidité avec <strong>la</strong>quelle <strong>de</strong>s vagues extrêmes surgirent<br />
fut causée, dans ce cas-ci, par <strong>de</strong>ux processus.<br />
Premièrement, <strong>la</strong> tempête avançait vers l'est aussi<br />
rapi<strong>de</strong>ment que les vagues les plus importantes qu'elle<br />
engendrait, en entraînant une accumu<strong>la</strong>tion d'énergie <strong>de</strong><br />
vagues au bord antérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> tempête. Deuxièmement,<br />
l'arrivée <strong>de</strong>s vagues coïncidait avec un courant <strong>de</strong> jusant<br />
contraire en provenance du bassin Reine-Charlotte. La<br />
« géante » <strong>de</strong> 30,5 m était probablement une vague<br />
insolite créée pendant le bref instant où les vagues les<br />
plus importantes étaient en harmonie, à proximité <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
p<strong>la</strong>te-forme.<br />
HAUTEUR DE LA VAGUE SIG NIFICATIVE<br />
(m) (pi)<br />
70<br />
20-1<br />
15<br />
r- 60<br />
50<br />
10-1<br />
I— 30<br />
0<br />
1- 20<br />
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1<br />
IS 17 19 21 23 01 03<br />
22 OCTOBRE, 1968<br />
FIG. 14.4 Hauteurs <strong>de</strong>s vagues observées à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>te-forme <strong>de</strong><br />
forage SEDCO 135F, ancrée par 137 m <strong>de</strong> fond au <strong>la</strong>rge du cap<br />
St. James. (Tiré <strong>de</strong> James 1969)