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Océanographie de la côte de la Colombie-Britannique - Pêches et ...

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L'une <strong>de</strong>s caractéristiques les plus surprenantes <strong>de</strong>s<br />

observations <strong>de</strong> courants, jusqu'à présent, c'est qu'il ne<br />

semble guère avoir d'influx par les entrées <strong>de</strong>s chenaux<br />

qui aboutissent au détroit <strong>de</strong> Johnstone ou au passage<br />

Discovery du côté du continent. Les courants forts sont<br />

donc surtout confinés aux bassins principaux, sauf dans<br />

les passes très étroites comme les rapi<strong>de</strong>s Yuculta <strong>et</strong><br />

Dent, plus vers l'intérieur <strong>de</strong>s terres. À l'entrée du<br />

chenal Sun<strong>de</strong>r<strong>la</strong>nd, au nord <strong>de</strong> Kelsey Bay, par exemple,<br />

les courants <strong>de</strong> surface étaient presque inexistants au<br />

moment où les courants dans le détroit <strong>de</strong> Johnstone,<br />

moins <strong>de</strong> 500 m au sud, <strong>de</strong> l'autre côté <strong>de</strong> l'île Yorke<br />

(fig. 12.2), avaient une vitesse <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 100 cm/ s<br />

(2 kn). Les mesures relevées au chenal Nodales, qui rejoint<br />

l'extrémité nord du passage Discovery, révèlent<br />

aussi <strong>de</strong>s courants faibles par rapport à ceux <strong>de</strong>s<br />

chenaux principaux vers l'ouest. Par conséquent, il<br />

semble évi<strong>de</strong>nt que les courants <strong>de</strong> marée le long du<br />

détroit <strong>de</strong> Johnstone <strong>et</strong> du passage Discovery empruntent<br />

les <strong>la</strong>rges chenaux <strong>et</strong> que les courants se ramifient<br />

peu. Les brefs mesurages <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse du courant, à<br />

500 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, à l'extrémité ouest du détroit <strong>de</strong><br />

Johnstone, indiquent que les courants <strong>de</strong> marée du passage<br />

Weynton pénètrent dans le tréfonds du bassin<br />

durant le flux. Il en résulte un front d'eau avançant vers<br />

l'est, accompagné d'un fort j<strong>et</strong> qui remonte le chenal le<br />

long du fond, à une vitesse maximale <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 1,5 m/s<br />

(3 kn). Une <strong>la</strong>isse <strong>de</strong> marée bien définie marque généralement<br />

le front d'attaque <strong>de</strong>s eaux qui pénètrent dans<br />

le détroit par les passages adjacents. La formation d'un<br />

fort j<strong>et</strong> pénétrant est analogue, dans ce cas, à celle<br />

décrite pour l'inl<strong>et</strong> Rupert dans le chapitre 3, avec <strong>de</strong>s<br />

courants <strong>de</strong> flux à flottabilité négative qui <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt<br />

vers le fond en pénétrant dans l'eau moins <strong>de</strong>nse du<br />

détroit.<br />

À l'autre extrémité du profond bassin occi<strong>de</strong>ntal du<br />

détroit <strong>de</strong> Johnstone, certains <strong>de</strong>s plus vigoureux brassages<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> marée <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>côte</strong> se produisent au-<strong>de</strong>ssus du<br />

seuil situé à environ 70 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur dans les passages<br />

Race <strong>et</strong> Current, du côté <strong>de</strong> Kelsey Bay (voir<br />

figures 12.3, 4, 5). Dans les passages confinés, les courants<br />

tourbillonnants <strong>de</strong> flux <strong>et</strong> <strong>de</strong> reflux peuvent atteindre<br />

une vitesse <strong>de</strong> 3 m/s (6 kn) <strong>et</strong> il n'y a que peu<br />

d'espace <strong>de</strong> manoeuvre pour les grands navires ou les<br />

remorqueurs. Ces facteurs ont provoqué l'établissement<br />

d'une double circu<strong>la</strong>tion maritime, au voisinage <strong>de</strong> l'île<br />

Helmcken : les bateaux al<strong>la</strong>nt vers l'ouest doivent emprunter<br />

le passage Current, tandis que les bateaux qui<br />

vont vers l'est passent par le passage Race (voir <strong>la</strong> carte<br />

n° 3523). Les p<strong>la</strong>isanciers doivent prendre note que les<br />

heures d'étale <strong>de</strong> courant dans le passage Race se<br />

produisent presque au même moment qu'au goul<strong>et</strong><br />

Seymour, malgré les 65 km <strong>de</strong> distance, <strong>et</strong> qu'elles<br />

peuvent donc être relevées dans les annuaires <strong>de</strong> marées.<br />

Ce<strong>la</strong> vaut aussi pour l'étale <strong>de</strong> basse mer dans le passage<br />

Current, mais étonnamment pas pour l'étale <strong>de</strong> pleine<br />

mer. Pour quelque raison (probablement <strong>la</strong> différence<br />

d'inertie <strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> flux dans chacun <strong>de</strong>s chenaux),<br />

le reflux dans le passage Current se produit près <strong>de</strong><br />

75 min plus tôt que dans le passage Race! C'est probablement<br />

c<strong>et</strong>te particu<strong>la</strong>rité qui donne une <strong>la</strong>isse <strong>de</strong> marée<br />

-228-<br />

bien définie du nord-ouest au sud-est juste à l'ouest <strong>de</strong><br />

l'île Hardwicke, lors du reflux; les eaux du côté septentrional<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne <strong>de</strong> démarcation peuvent refluer vers<br />

l'ouest pendant que celles du sud s'écoulent un peu plus<br />

lentement vers l'est ou vers l'ouest. Au r<strong>et</strong>our du flux, <strong>la</strong><br />

lente progression vers l'ouest <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>isse <strong>de</strong> marée est<br />

arrêtée, incurvée, <strong>et</strong> orientée vers Kelsey Bay, le long <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> rive <strong>de</strong> l'île Vancouver. Les eaux qui suivent le front<br />

se distinguent par leurs bouillonnements turbulents <strong>et</strong><br />

par <strong>la</strong> mer c<strong>la</strong>poteuse qui les accompagne <strong>et</strong> qui se brise<br />

sur le front d'attaque <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> convergence. Enfin,<br />

<strong>la</strong> <strong>la</strong>isse <strong>de</strong> marée entre dans les <strong>de</strong>ux passages où elle<br />

est ba<strong>la</strong>yée par le r<strong>et</strong>our du flux.<br />

La caractéristique <strong>la</strong> plus intéressante <strong>de</strong>s courants<br />

est peut-être <strong>la</strong> présence d'une forte marée interne qui se<br />

propage vers l'ouest dans le profond bassin occi<strong>de</strong>ntal<br />

du détroit. Une analyse <strong>de</strong>s données <strong>de</strong>s courantomètres<br />

pour ce bassin (Thomson <strong>et</strong> Hugg<strong>et</strong>t 1980) indique que<br />

ces longues vagues internes, <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> maréale, sont<br />

continuellement engendrées par les mouvements <strong>de</strong> flux<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> reflux <strong>de</strong> <strong>la</strong> marée astronomique au-<strong>de</strong>ssus du haut<br />

seuil situé juste à l'ouest <strong>de</strong> Kelsey Bay. À moins <strong>de</strong><br />

10 km du seuil, ces marées internes produisent <strong>de</strong>s<br />

courants longitudinaux qui varient avec <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur<br />

<strong>et</strong> qui atteignent, dans <strong>la</strong> couche d'eau supérieure, une<br />

vitesse d'environ 20 cm /s (0,4 kn), ce qui explique <strong>la</strong><br />

différence prononcée <strong>de</strong> <strong>la</strong> force <strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> marée<br />

dans les couches supérieures <strong>et</strong> inférieures. Néanmoins,<br />

malgré l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces mouvements internes, moins<br />

<strong>de</strong> 3 % <strong>de</strong> l'énergie totale charriée vers l'est par l'on<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> marée astronomique, qui se propage vers le continent,<br />

contribuent à <strong>la</strong> génération <strong>de</strong>s courants sur le<br />

seuil. Les marées internes elles-mêmes sont rapi<strong>de</strong>ment<br />

vers A vers vers<br />

-4-- l'océan le continent —o.- I .4— l'océan<br />

10 5<br />

,<br />

o '<br />

o<br />

200<br />

300<br />

B vera<br />

le continent --é-<br />

o S o (cm/si<br />

FIG. 12.13 Vitesse <strong>et</strong> direction <strong>de</strong>s courants moyens à <strong>de</strong>ux endroits,<br />

dans <strong>la</strong> partie occi<strong>de</strong>ntale du détroit <strong>de</strong> <strong>la</strong> Reine-Charlotte, côté nord,<br />

A, côté sud, B, <strong>de</strong> janvier à mai 1977. (Pour <strong>la</strong> localisation <strong>de</strong>s emp<strong>la</strong>cements,<br />

voir <strong>la</strong> figure 12.2). Le courant n<strong>et</strong> est généralement orienté<br />

vers l'océan (à l'ouest) du côté nord <strong>et</strong> vers <strong>la</strong> terre (à l'est) du côté<br />

sud.

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