Océanographie de la côte de la Colombie-Britannique - Pêches et ...
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plus alors <strong>la</strong> partie centrale du détroit. La démarcation<br />
entre les eaux saumâtres <strong>de</strong> couleur pâle <strong>et</strong> les<br />
eaux salées plus foncées, d'origine plus océanique,<br />
est généralement très n<strong>et</strong>te, sauf s'il y a <strong>de</strong> très fortes<br />
vagues. L'action <strong>de</strong> l'écoulement est double : premièrement,<br />
l'écoulement <strong>de</strong>s eaux du fleuve par le bras<br />
principal est orienté sous sa propre impulsion vers le<br />
sud-ouest, en direction <strong>de</strong>s îles Gulf; <strong>et</strong> <strong>de</strong>uxièmement,<br />
le fleuve est une source d'eau <strong>de</strong> surface<br />
légère produisant le phénomène d'eau glissante qui<br />
favorise les courants <strong>de</strong> dérive. Les courants <strong>de</strong><br />
marée, plus réguliers, qui se superposent aux<br />
courants produits par les vents <strong>et</strong> à l'écoulement du<br />
fleuve, se dirigent vers le sud-est au reflux <strong>et</strong> vers le<br />
nord-ouest à marée montante à environ 50 cm/s<br />
(1 kn), à mi-marée, avec un marnage normal <strong>de</strong> 3,2 m.<br />
Les observations sur l'interaction <strong>de</strong>s différents<br />
mécanismes qui produisent les courants <strong>de</strong> surface<br />
peuvent se résumer comme suit :<br />
1) Les dériveurs à drogue <strong>la</strong>rgués près <strong>de</strong> l'embouchure<br />
du Fraser indiquent que <strong>la</strong> vitesse à <strong>la</strong>quelle<br />
l'eau du fleuve se répand initialement dans le détroit<br />
varie selon le volume <strong>de</strong> l'écoulement fluvial <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />
phase <strong>de</strong> <strong>la</strong> marée. En été, le drainage exoréïque peut<br />
atteindre une vitesse <strong>de</strong> 2,5 m/s (5 kn) à l'approche <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> basse mer durant les gran<strong>de</strong>s marées, <strong>et</strong> une<br />
vitesse variant <strong>de</strong> 1,0 à 1,5 m/s (2 à 3 kn) au cours <strong>de</strong>s<br />
marées basses moins extrêmes. C<strong>et</strong>te vitesse se<br />
réduit à quelque 0,5 m/s à environ 5 km <strong>de</strong> l'embouchure<br />
du fleuve lorsque le panache <strong>de</strong>s eaux saumâtres<br />
se répand <strong>la</strong>téralement dans le détroit.<br />
À marée haute, <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> débit est généralement<br />
inférieure à 50 cm/s. En hiver, lorsque l'écoulement<br />
est faible, les courants remontent le fleuve jusqu'à<br />
New Westminster durant les <strong>de</strong>rnières phases<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> marée montante. Ce<strong>la</strong> est normal, <strong>et</strong> tous les<br />
navigateurs fluviaux s'efforcent <strong>de</strong> tirer parti <strong>de</strong>s<br />
mouvements <strong>de</strong>s marées.<br />
2) En presence <strong>de</strong> vents légers, le panache d'eau<br />
douce qui sort du fleuve suit l'une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux directions<br />
suivantes, selon <strong>la</strong> phase <strong>de</strong> <strong>la</strong> marée. Durant le<br />
reflux, le panache gar<strong>de</strong> une direction sud-ouest<br />
même si les courants <strong>de</strong> marée vont vers le sud-est<br />
(fig. 10.20A). Inversement, durant le flux, le panache<br />
superficiel tourne brusquement vers le nord, à un<br />
rythme plus rapi<strong>de</strong> que ne le <strong>la</strong>issent prévoir les seuls<br />
courants <strong>de</strong> marée (fig. 10.20B). À quoi tiennent ces<br />
résultats inattendus? Une explication p<strong>la</strong>usible c'est<br />
que <strong>la</strong> force <strong>de</strong> Coriolis, qui tend à pousser le panache<br />
vers <strong>la</strong> droite, parvient à contreba<strong>la</strong>ncer <strong>la</strong> force exercée<br />
par les courants <strong>de</strong> reflux pour le détourner vers<br />
<strong>la</strong> gauche. À marée <strong>de</strong>scendante, les courants <strong>de</strong><br />
reflux s'accélèrent <strong>de</strong> même que l'écoulement du<br />
fleuve dans le détroit. Comme <strong>la</strong> force <strong>de</strong> Coriolis<br />
agissant sur l'écoulement augmente aussi avec <strong>la</strong><br />
vitesse <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier, l'eff<strong>et</strong> du courant <strong>de</strong> marée est<br />
contré. Donc, même lorsque les tables <strong>de</strong>s marées<br />
indiquent un courant <strong>de</strong> reflux, un bateau pris dans le<br />
panache <strong>de</strong>s eaux du fleuve peut dériver vers le sudouest.<br />
Si le flux suivant est faible, c<strong>et</strong>te dérive peut<br />
s'allonger jusqu'aux îles Gulf. Généralement, <strong>la</strong> force<br />
<strong>de</strong> Coriolis prend le <strong>de</strong>ssus sur le reflux faiblissant <strong>et</strong><br />
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le panache tourne au nord. À marée montante, l'action<br />
combinée <strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> marée <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> force<br />
<strong>de</strong> Coriolis fait virer le panache plein nord, dans un<br />
rayon d'environ 15 km <strong>de</strong> l'embouchure du fleuve. Il<br />
peut alors dériver vers l'inl<strong>et</strong> Burrard à une vitesse<br />
variant <strong>de</strong> 50 à 100 cm/s (1 à 2 kn) durant les gran<strong>de</strong>s<br />
marées.<br />
3) Lorsqu'ils ne sont pas soumis à l'influence<br />
directe du fleuve, les courants <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>vraient<br />
être plus influencés par les marées <strong>et</strong> les vents<br />
locaux, mais tel n'est pas toujours le cas. Les observations<br />
faites en 1966 <strong>et</strong> 1967 à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> dériveurs à<br />
drogue ont montré qu'une partie du panache, détourné<br />
vers le nord par le flux, pouvait continuer à se<br />
dép<strong>la</strong>cer vers le nord à plus <strong>de</strong> 50 cm/s, même lorsque<br />
les courants <strong>de</strong> marée refluaient vers le sud-est.<br />
Ce mouvement entraînait inévitablement l'eau <strong>de</strong> surface<br />
du côté occi<strong>de</strong>ntal <strong>de</strong> <strong>la</strong> baie Howe ou vers<br />
Wilson Creek, sur <strong>la</strong> péninsule Sechelt. Ensuite, l'eau<br />
se dép<strong>la</strong>çait parallèlement au rivage ou tournait<br />
immédiatement vers l'ouest, en direction <strong>de</strong>s îles<br />
Texada <strong>et</strong> Lasqu<strong>et</strong>i. Bien que <strong>la</strong> couche saumâtre<br />
superficielle se dép<strong>la</strong>çât à l'encontre du reflux, les<br />
observations indiquent un ralentissement considérable<br />
au moment du reflux maximal, comme il fal<strong>la</strong>it<br />
s'y attendre. Inversement, les vitesses maximales<br />
vers le nord se produisaient au moment du flux<br />
maximal.<br />
Comme les vents souff<strong>la</strong>ient généralement du<br />
sud-est à une vitesse <strong>de</strong> 5,0 à 7,5 m/s (10 à 15 kn)<br />
durant c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> d'observation à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> dériveurs<br />
à drogue, il peut sembler normal <strong>de</strong> penser que<br />
<strong>la</strong> dérive persistante <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te section particulière du<br />
panache vers le nord n'était due qu'à l'influence du<br />
vent. Or, l'épaisseur d'environ 3 m relevée pour <strong>la</strong><br />
couche saumâtre glissante <strong>et</strong> <strong>la</strong> figure 4.3 montrent<br />
que les vents n'auraient pu qu'entraîner au mieux <strong>la</strong><br />
couche superficielle à une vitesse d'environ 25 à<br />
30 cm/s (0,5 à 1 kn). Évi<strong>de</strong>mment, ce<strong>la</strong> n'est pas<br />
assez rapi<strong>de</strong> pour expliquer le mouvement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
couche supérieure contre le reflux, qui lui aussi<br />
atteint une vitesse d'environ 50 cm/s. En d'autres<br />
termes, il existe donc <strong>de</strong> très forts courants dans le<br />
détroit <strong>de</strong> Géorgie qui ne sont pas directement liés<br />
aux marées <strong>et</strong> aux vents locaux. À défaut <strong>de</strong> meilleur<br />
terme, les océanographes appellent ces mouvements<br />
imprévisibles <strong>de</strong>s courants résiduels. À titre informatif,<br />
pour ceux qui essaient <strong>de</strong> déterminer les courants<br />
<strong>de</strong> surface, le courant résiduel, dans l'exemple précé<strong>de</strong>nt,<br />
était orienté vers le nord à une vitesse <strong>de</strong> 50 à<br />
100 cm/s. Toutefois, faute <strong>de</strong> données suffisantes <strong>et</strong><br />
d'explications concrètes sur l'origine <strong>de</strong> ces<br />
courants, il y a peu <strong>de</strong> choses à en dire. Il reste une<br />
certitu<strong>de</strong> : <strong>la</strong> couche superficielle qui se dép<strong>la</strong>ce initialement<br />
vers le nord commence à suivre <strong>la</strong> ligne <strong>de</strong><br />
rivage dès qu'elle atteint les environs <strong>de</strong> <strong>la</strong> péninsule<br />
Sechelt, quel que soit le mécanisme qui l'y pousse. En<br />
outre, il semble que les courants <strong>de</strong> surface engendrés<br />
par <strong>de</strong>s vents modérés, quoique par moments<br />
assez importants, ne soient pas <strong>de</strong>s éléments clés<br />
dans <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> direction<br />
<strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> surface dans <strong>la</strong> partie centrale du détroit.