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Océanographie de la côte de la Colombie-Britannique - Pêches et ...

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propageant vers l'intérieur. Ce sont <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> ce<br />

genre qui expliquent les courants <strong>de</strong> marée rapi<strong>de</strong>s dans<br />

les passages reliant le détroit <strong>de</strong> Géorgie au détroit Juan<br />

<strong>de</strong> Fuca. Les heures <strong>de</strong> pleine <strong>et</strong> <strong>de</strong> basse mer entre les<br />

îles San Juan <strong>et</strong> Gulf coïnci<strong>de</strong>nt avec celles du détroit<br />

d'Haro, pas avec celles du détroit <strong>de</strong> Géorgie.<br />

Courants observés<br />

Bien qu'il y ait eu quelques observations <strong>de</strong><br />

courants dans les chenaux <strong>de</strong> marée navigables au sudouest<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Colombie</strong>-<strong>Britannique</strong> dès 1895, ce n'est<br />

qu'assez récemment que les courants ont commencé à<br />

être mesurés dans le détroit <strong>de</strong> Géorgie. Ce<strong>la</strong> est<br />

probablement dû autant à un manque d'effort <strong>et</strong> d'intérêt<br />

qu'à <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>de</strong> <strong>la</strong> technologie. En toute honnêt<strong>et</strong>é,<br />

il faut cependant souligner que les mesures <strong>de</strong><br />

courant ne sont ni faciles ni peu coûteuses.<br />

Comme tout navigateur le sait, <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> direction <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse du courant <strong>de</strong> surface n'est<br />

pas une mince tâche. Comment ce<strong>la</strong> se fait-il? Une <strong>de</strong>s<br />

métho<strong>de</strong>s les plus vieilles <strong>et</strong> les plus économiques est <strong>la</strong><br />

technique <strong>de</strong> <strong>la</strong> « bouteille dérivante » popu<strong>la</strong>risée par<br />

les naufragés dans les films hollywoodiens. C<strong>et</strong>te fois<br />

c'est pour <strong>de</strong>s fins scientifiques que <strong>de</strong>s bouteilles<br />

scellées, presque submergées, sont mises à l'eau. Elles<br />

contiennent une carte officielle prom<strong>et</strong>tant une p<strong>et</strong>ite<br />

récompense à ceux que les trouvent, si <strong>la</strong> carte est<br />

renvoyée à l'expéditeur avec mention <strong>de</strong> l'heure <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

l'endroit <strong>de</strong> <strong>la</strong> récupération. Une estimation sommaire<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> dérive <strong>de</strong> surface peut alors être faite en calcu<strong>la</strong>nt<br />

le temps que les bouteilles ont mis à parcourir <strong>la</strong> distance<br />

entre le point <strong>de</strong> <strong>la</strong>rgage <strong>et</strong> celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> récupération.<br />

Durant les étés <strong>de</strong> 1926 <strong>et</strong> 1929, 1636 <strong>de</strong> ces bouteilles<br />

ont été <strong>la</strong>rguées dans le détroit <strong>de</strong> Géorgie. Les<br />

41 % <strong>de</strong> bouteilles récupérées indiquaient qu'il y avait<br />

une n<strong>et</strong>te dérive nord-ouest le long du côté est du détroit<br />

<strong>et</strong> une dérive sud-est le long du côté ouest, sur <strong>de</strong><br />

nombreux cycles <strong>de</strong> marée. D'après ces données,<br />

Waldichuk (1958) affirmait qu'il y avait, dans le détroit,<br />

une circu<strong>la</strong>tion générale antihoraire qui se superposait<br />

au mouvement <strong>de</strong> flux <strong>et</strong> <strong>de</strong> reflux <strong>de</strong>s courants <strong>de</strong><br />

marée. Un plus p<strong>et</strong>it courant giratoire, dans <strong>la</strong> même<br />

direction, semb<strong>la</strong>it aussi exister au sud d'une ligne<br />

imaginaire entre Sand Heads <strong>et</strong> <strong>la</strong> passe Active.<br />

L'ennui, c'est que les bouteilles ne perm<strong>et</strong>tent pas<br />

vraiment <strong>de</strong> mesurer les courants avec précision, parce<br />

que les vents <strong>et</strong> les vagues les influencent <strong>de</strong> façon<br />

imprévisible, <strong>et</strong> qu'elles peuvent <strong>de</strong>meurer longtemps<br />

sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge avant d'être récupérées. Une métho<strong>de</strong> plus<br />

perfectionnée consiste à attacher <strong>de</strong>s courantomètres<br />

(instruments qui enregistrent <strong>la</strong> direction <strong>et</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>s<br />

courants en un point déterminé) à <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs variables<br />

sur une amarre ancrée. Ce<strong>la</strong> fonctionne bien, sauf<br />

près <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface, où les billes <strong>de</strong> bois <strong>et</strong> <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion<br />

maritime peuvent causer <strong>de</strong>s dommages considérables <strong>et</strong><br />

où l'oscil<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s vagues peut rendre les enregistrements<br />

<strong>de</strong>s instruments incohérents. Par conséquent, les<br />

observations <strong>de</strong> ce genre ne sont généralement pas prises<br />

à moins <strong>de</strong> 5 m sous <strong>la</strong> surface. Des variations considérables<br />

<strong>de</strong>s vitesses <strong>et</strong> <strong>de</strong>s directions du courant pouvant<br />

-166-<br />

se produire à différentes profon<strong>de</strong>urs, particulièrement<br />

dans les régions influencées par l'écoulement du fleuve,<br />

d'autres métho<strong>de</strong>s sont nécessaires pour déterminer le<br />

comportement <strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> manière plus<br />

précise.<br />

Heureusement, il y a <strong>de</strong>ux autres métho<strong>de</strong>s spécialement<br />

applicables à <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong>s courants près <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

surface. Dans <strong>la</strong> première, <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites bouées dérivantes,<br />

appelées dériveurs à drogue, sont utilisées; leur mouvement<br />

peut être suivi jour <strong>et</strong> nuit par un appareil radar<br />

navalisé ou terrestre. (Au <strong>la</strong>rge <strong>de</strong>s terres, <strong>de</strong>s satellites<br />

sont utilisés pour suivre les bouées dérivantes.) La partie<br />

essentielle <strong>de</strong> ces bouées consiste en une structure d'une<br />

surface re<strong>la</strong>tivement <strong>la</strong>rge qui pend sous le flotteur pour<br />

minimiser l'eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s vents <strong>et</strong> <strong>de</strong>s vagues. Appelée<br />

drogue à courant, elle assure <strong>la</strong> stabilité du système par<br />

rapport au mouvement <strong>de</strong> l'eau, comme <strong>la</strong> quille du<br />

bateau prévient <strong>la</strong> dérive. Si elles ne sont pas entraînées<br />

sur <strong>la</strong> grève, les bouées donneront une lecture <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

vitesse <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> direction moyennes du courant à une<br />

profon<strong>de</strong>ur comparable à celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> quille <strong>de</strong> <strong>la</strong> plupart<br />

<strong>de</strong>s yachts (environ 2 m). Les premières mesures, au<br />

moyen <strong>de</strong> « dériveurs » suivis à <strong>la</strong> trace dans le détroit<br />

<strong>de</strong> Géorgie, ont été prises par Pickard durant l'été <strong>de</strong><br />

1954. (Il utilisait à l'époque <strong>de</strong>s « bâtons <strong>de</strong> dérive » qui<br />

n'ont pas <strong>de</strong> drogue, mais le principe est le même.) Les<br />

observations duraient 25 h (un cycle <strong>de</strong> marée) <strong>et</strong> étaient<br />

prises en six endroits différents entre <strong>la</strong> pointe Roberts<br />

<strong>et</strong> l'île Galiano, <strong>et</strong> à <strong>de</strong>ux endroits dans le chenal<br />

Trincomali. Les courants <strong>de</strong> surface atteignaient en<br />

moyenne 23 cm/ s (0,45 kn) lors du flux <strong>et</strong> 43 cm/ s<br />

(0,85 kn) durant le reflux, avec <strong>de</strong>s maximums al<strong>la</strong>nt<br />

jusqu'à 100 cm/ s (2 kn) dans chaque cas. Dans le<br />

détroit, ces courants étaient attribués aux marées <strong>et</strong> à<br />

l'écoulement important du Fraser, les vents souff<strong>la</strong>nt<br />

généralement à moins <strong>de</strong> 2,5 m/s (5 kn).<br />

La <strong>de</strong>uxième métho<strong>de</strong> est fondée sur l'utilisation<br />

<strong>de</strong>s eaux boueuses, drainées <strong>de</strong>s terres, comme traceur<br />

naturel du mouvement <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> surface, <strong>et</strong> est applicable<br />

aux régions du détroit <strong>de</strong> Géorgie qui sont directement<br />

sous l'influence <strong>de</strong> l'écoulement du Fraser. Les<br />

photos aériennes <strong>et</strong> satellitaires sont précieuses à c<strong>et</strong><br />

égard, même si <strong>la</strong> courverture <strong>de</strong> nuages vient souvent<br />

former obstacle (fig. 10.17, pl. 12).<br />

Comme en toute logique le mouvement <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong><br />

surface est principalement influencé par les marées, les<br />

vents <strong>et</strong> l'écoulement du Fraser, il convient <strong>de</strong> se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

dans quelle mesure le comportement <strong>de</strong>s courants <strong>de</strong><br />

surface observés correspond à celui <strong>de</strong>s courants prévisibles,<br />

engendrés par les marées <strong>et</strong> les vents locaux. Il<br />

nous semble préférable <strong>de</strong> diviser le détroit en trois<br />

régions distinctes pour répondre à c<strong>et</strong>te question (fig.<br />

10.18).<br />

Le détroit septentrional<br />

C<strong>et</strong>te partie du détroit est caractérisée par <strong>de</strong>s<br />

courants <strong>de</strong> marée faibles <strong>et</strong> variables (voir par exemple<br />

<strong>la</strong> fig. 10.14). Dans <strong>la</strong> majeure partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> région, ces<br />

courants n'atteignent que <strong>de</strong>s vitesses d'environ<br />

10 cm/ s, sauf aux approches méridionales du passage<br />

Discovery. Les courants <strong>de</strong> marée dans le chenal Sabine,<br />

entre les îles Texada <strong>et</strong> Lasqu<strong>et</strong>i, <strong>et</strong> dans le détroit <strong>de</strong>

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