Océanographie de la côte de la Colombie-Britannique - Pêches et ...
Océanographie de la côte de la Colombie-Britannique - Pêches et ...
Océanographie de la côte de la Colombie-Britannique - Pêches et ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
vers le continent, assez pour engendrer <strong>de</strong>s courants<br />
légèrement plus forts <strong>de</strong> ce côté que du côté <strong>de</strong> l'île<br />
Vancouver. Au sud <strong>de</strong>s îles Quadra <strong>et</strong> Cortes <strong>la</strong> marée se<br />
propageant vers le nord rencontre celle qui <strong>de</strong>scend vers<br />
le sud par les chenaux du nord, <strong>de</strong> sorte que <strong>la</strong> configuration<br />
<strong>de</strong>s marées dans <strong>la</strong> partie septentrionale du<br />
détroit est confuse <strong>et</strong> très variable. Apparemment, dans<br />
le secteur nord-est, les <strong>de</strong>ux marées tournoient <strong>et</strong> se<br />
rencontrent près <strong>de</strong> Lund, dans le détroit <strong>de</strong> Deso<strong>la</strong>tion.<br />
En raison <strong>de</strong> l'oscil<strong>la</strong>tion sur p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> marée dans<br />
le détroit <strong>de</strong> Géorgie, il y a étale <strong>de</strong> haute mer avant que<br />
le courant se renverse avec le reflux. Contrairement au<br />
flux, le reflux se fait vers le sud-est, avec une légère<br />
déviation vers l'île Vancouver, ce qui produit, du côté<br />
occi<strong>de</strong>ntal du détroit, <strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> marée plus forts<br />
<strong>de</strong> quelques centimètres par secon<strong>de</strong> <strong>et</strong> d'une durée légèrement<br />
plus longue que ceux du côté du continent. Les<br />
courants <strong>de</strong> marée dans les passes <strong>et</strong> les inl<strong>et</strong>s contigus<br />
au détroit sont aussi inversés durant le reflux <strong>et</strong> les<br />
c<strong>la</strong>potis sont peu fréquents. Il y a une accélération du<br />
reflux dans les parties étroites du détroit au sud <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
pointe Roberts.<br />
Les courants <strong>de</strong> marée dans le détroit <strong>de</strong> Géorgie<br />
sont généralement faibles, sauf dans les passes <strong>et</strong> les<br />
goul<strong>et</strong>s, <strong>et</strong> leur présence dans les eaux <strong>de</strong> surface est<br />
souvent cachée par les courants provoqués par le vent <strong>et</strong><br />
l'écoulement du fleuve. C'est pourquoi il est parfois<br />
impossible <strong>de</strong> savoir quelle fraction du courant observé<br />
est véritablement produite par <strong>la</strong> marée. Pour déterminer<br />
avec précision le mouvement <strong>de</strong>s marées dans tout<br />
le détroit, <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> courants <strong>de</strong>vraient être prises<br />
sur une vaste région, en plusieurs endroits, à différentes<br />
profon<strong>de</strong>urs, <strong>et</strong> à différentes phases <strong>de</strong> <strong>la</strong> marée. Ce<strong>la</strong><br />
serait fort coûteux, difficile <strong>et</strong> long. Heureusement, il<br />
existe un moyen <strong>de</strong> contourner ce problème par <strong>la</strong> mise<br />
au point d'une simu<strong>la</strong>tion par ordinateur <strong>de</strong>s marées <strong>et</strong><br />
<strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> marée. Pat Crean, <strong>de</strong> l'Institut <strong>de</strong>s<br />
sciences <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer <strong>de</strong> Sidney (C.-B.), a développé un tel<br />
modèle pour les eaux du détroit <strong>de</strong> Géorgie <strong>et</strong> du détroit<br />
Juan <strong>de</strong> Fuca.<br />
Il a fallu plus <strong>de</strong> 10 ans d'efforts constants pour<br />
amener le modèle <strong>de</strong> M. Crean au <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> perfectionnement<br />
actuel. Au cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong>, le modèle a<br />
été considérablement modifié pour inclure un plus<br />
grand nombre <strong>de</strong>s mécanismes physiques qui peuvent<br />
affecter les marées <strong>et</strong> pour m<strong>et</strong>tre à profit les progrès <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> technologie informatique <strong>et</strong> <strong>de</strong>s techniques d'analyse<br />
numérique. De plus, il a été nécessaire <strong>de</strong> mesurer les<br />
marées <strong>et</strong> les courants à <strong>de</strong>s endroits précis, dans les<br />
<strong>de</strong>ux détroits, pour vérifier <strong>la</strong> validité <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
simu<strong>la</strong>tion par ordinateur. Comme les résultats du<br />
modèle actuel reproduisent fidèlement les mesures<br />
réelles pour une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> marées, <strong>la</strong> possibilité<br />
<strong>de</strong> prévision <strong>de</strong>s marées <strong>et</strong> <strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> marée s'est<br />
considérablement accrue. Par exemple, il est maintenant<br />
possible <strong>de</strong> simuler le mouvement <strong>de</strong> <strong>la</strong> marée dans tout<br />
le détroit à un moment donné <strong>et</strong> <strong>de</strong> prédire à long terme,<br />
le dép<strong>la</strong>cement, provoqué par <strong>la</strong> marée, d'agents polluants<br />
comme les hydrocarbures. Le modèle informatique<br />
ai<strong>de</strong> aussi les scientifiques à déterminer quel<br />
processus physique influence le plus le paramètre<br />
océanique dans les eaux côtières intérieures. Enfin, les<br />
-160-<br />
spécialistes espèrent qu'il sera possible <strong>de</strong> raffiner le<br />
modèle pour simuler l'influence <strong>de</strong>s vents, <strong>de</strong> l'écoulement<br />
du fleuve Fraser <strong>et</strong> <strong>de</strong>s conditions dans le<br />
Pacifique sur <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s masses d'eau dans le<br />
détroit <strong>de</strong> Géorgie <strong>et</strong> le détroit Juan <strong>de</strong> Fuca.<br />
Des cartes du mouvement <strong>de</strong>s marées, choisies<br />
parmi celles produites par le modèle, ont été reproduites<br />
aux figures 10.14, 10.15. La première série <strong>de</strong> cartes<br />
(fig. 10.14A, B) présente <strong>de</strong>s instantanés <strong>de</strong>s courants <strong>de</strong><br />
marée <strong>de</strong> surface en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> flux <strong>et</strong> <strong>de</strong> reflux maximum<br />
dans tout le détroit, du cap F<strong>la</strong>ttery jusqu'au cap<br />
Mudge. Ces « cartes générales » sont dérivées d'une<br />
version antérieure du modèle. Les cartes détaillées les<br />
plus récentes, figures 10.15A à 10.15C, nous donnent<br />
une image beaucoup plus précise <strong>de</strong>s courants mais sont<br />
limitées à <strong>la</strong> partie sud du détroit <strong>de</strong> Géorgie <strong>et</strong> à <strong>la</strong><br />
partie est du détroit Juan <strong>de</strong> Fuca. (Les résultats du<br />
modèle <strong>de</strong> <strong>la</strong> carte générale sont utilisés comme<br />
« entrée » pour le modèle <strong>de</strong> <strong>la</strong> carte détaillée.) Les trois<br />
cartes <strong>de</strong> courant <strong>de</strong> marée correspon<strong>de</strong>nt respectivement<br />
au flux maximal, <strong>et</strong> au mouvement 2 h après le<br />
flux maximal <strong>et</strong> le reflux maximal. Dans chaque cas, les<br />
flèches (ou vecteurs) indiquent <strong>la</strong> vitesse moyenne <strong>de</strong>s<br />
courants <strong>de</strong> marée, <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface jusqu'au fond océanique,<br />
en un endroit particulier pour <strong>la</strong> phase désignée <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> marée. Dans les cartes générales, le vecteur <strong>de</strong> vitesse<br />
représente le courant <strong>de</strong> marée moyen au centre d'un<br />
carré d'une surface d'eau <strong>de</strong> 4 km <strong>de</strong> long sur 4 km <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong>rge; dans les cartes détaillées, <strong>la</strong> moyenne est établie<br />
sur une surface plus p<strong>et</strong>ite <strong>de</strong> 2 km <strong>de</strong> long sur 2 km <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong>rge. La même métho<strong>de</strong> s'applique à <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong><br />
l'eau pour chaque genre <strong>de</strong> carte. (Les coûts d'exploitation<br />
augmentent rapi<strong>de</strong>ment en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur<br />
<strong>de</strong> l'échelle du modèle informatisé. Par conséquent, en<br />
<strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s restrictions scientifiques, le coût <strong>de</strong>vient le<br />
facteur limitatif principal <strong>de</strong> <strong>la</strong> restitution du détail par<br />
le modèle <strong>de</strong>s marées.) Le modèle tient compte <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
profon<strong>de</strong>ur variable <strong>de</strong> l'eau, <strong>de</strong> <strong>la</strong> configuration <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
ligne <strong>de</strong> rivage, <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre (force <strong>de</strong><br />
Coriolis) <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> frottement <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'attraction terrestre.<br />
Mais il ne rend pas compte <strong>de</strong> l'influence <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
circu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s vents, <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression atmosphérique, <strong>de</strong><br />
l'écoulement du fleuve ni <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité variable <strong>de</strong> l'eau.<br />
La simu<strong>la</strong>tion informatisée n'englobe que les<br />
courants <strong>de</strong> marée « purs », il peut donc y avoir <strong>de</strong>s<br />
différences considérables entre les courants <strong>de</strong> surface<br />
observés <strong>et</strong> modélisés, à cause <strong>de</strong>s répercussions <strong>de</strong><br />
l'écoulement <strong>de</strong>s cours d'eau <strong>et</strong> aussi <strong>de</strong>s vents. Ceci est<br />
particulièrement vrai pendant les pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> grand<br />
débit du fleuve Fraser ou <strong>de</strong> grands vents. Le lecteur<br />
pru<strong>de</strong>nt considérera donc les cartes <strong>de</strong> courants comme<br />
un indicateur du régime type <strong>de</strong> flux <strong>et</strong> <strong>de</strong> reflux plutôt<br />
que comme une bible. En outre, les chenaux étroits<br />
comme les goul<strong>et</strong>s Dodd <strong>et</strong> False ne sont que sommairement<br />
évalués dans <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion. (Comme le volume<br />
réel d'eau qui y entre est p<strong>et</strong>it, ces passes ne sont pas<br />
indispensables à <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> marée<br />
dans les chenaux principaux, même si leur importance<br />
locale est considérable.) Les contre-remous localisés ne<br />
peuvent pas être délimités non plus par le modèle si leur<br />
dimension est égale ou inférieure à <strong>la</strong> superficie <strong>de</strong>s<br />
carrés <strong>de</strong> <strong>la</strong> carte sur lesquels <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong>s mouve-