Océanographie de la côte de la Colombie-Britannique - Pêches et ...
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houles à faible énergie <strong>et</strong> à pério<strong>de</strong> d'environ 20 s annoncent<br />
souvent les tempêtes, car elles précè<strong>de</strong>nt l'arrivée<br />
du gros <strong>de</strong>s vagues <strong>de</strong> tempête. Les houles <strong>de</strong> fond<br />
bien connues sont <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> vagues longues issues<br />
d'une tempête éloignée <strong>et</strong> dont <strong>la</strong> hauteur <strong>et</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong><br />
décroissent à mesure que <strong>la</strong> tempête s'atténue ou<br />
s'éloigne.<br />
Bien qu'une saute du vent parvienne à réduire les<br />
vagues d'une mer qui se lève, <strong>de</strong>s vents contraires n'entraînent<br />
qu'une diminution minimale <strong>de</strong>s hauteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
houle. Il semblerait que, <strong>la</strong> plupart du temps, les profils<br />
longs, bas <strong>et</strong> faiblement accusés <strong>de</strong>s houles offrent peu<br />
<strong>de</strong> résistance aux vents contraires.<br />
Pourvu que leurs pério<strong>de</strong>s, leurs longueurs d'on<strong>de</strong><br />
<strong>et</strong> leurs directions <strong>de</strong> propagation simultanées répon<strong>de</strong>nt<br />
à une série <strong>de</strong> conditions, les vagues peuvent se<br />
transm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> l'énergie l'une à l'autre. C'est par <strong>de</strong><br />
telles interactions vague-vague qu'une portion d'énergie<br />
d'une vague donnée est transmise à une autre d'une<br />
pério<strong>de</strong> presque i<strong>de</strong>ntique, mais <strong>de</strong> direction <strong>de</strong> propagation<br />
légèrement différente. Un transfert d'énergie<br />
s'effectue donc dans <strong>de</strong>s directions différentes <strong>de</strong> celle<br />
du vent; ce processus est donc semb<strong>la</strong>ble à celui <strong>de</strong><br />
l'étalement géométrique. Mais, contrairement à ce processus,<br />
les interactions vague-vague dans ce cas sont les<br />
plus efficaces près <strong>de</strong> l'aire <strong>de</strong> génération <strong>et</strong> jouent <strong>de</strong><br />
moins en moins en s'éloignant <strong>de</strong> <strong>la</strong> course, <strong>la</strong> dispersion<br />
séparant les composantes <strong>de</strong>s vagues selon leur pério<strong>de</strong>.<br />
En résumé, les vagues à courte pério<strong>de</strong>, situées dans<br />
l'aire <strong>de</strong> génération d'une tempête, diminuent <strong>de</strong> taille<br />
sous l'eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> l'amortissement visqueux <strong>et</strong> du déferlement<br />
<strong>de</strong>s vagues. D'autre part, les on<strong>de</strong>s à longue<br />
pério<strong>de</strong> ne sont que légèrement modifiées par le processus,<br />
les interactions vague-vague dans ce cas sont les<br />
vent en houles ondu<strong>la</strong>nt lentement. À mesure qu'elles<br />
s'éloigent <strong>de</strong> <strong>la</strong> course, les houles s'étalent <strong>et</strong> se dispersent;<br />
ce sont les on<strong>de</strong>s à pério<strong>de</strong> plus longue qui se<br />
propagent le plus rapi<strong>de</strong>ment. Dans <strong>la</strong> dissipation <strong>de</strong><br />
l'énergie <strong>de</strong> <strong>la</strong> houle tout près <strong>de</strong> l'aire <strong>de</strong> génération, les<br />
interactions vague-vague sont importantes <strong>et</strong> l'étalement<br />
géométrique entraîne une légère diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
hauteur <strong>de</strong>s vagues en s'éloignant <strong>de</strong> <strong>la</strong> tempête. Lorsque<br />
les vagues ont été transformées en houles régulières,<br />
elles peuvent se propager sur <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> kilomètres<br />
dans les océans mondiaux en ne perdant qu'une très<br />
faible quantité d'énergie. Snodgrass <strong>et</strong> al. (1966) a<br />
observé <strong>la</strong> trajectoire d'on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> tempête qui avaient été<br />
générées près <strong>de</strong> l'Antarctique, jusqu'à Yakutat, en<br />
A<strong>la</strong>ska, sur plus <strong>de</strong> 10 000 km. Les vagues se dép<strong>la</strong>çaient<br />
en eau profon<strong>de</strong> à <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> groupe appropriée<br />
à leur pério<strong>de</strong> <strong>et</strong> suivaient une route orthodromique,<br />
montrant ainsi que <strong>la</strong> rotation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Terre avait un eff<strong>et</strong><br />
négligeable sur leur trajectoire. Des spectres d'on<strong>de</strong>s à<br />
0, 1 000 <strong>et</strong> 10 000 km <strong>de</strong> l'extrémité <strong>de</strong> <strong>la</strong> course <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
tempête (fig. 7.12) indiquent que <strong>la</strong> majeure partie <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
dissipation <strong>de</strong> l'énergie <strong>de</strong>s vagues s'est produite à<br />
proximité <strong>de</strong> l'aire <strong>de</strong> génération, <strong>et</strong> que <strong>la</strong> dissipation a<br />
été maximale pour les on<strong>de</strong>s à courte pério<strong>de</strong>. Peu<br />
d'énergie a été perdue au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 1 000 km <strong>de</strong> l'aire <strong>de</strong><br />
génération. Br<strong>et</strong>schnei<strong>de</strong>r (1952), en utilisant <strong>de</strong>s<br />
données observées sur les vagues, a construit une série<br />
<strong>de</strong> courbes empiriques qui donnent <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
—126-<br />
q)<br />
Pério<strong>de</strong> (s)<br />
30 25 20 15<br />
10 000<br />
km<br />
'n4Y<br />
o<br />
1000 km<br />
OE POND<br />
1 0<br />
I<br />
0,04 0,06 0,08 0,1<br />
Fréquence (cps)<br />
FIG. 7.12 Spectres <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s générées<br />
par une tempête dans l'océan Pacifique-<br />
Sud, à 0, 1 000 <strong>et</strong> 10 000 km du front <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
tempête. (Tiré <strong>de</strong> Snodgrass <strong>et</strong> al. 1966)<br />
hauteur <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> vague en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
distance d'amortissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> houle par rapport à l'extrémité<br />
<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> course. Ces courbes montrent,<br />
par exemple, que plus les on<strong>de</strong>s sont hautes <strong>et</strong><br />
abruptes, plus elles s'affaiblissent rapi<strong>de</strong>ment lorsqu'elles<br />
se dispersent hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> course. Les courbes<br />
montrent, par exemple, que <strong>la</strong> hauteur significative<br />
d'une on<strong>de</strong> passe <strong>de</strong> 4,6 m (15 pi) à 2,3 m à <strong>la</strong> fin d'une<br />
course <strong>de</strong> 740 km (400 milles marins) <strong>et</strong> à environ 1,4 m<br />
lorsqu'elle a parcouru encore 2 800 km. D'autre part, <strong>la</strong><br />
pério<strong>de</strong> significative <strong>de</strong> l'on<strong>de</strong> s'accroît, <strong>et</strong> une pério<strong>de</strong><br />
initiale <strong>de</strong> 10 s passe à environ 12,6 s à 2 800 km <strong>de</strong> l'aire<br />
<strong>de</strong> génération.<br />
Vents <strong>et</strong> on<strong>de</strong>s pour une<br />
course en mouvement<br />
Une <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s vagues océaniques ne serait pas<br />
complète si l'on ne considérait pas les configurations<br />
d'on<strong>de</strong>s générées par une dépression atmosphérique en<br />
mouvement. Donc, afin <strong>de</strong> compléter c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>scription,<br />
nous examinerons une tempête qui est arrivée à maturité<br />
<strong>et</strong> se dép<strong>la</strong>ce à une vitesse constante au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
haute mer, sans oublier qu'en réalité, <strong>la</strong> trajectoire <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />
vitesse d'une tempête se modifient <strong>la</strong> plupart du temps<br />
<strong>et</strong> que l'intensité <strong>et</strong> <strong>la</strong> course <strong>de</strong>s vents qui l'accompagnent<br />
se modifient continuellement à mesure que <strong>la</strong><br />
dépression croît puis disparaît.<br />
Une dépression extratropicale entièrement développée<br />
typique est composée, dans le Pacifique-Nord-Est,<br />
d'un noyau <strong>de</strong> basse pression qui migre vers l'est <strong>et</strong><br />
autour duquel soufflent <strong>de</strong>s vents cycloniques. La<br />
région <strong>de</strong> <strong>la</strong> tempête peut être divisée en quatre secteurs<br />
approximatifs, chacun caractérisé par <strong>de</strong>s directions,<br />
<strong>de</strong>s vitesses <strong>et</strong> <strong>de</strong>s courses <strong>de</strong> vent différentes (fig. 7.13).<br />
Dans un secteur donné, le vent engendre son propre<br />
champ d'on<strong>de</strong>s qui, selon <strong>la</strong> vitesse <strong>et</strong> <strong>la</strong> persistance du<br />
centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> tempête par rapport aux vagues, peut être<br />
contaminé <strong>de</strong> houles en provenance <strong>de</strong> secteurs<br />
adjacents.