Océanographie de la côte de la Colombie-Britannique - Pêches et ...
Océanographie de la côte de la Colombie-Britannique - Pêches et ...
Océanographie de la côte de la Colombie-Britannique - Pêches et ...
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
<strong>de</strong> gros voiliers les désignent par le bruit qu'ils produisent.<br />
La zone située entre le 40°S <strong>et</strong> le 50°S est connue<br />
sous le nom <strong>de</strong> « quarantièmes grondants », celle entre<br />
50 0 <strong>et</strong> 60°S comme les « cinquantièmes mugissants », <strong>et</strong><br />
<strong>la</strong> zone au nord du 60°S les « soixantièmes grinçants ».<br />
La figure 7.11 montre également que <strong>la</strong> partie significative<br />
<strong>de</strong> chaque spectre d'on<strong>de</strong> se concentre, à mesure<br />
que le vent s'intensifie, dans une gamme <strong>de</strong> fréquences<br />
<strong>de</strong> plus en plus étroite. Le spectre peut donc se limiter<br />
aux parties médianes <strong>de</strong> l'échelle <strong>de</strong>s fréquences, pour <strong>la</strong><br />
prévision <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s, dans le cas où les niveaux d'énergie<br />
sont inférieurs à un pourcentage minimal (environ 5 %)<br />
<strong>de</strong> l'énergie totale <strong>de</strong>s vagues.<br />
Échelle <strong>de</strong> Beaufort<br />
L'échelle anémométrique <strong>de</strong> Beaufort (tableau 7.4)<br />
lie <strong>la</strong> vitesse du vent à l'apparence <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer<br />
compte tenu <strong>de</strong> certains facteurs, notamment <strong>la</strong> hauteur<br />
<strong>de</strong> vagues ainsi que l'importance <strong>de</strong>s brisants, <strong>de</strong>s<br />
moutons, <strong>de</strong> l'écume <strong>et</strong> <strong>de</strong>s embruns. Conçue à l'origine<br />
par l'amiral Beaufort, au début du XIXe siècle, afin <strong>de</strong><br />
faciliter <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vents <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
température entre <strong>de</strong>s navires en marche, c<strong>et</strong>te échelle a<br />
souvent été modifiée pour répondre aux besoins <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
navigation mo<strong>de</strong>rne. Comme pour toute métho<strong>de</strong> d'observation<br />
subjective, l'échelle <strong>de</strong> Beaufort est loin d'être<br />
parfaite. Par exemple, l'état <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer peut être décrit<br />
d'une façon très différente par <strong>de</strong>ux personnes, ou<br />
encore <strong>de</strong>s vagues défer<strong>la</strong>ntes abruptes se propageant<br />
contre un courant opposé peuvent entraîner une surestimation<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse réelle du vent. Des étu<strong>de</strong>s ont également<br />
montré que, pour <strong>de</strong>s vents <strong>de</strong> vitesse comparable,<br />
l'estimation du nombre <strong>de</strong> Beaufort varie si l'observation<br />
a été effectuée à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>côte</strong> ou en haute mer.<br />
En outre, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> connaît une application moindre<br />
dans le cas <strong>de</strong>s eaux protégées à courses <strong>de</strong> vent limitées,<br />
où <strong>de</strong>s mers entièrement levées ne peuvent se former.<br />
L'Organisation météorologique mondiale, à Genève, se<br />
penche présentement sur une échelle <strong>de</strong> Beaufort<br />
modifiée, différente <strong>de</strong> celle présentée au tableau 7.4.<br />
Amortissement <strong>de</strong>s vagues<br />
La majeure partie <strong>de</strong> l'énergie transmise du vent<br />
aux vagues finit par se perdre sous forme <strong>de</strong> brisants<br />
près du rivage. De plus, d'autres processus redistribuent<br />
dans l'océan l'énergie <strong>de</strong>s vagues localement <strong>et</strong> globalement,<br />
bien avant qu'elles n'atteignent <strong>la</strong> <strong>côte</strong>.<br />
Surtout à cause <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> dissipation du déferlement<br />
<strong>de</strong>s vagues, celles-ci, dans le cas d'une mer parvenue<br />
à maturité ou entièrement levée, possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />
l'énergie en quantité limitée. De plus, parce que <strong>la</strong><br />
plupart <strong>de</strong>s courses en haute mer ont une étendue finie,<br />
déterminée par le champ du vent, une portion <strong>de</strong> l'énergie<br />
s'échappe continuellement <strong>de</strong> l'aire <strong>de</strong> génération<br />
sous forme <strong>de</strong> houle. De plus, ce ne sont pas toutes les<br />
vagues qui sont générées lorsque le vent souffle dans une<br />
direction unique, si bien qu'un peu d'énergie <strong>de</strong>s vagues<br />
passe toujours par les côtés <strong>de</strong> <strong>la</strong> course. La quantité<br />
-124-<br />
d'énergie qui se perd <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te façon décroît rapi<strong>de</strong>ment<br />
lorsque l'angle entre <strong>la</strong> course <strong>et</strong> <strong>la</strong> direction du vent<br />
s'accroît, <strong>et</strong> moins <strong>de</strong> 10 % <strong>de</strong> l'énergie totale <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
houle se propage à <strong>de</strong>s angles supérieurs à environ 50 0<br />
par rapport à <strong>la</strong> direction du vent. Lorsque le vent<br />
tombe, <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong>s vagues dans <strong>la</strong><br />
course est principalement déterminée par <strong>la</strong> vitesse à<br />
<strong>la</strong>quelle le vent diminue <strong>et</strong> l'énergie s'échappe <strong>de</strong> l'aire<br />
<strong>de</strong> génération.<br />
À l'extérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> course, le spectre d'énergie <strong>de</strong>s<br />
vagues dans une direction donnée s'ap<strong>la</strong>tit lentement à<br />
cause <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s combinés <strong>de</strong> <strong>la</strong> dissipation visqueuse<br />
interne, <strong>de</strong> l'étalement géométrique, <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion,<br />
<strong>de</strong>s vents opposés <strong>et</strong> <strong>de</strong>s interactions vague-vague. Nous<br />
nous intéresserons à chacun <strong>de</strong> ces eff<strong>et</strong>s.<br />
La dissipation interne, résultat du frottement inhérent<br />
(ou viscosité) du flui<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pellicule en<br />
surface, atténue rapi<strong>de</strong>ment les pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s vagues<br />
lorsqu'elles sont inférieures à 2-3 s (courte longueur<br />
d'on<strong>de</strong>), mais a un eff<strong>et</strong> négligeable sur les vagues à<br />
longue pério<strong>de</strong>. En d'autres mots, c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> tend à<br />
écrêter le spectre <strong>de</strong>s vagues, sans toucher du tout aux<br />
basses fréquences. À cause <strong>de</strong> l'amortissement visqueux,<br />
une on<strong>de</strong> qui a une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 4 s se propage<br />
pendant environ 1 000 h, c'est-à-dire sur environ 23 000<br />
km, en eau profon<strong>de</strong> avant que sa hauteur ne diminue<br />
<strong>de</strong> moitié. Par contre, une on<strong>de</strong> qui a une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1 s<br />
ne se propage que 4,3 h, sur une distance <strong>de</strong> 12 km,<br />
avant que sa hauteur ne soit <strong>de</strong>ux fois moindre.<br />
Un étalement géométrique se manifeste parce que<br />
toutes les vagues générées dans <strong>la</strong> course se propagent<br />
exactement dans le sens du vent. Plus <strong>la</strong> distance d'atténuation<br />
<strong>de</strong>s vagues s'accroît, plus l'étroite ban<strong>de</strong> d'énergie<br />
centrée au départ sur <strong>la</strong> direction du vent s'étale pour<br />
couvrir une région <strong>de</strong> plus en plus importante; <strong>la</strong><br />
hauteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> vague s'en trouve donc réduite. Un<br />
exemple courant d'étalement géométrique est donné par<br />
l'é<strong>la</strong>rgissement d'un faisceau lumineux venant d'une<br />
<strong>la</strong>mpe <strong>de</strong> poche pour lequel l'intensité <strong>de</strong> lumière (ou<br />
l'énergie par unité <strong>de</strong> surface) diminue avec <strong>la</strong> distance.<br />
Comme le faisceau <strong>de</strong> lumière s'étale dans les trois<br />
directions, son intensité est inversement proportionnelle<br />
au carré <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance; les on<strong>de</strong>s en surface ne s'éta<strong>la</strong>nt<br />
que dans <strong>de</strong>ux directions, leur « intensité » diminue<br />
donc en proportion directe <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance.<br />
Comme nous l'avons mentionné précé<strong>de</strong>mment, <strong>la</strong><br />
dispersion est un type <strong>de</strong> processus <strong>de</strong> filtration par<br />
lequel les vagues sont réparties selon leur pério<strong>de</strong>. Les<br />
on<strong>de</strong>s à pério<strong>de</strong> plus longue sont les premières à sortir<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> course du vent parce qu'elles ont <strong>de</strong>s vélocités <strong>de</strong><br />
groupe plus importantes en eau profon<strong>de</strong>, que les on<strong>de</strong>s<br />
à courte pério<strong>de</strong>. Une réunion d'on<strong>de</strong>s à pério<strong>de</strong>s différentes<br />
se transforme <strong>de</strong> plus en plus en groupes <strong>de</strong><br />
houles ondu<strong>la</strong>nt faiblement, à mesure que <strong>la</strong> distance <strong>de</strong><br />
l'aire <strong>de</strong> génération s'accroît. Les composantes <strong>de</strong>s<br />
vagues sont donc moindres <strong>et</strong>, par conséquent, l'énergie<br />
totale <strong>de</strong>s vagues pour une durée donnée diminue avec<br />
l'éloignement <strong>de</strong> <strong>la</strong> région océanique <strong>de</strong> <strong>la</strong> course initiale.<br />
En d'autres mots, l'énergie totale <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s se disperse<br />
encore plus dans <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> propagation <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> houle à cause <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> vitesses <strong>de</strong> propagation<br />
<strong>de</strong>s diverses composantes <strong>de</strong>s vagues. De longues