Océanographie de la côte de la Colombie-Britannique - Pêches et ...
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Moires d'on<strong>de</strong>s internes<br />
Les on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gravité internes qui se propagent à <strong>de</strong><br />
faibles profon<strong>de</strong>urs sont souvent visibles par l'eff<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
leurs courants sur les eaux superficielles. De telles manifestations<br />
en surface peuvent varier <strong>de</strong> forme, al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> distorsion du champ d'on<strong>de</strong>s en surface à <strong>de</strong>s différences<br />
dans <strong>la</strong> couleur <strong>de</strong> l'eau. Afin d'expliquer ce processus,<br />
supposons simplement que les eaux <strong>de</strong> surface<br />
convergent au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s crêtes, que les vents sont légers<br />
<strong>et</strong> que <strong>la</strong> forme <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s ressemble à celles <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> figure 6.18. Des rubans <strong>de</strong> moires peuvent alors se<br />
produire <strong>de</strong> l'une ou l'autre <strong>de</strong>s façons suivantes : a) <strong>de</strong>s<br />
débris <strong>de</strong> surface flottants, tels <strong>de</strong>s morceaux <strong>de</strong> bois,<br />
<strong>de</strong>s algues <strong>et</strong> <strong>de</strong>s déch<strong>et</strong>s, s'amoncellent dans <strong>de</strong>s régions<br />
où convergent l'écoulement <strong>de</strong> surface <strong>et</strong> créent une<br />
série <strong>de</strong> « <strong>la</strong>isses <strong>de</strong> marées » (fig. 6.25A). Des bois<br />
flottés, emprisonnés dans ces régions, s'alignent parallèlement<br />
à <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> moire <strong>et</strong> avancent avec les<br />
vagues. Les vaguel<strong>et</strong>tes sont généralement absentes <strong>de</strong>s<br />
moires à cause <strong>de</strong> l'eff<strong>et</strong> d'amortissement <strong>de</strong>s débris; b)<br />
surtout durant l'été, une mince pellicule huileuse <strong>de</strong><br />
matières organiques peut se former à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
mer. Lorsque c<strong>et</strong>te pellicule se concentre au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s<br />
creux <strong>de</strong>s vagues <strong>et</strong> qu'elle <strong>de</strong>meure cohésive, elle amortit<br />
toute ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> surface <strong>et</strong> contribue à <strong>la</strong> formation <strong>de</strong><br />
séries <strong>de</strong> moires à aspect vitreux (fig. 6.25B).<br />
Lorsqu'elles atteignent <strong>la</strong> bordure <strong>de</strong> <strong>la</strong> moire, les ri<strong>de</strong>s<br />
disparaissent; c) dans <strong>de</strong>s bassins alimentés par <strong>de</strong>s<br />
cours d'eau, tel le détroit <strong>de</strong> Géorgie, les eaux océaniques<br />
plus profon<strong>de</strong>s sont recouvertes d'une mince<br />
couche d'eau grisâtre limoneuse. Vues <strong>de</strong>s airs, les concentrations<br />
d'eau limoneuse les plus fortes conservent<br />
leur couleur gris terne, alors que <strong>la</strong> couche re<strong>la</strong>tivement<br />
mince au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s crêtes perm<strong>et</strong> d'apercevoir l'eau<br />
bleu-vert en profon<strong>de</strong>ur (fig. 6.25C); d) les courants <strong>de</strong>s<br />
on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gravité internes modifient les longueurs<br />
d'on<strong>de</strong>s <strong>et</strong>, <strong>de</strong> ce fait, les pentes <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s plus courtes<br />
<strong>de</strong> gravité <strong>de</strong> surface. Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s zones convergentes,<br />
les longueurs d'on<strong>de</strong>s décroissent <strong>et</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer<br />
<strong>de</strong>vient encore plus agitée; au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> divergence,<br />
les longueurs d'on<strong>de</strong>s s'accroissent <strong>et</strong> <strong>la</strong> mer<br />
calmit (fig. 6.25D). De loin, cependant, ce n'est pas<br />
l'agitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer qui révèle les rubans <strong>de</strong> moires,<br />
mais plutôt les quantités différentes <strong>de</strong> lumière réfléchies<br />
à divers endroits. Par exemple, à <strong>la</strong> figure 6.26A,<br />
<strong>la</strong> lumière du Soleil, réfléchie par les zones re<strong>la</strong>tivement<br />
lisses <strong>de</strong> l'eau, arrive directement à l'observateur, alors<br />
que seule une portion <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière diffuse réfléchie par<br />
les rubans <strong>de</strong> moires moins lisses est perçue par l'observateur.<br />
Lorsque le Soleil est situé <strong>de</strong>rrière les rubans<br />
(fig. 6.26B), le contraire se produit. Maintenant, c'est<br />
donc <strong>la</strong> lumière diffuse en provenance <strong>de</strong>s rubans <strong>de</strong><br />
moires ridés qui fait apparaître ceux-ci re<strong>la</strong>tivement<br />
c<strong>la</strong>irs. Les zones d'eau plus lisses reflètent peu <strong>de</strong><br />
lumière; elles semblent donc foncées. (Le phénomène<br />
est, bien sûr, inversé si une pellicule organique a amorti<br />
les on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> surface dans le ruban <strong>de</strong> moire!)<br />
On<strong>de</strong>s produites par les navires<br />
La marche d'un navire est entravée par <strong>de</strong><br />
nombreux facteurs, notamment les pressions dynami-<br />
-111-<br />
FIG. 6.26 Re<strong>la</strong>tion entre l'orientation du Soleil par rapport à l'observateur<br />
<strong>et</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rté re<strong>la</strong>tive <strong>de</strong>s moires <strong>et</strong> <strong>de</strong>s rubans adjacents. En (A),<br />
<strong>la</strong> lumière est directement réfléchie vers l'observateur par les régions<br />
lisses <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer situées entre les moires; <strong>la</strong> même lumière,<br />
diffuse, en provenance <strong>de</strong>s vaguel<strong>et</strong>tes irrégulières au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s<br />
moires, fait apparaître celles-ci foncées. En (B), <strong>la</strong> situation est inversée<br />
: les moires apparaissent re<strong>la</strong>tivement c<strong>la</strong>ires parce que seule <strong>la</strong><br />
lumière diffuse est perçue par l'observateur.<br />
ques <strong>de</strong>s vents contre <strong>la</strong> superstructure, <strong>la</strong> force dynamique<br />
<strong>de</strong>s vagues contre <strong>la</strong> coque, <strong>la</strong> résistance <strong>de</strong> frottement<br />
<strong>de</strong> l'eau sur les surfaces mouillées, les remous<br />
turbulents produits par <strong>la</strong> coque <strong>de</strong> même que les on<strong>de</strong>s<br />
engendrées par le navire qui, dans certaines conditions,<br />
peuvent expliquer jusqu'à <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong> <strong>la</strong> force <strong>de</strong> résistance<br />
exercée sur le navire. Il est essentiel <strong>de</strong> caréner le<br />
navire <strong>de</strong> façon que c<strong>et</strong>te résistance productrice <strong>de</strong><br />
vagues <strong>de</strong>meure minimale.<br />
Mises à part les considérations d'ordre pratique, il<br />
est intéressant <strong>de</strong> s'attar<strong>de</strong>r au phénomène <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s engendrées<br />
par les navires. L'une <strong>de</strong>s caractéristiques les<br />
plus visibles est <strong>la</strong> forme générale en V du sil<strong>la</strong>ge, toujours<br />
<strong>la</strong> même, qu'elle soit produite par un canard ou<br />
par un navire (fig. 6.27). L'écart entre les <strong>de</strong>ux branches<br />
du V dépend essentiellement <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur<br />
du navire, mais, pour divers types <strong>de</strong> navires se<br />
dép<strong>la</strong>çant à vitesse constante en ligne droite, l'angle<br />
intérieur formé par les <strong>de</strong>ux bords antérieurs du sil<strong>la</strong>ge<br />
(c'est-à-dire entre les <strong>de</strong>ux bras du V) est toujours<br />
d'environ 39°. C<strong>et</strong> angle se rapproche <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> 38°56'<br />
prévu par Kelvin dans sa théorie <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s engendrées<br />
par les navires. Énoncée par Lord Kelvin en 1904, c<strong>et</strong>te<br />
théorie vaut pour un obj<strong>et</strong> pointu ou un navire à faible<br />
dép<strong>la</strong>cement qui avance en eau calme (fig. 6.28).<br />
Lorsque le traj<strong>et</strong> du navire est courbe, le sil<strong>la</strong>ge l'est<br />
également <strong>et</strong> l'angle est moins bien défini. Comme dans<br />
le cas du sous-marin <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure 6.27, lorsque <strong>la</strong> longueur<br />
du navire est importante par rapport aux longueurs<br />
d'on<strong>de</strong>s maximales que peut produire sa coque à<br />
une vitesse donnée, l'angle ne fait plus 39° (ce phénomène<br />
s'exprime mathématiquement ainsi : L> >S2 1g,<br />
où L est <strong>la</strong> longueur <strong>et</strong> S <strong>la</strong> vitesse du navire <strong>et</strong> g, l'accé-