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Océanographie de la côte de la Colombie-Britannique - Pêches et ...

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tille » qui fait converger l'énergie <strong>de</strong>s vagues. Aux<br />

bordures <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te ban<strong>de</strong> étroite, le front <strong>de</strong>s vagues<br />

<strong>de</strong>vient plus abrupt, <strong>et</strong>, selon <strong>la</strong> force du courant <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

hauteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> houle arrivante, l'on<strong>de</strong> peut être encore<br />

amplifiée jusqu'à 4 fois. Ce phénomène peut être très<br />

dangereux même pour les navires les plus imposants.<br />

Sur les onze désastres maritimes les plus récents au <strong>la</strong>rge<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>côte</strong> sud-est <strong>de</strong> l'Afrique, par exemple, tous sauf<br />

un étaient liés à <strong>la</strong> présence d'on<strong>de</strong>s géantes, formées<br />

par l'interaction <strong>de</strong> <strong>la</strong> houle engendrée par une tempête<br />

<strong>de</strong> l'At<strong>la</strong>ntique Sud <strong>et</strong> du courant <strong>de</strong>s Aiguilles opposé;<br />

dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s cas, les conditions étaient rendues<br />

encore plus critiques par <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> mers générées<br />

sur p<strong>la</strong>ce. Des on<strong>de</strong>s insolites, <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 18 m <strong>de</strong> hauteur,<br />

ont été observées dans c<strong>et</strong>te région <strong>et</strong> étaient<br />

associées à un long <strong>et</strong> profond creux, phénomène<br />

commun dans l'océan qu'on appelle « trou dans <strong>la</strong><br />

mer », juste <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> crête montagneuse (fig. 6.14). Un<br />

navire qui se dép<strong>la</strong>ce à toute vitesse dans une mer<br />

rencontre donc premièrement un trou, <strong>et</strong> est incapable<br />

<strong>de</strong> se hisser à temps sur <strong>la</strong> crête abrupte qui suit. De<br />

l'eau verte frappe <strong>la</strong> superstructure du navire avec une<br />

force formidable, capable d'infliger <strong>de</strong>s dommages<br />

graves ou mêmes fatals.<br />

Un gros navire en moyenne connaît une fin prématurée<br />

tous les jours quelque part dans les océans du<br />

mon<strong>de</strong>. L'ignorance qu'a l'homme <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer <strong>et</strong> l'assurance<br />

qu'il a que les navires mo<strong>de</strong>rnes peuvent endurer<br />

tous les types <strong>de</strong> vagues sont en partie <strong>la</strong> cause <strong>de</strong> ces<br />

désastres. Les capitaines <strong>de</strong> gros navires commerciaux<br />

en haute mer sont encouragés <strong>de</strong> plus à raccourcir <strong>la</strong><br />

durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> traversée afin d',accroître les profits. Ils<br />

tirent donc régulièrement profit <strong>de</strong>s forts courants limitrophes<br />

ouest <strong>et</strong> conduisent leurs navires à toute vitesse,<br />

qu'importe le temps. Des pétroliers faisant route vers<br />

l'ouest, par exemple en provenance du Moyen-Orient,<br />

voguent sur le courant <strong>de</strong>s Aiguilles en contournant<br />

l'Afrique dans <strong>de</strong>s conditions qui feraient normalement<br />

fuir les navires <strong>de</strong> recherche océanographique vers les<br />

eaux plus sûres du <strong>la</strong>rge ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>côte</strong>. C<strong>et</strong>te attitu<strong>de</strong> est<br />

encore plus surprenante si l'on considère que, contrairement<br />

aux coques en V plus conventionnelles, les pétroliers<br />

longs <strong>et</strong> à fond p<strong>la</strong>t comme celui <strong>de</strong>s barges répon<strong>de</strong>nt<br />

assez mal aux changements rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur<br />

<strong>de</strong>s vagues associés aux on<strong>de</strong>s géantes; ils sont donc<br />

beaucoup plus touchés.<br />

direction <strong>de</strong>s vagues<br />

URANT DES AIGUILLE<br />

Dans l'avenir, peut-être le coût élevé <strong>de</strong> l'assurance<br />

maritime forcera-t-elle <strong>de</strong> tels navires à prendre gar<strong>de</strong><br />

aux avertissements <strong>de</strong> tempêtes <strong>et</strong> à avoir plus <strong>de</strong> respect<br />

pour <strong>la</strong> puissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer.<br />

ONDE<br />

GÉANTE<br />

C<strong>la</strong>potis<br />

Lorsque <strong>de</strong>s vagues rencontrent un courant opposé,<br />

elles <strong>de</strong>viennent plus courtes <strong>et</strong> plus abruptes. Si <strong>la</strong><br />

vitesse <strong>de</strong>s vagues est beaucoup plus importante que<br />

celle du courant, ces changements sont p<strong>et</strong>its. Mais si les<br />

<strong>de</strong>ux ont presque <strong>la</strong> même vitesse, les vagues se réunissent<br />

<strong>et</strong> forment <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s violentes <strong>et</strong> souvent dangereuses<br />

qu'on appelle c<strong>la</strong>potis. Ceux-ci posent un double<br />

danger : premièrement, il peut être impossible à un<br />

navire <strong>de</strong> bien tenir <strong>la</strong> mer entre <strong>de</strong>ux vagues; il tangue<br />

<strong>et</strong> roule donc ma<strong>la</strong>droitement à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong>s vagues du c<strong>la</strong>potis; <strong>de</strong>uxièmement, les<br />

c<strong>la</strong>potis sont souvent associés à <strong>de</strong> forts courants dans<br />

<strong>de</strong>s passes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s goul<strong>et</strong>s confinés, ce qui accroît <strong>la</strong> possibilité<br />

d'échouage ou <strong>de</strong> collision. La plupart <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>potis<br />

se forment là où <strong>de</strong>s vagues générées par le vent dans <strong>de</strong>s<br />

eaux moins confinées commencent à se propager dans<br />

l'entrée d'une passe ou d'un goul<strong>et</strong> d'où s'écoule un fort<br />

courant <strong>de</strong> marée. Les c<strong>la</strong>potis à l'entrée du détroit <strong>de</strong><br />

Géorgie qui mène aux passes Active <strong>et</strong> Porlier se produisent<br />

<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te façon, <strong>et</strong> <strong>de</strong> forts vents du sud-est le long<br />

du détroit créent <strong>de</strong> violents c<strong>la</strong>potis au sud du cap<br />

Mudge pendant le flot. En plus du vent, les sil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong><br />

gros navires se dép<strong>la</strong>çant contre un courant <strong>de</strong> marée<br />

produisent <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>potis; il est donc préférable que les<br />

p<strong>et</strong>its navires les évitent le plus possible.<br />

L'un <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>potis les plus frappants observés par<br />

l'auteur fut provoqué par le paquebot Princess Marguerite,<br />

qui fait <strong>la</strong> nav<strong>et</strong>te entre Seattle <strong>et</strong> Victoria.<br />

Faisant route vers Victoria par un beau jour calme<br />

d'été, le navire croisa une <strong>la</strong>isse <strong>de</strong> marée distincte, formée<br />

là où le courant <strong>de</strong> jusant du détroit d'Haro convergeait<br />

vers les sta<strong>de</strong>s initiaux du courant <strong>de</strong> flot pénétrant<br />

dans le détroit Juan <strong>de</strong> Fuca. Lorsque les vagues <strong>la</strong>issées<br />

par le sil<strong>la</strong>ge du navire rencontrèrent <strong>la</strong> ligne <strong>de</strong> marée,<br />

elles ralentirent, <strong>de</strong>vinrent plus abruptes <strong>et</strong> commencèrent<br />

à déferler, signe d'un changement rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

vitesse <strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> surface. Ces vagues défer<strong>la</strong>ntes<br />

<strong>de</strong>meurèrent emprisonnées près <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>isse <strong>de</strong> marée, in-<br />

FIG. 6.14 On<strong>de</strong> géante formée par l'eff<strong>et</strong> conjugé <strong>de</strong> trois trains d'on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> longueur d'on<strong>de</strong> <strong>de</strong> 260 m, 150 m <strong>et</strong> 50 m. Les vagues se m<strong>et</strong>tent en<br />

phase pendant une courte pério<strong>de</strong> <strong>et</strong> créent <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s anormales d'environ 21 m <strong>de</strong> hauteur. Un creux long <strong>et</strong> profond, ou « trou dans <strong>la</strong> mer »,<br />

précè<strong>de</strong> <strong>la</strong> vague. (nmm, niveau moyen <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer) (D'après Mallory 1974)<br />

—103—<br />

NMM

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