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Les pouzzolanes et les basaltes

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Un autre argument est tiré de la composition de l'obsidienne<br />

riche en silice <strong>et</strong> en alcalins <strong>et</strong> pauvre en chaux.<br />

Enfin <strong>les</strong> <strong>pouzzolanes</strong> italiennes, dans <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> on<br />

trouve des teneurs en verre très élevées, sont soit des<br />

trachytes alcalins (<strong>pouzzolanes</strong> napolitaines), soit des<br />

leucitites (<strong>pouzzolanes</strong> romaines), c'est-à-dire qu'el<strong>les</strong><br />

sont riches en alcalins <strong>et</strong> pauvres en chaux [10].<br />

On pourrait alors transposer de la façon suivante le<br />

critère maintenant généralement admis selon lequel la<br />

qualité d'une pouzzolane est liée à sa teneur en verre :<br />

la qualité d'une pouzzolane est liée à une composition<br />

potentielle pauvre en anorthite <strong>et</strong> riche en feldspaths<br />

alcalins.<br />

La composition potentielle n'étant obtenue qu'à partir<br />

d'analyses complètes <strong>et</strong> au prixd'un calcul pourlequel<br />

on peut difficilement se passer d'un ordinateur, on<br />

peut chercher à simplifier ce critère pour la pratique<br />

courante. Dans le cas de <strong>pouzzolanes</strong> du Massif central,<br />

il semble qu'on puisse se limiter à la détermination<br />

des teneurs en silice <strong>et</strong> en chaux. En eff<strong>et</strong>, on s'aperçoit<br />

en analysant le calcul informatique que ce sont<br />

essentiellement ces deux données qui influent sur le<br />

résultat de teneur en anorthite. Nous proposons<br />

pour la pratique courante de calculer la différence<br />

Si02 — CaO, facile à déterminer par <strong>les</strong> méthodes<br />

chimiques courantes. Le tableau VIII donne <strong>les</strong> valeurs<br />

de c<strong>et</strong>te différence pour <strong>les</strong> <strong>pouzzolanes</strong> étudiées.<br />

TABLEAU VIII<br />

Volvic <strong>Les</strong> Dômes Bizac Thueyts Corent<br />

Verre (%) 22 22 5 0 0<br />

An (-/ )<br />

(%)<br />

) 24 33 41 50 49<br />

Si02--CaO (%) 45,5 36,5 35,0 32,6 31,2<br />

On voit qu'il existe, aux environs de 34 %, une valeur<br />

seuil de la différence Si02 — CaO, au-dessous de<br />

laquelle <strong>les</strong> <strong>pouzzolanes</strong> ne comportent pas de<br />

phase vitreuse.<br />

CONCLUSION<br />

<strong>Les</strong> composants sialiques des <strong>pouzzolanes</strong> du Massif<br />

central sont <strong>les</strong> plagioclases <strong>et</strong> la néphéline, ce qui<br />

perm<strong>et</strong> de placer ces matériaux dans la classe des<br />

roches volcaniques andésitiques <strong>et</strong> basaltiques ou<br />

dans celle des roches volcaniques téphritiques, selon<br />

l'importance relative de la néphéline. <strong>Les</strong> <strong>pouzzolanes</strong><br />

françaises diffèrent donc essentiellement des <strong>pouzzolanes</strong><br />

italiennes qui sont des trachytes alcalins ou des<br />

phonolites leucitiques à base de feldspaths alcalins <strong>et</strong><br />

de leucite.<br />

<strong>Les</strong> autres minéraux importants consistent en un pyroxène,<br />

le diopside, <strong>et</strong> une olivine, la forstérite. On<br />

trouve aussi accessoirement des oxydes de fer, l'hématite<br />

(rouge) <strong>et</strong> la magnétite (noire), qui conditionnent<br />

la couleur de la pouzzolane, également de l'ilménite<br />

ou oxyde mixte de fer <strong>et</strong> de titane <strong>et</strong> parfois des<br />

amphibo<strong>les</strong>.<br />

Le calcul de la composition normative, justifiée par la<br />

règle des phases, est possible à partir de l'analyse<br />

chimique. Elle perm<strong>et</strong> de chiffrer la teneur potentielle<br />

de ces minéraux <strong>et</strong> de classer <strong>les</strong> roches.<br />

112<br />

t (°o<br />

] (% poids)<br />

l l i l I *-<br />

0 20 40 60 80 100<br />

Albite Anorthite<br />

Fig. 8 - Diagramme d'équilibre des plagioclases (d'après Bowen,<br />

1913).<br />

Nous avons pu montrer que la teneur en verre, à laquelle<br />

est liée l'activité pouzzolanique, est en relation<br />

étroite avec la composition potentielle des plagioclases,<br />

<strong>et</strong> qu'elle diminue avec la proportion d'anorthite.<br />

Cela explique que la partie vitreuse a une composition<br />

enrichie en éléments alcalins <strong>et</strong> qu'elle s'apparente<br />

aux verres des <strong>pouzzolanes</strong> italiennes <strong>et</strong> à l'obsidienne,<br />

ce qui justifie l'utilisation de c<strong>et</strong>te dernière<br />

comme élément de référence pour le dosage de la<br />

phase vitreuse au moyen des rayons X.<br />

Un critère chimique simple peut être proposé pour la<br />

sélection des <strong>pouzzolanes</strong> sur la base de leur teneur<br />

en phase vitreuse: il s'agit de la différence entre <strong>les</strong><br />

teneurs brutes en silice <strong>et</strong> en chaux, facile à déterminer<br />

par <strong>les</strong> méthodes chimiques courantes. Lorsque<br />

c<strong>et</strong>te différence est inférieure à une valeur seuil, voisine<br />

de 34 %, <strong>les</strong> <strong>pouzzolanes</strong> ne comportent pas de<br />

phase vitreuse. Ce critère semble, en fonction des<br />

élémentsen notre possession, pouvoirêtreétendu aux<br />

<strong>basaltes</strong>.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

[1] RITTMANN A., <strong>Les</strong> volcans <strong>et</strong> leur activité, édit. française<br />

établie par TAZIEFF H., Masson éd., Paris, 1963.<br />

[2] NIGGLI P., Loi des phases en minéralogie <strong>et</strong> pétrographie,<br />

Act. Sc., Paris, 1938.<br />

[3] MILLET J., HOMMEY R. <strong>et</strong> BRIVOT F., Dosage de la phase<br />

vitreuse dans <strong>les</strong> matériaux pouzzolaniques (présent<br />

bull<strong>et</strong>in).<br />

[4] CROSS W., IDDINGS W., PIRSSON L. <strong>et</strong> WASHINGTON M.S.,<br />

Quantitative classification of the igneous rocks, Chicago<br />

University Press, 1903.<br />

[5] AUBOUINJ., BROUSSER. <strong>et</strong> LEHMANJ.P.,Précisde Géologie,<br />

T. 1, Dunod éd., 1968.<br />

[6] DELOYE F.X., Analyse minéralogique des bétons durcis,<br />

Bull, liaison Labo. P. <strong>et</strong> Ch., 89, mai-juin 1977, p. 25-32.<br />

[7] RANKIN, Amer. J. Sei. 4th Ser., 39, 1, 1915.<br />

[8] jANDER<strong>et</strong> PETRI,Zeit. Electrochemie, 44, 747, 1938.<br />

[9] SCHAIRER, BOWEN, Amer. J. Sei., 35 A - 289, 1938.<br />

[10] MASSAZZA F., Chemistry of pozzolanic additions and misced<br />

cements, VI Congrès int. Chimie du Ciment, Moscou,<br />

1974.

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