Les pouzzolanes et les basaltes
Les pouzzolanes et les basaltes
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Par suite de l'absence de feldspaths alcalins en tant<br />
que phase, le système sialique est biphasé, <strong>et</strong> le point<br />
représentatif de sa composition se situe sur la ligne Pf,<br />
d'autant plus près de P qu'il y a moins de néphéline. La<br />
frontière des classes IV <strong>et</strong> VI se trouvant à 10 % de<br />
feldspathoïdes, on en conclut que <strong>les</strong> <strong>pouzzolanes</strong> de<br />
Volvic, des Dômes <strong>et</strong> de Bizac appartiennent à la<br />
classe IV (plus précisément dans le champ 10) <strong>et</strong> que<br />
cel<strong>les</strong> de Thueyts <strong>et</strong> de Corent sont à rattacher à la<br />
classe VI, champ 14.<br />
Compte tenu de la teneur en minéraux fémiques on<br />
peut voir en se reportant au tableau de nomenclature<br />
que <strong>les</strong> <strong>pouzzolanes</strong> de Volvic, des Dômes <strong>et</strong> de Bizac<br />
sont des andésites (fémiques inférieurs à 40) tandis<br />
que cel<strong>les</strong> de Thueyts <strong>et</strong> de Corent sont des téphrites<br />
néphéliniques.<br />
INTERPRÉTATION<br />
DES RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX<br />
La position relative des points figuratifs des cinq<br />
<strong>pouzzolanes</strong> étudiées dans <strong>les</strong> deux représentations<br />
est assez remarquable. Dans le triangle des feldspaths,<br />
ils dessinent un arc sur lequel ils se trouvent placés<br />
dans l'ordre suivant: Volvic, <strong>Les</strong> Dômes, Bizac,<br />
Thueyts, Corent. Dans le triangle de Niggli, ils sont<br />
placés dans le même ordre à une inversion près entre<br />
Thueyts <strong>et</strong> Corent.<br />
Signalons que l'ordre des tableaux de résultats a initia<br />
lement été défini par <strong>les</strong> teneurs en silice, classées<br />
dans l'ordre des valeurs décroissantes. Or, on<br />
constate que c<strong>et</strong> ordre est le même que celui trouvé<br />
sur le triangle de Niggli. On remarquera qu'en ce qui<br />
concerne <strong>les</strong> feldspaths, l'inversion de classement<br />
disparaît si l'on prend en compte le seul pourcentage<br />
d'anorthite dans <strong>les</strong> feldspaths.<br />
La coïncidence des classements par <strong>les</strong> trois critères<br />
(teneur brute en silice, teneur potentielle en anorthite<br />
ou en néphéline) n'est pas absolument inattendue.<br />
Elle confirme en fait une «évidence» pétrographique<br />
<strong>et</strong> pourrait passer pour une conséquence purement<br />
mathématique du mode de calcul adopté, la silice<br />
ayant dans <strong>les</strong> équations un poids supérieur aux au<br />
tres constituants. Le fait qu'au moins il n'y ait pas<br />
contradiction nous semble une justification méthodo<br />
logique qui n'est pas à négliger. Mais il y a plus, on<br />
constate en eff<strong>et</strong> que la teneur en verre, déterminée<br />
sur <strong>les</strong> mêmes échantillons, suit également le même<br />
ordre décroissant, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te remarque pourrait bien<br />
constituer la clé du problème que nous nous étions<br />
initialement posé.<br />
<strong>Les</strong> trois paramètres (teneur brute en silice, teneur<br />
potentielle en anorthite <strong>et</strong> en néphéline) étant liés, la<br />
teneur en verre est corrélée à chacun d'entre eux. La<br />
corrélation avec la teneur brute en silice, familière aux<br />
pétrographes pour des roches géographiquement <strong>et</strong><br />
minéralogiquement éloignées <strong>les</strong> unes des autres<br />
s'imposait avec beaucoup moins d'évidence pour des<br />
minéraux a priori aussi voisins <strong>les</strong> uns des autres que<br />
le sont <strong>les</strong> <strong>pouzzolanes</strong> du Massif central. Par ailleurs,<br />
nous pensons que la relation de cause à eff<strong>et</strong> n'est pas<br />
directe, mais qu'elle passe par l'intermédiaire de la<br />
teneur potentielle en anorthite. On peut en eff<strong>et</strong> expli-<br />
Fig. 6 - Composition potentielle des feldspaths (V Volvic, D <strong>Les</strong> Dômes,<br />
B Bizac, T Thueyts, C Corent).<br />
Fig. 7 - Composition<br />
potentielle des<br />
composants sialiques(représentation<br />
de Niggli<br />
(V Volvic, D <strong>Les</strong><br />
Dômes, B Bizac,<br />
T Thueyts, C Corent).<br />
quer rationnellement la formation de verre par une<br />
faible teneur potentielle en anorthite grâce aux consi<br />
dérations suivantes:<br />
— Au cours du refroidissement du magma, <strong>les</strong> plagio-<br />
clases qui cristallisent <strong>les</strong> premiers ont, par rapport<br />
au feldspath «potentiel», une composition enri<br />
chie en anorthite. La phase liquide s'enrichit corré<br />
lativement en composants alcalins (fig. 8).<br />
— Nous formulons l'hypothèse que le verre se forme<br />
par suite de la plus grande difficulté de cristallisa<br />
tion des feldspaths alcalins par rapport à l'anor-<br />
thite.<br />
— <strong>Les</strong> données de la littérature rendent plausible<br />
c<strong>et</strong>te hypothèse. La synthèse de l'anorthite fut réa<br />
lisée dès 1915 par Rankin [7]. Il opérait au voisinage<br />
du point de fusion <strong>et</strong> la cristallisation était com<br />
plète. Jander <strong>et</strong> Pétri [8] l'ont obtenue plus tard à<br />
des températures beaucoup plus basses. Schairer<br />
<strong>et</strong> Bowen [9] sont parvenus en 1938 à faire naître<br />
des cristaux d'albite, mais ils avaient dû pour cela<br />
recuire pendant cinq années à 1 025 °C un verre de<br />
composition NaAISi 30 8. Pour l'orthose, ils renon<br />
cèrent au bout de six mois.<br />
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