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RHINITES ET SINUSITES CHRONIQUES - Le Généraliste

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CAHIER DÉTACHABLE<br />

N°2397 N°2 ???<br />

Vendredi 2 février 2007<br />

LA FMC<br />

ZAPPING<br />

<strong>Le</strong> site VIDAL recos,<br />

vous n’en<br />

reviendrez pas...<br />

page VIII<br />

© PHOTOS P. BONFILS - COUVERTURE: JOUBERT/PHANIE<br />

DOSSIER Des notions anatomiques essentielles expliquent cette<br />

pathologie réputée complexe. La démarche diagnostique ne nécessitant<br />

pas obligatoirement d'avis spécialisé, un examen clinique et la lecture<br />

raisonnée du scanner sont la pierre angulaire du diagnostic.<br />

<strong>RHINITES</strong> <strong>ET</strong> <strong>SINUSITES</strong><br />

<strong>CHRONIQUES</strong><br />

PAR LE PR PIERRE BONFILS, département d’ORL et de Chirurgie Cervico-Faciale, hôpital européen Georges-Pompidou –<br />

20, rue <strong>Le</strong>blanc – 75015 Paris. Courriel : pierre.bonfils@egp.ap-hop-paris.fr<br />

Notre propos n’est pas de développer la pathologie<br />

rhino-sinusienne aiguë : la rhino-sinusite<br />

aiguë a fait l’objet de recommandations<br />

officielles qui permettent de faire le point exact sur le<br />

traitement de ces affections courantes (1). Nous nous<br />

intéresserons à la pathologie rhino-sinusienne chronique.<br />

Nous parlerons de « dysfonctionnement rhino-sinusien<br />

» (DRS) chronique. Ces maladies sont d’une<br />

grande fréquence : elles affecteraient environ 20 % de<br />

la population. C’est avec le mal de dos, l’hypertension<br />

artérielle et la dépression, l’un des motifs les plus<br />

fréquents de consultation en médecine générale.<br />

Ces DRS chroniques sont souvent dénommés par<br />

nos patients sous le terme de « sinusite chronique » :<br />

« Docteur, j’ai de la sinusite… », est le leitmotiv le plus<br />

fréquemment entendu en consultation. Or, la réalité<br />

est souvent contraire : le patient attribue à « sa sinusite<br />

» ce qui n’en est pas une. L’introduction depuis<br />

une vingtaine d’années de l’examen rhinoscopique<br />

avec un fibroscope à lumière froide et du scanner a<br />

permis de mieux comprendre et de démembrer ces<br />

pathologies multiples.<br />

Comme nous le verrons, le traitement des DRS chroniques<br />

ne repose pas sur l’antibiothérapie. Avant de<br />

COMITÉ SCIENTIFIQUE Pr Lucien ABENHAIM (Paris), Dr François BAUMANN (Paris), Pr Marc-André BIGARD, (Vandœuvre-lès-Nancy),<br />

Dr Philippe BON<strong>ET</strong> (Montbert), Pr Pierre BONFILS (Paris), Pr Jean-François BR<strong>ET</strong>AGNE (Rennes), Pr Éric BRUCKERT (Paris), Pr Pierre<br />

DELLAMONICA (Nice), Pr Philippe FROGUEL (Lille), Pr René FRYDMAN (Clamart), Pr Bernard GAY (Rions), Pr Serge GILBERG (Paris),<br />

Pr Xavier GIRERD (Paris), Dr Daniel JANNIERE (Paris), Pr Claude JEANDEL (Montpellier), Dr Olivier KANDEL (Poitiers), Dr Jean LAVAUD<br />

(Paris), Pr Frédéric LIOTÉ (Paris), Dr William LOWENSTEIN (Boulogne-Billancourt), Dr Sylvie MEAUME (Ivry-sur-Seine), Dr Nadine<br />

MEMRAN (Nice), Pr Christian PERRONNE (Garches), Pr Pascal RISCHMANN (Toulouse), Pr Frédéric ROUILLON (Paris), Pr Philippe STEG<br />

(Paris), Dr Alain SERRIE (Paris), Pr Paul VALENSI (Bondy), Pr Daniel VERVLO<strong>ET</strong> (Marseille), Dr France WOIMANT (Paris).<br />

ORL


Fig. 1 et 1 bis. Examen TDM de la face<br />

chez un sujet sain, en coupe coronale<br />

passant par le méat moyen (Mm).<br />

SM : sinus maxillaire, EA : sinus<br />

ethmoidal antérieur, SF : sinus frontal.<br />

O<br />

SM<br />

SF SF<br />

EA EA<br />

EA<br />

EP<br />

SS<br />

MM<br />

SM<br />

EA<br />

SS<br />

EP<br />

Fig. 2 et 2 bis Examen TDM de la face<br />

chez un sujet sain, en coupe axiale<br />

passant par le cristallin. La lame<br />

basale du cornet moyen (surlignée<br />

en blanc) sépare le sinus ethmoïdal<br />

antérieur (EA) du sinus ethmoïdal<br />

postérieur (EP).<br />

O : orbite, SS/sinus sphénoïdal<br />

O<br />

LA FMC<br />

II Vendredi 2 février 2007 | numéro 2397<br />

A<br />

A<br />

proposer un quelconque traitement, l’étape diagnostique<br />

est capitale. Il est essentiel de ne pas rester sur<br />

un vague diagnostic de « rhino-sinusite chronique » et<br />

de proposer un diagnostic précis qui engagera à la fois<br />

les modalités thérapeutiques et un pronostic spécifique.<br />

Ce diagnostic se fait en trois temps successifs :<br />

– un diagnostic positif ;<br />

– un diagnostic topographique ;<br />

– un diagnostique étiologique.<br />

POUR COMPRENDRE<br />

En résumé : on peut distinguer trois entités distinctes<br />

dans les cavités naso-sinusiennes : la cavité nasale,<br />

les sinus antérieurs et les sinus postérieurs de<br />

la face. <strong>Le</strong> groupe des sinus antérieurs et celui des sinus<br />

postérieurs sont séparés par une lame osseuse<br />

hermétique et près de six centimètres séparent leurs<br />

ostium de drainage dans la cavité nasale.<br />

<strong>Le</strong>s bases anatomiques<br />

L’étude de l’anatomie des cavités nasales et sinusiennes<br />

permet de comprendre la classification des dysfonctionnements<br />

rhino-sinusiens (Figures 1, 2, et 3).<br />

Ces cavités comprennent deux classiques entités :<br />

– la cavité nasale, dont la paroi médiale est la cloison<br />

nasale et la paroi latérale supporte les cornets nasaux.<br />

<strong>Le</strong> toit de la cavité nasale supporte l’organe<br />

de l’odorat ;<br />

– les sinus de la face sont au nombre de dix : deux<br />

maxillaires, deux frontaux, deux sphénoïdaux, deux<br />

ethmoïdaux antérieurs et deux postérieurs.<br />

La clé de la compréhension de la classification repose<br />

sur l’anatomie des sinus de la face qui peuvent<br />

être divisés en deux groupes distincts. Cette division<br />

en deux groupes – les sinus antérieurs et les sinus<br />

postérieurs de la face – est basée sur l’anatomie de<br />

leur voie de drainage. En effet :<br />

– les sinus antérieurs (sinus maxillaire, sinus ethmodal<br />

antérieur et sinus frontal) se drainent dans la<br />

cavité nasale au niveau du méat moyen situé dans<br />

le tiers antérieur de la cavité nasale et en dehors du<br />

cornet nasal moyen. Cette voie de drainage commune<br />

aux sinus antérieurs de la face permet de comprendre<br />

qu’une infection touchant l’un de ces trois sinus<br />

(par exemple, le sinus maxillaire) peut s’étendre aux<br />

deux autres sinus (sinus ethmoïdal antérieur et sinus<br />

frontal) ;<br />

– les sinus postérieurs (sinus sphénoïdal, sinus ethmoïdal<br />

postérieur) se drainent dans la cavité nasale<br />

au niveau du récessus sphéno-ethmoïdal situé dans le<br />

tiers postérieur de la cavité nasale et en dedans du cornet<br />

nasal moyen. Cette voie de drainage commune aux<br />

sinus postérieurs de la face explique que l’infection<br />

d’un de ces deux sinus peut s’étendre à l’autre.<br />

Or, ces deux voies de drainage distinctes (le méat<br />

moyen pour les sinus antérieurs et le récessus sphénoethmoïdal<br />

pour les sinus postérieurs) sont séparées<br />

ORL<br />

<strong>RHINITES</strong> <strong>ET</strong> <strong>SINUSITES</strong> <strong>CHRONIQUES</strong><br />

par une distance de près de 6 centimètres (Figure 3<br />

ter). Ainsi, l’atteinte de la voie de drainage des sinus<br />

antérieurs ne peut pas retentir sur la voie de drainage<br />

des sinus postérieurs (et vice versa).<br />

En outre, la séparation entre ces deux grands types<br />

de sinus se trouve dans le massif ethmoïdal, entre l’ethmoïde<br />

antérieur et l’ethmoïde postérieur. Cette séparation<br />

est réalisée par une lame osseuse hermétique :<br />

la lame basale du cornet moyen (Figure 2). Cette<br />

lame osseuse n’est pas franchissable par les processus<br />

infectieux. Une infection localisée dans les sinus<br />

antérieurs ne peut donc pas « passer » dans les sinus<br />

postérieurs à travers la lame basale du cornet moyen.<br />

Par conséquent, tout concourt sur le plan anatomique<br />

à isoler les sinus antérieurs des sinus postérieurs<br />

de la face.<br />

La classification des DRS chroniques<br />

<strong>Le</strong>s dysfonctionnements rhino-sinusiens sont soit<br />

saisonniers, soit perannuels (Tableau 1).<br />

Mettons de côté la pathologie saisonnière dont les<br />

manifestations cliniques suffisent à porter le diagnostic<br />

devant la classique unité de temps, de lieu et<br />

d’action. <strong>Le</strong> diagnostic est facile, le plus souvent porté<br />

par le patient lui-même. Ce sont les rhinites allergiques<br />

saisonnières (maintenant dénommées « intermittentes<br />

»). <strong>Le</strong> diagnostic est un diagnostic d’interrogatoire<br />

et ne requiert aucun bilan radiologique.<br />

La difficulté diagnostique apparaît dès lors que la<br />

pathologie se présente sous une forme symptomatique<br />

perannuelle. <strong>Le</strong>s symptômes sont présents, avec<br />

une intensité plus ou moins forte, tout au long de<br />

l’année, avec parfois une recrudescence saisonnière.<br />

La classification de ces dysfonctionnements rhinosinusiens<br />

perannuels repose sur l’étude anatomique.<br />

On distingue trois entités cliniques :<br />

1<br />

<strong>Le</strong>s pathologies de la cavité nasale ; les sinus sont<br />

sains : ce sont les rhinites chroniques perannuelles<br />

(maintenant dénommées « persistantes »).<br />

2 <strong>Le</strong>s pathologies localisées à un ou plusieurs<br />

sinus de la face. Ces sinusites localisées atteignent<br />

soit les sinus antérieurs, soit les sinus postérieurs mais<br />

l’atteinte ne peut pas être à la fois antérieure et postérieure.<br />

Il s’agit d’une maladie focale dont la diffusion<br />

s’explique par l’anatomie. Par exemple, si l’infection<br />

naît dans le sinus maxillaire, elle peut entraîner un<br />

blocage inflammatoire au niveau du méat moyen et<br />

diffuser aux deux autres sinus antérieurs (le sinus<br />

frontal et le sinus ethmoïde antérieur) réalisant le<br />

tableau de pansinusite antérieure. Mais ici, les sinus<br />

postérieurs ne seront jamais touchés. Autre exemple :<br />

l’infection naît dans le sinus sphénoïde, pouvant<br />

entraîner un blocage inflammatoire au niveau du récessus<br />

sphéno-ethmoïdal et diffuser à l’autre sinus<br />

postérieur (le sinus ethmoïdal postérieur) réalisant le<br />

tableau de pansinusite postérieure. Mais là, les sinus<br />

antérieurs ne seront jamais touchés.<br />

3 <strong>Le</strong>s pathologies diffuses des sinus de la face :


TI CLASSIFICATION DES DYSFONCTIONNEMENTS RHINO-SINUSIENS (DRS) <strong>CHRONIQUES</strong><br />

Pathologie saisonnière Pathologie perannuelle<br />

Rhinite allergique saisonnière Sinus pathologiques Sinus normaux<br />

Sinusite localisée<br />

Antérieure<br />

•Sinusite<br />

maxillaire<br />

•Sinusite frontale<br />

•Pansinusite<br />

antérieure<br />

les rhino-sinusites diffuses. Une telle atteinte – qui ne<br />

respecte pas l’anatomie de séparation des sinus antérieurs<br />

et postérieurs – ne peut s’expliquer par une pathologie<br />

focale, mais l’explication repose sur une maladie<br />

inflammatoire diffuse de la muqueuse nasale<br />

et sinusienne. Cette atteinte de la muqueuse respiratoire<br />

nasale dans son ensemble est souvent associée<br />

à une atteinte de la muqueuse respiratoire pulmonaire.<br />

LE DIAGNOSTIC POSITIF –<br />

VALEUR DE L’INTERROGATOIRE<br />

PATHOLOGIE RHINO-SINUSIENNE CHRONIQUE<br />

•Sphénoïdite<br />

•Pansinusite<br />

postérieure<br />

En résumé : l’interrogatoire permet d’affirmer le diagnostic<br />

positif d’un DRS, en explorant les syndromes<br />

respiratoires, sensoriels et tumoraux. De plus, il<br />

oriente vers un diagnostic topographique et permet<br />

de suivre l’évolution sous traitement.<br />

<strong>Le</strong> diagnostic positif doit être réalisé en cabinet de<br />

médecine générale. <strong>Le</strong> diagnostic positif d’un dysfonctionnement<br />

rhino-sinusien chronique est un diagnostic<br />

exclusivement d’interrogatoire.<br />

<strong>Le</strong>s trois syndromes<br />

<strong>Le</strong> diagnostic positif doit être posé devant la présence<br />

de certains symptômes que l’on peut regrouper en trois<br />

syndromes :<br />

Rhino-sinusite diffuse<br />

Rhinite perannuelle<br />

Postérieure Allergique Non allergique<br />

Polypose<br />

naso-sinusienne<br />

– un syndrome respiratoire : obstruction nasale,<br />

rhinorrhée antérieure, rhinorrhée postérieure,<br />

éternuements, pesanteurs et douleurs de la face ;<br />

– un syndrome sensoriel : dysosmie (trouble de<br />

l’odorat) quantitative et/ou qualitative. La dysosmie<br />

quantitative est essentiellement une hyposmie, voire<br />

une anosmie. La dysosmie qualitative est essentiellement<br />

une cacosmie, c’est-à-dire la perception d’une<br />

mauvaise odeur dans le nez, odeur parfois perçue<br />

par l’entourage ;<br />

– un syndrome tumoral: épistaxis, même modérés,<br />

déformation faciale, troubles orbitaires (exophtalmie,<br />

paralysie oculo-motrice), mobilité anormale des dents.<br />

La présence d’un élément sémiologique du<br />

syndrome tumoral n’est jamais associée à un DRS<br />

chronique ; elle doit faire craindre une tumeur<br />

bénigne ou maligne et conduire rapidement à un<br />

avis spécialisé ORL.<br />

<strong>Le</strong>s DRS chroniques perannuels associent un syndrome<br />

respiratoire et sensoriel. <strong>Le</strong>ur mode de révélation<br />

peut être schématisé par la figure 4 :<br />

– <strong>Le</strong>s symptômes sont permanents (profil 1). <strong>Le</strong> diagnostic<br />

est facile. <strong>Le</strong> patient consulte pour des symptômes<br />

quotidiens ;<br />

– <strong>Le</strong>s symptômes sont « en apparence » intermittents<br />

(profil 2). <strong>Le</strong> patient consulte uniquement lors de<br />

crises souvent fortes (qu’il dénomme à tort souvent<br />

SF<br />

EA<br />

Vendredi 2 février 2007 | numéro 2397<br />

Cerveau<br />

EP<br />

Cornet inférieur<br />

Fig. 3 et 3 bis. Examen TDM de la face<br />

chez un sujet sain, en coupe sagittale.<br />

La lame basale du cornet moyen<br />

(surlignée en blanc) sépare l'ethmoïde<br />

antérieur (EA) de l'ethmoïde postérieur<br />

(EP). Sinus frontal (SF)<br />

et sinus sphénoïdal (SS).<br />

Drainage<br />

sinus<br />

antérieurs<br />

6cm<br />

SS<br />

Drainage<br />

sinus<br />

postérieurs<br />

Fig. 3 ter. <strong>Le</strong>s voies de drainage des<br />

sinus antérieurs et postérieurs sont<br />

séparées par une distance d'environ<br />

six centimètres.<br />

III


O<br />

SF<br />

SM<br />

EA<br />

Fig. 5 et 5 bis. Examen TDM de la face,<br />

coupe coronale, lors d'une sinusite<br />

antérieure de la face. L'opacité<br />

occupe toute le sinus maxillaire (SM),<br />

l'ethmoïde antérieur (EA).<br />

O : orbite, SF: sinus frontal.<br />

Fig. 6 et 6 bis. Examen TDM de la face,<br />

coupe axiale, lors d'une sinusite<br />

antérieure de la face. L'opacité comble<br />

le sinus ethmoïdal antérieur (EA)<br />

mais laisse totalement libre le sinus<br />

ethmoïdal postérieur (EP). La lame<br />

basale du cornet moyen n'est pas<br />

franchie (surlignée en jaune).<br />

LA FMC<br />

IV Vendredi 2 février 2007 | numéro 2397<br />

A<br />

A<br />

« sinusite »). <strong>Le</strong> tableau est celui d’une rhino-sinusite<br />

aiguë. Néanmoins, lorsque de tels épisodes se déroulent<br />

plus de trois fois par an, il ne faut plus parler<br />

de rhino-sinusite aiguë à répétition, mais rechercher<br />

une maladie chronique sous-jacente. Dans ce contexte,<br />

l’interrogatoire du patient permet souvent de retrouver<br />

des symptômes perannuels que le patient ne signalera<br />

plus spontanément car de tels symptômes sont<br />

devenus d’une grande banalité pour lui (discrète<br />

obstruction nasale chronique, mouchage quotidien,<br />

rhinorrhée postérieure à bas bruit, discrète perte de<br />

l’odorat, etc.). La présence de ces symptômes modérés<br />

à bas bruit, souvent oubliés, doit faire porter<br />

le diagnostic de DRS chronique révélé par des crises<br />

de surinfection fréquentes.<br />

<strong>Le</strong>s renseignements de l’interrogatoire<br />

Outre l’affirmation du diagnostic positif, l’interrogatoire<br />

permet également d’orienter vers un diagnostic<br />

topographique et de suivre l’évolution sous traitement.<br />

En effet, si la plupart des symptômes n’ont aucune<br />

valeur d’orientation topographique (obstruction<br />

nasale, rhinorrhée antérieure et postérieure, éternuements),<br />

certains ont une forte valeur sémiologique<br />

d’orientation :<br />

– l’anosmie signe la rhino-sinusite diffuse ;<br />

– la cacosmie et les douleurs violentes de la face<br />

signent la sinusite localisée antérieure de la face.<br />

Il est important de souligner la classique erreur d’analyse<br />

sémiologique qui consiste à dire : « douleur = sinusite<br />

». Dans le cadre des rhino-sinusites aiguës, la<br />

présence d’une douleur oriente vers une atteinte sinusienne<br />

prédominante. En revanche, dans le cadre<br />

des DRS chroniques, il n’existe pas de lien fort entre<br />

douleur et atteinte sinusienne. Il existe des rhinites<br />

ORL<br />

<strong>RHINITES</strong> <strong>ET</strong> <strong>SINUSITES</strong> <strong>CHRONIQUES</strong><br />

FIG. 4 SCHÉMATISATION DES MODES DE RÉVÉLATION<br />

D’UN DYSFONCTIONNEMENT RHINO-SINUSIEN CHRONIQUE<br />

Symptômes<br />

importants<br />

Aucun<br />

symptôme<br />

Temps (mois)<br />

Profil 1<br />

Profil 2<br />

chroniques très algiques et des rhino-sinusites diffuses<br />

totalement indolores. C’est un piège classique<br />

qu’il faut toujours garder à l’esprit.<br />

La cotation des symptômes permet de suivre<br />

objectivement l’évolution sous traitement. Ce temps<br />

est essentiel dans une maladie chronique, car les patients<br />

ne se souviennent jamais de leur état lors de la<br />

dernière consultation. Or, le suivi d’un traitement au<br />

long cours impose de connaître l’effet exact de ce traitement<br />

sur chaque symptôme. En effet, le traitement<br />

peut être modifié afin d’améliorer tel ou tel symptôme.<br />

Exemple : Monsieur D. a une rhinite chronique non<br />

allergique qui entraînait initialement une obstruction<br />

nasale, une rhinorrhée postérieure et des douleurs<br />

faciales importantes. Après trois mois de traitement,<br />

il reconsulte et signale que « rien ne s’est amélioré ».<br />

En fait, il a oublié sa rhinorrhée initiale qui a disparu<br />

et ses douleurs qui ne sont plus actuellement présentes<br />

; seule l’obstruction nasale persiste. <strong>Le</strong> traitement<br />

proposé visera à améliorer le dernier symptôme<br />

présent.<br />

La cotation proposée est simple et d’emploi facile en<br />

pratique quotidienne :<br />

– coter « 0 » quand le symptôme n’existe pas ;<br />

– coter « 1 » quand le symptôme est modéré. <strong>Le</strong> plus<br />

souvent, le patient ne signale pas spontanément ce<br />

symptôme modéré auquel il s’est habitué ; c’est un<br />

signe retrouvé à l’interrogatoire dirigé.<br />

– coter « 2 » quand le symptôme est sévère. Dans ce cadre,<br />

le patient le signale le plus souvent spontanément.<br />

On peut alors résumer l’observation par une suite de<br />

lettres et de chiffres comme : ON1, RA0, RP2, D0, <strong>ET</strong>0,<br />

OD2 (ce qui signifie obstruction nasale modérée, pas<br />

de rhinorrhée antérieure, rhinorrhée postérieure sévère,<br />

pas de douleur faciale ni d’éternuements, perte


de l’odorat sévère). Une observation de rhinologie est<br />

une suite de lettres et de chiffres…<br />

LE DIAGNOSTIC TOPOGRAPHIQUE –<br />

VALEUR DU SCANNER (1)<br />

En résumé : le scanner des sinus est un des éléments<br />

essentiels du diagnostic d’un DRS chronique à condition<br />

d’être réalisé dans de bonnes conditions et interprété<br />

en fonction du contexte clinique. C’est un<br />

examen de diagnostic et non de suivi thérapeutique.<br />

Un seul scanner étant utile, il n’est pas nécessaire de<br />

le répéter.<br />

<strong>Le</strong> diagnostic topographique devant un DRS chronique<br />

perannuel peut être réalisé par le médecin généraliste.<br />

Pour ce faire, il est indispensable que le médecin<br />

généraliste sache lire non pas le compte-rendu<br />

radiologique mais les clichés radiologiques. Ce diagnostic<br />

topographique est une étape fondamentale.<br />

Il repose avant tout sur l’examen tomodensitométrique<br />

bien prescrit et bien réalisé.<br />

La prescription du scanner<br />

L’ordonnance précise : « Scanner des sinus de la face,<br />

en coupes axiales et coronales, sans injection de produit<br />

de contraste ».<br />

On doit toujours réaliser le scanner en dehors de<br />

toute poussée aiguë. En effet, les images tomodensitométriques<br />

des sinus de la face d’un patient<br />

ayant une rhino-sinusite aiguë ne permettent pas<br />

d’orienter vers un diagnostic topographique : on trouve<br />

des opacités disséminées dans toutes les cavités nasosinusiennes<br />

(ce sont les sécrétions). <strong>Le</strong> seul intérêt<br />

d’un scanner dans une telle situation aiguë est d’éliminer<br />

– si des signes cliniques peuvent le faire craindre<br />

– une complication orbitaire ou méningée. Faire<br />

un scanner à visée de diagnostic topographique lors<br />

d’un DRS chronique en pleine poussée aiguë ou immédiatement<br />

après son décours conduit à surestimer<br />

considérablement les lésions et à méconnaître les<br />

causes exactes de la pathologie. Il faut attendre au<br />

moins un mois après la fin de l’épisode aigu avant de<br />

demander le scanner. <strong>Le</strong> scanner doit être fait en<br />

« période de calme » symptomatique.<br />

On doit toujours réaliser le scanner en dehors d’un<br />

traitement corticoïde per os récent. En effet, un traitement<br />

corticoïde récent (datant de moins d’un mois)<br />

peut « effacer » toutes les lésions inflammatoires d’une<br />

rhino-sinusite diffuse. <strong>Le</strong> scanner peut apparaître<br />

normal à tort. Ainsi, faire un scanner à visée de diagnostic<br />

topographique lors d’un DRS chronique après<br />

un traitement corticoïde conduit à sous-estimer considérablement<br />

les lésions inflammatoires et à méconnaître<br />

les causes exactes de la pathologie.<br />

La lecture du scanner<br />

<strong>Le</strong>s conclusions issues de la lecture du scanner peu-<br />

vent être résumées en quatre points :<br />

– le scanner des sinus est normal (Figures 1, 2 et<br />

3). Pourtant, le patient a des symptômes. Cela signe<br />

l’absence de pathologie sinusienne chronique. Il s’agit<br />

par conséquent d’une rhinite chronique ;<br />

– le scanner met en évidence des opacités affectant<br />

les sinus antérieurs de la face (Figures 5, 6 et<br />

7) : il s’agit d’une sinusite antérieure de la face (maxillaire,<br />

frontale et/ou ethmoïdale antérieure). La pathologie<br />

est le plus souvent unilatérale ; plus rarement,<br />

elle est bilatérale ;<br />

– le scanner met en évidence des opacités affectant<br />

les sinus postérieurs de la face : il s’agit d’une<br />

sinusite postérieure de la face (sphénoïdale et/ou<br />

ethmoïdale postérieure). La pathologie est presque<br />

toujours unilatérale ;<br />

– le scanner met en évidence des opacités diffuses des<br />

sinus antérieurs et postérieurs de la face, de manière<br />

bilatérale et à peu près symétrique : il s’agit d’une<br />

rhino-sinusite diffuse (Figures 8 et 9) dont la polypose<br />

naso-sinusienne est l’exemple typique.<br />

Si le médecin n’arrive pas à « ranger » le diagnostic<br />

dans une de ces quatre cases, il doit se poser<br />

deux questions :<br />

1 – <strong>Le</strong> scanner a-t-il été fait dans de bonnes conditions<br />

(en dehors et à distance d’une poussée aiguë et d’un<br />

traitement corticoïde per os) ?<br />

2 – Si la réponse est « oui » à la première question, il<br />

faut alors se méfier de la présence d’une tumeur ou<br />

d’une maladie de système (Wegener, etc.). Un avis<br />

spécialisé ORL s’impose.<br />

L’examen clinique permet également d’orienter le<br />

diagnostic topographique. Néanmoins, pour être<br />

efficace, il doit être réalisé avec un fibroscope à<br />

lumière froide, geste de consultation usuel pour<br />

un ORL mais irréalisable sans matériel pour un<br />

médecin généraliste. Cet examen effectué en consultation,<br />

indolore et rapide (moins d’une minute par<br />

narine) peut révéler :<br />

– la présence de secrétions plus ou moins purulentes<br />

dont le siège oriente vers une origine sinusienne<br />

antérieure ou postérieure (Figure 10) ;<br />

– la présence de polypes (Figure 11). Une forme<br />

particulière de rhino-sinusite diffuse est la polypose<br />

naso-sinusienne caractérisée par la présence de<br />

polypes dans les deux cavités nasales ;<br />

– la présence d’une tumeur.<br />

LE DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE –<br />

LES BILANS À RÉALISER<br />

<strong>Le</strong> diagnostic étiologique peut être développé par<br />

le médecin généraliste et le conduire à demander<br />

des examens spécifiques en fonction du diagnostic<br />

topographique posé.<br />

Chaque entité diagnostique doit conduire à des investigations<br />

spécifiques (Tableau 2) permettant<br />

d’orienter le diagnostic étiologique.<br />

Vendredi 2 février 2007 | numéro 2397<br />

Fig. 7 et 7 bis. Examen TDM de la face,<br />

coupe sagittale, lors d'une sinusite<br />

antérieure de la face. L'opacité comble<br />

le sinus ethmoïdal antérieur (EA)<br />

mais laisse totalement libre le sinus<br />

ethmoïdal postérieur (EP). La lame<br />

basale du cornet moyen n'est pas<br />

franchie (surlignée en jaune). Sinus<br />

frontal (SF) et sinus sphénoïdal (SS).<br />

EA<br />

SF<br />

EA<br />

EP<br />

Cerveau<br />

EP<br />

SS<br />

Fig. 8 et 8 bis. Examen TDM de la face,<br />

coupe sagittale, lors d'une rhinosinusite<br />

diffuse. L'opacité occupe aussi<br />

bien le sinus ethmoïdal antérieur (EA)<br />

que postérieur (EP), de part et d'autre<br />

de l'infranchissable lame basale<br />

du cornet moyen (surlignée en blanc).<br />

V


EA<br />

EP<br />

Fig. 9 et 9 bis. Examen TDM de la face,<br />

coupe axiale, passant par le globe<br />

oculaire chez un patient ayant une<br />

rhino-sinusite diffuse. L'opacité<br />

occupe tout le massif ethmoïdal<br />

(ethmoïde antérieur EA, et postérieur EP)<br />

de manière bilatérale et symétrique.<br />

de part et d'autre de l'infranchissable<br />

lame basale du cornet moyen<br />

(surlignée en blanc).<br />

Fig. 10. Examen fibroscopique<br />

de la cavité nasale gauche lors<br />

d'une sinusite antérieure de la face :<br />

traces de pus franc provenant du méat<br />

moyen et signant l'atteinte des sinus<br />

antérieurs de la face.<br />

Fig. 11. Examen fibroscopique de la<br />

cavité nasale lors d'une rhino-sinusite<br />

diffuse : présence de polypes dont<br />

l'aspect translucide oriente vers<br />

une polypose naso-sinusienne.<br />

LA FMC<br />

VI Vendredi 2 février 2007 | numéro 2397<br />

Bilan allergologique<br />

Toutes les rhinites chroniques (4) doivent mener à<br />

un bilan allergologique afin de différencier les rhinites<br />

allergiques (environ 40 %) des rhinites non allergiques<br />

(environ 60 %). Un excellent test de dépistage consiste<br />

à prescrire un bilan biologique (multiRAST type Phadiatop®,<br />

qui possède une valeur prédictive positive<br />

supérieure à 90 %). <strong>Le</strong>s rhinites chroniques représentent<br />

environ 40 % des diagnostics des DRS perannuels.<br />

Bilan dentaire<br />

<strong>Le</strong>s sinusites localisées antérieures doivent mener<br />

à un bilan dentaire. Schématiquement, les sinusites localisées<br />

antérieures sont dues soit à une infection dentaire<br />

apicale mal – ou non traitée –, soit à une greffe<br />

aspergillaire dans le sinus maxillaire. <strong>Le</strong> bilan dentaire<br />

est souvent difficile chez l’adulte où de nombreuses<br />

dents ont été dévitalisées sur l’arcade supérieure. <strong>Le</strong>s<br />

dents en rapport avec les sinus maxillaires sont les deux<br />

prémolaires et les deux premières molaires. Un examen<br />

clinique dentaire est indispensable. L’examen<br />

de débrouillage radiologique est le panoramique dentaire<br />

mais cet examen est souvent pris en défaut car les<br />

racines des prémolaires et des molaires se superposent,<br />

ce qui ne permet pas toujours de voir des lésions apicales.<br />

L’examen clé dans ce contexte est le dentoscanner<br />

(Figure 12). Il est de grande fiabilité diagnostique<br />

pour les lésions des apex dentaires. <strong>Le</strong> diagnostic d’aspergillose<br />

repose sur l’analyse des clichés du scanner<br />

des sinus. La présence au sein d’une opacité du sinus<br />

maxillaire de micro-calcifications de haute densité (Figure<br />

13) plus ou moins étendues signe la présence d’une<br />

aspergillose dont le traitement est exclusivement chirurgical<br />

. <strong>Le</strong>s sinusites localisées antérieures représen-<br />

ORL<br />

<strong>RHINITES</strong> <strong>ET</strong> <strong>SINUSITES</strong> <strong>CHRONIQUES</strong><br />

T II BILAN À RÉALISER EN FONCTION DE LA TOPOGRAPHIE DES LÉSIONS<br />

Sinus pathologiques<br />

Sinusite localisée Rhino-sinusite diffuse<br />

Antérieure<br />

BILAN<br />

DENTAIRE<br />

PATHOLOGIE PERANNUELLE<br />

BILAN PULMONAIRE<br />

Sinus normaux<br />

Postérieure Polypose naso-sinusienne Rhinite perannuelle<br />

BILAN<br />

ALLERGOLOGIQUE<br />

tent environ 20 % des diagnostics des DRS perannuels.<br />

Bilan pulmonaire<br />

<strong>Le</strong>s rhino-sinusites diffuses doivent mener à un bilan<br />

pulmonaire à la recherche d’une hyperréactivité bronchique<br />

non spécifique lors d’EFR avec un test à la métacholine.<br />

Des EFR simples ne suffisent pas dans ce<br />

contexte car elles sont souvent normalesn, tandis que<br />

le test de provocation est pathologique. L’association<br />

d’une polypose naso-sinusienne, d’un asthme et d’une<br />

intolérance à l’aspirine et aux AINS signe la maladie de<br />

Widal. <strong>Le</strong>s rhino-sinusites diffuses représentent environ<br />

40 % des diagnostics des DRS perannuels. <strong>Le</strong>ur prévalence<br />

augmente considérablement actuellement, parallèlement<br />

à l’augmentation de prévalence de l’asthme.<br />

Bilan spécifique<br />

<strong>Le</strong>s sinusites localisées postérieures sont rares<br />

(moins de 3 % des diagnostics). Elles sont de diagnostic<br />

difficile car le seul symptôme est souvent une<br />

céphalée profonde rétro-orbitaire, sans signe rhinologique.<br />

Il faut y penser devant un patient présentant<br />

des céphalées rebelles aux traitements usuels<br />

et sans étiologie clairement établie.<br />

LES TRAITEMENTS, LE PRONOSTIC<br />

En résumé : la conduite à tenir s’oriente suivant la<br />

localisation soit exclusive à la cavité nasale ou à l’un<br />

des deux groupes sinusiens (antérieur et postérieur),<br />

soit diffuse à l’ensemble naso-sinusien.<br />

La mise en route du traitement peut être effectuée par<br />

le médecin généraliste notamment dans le cadre des


hinites chroniques, mais requiert le plus souvent un<br />

avis ORL dans le cadre des sinusites localisées et des<br />

rhino-sinusites diffuses.<br />

Une fois le diagnostic positif, topographique et étiologique<br />

réalisé, il est possible d’envisager un traitement<br />

et un pronostic. On peut le résumer en quatre points.<br />

Devant une rhinite chronique (4)<br />

La caractérisation d’une allergie permet de prendre<br />

des mesures d’éviction allergénique. <strong>Le</strong> traitement sera<br />

essentiellement médical basé sur les anti-histaminiques<br />

et/ou les corticoïdes locaux. La désensibilisation<br />

n’est généralement pas proposée devant une rhinite<br />

allergique non compliquée. <strong>Le</strong> suivi du patient doit<br />

être fait par le médecin traitant.<br />

Devant une sinusite antérieure de la face<br />

La découverte d’un foyer infectieux dentaire évolutif<br />

conduira à des soins dentaires appropriés. Si les symptômes<br />

persistent après avoir réalisé les soins dentaires,<br />

un avis spécialisé ORL chirurgical s’impose.<br />

La mise en évidence de lésions évocatrices d’une<br />

greffe aspergillaire au scanner (microcalcifications)<br />

conduira à la chirurgie (vidéochirurgie endoscopique,<br />

l’intervention de Caldwell Luc étant abandonnée<br />

car pourvoyeuse de risques de séquelles).<br />

<strong>Le</strong> recours à un avis spécialisé ORL chirurgical est<br />

indispensable. Il est inutile de traiter médicalement<br />

l’aspergillose. La guérison définitive peut être obtenue.<br />

Devant une sinusite postérieure de la face<br />

Un avis ORL s’impose également. En effet, la découverte<br />

de lésions évocatrices d’une greffe aspergillaire<br />

au scanner conduira d’emblée à la vidéochirurgie endoscopique.<br />

En cas de sinusite postérieure bactérienne,<br />

la chirurgie n’est indiquée qu’après l’échec<br />

du traitement antibiotique. La guérison définitive<br />

peut être obtenue par un traitement médical et/ou<br />

un geste chirurgical.<br />

Devant une rhino-sinusite diffuse<br />

La recherche d’une maladie de Widal sera systématique<br />

avant tout début de traitement. Des épreuves<br />

fonctionnelles respiratoires avec un test à la métacholine<br />

seront demandées. <strong>Le</strong>s rhino-sinusites diffuses,<br />

comme la polypose naso-sinusienne, sont des pathologies<br />

chroniques imposant un traitement au long<br />

cours (3). Devant une rhino-sinusite diffuse, un avis<br />

ORL est préférable avant de débuter le traitement. <strong>Le</strong><br />

traitement repose sur la corticothérapie locale et les<br />

lavages des cavités nasales au sérum physiologique,<br />

et parfois de courtes cures de corticoïdes par voie<br />

générale. <strong>Le</strong> traitement chirurgical (nasalisation<br />

ethmoïdale bilatérale) ne vit que des échecs d’un<br />

traitement médical correctement prescrit et suivi sur<br />

une longue période. On estime à près de 80 % le pourcentage<br />

de patients retrouvant sous traitement au<br />

long cours un confort nasal compatible avec une<br />

bonne qualité de vie. <br />

E1 PRINCIPE DE L’INTERVENTION<br />

CHIRURGICALE DE LA GREFFE<br />

ASPERGILLAIRE<br />

L’intervention consiste à ouvrir le sinus<br />

malade, à drainer l’abcès et/ou à enlever<br />

la truffe aspergillaire. L’exérèse totale<br />

de la masse aspergillaire est impérative pour<br />

éviter la récidive et ainsi éradiquer totalement<br />

la maladie. L’aération de la cavité sinusienne<br />

contribue également à éviter la récidive.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

1- Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Antibiothérapie par voie générale<br />

en pratique courante : sinusite aiguë de l’adulte. Recommandations et argumentaire. Juillet 2001.<br />

http://www.sfmu.org/documents/consensus/antibiot/sinu_ad.pdf (consultable en direct sur legeneraliste.fr)<br />

2- Bonfils P., Halimi P., Nores J.-M., <strong>Le</strong> Bihan C., Avan P., Landais P. Correlation Between Symptoms of Chronic Rhinosinusitis<br />

and Sinus CT Scan Findings. Annals of Otology, Rhinology, Laryngology, 2005 ; 114, 74-83.<br />

3- Bonfils P., Nores J.-M., Halimi P., Avan P. Corticosteroid Treatment in Nasal Polyposis with a Three-Year Follow-up Period.<br />

The Laryngoscope, 2003, 113, 683-7.<br />

4- Bousquet J., Van Cauwenberge P., Bachert C., Canonica G.-W., Demoly P., Durham S.-R., Fokkens W., Lockey R., Meltzer<br />

E.-O., Mullol J., Naclerio R.-M., Price D., Simons F.-E., Vignola A.-M., Warner J.-O. European Academy of Allergy and Clinical<br />

Immunology (EAACI) ; Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma (ARIA). Requirements for Medications Commonly used<br />

in the Treatment of Allergic Rhinitis. European Academy of Allergy and Clinical Immunology (EAACI), Allergic Rhinitis<br />

and its Impact on Asthma (ARIA). Allergy 2003 Mar ; 58(3) : 192-7.<br />

Vendredi 2 février 2007 | numéro 2397<br />

Fig. 12 et 12 bis. Examen TDM<br />

dentaire en reconstruction de type<br />

panoramique. Plus précis que<br />

le panoramique dentaire, il permet de<br />

voir avec précision les rapports entre<br />

apex dentaires et sinus maxillaire.<br />

Ici, un granulome apical rompu<br />

dans le sinus maxillaire (cercle jaune).<br />

Fig. 13 et 13 bis. Examen TDM<br />

de la face, coupe coronale, lors d'une<br />

sinusite antérieure de la face bilatérale.<br />

Du côté droit : sinusite aspergillaire<br />

avec la présence d'une opacité dense<br />

qui signe le diagnostic (flèche).<br />

VII


TEST<br />

DE LECTURE<br />

Pour réaliser ce test<br />

et trouver les réponses<br />

commentées,<br />

connectez-vous au site<br />

http://www.legeneraliste.fr<br />

à la rubrique FMC<br />

N° 2397<br />

<strong>RHINITES</strong> <strong>ET</strong> <strong>SINUSITES</strong><br />

<strong>CHRONIQUES</strong><br />

1. Quels sont les sinus<br />

qui se drainent dans<br />

le méat moyen ?<br />

A. <strong>Le</strong> sinus maxillaire.<br />

B. <strong>Le</strong> sinus sphénoïdal.<br />

C. <strong>Le</strong> sinus frontal.<br />

D. <strong>Le</strong> sinus ethmoïdal<br />

antérieur.<br />

2. Quel est le signe qui<br />

doit faire évoquer une<br />

rhino-sinusite diffuse ?<br />

A. L’obstruction nasale.<br />

B. La rhinorrhée postérieure.<br />

C. <strong>Le</strong>s éternuements.<br />

D. La cacosmie.<br />

E. L’anosmie.<br />

3. Pouvez-vous dire<br />

à quoi sert l’interrogatoire<br />

d’un patient ayant<br />

un dysfonctionnement<br />

rhino-sinusien<br />

chronique ?<br />

A. A établir un diagnostic<br />

positif.<br />

B. A établir un pronostic.<br />

C. A affirmer un diagnostic<br />

topographique.<br />

D. A suivre l’évolution.<br />

4. Quelles sont les bonnes<br />

affirmations?<br />

A. <strong>Le</strong> diagnostic étiologique<br />

devant une rhinite chronique<br />

est essentiellement<br />

allergologique.<br />

B. <strong>Le</strong> diagnostic étiologique<br />

devant une sinusite chronique<br />

localisée antérieure est<br />

essentiellement dentaire.<br />

C. <strong>Le</strong> diagnostic étiologique<br />

devant une sinusite chronique<br />

localisée postérieure est<br />

essentiellement pulmonaire.<br />

D. <strong>Le</strong> diagnostic étiologique<br />

devant une rhino-sinusite<br />

chronique diffuse est<br />

essentiellement dentaire.<br />

LA FMC<br />

VIII Vendredi 2 février 2007 | numéro 2397<br />

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On est un peu frustré de ne pas obtenir le commen-<br />

<strong>Le</strong>s arbres décisionnels sont assortis des grades<br />

de recommandations selon les quatre niveaux<br />

de preuve scientifique classiques.<br />

taire numéro par numéro<br />

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nous le promettre, mais<br />

on se console en cliquant<br />

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commentaires» où la totalité<br />

de l’information<br />

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Royaume-Uni) et Pub Med (National Library of Medicine,<br />

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