Numéro Dix-huit / La vie aquatique - Soma
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Peter Molec, switch FS tailslide<br />
57 soma<br />
48HEURES<br />
ENTRANSIT<br />
Voilà maintenant<br />
deux jours que<br />
nous sommes bloqués ici.<br />
D’après le peu d’informations<br />
dont nous disposons,<br />
nous sommes inscrits sur<br />
une liste d’attente et devrions<br />
pouvoir embarquer<br />
sur un vol à destination de<br />
l’Europe vers le 05 mai,<br />
soit près de 3 semaines<br />
plus tard, ce qui est bien<br />
mais pas top ! une incertitude<br />
pesante qui nous<br />
autorise à imaginer différents<br />
types de scénarios<br />
comme un retour en canoë, ou s’installer ici, monter un restaurant français, (un Slovaque<br />
et une friterie pour Peter et Fabian) et fonder une famille… Bref, à ce stade de l’aventure<br />
toutes les hypothèses sont envisageables. Il faut bien reconnaître que même si nous apprécions<br />
particulièrement notre séjour au Canada, nous sommes aussi tous trois impatients<br />
de rentrer chez nous et de vaquer à nos occupations. C’est pourquoi, après plusieurs allers-retours<br />
inutiles à l’aéroport dans le but de récupérer des renseignements, nous décidons<br />
de tenter le tout pour le tout en rachetant un billet chez une compagnie charter qui<br />
semble avoir un avion autorisé à décoller le soir même pour Paris. Là encore, nous sommes<br />
sur une liste d’attente, et rien ne garantit le fait que nous puissions embarquer sur ce<br />
vol. Après plusieurs heures d’attentes interminables, nous avons le privilège d’avoir tous<br />
les trois une précieuse carte d’embarquement dans notre poche, allégée, du même coup,<br />
de 450 dollars… Comme diraient nos collègues québécois : « c’est assez expandieux ! ».<br />
Il est 22h37 lorsque nous enregistrons enfin nos bagages sur le vol TS 0612 à<br />
destination de Paris. À l’ultime seconde, alors que nous semblons enfin tirés d’affaire, une<br />
hôtesse hystérique fait irruption devant le guichet en nous affirmant qu’il y a eu une effroyable<br />
erreur et que nous ne pouvons pas embarquer sur ce vol. Débute alors une longue discussion<br />
à peu près aussi courtoise qu’un combat d’ultimate fighting. Après plusieurs minutes intenses,<br />
alors que Fabian a toujours quelques morceaux de l’oreille gauche de cette dernière<br />
coincés entre ses incisives, nous finissons miraculeusement par avoir gain de cause, et nous<br />
serons les derniers passagers autorisés à quitter le sol canadien ce soir-là…<br />
une expérience mémorable qui s’avérera finalement positive, surtout grâce à<br />
l’hospitalité de notre ami Dan et de nos collègues québécois. Nuls doutes que nous ne<br />
manquerons pas de revenir faire un petit tour du côté de Montréal un de ces quatre. Mais<br />
ce transit prolongé ne fut pas une expérience aussi positive pour tout le monde et notament<br />
pour notre camarade allemand Paco Elles, qui était avec nous au Mexique et qui n’a<br />
pas vraiment eu la même chance que nous. Il est resté bloqué seul pendant trois jours dans<br />
l’aéroport de Toronto, sans argent, à dormir sur le sol, et à ranger les caddies pour récupérer<br />
un peu d’argent pour pouvoir s’alimenter, mais ça c’est une autre histoire…<br />
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