Dr Carine Brocard - Le Havre - Santé
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<strong>Dr</strong> <strong>Carine</strong> <strong>Brocard</strong><br />
Biologiste Laboratoire Parvis St Michel‐Ormeaux
<strong>Le</strong>s responsabilités médicales<br />
en matière d’hygiène<br />
Trois types de responsabilité : disciplinaire, civile et pénale<br />
Responsabilité disciplinaire :<br />
appréciée par l’Ordre des médecins<br />
Responsabilité civile :<br />
appréciée par les juridictions civiles (pratique libérale)<br />
par les juridictions administratives (pratique publique)<br />
Responsabilité pénale :
La responsabilité disciplinaire des professionnels en<br />
matière d’hygiène<br />
Elle est appréciée par le conseil de l’Ordre des médecins.<br />
<strong>Le</strong> code de déontologie des médecins aborde clairement la qualité des soins et la sécurité des patients.<br />
Dans la dernière édition datée de 1995, (décret n° 95‐1000 du 6 septembre 1995) le code de déontologie<br />
médicale souligne que le médecin est tenu de s’impliquer personnellement dans la prévention des<br />
infections transmises lors d’actes médicaux :<br />
‐l’article 32 : «Des lors qu’il a accepté de répondre àune demande , le médecin s’engage à assurer<br />
personnellement au patient des soins consciencieux, dévoués et fondés sur les données acquises de la<br />
science, en faisant appel, s’il y a lieu, àl’aide de tiers compétents »;<br />
‐l’article 69 : «Chaque médecin est responsable de ses décisions et de ses actes ».<br />
‐L’article 71 détaille clairement la responsabilité du médecin dans le domaine de l’hygiène : «<strong>Le</strong> médecin doit<br />
disposer, au lieu de son exercice professionnel, d’une installation convenable, de locaux adéquats pour<br />
permettre le respect du secret professionnel et de moyens techniques suffisants en rapport avec la nature<br />
des actes qu’il pratique ou de la population qu’il prend en charge. Il doit notamment veiller àla stérilisation<br />
et àla décontamination des dispositifs médicaux qu’il utilise et àl’élimination des déchets médicaux selon<br />
les procédures réglementaires. Il ne doit pas exercer sa profession dans des conditions qui puissent<br />
compromettre la qualité des soins et des actes médicaux ou la sécurité des personnes examinées ».<br />
Dans le commentaire de cet article, le conseil de l’Ordre des médecins souligne que les règles en<br />
matière d’hygiène et d’asepsie « concernent tout aussi bien le milieu stérile de chirurgie orthopédique,<br />
par exemple, que le cabinet du médecin généraliste »(8).
La responsabilité civile<br />
des professionnels :<br />
Elle est appréciée par les juridictions civiles pour la pratique libérale. Elle se traduit par le versement dedommages‐<br />
intérêts destinés àréparer le préjudice que la faute du professionnel a causé à la victime.<br />
Cette indemnité est versée par l’assureur du professionnel.<br />
<strong>Le</strong>s responsabilités disciplinaires et civiles des professionnels de santé ont été réaménagées par la loi du 4 mars<br />
2002 relative aux droits du malade et àla qualité du système de santé, dite «loi Kouchner »<br />
(Loi n° 2002‐303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et àla qualité du système de santé).<br />
<strong>Le</strong>s principes de la responsabilité civile des professionnels de santé figurent désormais dans les articles L 1142‐1 àL<br />
1143‐1 du code de la santé publique.<br />
Il n’est pas possible de rendre ici compte du détail complexe des règles de la responsabilité. Elles évoluent<br />
rapidement, non seulement du fait du législateur, mais aussi de la jurisprudence et de son interprétation de la<br />
loi.<br />
La loi n°2004‐806 du 9 août 2004 relative àla politique de santé publique affirme la responsabilité de l’État pour la<br />
fixation des objectifs pluriannuels d’amélioration de santé de la population et la définition des orientations<br />
dans des domaines jugés prioritaires .<br />
En matière d’hygiène, le nouvel article L3114‐6 du code de la santé publique prévoit que «<strong>Le</strong>s professionnels de<br />
santé (…) exerçant en dehors des établissements de santé, veillent àprévenir toutes infections liées àleurs<br />
activités de prévention, de diagnostic et de soins. Des arrêtés fixent, en tant que de besoin, les règles qu’ils<br />
doivent respecter. ».
En résumé<br />
La maitrise du risque infectieux est abordé très<br />
précisément dans<br />
<strong>Le</strong> code de déontologie<br />
<strong>Le</strong> code de la santé publique<br />
Procédures réglementaires concernant<br />
La stérilisation<br />
La décontamination des dispositifs médicaux<br />
l’élimination des déchets médicaux<br />
<strong>Le</strong>s professionnels de santé (…) exerçant en dehors des établissements de santé, veillent à<br />
prévenir toutes infections liées àleurs activités de prévention, de diagnostic et de soins<br />
(nouvel article du code de la santé publique)
<strong>Le</strong>s infections associées aux soins<br />
Mai 2007 CTINILS, DGS, Ministère de la <strong>Santé</strong><br />
=<br />
Infections nosocomiales<br />
+<br />
infections contractées lors de soins délivrés<br />
hors établissement de santé<br />
tout événement infectieux en rapport plus ou moins proche avec un processus de soin.<br />
englobent les infections contractées àl’hôpital et «en ville »
<strong>Le</strong> médecin généraliste est confronté dans sa pratique<br />
quotidienne aux problèmes d’hygiène<br />
au sein de son cabinet.<br />
lors de dispensation des soins àdomicile<br />
Doit il pour autant adopter des mesures aussi drastiques qu’à l’hôpital?<br />
Existe‐t‐il des guides de bonnes pratiques?<br />
<br />
<strong>Le</strong>s données relatives aux infections acquises au cabinet<br />
médical sont très rares……………………………………………..<br />
………………………………………………………………………………<br />
……car le réseau de surveillance n’existe pas encore...
Modes de transmission des<br />
agents infectieux: endogène ou<br />
exogène<br />
conditionne le choix des mesures de prévention.<br />
L'infection endogène<br />
‐ micro‐organisme de la flore du patient.<br />
‐ suite àdes actes invasifs : injection sous cutanée,<br />
intramusculaire, ponction, accès vasculaire, accès<br />
urinaire, suture…<br />
peut être prévenue par le strict respect de l’asepsie
Modes de transmission des<br />
agents infectieux: endogène ou<br />
exogène<br />
L'infection exogène (transmission croisée)<br />
par air<br />
par gouttelettes<br />
par contact :<br />
‐ direct par les mains<br />
‐ indirect par le matériel médical (stéthoscope, pinces…)<br />
ou surfaces et objets non médicaux<br />
Chaque micro‐organisme peut être concerné par un ou plusieurs modes de transmission .
Transmission au cabinet médical<br />
salle d’attente<br />
espace restreint + nombreuses personnes<br />
Jouets+++<br />
salle de consultation<br />
Acte médical + nombreux patients
<strong>Le</strong>s moyens de prévention<br />
les infections exogènes<br />
précautions standard<br />
(hygiène des mains, port de gant, tenue…)<br />
hygiène de l’environnement<br />
(bionettoyage, élimination des déchets…)<br />
désinfection des dispositifs médicaux<br />
mesure barrière<br />
(port de masque, architecture du cabinet)<br />
les infections endogènes<br />
bonnes pratiques d’antisepsie
<strong>Le</strong>s précautions standard:<br />
Mesures de prévention à appliquer pour tous les patients<br />
Arme basique et efficace contre la transmission croisée<br />
‐ tout patient est considéré comme porteur potentiel d’agent infectieux<br />
= MESURES de BON SENS concernant<br />
‐hygiène des mains et port de gants.<br />
‐port de vêtements de protection : blouses, lunettes ou masques<br />
‐gestion du matériel souillé : pour les objets piquants, coupants, tranchants àusage<br />
unique et matériel réutilisable.<br />
−entretien des surfaces souillées<br />
−conduite àtenir en cas de contact avec du sang ou un produit biologique
HYGIENE des MAINS<br />
• arme simple, efficace et capitale pour la<br />
prévention de la transmission manu<br />
portée des agents infectieux<br />
2 possibilités<br />
Lavage à l’eau et au savon<br />
Friction hydroalcoolique<br />
Ne pas porter d’alliance, de bague, ni de montre.<br />
Ongles longs, faux ongles, vernis àongles = réservoirs de germes .
L May, CHR Argenteuil<br />
Tests<br />
bactériologiques:<br />
culture de 24h<br />
après apposition<br />
de doigts<br />
14
Photos : CHRU Lille
Equipement du point d’eau<br />
destiné au lavage des mains<br />
Dans la salle de consultation,<br />
proche de la table d ‘examen équipé d'une grande vasque .<br />
Savon liquide doux avec distributeur adapté<br />
Essuie-mains à usage unique avec distributeur adapté<br />
Poubelle à commande non manuelle<br />
Ne pas utiliser:<br />
les savons en pain ( savonnettes), les savons liquides en flacon rechargeable<br />
les torchons ou serviettes éponge àusage multiple, ou encore les essuie‐mains<br />
en tissu àenrouleur<br />
le sèche‐mains électrique àair pulsé<br />
SHA = pratique ++++
Port de gants<br />
Une paire de gants = 1 geste = 1 patient<br />
Port de gants non stériles àusage unique:<br />
‐ risque de contamination lors de l’examen<br />
‐ présence de lésion cutanée au niveau des mains du médecin.<br />
Ex: ablation d’un pansement souillé, détersion de plaie, injection sous‐cutanée intramusculaire ou<br />
intraveineuse, examen des muqueuses, pose d’une voie veineuse périphérique, manipulation des<br />
déchets…<br />
Port de gants stériles àusage unique:<br />
‐gestes nécessitant un haut niveau d’asepsie<br />
‐ manipulation de produits et de matériels stériles.<br />
Ex: suture, pose d’un stérilet….<br />
marquage CE (obligatoire)<br />
label «NF Médical » (facultatif mais garantie de qualité).<br />
Retrait = lavage de mains
Tenue vestimentaire<br />
Blouse àmanches courtes changée quotidiennement<br />
Surblouse ou tablier si risque de contamination<br />
Port de masque<br />
• médical de protection si aérosols émis par le médecin<br />
• de protection respiratoire »jetable si d’un risque d’inhalation d’agents<br />
infectieux<br />
Marquage 89/686/CEE et porter le marquage CE
Organisation et entretien<br />
des locaux<br />
On distingue trois zones :<br />
Zones dites « protégées » :<br />
Salle d’examen du patient, zone de stockage du matériel stérile, zone de<br />
désinfection des dispositifs médicaux thermosensibles.<br />
mobilier en matériau non poreux, lisse et lessivable.<br />
éviter moquette, tapis, liège, plantes…<br />
Zones administratives « intermédiaires »<br />
Bureau, salle d’attente, secrétariat, local d’archivage.<br />
Zones potentiellement «contaminées »:<br />
Locaux de stockage des déchets, du linge sale et du matériel de ménage, zone de<br />
lavage des dispositifs médicaux.
Entretien des locaux<br />
Sols et surfaces au moins une fois par jour.<br />
zones protégées zones administratives zones contaminées<br />
(du plus propre vers le plus sale)<br />
Techniques<br />
‐ un seul temps avec un produit détergent‐désinfectant.<br />
‐ trois temps avec successivement un détergent du commerce, un rinçage puis<br />
un désinfectant.<br />
Matériel<br />
Doit être entretenu toutes les semaines ou être en non tissé à usage unique<br />
Serpillières et éponges interdites pour l’entretien des zones protégées<br />
<strong>Le</strong> médecin doit informer la personne chargée du ménage des mesures de<br />
protection àprendre pour l’entretien du cabinet et pour l’élimination des déchets<br />
àrisque infectieux.
<strong>Le</strong>s Jouets = source de contaminations… aussi
Gestion des déchets d’activités<br />
de soins<br />
‐déchets d'activités de soins non contaminés assimilables aux ordures ménagères.<br />
‐les déchets d’activités de soins àrisques infectieux : (DASRI).<br />
(objets piquants, coupants, tranchants + tout matériel médical souillé par du sang ou un<br />
autre liquide biologique ou évocateur d’une activité de soins = «déchets mous »)<br />
3 types de poubelles :<br />
‐ une pour déchets sans risques infectieux destinés aux ordures ménagères.<br />
‐un conteneur jaune pour le recueil des objets piquants, coupants ou tranchants<br />
‐ un conteneur rigide et étanche jaune aux normes AFNOR contenant un sac en<br />
plastique adapté déchets «mous »(compresses souillées, pansements, spéculums<br />
gynécologiques jetables).<br />
‐ Entreposage :<br />
production
Gestion du matériel médical<br />
<strong>Le</strong>s dispositifs médicaux àusage unique :<br />
A ne jamais réutiliser (réglementaire) –A privilégier<br />
<strong>Le</strong>s dispositifs médicaux réutilisables :<br />
<strong>Le</strong> dispositif médical Critique :<br />
En contact avec système vasculaire, cavité ou tissu stérile quelle que soit la voie d’abord (haut risque infectieux).<br />
stérilisation puis emballage ‐ à privilégier.<br />
A défaut « désinfection de haut niveau ».<br />
Exemple : kit de suture, pinces, ciseaux...<br />
<strong>Le</strong> dispositif médical Semi‐Critique :<br />
En contact avec une muqueuse sans effraction de celle‐ci ou avec la peau lésée superficiellement<br />
stérilisation puis emballage ‐ à privilégier.<br />
A défaut « désinfection de niveau intermédiaire».<br />
Exemple :spéculum gynécologique<br />
<strong>Le</strong> dispositif médical Non Critique :<br />
En contact avec la peau intacte du patient<br />
désinfection de «bas niveau »<br />
Exemple : stéthoscope, table d’examen, marteau àréflexe, brassard de tensiomètre, instrument de pesée.
<strong>Le</strong>s étapes de traitement d’un dispositif médical<br />
réutilisable et immergeable critique et semi critique<br />
1er temps : Pré‐désinfection<br />
Aussitôt après son utilisation : Trempage dans une solution détergente désinfectante (15 mn)<br />
(à domicile, rinçage immédiat et trempage en rentrant).<br />
2ème temps : Rinçage àl’eau courante<br />
3ème temps : Nettoyage avec une brosse non abrasive dans un nouveau bain de détergent‐<br />
désinfectant<br />
4ème temps : Rinçage àl’eau courante<br />
5ème temps : séchage et/ou essuyage<br />
6ème temps : Désinfection pour le matériel semi‐critique et critique :<br />
‐ si matériel thermo‐résistant : STERILISATION puis STOCKAGE<br />
‐ si matériel thermo‐sensible : DESINFECTION CHIMIQUE puis STOCKAGE<br />
• de niveau intermédiaire avec produit bactéricide, virucide, fongicide, et<br />
tuberculoïde voire mycobactéricide.<br />
• de haut niveau avec produits bactéricide, virucide, fongicide,<br />
mycobactéricide et sporicide.
Stérilisation<br />
"On ne désinfecte bien ou on ne stérilise bien que ce qui est « propre et sec ».<br />
La stérilisation doit toujours être préférée à la désinfection car d’efficacité<br />
supérieure, mieux maîtrisée et permettant le maintien de l’état stérile (emballage).<br />
L’appareil doit :<br />
- avoir la capacité d’éliminer l’air (le plus souvent à l’aide d’une pompe),<br />
- disposer d’un cycle avec un plateau thermique de 134°C pendant 18<br />
minutes,<br />
- permettre le séchage<br />
- enregistrer les paramètres pour la traçabilité (température, pression,<br />
durée des cycles).<br />
- être contrôlé (contrat d’entretien et de maintenance) et validé<br />
régulièrement<br />
La traçabilité de la stérilisation et de la désinfection doit permettre de retrouver le<br />
traitement subi par le matériel entre deux utilisations et de pouvoir faire le lien avec le<br />
patient pour lequel le matériel a été utilisé.
Antisepsie de la peau et des<br />
muqueuses<br />
Antiseptiques efficaces que sur zone propre ( inactivés par les matières organiques)<br />
Respecter indications, contre‐indications, précautions d'emploi, temps de contact et<br />
incompatibilités.<br />
contamination microbienne : respecter les règles d'utilisation et de conservation.<br />
Un antiseptique ne peut pas être utilisé pour l'entretien du matériel médicochirurgical.<br />
2 techniques dépendant du type d'acte invasif (en 2 ou 5 temps)<br />
A) ACTES A FAIBLE RISQUE<br />
Injections en SC, vaccins, Injections IM et IV, prélèvements sanguins.<br />
‐Application du produit choisi en une fois et séchage: alcool modifié 70°<br />
B) ACTES A HAUT ET TRES HAUT RISQUE<br />
Poses de perfusion, Sutures cutanées, Infiltrations dans une cavité stérile pose d'un<br />
cathéter veineux périphérique, acte de petite chirurgie, pose d'une sonde urinaire…<br />
‐ nettoyage (ou détersion) avec savon de la même gamme que l'antiseptique, soit avec savon neutre<br />
‐ rinçage àl'eau stérile ;<br />
‐ séchage soigneux pour éviter la dilution de l'antiseptique ;<br />
‐ application de l'antiseptique<br />
‐ séchage