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Sénèque et Saint Paul - College of Stoic Philosophers

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SPIRITUALISME ET MYSTICISME. 343<br />

nons avec nous, emprisonnés comme dans une huître...<br />

L'homme qui fait un bon usage de ces ressouvenirs est<br />

initié aux vrais mystères <strong>et</strong> seul devient véritablement<br />

parfait. Détaché des soins terrestres, ne s'occupant que<br />

de ce qui est divin, il est blâmé par la multitude qui le<br />

traite d'insensé, <strong>et</strong> qui ne voit pas qu'il est inspiré 1 . »<br />

Cicéron répète les expressions platoniciennes : « Le<br />

corps n'est que le vase ou l'enveloppe qui renferme le<br />

corps... Ceux-là surtout vivent qui se sont détachés des<br />

liens du corps comme d'une prison ; la vie sur la terre<br />

est une véritable mort 2 .<br />

On s'est étonné de rencontrer fréquemment dans<br />

<strong>Sénèque</strong> l'expression caro, avec le sens qu'elle a dans<br />

la Vulgate. Mais le mot sap£ que traduit <strong>Sénèque</strong>, <strong>et</strong><br />

qu'emploie saint <strong>Paul</strong>, est perpétuellement employé<br />

pour celui de corps dans les fragments d'Épicure <strong>et</strong> de<br />

Métrodore 3 . Aristarque, cité par le scholiaste d'Aristo-<br />

phane 4<br />

, nous apprend que le mot chair remplaçait<br />

souvent celui de corps, même dans le langage ordinaire.<br />

En quoi <strong>Sénèque</strong> difl'ère-t-il de ses devanciers? Il ex-<br />

prime en traits énergiques <strong>et</strong> redoublés ce que d'autres<br />

disent plus simplement. Peut-être aussi l'ancien par-<br />

tisan de la métempsycose, le disciple d'Attale <strong>et</strong> de<br />

* Phèdre.<br />

2 Tusc, 22. — Rép., vi, 7.<br />

3 Diog. Laert., x.<br />

4 Grenouilles , v. 171, — Perse traduit poétiquement ce terme de<br />

mépris :<br />

curvae in terris animse, <strong>et</strong> cœlestium inanes !<br />

Quid juvat hoc, templis nostros immittere mores,<br />

Et boaa dis ex hac scelerata ducere pulpa?...<br />

Peccat <strong>et</strong> hœc, peccat, vitio tamen utitur... (Sat. n, 60.)

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