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Sénèque et Saint Paul - College of Stoic Philosophers

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332<br />

LA BIENFAISANCE.<br />

rappelons avec douceur ceux qui sont hors du droit chemin<br />

; accablons de bienfaits ceux qui nous payent d'in-<br />

gratitude : c'est l'infaillible eff<strong>et</strong> delà vertu que de triom-<br />

pher du vice 1<br />

.<br />

<strong>Sénèque</strong>, sur la question qui nous occupe, n'a donc<br />

1 De ira, Xiv. — vu, 31. — Nous n'avons rien dit des maximes de<br />

<strong>Sénèque</strong> sur Yamitié, parce que sur ce point on ne cite de saint <strong>Paul</strong> aucun<br />

texte qui prête à un rapprochement. On peut lire l'épître IX <strong>et</strong> l'épitre vi ;<br />

on y trouvera les principes <strong>et</strong> les sentiments des anciens, d'Epicure, de<br />

Métrodore, d'Hermachus, de Polyenus, d'Aristote, de Platon, de Socrate,<br />

de Gicéron. Nous nous bornerons à c<strong>et</strong>te citation, tirée de l'épitre ix :<br />

«Dans quel but cherché-je un ami? Afin d'avoir quelqu'un pour qui je puisse<br />

mourir (pro quo mori possim), que je puisse suivre en exil, pour qui<br />

j'aille au-devant de la mort <strong>et</strong> je puisse me sacrifier (cujus morti me opponam<br />

<strong>et</strong> impendam). » C'est le développement éloquent de la pensée<br />

antique : deux amis ne forment qu'une seule âme ; c'est la théorie du<br />

dévouement que l'amitié inspire aux nobles cœurs, <strong>et</strong> dont la poésie <strong>et</strong><br />

l'histoire ont consacré les plus beaux traits. — Au suj<strong>et</strong> de ce passage,<br />

nous renouvellerons une remarque déjà faite, c'est qu'on rencontre par-<br />

fois dans <strong>Sénèque</strong> le Philosophe des expressions, des tours de phrase qui<br />

semblent empruntés aux Controverses de <strong>Sénèque</strong> le Rhéteur. Com-<br />

parez, en eff<strong>et</strong>, le passage cité de l'épitre ix avec la phrase suivante<br />

d'une controverse : « Montanus Votiénus dit : Ne croyez pas qu'elle<br />

soit tombée victime de la colère d'un père. Elle est morte pour celui<br />

à qui elle avait consacré sa vie, elle s'est sacrifiée pour celui à qui elle<br />

s'était donnée (Mi se, cui addixit, impendit). Vous savez qu'elle avait<br />

un mari, afin de pouvoir mourir pour lui (pro quo mori poss<strong>et</strong>). »<br />

(Contr., vi, 32.) — Certains critiques, examinant séparément le passage<br />

de l'épitre ix , ont prétendu que l'emploi du verbe impendi avec le<br />

sens de se sacrifier, mourir, constituait dans le philosophe un néologisme<br />

chrétien. En eff<strong>et</strong>, disent-ils, on rencontre ce terme dans la<br />

Vulgate : « Ego autem libentissime impendam <strong>et</strong> superimpendar pro<br />

animabus vestris. » 'Eyo) 8è ^ôtora ôa^avr/cra) xai £xoa7ravr,QY;

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