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Sénèque et Saint Paul - College of Stoic Philosophers

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[00 VIE DE SENEQUE.<br />

pour prix de ses efforts vertueux comme de ses coupa-<br />

bles condescendances, il allait perdre le pouvoir <strong>et</strong><br />

peut-être la vie, son âme blessée se réfugia de nouveau<br />

au sein de l'étude, <strong>et</strong> y rapporta, de c<strong>et</strong>te longue <strong>et</strong><br />

malheureuse expérience, une impression de trisf<br />

qui est particulièrement sensible dans ses derniers<br />

écrits.<br />

Outre l'action des circonstances extérieures, nous<br />

devons signaler une cause inhérente à sa constitution<br />

physique, qui ne fut pas sans influence sur l'état de son<br />

esprit <strong>et</strong> sur le travail de sa pensée. <strong>Sénèque</strong> était né<br />

débile <strong>et</strong> maladif. Dès son enfance, de cruelles infirmi-<br />

tés l'avaient mis en péril 1<br />

, <strong>et</strong> toute sa vie il resta suj<strong>et</strong><br />

aux asthmes, à la fièvre, aux tremblements nerveux,<br />

aux évanouissements 2 . Quand un corps languissant se<br />

trouve uni à une âme ardente, il lui communique quoi-<br />

que chose de sa délicatesse <strong>et</strong> de sa langueur; de là<br />

résuite une tendance à la mélancolie, à l'exaltation, à<br />

toutes les vivacités de la faiblesse. Par un autre eff<strong>et</strong> de<br />

c<strong>et</strong>te union inégale, la vigueur de l'être se concentre<br />

dans la partie saine <strong>et</strong> agissante ; l'intelligence devient<br />

le siège unique de la vie; le reste n'est plus qu'une<br />

enveloppe incommode <strong>et</strong> méprisée dont on aspire a se<br />

détacher <strong>et</strong> qu'on abandonne à la douleur. La sobriété<br />

dont <strong>Sénèque</strong> s'était fait une loi, lui était prescrite par<br />

le soin de sa santé autant que par la philosophie : or, un<br />

régime frugal, la pratique fréquente de l'abstinence<br />

i « Per longum tempus œger. » (A Helvia, 17.)<br />

2 Ép. LIV, LXXVIIf. — Tacite, Ann., xv, 45, 63. — <strong>Sénèque</strong> avoue<br />

que, sans le respect qu'il portait à son père, il aurait cédé aux idées de<br />

suicide qui parfois l'obsédaient (Ép. L'XXVIl <strong>et</strong> LXXVIII).

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