01.07.2013 Views

Sciences au Sud n°20 - Planète IRD ( PDF , 353 Ko)

Sciences au Sud n°20 - Planète IRD ( PDF , 353 Ko)

Sciences au Sud n°20 - Planète IRD ( PDF , 353 Ko)

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>Planète</strong> <strong>IRD</strong><br />

12<br />

Thèses<br />

Alice Servany a soutenu sa thèse intitulée<br />

« Tepetates et sols dégradés du<br />

Nord Michoacan (Mexique) : comportement<br />

spectral, organisation spatiale et<br />

enjeu économique et social » le<br />

2 décembre 2002. Réalisée à Montpel-lier,<br />

<strong>au</strong> sein de l’unité de service Espace<br />

de l’<strong>IRD</strong>, cette recherche a été dirigée<br />

par les professeurs Jacques Hubschman,<br />

de l’Université Toulouse II, et Jean-<br />

Marie Fotsing (US Espace, <strong>IRD</strong>), l’encadrement<br />

étant assuré par Christian Prat<br />

du Laboratoire d’étude des transferts<br />

en hydrologie et environnement,<br />

UMR 5564 CNRS-Institut National Polytechnique<br />

de Grenoble. Le travail de<br />

terrain <strong>au</strong> Mexique a été effectué en<br />

collaboration avec les instituts d’écologie<br />

et de géographie de l’Université<br />

nationale <strong>au</strong>tonome de Mexico.<br />

Contact : Alice Servenay<br />

alice.servenay@teledetection.fr<br />

Harouna Karambiri, le 27 février<br />

2003, a soutenu sa thèse intitulée<br />

«Crues et érosion hydrique <strong>au</strong> Sahel :<br />

étude et modélisation des flux d’e<strong>au</strong> et<br />

de matières sur un petit bassin versant<br />

pastoral <strong>au</strong> nord du Burkina Faso » à<br />

l’université Paris VI – Pierre et Marie<br />

Curie. Cette thèse a été dirigée par<br />

Anne Coudrain, chercheur à l’unité<br />

mixte de recherche Hydrosciences (<strong>IRD</strong>-<br />

CNRS-UMII) à Montpellier et encadrée <strong>au</strong><br />

Burkina Faso par Olivier Ribolzi, chercheur<br />

à l’unité de recherche « Érosion<br />

et changements d’usage des terres »<br />

de l’<strong>IRD</strong>. Harouna Karambiri a bénéficié<br />

d’une bourse de thèse du ministère des<br />

Affaires étrangères et a pu développer<br />

à Montpellier des collaborations avec<br />

les chercheurs de l’Unité « Hydrosciences<br />

» en matière de modélisation<br />

hydrologique. ●<br />

Contacts : Harouna Karambiri<br />

Karambirih@yahoo.fr<br />

Anne Coudrain<br />

Anne.Coudrain@msem.univ-montp2.fr<br />

Une coupe<br />

remarquée<br />

Ce cliché de Sergio Svistoonoff, étudiant<br />

en thèse dans l’équipe Rhizogenèse symbiotique<br />

(<strong>IRD</strong>) de l’UMR Biologie du développement<br />

des espèces pérennes cultivées,<br />

a été à l’honneur dans la rubrique<br />

«la cellule du mois» des prestigieuses<br />

revues Nature Cell Biology et Nature<br />

Reviews Molecular Cell Biology en avril<br />

dernier. La thèse de S. Svistoonoff porte<br />

sur la symbiose fixatrice d’azote chez le<br />

filao (Allocasuarina verticillata). ●<br />

Contact<br />

Sergio.Svistoonoff@mpl.ird.fr<br />

Coupe de rame<strong>au</strong> de filao<br />

transformé génétiquement avec<br />

la protéine fluorescente verte (GFP)<br />

qui apparaît en vert clair dans<br />

les cellules du phloème (tissus<br />

conducteurs). La chlorophylle<br />

des chloroplastes apparaît en rouge<br />

et les parois cellulaires riches<br />

en lignine en bleu. Échelle : 0,1 mm.<br />

<strong>Sciences</strong> <strong>au</strong> <strong>Sud</strong> - Le journal de l’<strong>IRD</strong> - n° 20 - mai/juin 2003<br />

Face à face<br />

<strong>au</strong> CBGP<br />

Le Centre de biologie et de gestion des populations (CBGP)<br />

est une UMR associant des équipes Inra, <strong>IRD</strong>, EnsaM et<br />

Cirad. Sa mission : comprendre les mécanismes<br />

qui régissent les populations d’organismes importants<br />

pour l’agriculture, l’environnement ou la santé.<br />

Yves Gillon, entomologiste, 64 ans et Serge Morand, écologiste, 43 ans,<br />

son successeur à la direction du CBGP.<br />

Yves Gillon, la création du CBGP est<br />

une histoire, de près de dix ans,<br />

ponctuée de multiples tractations<br />

et tergiversations institutionnelles<br />

parfois houleuses. Qu’est-ce qui<br />

vous a conduit à vous battre pour<br />

que le CBGP voit le jour ?<br />

Que ce soit dans le domaine des interactions<br />

biologiques ou dans la vie professionnelle,<br />

les complémentarités<br />

m’intéressent bien plus que les compétitions<br />

et les affrontements. J’ai donc<br />

toujours été tenté de rassembler les<br />

compétences. Dès 1975, le regroupement,<br />

à Dakar, des entomologistes et<br />

mammalogistes dans un laboratoire de<br />

zoologie appliquée préfigurait déjà les<br />

objectifs scientifiques et finalisés d’un<br />

petit CBGP. Ce qui me séduisait dans le<br />

projet du CBGP et qui lui confère son<br />

originalité, c’était de rassembler les institutions<br />

menant des recherches sur<br />

une même thématique, à l’interface<br />

biologie / gestion des populations, et<br />

plus généralement d’intégrer recherche<br />

fondamentale et recherche appliquée.<br />

Toutes les opérations lancées <strong>au</strong><br />

CBGP comportent ces deux volets. Enfin,<br />

c’était <strong>au</strong>ssi l’occasion de juxtaposer<br />

approches "tempérées" et « tropicales<br />

», car je suis de ceux qui soutiennent<br />

que l’idée de biologie tropicale a<br />

un sens, <strong>au</strong> moins <strong>au</strong>tant que la<br />

biologie marine par exemple.<br />

Serge Morand, qu’est ce qui<br />

vous a le plus « accroché »<br />

dans ce nouve<strong>au</strong> poste?<br />

Le CBGP correspond à ce que<br />

j’avais toujours rêvé de faire et<br />

répond à mon désir d’évolution<br />

personnelle… avec en plus des<br />

aspects peu ou pas abordés <strong>au</strong><br />

CNRS et le lien avec la recherche<br />

appliquée qui me manquait… je<br />

n’ai pas hésité, à part un<br />

moment de doute, après la première<br />

visite, devant la taille du<br />

« paquebot ». Je trouve intéressant<br />

le détachement à l’<strong>IRD</strong> pour<br />

la possibilité que cela offre de<br />

découvrir un <strong>au</strong>tre organisme et<br />

<strong>au</strong>ssi parce que j’y ai déjà de<br />

nombreux collègues. J’avais des<br />

projets sur les nématodes et les<br />

rongeurs en tant que modèles.<br />

En fait, de nombreux sujets<br />

m’intéressent et il m’a été difficile<br />

de choisir une équipe parmi<br />

celles du CBGP !<br />

Je suis arrivé <strong>au</strong> CBGP à un moment de<br />

déstabilisation où le renouvellement de<br />

l’UMR coïncidait avec la recherche d’un<br />

nouve<strong>au</strong> directeur. Ma nomination a<br />

duré un an mais cette période inconfortable<br />

a néanmoins été enrichissante.<br />

Les équipes ont fait, dans l’écoute<br />

mutuelle, un énorme travail de présentation<br />

et l’évaluation rendue a été très<br />

bonne. L’évolution naturelle vers trois<br />

pôles, proposée par le CBGP, a été validée<br />

par cette évaluation :<br />

Systématique, Génétique, Ecologie<br />

intégrative. Je voudrais préciser <strong>au</strong>ssi à<br />

quel point ma période de formation à<br />

ce poste s’est passée dans des conditions<br />

positives. De juin à décembre<br />

2002, Yves m’a donné l’opportunité de<br />

travailler en tandem avec lui, mettant<br />

en relief les points importants sans me<br />

surcharger. Il a évité toute prise de<br />

décision qui <strong>au</strong>rait pu m’engager par la<br />

suite, bref une prise de fonctions dans<br />

des conditions optimales. La possibilité<br />

d’aller voir les équipes sur le terrain<br />

avant d’être pris par le quotidien m’a<br />

apporté la compréhension du travail en<br />

expatriation. Cela a <strong>au</strong>ssi été l’occasion<br />

de rencontrer la Jeune équipe associée<br />

lancée par Yves avec le soutien de l’<strong>IRD</strong> :<br />

des chercheurs de l’université Cheikh<br />

Anta Diop de Dakar qui travaillent sur<br />

© <strong>IRD</strong>/F. Doumenge<br />

Nécrose de l’écorce de l’hévéa (Côte d’Ivoire).<br />

Cet arbre est irréversiblement atteint. Après tarissement de la production<br />

de latex, la nécrose du phloème interne provoque à terme une forte<br />

desquamation de l’écorce. Les tentatives de saignée de l’écorce régénérée<br />

sous-jacente demeureraient vaines.<br />

Dans le cadre d’une convention de recherche avec les professionnels<br />

de l’hévéaculture, la composante épidémiologique, étiologique et<br />

prophylactique des recherches sur la nécrose de l’hévéa est réalisée<br />

<strong>au</strong> sein du groupe Écologie intégrative des systèmes populationsenvironnement<br />

du CBGP.<br />

les mêmes thèmes que le CBGP, la biologie<br />

des ravageurs avec comme<br />

modèles des nématodes, des rongeurs<br />

et des insectes.<br />

Serge Morand vous venez d’être<br />

nommé Président de la commission<br />

sectorielle, Biodiversité pour le<br />

développement durable, une commande<br />

des ministères à l’Institut<br />

français de la biodiversité 1 , comment<br />

concevez vous votre participation<br />

à cette instance ?<br />

Je faisais partie du Conseil scientifique<br />

de l’IFB dès sa création. Fin juin 2003, la<br />

commission sectorielle doit proposer<br />

des stratégies de recherche pour les<br />

10 ans à venir, j’y travaille avec Jacques<br />

Weber et Robert Barb<strong>au</strong>lt, qui sera le<br />

rapporteur du document. Le CBGP, par<br />

sa problématique et sa place exceptionnelle<br />

à Montpellier, rejoint certaines<br />

des préoccupations de l’IFB. De<br />

plus, il f<strong>au</strong>t savoir que les choses s’accélèrent<br />

localement avec l’IFR Biodiversité<br />

continentale qui regroupe 11 labos<br />

sous la direction de Nicole Pasteur. Le<br />

futur Ecotron sera implanté lui <strong>au</strong>ssi à<br />

Baillarguet. En 2010, le personnel<br />

scientifique rassemblé sur ce site<br />

<strong>au</strong>tour du thème Écologie<br />

et biodiversité pourrait<br />

s’élever à un millier.<br />

Un rése<strong>au</strong> <strong>au</strong>tour du<br />

modèle nématode va<br />

également rassembler<br />

des chercheurs de<br />

l’Inra, du Cirad, de l’<strong>IRD</strong>,<br />

du CNRS et du Muséum,<br />

sur des questions de<br />

systématique liées à la<br />

gestion de la biodiversité.<br />

La montée en puissance<br />

de ces rése<strong>au</strong>x<br />

est cruciale <strong>au</strong> moment<br />

où les forces de<br />

recherche françaises en<br />

© <strong>IRD</strong>/ P. B<strong>au</strong>jard<br />

Le CBGP poursuit<br />

des recherche sur<br />

la biosystématique<br />

des nématodes,<br />

phytoparasites<br />

tropic<strong>au</strong>x. Ici des<br />

nématodes de<br />

la famille des<br />

Hoplolaimidae.<br />

matière de systématique sont en perdition.<br />

Je souhaite également insister sur<br />

l’investissement dans l’université,<br />

c’était d’ailleurs une recommandation<br />

faite à l’issue de l’évaluation. Nous<br />

sommes donc impliqués dans deux<br />

écoles doctorales à Montpellier. Mais<br />

<strong>au</strong>-delà, si nous voulons faire du bon<br />

partenariat avec les pays du <strong>Sud</strong>, il est<br />

impératif de s’appuyer sur leurs universités.<br />

C’est une garantie de relation<br />

durable. Il f<strong>au</strong>t que les liens soient institutionnalisés<br />

et ne repose pas sur la<br />

seule initiative des équipes.<br />

Des regrets, Yves Gillon ?<br />

Non, j’ai le sentiment d’avoir mené<br />

dans les temps la mission qui me fut<br />

confiée en 1997 et en quatre ans de<br />

mandat, j’ai même pu faire évoluer<br />

l’UMR. Pour la suite, le Conseil scientifique<br />

de l’<strong>IRD</strong> vient d’accepter ma proposition<br />

d’éméritat pour une période<br />

de 5 ans. Je compte continuer à présider<br />

le conseil scientifique du programme<br />

Écosystèmes tropic<strong>au</strong>x du<br />

ministère de l’Écologie et du développement<br />

durable. Je prévois <strong>au</strong>ssi de<br />

travailler à la FAO qui m’a demandé une<br />

synthèse des trav<strong>au</strong>x en acridologie en<br />

Afrique nord-ouest <strong>au</strong> cours des<br />

20 dernières années. Pour le Cirad,<br />

j’apporterai mes compétences dans le<br />

cadre de leur mission transversale<br />

Pathologies et protection intégrée.<br />

Pour ma part, j’ai également sollicité<br />

son appui à la commission sectorielle<br />

de l’IFB… conclut Serge Morand ●<br />

Contact<br />

Yves Gillon, gillon.yves@wanadoo.fr<br />

Serge Morand, morand@ensam.inra.fr<br />

1. L’IFB est un groupement d’intêret scientifique<br />

<strong>au</strong>quel l’<strong>IRD</strong> vient d’adhérer (voir page 5).<br />

http://www.ensam.inra.<br />

fr/CBGP/<br />

© <strong>IRD</strong>/D. Nandris


© IR<br />

Lac Mae Thang. Aquaculture. Culture sur forte pente. Épandage de pesticides.<br />

Sédiments en trois dimensions<br />

Février 2003, les paysans de la province de Phrae située<br />

<strong>au</strong> Nord de la Thaïlande et les aquaculteurs des retenues<br />

collinaires ont vu arriver sur leurs terres et sur les e<strong>au</strong>x<br />

du lac Mae Thang des chercheurs de l’<strong>IRD</strong> en quête<br />

de connaissances hydro-pédologiques permettant<br />

de répondre à leurs préoccupations agricoles et piscicoles.<br />

Repérage GPS.<br />

des sols dans cette<br />

région est le résultat com-<br />

L’érosion<br />

biné des techniques culturales<br />

utilisées pour les productions agricoles<br />

(soja, mung bean) sur fortes<br />

pentes (≥ 40 %) et des pluies tropicales<br />

intenses (régulièrement supérieures à<br />

120 mm/h). Elle se traduit par une perte<br />

en terre exportée par ruissellement qui<br />

se retrouve stockée sous forme de sédiment<br />

<strong>au</strong> fond d’une retenue collinaire<br />

destinée à l’irrigation (plus de 3 500 ha<br />

de riz) et à la pisciculture.<br />

Cette sédimentation engendre plusieurs<br />

problèmes pour les aquaculteurs<br />

et les riziculteurs, notamment en<br />

termes de pouvoir de stockage d’e<strong>au</strong><br />

© IR<br />

Apprentissage de la méthodologie.<br />

pour l’irrigation et de qualité des e<strong>au</strong>x<br />

pour l’élevage des poissons. Pourquoi<br />

la mortalité des poissons est-elle forte<br />

en début de saison des pluies et en fin<br />

de saison sèche et quelle est la réserve<br />

utile d’e<strong>au</strong> du barrage en 2003 ?<br />

demandent-ils <strong>au</strong>x chercheurs.<br />

Hydrologues et pédologues se sont<br />

associés afin d’émettre des hypothèses<br />

de travail et de conduire l’expérience de<br />

février dernier destinée à étudier in situ<br />

la sédimentation du lac (quantité et<br />

qualité des sédiments). L’originalité de la<br />

méthodologie suivie, résidait dans l’utilisation<br />

d’outils classiques de bathymétrie<br />

(échosondeur et système de positionnement<br />

global-GPS) associée à un<br />

C l u b j e u n e s B o r n é o<br />

© IR<br />

© IR<br />

logiciel puissant de visualisation du fond<br />

en trois dimensions (Maxsea software,<br />

Module 3D). Cette technique, couplée à<br />

un logiciel de mesures de volume<br />

(Surfer), permet en outre de visualiser<br />

les sédiments déposés <strong>au</strong> fond de la<br />

retenue d’e<strong>au</strong> et d’affiner ainsi l’échantillonnage<br />

mécanique. Des prélèvements<br />

de sédiments ont ainsi été effectués<br />

en différents points du barrage.<br />

Ces expériences ont permis de mettre<br />

en évidence une perte de 10 % du pouvoir<br />

de stockage, 7 ans seulement après<br />

la mise en e<strong>au</strong> du barrage. Les analyses<br />

des échantillons trahissent en outre une<br />

proportion de mét<strong>au</strong>x lourds provenant<br />

en particulier des épandages de pesticides<br />

fréquents dans cette région. Les<br />

prélèvements de sédiments ont été<br />

effectués grâce à un outil de conception<br />

simple et robuste utilisable par de nombreux<br />

partenaires de l’<strong>IRD</strong>, ce qui permettra<br />

de suivre régulièrement l’évolution<br />

des teneurs en mét<strong>au</strong>x lourds et en<br />

matière organique. ●<br />

Contact<br />

Jean-Louis Jane<strong>au</strong>, <strong>IRD</strong> Thailande<br />

Jean-Pierre Bricquet, International<br />

Water Management Institute<br />

j.jane<strong>au</strong>@cgiar.org<br />

Les photos de l’article sont extraites d’un<br />

reportage consacré à cette mission diffusé<br />

sur internet : www.ird.fr, rubrique L’actualié,<br />

puis <strong>Sciences</strong> <strong>au</strong> <strong>Sud</strong> n° 20.<br />

Alevins en circuit fermé<br />

En Indonésie, des chercheurs de l’<strong>IRD</strong> adaptent <strong>au</strong> contexte local des techniques d’élevage<br />

en pisciculture avec des élèves de lycée. Cette étude réalisée dans le cadre d’un Club JRD<br />

(Club de Jeunes pour la recherche et le développement) doit permettre notamment<br />

de réduire la mortalité des jeunes poissons par recyclage de l’e<strong>au</strong> d’élevage.<br />

Le Club JRD (Club de Jeunes<br />

pour la recherche et le<br />

développement) de Bornéo a<br />

vu le jour en 2002. 12 élèves de terminale<br />

(6 garçons et 6 filles) de l’école de<br />

Takisung, un lycée spécialisé dans les<br />

techniques agricoles et de pêche, ont<br />

été associés à une expérimentation de<br />

l’<strong>IRD</strong> avec l’équipe de la station de Loka<br />

BAT de Mandiangin (direction générale<br />

pour l’aquaculture, DGA). La coordination<br />

technique a été assurée par<br />

Jacques Slembrouck, ingénieur à l’<strong>IRD</strong> 1 ,<br />

par Jojo Subagja, chercheur de l’Institut<br />

de recherche indonésien en aquaculture<br />

continentale (RIFA) ainsi que par les<br />

membres de la station de Mandiangin 2 .<br />

L’objectif du Club est la réalisation et la<br />

mise <strong>au</strong> point d’un système d’élevage<br />

en circuit fermé à faible coût, muni<br />

d’un système de filtration réalisé à partir<br />

de matéri<strong>au</strong>x disponibles localement.<br />

En effet, l’une des solutions pour<br />

remédier à l’importante mortalité des<br />

jeunes poissons élevés traditionnellement<br />

en e<strong>au</strong> stagnante consiste à recycler<br />

l’e<strong>au</strong> d’élevage grâce à une filtration<br />

mécanique et biologique.<br />

Cependant, ces techniques sont encore<br />

peu connues dans la région de Bornéo.<br />

La première session du club a débuté le<br />

1 er juillet 2002 et a duré cinq semaines.<br />

Les élèves ont d’abord effectué deux<br />

jours de formation avec les techniciens<br />

de la station avant de construire eux-<br />

mêmes les structures d’élevage.<br />

Ensuite, pendant 21 jours les lycéens<br />

ont suivi l’évolution physico-chimique<br />

de l’e<strong>au</strong> et le fonctionnement du filtre<br />

biologique en même temps que la<br />

croissance et la survie des poissons.<br />

Pendant toute la durée du cycle d’élevage,<br />

des analyses de la qualité de l’e<strong>au</strong><br />

(mesure du pH, et de la concentration<br />

en oxygène dissous, d’ammoniaque,<br />

nitrites et nitrates) ont été réalisées<br />

quotidiennement ; et la température<br />

relevée quatre fois par jour. L’aliment,<br />

sous forme de miettes (40 % de protéines),<br />

a été distribué 5 fois par jour, sa<br />

quantité étant réévaluée tous les 4 jours<br />

en fonction de l’<strong>au</strong>gmentation de la<br />

biomasse des alevins.<br />

« Les premiers résultats de cette étude<br />

sont très encourageants », souligne<br />

Jacques Slembrouck. En effet, en fin de<br />

cycle, 95 % des alevins ont survécu, et<br />

sur les 5 % de mortalité observée, 4 %<br />

sont attribuées à une erreur de manipulation<br />

des élèves. Ensuite, une très<br />

bonne homogénéité de la taille et du<br />

poids des poissons, comparée <strong>au</strong>x<br />

techniques classiquement utilisées<br />

dans la région, a été observée. Enfin,<br />

un suivi des coûts et bénéfices sur<br />

10 cycles montre que cette technique<br />

d’élevage est tout à fait rentable.<br />

Encadrés par l’équipe technique de la<br />

station de Mandiangin, les élèves ont<br />

rédigé un rapport qui regroupe les<br />

données expérimentales ainsi qu’une<br />

première analyse économique.<br />

Sur le plan pédagogique, le bilan est<br />

très positif, « <strong>au</strong>tant pour les élèves que<br />

pour les encadreurs, ajoute Jacques<br />

Slembrouck. Les résultats techniques,<br />

la rigueur des routines d’élevage et la<br />

rédaction du rapport montrent que ce<br />

travail a été bien assimilé ». Pour la première<br />

fois, les élèves ont pu réaliser et<br />

finaliser un projet en partant de sa base<br />

théorique. De plus, les techniciens de la<br />

station sont maintenant <strong>au</strong>tonomes<br />

pour concevoir des circuits fermés et<br />

encadrer des groupes d’élèves.<br />

Depuis sa construction en juillet 2002,<br />

le circuit fermé mis en place avec les<br />

élèves n’a pas été arrêté. De nouve<strong>au</strong>x<br />

groupes de jeunes de l’école de<br />

Takisung effectuent leur stage pratique<br />

sur la station ; « dans chaque groupe,<br />

des anciens guident les nouve<strong>au</strong>x pour<br />

les trav<strong>au</strong>x de routine de la station et<br />

pour l’entretien du circuit fermé ».<br />

Ainsi, 6 cycles d’élevage de Pangasius<br />

hypophthalmus se sont succédé et des<br />

essais préliminaires avec d’<strong>au</strong>tres<br />

espèces ont été entrepris. « Ces expérimentations<br />

sont nécessaires afin d’accumuler<br />

des données solides et une<br />

bonne maîtrise de cette unité d’élevage<br />

avant d’envisager un transfert<br />

vers les paysans de la région », précise<br />

Jacques Slembrouck. La campagne<br />

d’information <strong>au</strong> bénéfice des piscicul-<br />

© IR<br />

Mesure de l’échosondeur.<br />

Visualisation en 3D du fond du lac.<br />

Sédiments apportés par les crues.<br />

Analyse de la qualité de l’e<strong>au</strong>.<br />

Fibres de palmier utilisées pour le<br />

système de filtration de l’e<strong>au</strong>.<br />

teurs loc<strong>au</strong>x, prévue pour cette année,<br />

sera la phase ultime de ce premier Club<br />

JRD de Bornéo. ●<br />

Contact<br />

orstaqua@cbn.net.id<br />

Site internet : clubsjrd@ird.fr<br />

1. UR 081 « Interactions génome / populations<br />

/ environnement chez les poissons tropic<strong>au</strong>x »<br />

dirigée par Marc Legendre.<br />

2. Les charges financières se répartissent<br />

entre l’<strong>IRD</strong> – Club Jeunes, la Représentation<br />

de l’<strong>IRD</strong> en Indonésie, la DGA (Direction<br />

Générale pour l’Aquaculture) – Loka BAT<br />

Mandiangin, et le Gouvernement du district<br />

de Tanah L<strong>au</strong>t (Kalimantan-<strong>Sud</strong>).<br />

© IR<br />

© IR<br />

© <strong>IRD</strong>/Jacques Slembrouck © <strong>IRD</strong>/Jacques Slembrouck<br />

© IR<br />

© IR<br />

Infection,<br />

Genetics and<br />

Evolution<br />

Le journal<br />

Après un peu plus d’un an d’existence, le<br />

journal Infection, Genetics and Evolution<br />

(Elsevier) vient d’être classé Very Good<br />

par le comité de lecture du Medline/Index<br />

Medicus. Ce journal, fondé et dirigé par<br />

Michel Tibayrenc, directeur de l’UR62,<br />

Génétique des Maladies Infectieuses<br />

(unité mixte <strong>IRD</strong>/CNRS) sera donc couvert<br />

par la base de donnée bibliographique<br />

Medline du National Center for Biotechnology<br />

Information.<br />

Le journal reçoit des articles sur tous les<br />

modèles infectieux, qu’ils soient d’importance<br />

médicale, vétérinaire ou agronomique,<br />

qu’ils concernent des virus, des<br />

bactéries, des parasites ou des agents<br />

fongiques. Les articles peuvent porter sur<br />

l’hôte, l’agent pathogène, ou le vecteur<br />

dans le cas des maladies à vecteurs. Les<br />

recherches intégrées concernant les phénomènes<br />

de coévolution sont spécialement<br />

encouragées (http://www.elsevier.nl/locate/meegid).<br />

Le colloque<br />

Le 6e colloque international Molecular<br />

Epidemiology and Evolutionary Genetics<br />

of Infectious Diseases (MEEGID), organisé<br />

par les Centers for Disease Control (CDC)<br />

d’Atlanta, le CNRS et l’<strong>IRD</strong>, s’est déroulé à<br />

Paris, à l’Institut Pasteur, du 23 <strong>au</strong><br />

27 juillet 2002. L’INSERM et l’Institut Pasteur<br />

étaient associés officiellement à l’organisation<br />

de cette sixième session. Les<br />

11 communications présentées en séance<br />

plénière ont permis de dessiner un panorama<br />

exh<strong>au</strong>stif des princip<strong>au</strong>x champs de<br />

recherche dans la lutte contre les maladies<br />

infectieuses. Trois distinctions ont été<br />

décernées et la soirée du 25 juillet a été<br />

consacrée <strong>au</strong> projet initié par Michel<br />

Tibayrenc de création d’un centre européen<br />

de recherche sur les maladies infectieuses.<br />

«Le but des congrès MEEGID, souligne<br />

Michel Tibayrenc, est de stimuler la<br />

commun<strong>au</strong>té scientifique dans une<br />

approche intégrée de la génétique et de<br />

l’évolution des maladies infectieuses. Le<br />

champ couvert par les MEEGID est exactement<br />

le même que celui d’Infection,<br />

Genetics and Evolution.» La 7e session du<br />

MEEGID se tiendra à Valencia (Espagne) en<br />

juillet 2004. ●<br />

Contact<br />

Michel Tibayrenc<br />

Michel.Tibayrenc@mpl.ird.fr<br />

http://cepm.mpl.ird.fr<br />

B o l i v i e<br />

Dialogue<br />

Pour consolider les relations entre<br />

recherche et développement, la représentation<br />

de l’<strong>IRD</strong> à La Paz organise régulièrement<br />

des conférences où les chercheurs,<br />

de l’Institut et des institutions<br />

partenaires, et les décideurs boliviens<br />

entament un dialogue <strong>au</strong>tour de thèmes<br />

comme, la télédétection et ses applications<br />

en météorologie ou en surveillance<br />

de l’environnement, les migrations de<br />

population et l’évolution socio-économique<br />

des territoires touchés, ou encore<br />

les changements climatiques dans la<br />

région andine et ses conséquences sur la<br />

ressource en e<strong>au</strong>. Pour chaque conférence,<br />

une quarantaine d’invitations<br />

sont adressées à des responsables de<br />

Services d’État, d’entreprises privées et<br />

d’agences de coopération concernés par<br />

la thématique. Annoncées à la presse, à<br />

la radio et par affichage mural, les<br />

conférences s’adressent également <strong>au</strong>x<br />

étudiants. « Ces conférences rencontrent<br />

un certain succès <strong>au</strong>près de nos<br />

partenaires et permettent de bien replacer<br />

<strong>au</strong>près des décideurs la recherche et<br />

le rôle de l’<strong>IRD</strong> pour le développement en<br />

Bolivie. », conclut Jean-Pierre Carmouze<br />

représentant de l’<strong>IRD</strong> en Bolivie. ●<br />

Contact<br />

jpcarmouze@mail.megalink.com<br />

<strong>Sciences</strong> <strong>au</strong> <strong>Sud</strong> - Le journal de l’<strong>IRD</strong> - n° 20 - mai/juin 2003<br />

<strong>Planète</strong> <strong>IRD</strong><br />

13


Ressources<br />

14<br />

Geografia ecologica de Bolivia<br />

Vegetacion<br />

y ambientes acuaticos<br />

Gonzalo Navarro & Mabel Maldonado<br />

Centro de Ecologie Simón I. Patiño.<br />

Département de Diffusion, Cochabamba,<br />

Bolivie. (2002), 719 p. 20 $US pour la<br />

Bolivie, 35 $US pour l’étranger.<br />

Cet ouvrage, à l’édition très soignée, présente<br />

les résultats de diverses études sur<br />

les commun<strong>au</strong>tés terrestres et aquatiques<br />

rencontrées dans les grandes unités biogéographiques<br />

de Bolivie. Il donne une<br />

vision complète et bien organisée de la<br />

biodiversité existante dans ce pays. Les<br />

<strong>au</strong>teurs, Gonzalo Navarro et Mabel<br />

Maldonado, exposent l’ensemble de leurs<br />

connaissances et de leur expérience – fondées<br />

sur de nombreuses années d’observation<br />

– dans deux parties successives. La<br />

première est consacrée à une description<br />

de la végétation bolivienne regroupée par<br />

grandes régions écologiques. La seconde<br />

porte sur la caractérisation de diverses<br />

écorégions et sur la description des écosystèmes<br />

aquatiques. L’ensemble est complété<br />

par une analyse des relations entre<br />

environnement physique et peuplement.<br />

Ce livre, le premier dans son genre, fournit<br />

des connaissances de base rigoureusement<br />

ordonnées selon des critères biogéographiques<br />

et devrait être d’une aide<br />

précieuse pour la gestion et la conservation<br />

des ressources naturelles. ●<br />

Jean-Pierre Carmouze<br />

Représentant de l’<strong>IRD</strong> en Bolivie<br />

Prix de<br />

l’Académie des<br />

<strong>Sciences</strong><br />

d’Outre-Mer<br />

Du miel <strong>au</strong> café, de l’ivoire à<br />

l’acajou (Centrafrique, Congo,<br />

1880-1980) a reçu le prix A.<br />

Cornevin de l’Académie des<br />

<strong>Sciences</strong> d’Outre-Mer, décerné<br />

à un ouvrage traitant de l’histoire de<br />

l’Afrique. L’<strong>au</strong>teur, Henri Guill<strong>au</strong>me,<br />

anthropologue, est membre de l’unité<br />

de recherche « Interactions entre population<br />

et environnements naturels<br />

contraignants » (UR 011). Ce livre publié<br />

<strong>au</strong>x Editions Peeters avec le soutien de<br />

l’<strong>IRD</strong> a été présenté dans <strong>Sciences</strong> <strong>au</strong> <strong>Sud</strong><br />

n°15 (mai/juin 2002). ●<br />

Ethique en ligne<br />

Le CCDE est désormais présent sur le<br />

portail Internet de l’<strong>IRD</strong>. Outre une présentation<br />

organique et un bref historique<br />

du Comité, ce site se veut utile<br />

<strong>au</strong>x agents en mettant à leur disposition<br />

des textes de référence et de<br />

réglementation. Des liens vers d’<strong>au</strong>tres<br />

comités d’éthique – notamment le<br />

Comité consultatif national d’éthique<br />

ou ceux du CNRS, de l’INSERM, de l’INRA et<br />

de l’UNESCO qui se sont mis en place ces<br />

dernières années – sont proposés <strong>au</strong>x<br />

intern<strong>au</strong>tes. Enfin, le site présente les<br />

pistes de réflexion du CCDE et offre<br />

une rubrique « Votre participation » qui<br />

doit permettre <strong>au</strong>x personnels de<br />

l’Institut de faire part des questions<br />

qu’ils se posent ou des débats qu’ils<br />

souhaitent voir aborder. ●<br />

http://www.ird.fr/<br />

rubrique L’Institut<br />

<strong>Sciences</strong> <strong>au</strong> <strong>Sud</strong> - Le journal de l’<strong>IRD</strong> - n° 20 - mai/juin 2003<br />

Les chiffres clés de la science et de la technologie 2003<br />

Philippe Mustar, Ed. Economica, collection « Economie-Poche », 112 p., 8e<br />

Publié par l’Observatoire des sciences et des techniques<br />

(OST) 1 , l’ouvrage propose, sous une forme synthétique, un<br />

choix d’indicateurs essentiels concernant les budgets, les<br />

collaborations, les personnels de recherche, les publications<br />

scientifiques, les brevets et les thèses. Ils permettent de<br />

situer les forces et les faiblesses des pays, des régions ou des<br />

secteurs industriels et fournissent ainsi un table<strong>au</strong> d’ensemble<br />

contrasté. Conçus et rédigés par Philippe Mustar,<br />

professeur à l’Ecole des Mines de Paris, les Chiffres clés de<br />

la science et de la technologie sont publiés depuis 1992 en<br />

alternance avec le rapport biennal de l’OST, Science & technologie,<br />

indicateurs.<br />

En 1999, l’effort national français de recherche et développement<br />

s’est élevé à 31 milliards d’euros (soit 2,2 % du PIB)<br />

dont 55 % proviennent de capit<strong>au</strong>x privés. En 2000, les<br />

entreprises ont commandé <strong>au</strong>x laboratoires publics pour<br />

près de 600 millions d’euros de trav<strong>au</strong>x de recherche. Environ un tiers de cette<br />

somme a irrigué les laboratoires du secteur académique (universités, CNRS et écoles<br />

d’ingénieurs), le reste allant <strong>au</strong>x organismes publics de recherche finalisés (CEA, INRA,<br />

Inserm…). Les inscriptions en thèse sont en baisse dans la plupart des disciplines :<br />

ainsi sur la période 1995-2000, la chimie et les sciences des matéri<strong>au</strong>x ont perdu<br />

28 % de leurs doctorants, la physique et les sciences pour l’ingénieur 24 %, les<br />

sciences de la terre et de l’univers 21 %, les mathématiques et l’informatique<br />

18 %, la biologie, médecine et santé 14 %. Toutes disciplines confondues, la production<br />

scientifique européenne, avec près de 34 % des publications mondiales en<br />

2000, est supérieure à celle des Etats-Unis (30 %). ●<br />

1. Fondé en 1990, l’OST est un groupement d’intérêt public qui associe treize membres : les ministères<br />

de la Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la Recherche, de l’Industrie, de la Défence,<br />

des Affaires étrangères et de l’Équipement ; le CNRS, l’Inserm, l’INRA, le CEA, l’<strong>IRD</strong>, le Cirad et l’ANRT.<br />

Figures du métayage<br />

Etude comparée de contrats agraires<br />

(Mexique)<br />

Editeur scientifique Jean-Philippe Colin,<br />

<strong>IRD</strong> Editions, collection A travers champ,<br />

2003. 356 p. 34,50 e<br />

Alors que la question<br />

foncière est<br />

revenue <strong>au</strong> premier<br />

plan des politiques<br />

publiques<br />

dans de nombreux<br />

pays du<br />

<strong>Sud</strong>, les pratiques<br />

foncières et les<br />

logiques d’acteurs<br />

qui les sous-tendent<br />

restent largement<br />

méconnues.<br />

Cet ouvrage contribue à combler cette<br />

lacune par la description et l’interprétation<br />

des pratiques agraires dans le monde<br />

rural mexicain. La démarche associe les<br />

apports théoriques de l’économie des<br />

contrats à une approche micro-analytique<br />

compréhensive.<br />

À partir de l’analyse approfondie de situations<br />

locales, les recherches présentées<br />

témoignent de la diversité des formes et<br />

des fonctions des contrats de métayage<br />

<strong>au</strong> Mexique. Dans un contexte de marchés<br />

imparfaits, ces derniers permettent<br />

un ajustement flexible des facteurs de<br />

production. Cet ouvrage réhabilite des<br />

pratiques longtemps considérées comme<br />

dépassées.<br />

Alcide d’Orbigny, Viaje a la América<br />

Meridional<br />

Institut Français d’Etudes Andines,<br />

Ambassade de France en Bolivie, <strong>IRD</strong>,<br />

Plural, Totalfinaelf. 1788 p. (quatre<br />

tomes)<br />

En 1824, le<br />

Muséum national<br />

d’Histoire naturelle<br />

envoie Alcide<br />

d’Orbigny, naturaliste<br />

de 23 ans, en<br />

Amérique du <strong>Sud</strong>.<br />

À son retour<br />

en France, après<br />

avoir exploré le<br />

Brésil, l’Argentine,<br />

le Paraguay,<br />

l’Uruguay, le Chili,<br />

le Pérou et la Bolivie, d’Orbigny rédige<br />

une œuvre monumentale (5000 pages,<br />

11 volumes) intitulée Voyage dans<br />

l’Amérique Méridionale. En 1845, le président<br />

bolivien José Ballivian a publié des<br />

extraits de ce Voyage qui représente une<br />

somme considérable d’informations pour<br />

les naturalistes, mais <strong>au</strong>ssi pour les ethnologues.<br />

Pour le bicentenaire de la naissance<br />

de d’Orbigny, l’Ambassade de<br />

France en Bolivie et l’Institut Français<br />

d’Etudes Andines, ont décidé de rééditer<br />

l’ouvrage, avec une centaine d’illustrations<br />

tirées de l’édition originale.<br />

Les humeurs de l’océan. Effets sur le<br />

climat et les ressources vivantes<br />

Bruno Voituriez, Éditions COI Forum<br />

Océans / Editions Unesco, 2003, 160 p.<br />

L’océan, comme<br />

l’ensemble de la<br />

planète, est en<br />

perpétuelle évolution.<br />

Ses variations<br />

affectent le<br />

climat ; la vie qu’il<br />

abrite doit <strong>au</strong>ssi<br />

s’adapter à ses<br />

fluctuations.<br />

Aujourd’hui les<br />

moyens satellitaires<br />

et de calculateurs<br />

pour développer des modèles et<br />

simuler les évolutions de la circulation<br />

océanique modifient la vision de l’océan<br />

et de ses interactions avec le climat et les<br />

ressources vivantes qu’il recèle. Dans cet<br />

ouvrage, Bruno Voituriez retrace l’évolution<br />

de la recherche océanographique,<br />

explique en termes accessibles les mécanismes<br />

reliant la dynamique des océans à<br />

celles du climat et des écosystèmes<br />

marins et expose les enjeux pour l’avenir<br />

du développement d’une océanographie<br />

qui, <strong>au</strong> même titre que la météorologie,<br />

doit devenir opérationnelle.<br />

La Force<br />

Roland Lehoucq et Marc Lévy, Editions<br />

EDP <strong>Sciences</strong>, collection « Mot à Mot »,<br />

mars 2003, 184 p. 12 e<br />

Si Aristote fut le<br />

premier a introduire<br />

la force<br />

comme concept<br />

scientifique, ce<br />

dernier ne cessa<br />

d’évoluer, notamment<br />

avec le<br />

passage de la<br />

mécanique newtonienne<br />

à la<br />

mécanique quantique.<br />

À cette<br />

plongée dans les<br />

forces de la nature, font écho les différents<br />

aspects des rapports de force<br />

dans nos sociétés : inter individuels, à<br />

l’échelle du quartier, de la nation et de<br />

la planète. Souvent évidents, les rapports<br />

de force sont parfois invisibles. Du<br />

compromis à la confrontation, là <strong>au</strong>ssi il<br />

s’agit de mouvement et de déséquilibre<br />

comme le révèle le dialogue entre la<br />

physique et les sciences sociales. Roland<br />

Lehoucq est astrophysicien <strong>au</strong> CEA et<br />

Marc Lévy, le deuxième <strong>au</strong>teur de l’ouvrage,<br />

est agronome de formation et<br />

travaille actuellement <strong>au</strong> Groupe de<br />

Recherche et d’échanges Technologique<br />

(GRET), un bure<strong>au</strong> d’étude associatif<br />

spécialisé dans l’appui <strong>au</strong>x pays en développement<br />

partenaire de l’<strong>IRD</strong> dans de<br />

nombreux programmes.<br />

Lutte contre la maladie du sommeil et soins de santé primaire<br />

Cl<strong>au</strong>de Laveissière, André Garcia et Bocar Sané, Editions <strong>IRD</strong>, collection Didactiques, 26 e<br />

On la croyait disparue, elle n’était que<br />

négligée ! La maladie du sommeil, ou trypanosome<br />

humaine africaine, fit tant de<br />

ravages en Afrique avant et pendant la<br />

colonisation qu’elle était devenue un véritable<br />

symbole. Après avoir quasiment disparu<br />

dans les années 1950, la maladie a<br />

fait un retour insidieux <strong>au</strong> cours des<br />

années 1980. Ce retour, favorisé par la<br />

mouche tsé-tsé nourrie par les rares<br />

malades et le réservoir animal du parasite,<br />

a eu lieu malgré les nouvelles techniques<br />

de dépistage, de diagnostic et de traitement.<br />

Cet ouvrage, qui s’appuie sur une<br />

campagne menée en forêt de Côte<br />

d’Ivoire par deux <strong>IRD</strong>iens - Cl<strong>au</strong>de<br />

Laveissière, entomologiste médical, et<br />

André Garcia, épidémiologiste<br />

généticien - et un<br />

chercheur sénégalais,<br />

présente une<br />

nouvelle stratégie<br />

de lutte contre la<br />

maladie. Cette<br />

dernière repose<br />

sur un travail d’information<br />

et d’encadrement<br />

des villageois<br />

par des<br />

agents loc<strong>au</strong>x de<br />

santé, le dépistage des cas suspects, le<br />

suivi des malades et la mise en place de la<br />

lutte antivectorielle.<br />

Dynamiques résidentielles dans les<br />

villes du <strong>Sud</strong> : positions sociales en<br />

recomposition<br />

Éditions de l’Aube/<strong>IRD</strong>. Éditrice scientifique,<br />

Monique Bertrand, revue Autrepart<br />

n°25, 2003. 19 e .<br />

La connaissance des<br />

dynamiques résidentielles<br />

a progressé<br />

dans les villes du<br />

<strong>Sud</strong>. Trois évolutions<br />

marquent les politiques<br />

du logement :<br />

avec la libéralisation<br />

des marchés, les<br />

pouvoirs publics se<br />

désengagent de la<br />

production directe<br />

de logements ou de<br />

trames foncières ; la gestion des stocks cède<br />

la place à celle des capacités de la demande;<br />

le problème des sans-abri s’inscrit dans une<br />

approche plus large de la p<strong>au</strong>vreté. Ainsi<br />

«ciblées», les clientèles restent pourtant mal<br />

définies. Leur mobilité dans la ville est insuffisamment<br />

connue. Nombre d’incertitudes<br />

et d’arrangements résidentiels se coulent<br />

mal dans les mesures internationales opposant<br />

légal et illégal, propriétaires et <strong>au</strong>tres.<br />

Que les études s’interrogent sur la distribution<br />

des habitants dans l’espace ou sur leurs<br />

choix dans la durée, toutes en appellent à<br />

une révision critique des catégories d’analyse,<br />

à un tri parmi les temporalités en jeu,<br />

du quotidien <strong>au</strong>x histoires de ville en passant<br />

par les étapes du cycle de vie. Restituer ces<br />

tensions dans leur dimension politique, et la<br />

variété des ancrages urbains, tel est le défi<br />

de ce numéro.<br />

Petits contes des savanes<br />

du Burkina Faso<br />

Bernard Lacombe, Editions l’Harmattan,<br />

collection « La légende des Mondes »,<br />

Boris, 8 ans, et<br />

Annick, 10 ans, deux<br />

petits burkinabé désiraient<br />

avoir des<br />

contes sur leur pays.<br />

Les petits contes des<br />

savanes du Burkina<br />

Faso sont donc tirés<br />

du fond des légendes<br />

voltaïques et<br />

recueillies sur le terrain.<br />

Ecrit dans un<br />

style accessible, les<br />

contes sont enrichis d’un lexique qui donne<br />

<strong>au</strong>x enfants, qu’ils soient burkinabés ou<br />

pas, le vocabulaire spécifique et les expressions<br />

locales. L’<strong>au</strong>teur, Bernard Lacombe,<br />

est anthropologue à l’<strong>IRD</strong> et travaille sur la<br />

jachère <strong>au</strong> Burkina. L’illustration a été<br />

confiée à la dessinatrice S’Calpa, spécialiste<br />

de l’art africain qui a déjà collaboré à<br />

d’<strong>au</strong>tres ouvrages pour enfant.<br />

L’ethnographie comme dialogue<br />

Ouvrage collectif dirigé par Lionel Obadia,<br />

Editions Publisud, 2003, 219 p.<br />

L’enquête ethnologique<br />

est un jeu qui<br />

se joue nécessairement<br />

à plusieurs.<br />

L’examen de la relation<br />

entre l’ethnologue<br />

et la population<br />

étudiée<br />

montre la réciprocité<br />

de la mise en<br />

scène de Soi et de<br />

l’Autre. Tantôt<br />

observateur, tantôt<br />

épié ou manœuvré, l’ethnologue n’est<br />

pas le seul à déployer des stratégies sur le<br />

terrain de son enquête. L’ouvrage, qui<br />

retient cinq études de cas qui vont des<br />

Dogon du Mali <strong>au</strong>x Sherpa du Népal en<br />

passant pas les Amish de Pennsylvanie,<br />

souligne la richesse de l’éventail de la pratique<br />

ethnologique <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> des configurations<br />

sociales et culturelles. Il est<br />

publié dans la collection « Terrains et perspectives<br />

» dirigée par B. Lacombe, anthropologue<br />

à l’<strong>IRD</strong>.<br />

E<strong>au</strong>x et territoires. Tensions, coopérations<br />

et géopolitique de l’e<strong>au</strong><br />

Frédéric Lasserre et Luc Descroix,<br />

L’Harmattan, 2003, 280 p., 23 e<br />

Qu’elle soit<br />

potable, agricole<br />

ou destinée à un<br />

usage industriel<br />

l’e<strong>au</strong> est devenue<br />

l’objet de vives<br />

convoitises et de<br />

houleux débats<br />

quand <strong>au</strong>x modalités<br />

de son partage<br />

et de sa distribution.<br />

L’e<strong>au</strong>, ressource<br />

essentielle,<br />

sera-t-elle l’enjeu<br />

des conflits du 21 e siècle ? F<strong>au</strong>t-il prêter<br />

attention <strong>au</strong>x prédictions alarmistes qui<br />

annoncent la multiplication des crises<br />

dans de nombreuses régions du globe, ou<br />

f<strong>au</strong>t-il y voir une version contemporaine<br />

des peurs millénaristes ? Comment les<br />

mécanismes de distribution de l’e<strong>au</strong> établis<br />

par les sociétés humaines en viennent-ils<br />

à s’enrayer <strong>au</strong>jourd’hui ? Quelles<br />

solutions – technologiques ou politiques –<br />

se dessinent pour favoriser la nécessaire<br />

coopération dans ce domaine ? Les<br />

<strong>au</strong>teurs, Frédéric Lasserre et Luc Descroix,<br />

hydrologue à l’<strong>IRD</strong> – assistés de J. Burton<br />

et A. Le Strat – analysent des cas issus de<br />

plusieurs continents. Pour l’Amérique du<br />

Nord, l’ouvrage est publié <strong>au</strong>x Presses<br />

Universitaires du Québec.<br />

Mémento de l’agronome<br />

Ouvrage collectif, édité par le ministère<br />

des Affaires étrangères, le CIRAD et le<br />

GRET. Décembre 2002, 1 691 p., 44 e<br />

Voici la réédition<br />

du Mémento de<br />

l’agronome remaniée<br />

et adaptée <strong>au</strong>x<br />

nouve<strong>au</strong>x enjeux<br />

du développement<br />

des pays du <strong>Sud</strong>.<br />

Cet ouvrage, indispensable<br />

<strong>au</strong>x techniciens<br />

de terrain,<br />

s’accompagne de<br />

deux cédéroms. Il<br />

propose des informations techniques, des<br />

repères méthodologiques et des connaissances<br />

scientifiques en agronomie et zootechnie<br />

; le lecteur y trouvera ainsi tout ce<br />

qui concerne l’amélioration des systèmes<br />

de culture et d’élevage des princip<strong>au</strong>x<br />

groupes de plantes et d’anim<strong>au</strong>x.<br />

Sommaire, index et renvois permettent de<br />

naviguer aisément dans les 1 700 pages<br />

signées par plus de 150 <strong>au</strong>teurs notamment<br />

de l’<strong>IRD</strong>.<br />

Pouvoir et marché <strong>au</strong> Viêt-nam<br />

Le travail et l’argent (Tome 1), Les<br />

morts de l’Etat (Tome 2)<br />

Monique Selim, Editions de l’Harmattan,<br />

collection Anthropologie critique, 23 e<br />

À la suite de la Chine initiatrice<br />

du socialisme de<br />

marché, le Viêt-nam communiste<br />

connaît<br />

depuis 1986<br />

un développementcapitaliste<br />

accéléré<br />

qui entraîne des<br />

changements<br />

brut<strong>au</strong>x. Cet<br />

ouvrage de<br />

Monique Selim,<br />

anthropologue à<br />

l’<strong>IRD</strong>, explore les<br />

nouve<strong>au</strong>x rapports<br />

soci<strong>au</strong>x qui émergent<br />

dans les quartiers et les usines (dans le<br />

Tome I) et analyse leur résonance manifeste<br />

dans un foisonnement religieux<br />

inédit (Tome II). Les croyances s’y révèlent<br />

accompagner et soutenir la progression du<br />

marché et son internalisation singulière.<br />

L’Afrique des citadins, Sociétés civiles en chantier (Abidjan, Dakar)<br />

François Leimdorfer et Alain Marie, Éditions Karthala, 2003, 408 p.<br />

À l’heure où, un peu partout en Afrique particulièrement,<br />

des conflits tenus pour identitaires ou commun<strong>au</strong>taires<br />

se multiplient et semblent renvoyer <strong>au</strong><br />

rayon des bons vieux archaïsmes du XX e siècle,<br />

contradictions de classe, conflits soci<strong>au</strong>x, exigences<br />

de justice sociale et de liberté politique, il paraît optimiste<br />

de s’attacher à repérer l’essor d’une société<br />

civile dans deux pays d’Afrique, la Côté d’Ivoire et le<br />

Sénégal. Refusant l’alternative simpliste entre commun<strong>au</strong>tarisme<br />

et “robinsonnades” néolibérales, les<br />

<strong>au</strong>teurs de ce livre ont rencontré les mille et un chantiers<br />

africains de la société civile <strong>au</strong> cœur des pratiques<br />

sociales quotidiennes, des stratégies <strong>au</strong> long cours,<br />

des cheminements existentiels et intellectuels des<br />

citadins d’Abidjan et de Dakar.<br />

L’ouvrage s’inscrit dans le prolongement de L’Afrique<br />

des Individus publié en 1997. Les <strong>au</strong>teurs ont poursuivi<br />

cette recherche sur les évolutions des sociétés<br />

africaines contemporaines en milieu urbain. Ils ont<br />

constitué une équipe franco-africaine dont les membres étaient réunis par un intérêt<br />

pour des méthodes délibérément qualitatives - privilégiant les entretiens approfondis –<br />

et pour l’étude des processus d’individualisation appréhendés sous la perspective des<br />

positions que les citadins prennent face <strong>au</strong>x pouvoirs de l’Etat et à la Société moderne<br />

en général. ●


dynamique ses missions : recherche,<br />

appui <strong>au</strong>x équipes du sud, travail en partenariat,<br />

etc. Il est doté d’une fonction<br />

interne d’évaluation assurée de façon<br />

intéressante et qu’il va falloir encore<br />

encourager. Enfin, son organisation<br />

interne fait de l’Institut un outil mobilisable<br />

avec un personnel et un encadrement<br />

de qualité, motivé, compétent. Les<br />

réformes qu’a connues l’Institut ont participé<br />

à cette redynamisation, mais il<br />

f<strong>au</strong>t encore construire. Il ne f<strong>au</strong>t cependant<br />

pas négliger le fait que l’<strong>IRD</strong> repose<br />

sur un capital scientifique très riche bâti<br />

depuis l’époque de l’Orstom.<br />

Que pensez-vous des orientations<br />

prises et où souhaiteriez-vous<br />

conduire l’<strong>IRD</strong> dans les divers<br />

aspects de ses missions ?<br />

L’impression qui ressort est que certaines<br />

adaptations de l’<strong>IRD</strong> sont possibles<br />

pour mieux profiter de l’environnement<br />

qui peut lui être offert, en<br />

termes de thématiques<br />

ou de partenariats, <strong>au</strong>ssi<br />

bien <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> français<br />

qu’<strong>au</strong> nive<strong>au</strong> étranger<br />

<strong>au</strong> <strong>Sud</strong> comme <strong>au</strong> Nord.<br />

Il ne m’est pas encore<br />

possible de donner des<br />

orientations précises,<br />

mais je peux esquisser<br />

des directions. Sur le<br />

plan géographique par<br />

exemple, le fait de s’intéresser<br />

à l’axe Europe<br />

Méditerranée Afrique<br />

n’impliquera pas, a<br />

priori, de désengagement<br />

des <strong>au</strong>tres régions<br />

du monde. Mais parallèlement,<br />

des efforts<br />

devront être faits pour renforcer notre<br />

participation <strong>au</strong>x programmes européens<br />

et plus largement <strong>au</strong>x programmes<br />

internation<strong>au</strong>x. D’une façon<br />

générale, l’appui <strong>au</strong>x équipes et <strong>au</strong>x<br />

chercheurs du <strong>Sud</strong> sera un des axes<br />

<strong>au</strong>xquels une grande attention sera<br />

accordée.<br />

© <strong>IRD</strong>/A. Debray<br />

Ces dernières années, le sentiment<br />

que l’<strong>IRD</strong> favorisait les missions <strong>au</strong><br />

détriment de l’expatriation a pu<br />

laisser penser à certains pays que<br />

l’institut se retirait un peu?<br />

L’expatriation reste un instrument fondamental<br />

pour la mission de l’Institut. Il<br />

n’y a pas de retrait, mais l’intégration<br />

des conditions modernes du fonctionnement<br />

de la science. Le fait que les<br />

chercheurs se déplacent représente <strong>au</strong><br />

contraire une opportunité pour renforcer<br />

les liens entre les commun<strong>au</strong>tés<br />

scientifiques du Nord et du <strong>Sud</strong>.<br />

Cela peut également permettre de<br />

multiplier les relations <strong>Sud</strong>-<strong>Sud</strong>, un<br />

thème <strong>au</strong>quel je suis très sensible. Je<br />

pense que l’appui <strong>au</strong>x programmes qui<br />

vont dans ce sens est très porteur<br />

d’avenir pour l’Institut.<br />

Comment voyez-vous le rôle de<br />

l’Institut <strong>au</strong> sein de la commun<strong>au</strong>té<br />

scientifique française ?<br />

L’Institut doit s’attacher à renforcer<br />

l’effort de mobilisation de la commun<strong>au</strong>té<br />

scientifique française en faveur<br />

du développement, <strong>au</strong>ssi bien les<br />

organismes de recherche que<br />

l’Université. Les partenariats se développent<br />

de façon encourageante. Mais<br />

nous devons être attentifs à privilégier<br />

des partenariats construits, réfléchis<br />

dans lesquels l’institut reste un interlocuteur<br />

visible.<br />

L’Institut progresse dans l’apprentissage<br />

de son fonctionnement et sa<br />

structuration. Des rapprochements<br />

s’opèrent de façon naturelle depuis<br />

deux ans avec le regroupement de certaines<br />

UR, la constitution d’unités<br />

mixtes, la formation d’instituts fédératifs<br />

de recherche, etc. Les trois quarts<br />

des unités de recherche de l’<strong>IRD</strong> vont<br />

devoir êtres renouvelés en 2004 et je<br />

pense que vont s’exprimer des complémentarités<br />

et certaines possibilités de<br />

rapprochements d’équipes. Nous favoriserons<br />

la pluridisciplinarité, en faisant<br />

émerger des thématiques transversales<br />

et en développant des actions incitatives<br />

entre les départements de<br />

recherche de l’Institut.<br />

Le mode de gouvernement de l’institut<br />

doit consister à instruire <strong>au</strong> mieux les<br />

questions et les dossiers dans le cadre<br />

d’une politique scientifique clarifiée<br />

pour réaliser des arbitrages et prendre<br />

une photo, une recherche<br />

La base Indigo, photothèque de l’<strong>IRD</strong>, vient d’accueillir sa<br />

20 000 e photo. <strong>Sciences</strong> <strong>au</strong> <strong>Sud</strong> donne la parole à<br />

son <strong>au</strong>teur, Anne-Marie Semah et vous<br />

invite à découvrir sa discipline, la<br />

palynologie pour laquelle la photo<br />

est un outil précieux.<br />

diversité des plantes à<br />

fleurs se retrouve dans<br />

L’infinie<br />

leurs grains de pollen ; à<br />

chaque espèce végétale correspond<br />

une forme propre de<br />

gamète mâle. Le travail du<br />

palynologue consiste à identifier<br />

les espèces – ou<br />

taxons – en se basant sur<br />

l’observation de grains de<br />

pollen. Après avoir rassemblé<br />

une collection de<br />

référence à partir d’un<br />

herbier dûment déterminé<br />

par un botaniste, le<br />

chercheur utilise différents<br />

critères morphologiques<br />

tels que la symétrie,<br />

la présence, le nombre<br />

et la position des « apertures<br />

» – pores et sillons. La<br />

membrane cellulaire ou<br />

« exine » est également caractéristique<br />

par son épaisseur et<br />

ses ornementations. La collection<br />

de lames de référence est généralement<br />

doublée par une série de photographies<br />

prises <strong>au</strong> microscope optique et<br />

<strong>au</strong> microscope électronique à balayage.<br />

La palynologie, utilisée dans de nombreux<br />

domaines, notamment l’agriculture, l’apiculture et la<br />

médecine, est également utilisée dans la reconstitution<br />

d’écosystèmes passés et dans l’étude de l’évolution des climats.<br />

C’est ce dernier aspect qui est mis en œuvre dans l’UR 55 « Paléotropique » diri-<br />

Nouve<strong>au</strong> dialogue à l’<strong>IRD</strong><br />

suite de l’entretien avec Serge Calabre, directeur général de l’<strong>IRD</strong><br />

gée par Luc Ortlieb, où travaillent deux palynologues Marie-Pierre Ledru (spécialiste<br />

de la flore du Brésil) et Anne-Marie Sémah (spécialiste de la région Indo-<br />

Pacifique). Dans cette région, le système insulaire permet de comprendre<br />

les transformations du paysage <strong>au</strong> cours du<br />

peuplement des îles par l’Homme, les conditions<br />

environnementales et climatiques qu’il a rencontrées<br />

mais <strong>au</strong>ssi la façon dont il a dû s’y<br />

adapter ainsi que son action éventuelle<br />

sur l’écosystème. Dans le cadre de<br />

recherches pluridisciplinaires, les<br />

analyses palynologiques sont corrélées<br />

dans les enregistrements<br />

continent<strong>au</strong>x lacustres avec des<br />

études sédimentaires, des<br />

spéléothèmes, des fouilles<br />

archéologiques et, dans le<br />

cas de la Nouvelle-Calédonie,<br />

d’étude des formations<br />

récifales marines. ●<br />

Photo : <strong>IRD</strong> A.-M. Sémah<br />

des décisions bien comprises. Les<br />

conditions seront en particulier données<br />

<strong>au</strong>x instances d’évaluation pour<br />

qu’elles appuient <strong>au</strong> mieux l’<strong>IRD</strong> dans la<br />

réalisation de ses missions. Cette<br />

année, les commissions scientifiques<br />

sectorielles sont renouvelées et les présidents<br />

des commissions sortantes<br />

nous transmettront des suggestions <strong>au</strong><br />

regard des problèmes qu’ils ont rencontrés.<br />

Est-ce que la mission « recherche<br />

pour le développement » est pour<br />

vous une notion claire ?<br />

Ce type de questionnement que j’ai<br />

entendu déjà recouvre plusieurs aspects<br />

et dissimule souvent des problèmes<br />

plus précis. Dans certains cas, il s’agit<br />

d’une interrogation face <strong>au</strong> système<br />

d’évaluation, du risque que certaines<br />

activités soient parfois mal prises en<br />

compte. C’est un problème important,<br />

qui peut trouver une solution par un<br />

meilleur dialogue entre les interlocuteurs<br />

(commissions, départements…).<br />

Ce questionnement renvoie <strong>au</strong>ssi à<br />

l’évolution des disciplines : que devient la<br />

spécificité d’un organisme qui travaille<br />

pour le développement quand ses outils<br />

deviennent de plus en plus pointus? Il<br />

est clair pour moi que les thèmes sur lesquels<br />

travaille l’Institut sont spécifiques à<br />

des régions et à des problématiques de<br />

développement, même lorsqu’il s’agit de<br />

questions très larges, concernant par<br />

exemple des phénomènes climatiques.<br />

Cette spécificité doit d’ailleurs se traduire<br />

dans les différentes dimensions<br />

de la politique scientifique : les thématiques,<br />

la stratégie géopolitique, le<br />

dispositif et les différentes missions<br />

de l’Institut. ●<br />

Grain de pollen de<br />

Pyrostegia robusta,<br />

une Bignoniacée.<br />

Cette liane, originaire<br />

d’Amérique du <strong>Sud</strong>,<br />

est cultivée en<br />

Nouvelle-Calédonie.<br />

La flore de l’archipel<br />

est caractérisée par<br />

de nombreuses formes<br />

endémiques propres<br />

à l’insularité.<br />

Contact<br />

Anne-Marie Sémah<br />

UR 55 Paléotropique<br />

anne-marie.semah@bondy.ird.fr<br />

Photothèque Base Indigo<br />

Claire Lissalde,<br />

indigo@paris.ird.fr<br />

http://www.ird.fr/indigo/<br />

Carnet<br />

Monique Capron, Présidente du<br />

conseil d’administration de l’INSERM a<br />

été nommée membre du conseil d’administration<br />

de l’<strong>IRD</strong>.<br />

Serge Hamon 1 a été<br />

nommé représentant de<br />

la zone France du rése<strong>au</strong><br />

Biotechnologies végétales,<br />

amélioration des<br />

plantes et sécurité alimentaire<br />

de l’Agence<br />

universitaire de la francophonie<br />

(AUF) pour une<br />

durée de 4 ans. La coordination<br />

du rése<strong>au</strong> est<br />

assurée par Patrick du<br />

Jardin de l’université de<br />

Gembloux, Belgique.<br />

Au cours des journées thématiques,<br />

Biotechnologie, amélioration des plantes<br />

et développement durable, en octobre<br />

2002 à Marrakech, l’AUF a considéré<br />

qu’après un fort investissement <strong>au</strong><br />

Maghreb, l’Afrique noire et les pays francophones<br />

de l’océan indien deviendraient<br />

la zone prioritaire de l’AUF. Les<br />

objectifs du rése<strong>au</strong> incluent une<br />

approche régionale, et non par pays, le<br />

développement des relations entre les<br />

scientifiques, (bourses, projets), l’aide à la<br />

mise en place de jeunes équipes, et le<br />

développement de structures de type<br />

formation-recherche. L’aide à la création<br />

de laboratoires multi-institutionnels de<br />

biotechnologie et de marquage moléculaire<br />

a notamment été envisagée.<br />

Contact<br />

Serge Hamon<br />

Serge.Hamon@mpl.ird.fr<br />

1. Serge Hamon est directeur de l’unité<br />

mixte de recherche UR 141 (Agro-M, Inra, <strong>IRD</strong>),<br />

Diversité et génome des plantes cultivées.<br />

Nouvelles unités de l’<strong>IRD</strong><br />

UR 151, Laboratoire Population –<br />

Environnement – Développement<br />

Implantation principale<br />

Université de Provence, Marseille<br />

Implantations secondaires<br />

Chili, Côte d’Ivoire, France, Laos, Madagascar,<br />

Mali, Sénégal, Tunisie, Vietnam.<br />

Direction : Patrice Vimard<br />

vimard@up.univ-mrs.fr<br />

Ex-UR 011 et UR 091<br />

UR 144 LISAH, Laboratoire d’Études<br />

des Inter- actions entre Sols,<br />

Agrosystèmes et Hydrosystèmes<br />

Implantation principale<br />

France : ENSAM, Montpellier<br />

Implantations secondaires<br />

Liban, Syrie, Tunisie<br />

Directeur : Marc Voltz<br />

voltz@ensam.inra.fr<br />

ex-UR 096<br />

UR 154 LMTG, Laboratoire<br />

des Mécanismes de Transfert<br />

en Géologie<br />

Unité mixte CNRS<br />

Implantation principale<br />

Université P<strong>au</strong>l Sabatier, Toulouse<br />

Implantations secondaires<br />

France, Inde, Cameroun, Brésil, Bolivie,<br />

Equateur, Chili, Pérou<br />

Directeur : Bernard Dupré<br />

dupre@lmtg.ups-tlse.fr<br />

ex-UR 069 et UR 104<br />

UR 157 LGIT, Laboratoire<br />

de Géophysique Interne<br />

et Tectonophysique<br />

Unité mixte CNRS<br />

Implantation principale<br />

Université Joseph Fourier, Grenoble<br />

Directeur : Dominique J<strong>au</strong>lt<br />

direction-lgit@obs.ujf-grenoble.fr<br />

UR 148, Systématique, adaptation,<br />

évolution<br />

Implantation principale<br />

Université Paris VI, Pierre et Marie Curie<br />

Implantations secondaires<br />

Nouvelle-Calédonie, France<br />

Directeur : Hervé Le Guyader<br />

herve.le-guyader@snv.jussieu.fr<br />

ex-UR 020<br />

<strong>Sciences</strong> <strong>au</strong> <strong>Sud</strong> - Le journal de l’<strong>IRD</strong> - n° 20 - mai/juin 2003<br />

© <strong>IRD</strong>/B. Marin<br />

<strong>Planète</strong> <strong>IRD</strong><br />

15

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!