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La traduction caduque, retraduction et contexte culturel (en ...

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parfaitem<strong>en</strong>t rigoureux au niveau sci<strong>en</strong>tifique, n’est pas du tout un<br />

idiolecte sec, brut, mais léger dans son exactitude <strong>et</strong> extrêmem<strong>en</strong>t<br />

suggestif, parfois même plastique, portant le cach<strong>et</strong> inconfondable d’un<br />

style personnel châtié.<br />

Après ce préambule signé par J.-R. <strong>La</strong>dmiral qui invite à débattre,<br />

à réfléchir, Christian Balliu impose son propre thème de recherche qui<br />

vise la <strong>traduction</strong> des textes médicaux (Le traducteur, le médecin <strong>et</strong> le<br />

pati<strong>en</strong>t, p. 15-22). Il (dé)montre que la subjectivité y est omniprés<strong>en</strong>te <strong>et</strong><br />

propose la réhabilitation du suj<strong>et</strong> à la première personne. Regardant les<br />

termes comme des véritables « leurres sci<strong>en</strong>tifiques », Balliu souligne le<br />

fait que le caractère impersonnel d’un texte médical specialisé ne<br />

garantit pas toujours son caractère objectif <strong>et</strong> qu’il convi<strong>en</strong>drait de<br />

parler de langage medical plutôt que de langue de la médecine car « le<br />

langage médical est un sociolecte qui, au sein d’une même langue,<br />

évolue particulièrem<strong>en</strong>t rapidem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> peut même varier <strong>en</strong> function des<br />

régions où il est utilisé » (p. 17). Préoccupé par la variabilité des notions<br />

<strong>et</strong> des dénominations dans le temps, Balliu s’avère désireux de<br />

réhabiliter <strong>en</strong> même temps le pati<strong>en</strong>t parce qu’<strong>en</strong> eff<strong>et</strong>, l’anamnèse est<br />

livrée par le pati<strong>en</strong>t lui-même, lorsqu’il puise dans son expéri<strong>en</strong>ce<br />

médicale, laquelle est aussi le produit du logos d’autres médecins dans<br />

le passé. <strong>La</strong> conclusion <strong>en</strong> est que, à cause de la naissance de<br />

l’immunologie comme discipline médicale à part <strong>en</strong>tière dans les années<br />

1960 <strong>et</strong> d’autre part du développem<strong>en</strong>t de la psychiatrie <strong>et</strong> de la<br />

psychanalyse <strong>en</strong> Europe occid<strong>en</strong>tale les dernières déc<strong>en</strong>nies, la<br />

terminologie médicale n’est plus ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t monosémique <strong>et</strong><br />

univoque. <strong>La</strong> monoréfér<strong>en</strong>tialité implicite au discours sci<strong>en</strong>tifique est de<br />

plus <strong>en</strong> plus contestable, mais, d’autre part, la connotation du texte<br />

médical est égalem<strong>en</strong>t difficile à accepter (du moins au niveau théorique<br />

parce que la pratique a consacré depuis longtemps déjà des syntagmes<br />

métaphoriques tels ars<strong>en</strong>al thérapeutique ou mécanismes de déf<strong>en</strong>se,<br />

des expressions à connotation militaire qui symbolis<strong>en</strong>t la lutte contre la<br />

maladie, ou des litotes pour exprimer une réalité nosologique plus<br />

inquiétante – ainsi, on parlera plutôt d’un kyste ou d’une néoplasie au<br />

lieu d’une tumeur <strong>et</strong>c.). Les métaphores ne manqu<strong>en</strong>t pas, à titre<br />

démonstratif, du méta-discours sci<strong>en</strong>tifique de Balliu lui-même : « dans<br />

le discours médical, les termes sont l’arbre sci<strong>en</strong>tifique qui cache la<br />

forêt d’intérêts subjectifs » (p. 21).<br />

Les obj<strong>et</strong>s examinés par Christine Durieux (Traduire<br />

l’intraduisible : négocier un compromis, p. 23-30) sont les<br />

intraduisibles <strong>et</strong>, <strong>en</strong> eff<strong>et</strong>, elle procède à démonter un mythe : son<br />

exploitation d’exemples extraits de discours auth<strong>en</strong>tiques montre que les<br />

obj<strong>et</strong>s considérés intraduisibles <strong>et</strong> qui, par conséqu<strong>en</strong>t, peuv<strong>en</strong>t être<br />

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