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La traduction caduque, retraduction et contexte culturel (en ...

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Pour le traducteur d’un texte de linguistique, au-delà de la maîtrise<br />

des deux langues concernées, il s’agit égalem<strong>en</strong>t d’une excell<strong>en</strong>te<br />

connaissance du domaine de spécialité <strong>en</strong>visagé ; d’autre part, nous<br />

t<strong>en</strong>ons à m<strong>en</strong>tionner que le champ de la linguistique impose égalem<strong>en</strong>t<br />

un côté créatif, novateur, car le traducteur adapte ou introduit dans la<br />

langue cible des concepts <strong>et</strong> des perspectives novatrices. Il va sans dire<br />

que les spécificités internes des textes de spécialité impos<strong>en</strong>t un certain<br />

« comportem<strong>en</strong>t traduisant », influant sur les choix structurels <strong>et</strong><br />

terminologiques. Les compét<strong>en</strong>ces du traducteur dans le domaine<br />

<strong>en</strong>visagé sont un pré-requis indisp<strong>en</strong>sable pour le succès d’une telle<br />

<strong>en</strong>treprise.<br />

S’interrogeant sur les problèmes que soulèv<strong>en</strong>t, de par leur<br />

complexité, les <strong>traduction</strong>s linguistiques, Mejri [2003 : 177] attire <strong>en</strong><br />

particulier l’att<strong>en</strong>tion sur l’importance du cont<strong>en</strong>u conceptuel <strong>et</strong> de la<br />

cohér<strong>en</strong>ce terminologique :<br />

Parmi les questions les plus évid<strong>en</strong>tes dans la <strong>traduction</strong><br />

spécialisée <strong>en</strong> général <strong>et</strong> la <strong>traduction</strong> linguistique <strong>en</strong> particulier la<br />

terminologie semble être celle qui nécessite le plus d’att<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> à la<br />

solution de laquelle il est vraim<strong>en</strong>t difficile de disposer de réponses<br />

toutes faites. <strong>La</strong> raison <strong>en</strong> est la complexité de la question qui implique<br />

non seulem<strong>en</strong>t des concepts c<strong>en</strong>sés avoir avec les termes employés une<br />

relation de bi-univocité mais aussi <strong>et</strong> surtout un discours<br />

métalinguistique qui, de par sa hiérarchie, r<strong>en</strong>voie à une langue<br />

r<strong>en</strong>fermant des règles propres <strong>et</strong> disposant d’un métalangage <strong>en</strong> place.<br />

Dans la section suivante, nous analyserons de plus près les <strong>en</strong>jeux<br />

de la terminologie des textes de linguistique, <strong>en</strong> nous rapportant aux<br />

ouvrages de Maingu<strong>en</strong>eau choisis comme corpus. Comme la<br />

terminologie spécifique au champ de l’énonciation littéraire est bi<strong>en</strong><br />

complexe <strong>et</strong> n’aurait pas pu être traitée <strong>en</strong> <strong>en</strong>tier dans l’espace dédié à<br />

c<strong>et</strong> article, nous nous sommes arrêtée au pôle du producteur du discours,<br />

focalisant donc notre att<strong>en</strong>tion sur la notion de suj<strong>et</strong>, l’<strong>en</strong>tité créatrice<br />

qui est à l’origine même du travail littéraire, le pivot de l’événem<strong>en</strong>t que<br />

constitue toute énonciation, comme le montre le fondateur des études<br />

sur l’énonciation, Emile B<strong>en</strong>v<strong>en</strong>iste :<br />

Le langage n’est possible que parce que chaque locuteur se pose<br />

comme suj<strong>et</strong>, <strong>en</strong> r<strong>en</strong>voyant à lui-même comme je dans son discours.<br />

Une langue sans expression de la personne ne se conçoit pas. […] Le<br />

langage est marqué si profondém<strong>en</strong>t par l’expression de la subjectivité<br />

qu’on se demande si, autrem<strong>en</strong>t construit, il pourrait fonctionner <strong>et</strong><br />

s’appeler langage [B<strong>en</strong>v<strong>en</strong>iste, 1966 : 259 <strong>et</strong> passim].<br />

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