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dimanche 26 juillet

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iBjinrra DIMANCHE-ILLUSTRÉ ■"uinuiiuiiiiiiuiiiiiuiiiiiiiiiiiiuiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ■uiiiuiiiii 12 an iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin iiiiiiiiiniiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiii LE <strong>26</strong> JUILLET 1925 «uiiuii<br />

LA SEMAINE COMIQUE<br />

LE PESSIMISTE<br />

— Tout est détraqué, aujourd'hui ! Voilà<br />

le soleil qui se lève avec vingt et une minutes<br />

de retard !<br />

(Dessin inédit de R. LENOIR.)<br />

L IMPASSE<br />

— Je n arriverai jamais l C'est trop difficile<br />

l<br />

— Tu devrais te montrer... te faire voir...<br />

— Mais on me dit partout qu'on m'a assez<br />

vu l<br />

* [ (Dessin inédit de GuÊPINj<br />

MEFIANCE<br />

— Je ne le fréquente pas... C'est un type<br />

dangereux /...<br />

— Ah l c'est une fripouille ?...<br />

— Non... mais... il fume des cigarettes'<br />

fuscees /.«■<br />

1 (Dessin inédit de GASTON MAS.)<br />

T H<br />

WILLY BRUYCE, l'ancien manager du d'une grande mare aux bords de laquelle<br />

nègre boxeur Lipton Heigh, m'a croassaient des milliers de grenouilles. Elles<br />

conté ceci :<br />

avaient dû se réunir là pour demander un roi.<br />

Ma fidèle et autoritaire compagne, lady Eva Théodore se désaltéra et, au moment de<br />

Bruyce, que j'ai épousée après avoir pris ma revenir au pré,- s'attarda à regarder curieu-<br />

retraite de manager, s'était mise dans l'idée sement une des grenouilles. Celle-ci, frêle et<br />

que je devenais paresseux.<br />

légère, sautillait joyeusement. Elle se retourna<br />

A la fin d'un repas, elle m'en fit le reproche vers le mufle énorme de" Théodore. "<br />

sur un ton acide et elle m'accusa presque de J'ignore si les bêles peuvent se parler, mais<br />

vivre à ses dépens.<br />

je crus comprendre que cette pnmesautière<br />

J'acceptai placidement les premières injures grenouille se moquait de mon bœuf et semblait,<br />

mais, à bout de patience, je lui infligeai une par ses bonds à droite et à gauche, le mettre au<br />

sévère correction dont elle porta les traces défi d'en faire autant.<br />

plusieurs jours.<br />

Théodore essaya de sauter.<br />

Je la croyais calmée lorsqu'elle revint à la Il se levait de terre avec peine et retombait<br />

charge. J'allais reprendre le même parti de lourdement. Il eut honte de lui-même.<br />

défense : elle avait tout prévu.<br />

Pourquoi la nature l'avait-elle fait aussi gros<br />

Les objets les plus divers, qui se trouvaient et aussi impropre à sauter ?<br />

à portée de sa main, me volèrent à la figure Évidemment, cette grenouille était parée<br />

et me mirent dans un tel état que je préférai de tous les dons : petite, mince, pouvant<br />

parlementer.<br />

s allonger, franchissant d'un bond les obstacles<br />

— Willy, êtes-vous décidé à travailler ? et se révélant nageuse de premier ordre.<br />

— Oui, chère Eva !<br />

Théodore essaya de nager.<br />

— Prenez-en l'engagement solennel !<br />

Il entra dans la mare, allongea les pattes<br />

— J'en prends l'engagement solennel ! comme il venait de le voir faire : mais sa ten-<br />

— Quelle occupation choisissez-vous ? tative devait ajouter aux regrets précédents.<br />

Je me grattai le crâne, mon pauvre crâne La nature avait négligé de lui donner des<br />

meurtri par le choc d'objets solides et cherchai aptitudes à la natation.<br />

une réponse.<br />

Théodore sortit de la mare, le corps couvert<br />

— Willy, vous dissimulez votre désir de ne de vase et le cœur plein d'amertume. Il rentra à<br />

rien faire.<br />

l'étable, marchant la tête basse et la queue<br />

— Vous vous trompez, chère Eva. Je entre les pattes, ce qui était, chez lui, une<br />

voudrais choisir une profession digne de mon marque personnelle de mécontentement.<br />

ancienne, je veux dire, digne d'un manager... Je n'en parlai pas à Eva, car elle n'entend<br />

Voulez-vous que je fasse de l'élevage ? rien à l'âme des bêtes. Les jours suivants, je<br />

— De l'élevage de quoi ?<br />

conduisis encore T héodore aù pâturage.<br />

;—■ Je n'en sais trop rien ; mais jugez, chère A chaque sortie, mon bœuf commençait par<br />

Eva, combien je suis enclin à vous être agréable. manger, et ceci d'une façon décroissante, puis<br />

Le lendemain, j'arrivai chez moi en tirant un il se dirigeait vers la mare. Il y retrouvait de<br />

boeuf au bout d'une corde. J'avais trouvé ce légères grenouilles, observait patiemment leurs<br />

bœuf sur une route : il était seul. Je pensai moindres gestes et reprenait ses exercices de<br />

qu'il était venu là tout exprès pour me per- natation.<br />

mettre de réaliser mon engagement solennel de Je dois dire, malgré l'amitié que j'avais<br />

la veille.<br />

pour lui, qu'il s'y prenait fort mal et n'avait,<br />

Ma fidèle et autoritaire ménagère m'accueillit décidément, aucune disposition pour ce- sport.<br />

avec les marques du plus grand étonnement. . Ne pouvant me lancer dans des explications<br />

— Où avez-vous pris l'argent pour acheter techniques, j'essayai de distraire ma bête en<br />

une pareille bête ?<br />

la tirant par sa corde, la promenant pour lui<br />

— Il serait plus précis de me demander : où montrer le charme des champs, la beauté des<br />

avez-vous pris une pareille bête ?<br />

arbres, le pittoresque des paysages.<br />

— Elle ne vous est pas tombée du ciel ? Rien n'y fit. De jour en jour, Théodore<br />

— J'en suis encore à le croire... Evitez, dépérissait, mangeant de moins en moins et<br />

chère Eva, de me poser des questions aussi s'acharnant à tenter des brasses.<br />

embarrassantes que celles d'un juge... Laissez Je confiai mon inquiétude à Eva : elle m'in-<br />

aux mystères tout leur charme et daignez me juria. J'aurais dû ne rien lui dire. Etant seul à<br />

permettre de conduire mon bœuf à l'étable. voir la juste situation, je fus seul à en souffrir.<br />

Franchement, je n'ai pas d'étable. Vous Mon bœuf, par jeûnes volontaires et exer-<br />

savez qu'un ancien manager ne s embarrasse cices répétés, devint si faible qu'il ne pût plus<br />

pas pour si peu. J'installai mon bœuf dans une se tenir sur ses pattes et qu'il me fallut l'abattre.<br />

pièce du rez-de-chaussée de mon habitation. J'ai assuré à-Eva que le travail ne me<br />

Eva me fit bien quelques objections. Je la réussissait plus et je vais profiter de cette<br />

menaçai de reporter l'animal où je l'avais malheureuse expérience pour prendre un<br />

trouvé : elle se tut. Chaque jour, je sortais, repos absolu. Nous avons mangé le peu de<br />

de grand matin, avec mon bœuf.<br />

viande qui restait sur les os de Théodore ; je<br />

Je l'emmenais dans les prés se gorger de me ferai faire des chaussures avec sa peau.<br />

verdure, et, pendant ce temps, imitant les Je ne sais, gentleman, si vous éprouvez<br />

pâtres, je m'essayais à jouer de la flûte, à rêver, l'ambition de faire de l'élevage, mais souvenez-<br />

à lire les journaux et, bien souvent aussi, je vous de mon bœuf qui voulut devenir aussi<br />

m'endormais sous les grands arbres. Je donnai mince et aussi agile qu'une grenouille.<br />

à mon bœuf le prénom de Théodore, car une Les animaux nous ressemblent en ce qu ils<br />

bête ne nous appartient réellement qûe finissent,' tôt au tard, par regretter de ne pas<br />

lorsqu'on lui a attribué un prénom.<br />

être autre chose qu'eux-mêmes !...<br />

Il arriva qu'une fois Théodore s'approcha<br />

A. DE WENZEL.<br />

TRAVAUX DE VACANCES<br />

Mais oui, voyez, je me fabrique un intérieur d'été... pour cet hiver I.<br />

(Dessin inédit de M. SAUVAYRE.)<br />

ARITHMETIQUE MODERNE<br />

— Comment ! Le service à café est déjà<br />

dépareillé ?<br />

— Oui... Il a tout juste duré... deux bonnes<br />

et demie !...<br />

(Dessin inédit de A. de Roux.)<br />

SANG-FROID<br />

— Que Monsieur vienne vite, on demande<br />

Monsieur au téléphone !<br />

(Dessin inédit de GREY.)<br />

PRESENCE D ESPRIT<br />

— Vous êtes vraiment maladroite. Maria ;<br />

voilà ce cendrier cassé I Que vais-je dire<br />

à Monsieur, pour vous éviter une réprimande<br />

?<br />

— Madame n'a qu'à lui dire que c'est\lle<br />

qui l'a fait l<br />

(Dessin inédit de S.-M. BERTINJ

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