IHIIIIIII DIMANCHE-ILLUSTRE ■■•■■■■■îiiiiiiitiiiiiiiiiimiiiiiiiiifiiif•■■•■■■■iiiimiiifmiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii 10 IIIIIIIIIIIIIIMIIIIIEIIIIIH ii]ifi]ii[iiiiiiiiiiiiiiititiiiiiipiTir>';ii
imni LE <strong>26</strong> JUILLET 1925 "lunni ■> IIDUIIIHIH iiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii iiiiiuiiiiiii.il n iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ "MHK T PROFITONS DE NOS LOISIRS DU DIMANCHE POUR NOUS INSTRUIRE UN PEU MORT DU GÉNÉRAL DESAIX A LA BATAILLE DE MARENGO ANDIS que Masséna tenait désespérément dans Gênes assiégé, Bonaparte avait fait accomplir à son armée le prodigieux passage des Alpes. Il comptait prendre à l'improviste l'armée autrichienne de Mêlas, qui enveloppait Gênes. Mais cette ville, où la famine était devenue extrême, fut obligée de capituler le 4 juin 1800, capitulation glorieuse, avec tous les honneurs de la guerre, mais qui libérait les Autrichiens. Ceux-ci ne s'en trouvaient pas moins, cependant, dans la souricière que leur avait préparée Bonaparte, dont l'admirable manœuvre s'achevait. Ses troupes, disséminées, mais prêtes à un rassemblement rapide, le cas échéant, surveillaient toutes les routes par lesquelles Mêlas pouvait échapper. Le 9 juin, les Autrichiens se heurtaient, à Montebello, aux soldats de Lannes, qui les refoulèrent. Ils cherchèrent un passage vers Plaisance et rencontrèrent Bonaparte. Le Premier Consul accepta la bataille dans la plaine et le village de Marengo. Il reçut le choc de toute l'armée ennemie en un point ; il ne pouvait, en ce matin du 14 juin, que lui opposer des forces inférieures en nombre, obligé qu'il avait été, de disperser ses divisions. Jusqu'à A un CARACALLA empereur romain de grande valeur succéda presque toujours un empereur — quand ce n'était point une suite d'empereurs — odieux et néfaste. Après Septime-Sévère qui réorganisa l'empire, le brutal, le sournois, le cruel Caracalla. Né à Lyon, en 188, il avait été associé fort jeune, ainsi que son frère Geta, au gouvernement par son père, Septime-Sévère, qui avait cru ainsi parer au vice le plus grave du système impérial : l'incertitude des successions, en raison de quoi s'étaient produites tant de séditions militaires. Septime-Sévère étant mort en 211, au cours d'une expédition en Bretagne, la transmission pacifique du pouvoir se trouvait donc assurée. On pouvait en conclure que l'avenir de la dynastie des Sévères était sauvegardé. Mais Caracalla et Geta > se haïssaient profondément. Chacun avait l'ambition de régner seul et d'évincer l'autre, et comme tous deux avaient une mentalité de soudard, ils ne songeaient qu'à un moyen : l'assassinat. Caracalla se décida le premier et fit tuer son frère. Devenu seul empereur, il maintint le système, politique de Septime-Sévère et s'appuya encore davantage sur l'armée, qu'il gorgea de CARACALLA M A R E N G O faveurs nouvelles. Fratricide, il con- tinua tout au cours de son règne à accumuler crimes et folies. On compte qu'il fit mettre à mort près de 20.000 personnes, dont le jurisconsulte Papinien, qui appartenait au conseil impérial. Cependant, ce conseil impérial n'en continua pas moins à travailler comme au temps du précédent empereur et mit au point une nouvelle constitution, qui devait transformer le monde romain. Elle étendait, en effet, à. tous les habitants de l'empire, le droit de cité. Cette décision, prise dans un dessein fiscal, eut surtout de grandes conséquences morales et politiques. Caracalla, devenu odieux à tous, fut assassiné, en 217, au cours d'un voyage en Orient, près d'Edesse, par son préfet du prétoire Macrin, qui recueillit sa succession. trois heures de l'après-midi, les Français ne peuvent prendre l'ascendant ; mais ils résistent avec héroïsme ; notamment la garde consulaire que Berthier, dans son rapport, compare à une redoute de granit. Cependant, des directions vers lesquelles elles ont été détachées, nos divisions accourent au canon. Et voici qu'arrive sur le champ de bataille, Desaix, à la tête de six mille hommes. Ces troupes fraîches arrêtent les colonnes autrichiennes en passe de devenir victorieuses. Desaix dirige luimême la charge d'un de ses régiments. Il tombe frappé à mort d'une balle dans la poitrine. " Cachez ma mort ", dit-il en expirant. Mais la disparition de leur chef ne fait qu'augmenter l'exaspération des soldats. D'ailleurs, d'autres troupes françaises peuvent maintenant attaquer l'ennemi sur ses flancs. Une charge décisive de Kellermann coupe en deux tronçons l'armée de Mêlas, dont la moitié reste prisonnière. Le général autrichien est obligé, par ce revers éclatant, de signer la convention d'Alexandrie, qui nous rend Gênes, le Piémont, le Milanais. L'ennemi se retire au delà du Mincio. P TAINE , HILOSOPHE et historien, d'esprit doctrinaire, cherchant à tout expliquer d'après un système, mais, néanmoins, d'une grande probité intellectuelle, Hippolyte - Adolphe Taine fut un des plus influents directeurs de la pensée française à la fin du XIX E siècle ; et, si son système apparaît aujourd'hui très imparfait, ses principales œuvres restent parmi les meilleures de son temps. Né à Vouziers, en 1828, il entra le premier à l'École Normale après de très brillantes études. Refusé à l'agrégation de philosophie en 1851, il fut nommé professeur à Nevers, puis à Poitiers, enfin à Besançon. Il ne resta pas à ce dernier poste et vint à Paris où il entra dans le journalisme. Il écrivit successivement au Journal des Débats et à la Revue des Deux Mondes. Ses premiers articles avaient révélé un talent de premier ordre. Désormais, Taine consacre tout son temps aux lettres et, particulièrement, à la philosophie, à la critique et à l'histoire, s'échappant de son cabinet de travail uniquement pour voyager, et de chacun de ses voyages, aux Pyrénées, en Angleterre, en Belgique et eh Allemagne, il rapporte un ouvrage particulier ou les éléments TAINE d'un ouvrage général. En critique littéraire, il donne un Essai sur les fables de La Fontaine (sa thèse de doctorat), un Essai sur Tite-Lioe, l'Histoire de la littérature anglaise. En philosophie pure, voici : 1"Intelligence, Philosophie de l'art en Italie, Philosophie de l'art dans les Pays-Bas, Études sur les philosophes français du XIX e siècle. En histoire, son livre capital, Origines de la France contemporaine, est précédé ou suivi de ses Essais de critique d'histoire, Du suffrage universel et de la manière de voter, des Noies sur l'Angleterre. Bien que le style de Taine soit clair, vif et imagé, il est peu doué pour les œuvres d'imagination. Il commença un roman qu'il n'acheva pas, la Vie et opinion de Thomas Graindorge. Taine, qui appartenait à l'Académie française depuis 1878, mourut en 1893- L LORD CLIVE 'HOMME qui conquit les Indes à l'Angleterre, en imitant les procédés de Dupleix, mais en obtenant, contrairement au con- quistador français, l'aide constante de son pays. Né à Styche, en 1725, Robert Clive s'annonçait comme un vaurien indisciplinable, lorsque ses parents le firent entrer comme simple commis à la Compagnie des Indes britanniques. Aux Indes, il montra du goût pour les armes et, un jour, proposa à la Compagnie, inquiète des progrès des Français, de frapper un coup décisif, si l'on voulait bien lui donner le commandement d'une unité assez importante. Son idée était de renverser le nabab de la Carnatique, créature de Dupleix, pour le remplacer par un nabab, créature des Britanniques, qui, au profit des Anglais, accomplirait la même besogne que l'autre, au profit des Français. L'expédition est décidée. Clive triomphe et s'illustre par la prise, puis la défense d'Arcote. Puissamment soutenu par la Compa- gnie, Clive obtient de nouvelles victoires et, finalement, LORD CLIVE la Carnatique est soumise à l'influence britannique. Tandis que Dupleix est rappelé en France, Clive, débarrassé du plus puissant ennemi de son pays, va poursuivre ses avantages. II va soumettre le Bengale en détrônant le nabab Surajah Dowlah, sympathique aux Français. Il s'empare de Chandernagor, bat le nabab à Plassey. Finalement, il fait proclamer nabab, un certain Merr-Safier, qui gouvernera le Bengale au profit de la Compagnie anglaise. C'est, on le voit, le procédé même qu'a inventé Dupleix. Mais Clive est autrement soutenu et autrement récompensé. Alors que Dupleix est revenu ruiné à Paris, Clive reçoit des cadeaux royaux. La Compagnie lui donne sept millions. Il est fait pair d'Irlande par le roi. Clive, qui était venu recevoir son titre de lord en Angleterre, retourne aux Indes, en 1764, pour y gouverner presque complètement les territoires britanniques, jusqu'en 1768. Mais, à Londres, il subit de rudes attaques. On l'accuse de concussion. Il vient se défendre au procès que lui intente la Chambre des communes, qui déclare que Clive a abusé de son pouvoir ; néanmoins, par un autre vote elle l'acquitte, affirmant qu'il avait rendu à son pays de grands et méritoires services. Ce procès l'avait ébranlé et, en proie à une sombre neurasthénie, Clive se suicida en 1774. U LA PLACE DES VICTOIRES NE des plus.belles places que compte Paris et la seule qui ne coûta presque rien à la ville, étant presque entière l'œuvre d'un courtisan. Ce courtisan, le duc François de la Feuillade, maréchal de France et colonel des gardes-françaises, avait fait exécuter par le sculpteur Martin van den Bogaert, en témoignage de reconnaissance, une statue de Louis XIV. Pour cette statue, qu'il hésita à ériger en divers points, il se décida finalement à créer une place. Il acheta donc l'hôtel de la Ferté, situé entre les rues Neuve-des-Petits-Champs et des Fossés-Montmartre, et le démolit. La ville, pour l'aider dans sa tâche, acheta de son côté divers immeubles, qui furent mis à bas. Le dessin de la place fut confié à Mansart et la construction, au sculpteur Predot. Bientôt s'édifièrent des bâtiments circulaires, coupés sur un côté par une ligne droite de bâtiments, CANROBERT EU de chefs furent aussi populaires parmi leurs subordonnés et dans tout le pays P que ce brave et noble maréchal de France, François-Certain Canrobert, officier intrépide et énergique, mais peu doué pour les grandes combinaisons stratégiques. Né en 1809, Canrobert, après être passé par Saint-Cyr et avoir goûté pendant quelque temps à la vie de garnison, partit pour l'Algérie en 1835. On en était encore à l'époque héroïque de la conquête, et les conditions de guerre contre les Arabes, encore mal connues de nos troupes, exigeaient, de la part de nos hommes et de leurs chefs, un courage d'une constance singulière. Canrobert, à la tête de ses zouaves, fit merveille pendant les longues années au cours desquelles il resta en Afrique, participant à la plupart des expéditions, escaladant tous les grades de la hiérarchie militaire, se révélant d'une valeur insigne au combat et d'une bonté bourrue, mais agissante auprès de ses soldats. Plus CANROBERT aimées encore que le képi de Bugeaud étaient sa grande chevelure bouffante et ses longues moustaches cirées. De retour en France comme général de brigade, Canrobert devint aide de camp du prince Bonaparte, qui, le jour du 2 Décembre, le chargea de faire évacuer les grands boulevards. En 1854, il commande une division de l'armée qui va investir Sébastopol. A l'Aima, où il agit avec son courage habituel, il est blessé. Peu après, le maréchal de Saint-Amand, mourant, lui remet le commandement en chef. Canrobert se rend compte qu'il n'est point taillé pour de pareilles responsabilités etaccepte d'être remplacé par Pélissier. D'ailleurs, il a été de nouveau grièvement blessé à Inkermann. Devenu, après la guerre de Crimée, maréchal de France, il fait preuve de la même modestie en 1870, en servant sous les ordres de Bazaine, alors qu'il eût pu revendiquer le commandement ; ce à quoi la France eût gagné. Par sa défense héroïque à Saint-Privat, Canrobert se couvre d'une nouvelle gloire ; mais, malgré ses protestations, Bazaine capitule. Il est, lui aussi, interné en Allemagne. Quand il revient en France, il n'occupe plus aucun poste actif et est élu, en 1876, sénateur du Lot. La Chambre le réélit en 1879, puis en 1885. Canrobert mourut en 1895, étant alors le dernier des maréchaux de France. tous du même style ét donnant une apparence majestueuse à l'ensemble. Au centre fut placée la statue représentant Louis XIV couronné par une victoire et foulant au pied la triple alliance. Sur le socle, aux quatre angles, des figures de bronze figuraient des esclaves enchaînés. Le 18 mars 1686, le duc de la Feuillade inaugura avec pompe le monument. A la tête de son régiment, il fit trois fois le tour de la place, descendant trois fois de son cheval pour aller s'agenouiller devant l'image du roi. En 1790, on fit disparaître les esclaves du monument et, en 1792, la statue tout entière. La place prit alors le nom de place de la Victoire-Nationale. En 1816, elle reprit son appellation primitive et une nouvelle statue de Louis XIV, celle que l'on voit aujourd'hui, y fut érigée. LA PLACE DES VICTOIRES ET LA STATUE DE LOUIS XIV