CAHIERS DE BERNARD DE CAUX - Jean Duvernoy
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Cahiers de Brnard de Caux – <strong>Jean</strong> <strong>Duvernoy</strong> 105<br />
Et dicebant quod hostia sacrata erat panis purus, et quod matrimonium et baptismum non<br />
proficiunt, et quod illa que Deus fecit non preteribunt, et caro hominis mortua non resurgat. Dixit<br />
tamen quod non credebat predictos errores esse veros.<br />
Et dixit quod omnes et hec que loquitur adoraverunt ibi dictos hereticos ter flexis genibus,<br />
dicendo "Benedicite, probi homines, orate Deum pro nobis", et ipsi dicebant : "Deus sit rogatus".<br />
____________________________<br />
MADAME FINAS, EPOUSE D'ISARN <strong>DE</strong> TAURIAC<br />
L'an du Seigneur 1244, le 7 des kalendes de septembre (26 aoat 1244), madame Finas,<br />
épouse d'Isarn de Tauriac, ayant juré de dire la vérité en matière d'hérésie, dit :<br />
Quand j'étais petite fille, j'ai vu ma mère Braida et ma soeur Esclarmonde<br />
parfaites. Ma mère parfaite habitait sa propre maison, et moi j'habitais avec mon frère Pelfort de<br />
Rabastens 1 . Je n'ai jamais adoré ces parfaites, ni vu adorer, que je me rappelle. Je n'ai jamais vu<br />
ledit Pelfort adorer. A l'époque, les parfaits résidaient publiquement à Rabastens dans leurs<br />
maisons.<br />
Il y a quarante ans ou environ.<br />
Item je résidai à Lautrec dans le diocèse d'Albi avec mon mari Aymeric-Sicard 2 . Je vis là la<br />
parfaite Boeria, soeur d'en Frésoul de Lautrec 3 résidant publiquement dans sa maison. Et j'ai vu là<br />
plusieurs parfaits et parfaites résidant publiquement à Lautrec. J'ai plusieurs fois rendu visite à cette<br />
Boeria avec les autres dames, mais je ne l'ai jamais adorée, pas plus qu'un autre parfait, quand<br />
j'étais à Lautrec.<br />
Et je n'ai jamais adoré depuis, ni vu Aymeric-Sicard avec des parfaits.<br />
Il y a trente ans ou environ.<br />
Item à Villemur dans ma maison, j'ai vu les parfaits Guillaume del Soler et Bernard de<br />
Lamothe. Et j'ai vu là Isarn de Saint-Michel, son père Vital Faure et Pierre Pague, qui amenèrent là<br />
ces parfaits, Béatrice, femme d'Isarn de Saint-Michel, Mathelio de Cos et Guillemette de Pugnières 4<br />
.Et tous, ainsi que moi, entendirent la prédication de ces parfaits, qui faisaient leur propre éloge et<br />
disaient du mal de l'Eglise romaine et des clercs. Ils disaient que l'hostie consacrée n'est que du pain<br />
pur et simple, que le mariage et le baptême ne servent à rien, que ce que Dieu a fait ne passera pas,