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son médecin généraliste qui conseille de changer l’antibiothérapie et prescrit Augmentin® 500 à raison de 4 gélules par jour et de la Lamaline® à visée antalgique. L’évolution locale a été lentement favorable en 2 à 3 semaines avec desquamation en doigt de gant, sans séquelle motrice mais avec des douleurs résiduelles. Commentaire Même sans preuve bactériologique, ce cas clinique est suffisamment démonstratif pour parler de pasteurellose. Pasteurella multocida est un coccobacille Gram négatif comportant 5 sous-groupes et 16 sérotypes. Ce bacille est un saprophyte de la flore oropharyngée des chats et des chiens, mais aussi d’autres animaux tels que les porcins, les bovins, les rongeurs et les volatiles. La présence de PM est variable suivant les espèces animales. On retrouve cette bactérie chez 50 à 90 % des chats, 60 à 66 % des chiens, 51 % des porcs et 14 % des rats. PM a été mise en évidence par Louis Pasteur, en 1881, comme agent causal du choléra du poulet. Chez les mammifères, elle provoque des septicémies hémorragiques. La pasteurellose humaine est principalement cutanée ou sous-cutanée, parfois compliquée d’arthrite ou d’ostéomyélite sous-jacente. Elle se présente plutôt sous une forme aiguë à type de cellulite ; parfois, la phase initiale est paucisymptomatique avec apparition secondairement d’un syndrome algodystrophique. L’atteinte pulmonaire est moins fréquente, sous forme de pneumonie ou d’abcès. Des infections sévères parfois létales ont été décrites à type de péritonites, de méningites ou de septicémies, ou plus rarement d’endocardites chez des patients héroïnomanes. La transmission à l’homme se fait la plupart du temps par une morsure ou une griffure de chat ou de chien. Quelques cas ont été rapportés de pasteurellose survenant après léchage de plaies (opératoire ou traumatique) par les mêmes animaux. On peut être surpris de la relative rareté des infections à PM chez l’homme compte tenu du grand nombre d’animaux domestiques porteurs sains et de la grande fréquence des situations cliniques formant une porte d’entrée pour cet agent FMC en direct des associations CME from FFFCEDV’s associations Cas clinique pathogène. Il a aussi été retrouvé un portage sain de PM dans l’oropharynx de certains professionnels travaillant en contact étroit avec les animaux (étudiants vétérinaires, éleveurs…). En outre, même si les cas les plus sévères surviennent volontiers sur un terrain fragilisé comme les sujets âgés ou lors de déficits immunitaires, certaines formes graves d’emblée atteignent des sujets sans facteur favorisant particulier. Une explication vraisemblable est donnée par la différence de virulence des différents sousgroupes de PM. Certains sont plus pathogènes pour l’homme et avec une certaine spécificité quant à l’organe cible. Ainsi, Pasteurella multocida multocida et Pasteurella multocida septica sont retrouvées respectivement dans 67 % versus 14 % et des plaies infectées et 17 % versus 71 % des infections pulmonaires. Le traitement repose sur une antibiothérapie en urgence par amoxicilline, tétracyclines, macrolides ou fluoroquinolones. Les formes graves nécessitent une bithérapie généralement par amoxicilline et aminosides. Conclusion Cette observation nous rappelle l’importance de penser à la pasteurellose devant un tableau de cellulite aiguë hyperalgique chez les patients au contact d’animaux. Elle souligne le caractère non immunisant de cette infection bactérienne. De plus, elle incite à développer un discours préventif vis-à-vis de nos compagnons à quatre pattes. En effet, les morsures et griffures superficielles sont souvent considérées comme très banales et négligées et peu de personnes considèrent comme potentiellement dangereux de se faire lécher par son animal domestique, et ceci même en peau lésée. Enfin, malgré le risque d’une autre récidive avec un chat visiblement coléreux, la patiente a refusé le conseil de se séparer de son cher (et unique) compagnon. ● RÉFÉRENCES 1 - Best EJ et al. An unusual neonatal zoonosis. Med J Aust 2005; 182 : 137. 2 - Chen HI et al. Taxonomic sub groups of Pasteurella multocida correlate with clinical presentation. J Clin Microbiol 2002; 40: 3438-41. 3 - Umemori Y et al. Chronic lung abscess with Pasteurella multocida infection. Intern Med 2005; 44: 754-6. © Nouv. Dermatol. 2008; 27 : 140-141 141
L’auteur tient à remercier le Dr Francis Delage pour ses conseils. 2Gingivite érosive récalcitrante au cours d’un pemphigus vulgaire: effet bénéfique du tacrolimus topique C. BOURSEAU-QUETIER - Cabinet de dermatologie - 1 place des Cônes - 33390 Blaye (France) Association des dermatologues-vénéréologues du Sud-Ouest (ADVSO) N ous rapportons l’observation d’une malade présentant une gingivite érosive au cours d’un pemphigus vulgaire, résistant à la corticothérapie générale et améliorée de façon spectaculaire par l’application de tacrolimus topique. Observation Une femme, née en 1957, sans antécédent particulier, présentait un vaste placard vésiculobulleux et érosif du dos et des lésions érosives et croûteuses du cuir chevelu. Elle se plaignait en outre de douleurs buccales et d’une gêne à l’alimentation. L’examen de la cavité buccale mettait en évidence des lésions ulcérées et hémorragiques de la gencive inférieure avec mise à nu des collets dentaires (Fig. 1). Le diagnostic de pemphigus vulgaire cutanéomuqueux était suspecté devant l’atteinte cutanée bulleuse associée à la gingivite ulcérohémorragique. Il était confirmé par la biopsie cutanée, objectivant une acantholyse suprabasale, l’immunofluorescence directe, montrant des dépôts d’IgG et de C3 en résille sur les kératinocytes des couches basales, tandis que l’immunofluorescence indirecte mettait en évidence des anticorps antisubstance intercellulaire au 1/80 (N < 1/20). Un traitement par prednisolone à la posologie de 1 mg/kg/jour était débuté avec une amélioration rapide et complète des lésions cutanées. Ce n’était toutefois pas le cas de l’atteinte MOTS-CLÉS • Gingivite érosive • Pemphigus vulgaire • Tacrolimus Résumé : Nous rapportons l’observation d’une malade présentant une gingivite érosive au cours d’un pemphigus vulgaire, résistant à la corticothérapie générale et améliorée de façon spectaculaire par l’application de tacrolimus topique. 142 FMC en direct des associations CME from FFFCEDV’s associations Cas clinique commenté © Nouv. Dermatol. 2008; 27 : 142-143 Figure 1: Gingivite ulcéro-hémorragique résistant à la corticothérapie générale Recalcitrant erosions of the gum in spite of systemic corticosteroids treatment (Collection/Courtesy of C. Bourseau-Quetier) Figure 2: Aspect après 3 semaines de traitement local par tacrolimus: cicatrisation de 50 % des lésions Lesions after 3 weeks of topical tacrolimus treatment: healing of 50 % of erosions (Collection/Courtesy of C. Bourseau-Quetier) KEY WORDS • Erosive gingivitis • Pemphigus vulgaris • Tacrolimus RECALCITRANT EROSIVE GINGIVITIS DURING PEMPHIGUS VULGARIS: GOOD IMPROVEMENT OF TOPICAL TRACOLIMUS. Summary: We report a case of pemphigus vulgaris in which recalcitrant erosions on the gum dramatically improved only when topical tacrolimus was used in addition to systemic corticosteroid treatment.
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