01.07.2013 Views

Organes génitaux internes de la femme

Organes génitaux internes de la femme

Organes génitaux internes de la femme

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>Organes</strong> <strong>génitaux</strong> <strong>internes</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>femme</strong><br />

Les organes <strong>génitaux</strong> <strong>internes</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>femme</strong> comportent les ovaires, les trompes<br />

utérines, l’utérus et le vagin qui s’ouvre au niveau du périnée. Les ovaires et les<br />

trompes sont souvent appelés « annexes » en gynécologie – obstétrique.<br />

<strong>Organes</strong> <strong>génitaux</strong> <strong>internes</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>femme</strong>. Mise en p<strong>la</strong>ce générale :<br />

<strong>de</strong> face <strong>de</strong> profil gauche<br />

Morphogenèse et malformations<br />

Sans entrer dans les détails <strong>de</strong> <strong>la</strong> morphogenèse (cf cours d’embryologie), nous<br />

pouvons rappeler que les voies génitales féminines dérivent <strong>de</strong>s conduits<br />

paramésonéphrotiques droit et gauche (c t pmn), longeant les conduits<br />

mésonéphrotiques (c t mn) excréteurs du mésonéphros (Mn), qui ont convergé sur <strong>la</strong><br />

ligne médiane et ont en partie fusionné. La partie non fusionnée a donné les<br />

trompes, <strong>la</strong> partie fusionné l’utérus et <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> partie du vagin.


L’absence d’un conduit paramésonéphrotique aboutit à un utérus unicorne. Le<br />

défaut <strong>de</strong> fusion, total ou le plus souvent partiel, à <strong>de</strong>s utérus plus ou moins<br />

cloisonnés dans le p<strong>la</strong>n médian, voire un utérus double avec vagin double<br />

(di<strong>de</strong>lphe, du grec di- et δελϕυς matrice ; les Di<strong>de</strong>lphes sont l’autre nom <strong>de</strong>s<br />

Marsupiaux, exemple les Kangourous, dont les petits terminent leur vie fœtale dans<br />

<strong>la</strong> poche marsupiale, sorte <strong>de</strong> « 2 e utérus »).<br />

Utérus unicorne Utérus septus fundique Utérus septus cervical Utérus di<strong>de</strong>lphe<br />

En convergeant, chaque conduits paramésonéphrotique croise par <strong>de</strong>vant le<br />

gubernaculum ovari qui attache l’ébauche <strong>de</strong> l’ovaire au futur p<strong>la</strong>ncher périnéal ; <strong>la</strong><br />

mise en p<strong>la</strong>ce du mésenchyme tout autour crée <strong>de</strong>s adhérences, et <strong>la</strong> partie du<br />

gubernaculum situé entre l’ovaire et l’utérus donne le ligament propre <strong>de</strong> l’ovaire,<br />

celle qui va <strong>de</strong> l’utérus au périnée le ligament rond <strong>de</strong> l’utérus.<br />

L’épithélium <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie fusionnée <strong>de</strong>s tubes paramésonéphrotiques droit et gauche<br />

prolifère, transformant ces tubes en cordons pleins, qui se recanalisent<br />

secondairement.<br />

Des défauts <strong>de</strong> recanalisation donnent <strong>de</strong>s cloisonnements.<br />

L’ovaire<br />

Vagin cloisonné,<br />

ou diaphragme vaginal<br />

Les ovaires sont les gona<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>femme</strong>.<br />

Ce sont <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s mixtes, é<strong>la</strong>borant les ovocytes (fonction « exocrine ») et les<br />

hormones féminines : œstrogènes et progestérone (fonction endocrine).<br />

Fait important : alors que l’ensemble <strong>de</strong>s organes <strong>génitaux</strong> <strong>internes</strong> sont en situation<br />

sous-péritonéale, recouverts par le péritoine pariétal, les ovaires sont appendus au<br />

péritoine et situés dans <strong>la</strong> cavité péritonéale. Ce sont les seuls organes réellement<br />

intrapéritonéaux.<br />

Ce fait s’explique par leur embryologie (leur épithélium <strong>de</strong> surface dérive <strong>de</strong><br />

l’épithélium cœlomique, comme l’épithélium du péritoine).<br />

L’ovocyte est donc « pondu » (« ponte ovu<strong>la</strong>ire ») dans <strong>la</strong> cavité péritonéale au<br />

moment <strong>de</strong> l’ovu<strong>la</strong>tion.


Morphologie<br />

L’ovaire a c<strong>la</strong>ssiquement <strong>la</strong> forme d’une aman<strong>de</strong>, mesurant environ 4 cm <strong>de</strong> long, 2<br />

cm <strong>de</strong> <strong>la</strong>rge et 1 cm d’épaisseur. Ces dimensions varient en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase<br />

d’activité génitale, les ovaires involuent à <strong>la</strong> ménopause.<br />

L’ovaire a donc :<br />

- un grand axe, plutôt vertical chez <strong>la</strong> nullipare (= qui n’a pas encore eu<br />

d’enfant) s’horizontalisant chez <strong>la</strong> multipare ;<br />

- <strong>de</strong>ux faces, médiale et <strong>la</strong>térale ;<br />

- <strong>de</strong>ux bords, libre et mésovarique qui donne attache au péritoine qui s’arrête<br />

au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne limitante (ancien : ligne <strong>de</strong> Farre) ;<br />

- <strong>de</strong>ux extrémités, supérieure ou tubaire, par <strong>la</strong>quelle l’ovaire est « suspendu »<br />

à son pédicule qui con<strong>de</strong>nse le ligament suspenseur <strong>de</strong> l’ovaire, et inférieure<br />

ou utérine attachée à l’utérus par le ligament propre <strong>de</strong> l’ovaire (ancien : utéroovarien).<br />

Morphologie externe Structure<br />

Sa surface est b<strong>la</strong>nche, tranchant avec <strong>la</strong> couleur plutôt rougeâtre <strong>de</strong> son<br />

environnement in vivo tel qu’on le voit par exemple lors d’une cœlioscopie. Elle n’est<br />

pas lisse, soulevée par <strong>la</strong> saillie <strong>de</strong>s follicules en évolution, qui peuvent mesurer 1cm<br />

<strong>de</strong> diamètre avant l’ovu<strong>la</strong>tion, creusée <strong>de</strong> cicatrices <strong>de</strong>s follicules involués (corps<br />

b<strong>la</strong>ncs).<br />

Rappelons que cette surface est directement dans <strong>la</strong> cavité péritonéale, non tapissée<br />

<strong>de</strong> péritoine.


Structure<br />

Très simplement, l’ovaire comporte <strong>de</strong>ux zones, le cortex et <strong>la</strong> zone médul<strong>la</strong>ire.<br />

Il est tapissé d’un épithélium cubique simple, en continuité avec celui du péritoine,<br />

recouvrant une <strong>de</strong>nsification conjonctive : l’albuginée qui lui donne sa couleur<br />

b<strong>la</strong>nche, sous lequel se trouvent les follicules à différents sta<strong>de</strong>s évolutifs,<br />

éventuellement un corps jaune, et les corps b<strong>la</strong>ncs (cf cours d’histologie)<br />

Un épaississement <strong>de</strong> cet épithélium s’oppose à l’ovu<strong>la</strong>tion, les follicules sous<br />

jacents <strong>de</strong>venant kystiques (syndrome <strong>de</strong> Stein-Leventhal).<br />

La zone médul<strong>la</strong>ire contient <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s vaisseaux et <strong>de</strong>s nerfs, noyés dans du<br />

conjonctif lâche.<br />

Vascu<strong>la</strong>risation et innervation<br />

Elle est l’homologue <strong>de</strong> celle du testicule : l’artère gonadique (a. testicu<strong>la</strong>ire / a.<br />

ovarique), anastomosée avec l’artère génitale principale (a. utérine / a. du conduit<br />

déférent). Mais chez <strong>la</strong> <strong>femme</strong>, les voies génitales connaissent un développement<br />

particulier, et l’anastomose entre <strong>la</strong> volumineuse artère utérine et l’artère ovarique y a<br />

une plus gran<strong>de</strong> importance que l’homologue chez l’homme.<br />

Aussi <strong>la</strong> vascu<strong>la</strong>risation <strong>de</strong>s organes <strong>génitaux</strong> <strong>internes</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>femme</strong> sera-t-elle<br />

étudiée <strong>de</strong> façon globale.<br />

L’utérus et les trompes<br />

L’utérus est un muscle lisse creux, <strong>de</strong>stiné à recevoir l’embryon qui s’y imp<strong>la</strong>nte, à<br />

permettre son développement, et à l’expulser ainsi que le p<strong>la</strong>centa à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

grossesse. De part et d’autre <strong>de</strong> l’utérus, arrivent (si l’on suit le sens <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement<br />

<strong>de</strong> l’embryon) les trompes.<br />

Les trompes sont <strong>de</strong>ux conduits musculomembraneux, qui ont pour fonctions <strong>de</strong><br />

recueillir l’ovocyte qui <strong>la</strong> traverse (oviducte), mais aussi <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser passage aux<br />

spermatozoï<strong>de</strong>s déposés dans le vagin qui ont traversé <strong>la</strong> cavité utérine : elles sont<br />

le siège normal <strong>de</strong> <strong>la</strong> fécondation et transportent l’embryon jusqu’à l’utérus.<br />

Comme d’habitu<strong>de</strong>, les terminologies anatomique, d’origine <strong>la</strong>tine et médicale,<br />

d’origine grecque sont différentes.<br />

Utérus dérive du mot <strong>la</strong>tin uterus <strong>de</strong> même sens ; le grec a <strong>de</strong>ux mots : µητρα<br />

([metra]) qui a donné en français commun <strong>la</strong> matrice, et en terminologie médicale les<br />

mots en –mètre (myomètre,…) ou mètr- (métrite), et υστερα ([ustera]) qui a donné en<br />

<strong>la</strong>tin uterus, et en terminologie médicale les termes en hystér- (dont l’hystérie :<br />

l’utérus était censé tourmenter <strong>la</strong> <strong>femme</strong> dont le traitement était… le mariage !).<br />

Trompe vient du <strong>la</strong>tin tuba : trompette, d’où l’adjectif tubaire ; en grec le mot σαλπιγξ<br />

([salpigx]) <strong>de</strong> même sens a donné les termes salpinx et ses dérivés –salpinx et<br />

salping-<br />

Cette année, nous étudierons l’utérus en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> grossesse (utérus non<br />

gravi<strong>de</strong>), l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’utérus gravi<strong>de</strong> sera faite dans le programme d’obstétrique.


Morphologie externe<br />

L’utérus est grossièrement piriforme.<br />

Il présente à décrire :<br />

- un corps, ap<strong>la</strong>ti d’avant en arrière, avec un fond supérieur (en fait dirigé vers<br />

l’avant), le fundus, <strong>de</strong>ux bords <strong>la</strong>téraux mousses, et <strong>de</strong>ux faces convexes,<br />

antérieure ou vésicale et postérieure ou intestinale ; <strong>de</strong> chaque côté, <strong>la</strong><br />

jonction bord-fundus, ou angle, ou corne <strong>de</strong> l’utérus, est le lieu d’imp<strong>la</strong>ntation<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> trompe utérine, en arrière <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle s’amarre le ligament propre <strong>de</strong><br />

l’ovaire, en avant <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle part le ligament rond <strong>de</strong> l’utérus.<br />

- un isthme, portion plus rétrécie ;<br />

- un col, cylindrique, autour duquel est inséré le fornix du vagin selon une ligne<br />

oblique vers le haut et l’arrière, ce qui fait qu’elle se situe en arrière du col à <strong>la</strong><br />

jonction tiers supérieur-tiers moyen et en avant à <strong>la</strong> jonction tiers moyen-tiers<br />

inférieur ; ce col a donc une portion supravaginale, visible en cœlioscopie, et<br />

une partie intravaginale, palpable au toucher vaginal (TV) et visible lors <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

colposcopie, ( du grec κολπος [kolpos] = vagin et σκοπειν [skopein] =<br />

examiner : on examine le vagin et le col) au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle il peut être<br />

biopsié s’il y a soupçon <strong>de</strong> cancer du col (dont l’une <strong>de</strong>s causes fréquentes est<br />

une IST à Papillomavirus, contre lequel existe une vaccination).<br />

Ce col est percé en son centre <strong>de</strong> l’ostium ou orifice externe du col, dont<br />

l’aspect est différent selon <strong>la</strong> parité : punctiforme chez <strong>la</strong> nullipare ( lui donnant<br />

l’aspect <strong>de</strong> « museau <strong>de</strong> tanche »), il prend après le premier accouchement,<br />

l’aspect d’une fissure transversale bordé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux lèvres (« sourire <strong>de</strong> jeune<br />

fille »), et <strong>de</strong>vient plus déchiqueté chez <strong>la</strong> multipare (« sourire <strong>de</strong> vieille <strong>femme</strong><br />

é<strong>de</strong>ntée ») avec <strong>de</strong>s fragments <strong>de</strong> muqueuse interne qui le bor<strong>de</strong>nt et peuvent<br />

saigner au contact, <strong>de</strong>s ectropions.<br />

Globalement, l’utérus mesure 6,5 à 7 cm <strong>de</strong> haut, dont 4 cm pour le corps, 0,5 cm<br />

pour l’isthme et 2,5 cm pour le col, le corps a une <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> 4 cm, le col <strong>de</strong> 2 cm,<br />

l’épaisseur est <strong>de</strong> 2 cm pour l’ensemble <strong>de</strong> l’organe. Ces dimensions sont un peu<br />

plus gran<strong>de</strong>s chez <strong>la</strong> multipare, l’utérus ne reprenant pas tout à fait ses dimensions<br />

après l’accouchement.<br />

Il est ferme au toucher ; au TV, <strong>la</strong> consistance du col est comparable à celle <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

pointe du nez…Pendant <strong>la</strong> grossesse il est mou, il <strong>de</strong>vient très dur lors <strong>de</strong>s<br />

contractions, en particulier pour <strong>la</strong> délivrance (expulsion du p<strong>la</strong>centa qui suit<br />

rapi<strong>de</strong>ment l’accouchement).<br />

Le segment inférieur, qui correspond à peu près à l’isthme, est une notion<br />

obstétricale : il n’existe pas en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> grossesse et se forme au cours du<br />

travail. Il est pauvre en fibres muscu<strong>la</strong>ires : c’est le site électif <strong>de</strong> l’incision au cours<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> césarienne.


Morphologie externe <strong>de</strong> l’utérus et <strong>de</strong>s trompes utérines <strong>de</strong> face (trompe gauche sectionnée)<br />

Les trompes sont <strong>de</strong>ux conduits flexueux et mobiles, mesurant 10 à 12 cm, al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong><br />

l’utérus en <strong>de</strong>dans à l’ovaire en <strong>de</strong>hors, en arrière et en haut.<br />

Chacune présente à décrire, <strong>de</strong> l’utérus à l’ovaire :<br />

- <strong>la</strong> partie utérine, portion interstitielle, longue <strong>de</strong> 1 cm, non visible à l’examen<br />

externe car dans l’épaisseur même <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi utérine, dont elle est séparée<br />

par une fine couche conjonctive ;<br />

- l’isthme tubaire, cylindrique et soli<strong>de</strong>, <strong>de</strong> 2 à 3 mm <strong>de</strong> calibre et <strong>de</strong> 2 à 3 cm<br />

<strong>de</strong> longueur;<br />

- l’ampoule tubaire, longue <strong>de</strong> 7 à 8 cm, plus volumineuse : 7 à 8 mm, souvent<br />

flexueuse et <strong>de</strong> consistance molle ; c’est le site habituel <strong>de</strong> <strong>la</strong> fécondation ;<br />

elle s’infléchit vers l’ovaire et se poursuit par :<br />

- l’infundibulum tubaire (ancien : pavillon <strong>de</strong> <strong>la</strong> trompe), son bord est découpé<br />

en 10 à 15 franges dont l’une, plus longue, est appliquée sur l’ovaire par un<br />

petit ligament : <strong>la</strong> frange ovarique ; au milieu <strong>de</strong> ces franges, <strong>la</strong> trompe<br />

communique avec <strong>la</strong> cavité abdominale par l’ostium abdominal <strong>de</strong> <strong>la</strong> trompe :<br />

c’est par là que normalement passe l’ovocyte accompagné <strong>de</strong> cellules <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

corona radiata, entraîné par un flux liquidien vers <strong>la</strong> trompe et l’utérus.<br />

Morphologie interne<br />

Le corps <strong>de</strong> l’utérus est creusé <strong>de</strong> <strong>la</strong> cavité du corps <strong>de</strong> l’utérus.<br />

Celle-ci est quasi virtuelle, ap<strong>la</strong>tie d’avant en arrière, globalement triangu<strong>la</strong>ire avec<br />

une base supérieure au niveau du fundus ; ce bord a tendance à être concave chez<br />

<strong>la</strong> multipare. Aux angles s’ouvrent trois orifices :<br />

- à chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux angles supérieurs, l’ostium utérin <strong>de</strong> <strong>la</strong> trompe <strong>la</strong> fait<br />

communiquer avec <strong>la</strong> partie utérine <strong>de</strong> <strong>la</strong> trompe ;<br />

- à l’angle inférieur, l’ostium interne du col <strong>la</strong> fait communiquer avec <strong>la</strong> cavité du<br />

col.<br />

C’est dans cette cavité que se développe <strong>la</strong> grossesse.<br />

C’est là aussi que l’on peut mettre un dispositif intra-utérin (DIU) ou stérilet.


Cette cavité mesure environ 3,5 à 4 cm <strong>de</strong> haut chez <strong>la</strong> nullipare.<br />

Le col est creusé d’une cavité ovoï<strong>de</strong>, le canal cervical, communiquant en haut avec<br />

<strong>la</strong> cavité du corps <strong>de</strong> l’utérus par l’ostium interne du col, s’ouvrant en bas dans le<br />

vagin par l’ostium externe du col.<br />

L’examen clinique par toucher vaginal pendant le travail permet <strong>de</strong> savoir si le<br />

col est encore « bouclé » à l’orifice externe, ou s’il est ouvert à l’orifice externe<br />

et bouclé à l’orifice interne, ou plus tard ouvert au niveau <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux orifices.<br />

Le canal cervical, est marqué par <strong>de</strong>s plis palmés (ancien : arbre <strong>de</strong> vie).<br />

Ces plis peuvent gêner <strong>la</strong> progression d’un instrument, ou <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce<br />

d’un DIU.<br />

Il est long <strong>de</strong> 2,5 cm.<br />

Les trompes ont un calibre interne irrégulier : environ 0,2 mm au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie<br />

utérine, 0,5 mm pour <strong>la</strong> partie isthmique, ce calibre est <strong>de</strong> 7 mm environ au niveau <strong>de</strong><br />

l’ampoule. Elles sont parcourues <strong>de</strong> plis muqueux longitudinaux, qui au niveau <strong>de</strong><br />

l’ampoule sont très nombreux, avec <strong>de</strong>s plis jusqu’au 10 e ordre qui s’interpénètrent,<br />

donnant à <strong>la</strong> coupe un aspect anfractueux.<br />

Ce<strong>la</strong> explique <strong>la</strong> difficulté du traitement <strong>de</strong> certaines salpingites.<br />

La muqueuse tubaire est ciliée, pour ai<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> progression <strong>de</strong> l’ovocyte puis <strong>de</strong><br />

l’embryon, mobilisé par les battements <strong>de</strong>s cils et par le flux <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> vers l’utérus<br />

où il doit s’imp<strong>la</strong>nter.<br />

Morphologie interne <strong>de</strong> l’utérus et <strong>de</strong>s trompes utérines


Une diminution <strong>de</strong> calibre <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière <strong>de</strong> <strong>la</strong> trompe, en particulier au niveau<br />

isthmique, et/ou un trouble <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique ciliaire, par exemple d’origine<br />

inf<strong>la</strong>mmatoire, tout en permettant le passage <strong>de</strong>s spermatozoï<strong>de</strong>s beaucoup<br />

plus petits peut entraîner une imp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong> l’embryon en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> cavité<br />

utérine : c’est <strong>la</strong> grossesse extra-utérine ; dans l’ampoule, elle peut<br />

commencer à se développer avant <strong>de</strong> se rompre dans un tableau<br />

d’hémorragie interne ; si l’ovocyte n’a pas été capturé par l’infundibulum, il<br />

peut être fécondé par les spermatozoï<strong>de</strong>s qui le rejoignent dans <strong>la</strong> cavité<br />

péritonéale et l’embryon s’imp<strong>la</strong>nter par exemple sur les anses intestinales :<br />

c’est une grossesse abdominale qui peut arriver à terme (naissance par<br />

césarienne) ; parfois le fœtus mal irrigué meurt, et se calcifie : c’est un<br />

lithopédion (λιθος [lithos] = pierre, παις ,παιδος [pais, paidos] = enfant ; cf.<br />

pédiatrie) qui peut rester en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s années voire <strong>de</strong>s décennies sans que<br />

<strong>la</strong> <strong>femme</strong> le sache !<br />

fundus <strong>de</strong> l’utérus<br />

flèche b<strong>la</strong>nche : ovaire droit<br />

trompe utérine droite<br />

GEU<br />

Grossesse extra-utérine dans l’ampoule tubaire droite<br />

Lithopédion mesurant 11 cm Lithopédion aspect en imagerie<br />

Musée F<strong>la</strong>ubert et d’Histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine,<br />

Rouen<br />

La morphologie interne <strong>de</strong> l’utérus et <strong>de</strong>s trompes s’étudie grâce à<br />

l’hystérosalpingographie.


Structure<br />

L’utérus est formé <strong>de</strong> <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur à <strong>la</strong> superficie <strong>de</strong> trois tuniques.<br />

L’endomètre est <strong>la</strong> muqueuse interne <strong>de</strong> l’utérus.<br />

Elle subit <strong>de</strong>s variations cycliques (cf cours d’histologie) pour permettre l’imp<strong>la</strong>ntation<br />

et le développement <strong>de</strong> l’embryon ; s’il n’y a pas eu fécondation, une partie est<br />

éliminée régulièrement, à peu près mensuellement : ce sont les règles ou menstrues.<br />

L’endomètre peut être le siège d’adhérences entre les faces, les synéchies<br />

utérines, <strong>de</strong> polypes, petites tumeurs bénignes, et du cancer <strong>de</strong> l’endomètre<br />

qui est <strong>la</strong> forme habituelle du cancer du corps <strong>de</strong> l’utérus.<br />

Des morceaux d’endomètre peuvent avoir migré en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’utérus, par<br />

exemple dans <strong>la</strong> cavité abdominale, et saignent au moment <strong>de</strong>s règles,<br />

responsables <strong>de</strong> douleurs : c’est l’endométriose.<br />

Au niveau <strong>de</strong> l’endocol <strong>la</strong> muqueuse est plus fine, sur l’exocol elle est comparable à<br />

celle du vagin.<br />

Coupe transversale passant par le corps <strong>de</strong> l’utérus<br />

Le myomètre (µυς, µυος: muscle, et –mètre) constitue l’essentiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi <strong>de</strong><br />

l’utérus. Ses contractions (contractions utérines) sont nécessaires pour l’expulsion du<br />

fœtus à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> grossesse suivie <strong>de</strong> celle du p<strong>la</strong>centa. Il est constitué <strong>de</strong> fibres<br />

muscu<strong>la</strong>ires lisses, plus nombreuses au niveau du corps, et <strong>de</strong> tissu fibreux.<br />

Il peut être le siège <strong>de</strong> tumeurs bénignes mais gênantes par leur volume ou<br />

leur situation : les fibromes, ou mieux fibromyomes utérins.


Les fibres muscu<strong>la</strong>ires lisses du myomètre s’organisent en quatre couches plus ou<br />

moins distinctes, <strong>de</strong> <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur à <strong>la</strong> superficie :<br />

- <strong>la</strong> couche sous muqueuse, circu<strong>la</strong>ire, fine, surtout présente autour <strong>de</strong>s<br />

orifices ;<br />

- <strong>la</strong> couche vascu<strong>la</strong>ire, plexiforme, épaisse ; les fibres entremêlées entourent<br />

les vaisseaux sanguins, essentiellement <strong>de</strong> riches plexus veineux, auxquels<br />

elles adhèrent ; après <strong>la</strong> délivrance, leur contraction comprime les vaisseaux<br />

qui se sont ouverts du fait <strong>de</strong> l’expulsion du p<strong>la</strong>centa, d’où le nom <strong>de</strong> ligatures<br />

vivantes que leur a donnée Adolphe Pinard vers 1890<br />

Leur atonie, par exemple après un travail épuisant, peut être responsable<br />

d’une hémorragie <strong>de</strong> <strong>la</strong> délivrance, potentiellement mortelle (d’où <strong>la</strong> règle <strong>de</strong><br />

gar<strong>de</strong>r <strong>la</strong> <strong>femme</strong> en salle <strong>de</strong> travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> surveiller pendant 2h après <strong>la</strong><br />

délivrance).<br />

- <strong>la</strong> couche supravascu<strong>la</strong>ire, circu<strong>la</strong>ire, fine ;<br />

- <strong>la</strong> couche sous-séreuse, superficielle, mince, prolongeant les fibres<br />

superficielles longitudinales <strong>de</strong>s trompes, et se prolongeant sur les ligaments,<br />

ainsi que dans les paramètres ; sur <strong>la</strong> ligne médiane les fibres longitudinales<br />

peuvent être plus apparentes (ancien : faisceau <strong>de</strong> Calza).<br />

Couche sous-muqueuse, vascu<strong>la</strong>ire, supravascu<strong>la</strong>ire, superficielle du myomètre du corps<br />

Au niveau du col, les fibres muscu<strong>la</strong>ires sont moins nombreuses.<br />

Certaines vont du corps au vagin à <strong>la</strong> superficie, d’autres plus<br />

profon<strong>de</strong>s du corps au col, d’autres enfin sont récurrentes du<br />

vagin au col. Cette disposition explique l’ouverture et<br />

l’ « effacement » du col pendant le travail.<br />

Le paramètre est le conjonctif qui se trouve sur les côtés du corps<br />

<strong>de</strong> l’utérus. Sur les côtés du col, il est parfois appelé paracervix.<br />

Le péritoine pariétal tapisse le fond <strong>de</strong> l’utérus auquel il adhère et<br />

une partie <strong>de</strong> ses faces antérieure et postérieure.<br />

Les trompes sont tapissées d’une muqueuse ciliée et fortement plissée ; elles ont<br />

aussi <strong>de</strong>s fibres muscu<strong>la</strong>ires lisses, formant une couche circu<strong>la</strong>ire interne et une<br />

couche longitudinale externe ; dans <strong>la</strong> partie utérine, cette musculeuse est séparée<br />

du myomètre par une fine couche conjonctive. Elles sont recouvertes par le péritoine<br />

pariétal.


Le vagin<br />

Le vagin est un conduit musculomembraneux étendu du col <strong>de</strong> l’utérus au périnée.<br />

C’est l’organe <strong>de</strong> <strong>la</strong> copu<strong>la</strong>tion, c’est une voie <strong>de</strong> passage (règles, sécrétions,<br />

nouveau-né…), c’est une voie d’exploration.<br />

Là encore, <strong>la</strong> terminologie anatomique est <strong>la</strong>tine : vagina = gaine, <strong>la</strong> terminologie<br />

médicale est grecque : κολπος [kolpos] = vagin, donnant colposcopie, colpocèle<br />

(pro<strong>la</strong>psus du vagin), colpopexie (sa fixation chirurgicale) mais curieusement vaginite.<br />

Morphologie interne<br />

Il s’imp<strong>la</strong>nte autour du col selon une ligne<br />

oblique vers le haut et l’arrière, ce qui fait que<br />

son insertion en arrière du col à <strong>la</strong> jonction<br />

tiers supérieur-tiers moyen et en avant à <strong>la</strong><br />

jonction tiers moyen-tiers inférieur.<br />

Le vagin est oblique vers le bas et l’avant, plus<br />

ou moins concave en arrière, avec une<br />

direction un peu différente selon <strong>la</strong> pression<br />

abdominale (il recule et se couche lors <strong>de</strong>s<br />

efforts <strong>de</strong> poussée), oblique d’environ 60° par<br />

rapport à l’horizontale en position <strong>de</strong>bout, <strong>de</strong><br />

30° en position allongée sur le dos (position<br />

<strong>de</strong> l’examen gynécologique et du toucher<br />

vaginal).<br />

Sa cavité est virtuelle à l’état <strong>de</strong> vacuité, sauf autour du col.<br />

Là, elle fait donc le tour du col autour duquel elle forme comme une voûte : le fornix<br />

vaginal (ancien : culs <strong>de</strong> sacs vaginaux), plus profond en arrière qu’en avant.<br />

Plus bas, le vagin a <strong>de</strong>ux bords <strong>la</strong>téraux, parfois qualifiés parois <strong>la</strong>térales étroites, et<br />

<strong>de</strong>ux parois antérieure et postérieure.<br />

Les parois <strong>la</strong>térales sont intimement enserrées <strong>de</strong> part et d’autre par le faisceau<br />

pubovaginal du muscle élévateur <strong>de</strong> l’anus qui lui adhère par son fascia. La<br />

contraction <strong>de</strong> ce muscle obture le vagin et serre son contenu.<br />

Les contractions spasmiques <strong>de</strong> ce muscle au cours <strong>de</strong> l’orgasme sont ainsi<br />

transmises au pénis, expliquant l’appel<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> « constrictor penis » que Louis-<br />

Hubert Farabeuf avait donné au muscle élévateur <strong>de</strong> l’anus <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>femme</strong>.<br />

De même, <strong>la</strong> contracture <strong>de</strong> ce muscle peut rendre difficile voire douloureuse<br />

<strong>la</strong> pénétration sexuelle, ou <strong>de</strong>s doigts <strong>de</strong> l’examinateur : c’est le vaginisme<br />

supérieur.<br />

Les parois antérieure et postérieure viennent au contact. Elles sont marquées par<br />

<strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s horizontales, donnant à ces parois, surtout <strong>la</strong> dorsale qui est <strong>la</strong> plus simple,<br />

« l’aspect du pa<strong>la</strong>is d’un chien » (Ambroise Paré). Ces ri<strong>de</strong>s sont soulevées sur <strong>la</strong><br />

ligne médiane par <strong>la</strong> colonne <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s, une antérieure plus nette et une postérieure,<br />

légèrement décalées. Sur <strong>la</strong> paroi antérieure, <strong>la</strong> colonne s’épaissit vers le bas en un<br />

tubercule antérieur, et en haut se dédouble en regard <strong>de</strong> <strong>la</strong> région du trigone vésical<br />

et limite un triangle à sommet inférieur : le trigone vaginal. Ces colonnes sont liées à<br />

l’abondance du tissu vascu<strong>la</strong>ire, en particulier <strong>de</strong>s veines sous <strong>la</strong> muqueuse, qui en<br />

font un tissu érectile au cours <strong>de</strong>s rapports sexuels.


Structure<br />

C’est sur cette colonne antérieure, proche <strong>de</strong> l’urèthre et<br />

<strong>de</strong>s g<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s para-urèthrales, équivalents <strong>de</strong> <strong>la</strong> prostate,<br />

que le gynécologue allemand Ernst Gräfenberg , inventeur<br />

du DIU en 1920, a décrit en 1950 dans son article The role<br />

of urethra in female orgasm une zone particulièrement<br />

sensible située à environ 4 cm <strong>de</strong> l’entrée du vagin, dont <strong>la</strong><br />

stimu<strong>la</strong>tion appuyée entraînerait un orgasme particulier : le<br />

fameux point G. Depuis, d’autres auteurs ont décrit<br />

d’autres points vaginaux : le point A (antérieur), quelques<br />

cm plus haut, le point P (postérieur), à mi hauteur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

colonne postérieure, et le point C (dans le fornix, ou cul<strong>de</strong>-sac<br />

postérieur)…<br />

Du fait <strong>de</strong> l’imp<strong>la</strong>ntation plus haute en arrière sur le<br />

col, <strong>la</strong> paroi postérieure est plus longue, elle mesure<br />

environ 9 cm, <strong>la</strong> paroi antérieure 7 cm, mais il y a bien<br />

sûr <strong>de</strong>s variations individuelles (4 à 14 cm).<br />

Ses parois é<strong>la</strong>stiques permettent au vagin <strong>de</strong> se<br />

distendre et <strong>de</strong> s’adapter au calibre <strong>de</strong> son contenu,<br />

en particulier aux diamètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> tête fœtale lors <strong>de</strong><br />

l’accouchement.<br />

Le vagin est tapissé d’une muqueuse qui lui donne sa couleur rosée.<br />

Cette muqueuse ne comporte pas <strong>de</strong> g<strong>la</strong>n<strong>de</strong> : <strong>la</strong> lubrification vaginale est un<br />

transsudat à partir <strong>de</strong> l’abondante vascu<strong>la</strong>risation sous-muqueuse, particulièrement<br />

au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase d’excitation sexuelle.<br />

Elle est tapissée d’un épithélium sensible aux variations hormonales qui <strong>de</strong>squame<br />

et que l’on examine grâce au frottis vaginal.<br />

Il abrite une flore saprophyte : <strong>la</strong> flore <strong>de</strong> Dö<strong>de</strong>rlein (Lactobacillus acidiphilus) qui<br />

maintient un pH légèrement aci<strong>de</strong> protégeant le vagin <strong>de</strong> l’instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> germes<br />

pathogènes (système autonettoyant, dont <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction par <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong>s douches<br />

vaginales est responsable <strong>de</strong> vaginites).<br />

Il a une musculeuse épaisse, entouré du fascia vaginal.<br />

Orifice vaginal<br />

Le vagin traverse le diaphragme urogénital et a un court<br />

segment périnéal (dont nous ne reportons pas l’étu<strong>de</strong> pour en<br />

éviter le « morcellement »).<br />

Il s’ouvre dans le vestibule par un orifice plus ou moins<br />

obstrué par une membrane di<strong>de</strong>rmique horizontale, l’hymen,<br />

qui normalement n’obture pas totalement le vagin. Dans le cas<br />

contraire, ou imperforation hyménéale, le sang menstruel ne<br />

peut s’écouler et s’accumule dans le vagin : c’est<br />

l’hématocolpos, nécessitant l’ab<strong>la</strong>tion chirurgicale <strong>de</strong> l’hymen.<br />

Imperforation hyménéale.<br />

En haut, IRM montrant l’énorme distension du vagin par<br />

l’hématocolpos, rendue possible par le caractère progressif <strong>de</strong> cette<br />

accumu<strong>la</strong>tion du sang menstruel. En bas, aspect clinique


L’hymen peut se déchirer plus ou moins lors <strong>de</strong>s premiers rapports sexuels, avec ou<br />

sans saignement et parfois une douleur plus ou moins vive, et se déchire totalement<br />

lors du premier accouchement, <strong>la</strong>issant <strong>de</strong>s débris : les caroncules hyménéales.<br />

Cette membrane est plus ou moins souple et peut se <strong>la</strong>isser distendre (« hymen<br />

comp<strong>la</strong>isant » permettant <strong>la</strong> pénétration sans rupture, ou au contraire hymen rigi<strong>de</strong>,<br />

qui n’a rien à voir avec l’âge !) ; <strong>de</strong> plus sa forme est variable : l’hymen peut être<br />

annu<strong>la</strong>ire, semilunaire, <strong>la</strong>bié, frangé, cribriforme…<br />

Hymen annu<strong>la</strong>ire semilunaire <strong>la</strong>bié frangé cribriforme<br />

Caroncules hyménéales<br />

Ces notions ont un grand intérêt médicolégal dans l’examen d’une <strong>femme</strong> qui<br />

dit être victime d’un viol, ou plus contestable, pour établir un certificat <strong>de</strong><br />

virginité : l’absence <strong>de</strong> déchirure <strong>de</strong> l’hymen ne signifie pas qu’il n’y a pas eu<br />

pénétration.<br />

Vascu<strong>la</strong>risation<br />

La vascu<strong>la</strong>risation <strong>de</strong>s organes <strong>génitaux</strong> <strong>internes</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>femme</strong> est donc intriquée.<br />

La vascu<strong>la</strong>risation artérielle vient essentiellement <strong>de</strong> trois artères paires :<br />

- l’artère ovarique, née du f<strong>la</strong>nc <strong>de</strong> l’aorte en regard <strong>de</strong> L2, <strong>la</strong> droite passant en<br />

avant <strong>de</strong> <strong>la</strong> veine cave inférieure ;<br />

- l’artère utérine, grosse branche du tronc antérieur <strong>de</strong> l’artère iliaque interne,<br />

qui peut aussi naître d’un tronc commun avec l’artère ombilicale ;<br />

- l’artère vaginale qui peut être double.


L’artère ovarique <strong>de</strong>scend jusqu’à l’extrémité supérieure <strong>de</strong> l’ovaire, accompagnée<br />

<strong>de</strong> veines, lymphatiques et nerfs, le tout dans une con<strong>de</strong>nsation conjonctive : le<br />

ligament suspenseur <strong>de</strong> l’ovaire.<br />

Un peu avant d’arriver à l’ovaire, elle se bifurque en <strong>de</strong>ux branches : l’artère ovarique<br />

<strong>la</strong>térale qui longe le bord mésovarique <strong>de</strong> l’ovaire, et l’artère tubaire <strong>la</strong>térale, leur<br />

envoyant <strong>de</strong>s rameaux en peigne.<br />

L’artère utérine longe d’arrière en avant <strong>la</strong> paroi pelvienne ; arrivée en regard <strong>de</strong><br />

l’utérus, elle abandonne <strong>la</strong> paroi et se dirige vers l’utérus <strong>de</strong> <strong>de</strong>hors en <strong>de</strong>dans,<br />

croisant l’uretère par en avant en regard du fornix vaginal (crosse <strong>de</strong> l’artère utérine).<br />

Avant ce croisement, elle donne <strong>de</strong>s rameaux vaginaux, en croisant elle abandonne<br />

un rameau à l’uretère, après le croisement elle donne <strong>de</strong>s rameaux cervicovaginaux<br />

qui vont entourer le col <strong>de</strong> toutes parts.<br />

Puis elle monte avec un trajet tortueux (réserve d’allongement) le long du bord <strong>de</strong><br />

l’utérus auquel elle décoche <strong>de</strong>s rameaux qui pénètrent dans le corps « comme <strong>de</strong>s<br />

dagues jusqu’à <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> » ; dans l’épaisseur du corps, ces branches se divisent et se<br />

distribuent en avant et en arrière <strong>de</strong> <strong>la</strong> cavité, <strong>la</strong> région médiane étant un peu moins<br />

bien vascu<strong>la</strong>risée.<br />

Arrivée à l’angle <strong>de</strong> l’utérus, elle donne l’artère du fundus ; c’est surtout elle qui<br />

vascu<strong>la</strong>rise le p<strong>la</strong>centa s’il s’imp<strong>la</strong>nte au fond <strong>de</strong> l’utérus, site habituel.<br />

Puis elle donne trois terminales :<br />

- l’artère du ligament rond qui suit celui-ci par en <strong>de</strong>ssous ;<br />

- l’artère ovarique médiale, qui suit le ligament propre <strong>de</strong> l’ovaire et vient<br />

s’anastomoser à plein canal avec l’artère ovarique <strong>la</strong>térale, formant avec elle<br />

l’arca<strong>de</strong> infra-ovarique.<br />

La vascu<strong>la</strong>risation <strong>de</strong> l’ovaire dépend donc <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux artères ; elle est souvent<br />

équilibrée, mais il peut y avoir prédominance, souvent au profit <strong>de</strong> l’artère<br />

ovarique ; en cas <strong>de</strong> prédominance <strong>de</strong> l’artère utérine, voire quand l’artère<br />

ovarique n’arrive pas jusqu’à l’ovaire, <strong>la</strong> ligature <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux artères utérines,<br />

obligatoire dans l’hystérectomie, entraîne une dévascu<strong>la</strong>risation <strong>de</strong> l’ovaire et<br />

une castration chirurgicale, avec les conséquences d’une ménopause<br />

précoce.<br />

- l’artère tubaire médiale suit <strong>la</strong> trompe par en <strong>de</strong>ssous et forme l’arca<strong>de</strong><br />

infratubaire en venant s’anastomoser à plein canal avec l’artère tubaire<br />

<strong>la</strong>térale.<br />

L’artère vaginale est plus grêle, parfois elle est double.<br />

Elle vascu<strong>la</strong>rise le vagin qu’elle abor<strong>de</strong> <strong>la</strong>téralement, se ramifiant en branches<br />

étagées ; <strong>la</strong> branche <strong>la</strong> plus haut située, mais parfois c’est une branche<br />

cervicovaginale <strong>de</strong> l’artère utérine, peut s’anastomoser avec son homologue<br />

contro<strong>la</strong>térale pour donner l’artère azygos du vagin courant à sa face postérieure.


Vascu<strong>la</strong>risation artérielle et veineuse <strong>de</strong> l’ovaire, <strong>de</strong> l’utérus, <strong>de</strong>s trompes et du vagin<br />

Variantes anatomiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> vascu<strong>la</strong>risation<br />

artérielle <strong>de</strong> l’ovaire<br />

Type équilibré<br />

Prédominance <strong>de</strong> l’artère ovarique<br />

Prédominance <strong>de</strong> l’artère utérine


Les veines suivent les artères.<br />

Les veines ovariques sont particulièrement nombreuses et plexiformes, formant<br />

autour <strong>de</strong> l’artère les plexus pampiniformes qui se simplifient en montant, si bien<br />

qu’une seule veine ovarique s’abouche <strong>de</strong> chaque côté, à droite dans <strong>la</strong> veine cave<br />

inférieure en L2-L3, à gauche au bord inférieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> veine rénale.<br />

Cette disposition, comparable à celle <strong>de</strong>s veines testicu<strong>la</strong>ires, peut entraîner<br />

les mêmes conséquences avec <strong>de</strong>s varicocèles péri-ovariennes surtout à<br />

gauche responsables <strong>de</strong> douleurs pelviennes.<br />

Les veines utérines et vaginales, satellites <strong>de</strong>s artères homonymes, forment <strong>de</strong> part<br />

et d’autre <strong>de</strong> volumineux plexus qui se réunissent et se drainent dans <strong>la</strong> veine iliaque<br />

interne ; elles n’offrent pas <strong>de</strong> particu<strong>la</strong>rité.<br />

Les veines <strong>de</strong>s trompes sont tributaires <strong>de</strong>s veines ovariques ou <strong>de</strong>s veines utérines<br />

selon le segment <strong>de</strong> trompe considéré.<br />

Lymphatiques.<br />

Les vaisseaux lymphatiques <strong>de</strong> l’ovaire suivent les veines ; le courant principal monte<br />

donc jusqu’au 1 er re<strong>la</strong>is dans un lymphonoeud <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne <strong>la</strong>térocave inférieure vers<br />

L2-L3 pour l’ovaire droit, <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne <strong>la</strong>téro-aortique sous <strong>la</strong> veine rénale gauche<br />

pour l’ovaire gauche. Le courant vers le lymphocentre iliaque interne est accessoire.<br />

L’infundibulum tubaire a le même drainage lymphatique que l’ovaire, l’isthme comme<br />

le fundus utérin, celui <strong>de</strong> l’ampoule est partagé entre les <strong>de</strong>ux.<br />

Le fundus utérin se draine au moins en partie en suivant le ligament rond dans les<br />

nœuds inguinaux superficiels et profonds. Les lymphatiques du corps vont<br />

essentiellement vers le courant médial et accessoirement intermédiaire <strong>la</strong> chaîne<br />

iliaque externe et le nœud obturateur, ceux du col et ceux du vagin vers l’arrière :<br />

lymphonoeuds sacrés, du promontoire et iliaques <strong>internes</strong>, <strong>la</strong> partie <strong>la</strong> plus basse du<br />

vagin se drainant aussi vers les nœuds inguinaux superficiels.<br />

Pour résumer simplement ce drainage lymphatique :<br />

- l’ovaire se draine vers les nœuds lombaires ;<br />

- <strong>la</strong> trompe se partage entre ovaire et utérus ;<br />

- pour l’utérus, plus on est bas, plus le drainage d’antérieur <strong>de</strong>vient <strong>la</strong>téral puis<br />

postérieur ;<br />

- le vagin se draine vers l’arrière, et vers les nœuds inguinaux pour sa partie<br />

périnéale.


Innervation<br />

Vascu<strong>la</strong>risation artérielle, veineuse et lymphatique<br />

<strong>de</strong> l’ovaire, <strong>de</strong> l’utérus, <strong>de</strong>s trompes et du vagin<br />

L’ovaire est innervé par le plexus ovarique venant du ganglion aorticorénal.<br />

L’utérus, les trompes et le vagin sont innervés par les plexus hypogastriques<br />

inférieurs qui donnent les plexus utérovaginaux accompagnant les artères. Cette<br />

innervation viscérale apporte <strong>la</strong> motricité et recueille <strong>la</strong> sensibilité viscérale<br />

(distension et douleur principalement).<br />

La sensibilité somatique du vagin ne concerne que <strong>la</strong> partie basse (1/4 ou 1/5<br />

inférieur) seule partie sensible au tact et à <strong>la</strong> température ; <strong>la</strong> partie antérieure est<br />

mieux innervée. De nombreux mécanorécepteurs se trouvent dans sa musculeuse<br />

et dans le septum urèthrovaginal. Cette sensibilité est véhiculée par <strong>la</strong> branche<br />

périnéale profon<strong>de</strong> du nerf pu<strong>de</strong>ndal.


Explorations<br />

L’examen clinique est essentiellement basé sur l’interrogatoire, <strong>la</strong> palpation et le<br />

toucher vaginal (TV) ; au cours <strong>de</strong> celui-ci, <strong>la</strong> poussée sur le col rapproche le corps<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi abdominale et permet d’en percevoir le fundus, <strong>la</strong> poussée sur cette paroi<br />

fait <strong>de</strong>scendre le col à <strong>la</strong> rencontre <strong>de</strong>s doigts intravaginaux : c’est le toucher<br />

bimanuel. Le TV permet éventuellement <strong>de</strong> palper les « annexes » sur les côtés.<br />

Le col est vu à l’examen direct par mise en p<strong>la</strong>ce d’un speculum dans le vagin, mieux<br />

au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> colposcopie (i<strong>de</strong>m avec colposcope, sorte <strong>de</strong> grosse loupe<br />

binocu<strong>la</strong>ire), le corps, les trompes et les ovaires lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> coelioscopie.<br />

L’imagerie comporte l’échographie, l’hystérosalpingographie pour visualiser les<br />

cavités et l’état et <strong>la</strong> perméabilité <strong>de</strong>s trompes, et l’imagerie en coupe, principalement<br />

l’IRM.<br />

Hystérosalpingographie normale<br />

Utérus unicorne Utérus cloisonné<br />

Accouchement sous IRM, quelques IRM montrant un fibromyome sous-séreux<br />

secon<strong>de</strong>s avant <strong>la</strong> naissance (Berlin, 10déc.2010)

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!