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Chapitre A-VI<br />

Analyse vectorielle.<br />

Joël SORNETTE m<strong>et</strong> ce cours à votre disposition selon les termes <strong>de</strong> la licence Creative Commons :<br />

– Pas d’utilisation commerciale.<br />

– Pas <strong>de</strong> modification, pas <strong>de</strong> coupure, pas d’intégration à un autre travail.<br />

– Pas <strong>de</strong> communication à autrui sans citer son nom, ni en suggérant son autorisation.<br />

R<strong>et</strong>rouvez l’intégralité du cours sur www.joelsorn<strong>et</strong>te.fr.<br />

1


L’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> ce chapitre est double. On veut tout d’abord<br />

y regrouper tous les rappels <strong>de</strong> calcul vectoriel, tous les<br />

théorèmes <strong>et</strong> toutes les formules utiles d’analyse vectorielle<br />

concernant le gradient, le rotationnel, la divergence, le laplacien,<br />

<strong>et</strong>c.<br />

Mais l’occasion est trop belle pour ne pas chercher à les<br />

introduire <strong>de</strong> façon sérieuse, donc d’introduire la notion <strong>de</strong><br />

tenseur (ramenée mo<strong>de</strong>stement à une convention d’écriture)<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> présenter les résultats fondamentaux <strong>de</strong> l’algèbre extérieure<br />

sans en faire vraiment (simple question <strong>de</strong> compromis).<br />

Le lecteur pressé pourra donc sauter les parties 1 <strong>et</strong> 3<br />

ainsi que le paragraphe 5b ; le lecteur curieux est libre <strong>de</strong> s’y<br />

promener.<br />

2


Table <strong>de</strong>s matières<br />

A-VI Analyse vectorielle. 1<br />

1 Espaces vectoriels. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

1.a Base vectorielle, composantes d’un vecteur. . . . . . . . . . . . . . 5<br />

1.b Formes linéaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6<br />

1.c Formes bilinéaires. Espace métrique euclidien. . . . . . . . . . . . 6<br />

1.d Bijection entre vecteurs <strong>et</strong> formes linéaires. . . . . . . . . . . . . . 7<br />

1.e Endomorphismes linéaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

1.f Comportements dans un changement <strong>de</strong> base. . . . . . . . . . . . 9<br />

1.g Tenseurs, définition pragmatique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11<br />

1.h Déterminant. Bases directes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11<br />

1.i Produit vectoriel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

2 R<strong>et</strong>our à la géométrie traditionnelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15<br />

2.a Norme, produit scalaire, orthogonalité. . . . . . . . . . . . . . . . 15<br />

2.b Produit vectoriel, vecteur surface. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16<br />

2.c Produit mixte, orientation, volume. . . . . . . . . . . . . . . . . . 18<br />

2.d Pseudo-vecteurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19<br />

3 Formes différentielles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21<br />

3.a Définition pragmatique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21<br />

3.b Gradient. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21<br />

3.c Rotationnel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23<br />

3.d Divergence. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />

3.e Bilan <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te présentation <strong>de</strong> l’analyse vectorielle. . . . . . . . . . 28<br />

3


4 Utilisation pratique <strong>de</strong> l’analyse vectorielle. . . . . . . . . . . . . . . . . 28<br />

4.a Champs <strong>et</strong> opérateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28<br />

4.b Gradient d’un champ scalaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29<br />

4.c Rotationnel d’un champ vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30<br />

4.d Divergence d’un champ vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30<br />

4.e Laplacien d’un champ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32<br />

4.f Théorèmes dérivés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

4.g Composition d’opérateurs <strong>et</strong> autres formules. . . . . . . . . . . . . 35<br />

4.h Dérivées temporelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37<br />

5 Analyse vectorielle en coordonnées cylindriques <strong>et</strong> sphériques. . . . . . 38<br />

5.a Coordonnées cylindriques <strong>et</strong> sphériques. . . . . . . . . . . . . . . . 38<br />

5.b Méthodologie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39<br />

5.c Le formulaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42<br />

4


1 Espaces vectoriels.<br />

Il s’agit ici <strong>de</strong> quelques rappels simples <strong>de</strong> ma<strong>thématique</strong> sur les espaces vectoriels.<br />

Seule la notation utilisée peut dérouter, mais on s’y fait très vite <strong>et</strong> dès qu’on l’a comprise,<br />

on ne peut plus jamais s’en passer.<br />

Si l’on ne cherche dans ce chapitre qu’un formulaire, on peut sauter toute la partie 1.<br />

1.a Base vectorielle, composantes d’un vecteur.<br />

En <strong>physique</strong> classique, l’espace est ramené à un espace vectoriel à trois dimensions <strong>et</strong><br />

en relativité restreinte à un espace à quatre dimensions. Nous nous placerons ici dans le<br />

premier cas.<br />

Une base vectorielle y est un ensemble <strong>de</strong> trois vecteurs linéairement indépendants que<br />

les physiciens notent plutôt −→ ex, −→ ey <strong>et</strong> −→ ez <strong>et</strong> les mathématiciens e1, e2 <strong>et</strong> e3 (sans flèches).<br />

Nous proposerons dans ce cours, qui sans cela serait purement utilitaire, une initiation à<br />

l’algèbre tensorielle qui sous-tend la théorie <strong>de</strong> la relativité générale, initiation a minima<br />

dans ce chapitre ; nous utiliserons donc les indices numériques.<br />

Un vecteur −→ x <strong>de</strong> l’espace vectoriel ou un vecteur position <strong>de</strong> l’espace affine −→ x = −−→<br />

OM<br />

sera présenté comme une combinaison linéaire <strong>de</strong>s trois vecteurs <strong>de</strong> base dont les coefficients<br />

sont appelées composantes du vecteur, soit pour le mathématicien, puis le physicien :<br />

−→ x = x −→ ex + y −→ ey + z −→ ez<br />

x = x 1 e1 + x 2 e2 + x 3 e3<br />

On remarquera que, par convention d’écriture, les vecteurs <strong>de</strong> base comportent un<br />

indice en bas à droite, qualifié d’indice covariant <strong>et</strong> les composantes un indice en haut à<br />

droite, qualifié d’indice contravariant.<br />

i=3<br />

On peut aussi écrire x = x i ei <strong>et</strong> même puisque la dimension <strong>de</strong> l’espace est connue<br />

x = <br />

i<br />

i=1<br />

x i ei. Remarquons que l’on aurait pu aussi bien écrire x = <br />

j<br />

x j ej ou encore<br />

x = <br />

x k ek ; le nom que l’on donne a l’indice n’est pas significatif, on l’appelle indice<br />

k<br />

mu<strong>et</strong>. A la limite, on pourrait écrire −→ x = <br />

<strong>de</strong> l’indice à m<strong>et</strong>tre dans le p<strong>et</strong>it rond.<br />

◦<br />

x ◦ e◦ en laissant au lecteur le choix du nom<br />

Pour donner une fluidité à la lecture, nous adopterons une notation, appelée convention<br />

<strong>de</strong> sommation d’EINSTEIN, qui consiste à sous-entendre le signe somme pour un indice mu<strong>et</strong>,<br />

que l’on reconnaît au fait qu’il figure <strong>de</strong>ux fois dans l’expression, une fois covariant, une<br />

fois contravariant. Désormais un vecteur sera noté x = x i ei.<br />

5


Remarque : un même indice ne peut être répété que <strong>de</strong>ux fois dans une expression,<br />

une fois <strong>de</strong> façon covariante, une autre <strong>de</strong> façon contravariante. Tout autre forme <strong>de</strong> répétition<br />

(<strong>de</strong>ux indices covariants ou <strong>de</strong>ux contravariants) ou toute répétition multiple (trois<br />

occurences ou plus) est forcément fautive.<br />

1.b Formes linéaires.<br />

Une forme linéaire, notée ici a par exemple, est une application linéaire qui à tout<br />

vecteur x associe un réel (ou un complexe). Par définition <strong>de</strong> la linéarité, à tout vecteur<br />

x = x i ei, la forme a associe :<br />

a(x) = a(x i ei) = x i a(ei)<br />

Notons ai = a(ei), on a donc a(x) = ai x i .<br />

Si l’on note e 1 la forme linéaire qui à tout vecteur x associe sa composante x 1 <strong>et</strong> plus<br />

généralement e i la forme linéaire qui lui associe sa i-ième composante, on peut écrire :<br />

a(x) = ai e i (x)<br />

ce qui montre que la forme a est combinaison linéaires <strong>de</strong>s formes e i que l’on note<br />

a = ai e i .<br />

L’ensemble <strong>de</strong>s formes linéaires est donc un espace vectoriel <strong>de</strong> dimension trois, appelé<br />

espace dual, les formes e i en constituent une base, appelée base duale <strong>et</strong> les coefficients ai<br />

sont les composantes <strong>de</strong> la forme dans la base duale.<br />

Dans l’espace proprement dit, les vecteurs <strong>de</strong> base sont covariants <strong>et</strong> les composantes<br />

d’un vecteur contravariants <strong>et</strong> dans l’espace dual, les vecteurs <strong>de</strong> base sont contravariants<br />

<strong>et</strong> les composantes d’une forme linéaire covariants.<br />

1.c Formes bilinéaires. Espace métrique euclidien.<br />

• Formes bilinéaires.<br />

Une forme bilinéaire, notée ici a par exemple, est une application linéaire vis-à-vis <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux vecteurs qui à tout couple ordonné <strong>de</strong> vecteurs x <strong>et</strong> y associe un réel (ou un complexe).<br />

Par définition <strong>de</strong> la linéarité, à tout couple ordonné <strong>de</strong> vecteurs x = x i ei <strong>et</strong> y = y j ej (on<br />

donne au second indice mu<strong>et</strong> un autre nom pour éviter toute confusion), la forme a associe :<br />

a(x, y) = a(x i ei, y j ej) = x i a(ei, y j ej) = x i y j a(ei, ej)<br />

où ici la convention d’Einstein escamote la notation d’une sommation double ( <br />

i j ).<br />

Notons aij = a(ei, ej), on a donc a(x, y) = aij xi yj .<br />

6


On peut considérer que l’ensemble <strong>de</strong>s formes bilinéaires est un espace vectoriel <strong>de</strong><br />

dimension neuf (trois au carré) dont une base est l’ensemble <strong>de</strong>s formes bilinéaires qui au<br />

couple <strong>de</strong> vecteurs x <strong>et</strong> y associe le produit d’une composante <strong>de</strong> x <strong>et</strong> d’une composante<br />

<strong>de</strong> y, ce qui donne 3 × 3 = 9 vecteurs <strong>de</strong> base. On les note traditionnellement e i ⊗ e j <strong>et</strong><br />

l’on peut donc écrire a = aij e i ⊗ e j .<br />

• Espace métrique euclidien.<br />

On se définit une métrique dans un espace vectoriel par la donnée d’un produit scalaire<br />

qui est une forme bilinéaire privilégiée g(x, y) = gij x i y j telle que pour tout vecteur x non<br />

nul, on ait g(x, x) = gij x i x j strictement positif. On appelle alors norme <strong>de</strong> x la gran<strong>de</strong>ur<br />

notée x <strong>et</strong> définie par x = gij x i x j <strong>et</strong> produit scalaire <strong>de</strong> x <strong>et</strong> y, noté x · y, la valeur<br />

prise par la forme pour le couple x <strong>et</strong> y, soit x · y = g(x, y) = gij x i y j .<br />

Un espace métrique est dit euclidien si, dans une base vectorielle bien choisie, les gij<br />

qui définissent la métrique sont nuls si i = j <strong>et</strong> égaux à l’unité si i = j ; la base est alors<br />

qualifiée d’orthonormée. On note traditionnellement δij <strong>de</strong> tels coefficients. La notation δ<br />

est le symbole <strong>de</strong> Kronecker mais attention il ne s’agit surtout pas d’y voir autre chose<br />

qu’une notation (on y reviendra).<br />

Remarque : si x · y = 0, on dit que les vecteurs x <strong>et</strong> y sont orthogonaux.<br />

1.d Bijection entre vecteurs <strong>et</strong> formes linéaires.<br />

A tout vecteur x = x i ei, on peut associer une forme linéaire que nous noterons provisoirement<br />

˜x qui a tout vecteur y = y j ej associe le produit scalaire x · y, soit :<br />

˜x(y) = ˜x(y j ej) = x · y = gij x i y j<br />

Or, dans la base duale, ˜x doit s’écrire aj e j <strong>et</strong> ˜x(y) doit donc s’écrire aj y j . Par i<strong>de</strong>ntification<br />

on doit donc avoir pour tout j :<br />

aj = gij x i<br />

Remarque : nous rencontrons ici pour la première fois une situation où un même indice<br />

est répété une fois <strong>de</strong> chaque côté d’une égalité. Dans ce cas, ses <strong>de</strong>ux occurences doivent<br />

être <strong>de</strong> la même nature covariante ou contravariante <strong>et</strong> il n’y a a pas <strong>de</strong> sommation sous<br />

entendue ; il faut au contraire comprendre que l’égalité est valable pour toutes les valeurs<br />

<strong>de</strong> c<strong>et</strong> indice. Il ne s’agit plus d’un indice mu<strong>et</strong> mais d’un indice libre.<br />

On peut montrer que c<strong>et</strong>te association entre un vecteur <strong>et</strong> une forme linéaire est bijective,<br />

ce qui perm<strong>et</strong> dans une certaine mesure d’i<strong>de</strong>ntifier le vecteur x = x i ei <strong>et</strong> la forme<br />

˜x dont on supprimer le til<strong>de</strong> dont on notera désormais xi les composantes dans la base<br />

duale, soit x = xi e i (avec xi = gij x j ). C<strong>et</strong>te i<strong>de</strong>ntification est encore plus naturelle avec<br />

une base orthonormée. En eff<strong>et</strong> le seul gij = δij non nul dans le second membre est celui<br />

7


pour lequel l’indice mu<strong>et</strong> j sur lequel s’effectue la sommation prend la valeur i <strong>de</strong> l’indice<br />

libre ; le second membre prend donc la valeur x i ; il y a donc alors égalité numérique entre<br />

xi <strong>et</strong> x i . On s’interdira par contre <strong>de</strong> noter xi = x i (quelle horreur ! cf remarque ci-<strong>de</strong>ssus),<br />

l’égalité numérique s’écrit toujours xi = δij x j .<br />

Désormais, on confond vecteur <strong>et</strong> forme linéaire associée <strong>et</strong>, par abus <strong>de</strong> langage rendu<br />

nécessaire par le besoin <strong>de</strong> préciser <strong>de</strong> quelle écriture on parle, on parlera du vecteur xi ou<br />

x i (au lieu <strong>de</strong> x i<strong>de</strong>ntifié ˜x) c’est-à-dire que l’on confond dans l’écriture un vecteur <strong>et</strong> ses<br />

composantes covariantes ou contravariantes.<br />

1.e Endomorphismes linéaires.<br />

On appelle endomorphisme linéaire une application linéaire, notée ici f, qui à tout<br />

vecteur x = x i ei associe un autre vecteur y = f(x) = y j ej. Par linéarité, on doit avoir :<br />

y j ej = f(x i ei) = x i f(ei)<br />

On introduit les composantes <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s f(ei) par ses composantes <strong>de</strong> la base <strong>de</strong><br />

l’espace vectoriel soit f(ei) = f j<br />

i ej, d’où :<br />

y j ej = x i f j<br />

i ej<br />

La décomposition d’un vecteur sur une base est unique, on en déduit que pour tout<br />

indice j, on a :<br />

y j = f j<br />

i xi<br />

L’endomorphisme linéaire est donc caractérisée par la donnée <strong>de</strong>s f j<br />

i<br />

(on parlera donc,<br />

par abus <strong>de</strong> langage, <strong>de</strong> l’endomorphisme f j<br />

i en le confondant avec ses coefficients) dans<br />

lesquelles on reconnaît les coefficients <strong>de</strong> la matrice <strong>de</strong> c<strong>et</strong> endomorphisme, dans la présentation<br />

classique ; l’indice contravariant correspond aux lignes <strong>et</strong> l’indice covariant aux<br />

colonnes. Au vu <strong>de</strong> la position <strong>de</strong>s indices, on dit qu’un endomorphisme est une fois covariant<br />

<strong>et</strong> une fois contravariant.<br />

La composition (non commutative) <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux endormorphismes f <strong>et</strong> g est notée h = g ◦f<br />

est définie par h(x) = g ◦ f(x) = g[f(x)] ; en utilisant plus rapi<strong>de</strong>ment les outils introduits<br />

jusqu’ici, on a :<br />

h(x) = g[f(x)] = g[f(x i ei)] = g[(f j<br />

i xi ) ej] = g j j<br />

k (fi xi ) ek<br />

ce qui montre que les coefficients <strong>de</strong> h se calculent par :<br />

h k i = g k j f j<br />

i<br />

où l’on r<strong>et</strong>rouve la règle du produit <strong>de</strong> matrices.<br />

8


1.f Comportements dans un changement <strong>de</strong> base.<br />

• Matrice <strong>de</strong> passage.<br />

Quand on passe d’une base (nous dirons l’ancienne base) dont les vecteurs sont notés<br />

ei à une autre base (nous dirons la nouvelle base) dont les vecteurs sont notés e ′ i ′, il faut<br />

connaître les composantes <strong>de</strong>s vecteurs <strong>de</strong> la nouvelles base dans l’ancienne. On note :<br />

e ′ i ′ = pii ′ ei<br />

qui n’est rien d’autre que la présentation tensorielle <strong>de</strong> la matrice <strong>de</strong> passage p. En<br />

appelant p ′ la matrice inverse on a aussi :<br />

′<br />

′i<br />

ei = p i ei ′<br />

Remarque : puisque les matrices sont inverses, leur produit est la matrice unité ce que<br />

l’on peut exprimer par p ′i<br />

j p j<br />

k = δi k <strong>et</strong> pij p′j<br />

k = δi k<br />

• Comportement <strong>de</strong>s vecteurs.<br />

Soit un vecteur x quelconque. Dans l’ancienne base, on l’écrit x = xi ei, soit en y<br />

reportant l’expression <strong>de</strong>s vecteurs <strong>de</strong> l’ancienne base dans la nouvelle x = xi ′<br />

p ′i<br />

i e ′ i ′ <strong>et</strong> par<br />

′<br />

ailleurs il doit s’écrire dans la nouvelle base x = x ′i<br />

e ′ i ′ ; on en déduit, par i<strong>de</strong>ntification,<br />

la relation <strong>de</strong> passage entre anciennes <strong>et</strong> nouvelles composantes :<br />

′ ′<br />

′i ′i<br />

x = p i x i<br />

<strong>et</strong> un raisonnement symétrique conclurait que :<br />

x i = p i ′<br />

i ′ x′i<br />

En comparant avec ces relations entre composantes d’un vecteur <strong>et</strong> celles liant les <strong>de</strong>ux<br />

bases, on remarque que les rôles <strong>de</strong> la matrice <strong>de</strong> passage <strong>et</strong> <strong>de</strong> son inverse ont été permutés.<br />

• Comportement <strong>de</strong>s formes linéaires.<br />

Soit une forme linéaire a quelconque. Dans l’ancienne base, l’on écrit a(x) = ai xi , soit<br />

en y reportant l’expression <strong>de</strong>s anciennes composantes en fonction <strong>de</strong>s nouvelles a(x) =<br />

ai pi i ′ ′<br />

x ′i<br />

<strong>et</strong> par ailleurs il doit s’écrire dans la nouvelle base a(x) = a ′ ′<br />

i ′ x′i ; on en déduit,<br />

par i<strong>de</strong>ntification, la relation <strong>de</strong> passage entre anciennes <strong>et</strong> nouvelles composantes <strong>de</strong> la<br />

forme linéaire dans la base duale <strong>de</strong> la nouvelle base :<br />

a ′ i ′ = pii ′ ai<br />

9


<strong>et</strong> un raisonnement symétrique conclurait que :<br />

′<br />

′i<br />

ai = p i ai ′<br />

En comparant avec les relations entre composantes d’une forme linéaire <strong>et</strong> celles liant<br />

les <strong>de</strong>ux bases <strong>et</strong> contrairement aux vecteurs, on remarque que les rôles <strong>de</strong> la matrice <strong>de</strong><br />

passage <strong>et</strong> <strong>de</strong> son inverse sont i<strong>de</strong>ntiques.<br />

On laisse au lecteur le soin <strong>de</strong> monter sur le même principe que pour une forme bilinéaire,<br />

on a :<br />

a ′ i ′ j ′ = pii ′ pj<br />

j ′ aij<br />

Remarque 1 : supposons que la forme bilinéaire soit celle d’une métrique (cf supra) <strong>et</strong><br />

que les <strong>de</strong>ux bases soient orthonormées (cf supra) ; on doit donc avoir :<br />

δi ′ j ′ = pii ′ pj<br />

j ′ δij<br />

Les seul termes non nuls du second membres sont ceux pour lesquels i = j d’où :<br />

δi ′ j ′ = pi i ′ pi j ′<br />

C<strong>et</strong>te expression est illicite car l’indice i est <strong>de</strong>ux fois contravariant ; c’est dû au fait<br />

que δij n’est qu’une notation qui pose souvent ce genre <strong>de</strong> problème quand on l’escamote<br />

(cf supra). On rectifie 1 en notant t p la transposée 2 <strong>de</strong> p, vu comme une matrice <strong>et</strong> en<br />

remplaçant au bon endroit les indices dans la notation δ à gauche ; on doit donc avoir :<br />

δ j′<br />

i ′ = p i i ′ t p j′<br />

i<br />

A droite, on reconnaît un produit <strong>de</strong> matrices (cf supra) <strong>et</strong> à gauche la matrice unité.<br />

On r<strong>et</strong>rouve la propriété classique <strong>de</strong> la matrice <strong>de</strong> passage entre bases orthonormées : sa<br />

transposée est son inverse.<br />

• Comportement <strong>de</strong>s endomorphismes.<br />

Soit un endomorphisme f tel que dans l’ancienne base y = f(x) se traduise par yj =<br />

′<br />

′<br />

′j<br />

= f ′i<br />

. Compte tenu <strong>de</strong> ce qui précè<strong>de</strong>, on peut écrire :<br />

f j<br />

i xi <strong>et</strong> dans la nouvelle y<br />

′j ′<br />

i ′ x<br />

′ ′<br />

′j ′j<br />

y = p j yj ′<br />

′j j<br />

= p j fi xi ′<br />

′j j<br />

= p j fi pi ′<br />

i ′ x′i<br />

′ ′<br />

d’où par i<strong>de</strong>ntification avec y ′j<br />

= f ′j<br />

i ′ ′<br />

x ′i<br />

, on a :<br />

′<br />

′j<br />

f i ′ = pi ′<br />

j<br />

i ′ p′j j fi 1. Je reconnais qu’ainsi présenté, ça sent l’entourloupe, mais en fait, en revenant aux notations classiques<br />

<strong>et</strong> en détaillant les sommations, le point <strong>de</strong> départ <strong>et</strong> celui d’arrivée sont ien i<strong>de</strong>ntiques. Ça m’a permis <strong>de</strong><br />

gagner du temps.<br />

2. On permute le rôle <strong>de</strong>s lignes <strong>et</strong> colonnes, donc on permute les indices.<br />

10


Dans le changement <strong>de</strong> base, on utilise la matrice <strong>de</strong> passage p pour la gestion <strong>de</strong><br />

l’indice covariant <strong>et</strong> son inverse p ′ pour le gestion <strong>de</strong> l’indice contravariant, exactement<br />

comme pour les autres exemples.<br />

1.g Tenseurs, définition pragmatique.<br />

Comme il s’agit ici d’un cours <strong>de</strong> <strong>physique</strong> <strong>et</strong> non d’un cours <strong>de</strong> ma<strong>thématique</strong>s, je<br />

ne chercherai pas à construire un ensemble <strong>de</strong> tenseurs à partir d’un espace vectoriel par<br />

les règles licites <strong>de</strong> construction d’ensemble en ma<strong>thématique</strong>. Un tenseur sera une entité<br />

avec un certain nombre d’indices covariants <strong>et</strong> contravariants <strong>et</strong> qui dans un changement<br />

<strong>de</strong> base se transforme par multiplication avec une matrice par indice, celle <strong>de</strong> passage pour<br />

les covariants <strong>et</strong> son inverse pour les contravariants.<br />

Par exemple a jk<br />

i est un tenseur une fois covariant <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux fois contravariant si <strong>et</strong> seulement<br />

si, dans un changement <strong>de</strong> base, on a<br />

a ′j ′ k ′<br />

i ′<br />

= pi ′ ′<br />

i ′ p′j j p′k k f jk<br />

i<br />

Remarque : La remarque concernant les formes bilinéaires prouve qu’en général, le<br />

changement <strong>de</strong> base ne transforme pas δij en δi ′ j ′ ; le symbole <strong>de</strong> Kronecker n’est donc<br />

pas un tenseur comme nous l’avions annoncé plus haut ; ce n’est qu’une notation qui n’est<br />

pas stable dans un changement <strong>de</strong> base.<br />

1.h Déterminant. Bases directes.<br />

• Forme trilinéaire totalement antisymétrique.<br />

Pour ce qui suit, les mathématiciens ont construit une théorie, celle <strong>de</strong> l’algèbre extérieure,<br />

qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>s présentations plus claires <strong>et</strong> plus sobres mais l’immersion dans<br />

c<strong>et</strong>te théorie n’est pas chose aisée pour un néophyte. En dimension trois, ce qui est le cadre<br />

habituel <strong>de</strong> la <strong>physique</strong>, on trouve aisément <strong>de</strong>s stratégies alternatives <strong>et</strong> je les utiliserai ici.<br />

Toutefois, si mon lecteur n’a pas rompu tous les ponts avec les ma<strong>thématique</strong>s, je l’incite<br />

vivement à s’initier aux charmes indicibles <strong>de</strong> l’algèbre extérieure.<br />

Soit une forme trilinéaire a (on généraliserait en n-linéaire dans un espace vectoriel <strong>de</strong><br />

dimension n) ; on peut écrire (cf supra) a(x, y, z) = x i y j z k a(ei, ej, ek) = aijk x i y j z k .<br />

Elle est dite totalement antisymétrique si, en permutant <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ses arguments, elle<br />

change <strong>de</strong> signe (par exemple a(x, z, y) = −a(x, y, z) <strong>et</strong> même chose en permutant x <strong>et</strong> y<br />

ou x <strong>et</strong> z). En particulier, on aura par exemple aikj = −aijk d’où par exemple si i = 1 <strong>et</strong><br />

j = k = 2, a122 = −a122 soit a122 = 0, bref si <strong>de</strong>ux indices sont égaux, le coefficient est nul<br />

<strong>et</strong> les seuls coefficients non nuls sont ceux pour lesquels ijk est une permutation <strong>de</strong> 123.<br />

On passe <strong>de</strong> 123 à 132, 213 <strong>et</strong> 321 par une seule permutation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux termes <strong>et</strong> à 312 <strong>et</strong><br />

231 par <strong>de</strong>ux permutations successives <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux termes. Les permutations 123, 231 <strong>et</strong> 312<br />

sont dites paires <strong>et</strong> 321, 213 <strong>et</strong> 132 sont dites impaires.<br />

11


On notera εijk une gran<strong>de</strong>ur nulle si <strong>de</strong>ux indices sont égaux, égale à l’unité si ijk est<br />

une permutation paire <strong>de</strong> 123 <strong>et</strong> l’opposé <strong>de</strong> l’unité si c’en est une permutation impaire.<br />

Une forme tri-linéaire totalement antisymétrique s’écrit donc forcément :<br />

a(x, y, z) = εijk x i y j z k a(e1, e2, e3)<br />

On appelle déterminant dans la base e1, e2 <strong>et</strong> e3 <strong>de</strong>s vecteurs x, y <strong>et</strong> z dans c<strong>et</strong> ordre<br />

la gran<strong>de</strong>ur :<br />

<strong>de</strong>t(x, y, z) = εijk x i y j z k<br />

.<br />

qui s’i<strong>de</strong>ntifie avec la définition classique du déterminant d’une matrice dont les vecteurs<br />

colonnes seraient x, y <strong>et</strong> z exprimés par leur composantes dans la base vectorielle.<br />

Toute forme tri-linéaire totalement antisymétrique s’écrit donc<br />

a(x, y, z) = <strong>de</strong>t(x, y, z) a(e1, e2, e3)<br />

Remarque 1 : attention, aijk est un tenseur, mais ni le déterminant, ni donc εijk, issus<br />

d’une factorisation arbitraire dans une base particulière ne le sont. Approfondissons : un<br />

scalaire, donc la valeur que prend une forme linéaire ne dépend pas du choix <strong>de</strong> la base<br />

vectorielle (du reste, on a déjà tacitement utilisé c<strong>et</strong>te propriété) donc dans un changement<br />

<strong>de</strong> base, on peut noter :<br />

a(x, y, z) = <strong>de</strong>t(x, y, z) a(e1, e2, e3) = <strong>de</strong>t ′ (x, y, z) a(e ′ 1, e ′ 2, e ′ 3)<br />

où <strong>de</strong>t ′ (x, y, z) est la définition que l’on donnerait du déterminant dans la nouvelle base.<br />

Remarque 2 : en systématisant une remarque qui vient d’être utilisée, si <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s<br />

arguments d’une forme trilinéaire antisymétrique sont égaux <strong>et</strong> si on les permute, elle<br />

doit changer <strong>de</strong> signe, bien que formellement ses arguments soient restés inchangés. La<br />

conclusion s’impose d’elle-même : si <strong>de</strong>ux arguments sont égaux, la forme est nulle.<br />

• Comportement dans un changement <strong>de</strong> base.<br />

Soit a une forme tri-linéaire totalement antisymétrique <strong>et</strong> appliquons la <strong>de</strong>rnière formule<br />

aux trois vecteurs d’une nouvelle base, on a donc :<br />

a(e ′ 1, e ′ 2, e ′ 3) = <strong>de</strong>t(e ′ 1, e ′ 2, e ′ 3) a(e1, e2, e3)<br />

où la définition <strong>de</strong>t(x, y, z) = εijk x i y j z k appliquée aux vecteurs <strong>de</strong> la nouvelle base<br />

donne, en introduisant la matrice <strong>de</strong> passage comme expression <strong>de</strong>s nouveaux vecteurs <strong>de</strong><br />

base en fonction <strong>de</strong>s anciens :<br />

<strong>de</strong>t(e ′ 1, e ′ 2, e ′ 3) = εijk p i 1 p j<br />

2 pk 3<br />

12


qui n’est autre (cf supra) que le déterminant <strong>de</strong> la matrice p, on notera :<br />

a(e ′ 1, e ′ 2, e ′ 3) = <strong>de</strong>t(p) a(e1, e2, e3)<br />

Effectuons un second changement <strong>de</strong> base <strong>de</strong> matrice q, on a alors<br />

a(e ′′ 1, e ′′ 2, e ′′ 3) = <strong>de</strong>t(q) a(e ′ 1, e ′ 2, e ′ 3) = <strong>de</strong>t(q) <strong>de</strong>t(p) a(e1, e2, e3)<br />

Remarque : c’est ainsi que nos amis mathématiciens montrent que le déterminant d’un<br />

produit <strong>de</strong> matrices est le produit <strong>de</strong> leurs déterminants.<br />

Dans le cas particulier où la troisième base est i<strong>de</strong>ntique à la première, la matrice q est<br />

la matrice inverse <strong>de</strong> p, notée dans ce cours p ′ , on a alors :<br />

d’où <strong>de</strong>t(p ′ ) <strong>de</strong>t(p) = 1<br />

a(e1, e2, e3) = <strong>de</strong>t(p ′ ) <strong>de</strong>t(p) a(e1, e2, e3)<br />

Dans le cas encore plus particulier où la secon<strong>de</strong> base est orthonormée, on a vu un<br />

peu plus haut que l’inverse <strong>de</strong> la matrice <strong>de</strong> passage est sa transposée t p, or le déterminant<br />

<strong>de</strong> la transposée d’une matrice est égal à celui <strong>de</strong> la matrice 3 . On peut donc alors<br />

affirmer que <strong>de</strong>t( t p) <strong>de</strong>t(p) = <strong>de</strong>t(p) 2 = 1 ; on en déduit que <strong>de</strong>t(p) = ±1 <strong>et</strong> aussi que<br />

a(e ′ 1, e ′ 2, e ′ 3) = ±a(e1, e2, e3) <strong>et</strong> enfin avec les notations définies ci-<strong>de</strong>ssus pour le comportement<br />

d’un déterminant que <strong>de</strong>t(x, y, z) = ±<strong>de</strong>t ′ (x, y, z).<br />

• Bases orthonormées directes.<br />

A partir d’une base <strong>de</strong> référence, on appellera base orthonormée directe une nouvelle<br />

base, orthonormée, dont la matrice <strong>de</strong> passage ait un déterminant égal à l’unité <strong>et</strong> on<br />

la qualifiera d’indirecte si ce déterminant est égal à l’opposé <strong>de</strong> l’unité. En <strong>physique</strong>, on<br />

veillera à travailler dans <strong>de</strong>s bases orthonormées (pour la conservation du produit scalaire<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> la norme) directes pour la conservation <strong>de</strong>s déterminants <strong>et</strong> <strong>de</strong>s produits vectoriels<br />

que nous définissons juste en <strong>de</strong>ssous.<br />

1.i Produit vectoriel.<br />

• Définition <strong>et</strong> propriétés.<br />

La notion <strong>de</strong> produit vectoriel est relative à la base qui définit la métrique, c’est-àdire<br />

la norme <strong>et</strong> le produit scalaire <strong>et</strong>, utilisée seule, elle ne génère pas un tenseur. On<br />

manipulera donc c<strong>et</strong>te notion avec pru<strong>de</strong>nce en cas <strong>de</strong> changement <strong>de</strong> base.<br />

3. A trois dimensions, il suffit <strong>de</strong> développer l’expression <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux déterminants <strong>et</strong> <strong>de</strong> comparer les<br />

résultats. Dans une dimension quelconque, il faut passer par le groupe <strong>de</strong>s substitutions <strong>et</strong> se ramener à<br />

montrer qu’une substitution <strong>et</strong> son inverse ont même parité ce qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> beaucoup d’abstraction <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

concentration ; nous adm<strong>et</strong>trons donc.<br />

13


A <strong>de</strong>ux vecteurs x = x i ei <strong>et</strong> y = y j ej on associe un vecteur noté x ∧ y défini par :<br />

x ∧ y = ε k<br />

ij x i y j ek<br />

où ε k<br />

ij , qui n’est pas un tenseur (cf supra), est nul si <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s indices sont égaux <strong>et</strong><br />

égal à ±1 selon que ijk dans c<strong>et</strong> ordre est une permutation paire ou impaire <strong>de</strong> 123 (ce<br />

qui oblige à bien décaler l’indice supérieur k dans la notation).<br />

Si l’on calcule y ∧ x, en permutant le nom <strong>de</strong>s indices mu<strong>et</strong>s, on a :<br />

y ∧ x = ε k<br />

ji y j x i ek = ε k<br />

ji x i y j ek<br />

d’où, puisque ε k<br />

ji <strong>et</strong> ε k<br />

ij sont opposés, par construction, on peut donc affirmer par<br />

comparaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux expressions que :<br />

y ∧ x = −x ∧ y<br />

Le produit vectoriel est donc antisymétrique.<br />

Par ailleurs dans la base où l’on se place, on définit aussi le déterminant <strong>de</strong> trois vecteurs<br />

par <strong>de</strong>t(x, y, z) = εijk x i y j z k que l’on peut reformuler ainsi, avec les propriétés du symbole<br />

<strong>de</strong> Kronecker :<br />

<strong>de</strong>t(x, y, z) = εijk x i y j z k = ε l<br />

ij δlk x i y j z k<br />

Comme on est dans la base qui définit la métrique, δlk s’i<strong>de</strong>ntifie à glk <strong>et</strong> le déterminant<br />

au produit scalaire (voir plus haut sa définition) <strong>de</strong> z = zk ek <strong>et</strong> d’un vecteur w = wl el où<br />

wl = ε l<br />

ij xi yj où l’on reconnaît sans peine le produit vectoriel <strong>de</strong> x par y. On peut donc<br />

affirmer que dans la base considérée, on a :<br />

<strong>de</strong>t(x, y, z) = (x ∧ y) · z<br />

L’intérêt est là : dans une base orthonormée directe, qui respecte le produit scalaire<br />

<strong>et</strong> le déterminant, on peut s’affranchir <strong>de</strong> raisonner en terme <strong>de</strong> déterminant <strong>de</strong> matrice<br />

<strong>et</strong> ne gérer que <strong>de</strong>s vecteurs en introduisant les produits scalaire <strong>et</strong> vectoriel ; alors le<br />

déterminant, sous sa forme équivalente est rebaptisé produit mixte.<br />

Remarque : si on utilise le fait que dans une forme trilinéaire totalement antisymétrique,<br />

donc pour un déterminant, on obtient un résultat nul si <strong>de</strong>ux arguments sont égaux, on en<br />

déduit que (x ∧ y) · x = 0 <strong>et</strong> que (x ∧ y) · y = 0, donc que x ∧ y est orthogonal à x <strong>et</strong> à y.<br />

• Une propriété particulière en trois dimensions.<br />

Si l’on considère le produit vectoriel x ∧ y = ε k<br />

ij xi y j ek comme un endomorphisme<br />

linéaire appliqué au vecteur y, c<strong>et</strong> endomorphisme étant lui-même fonction du vecteur<br />

x, ce que l’on pourrait noter fx(y), on aurait alors x ∧ y = fx(y) = f k j yj ek, d’où par<br />

14


i<strong>de</strong>ntification f k j = ε k<br />

ij xi où les propriétés <strong>de</strong> ε k<br />

ij montent que f k j<br />

j <strong>et</strong> fk sont opposés.<br />

On peut donc par ce point <strong>de</strong> vue associer à tout vecteur x un endomorphisme linéaire à<br />

matrice antisymétrique.<br />

La réciproque est-elle vraie, à savoir à tout endomorphisme linéaire antisymétrique f k j<br />

peut-on associer un vecteur x tel que f k j = ε k<br />

ij xi ? La réponse est à chercher dans la<br />

dimension <strong>de</strong>s espaces vectoriels ; l’ensemble <strong>de</strong>s endomorphismes linéaires d’un espace à<br />

n dimensions <strong>et</strong> n2 (c’est lié au fait que sa matrice comporte n2 coefficients quelconques)<br />

<strong>et</strong> celui <strong>de</strong>s endomorphismes linéaires antisymétriques dont les n termes diagonaux sont<br />

nuls <strong>et</strong> les autres opposés donc liés <strong>de</strong>ux à <strong>de</strong>ux est <strong>de</strong> dimension n2−n n (n−1)<br />

2 = 2 . Il ne<br />

n (n−1)<br />

peut donc avoir bijection avec l’espace <strong>de</strong> départ que si 2 = n soit n−1<br />

2 = 1 <strong>et</strong><br />

n = 3. Dans notre espace à trois dimensions, on peut donc simplifier toute loi <strong>physique</strong><br />

faisant intervenir une matrice anti-symétrique par une loi faisant intervenir un vecteur <strong>et</strong><br />

un produit vectoriel mais il y a un prix à payer : il faut travailler avec une base orthonormée<br />

directe ou, à défaut 4 , changer le vecteur en son opposé quand on utilise une base indirecte.<br />

Pour insister là-<strong>de</strong>ssus on parle <strong>de</strong> pseudo-vecteur ou <strong>de</strong> vecteur axial.<br />

On rencontre c<strong>et</strong>te situation dans le champ <strong>de</strong>s vitesses d’un soli<strong>de</strong> ou d’un référentiel<br />

pour lequel l’on introduit le pseudo-vecteur rotation <strong>et</strong> dans l’interaction électromagnétique<br />

où l’on introduit le pseudo-vecteur champ magnétique.<br />

2 R<strong>et</strong>our à la géométrie traditionnelle.<br />

On vient <strong>de</strong> remplacer la géométrie vectorielle par une géométrie tensorielle. Mis à<br />

part le changement <strong>de</strong> notation à maîtriser, la secon<strong>de</strong> n’est pas plus compliquée que la<br />

première car c’est la même formulée autrement. Il fallait cependant que ce fût fait pour<br />

définir correctement les outils <strong>de</strong> l’analyse vectorielle comme le gradient, le rotationnel <strong>et</strong><br />

la divergence.<br />

Avant <strong>de</strong> commencer, on va rappeler ici la formulation classique, celle que l’on rencontre<br />

dans la plupart <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> la <strong>physique</strong>, <strong>de</strong>s outils vectoriels courants. On ne détaillera<br />

pas ou peu le lien avec ce qui précè<strong>de</strong> car ce n’est qu’un jeu d’écriture.<br />

2.a Norme, produit scalaire, orthogonalité.<br />

• Norme <strong>et</strong> produit scalaire.<br />

On revient à l’écriture classique où d’une part x, y <strong>et</strong> z sont les coordonnées d’un point<br />

ou les composantes d’un vecteur position <strong>et</strong> Vx, Vy <strong>et</strong> Vz celles d’un autre type <strong>de</strong> vecteur <strong>et</strong><br />

d’autre part les indices numériques désignent les différents vecteurs ce qui est exactement<br />

l’inverse <strong>de</strong> la notation tensorielle.<br />

4. On s’en convainc en comparant comment se transforment la matrice <strong>et</strong> le vecteur en remplaçant un<br />

<strong>de</strong>s vecteurs <strong>de</strong> la base par son opposé. On détaillera plus loin.<br />

15


Le carré <strong>de</strong> la norme <strong>de</strong> −−→<br />

OM = x −→ ex + y −→ ey + z −→ ez est −−→<br />

OM = x2 + y2 + z2 .<br />

Le produit scalaire <strong>de</strong> −−−→<br />

OM1 = x1 −→ ex + y1 −→ ey + z1 −→ ez <strong>et</strong> <strong>de</strong> −−−→<br />

OM2 = x2 −→ ex + y2 −→ ey + z2 −→ ez<br />

est −−−→<br />

OM1 · −−−→<br />

OM2 = x1 x2 + y1 y2 + z1 z2. Il est symétrique ( −−−→<br />

OM2 · −−−→<br />

OM1 = −−−→<br />

OM1 · −−−→<br />

OM2),<br />

bilinéaire <strong>et</strong> il est nul si est seulement si −−−→<br />

OM1 <strong>et</strong> −−−→<br />

OM2 sont orthogonaux.<br />

• Décomposition d’un vecteur en composantes parallèle <strong>et</strong> orthogonale à un<br />

autre.<br />

On peut décomposer un vecteur −−−→<br />

OM2 en une composante parallèle −→ V // <strong>et</strong> une composante<br />

normale −→ V⊥ à un vecteur −−−→<br />

OM1 <strong>de</strong> vecteur unitaire −→ u 1 (soit −−−→<br />

OM1 = −−−→<br />

OM1 −→ u 1). On<br />

cherche à obtenir :<br />

−−−→<br />

OM2 = −→ V // + −→ V⊥ = V<br />

−→<br />

// u 1 + −→ V⊥<br />

En mutipliant scalairement par −→ u 1, on a :<br />

on en déduit que :<br />

<strong>et</strong> donc :<br />

−−−→<br />

OM2 · −→ u 1 = V // −→ u 2 1 + −→ V⊥ · −→ u 1 = V //<br />

−→<br />

V // = −−−→<br />

OM2 · −→ −−−→<br />

OM2 ·<br />

u 1 =<br />

−−−→<br />

OM1<br />

−−−→<br />

OM1<br />

−→<br />

V⊥ = −−−→<br />

−−−→<br />

OM2 ·<br />

OM2 −<br />

−−−→<br />

OM1<br />

−−−→<br />

OM1<br />

Remarque : on peut reformuler ainsi ce qui précè<strong>de</strong> que −−−→<br />

OM1 · −−−→<br />

OM2 = −−−→<br />

OM1 · −→ V //, ce<br />

qui servira plus loin.<br />

2.b Produit vectoriel, vecteur surface.<br />

• Définition.<br />

Le produit vectoriel <strong>de</strong> −−−→<br />

OM1 = x1 −→ ex + y1 −→ ey + z1 −→ ez <strong>et</strong> <strong>de</strong> −−−→<br />

OM2 = x2 −→ ex + y2 −→ ey + z2 −→ ez<br />

est :<br />

−−−→<br />

OM1 ∧ −−−→<br />

OM2 = (y1 z2 − z1 y2) −→ ex + (z1 x2 − x1 z2) −→ ey + (x1 y2 − y1 x2) −→ ez<br />

Il est antisymétrique ( −−−→<br />

OM2 ∧ −−−→<br />

OM1 = − −−−→<br />

OM1 ∧ −−−→<br />

OM2), bilinéaire <strong>et</strong> il est nul si est<br />

seulement si −−−→<br />

OM1 <strong>et</strong> −−−→<br />

OM2 sont parallèles. Il est orthogonal à ses <strong>de</strong>ux facteurs −−−→<br />

OM1 <strong>et</strong><br />

−−−→<br />

OM2.<br />

16


• Norme du produit vectoriel.<br />

On peut vérifier aisément, par le calcul que :<br />

(y1 z2−z1 y2) 2 +(z1 x2−x1 z2) 2 +(x1 y2−y1 x2) 2 +(x1 x2+y1 y2+z1 z2) 2 = (x 2 1+y 2 1+z 2 1) (x 2 2+y 2 2+z 2 2)<br />

c’est-à-dire :<br />

−−−→<br />

OM1 ∧ −−−→<br />

OM2 2 + ( −−−→<br />

OM1 · −−−→<br />

OM2) 2 = −−−→<br />

OM1 2 −−−→<br />

OM2 2<br />

Comme une définition possible <strong>de</strong> l’angle θ (<strong>de</strong> valeur comprise entre 0 <strong>et</strong> π) entre <strong>de</strong>ux<br />

vecteurs dans l’espace est −−−→<br />

OM1 · −−−→<br />

OM2 = −−−→<br />

OM1 −−−→<br />

OM2 cos θ ; <strong>de</strong> la relation qui précè<strong>de</strong>,<br />

il est aisé <strong>de</strong> déduire que −−−→<br />

OM1 ∧ −−−→<br />

OM2 = −−−→<br />

OM1 −−−→<br />

OM2 | sin θ|.<br />

• Vecteur surface.<br />

Si l’on décompose, comme plus haut, le −−−→<br />

OM2 en une composante parallèle −→ V // <strong>et</strong> une<br />

composante normale −→ V⊥ au vecteur −−−→<br />

OM1, on montre aisément que −−−→<br />

OM1∧ −−−→<br />

OM2 = −−−→<br />

OM1∧ −→ V⊥<br />

car le produit vectoriel <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux vecteurs parallèles est nul ; la relation établie au paragraphe<br />

précé<strong>de</strong>nt, avec le produit scalaire nul donne :<br />

−−−→<br />

OM1 ∧ −−−→<br />

OM2 = −−−→<br />

OM1 ∧ −→ V⊥ = −−−→<br />

OM1 −→ V⊥<br />

résultat qui n’est rien d’autre que la définition <strong>de</strong> l’aire du rectangle <strong>de</strong> côtés −−−→<br />

OM1<br />

<strong>et</strong> −→ V⊥, elle même égale à celle du losange construit sur les vecteurs −−−→<br />

OM1 <strong>et</strong> −−−→<br />

OM2. Le<br />

vecteur −−−→<br />

OM1 ∧ −−−→<br />

OM2 dont la norme est l’aire <strong>de</strong> ce losange <strong>et</strong> qui est orthogonale à son<br />

plan (puisqu’il l’est à ses côtés) est appelé vecteur-surface <strong>de</strong> ce losange ; son orientation<br />

sera précisée ci-<strong>de</strong>ssous.<br />

• Double produit vectoriel.<br />

Une formule intéressante est celle du double produit vectoriel :<br />

( −→ u ∧ −→ v ) ∧ −→ w = ( −→ w · −→ u ) −→ v − ( −→ v · −→ w ) −→ u<br />

où chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux termes du second membre est le produit d’un vecteur par le scalaire<br />

qu’est le produit scalaire <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres. Il n’y a pas <strong>de</strong> façon réellement élégante <strong>de</strong> le<br />

démontrer ; dès lors autant utiliser la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> force brutale qui consiste à calculer<br />

les <strong>de</strong>ux membres en fonction <strong>de</strong>s trois composantes <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s trois vecteurs <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

constater que l’on arrive au même résultat. Si vous ne me croyez pas, faites-le. On peut<br />

mémoriser le résultat en laissant les parenthèses à gauche <strong>et</strong> en effectuant <strong>de</strong> terme à terme<br />

une permutation rétrogra<strong>de</strong> u → w → v → u.<br />

17


Si l’on veut une permutation directe u → v → w → u on peut aussi écrire<br />

−→ u ∧ ( −→ v ∧ −→ w ) = −→ v ( −→ w · −→ u ) − −→ w ( −→ u · −→ v )<br />

mais dans le produit d’un vecteur par un scalaire, il est inhabituel <strong>de</strong> placer le vecteur<br />

avant le scalaire. On a le choix mais on n’apprendra par cœur qu’une seule <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

formules sous peine <strong>de</strong> mélange fatal.<br />

Remarque 1 : la comparaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux formulations prouve que le produit vectoriel<br />

n’est pas associatif ; l’écriture −→ u ∧ −→ v ∧ −→ w sans parenthèses a <strong>de</strong>ux sens possibles avec <strong>de</strong>ux<br />

résultats différents <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux sens possibles, c’est ambigu <strong>et</strong> inutilisable.<br />

Remarque : Un produit vectoriel cache une matrice antisymétrique (cf infra), le produit<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux matrices antisymétriques (ou symétriques du reste) n’est pas antisymétrique (ou<br />

symétrique) ; c’est pour cela que le second membre <strong>de</strong>s relations ci-<strong>de</strong>ssus ne fait pas<br />

apparaître <strong>de</strong> produit vectoriel.<br />

2.c Produit mixte, orientation, volume.<br />

• Définition.<br />

Le produit mixte <strong>de</strong> trois vecteurs u, v <strong>et</strong> w est le déterminant <strong>de</strong> la matrice dont les<br />

colonnes sont les trois vecteurs représentés par leurs trois composantes dans la base. On le<br />

note ( −→ u , −→ v , −→ w ) ; il est linéaire vis-à-vis <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s trois vecteurs ; toute permutation <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux vecteurs en change <strong>de</strong> signe <strong>et</strong> toute permutation circulaire le laisse inchangé. Il est<br />

nul si <strong>et</strong> seulement si l’un <strong>de</strong>s vecteurs est combinaison linaire <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres, autrement<br />

dit si <strong>et</strong> seulement si les trois vecteurs sont coplanaires. Sa définition est équivalente à<br />

celles-ci : ( −→ u ∧ −→ v ) · −→ w ou −→ u · ( −→ v ∧ −→ w ).<br />

• Trièdres directs <strong>et</strong> indirects.<br />

Dans une base orthonormée directe, qui conserve le déterminant donc le produit mixte,<br />

on dit que les vecteurs u, v <strong>et</strong> w dans c<strong>et</strong> ordre forment un trièdre direct si leur produit<br />

mixte, dans c<strong>et</strong> ordre, est positif. En particulier la base −→ ex, −→ ey, −→ ez associée à la matrice<br />

unité est directe. Pour tout couple <strong>de</strong> vecteurs non parallèles −→ u <strong>et</strong> −→ v , le trièdre formé<br />

dans c<strong>et</strong> ordre par −→ u , −→ v <strong>et</strong> −→ u ∧ −→ v est directe ; en eff<strong>et</strong> avec la première <strong>de</strong>s formulations<br />

alternative, on a :<br />

( −→ u , −→ v , −→ u ∧ −→ v ) = ( −→ u ∧ −→ v ) · ( −→ u ∧ −→ v ) = ( −→ u ∧ −→ v ) 2 > 0<br />

Par convention, le pouce, l’in<strong>de</strong>x <strong>et</strong> le majeur <strong>de</strong> la main droite orientés <strong>de</strong> façon à être<br />

vaguement perpendiculaires <strong>de</strong>ux à <strong>de</strong>ux forment dans c<strong>et</strong> ordre un trièdre direct.<br />

18


• Volumes.<br />

On a vu plus haut, à un changement <strong>de</strong> notation près, que si l’on décompose −→ v en une<br />

composante parallèle −→ v // <strong>et</strong> une composante normale −→ v⊥ au vecteur −→ u , on a −→ u ∧ −→ v = −→ u ∧ −→ v⊥<br />

<strong>et</strong> que −→ u ∧ −→ v⊥ = −→ u −→ v⊥ ; on a vu aussi, à un changement <strong>de</strong> notation près, que si l’on<br />

décompose un vecteur −→ w en une composante parallèle −→<br />

w // <strong>et</strong> une composante normale −→<br />

w⊥<br />

au vecteur −→ s = −→ u ∧ −→ v = −→ u ∧ −→ v⊥ orthogonal à −→ u <strong>et</strong> −→ v , on a −→ s · −→ w = −→ s · −→<br />

w // = ± −→ s −→<br />

w // ;<br />

on en déduit que :<br />

( −→ u , −→ v , −→ w ) = ( −→ u ∧ −→ v ) · −→ w = ( −→ u ∧ −→ v⊥) · −→<br />

w // = ± −→ u ∧ −→ v⊥ −→<br />

w // = ± −→ u −→ v⊥ −→<br />

w //<br />

résultat qui, mis à part le signe, n’est rien d’autre que la définition du volume du<br />

parallélépipè<strong>de</strong> <strong>de</strong> côtés −→ u , −→ v⊥ <strong>et</strong> −→<br />

w //, égal à celui du prisme droit <strong>de</strong> base losange<br />

construit sur les vecteurs −→ u , −→ v <strong>et</strong> −→<br />

w // <strong>et</strong> aussi égal à celui du prisme oblique <strong>de</strong> base<br />

losange construit sur les vecteurs −→ u , −→ v <strong>et</strong> −→ w . Le signe est positif ou négatif selon que les<br />

vecteurs, dans l’ordre <strong>de</strong> leur apparition sur scène, forment un trièdre direct ou indirect.<br />

2.d Pseudo-vecteurs.<br />

Soit une application linéaire −→ y = f( −→ x ) à matrice antisymétrique ; on peut écrire <strong>de</strong><br />

façon matricielle :<br />

⎛ ⎞ ⎛<br />

⎞ ⎛ ⎞ ⎛<br />

⎞<br />

⎝<br />

y1<br />

y2<br />

y3<br />

0 −f21 f13<br />

⎠ = ⎝ f21 0 −f32⎠<br />

⎝<br />

−f13 f32 0<br />

x1<br />

x2<br />

x3<br />

⎠ = ⎝<br />

f13 x3 − f21 x2<br />

f21 x1 − f32 x3<br />

f32 x2 − f13 x1<br />

On peut remplacer (cf supra) c<strong>et</strong>te application par la multiplication vectorielle à gauche<br />

par un vecteur bien choisi soit :<br />

⎛<br />

⎝<br />

f32<br />

f13<br />

f21<br />

⎞<br />

⎛<br />

⎠ ∧ ⎝<br />

x1<br />

x2<br />

x3<br />

⎞<br />

⎛<br />

⎠ = ⎝<br />

f13 x3 − f21 x2<br />

f21 x1 − f32 x3<br />

f32 x2 − f13 x1<br />

Donc à toute une application linéaire f <strong>de</strong> matrice antisymétrique <strong>de</strong> coefficients aij,<br />

on peut associer un vecteur −→ f = f32 −→ ex + f13 −→ ey + f21 −→ ez tel que f( −→ x ) = −→ f ∧ −→ x .<br />

Effectuons un changement <strong>de</strong> base qui passe d’une base directe à une base indirecte,<br />

par exemple la base −→ e ′ x = −→ ex, −→ e ′ y = −→ ey <strong>et</strong> −→ e ′ z = − −→ ez ; la matrice <strong>de</strong> passage, égale ici à son<br />

inverse, est particulièrement simple <strong>et</strong> dans la nouvelle base la matrice s’écrit :<br />

⎛<br />

⎝<br />

0 −f ′ 21 f ′ 13<br />

f ′ 21 0 −f ′ 32<br />

−f ′ 13 f ′ 32 0<br />

⎞ ⎛<br />

1<br />

⎠ = ⎝0<br />

0<br />

1<br />

⎞ ⎛<br />

0 0<br />

0 ⎠ ⎝ f21<br />

−f21<br />

0<br />

⎞ ⎛<br />

f13 1<br />

−f32⎠<br />

⎝0<br />

0<br />

1<br />

⎞<br />

0<br />

0 ⎠<br />

0 0 −1 −f13 f32 0 0 0 −1<br />

19<br />

⎞<br />

⎠<br />


soit après les produits matriciels (on ne développe pas les calculs)<br />

⎛<br />

⎝<br />

0 −f ′ 21 f ′ 13<br />

f ′ 21 0 −f ′ 32<br />

−f ′ 13 f ′ 32 0<br />

⎞<br />

⎛<br />

0 −f21 −f13<br />

⎞<br />

⎠ = ⎝f21<br />

0 f32 ⎠<br />

f13 −f32 0<br />

Dans c<strong>et</strong>te nouvelle base, on a c<strong>et</strong>te fois f( −→ x ) = −→ f ′ ∧ −→ x avec, par analogie :<br />

−→ −→<br />

′ ′ ′<br />

f = f 32 e x + f ′ −→<br />

′<br />

13 e y + f ′ −→<br />

′<br />

21 e z = (−f32) −→ ex + (−f13) −→ ey + f21 (− −→ ez ) = − −→ f<br />

donc, dans un changement <strong>de</strong> base directe orthonormée en base indirecte orthonormée<br />

(l’exemple se généralise), le vecteur représentatif <strong>de</strong> l’application se change en son opposé.<br />

C’est le cas en particulier pour une symétrie par rapport à un plan ou par rapport à un<br />

point mais pas par rapport à une droite (qui équivaut à une rotation d’un <strong>de</strong>mi-tour). Ces<br />

vecteurs qui n’en sont pas <strong>et</strong> qui jouissent <strong>de</strong> ces curieuses propriétés <strong>de</strong> symétries sont<br />

appelés pseudo-vecteurs ou vecteurs axiaux. C’est le cas du vecteur rotation d’un soli<strong>de</strong>,<br />

explicitement introduit par une matrice antisymétrique <strong>et</strong> c’est le cas du champ magnétique<br />

que l’on peut introduire par une matrice antisymétrique d’ordre 4 (voir le chapitre sur la<br />

présentation relativiste <strong>de</strong> l’électromagnétisme). Les vecteurs « normaux » sont appelés<br />

tout simplement vecteurs ou pour insister vecteurs polaires.<br />

De la même façon, on a vu plus haut qu’un changement <strong>de</strong> base directe orthonormée en<br />

base indirecte orthonormée change le signe d’un déterminant ou produit mixte. Le résultat<br />

est par analogie qualifié <strong>de</strong> pseudo-scalaire ou scalaire axial par opposition à scalaire ou<br />

scalaire polaire.<br />

On peut aisément vérifier les formules symboliques suivantes :<br />

polaire ∧ polaire = axial<br />

polaire ∧ axial = polaire<br />

axial ∧ polaire = polaire<br />

axial ∧ axial = axial<br />

polaire · polaire = polaire<br />

polaire · axial = axial<br />

axial · polaire = axial<br />

axial · axial = polaire<br />

Que l’on mémorise aisément en pensant règle <strong>de</strong>s signes dans une multiplication <strong>et</strong> en<br />

affectant d’un signe positif les vecteurs polaires <strong>et</strong> l’utilisation du produit scalaire <strong>et</strong> d’un<br />

signe négatif les vecteurs axiaux <strong>et</strong> l’utilisation du produit vectoriel.<br />

20


3 Formes différentielles.<br />

C<strong>et</strong>te partie vise à donner un fon<strong>de</strong>ment <strong>théorique</strong> aux opérateurs gradient, rotationnel<br />

<strong>et</strong> divergence, afin que l’on sache comment <strong>et</strong> pourquoi ils fonctionnent. C’est un peu délicat<br />

<strong>et</strong> j’ai cherché à rendre le tout néanmoins accessible.<br />

Si l’on ne cherche dans ce chapitre qu’un formulaire, on peut sauter toute la partie 3.<br />

3.a Définition pragmatique.<br />

Dans un espace affine (ici à trois dimensions), une forme différentielle est une forme<br />

linéaire qui s’applique à <strong>de</strong>s vecteurs infiniment p<strong>et</strong>its représentant un déplacement élémentaire<br />

<strong>et</strong> dont les coefficients dépen<strong>de</strong>nt du point M d’où l’on part. Par exemple, en<br />

revenant aux notations tensorielles <strong>et</strong> à la convention <strong>de</strong> sommation d’Einstein puis en<br />

notant −−→<br />

OM = xi ei <strong>et</strong> −−−→<br />

MM ′ = dx = dxi ei, une forme différentielle d’ordre 1 sera notée :<br />

ai(M) dx i<br />

où l’on om<strong>et</strong>tra rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> noter que les coefficients dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> M soit ai dxi .<br />

De même en notant −−−→<br />

MM ′′ = dy = dyj ej un second déplacement à partir du même<br />

point, une forme différentielle d’ordre 2 sera notée :<br />

souvent allégé en aij dx i dy j .<br />

aij(M) dx i dy j<br />

Par convention <strong>et</strong> parce que cela unifiera la présentation, on appellera forme différentielle<br />

d’ordre 0 une fonction du point M<br />

3.b Gradient.<br />

Soit une fonction f du point M <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux points A <strong>et</strong> B reliés par un arc Γ <strong>de</strong> courbe<br />

quelconque orienté <strong>de</strong> A vers B, appelé chemin <strong>de</strong> A à B. La variation <strong>de</strong> f entre A <strong>et</strong> B<br />

soit f(B) − f(A) peut être considérée comme la somme (en fait l’intégrale) <strong>de</strong>s variations<br />

élémentaires df = f(M ′ ) − f(M) sur tous les segments élémentaires −−−→<br />

MM ′ = dx = dx i ei<br />

<strong>de</strong> l’arc Γ , soit :<br />

f(B) − f(A) =<br />

B<br />

A<br />

<br />

df =<br />

De façon traditionnelle, on écrirait ainsi la définition pratique <strong>de</strong> la différentielle :<br />

df = f(x 1 + dx 1 , x 2 + dx 2 , x 3 + dx 3 ) − f(x 1 , x 2 , x 3 ) = ∂f<br />

21<br />

Γ<br />

df<br />

∂x1<br />

dx 1 + ∂f<br />

dx<br />

∂x2<br />

2 + ∂f<br />

dx<br />

∂x3<br />

3


<strong>et</strong> <strong>de</strong> façon tensorielle :<br />

df = ∂f<br />

dxi<br />

∂xi qui montre que ∂f<br />

∂x i a l’allure d’une composante covariante <strong>de</strong> la forme différentielle ;<br />

on conviendra par la suite <strong>de</strong> noter ∂i f = ∂f<br />

∂x i , d’où df = ∂i f dx i .<br />

Pour vérifier que c’est effectivement une forme linéaire, effectuons un changement <strong>de</strong><br />

variable défini par (cf supra) xi = pi i ′ ′<br />

x ′i<br />

. La loi <strong>de</strong> dérivation <strong>de</strong>s fonctions composées,<br />

étendue aux fonctions <strong>de</strong> plusieurs variables, perm<strong>et</strong> d’affirmer que f considérée comme<br />

fonction <strong>de</strong>s xi ′<br />

eux mêmes fonctions <strong>de</strong> x ′i<br />

a pour dérivées partielles, en écriture classique :<br />

∂f<br />

∂x ′i ′ = ∂f<br />

∂xi ∂xi ′<br />

∂x ′i<br />

Or <strong>de</strong> xi = pi i ′ ′<br />

x ′i<br />

i<br />

, on déduit que ∂xi<br />

∂x ′i′ = p i i ′ à la condition essentielle que la matrice <strong>de</strong><br />

passage soit bien indépendante <strong>de</strong>s coordonnées du point M, ce qui exclut par exemple les<br />

bases locales <strong>de</strong>s coordonnées cylindriques <strong>et</strong> sphériques (on en reparlera plus loin). Donc<br />

en travaillant avec <strong>de</strong>s bases classiques d’espace affine, communes à tout l’espace, on a en<br />

notation tensorielle δi ′f = pi i ′ δif qui est bien (cf supra) la marque d’un tenseur covariant.<br />

La forme différentielle d’ordre 1 <strong>et</strong> <strong>de</strong> coefficients ∂i f (un tenseur covariant d’ordre 1) <strong>et</strong><br />

appelé gradient <strong>de</strong> la forme différentielle d’ordre 0 qu’est la fonction f. Ce qui montre que<br />

ce gradient a une existence tensorielle ne nécessitant pas le choix d’une base particulière ;<br />

il a un sens indépendamment <strong>de</strong> ce choix. Par contre, contrairement à la présentation<br />

classique, ce n’est pas un vecteur contravariant (dépendant du point M donc un champ <strong>de</strong><br />

vecteurs) mais une forme linéaire covariante.<br />

On rappelle (cf supra) que l’on peut établir une bijection entre vecteurs <strong>et</strong> formes<br />

linéaires <strong>et</strong> qu’avec une base orthonormée, il y a i<strong>de</strong>ntification numérique <strong>de</strong>s coefficients,<br />

ce qui perm<strong>et</strong> l’abus <strong>de</strong> langage <strong>de</strong> la présentation classique.<br />

Notre premier théorème d’analyse vectorielle est donc :<br />

<br />

f(B) − f(A) =<br />

où dans la présentation classique, −−→<br />

grad f = <br />

circulation du gradient entre A <strong>et</strong> B.<br />

∂i f dx<br />

Γ<br />

i<br />

i<br />

∂f −→<br />

ei <strong>et</strong> le second membre s’appelle<br />

∂xi<br />

Remarque 1 : une conséquence cachée <strong>de</strong> ce théorème est que la circulation d’un gradient<br />

entre <strong>de</strong>ux points est indépendante du choix <strong>de</strong> l’arc qui les réunit.<br />

Remarque 2 : dans la théorie <strong>de</strong> l’algèbre extérieure que l’on vous épargne, le gradient<br />

(forme différentielle d’ordre 1) est la différentielle extérieure <strong>de</strong> la fonction (forme différentielle<br />

d’ordre 0) ; on peut noter df le gradient <strong>de</strong> coefficients dfi = ∂i f <strong>et</strong> par ailleurs<br />

c<strong>et</strong>te même théorie appelle l’ensemble du point A affecté du signe positif <strong>et</strong> du point B du<br />

signe négatif la frontière <strong>de</strong> l’arc Γ .<br />

22


3.c Rotationnel.<br />

• Théorème <strong>de</strong> Stokes.<br />

La démonstration qui suit nécessite beaucoup <strong>de</strong> minutie ; on pardonnera au lecteur<br />

qui veut la passer <strong>et</strong> en adm<strong>et</strong>tre le résultat mais je ne me serais pas pardonné d’en avoir<br />

privé le lecteur intéressé.<br />

Soit dans l’espace un contour fermé Γ quelconque, pas forcément, plan limitant une<br />

surface Σ quelconque ; considérons que le contour soit divisé en quatre arcs limités par<br />

quatre points A, B, C <strong>et</strong> D dans c<strong>et</strong> ordre. On peut imaginer un déplacement progressif<br />

<strong>de</strong> l’arc AB l’amenant sur l’arc DC par une succession d’arcs intermédiaires d’origine sur<br />

AD <strong>et</strong> d’extrémités sur BC <strong>et</strong> dont les points intermédiaires appartiennent à la surface<br />

choisie <strong>et</strong> <strong>de</strong> même un déplacement progressif <strong>de</strong> l’arc AD l’amenant sur l’arc BC par<br />

une succession d’arcs intermédiaires d’origine sur AB <strong>et</strong> d’extrémités sur DC <strong>et</strong> dont les<br />

points intermédiaires appartiennent à la surface. La figure 1 p. 23 (purement schématique :<br />

aux points A, B, C <strong>et</strong> D, la courbe ne fait pas forcément un cou<strong>de</strong>) illustre ce point<br />

<strong>de</strong> vue <strong>et</strong> trace <strong>de</strong>ux positions successives pour chacun <strong>de</strong>s déplacements. On y voit un<br />

arc élémentaire MM ′ <strong>de</strong> AB qui se déplace vers l’arc NN ′ <strong>de</strong> DC en passant par <strong>de</strong>ux<br />

positions intermédiaires infiniment proches P P ′ <strong>et</strong> QQ ′ .<br />

!<br />

D<br />

!<br />

!<br />

!<br />

!<br />

!<br />

N<br />

!<br />

Q<br />

N "<br />

P<br />

Q "<br />

!<br />

P "<br />

A !<br />

!<br />

Figure 1 – Circulation ! sur un contour fermé.<br />

!<br />

Soit une forme différentielle d’ordre 1 notée vi(M) dxi . On veut calculer la différence<br />

<strong>de</strong> sa circulation entre A <strong>et</strong> B d’une par <strong>et</strong> C <strong>et</strong> D. Nous ne cherchons pas ici le summum<br />

<strong>de</strong> la rigueur mais le summum <strong>de</strong> la lisibilité <strong>et</strong> l’on va écrire :<br />

C<br />

D<br />

vi(M) dx i B<br />

− vi(M) dx<br />

A<br />

i C<br />

=<br />

D<br />

M<br />

M "<br />

C<br />

vi(M) NN ′i<br />

B<br />

−<br />

23<br />

· · · =<br />

B<br />

vi(N) MM ′i = · · ·<br />

A<br />

<br />

vi(N) NN ′i<br />

<br />

′i<br />

− vi(M) MM


en regroupant <strong>de</strong>ux par <strong>de</strong>ux les éléments qui se correspon<strong>de</strong>nt dans le déplacement <strong>de</strong><br />

AB vers DC<br />

Le terme entre parenthèses peut être obtenu par sommation <strong>de</strong> termes <strong>de</strong> la forme<br />

vi(Q) QQ ′i − vi(P ) P P ′i où P P ′ <strong>et</strong> QQ ′ sont les positions infiniment proches par où est<br />

passé MM ′ .<br />

En s’inspirant <strong>de</strong> la façon dont on a introduit le gradient on peut écrire, pour chaque<br />

valeur <strong>de</strong> l’indice i, vi(Q) = vi(P ) + ∂j vi P Q j <strong>et</strong> l’on peut écrire aussi QQ ′i = P P ′i +<br />

[QQ ′i − P P ′i ]. Si l’on reporte ces <strong>de</strong>ux expressions dans vi(Q) QQ ′i , on tire, en négligeant<br />

le produit <strong>de</strong>s termes correctifs :<br />

C<br />

D<br />

vi(Q) QQ ′i − vi(P ) P P ′i = ∂j vi P Q j P P ′i + vi(P ) [QQ ′i − P P ′i ]<br />

Finalement, on peut écrire :<br />

vi(M) dx i −<br />

B<br />

A<br />

vi(M) dx i =<br />

B N<br />

A<br />

M<br />

∂j vi QP j QQ ′i<br />

B N<br />

+ vi(P ) [QQ<br />

A M<br />

′i ′i<br />

− P P ]<br />

En orientant, comme sur la figure positivement, les vecteurs P P ′ rebaptisés dx <strong>de</strong> A<br />

vers B <strong>et</strong> les vecteurs P Q rebaptisés dy <strong>de</strong> A vers D , on peut réécrire finalement, sans<br />

toucher au second terme du second membre :<br />

C<br />

vi(M) dx i B<br />

− vi(M) dx i <br />

= ∂j vi dy j dx i <br />

+ vi(P ) [QQ ′i ′i<br />

− P P ]<br />

D<br />

A<br />

Σ<br />

<strong>et</strong> même, en permutant les bornes <strong>de</strong> la première intégrale du premier membre :<br />

D<br />

− vi(M) dx i B<br />

− vi(M) dx i <br />

= ∂j vi dy j dx i <br />

+<br />

C<br />

A<br />

Σ<br />

Σ<br />

vi(P ) [QQ<br />

Σ<br />

′i ′i<br />

− P P ]<br />

Par un raisonnement symétrique (permutation du rôle <strong>de</strong>s dx = −−→<br />

P P ′ <strong>et</strong> dy = −→<br />

P Q, <strong>de</strong><br />

AB <strong>et</strong> AD, <strong>de</strong> BC <strong>et</strong> DC, <strong>et</strong>c.) qu’on ne détaille pas, on arrive à :<br />

C<br />

vj(M) dy<br />

B<br />

j D<br />

− vj(M) dy<br />

A<br />

j <br />

= ∂i vj dx<br />

Σ<br />

i dy j <br />

+ vi(P ) [P<br />

Σ<br />

′ Q ′i i<br />

− P Q ]<br />

soit en permutant les bornes <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> intégrale du premier membre <strong>et</strong> en changeant<br />

dans ce premier membre le nom purement arbitraire du vecteur élémentaire <strong>et</strong> le nom <strong>de</strong><br />

l’indice mu<strong>et</strong> :<br />

C<br />

B<br />

vi(M) dx i +<br />

A<br />

D<br />

Remarquons enfin que :<br />

vi(M) dx i <br />

=<br />

Σ<br />

∂i vj dx i dy j <br />

+<br />

vi(P ) [P<br />

Σ<br />

′ Q ′i i<br />

− P Q ]<br />

−−→<br />

P ′ Q ′ − −→ −−→ −−→ −−→ −−→ −−→ −−→<br />

′ ′ ′ ′ ′ ′<br />

P Q = ( QQ − QP ) − ( P Q − P P ) = · · · = QQ − P P<br />

24


d’où l’on déduit que :<br />

<br />

vi(P ) [QQ<br />

Σ<br />

′i ′i<br />

− P P ] =<br />

<strong>et</strong> par soustraction <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux résultats partiels :<br />

B<br />

A<br />

vi(M) dx i C<br />

+ vi(M) dx<br />

B<br />

i D<br />

+<br />

C<br />

<br />

vi(M) dx i +<br />

<br />

· · · =<br />

vi(P ) [QQ<br />

Σ<br />

′i ′i<br />

− P P ]<br />

A<br />

D<br />

Σ<br />

vi(M) dx i = · · ·<br />

∂i vj dx i dy j <br />

−<br />

Σ<br />

∂j vi dy j dx i<br />

Le quatre termes du premier membre reconstituent le contour Γ orienté, c’est-à-dire<br />

parcouru dans un sens précis, ici ABCD, on peut donc résumer le résultat qui est la<br />

formulation tensorielle, brute <strong>de</strong> décoffrage, du théorème <strong>de</strong> STOKES :<br />

• Lien avec la notion <strong>de</strong> flux.<br />

<br />

Γ<br />

vi dx i <br />

=<br />

(∂i vj − ∂j vi) dx<br />

Σ<br />

i dy j<br />

Le théorème <strong>de</strong> Stokes passe <strong>de</strong> l’intégrale ou circulation d’une forme différentielle vi<br />

d’ordre 1 sur une courbe fermée à l’intégrale d’une forme différentielle d’ordre 2 <strong>de</strong> coefficients<br />

∂i vj − ∂j vi sur la surface dont elle est la frontière. C<strong>et</strong>te forme est 5 la différentielle<br />

extérieure <strong>de</strong> la première que l’on peut noter dv d’où dvij = ∂i vj − ∂j vi <strong>et</strong> on l’appelle<br />

rotationnel <strong>de</strong> v.<br />

C<strong>et</strong>te forme est manifestement anti-symétrique ; si l’on regroupe par paire les termes<br />

non nuls, on a par exemple :<br />

dv(dx, dy) = (∂1 v2 − ∂2 v1) dx 1 dy 2 + (∂2 v1 − ∂1 v2) dx 2 dy 1 + · · · = · · ·<br />

· · · = (∂1 v2 − ∂2 v1) (dx 1 dy 2 − dx 2 dy 1 ) + · · ·<br />

qui m<strong>et</strong> en évi<strong>de</strong>nce l’une <strong>de</strong>s composantes du produit vectoriel dx ∧ dy qui est le<br />

vecteur surface élémentaire (cf supra) lorsque l’on quitte le mon<strong>de</strong> cohérent <strong>de</strong> l’algèbre<br />

extérieure pour revenir à un équivalent vectoriel.<br />

Formalisons les choses : le produit vectoriel dS = dx ∧ dy = ε k<br />

ij dxi dy j ek a pour<br />

composantes dS k = ε k<br />

ij dxi dy j <strong>et</strong> introduisons une forme d’ordre 1 notée r <strong>de</strong> coefficients<br />

rk = ε lm k ∂lvm. En prenant une feuille <strong>de</strong> papier <strong>et</strong> un crayon, sachant que les seuls ε 1<br />

ij<br />

non nuls sont ε 1<br />

23<br />

= 1 <strong>et</strong> ε 1<br />

32<br />

= −1 <strong>et</strong> <strong>de</strong> même pour les εij1<br />

, on a :<br />

r1 dS 1 = (∂2 v3 − ∂3 v2) (dx 2 dy 3 − dx 3 dy 2 )<br />

5. La vraie définition relève <strong>de</strong> l’algèbre extérieure ; mais mon affirmation est raisonnable.<br />

25


d’où par sommation :<br />

rk dS k = (∂i vj − ∂j vi) dx i dy j<br />

La forme d’ordre 1 notée r <strong>de</strong> coefficients rk = ε lm k ∂lvm est appelée rotationnel (redéfinition<br />

pratique qui reformule la définition initiale) <strong>de</strong> la forme v. On rappelle (cf supra)<br />

que l’on peut établir une bijection entre vecteurs <strong>et</strong> formes linéaires <strong>et</strong> qu’avec une base orthonormée,<br />

il y a i<strong>de</strong>ntification numérique <strong>de</strong>s coefficients, ce qui perm<strong>et</strong> l’abus <strong>de</strong> langage<br />

<strong>de</strong> la présentation classique. On i<strong>de</strong>ntifie l’intégrale <strong>de</strong> la première forme comme la circulation<br />

d’un vecteur sur le contour, c’est-à-dire l’intégrale du produit scalaire du vecteur<br />

associé à la forme par le déplacement élémentaire sur le contour. On i<strong>de</strong>ntifie l’intégrale<br />

<strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> forme comme le flux d’un vecteur sur la surface, c’est-à-dire l’intégrale du<br />

produit scalaire du vecteur associé à la forme par la surface élémentaire.<br />

Remarque 1 : La démonstration oriente <strong>de</strong> façon positive la surface dans le sens du<br />

produit vectoriel −→ −→<br />

AB ∧ AD qui donne la célèbre loi du tire-bouchon : on tourne celui-ci<br />

dans le sens <strong>de</strong> parcours du circuit <strong>et</strong> il progresse dans le sens positif associé <strong>de</strong> la surface.<br />

Remarque 2 : Γ est la frontière F(D) du domaine d’intégration orienté D qu’est la<br />

surface Σ ; <strong>de</strong> même que pour le gradient le point A compté négativement <strong>et</strong> le point B<br />

positivement forment la frontière F(D) du domaine d’intégration orienté D qu’est l’arc<br />

AB. En notant ω une forme <strong>et</strong> dω sa différentielle extérieure ; on a montré pour le gradient<br />

<strong>et</strong> pour le rotationnel que :<br />

<br />

ω = dω<br />

F(D)<br />

on le montrera aussi pour la divergence <strong>et</strong> à trois dimensions, on ne peut aller plus loin.<br />

En mécanique relativiste en formalisme quadri-dimensionnel, on aura quatre théorèmes<br />

<strong>de</strong> ce type. En ma<strong>thématique</strong>s, n théorèmes dans un espace à n dimensions, pas plus car<br />

on gère <strong>de</strong>s formes différentielles totalement antisymétriques ce qui interdit, sous peine <strong>de</strong><br />

nullité <strong>de</strong> tous les coefficients d’avoir plus d’arguments que <strong>de</strong> dimensions à l’espace.<br />

Tout ça pour dire que l’algèbre extérieure, c’est beau à pleurer.<br />

Remarque 3 : si v est la différentielle extérieure d’une forme d’ordre 0 c’est-à-dire le<br />

gradient d’une fonction f, alors (cf supra) : v = df <strong>et</strong> vi = ∂i f d’où :<br />

en notant par exemple ∂ 2 ij<br />

dv = d 2 f = ∂i vj − ∂j vi = ∂ 2 ij f − ∂ 2 ji f = 0<br />

D<br />

f la dérivée secon<strong>de</strong><br />

∂ 2 f<br />

∂x i ∂x j <strong>et</strong> en utilisant <strong>de</strong> théorème <strong>de</strong><br />

Schwartz qui affirme que l’ordre <strong>de</strong> dérivations partielles ne modifie pas le résultat, tout<br />

au moins pour <strong>de</strong>s fonctions à dérivées secon<strong>de</strong>s continues, ce qui est souvent le cas en<br />

<strong>physique</strong>. Les mathématiciens généralisent c<strong>et</strong>te remarque : l’application successive <strong>de</strong> la<br />

différentielle extérieure conduit à un résultat nul. On le r<strong>et</strong>rouvera avec la divergence.<br />

26


3.d Divergence.<br />

La démonstration est <strong>de</strong> la même étoffe que pour le rotationnel en un peu plus compliqué<br />

pour la gestion <strong>de</strong>s termes parasites qui se sont miraculeusement éliminés par soustraction.<br />

Le lecteur a eu l’obligence <strong>de</strong> suivre la première démonstration <strong>et</strong> la courtoisie la plus<br />

élémentaire n’impose <strong>de</strong> ne pas lui en infliger une secon<strong>de</strong> 6 qui lui ressemble. On donnera<br />

juste le contexte, à savoir le domaine d’intégration <strong>et</strong> sa frontière orientée.<br />

On choisit une surface fermée Σ d’intérieur Ω ; on découpe la surface en six morceaux :<br />

une calotte en haut <strong>et</strong> une en bas <strong>et</strong> une zone latérale divisée en quatre parties, à gauche <strong>et</strong><br />

à droite, en avant <strong>et</strong> en arrière. On calcule la différence <strong>de</strong> flux d’un « vecteur » à travers<br />

les calottes du haut <strong>et</strong> du bas, orientées vers le haut que l’on considérera comme somme<br />

<strong>de</strong> différences élémentaires dans un déplacement <strong>de</strong> la surface du bas vers celle du haut<br />

puis, en fin <strong>de</strong> calcul on changera l’orientation <strong>de</strong> celle du bas. On procè<strong>de</strong> <strong>de</strong> même pour<br />

les <strong>de</strong>ux autres couples <strong>de</strong> surfaces, gauche-droit <strong>et</strong> <strong>de</strong>rrière-<strong>de</strong>vant.<br />

En présentation tensorielle, le flux est (cf supra) une forme différentielle d’ordre <strong>de</strong>ux<br />

antisymétrique, notée ici vij <strong>et</strong> l’on arrive en fin <strong>de</strong> calcul, avec Σ orientée vers l’extérieur<br />

<strong>et</strong> les volumes élémentaires <strong>de</strong> Ω comptés positivement, à la formulation tensorielle, brute<br />

<strong>de</strong> décoffrage, du théorème <strong>de</strong> GREEN-OSTROGRADSKI :<br />

<br />

Σ<br />

vij dx i dy j <br />

=<br />

(∂i vjk + ∂j vki + ∂k vij) dx<br />

Ω<br />

i dy j dz k<br />

Le théorème <strong>de</strong> Green-Ostrogradski passe du flux d’une forme différentielle antisymétrique<br />

vij d’ordre 2 sur une surface fermée à l’intégrale d’une forme différentielle (on<br />

verra plus loin qu’elle est totalement antisymétrique) d’ordre 3 dont les coefficients sont<br />

∂i vjk + ∂j vki + ∂k vij sur le volume dont elle est la frontière. C<strong>et</strong>te forme est 7 la différentielle<br />

extérieure <strong>de</strong> la première que l’on peut noter dv d’où dvijk = ∂i vjk + ∂j vki + ∂k vij<br />

<strong>et</strong> on l’appelle divergence <strong>de</strong> v.<br />

Si <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s trois indices ijk sont égaux, on obtient un résultat nul ; prenons l’exemple<br />

<strong>de</strong> 211, le coefficient est :<br />

dv211 = ∂2 v11 + ∂1 v12 + ∂1 v21 = ∂2 v11 + ∂1 (v12 + v21)<br />

où, puisque vij est antisymétrique v11 = 0 <strong>et</strong> v12 + v21 = 0, on a bien un résultat<br />

nul. De même on vérifie aisément que dvijk = ±dv123 selon que ijk est une permutation<br />

paire <strong>de</strong> 123, d’où dvijk = εijk dv123. Par ailleurs, le volume élémentaire est, rappelons-le,<br />

dV = εijk dx i dy j dz k . Le second membre du théorème peut-être réécrit ainsi :<br />

<br />

(∂i vjk + ∂j vki + ∂k vij) dx<br />

Ω<br />

i dy j dz k <br />

=<br />

Ω<br />

dv123 εijk dx i dy j dz k <br />

=<br />

6. Il y a <strong>de</strong>s limites au « bis rep<strong>et</strong>ita placent ».<br />

7. La vraie définition relève <strong>de</strong> l’algèbre extérieure ; mais mon affirmation est raisonnable.<br />

27<br />

dv123 dV<br />


Le premier membre du théorème (par analogie avec ce qui a été dit pour l’interprétation<br />

du rotationnel en terme <strong>de</strong> flux) peut être écrit vij dx i dy j = v23 (dx 2 dy 3 − dx 3 dy 2 ) + · · ·<br />

soit encore W1 dS 1 + · · · avec W1 = v23, W2 = v31 <strong>et</strong> W3 = v12. L’interprétation classique<br />

<strong>de</strong> la divergence est donc bien dv123 = ∂1 W1 + ∂2 W2 + ∂3 W3.<br />

Remarque : si vij est la différentielle extérieure, donc le rotationnel, <strong>de</strong> ui c’est-àdire<br />

que vij = ∂i uj − ∂i uj, alors sa différentielle extérieure, donc sa divergence, a pour<br />

coefficients :<br />

∂i vjk + ∂j vki + ∂k vij = (∂ 2 ij uk − ∂ 2 ik uj) + (∂ 2 jk ui − ∂ 2 ji uk) + (∂ 2 ki uj − ∂ 2 kj ui) = 0<br />

dont les termes s’annulent <strong>de</strong>ux à <strong>de</strong>ux avec le théorème <strong>de</strong> Schwartz. On r<strong>et</strong>rouve<br />

le théorème qui affirme que l’application successive <strong>de</strong> la différentielle extérieure est nulle.<br />

3.e Bilan <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te présentation <strong>de</strong> l’analyse vectorielle.<br />

Nous n’avons pas raisonné explicitement dans le cadre <strong>de</strong> l’algèbre extérieure, mais<br />

celle-ci est sous-jacente dans les notions <strong>de</strong> surface <strong>et</strong> volume élémentaire. Trois théorèmes<br />

fondamentaux ont été écrits sous une forme unique :<br />

<br />

ω = dω<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong>ux sous la forme d 2 v = 0.<br />

F(D)<br />

Toutefois leurs démonstrations, bien que ressemblantes, diffèrent dans le détail <strong>et</strong> leur<br />

exploitation s’est faite au cas par cas. Seul le cadre <strong>de</strong> l’algèbre extérieure perm<strong>et</strong> une<br />

démonstration unique. J’y ai renoncé car on se serait trop écarté <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pensée<br />

en <strong>physique</strong>. J’espère que ma présentation sera un compromis accessible.<br />

4 Utilisation pratique <strong>de</strong> l’analyse vectorielle.<br />

La partie précé<strong>de</strong>nte justifie les conclusions pratiques qui sont présentées ci-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong><br />

façon classique en une sorte <strong>de</strong> va<strong>de</strong>-mecum.<br />

4.a Champs <strong>et</strong> opérateurs<br />

Faisons simple : un champ est une fonction du point M <strong>et</strong> du temps t, ses valeurs<br />

peuvent être scalaires ou vectorielles (à 3 dimensions, bien sûr) ; selon le cas on dit avoir<br />

affaire à un champ scalaire ou vectoriel. Quelques exemples : les champs <strong>de</strong> pression <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> température dans l’atmosphère, les champs électriques <strong>et</strong> magnétiques créés par <strong>de</strong>s<br />

charges <strong>et</strong> <strong>de</strong>s courants, <strong>et</strong>c.<br />

28<br />

D


Un champ qui ne dépend pas <strong>de</strong> M est dit uniforme <strong>et</strong> un champ qui ne dépend pas<br />

<strong>de</strong> t est dit stationnaire ou permanent.<br />

Un opérateur transforme un champ en un autre champ : par exemple l’opérateur dérivée<br />

temporelle ∂/∂t qui au champ f(M, t) associe le champ ∂f/∂t.<br />

4.b Gradient d’un champ scalaire<br />

A un champ scalaire f(x, y, z, t), l’opérateur gradient associe un champ vectoriel dont<br />

l’expression est :<br />

−−→<br />

gradf = ∂f −→<br />

ex +<br />

∂x<br />

∂f −→<br />

ey +<br />

∂y<br />

∂f −→<br />

ez<br />

∂z<br />

où −→ ex, −→ ey <strong>et</strong> −→ ez sont les vecteurs <strong>de</strong> base du repère.<br />

On introduit parfois le vecteur symbolique nabla, défini par :<br />

−→ ∂<br />

∇ =<br />

−→<br />

ex +<br />

∂x<br />

∂ −→<br />

ey +<br />

∂y<br />

∂ −→<br />

ez<br />

∂z<br />

alors on peut écrire −−→<br />

gradf = −→ ∇ f ; on n’y verra pas autre chose qu’une notation pensebête.<br />

Une propriété importante du gradient est la suivante : soit une courbe orientée AB<br />

découpée en éléments infinitésimaux notés −→ dl (cf figure 2 p. 29), on a :<br />

f(B) − f(A) =<br />

B<br />

A<br />

−−→<br />

gradf. −→ dl<br />

Figure 2 – Propriété fondamentale du gradient.<br />

En corollaire la différentielle <strong>de</strong> f stationnaire est df = −−→<br />

gradf. −→ dl ; pour f non stationnaire,<br />

il faut y rajouter ∂f/∂t.dt<br />

On en déduit classiquement que le gradient d’un potentiel f est orthogonal à la surface<br />

équipotentielle ; en eff<strong>et</strong> un déplacement quelconque −→ dl sur la surface conduit à une<br />

variation df nulle.<br />

29


4.c Rotationnel d’un champ vectoriel<br />

A un champ vectoriel<br />

−→ V (x, y, z, t) = Vx(x, y, z, t) −→ ex + Vy(x, y, z, t) −→ ey + Vz(x, y, z, t) −→ ez<br />

l’opérateur rotationnel associe un autre champ vectoriel dont l’expression est :<br />

−→<br />

rot −→ <br />

∂Vz ∂Vy −→ex ∂Vx ∂Vz −→ey ∂Vy ∂Vx −→ez<br />

V = − + − + −<br />

∂y ∂z ∂z ∂x ∂x ∂y<br />

Avec le vecteur nabla, la notation pense-bête est −→<br />

rot −→ V = −→ ∇ ∧ −→ V<br />

Un théorème très important : le théorème <strong>de</strong> Stokes. Soit une courbe fermée orientée<br />

Γ découpée en éléments infinitésimaux notés −→ dl <strong>et</strong> une surface Σ, <strong>de</strong> contour Γ , découpée<br />

en surfaces élémentaires auxquelles on associe <strong>de</strong>s vecteurs surfaces d −→ Σ normaux, orientés<br />

par la règle du tire-bouchon à partir du sens <strong>de</strong> parcours <strong>de</strong> Γ , <strong>et</strong> <strong>de</strong> norme égale à l’aire<br />

<strong>de</strong> la surface élémentaire (cf figure 3 p. 30), alors on a :<br />

<br />

Γ<br />

<br />

−→ −→<br />

V . dl =<br />

Σ<br />

−→<br />

rot −→ V .d −→ Σ<br />

Figure 3 – Théorème <strong>de</strong> Stokes.<br />

<br />

Remarque : C =<br />

<br />

−→ −→ −→<br />

V . dl s’appelle circulation <strong>de</strong> V le long <strong>de</strong> Γ <strong>et</strong> Φ =<br />

−→<br />

rot<br />

Γ<br />

Σ<br />

−→ V .d −→ Σ<br />

le flux <strong>de</strong> −→<br />

rot −→ V à travers Σ. On note en <strong>physique</strong> <br />

Γ avec un p<strong>et</strong>it rond pour insister sur<br />

le fait que la courbe Γ est fermée<br />

4.d Divergence d’un champ vectoriel<br />

A un champ vectoriel<br />

−→ V (x, y, z, t) = Vx(x, y, z, t) −→ ex + Vy(x, y, z, t) −→ ey + Vz(x, y, z, t) −→ ez<br />

30


l’opérateur divergence associe un champ scalaire dont l’expression est :<br />

div −→ V = ∂Vx<br />

∂x<br />

+ ∂Vy<br />

∂y<br />

+ ∂Vz<br />

∂z<br />

Avec le vecteur nabla, la notation pense-bête est div −→ V = −→ ∇. −→ V<br />

Un théorème très important : le théorème <strong>de</strong> Green-Ostrogradski. Soit un volume<br />

Ω découpé en volumes élémentaires dΩ <strong>et</strong> limité par une surface fermée Σ découpée en<br />

surfaces élémentaires auxquelles on associe <strong>de</strong>s vecteurs surfaces d −→ Σ normaux, orientés<br />

vers l’extérieur <strong>et</strong> <strong>de</strong> norme égale à l’aire <strong>de</strong> la surface élémentaire (voir la figure 4 p. 31),<br />

alors on a :<br />

<br />

<br />

−→ −→<br />

O V .dΣ =<br />

Σ<br />

Ω<br />

div −→ V dΩ<br />

<br />

<br />

−→ −→ −→<br />

Rappel : Φ = O V .dΣ s’appelle flux <strong>de</strong> V à travers Σ. On note en <strong>physique</strong> O<br />

Σ<br />

Σ<br />

avec un p<strong>et</strong>it rond pour insister sur le fait que la surface Σ est fermée<br />

Figure 4 – Théorème <strong>de</strong> Green-Ostrogradski.<br />

Trois conséquences primordiales pour les champs à divergence nulle (cf figure 5 p. 32<br />

pour les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers cas) qui expliquent pourquoi on les appelle aussi champs à flux<br />

conservatif :<br />

– Le flux d’un tel champ à travers une surface fermée est nul.<br />

– Soient <strong>de</strong>ux surfaces ouvertes Σ1 <strong>et</strong> Σ2 <strong>de</strong> même contour Γ , orientées toutes <strong>de</strong>ux<br />

−→ −→<br />

dans le même sens par la règle du tire-bouchon. Notons Φ1 = V .dΣ <strong>et</strong> Φ2 =<br />

<br />

Σ1<br />

−→ −→<br />

V .dΣ . Si l’on change l’orientation <strong>de</strong> Σ2 donc le signe <strong>de</strong> Φ2 <strong>et</strong> si l’on forme<br />

Σ2<br />

une surface fermée orientée vers l’extérieur, on a Φ1 − Φ2 = 0 donc les <strong>de</strong>ux surfaces<br />

sont traversées par le même flux (cf figure <strong>de</strong> gauche) ; on pourra donc, dans ce cas,<br />

parler <strong>de</strong> flux à travers un contour, Γ dans notre exemple.<br />

– Soit un tube <strong>de</strong> champ limité par <strong>de</strong>ux surfaces Σ1 <strong>et</strong> Σ2, orientées dans le sens du<br />

tube. Le même type <strong>de</strong> démonstration, compte tenu que sur la surface latérale le<br />

flux est nul (vecteur tangent au tube donc orthogonal au vecteur surface), aboutit à<br />

31


la même conclusion : l’égalité <strong>de</strong>s flux. On en déduira en particulier que si le tube<br />

s’évase, sa surface augmente, donc, à flux constant, le module du champ diminue (cf<br />

figure <strong>de</strong> droite).<br />

4.e Laplacien d’un champ.<br />

Figure 5 – Flux conservatif.<br />

A un champ scalaire f(x, y, z, t), l’opérateur laplacien, noté ∆ associe un champ scalaire<br />

dont l’expression est :<br />

∆f = ∂2f ∂x2 + ∂2f ∂y2 + ∂2f ∂z2 On lit « laplacien f ».<br />

On remarque rapi<strong>de</strong>ment que ∆f = div( −−→<br />

grad f).<br />

A un champ vectoriel<br />

−→ V (x, y, z, t) = Vx(x, y, z, t) −→ ex + Vy(x, y, z, t) −→ ey + Vz(x, y, z, t) −→ ez<br />

l’opérateur laplacien associe un autre champ vectoriel dont l’expression est :<br />

<strong>de</strong> composantes ∆Vx, ∆Vy <strong>et</strong> ∆Vz.<br />

∆ −→ V = ∂2−→ V<br />

∂x 2 + ∂2−→ V<br />

∂y 2 + ∂2−→ V<br />

∂z 2<br />

Dans le même esprit, à partir d’un champ vectoriel<br />

−→ A(x, y, z, t) = Ax(x, y, z, t) −→ ex + Ay(x, y, z, t) −→ ey + Az(x, y, z, t) −→ ez<br />

<strong>et</strong> du vecteur formel nabla, on forme l’opérateur appelé « A scalaire nabla » ou « A scalaire<br />

gradient » <strong>et</strong> noté −→ A · −→ ∇ ou −→ A · −−→<br />

grad , défini par<br />

−→ A · −→ ∇ = −→ A · −−→<br />

grad = Ax<br />

32<br />

∂<br />

+ Ay<br />

∂x<br />

∂<br />

+ Az<br />

∂y<br />

∂<br />

∂z


Appliqué à un champ scalaire f, il donne :<br />

On reconnaît aisément que :<br />

( −→ A · −→ ∇) f = ( −→ A · −−→ ∂f ∂f ∂f<br />

grad ) f = Ax + Ay + Az<br />

∂x ∂y ∂z<br />

Appliqué à un vecteur −→ V , il donne :<br />

( −→ A. −→ ∇) f = −→ A. −−→<br />

gradf<br />

( −→ A · −→ ∇) −→ V = ( −→ A · −−→<br />

grad ) −→ ∂<br />

V = Ax<br />

−→ V<br />

∂x<br />

+ Ay<br />

∂ −→ V<br />

∂y<br />

+ Az<br />

Un cas particulier s’observe quand −→ A <strong>et</strong> −→ V sont le même champ ; on démontre 8 alors<br />

une formule qui servira beaucoup en mécanique <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s :<br />

( −→ V . −−→<br />

grad) −→ V = −−→<br />

<br />

V 2<br />

grad +<br />

2<br />

−→<br />

rot −→ V ∧ −→ V<br />

Remarque : Les <strong>de</strong>ux opérateurs dont nous venons <strong>de</strong> parler n’ont pas été construits<br />

<strong>de</strong> façon tensorielle. On peut leur donner une définition à base <strong>de</strong> gradient, rotationnel <strong>et</strong><br />

divergence. S’il sont appliqués à un champ scalaire, on vient <strong>de</strong> voir que :<br />

∆f = div( −−→<br />

grad f)<br />

( −→ V · −−→<br />

grad)f = −→ V · −−→<br />

grad f<br />

<strong>et</strong> s’ils sont appliqués à un vecteur... on verra un peu plus loin, au sein du formulaire<br />

(en <strong>de</strong>ux endroits).<br />

4.f Théorèmes dérivés.<br />

Il s’agit <strong>de</strong> corollaires <strong>de</strong>s théorèmes fondamentaux.<br />

• Théorème du gradient.<br />

Appliquons le théorème <strong>de</strong> Green-Ostrogradski au champ f −→ u où −→ u est uniforme :<br />

<br />

O f<br />

Σ<br />

−→ u · −→<br />

<br />

dΣ = div(f<br />

Ω<br />

−→ u ) dΩ<br />

8. Il suffit <strong>de</strong> détailler l’expression <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux membres <strong>et</strong> <strong>de</strong> vérifier qu’elles sont égales. Rien <strong>de</strong> bien<br />

sorcier.<br />

33<br />

∂ −→ V<br />

∂z


d’où en développant (voir formulaire ci-<strong>de</strong>ssous) div(f −→ u ) avec −−→<br />

grad u = 0 car −→ u est<br />

uniforme : <br />

−→<br />

u · O f<br />

Σ<br />

−→<br />

<br />

<br />

dΣ =<br />

−→ −−→<br />

u · gradf =<br />

−→ −−→<br />

u · gradf dΩ<br />

Ω<br />

Ω<br />

comme ce doit être vrai quelque soit −→ u , on en déduit le théorème du gradient :<br />

<br />

O f<br />

Σ<br />

−→<br />

<br />

dΣ =<br />

Ω<br />

−−→<br />

grad f dΩ<br />

Un corollaire important est obtenu en choisissant f uniforme <strong>et</strong> égal à l’unité :<br />

<br />

−→<br />

O dΣ =<br />

Σ<br />

−→ 0<br />

Le vecteur surface d’une surface fermée est nul ; on en déduit aussi que <strong>de</strong>ux surfaces<br />

<strong>de</strong> même contour <strong>et</strong> orientées par la règle du tire-bouchon (s’inspirer <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong>s<br />

champs à flux conservatif, cf paragraphe sur la divergence) ont même vecteur surface, ce qui<br />

perm<strong>et</strong> parfois 9 <strong>de</strong> remplacer une surface par une autre <strong>de</strong> même contour <strong>et</strong> <strong>de</strong> géométrie<br />

plus simple pour le calcul du vecteur surface.<br />

• Théorème du rotationnel.<br />

Appliquons le théorème <strong>de</strong> Green-Ostrogradski au champ −→ u ∧ −→ V où −→ u est uniforme<br />

: <br />

O (<br />

Σ<br />

−→ u ∧ −→ V ) · −→<br />

<br />

dΣ = div(<br />

Ω<br />

−→ u ∧ −→ V ) dΩ<br />

d’où en développant (voir formulaire ci-<strong>de</strong>ssous) div( −→ u ∧ −→ V ) avec −→<br />

rot −→ u = 0 car −→ u est<br />

uniforme <strong>et</strong> en utilisant les propriétés du produit mixte au premier membre :<br />

<br />

<br />

O<br />

−→ −→<br />

u · ( V ∧ dΣ) = −<br />

−→ −→ −→<br />

u · rot V dΩ<br />

Σ<br />

Ω<br />

<br />

<br />

−→ −→ −→<br />

u · O V ∧ dΣ = −<br />

−→ −→<br />

u · rot<br />

Σ<br />

Ω<br />

−→ V dΩ<br />

comme ce doit être vrai quelque soit −→ u , on en déduit le théorème du rotationnel :<br />

<br />

<br />

−→ −→<br />

O V ∧ dΣ = −<br />

Σ<br />

Remarque importante : Attention au signe !<br />

Ω<br />

−→<br />

rot −→ V dΩ<br />

9. par exemple pour calculer le bilan <strong>de</strong>s forces dues à une pression uniforme sur une <strong>de</strong>mi-sphère<br />

comme dans l’expérience dite <strong>de</strong> Mag<strong>de</strong>bourg.<br />

34


• Théorème <strong>de</strong> Kelvin.<br />

Appliquons le théorème <strong>de</strong> Stokes au champ f −→ u où −→ u est uniforme :<br />

<br />

(f −→ u ) · −→ <br />

dl =<br />

−→<br />

rot(f −→ u ) · −→<br />

dΣ<br />

Γ<br />

d’où en développant (voir formulaire ci-<strong>de</strong>ssous) −→<br />

rot(f −→ u ) avec −→<br />

rot −→ u = 0 car −→ u est<br />

uniforme puis en utilisant les propriétés du produit mixte :<br />

<br />

−→<br />

u · f<br />

Γ<br />

−→ <br />

dl = (<br />

Σ<br />

−−→<br />

grad f ∧ −→ u ) · −→<br />

dΣ<br />

<br />

−→<br />

u · f −→ dl = − −→ <br />

u ·<br />

−−→<br />

grad f ∧ −→<br />

dΣ<br />

Γ<br />

comme ce doit être vrai quelque soit −→ u , on en déduit le théorème (ou formule) <strong>de</strong><br />

KELVIN 10 :<br />

<br />

Γ<br />

f −→ <br />

dl = −<br />

Remarque importante : Attention au signe !<br />

• Les théorèmes manquants.<br />

Σ<br />

Σ<br />

Σ<br />

−−→<br />

grad f ∧ −→ d Σ<br />

On peut rêver d’appliquer le théorème <strong>de</strong> Stokes au champ −→ V ∧ −→ u , où −→ u est uniforme,<br />

pour trouver un théorème concernant −→ −→<br />

V ∧ dl ; hélas, les calculs ne mènent à rien.<br />

On peut rêver d’appliquer le théorème f(B) − f(A) = B −−→<br />

A grad f · −→ dl au champ −→ V · −→ u ,<br />

où −→ u est uniforme, pour trouver un théorème concernant −→ V (B) − −→ V (A) ; trois fois hélas,<br />

les calculs ne mènent à rien.<br />

On vient d’épuiser le champ <strong>de</strong>s possibles concernant ce genre d’intégrales, passons à<br />

autre chose.<br />

4.g Composition d’opérateurs <strong>et</strong> autres formules.<br />

Pour démontrer les formules qui suivent, il suffit <strong>de</strong> détailler l’expression <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

membres <strong>et</strong> <strong>de</strong> vérifier qu’elles sont égales. Ce n’est pas assez palpitant pour figurer ici.<br />

10. tout au moins en ma<strong>thématique</strong>s car il existe un théorème <strong>de</strong> Kelvin en mécanique <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s bien<br />

plus connu <strong>de</strong>s physiciens.<br />

35


• Composition <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux opérateurs.<br />

Les seules combinaisons que l’on puisse obtenir sont celles qui figurent ci-<strong>de</strong>ssous :<br />

−→<br />

rot( −−→<br />

grad f) = −→ 0<br />

div( −→<br />

rot −→ V ) = 0<br />

div( −−→<br />

grad f) = ∆f<br />

−→<br />

rot( −→<br />

rot −→ V ) = −−→<br />

grad(div −→ V ) − ∆ −→ V<br />

la <strong>de</strong>rnière formule peut servir dans un sens ou l’autre pour transformer le rotationnel<br />

d’un rotationnel ou le gradient d’une divergence. Elle peut aussi servir à une définition<br />

tensorielle du laplacien vectoriel : ∆ −→ V = −−→<br />

grad(div −→ V ) − −→<br />

rot( −→<br />

rot −→ V )<br />

Les <strong>de</strong>ux premières formules adm<strong>et</strong>tent une réciproque 11 :<br />

−→<br />

rot −→ V = −→ 0 ⇒ ∃f : −→ V = −−→<br />

grad f<br />

div −→ W = 0 ⇒ ∃ −→ V : −→ W = −→<br />

rot −→ V<br />

Dans le premier cas on dit que −→ V dérive du potentiel (sous-entendu scalaire) f <strong>et</strong> dans<br />

le second que −→ W dérive du potentiel-vecteur −→ V .<br />

• Formules utiles.<br />

Il s’agit <strong>de</strong> formules où un opérateur porte sur un produit <strong>de</strong> champs scalaires (f, g) ou<br />

vectoriels ( −→ V , −→ W ) ; les seules combinaisons que l’on puisse obtenir sont celles qui figurent<br />

ci-<strong>de</strong>ssous :<br />

−−→<br />

grad (f g) = f −−→<br />

grad g + g −−→<br />

grad f<br />

div(f −→ V ) = f div −→ V + ( −−→<br />

grad f) · −→ V<br />

−→<br />

rot(f −→ V ) = f −→<br />

rot −→ V + ( −−→<br />

grad f) ∧ −→ V<br />

div( −→ V ∧ −→ W ) = ( −→<br />

rot −→ V ) · −→ W − ( −→<br />

rot −→ W ) · −→ V<br />

−→<br />

rot( −→ V ∧ −→ W ) = (div −→ W ) −→ V + ( −→ W · −−→<br />

grad ) −→ V − (div −→ V ) −→ W − ( −→ V · −−→<br />

grad ) −→ W<br />

−−→<br />

grad ( −→ V · −→ W ) = −→ V ∧ −→<br />

rot −→ W + ( −→ V · −−→<br />

grad ) −→ W + −→ W ∧ −→<br />

rot −→ V + ( −→ W · −−→<br />

grad ) −→ V<br />

Lorsque l’on connaît les expressions <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux champs en fonctions <strong>de</strong>s coordonnées, un<br />

calcul direct du premier membre est souvent plus rapi<strong>de</strong> que l’utilisation <strong>de</strong> ces formules qui<br />

11. Nous l’adm<strong>et</strong>trons.<br />

36


ont donc surtout un usage <strong>théorique</strong>. La secon<strong>de</strong> <strong>et</strong> la troisième sont très souvent utilisées<br />

parce que leurs seconds membres sont simples ; il est rentable <strong>de</strong> les mémoriser d’autant<br />

plus qu’elles se ressemblent <strong>et</strong> qu’en apprendre une, c’est pratiquement apprendre l’autre.<br />

Les autres sont d’un usage moins courant <strong>et</strong> leur mémorisation est problématique à cause<br />

<strong>de</strong>s anti-symétries ; il n’y aura pas <strong>de</strong> honte à aller les chercher dans un formulaire.<br />

Remarque 1 : si l’on utilise la <strong>de</strong>rnière formule dans le cas particulier où −→ W = −→ V , on<br />

r<strong>et</strong>rouve une formule annoncée plus haut (cf « A scalaire gradient ») :<br />

( −→ V · −−→<br />

grad ) −→ V = −−→<br />

−→V 2<br />

grad<br />

2<br />

<br />

+ −→<br />

rot −→ V ∧ −→ V<br />

Remarque 2 : la différence <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières formules perm<strong>et</strong> une définition tensorielle<br />

<strong>de</strong> l’opérateur « V scalaire gradient » :<br />

2 ( −→ V · −−→<br />

grad ) −→ W = −−→<br />

grad ( −→ V · −→ W )− −→<br />

rot( −→ V ∧ −→ W )+(div −→ W ) −→ V −(div −→ V ) −→ W − −→ V ∧ −→<br />

rot −→ − −→ W ∧ −→<br />

rot −→ V<br />

4.h Dérivées temporelles<br />

Les fonctions rencontrées en <strong>physique</strong> sont assez agréables pour vérifier les hypothèses<br />

<strong>de</strong>s théorèmes ma<strong>thématique</strong>s, en particulier le théorème <strong>de</strong> Schwartz qui indique que<br />

les dérivées secon<strong>de</strong>s ne dépen<strong>de</strong>nt pas <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>s dérivations, en particulier, on peut<br />

permuter dérivée temporelle <strong>et</strong> dérivées spatiales cachées dans les gradients, divergences,<br />

rotationnels, <strong>et</strong>c. d’où <strong>de</strong>s théorèmes du style :<br />

div<br />

<br />

∂ −→ V<br />

∂t<br />

<strong>et</strong> tout ce qu’on peut imaginer dans ce genre.<br />

<br />

= ∂<br />

<br />

div<br />

∂t<br />

−→ <br />

V<br />

De même on peut 12 permuter dérivée temporelle <strong>et</strong> intégration dans l’espace, pourvu<br />

que le domaine d’intégration soit invariant dans le temps ; on aura, par exemple :<br />

<br />

Ω<br />

<br />

∂f d<br />

dΩ = f dΩ<br />

∂t dt Ω<br />

<strong>et</strong> tout ce qu’on peut imaginer dans ce genre.<br />

On remarquera que l’intégrale sur Ω <strong>de</strong> f ne dépend plus que du temps d’où une dérivée<br />

droite pour les puristes.<br />

12. On adm<strong>et</strong>tra c<strong>et</strong>te affirmation.<br />

37


5 Analyse vectorielle en coordonnées cylindriques <strong>et</strong> sphériques.<br />

5.a Coordonnées cylindriques <strong>et</strong> sphériques.<br />

• Coordonnées cylindriques.<br />

Elles sont définies à partir d’un repère cartésien Oxyz dont l’axe Oz est privilégié. Pour<br />

repérer un point M, on commence par tracer son plan méridien, c’est-à-dire le plan passant<br />

par Oz <strong>et</strong> le point M, il contient la projection H <strong>de</strong> M sur Oz <strong>et</strong> m projection <strong>de</strong> M sur<br />

xOy puis on donne r = −−→<br />

Om, θ = ( −→ Ox, −−→<br />

Om) <strong>et</strong> z = OH.<br />

Figure 6 – Coordonnées cylindriques.<br />

Un vecteur dépendant du point M (un champ donc) est proj<strong>et</strong>é sur une base locale,<br />

orthonormée directe, constitué <strong>de</strong>s vecteurs unitaires suivants :<br />

– −→ er , vecteur unitaire <strong>de</strong> −−→<br />

HM<br />

– −→ eθ, vecteur unitaire directement perpendiculaire à −→ er dans un plan parallèle à xOy<br />

– −→ ez<br />

Le tout <strong>et</strong> résumé par la figure 6 p. 38.<br />

• Coordonnées sphériques.<br />

Dans le même contexte, le point M est repéré par r = −−→<br />

OM, θ = ( −→ Oz, −−→<br />

OM) <strong>et</strong><br />

ϕ = ( −→ Ox, −−→<br />

Om).<br />

On r<strong>et</strong>rouve l’approche <strong>de</strong>s géographes (latitu<strong>de</strong> <strong>et</strong> longitu<strong>de</strong>). Notez que le θ <strong>de</strong>s cylindriques<br />

est <strong>de</strong>venu le ϕ <strong>de</strong>s sphériques.<br />

La base locale orthonormée directe est ici :<br />

– −→ er , vecteur unitaire <strong>de</strong> −−→<br />

OM<br />

– −→ eθ, vecteur unitaire directement perpendiculaire à −→ er dans le plan méridien<br />

38


– −→ eϕ, i<strong>de</strong>ntique au −→ eθ <strong>de</strong>s cylindriques<br />

Le tout <strong>et</strong> résumé par la figure 7 p. 39.<br />

5.b Méthodologie.<br />

Figure 7 – Coordonnées sphériques.<br />

Si l’on ne cherche dans ce chapitre qu’un formulaire, on peut sauter le paragraphe 5 b.<br />

On a vu plus haut (approche <strong>théorique</strong> du gradient) que la formulation tensorielle <strong>de</strong>s<br />

opérateurs d’analyse vectorielle n’est pas compatible avec l’emploi <strong>de</strong> bases locales. En fait,<br />

on peut contourner la difficulté en remplaçant la dérivation partielle par une dérivation<br />

covariante mais nous n’en parlerons que quand ce sera absolument utile, c’est-à-dire quand<br />

nous abor<strong>de</strong>rons — mo<strong>de</strong>stement — la relativité générale.<br />

Il est hors <strong>de</strong> question d’apprendre par cœur l’expression <strong>de</strong>s gradient, divergence,<br />

rotationnel <strong>et</strong> laplacien en coordonnées polaires. Si l’on en a besoin, on trouve aisément<br />

un formulaire qui les fournisse. Toutefois, il peut être intéressant <strong>de</strong> savoir comment les<br />

démontrer : on finit toujours s’ennuyer sur une plage, si idyllique soit-elle ; rien <strong>de</strong> tel alors<br />

que <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la <strong>physique</strong> en écrivant sur le sable avec un bout <strong>de</strong> roseau. L’idée <strong>de</strong> partir<br />

<strong>de</strong>s formules en repère cartésien puis <strong>de</strong> faire un changement <strong>de</strong> variables conduit à <strong>de</strong>s<br />

calculs complexes <strong>et</strong> difficiles à maîtriser. Un usage raisonné <strong>de</strong>s théorèmes <strong>de</strong> Stokes <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> Green-Ostrogradski perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> contourner la difficulté.<br />

• Mise en place.<br />

Plaçons-nous dans un contexte général où un point M, ou encore le vecteur position<br />

−−→<br />

OM, est repéré par un système <strong>de</strong> trois coordonnées ξ1, ξ2 <strong>et</strong> ξ3. Un déplacement élémen-<br />

taire est :<br />

−→ dl = −−−→<br />

MM ′ = −−→<br />

OM ′ − −−→<br />

OM = d −−→<br />

OM = <br />

39<br />

i<br />

∂ −−→<br />

OM<br />

∂ξi<br />

dξi


Pour chacune <strong>de</strong>s dérivées partielles, nous introduirons son vecteur unitaire −→ ei <strong>et</strong> sa<br />

norme ai, d’où :<br />

−→ <br />

dl = ai dξi −→ ei<br />

i<br />

Pour i<strong>de</strong>ntifier les ai <strong>et</strong> les −→ ei , en général il suffit d’imaginer trois mouvements élémentaires<br />

dans lesquels seul un <strong>de</strong>s paramètres varie d’un infiniment p<strong>et</strong>it puis un minimum<br />

<strong>de</strong> géométrie suffit pour conclure (cf infra).<br />

Les systèmes <strong>de</strong> coordonnées intéressants sont ceux pour lesquels la base locale formée<br />

par les −→ ei est orthonormée (on classe alors ces trois vecteurs <strong>de</strong> façon qu’elle soit directe<br />

dans l’ordre 123). C’est ce que nous supposerons par la suite.<br />

Remarquons avant d’aller plus loin qu’a priori les ai dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s ξi.<br />

• Gradient.<br />

Appelons Gi les composantes sur la base locale du gradient d’un champ scalaire f. On<br />

sait que df = −−→<br />

grad f · −→ dl d’où :<br />

d’où, par i<strong>de</strong>ntification :<br />

Facile, non ?<br />

• Rotationnel.<br />

∂f<br />

dξi =<br />

∂ξi<br />

<br />

i<br />

Gi = 1<br />

ai<br />

i<br />

∂f<br />

∂ξi<br />

Gi ai dξi<br />

Appelons Vi les composantes sur la base locale d’un champ vectoriel −→ V <strong>et</strong> Ri celles <strong>de</strong><br />

son rotationnel. Appliquons le théorème <strong>de</strong> Stokes à un quasi-carré élémentaire tracé sur<br />

une surface ξ1 = Cte. Ses quatre somm<strong>et</strong>s sont les points A(ξ1, ξ2, ξ3), B(ξ1, ξ2 + dξ2, ξ3),<br />

C(ξ1, ξ2 + dξ2, ξ3 + dξ3) <strong>et</strong> D(ξ1, ξ2, ξ3 + dξ3), d’où les quatre cotés élémentaires sont −→<br />

AB =<br />

a2 dξ2 −→ e2, −→<br />

BC = a3 dξ3 −→ e3, −−→<br />

CD = −a2 dξ2 −→ e2 <strong>et</strong> −→<br />

DA = −a3 dξ3 −→ e3 <strong>et</strong> les quatre circulations<br />

<strong>de</strong> V sur les côtés sont respectivement (a2 V2)ξ3 dξ2, (a3 V3)ξ2+dξ2 dξ2, −(a2 V2)ξ3+dξ3 dξ2<br />

<strong>et</strong> −(a3 V3)ξ2 dξ2 (on n’a pas oublié que les ai dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la position). En regroupant les<br />

termes <strong>de</strong>ux à <strong>de</strong>ux, un développement <strong>de</strong> Taylor donne une circulation totale :<br />

∂(a3 V3)<br />

∂ξ2<br />

− ∂(a2<br />

<br />

V2)<br />

dξ2 dξ3<br />

∂ξ3<br />

40


Quant au vecteur surface, c’est −→ dS = a2 dξ2 a3 dξ3 −→ e1 donc le flux du rotationnel à<br />

travers la surface est :<br />

R1 a2 dξ2 a3 dξ3<br />

Par i<strong>de</strong>ntification, on en déduit, en effectuant ensuite les permutations circulaires sur<br />

les indices :<br />

Et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux !<br />

• Divergence.<br />

R1 = 1<br />

a2 a3<br />

R2 = 1<br />

a3 a1<br />

R3 = 1<br />

a1 a2<br />

∂(a3 V3)<br />

∂ξ2<br />

∂(a1 V1)<br />

∂ξ3<br />

∂(a2 V2)<br />

∂ξ1<br />

− ∂(a2<br />

<br />

V2)<br />

∂ξ3<br />

− ∂(a3<br />

<br />

V3)<br />

∂ξ1<br />

− ∂(a1<br />

<br />

V1)<br />

∂ξ2<br />

Appelons Vi les composantes sur la base locale d’un champ vectoriel −→ V <strong>et</strong> notons D sa<br />

divergence. Appliquons le théorème <strong>de</strong> Green-Ostrogradski à un quasi-cube élémentaire<br />

<strong>de</strong> côtés dξ1, dξ2 <strong>et</strong> ξ3. Le flux <strong>de</strong> −→ V sur la face en ξ3+dξ3 orientée vers l’extérieur, donc<br />

dans le sens <strong>de</strong>s ξ3 croissants est (a1 a2 V3)ξ3+dξ3 dξ1 dξ2 <strong>et</strong> celui sur la face en ξ3 orientée<br />

vers l’extérieur, donc dans le sens <strong>de</strong>s ξ3 décroissants est −(a1 a2 V3)ξ3 dξ1 dξ2 ; leur somme<br />

après un développement <strong>de</strong> Taylor est donc ∂(a1 a2 V3)<br />

∂ξ3<br />

les <strong>de</strong>ux autres paires <strong>de</strong> faces donne pour flux total :<br />

∂(a2 a3 V1)<br />

∂ξ1<br />

+ ∂(a3 a1 V2)<br />

∂ξ2<br />

+ ∂(a1 a2 V3)<br />

∂ξ3<br />

dξ1 dξ2 dξ3 <strong>et</strong> par sommation sur<br />

<br />

dξ1 dξ2 dξ3<br />

L’intégrale (ramenée ici à un simple produit puisque le volume est élémentaire) <strong>de</strong> la<br />

divergence est :<br />

D a1 dξ1 a2 dξ2 a3 dξ3<br />

Par i<strong>de</strong>ntification, on en déduit :<br />

Et <strong>de</strong> trois !<br />

D =<br />

1<br />

a1 a2 a3<br />

∂(a2 a3 V1)<br />

∂ξ1<br />

+ ∂(a3 a1 V2)<br />

∂ξ2<br />

41<br />

+ ∂(a1<br />

<br />

a2 V3)<br />

∂ξ3


• Et pour terminer.<br />

Pour les autres opérateurs utiles, on se servira <strong>de</strong>s relations établies plus haut :<br />

∆f = div( −−→<br />

grad f)<br />

( −→ V · −−→<br />

grad)f = −→ V · −−→<br />

grad f<br />

∆ −→ V = −−→<br />

grad(div −→ V ) − −→<br />

rot( −→<br />

rot −→ V )<br />

2 ( −→ V · −−→<br />

grad ) −→ W = −−→<br />

grad ( −→ V · −→ W )− −→<br />

rot( −→ V ∧ −→ W )+(div −→ W ) −→ V −(div −→ V ) −→ W − −→ V ∧ −→<br />

rot −→ W −( −→ V · −−→<br />

grad ) −→ W<br />

Est-il utile <strong>de</strong> dire que l’on évite d’utiliser les coordonnées polaires dans le <strong>de</strong>rnier cas<br />

<strong>et</strong> que l’on rechigne à le faire dans l’avant-<strong>de</strong>rnier ?<br />

5.c Le formulaire.<br />

• Coordonnées cylindriques.<br />

Sur la la figure 6 p. 38, on voit aisément que si r varie seul, M se déplace <strong>de</strong> dr −→ er , que<br />

si θ varie seul, M se déplace sur un cercle <strong>de</strong> rayon r donc se déplace <strong>de</strong> r dθ −→ eθ <strong>et</strong> que z<br />

varie seul, M se déplace <strong>de</strong> dz −→ ez . On applique donc les formules générales avec ar = 1,<br />

aθ = r <strong>et</strong> az = 1, d’où :<br />

−→<br />

rot −→ V = 1<br />

r<br />

∂Vz<br />

∂θ<br />

−−→<br />

grad f = ∂f<br />

∂r<br />

∂(r Vθ)<br />

−<br />

∂z<br />

−→er +<br />

−→<br />

er + 1<br />

r<br />

<br />

∂Vr ∂Vz<br />

−<br />

∂z ∂r<br />

∂f −→<br />

eθ +<br />

∂θ<br />

∂f<br />

∂z<br />

−→ eθ<br />

−→<br />

ez<br />

<br />

+ 1<br />

<br />

∂(r Vθ) ∂Vr −→ez<br />

−<br />

r ∂r ∂θ<br />

<strong>de</strong> façon brute, soit après simplification :<br />

−→<br />

rot −→ <br />

1 ∂Vz ∂Vθ −→er ∂Vr ∂Vz<br />

V = − + −<br />

−→ 1 ∂(r Vθ) 1<br />

eθ +<br />

−<br />

r ∂θ ∂z ∂z ∂r r ∂r r<br />

div −→ V = 1<br />

<br />

∂(r Vr) ∂Vθ ∂(r Vz)<br />

+ +<br />

r ∂r ∂θ ∂z<br />

<strong>de</strong> façon brute, soit après simplification :<br />

div −→ V = 1<br />

r<br />

Le laplacien d’un champ scalaire est :<br />

∆f = div( −−→<br />

grad f) = 1<br />

r<br />

∂(r Vr)<br />

∂r<br />

+ 1<br />

r<br />

∂Vθ<br />

∂θ<br />

∂(r ∂f<br />

∂r ) 1 ∂<br />

+<br />

∂r r<br />

42<br />

+ ∂Vz<br />

∂z<br />

1<br />

r<br />

∂θ<br />

<br />

∂f<br />

∂θ<br />

∂<br />

+<br />

<br />

∂f<br />

∂z<br />

∂z<br />

<br />

∂Vr −→ez<br />

∂θ


<strong>de</strong> façon brute, soit en développant les dérivations <strong>de</strong> produits <strong>et</strong> après simplification :<br />

∆f = ∂2f 1 ∂f<br />

+<br />

∂r2 r ∂r<br />

+ 1<br />

r 2<br />

∂2f ∂θ2 + ∂2f ∂z2 On passe sous silence le laplacien d’un champ vectoriel <strong>et</strong> l’opérateur « V scalaire<br />

gradient » peu exploitables en coordonnées polaires.<br />

• Coordonnées sphériques.<br />

Sur la la figure 7 p. 39, on voit aisément que si r varie seul, M se déplace <strong>de</strong> dr −→ er ,<br />

que si θ varie seul, M se déplace sur un cercle <strong>de</strong> rayon r donc se déplace <strong>de</strong> r dθ −→ eθ <strong>et</strong> que<br />

ϕ varie seul, M se déplace sur un cercle <strong>de</strong> rayon r sin θ donc se déplace <strong>de</strong> r sin θ dϕ −→ eϕ.<br />

On applique donc les formules générales avec ar = 1, aθ = r <strong>et</strong> aϕ = r sin θ, d’où, sans<br />

détailler l’étape du résultat brut :<br />

−−→<br />

grad f = ∂f<br />

∂r<br />

−→<br />

er + 1 ∂f −→<br />

eθ +<br />

r ∂θ<br />

1 ∂f<br />

r sin θ ∂ϕ<br />

−→<br />

rot −→ <br />

1 ∂<br />

V =<br />

r sin θ ∂θ (sin θ Vϕ) − ∂Vθ<br />

<br />

−→er<br />

+ · · ·<br />

∂ϕ<br />

<br />

1 ∂Vr 1 ∂ −→eθ<br />

· · ·<br />

− (r Vϕ) + · · ·<br />

r sin θ ∂ϕ r ∂r<br />

· · · 1<br />

<br />

∂<br />

r ∂r (r Vθ) − ∂Vr<br />

<br />

−→eϕ<br />

∂θ<br />

div −→ V = 1<br />

r 2<br />

∆ f = ∂2f 2 ∂f<br />

+<br />

∂r2 r ∂r<br />

∂<br />

∂r (r2 Vr) + 1<br />

r sin θ<br />

+ 1<br />

r 2<br />

∂2f +<br />

∂θ2 ∂<br />

∂θ (sin θ Vθ) + 1 ∂Vϕ<br />

r sin θ ∂ϕ<br />

1<br />

r2 ∂f<br />

tan θ ∂θ +<br />

1<br />

r2 sin2 ∂<br />

θ<br />

2f ∂ϕ2 Remarque : on vérifie aisément que l’expression du laplacien est équivalente à celle qui<br />

suit <strong>et</strong> qui perm<strong>et</strong> une recherche plus aisée d’on<strong>de</strong>s sphériques en <strong>physique</strong> ondulatoire :<br />

∆ f = 1 ∂<br />

r<br />

2 (r f)<br />

∂θ2 1<br />

+<br />

r2 ∂2f +<br />

∂θ2 43<br />

1<br />

r2 ∂f<br />

tan θ ∂θ +<br />

1<br />

r2 sin2 ∂<br />

θ<br />

2f ∂ϕ2


• Exercice <strong>de</strong> style.<br />

Je suggère au lecteur <strong>de</strong> définir lui même un système <strong>de</strong> coordonnées adaptées à un<br />

phénomène <strong>physique</strong> lié à un tore <strong>de</strong> grand rayon R <strong>et</strong> <strong>de</strong> p<strong>et</strong>it rayon a (champ électromagnétique<br />

dans un solénoï<strong>de</strong> torique en alternatif, par exemple) puis <strong>de</strong> s’amuser (si, si !)<br />

à établir un formulaire donnant le gradient, le rotationnel, la divergence <strong>et</strong> le laplacien<br />

scalaire dans ces coordonnées toriques. Le succès est garanti dans le cadre d’un mémoire.<br />

44

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