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30 Vie <strong>de</strong> la cité<br />
Les hommes du pilotage <strong>de</strong><br />
l’Adour<br />
« Le pilote tout aussitôt<br />
A fait filer la grand écoute<br />
Notre navire soulagé<br />
A repris sa première course<br />
Courage, mes enfants, courage !<br />
Notre pilote gouverne bien<br />
Il faut promettre une grand messe,<br />
Pendant qu'on en a les moyens. »<br />
Au temps <strong>de</strong> la<br />
rengaine du Navire <strong>de</strong><br />
<strong>Bayonne</strong>, les pilotes<br />
avaient comme leurs<br />
collègues d’aujourd’hui,<br />
la mer et leur port pour<br />
vocation. Accompagnés<br />
par les patrons <strong>de</strong><br />
ve<strong>de</strong>tte, ils assurent<br />
en permanence<br />
l’entrée et la sortie <strong>de</strong>s<br />
bateaux en ra<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>Bayonne</strong>, un métier à<br />
haut risque mal connu<br />
du grand public.<br />
Ci-<strong>de</strong>ssus : La bordée <strong>de</strong> service,<br />
conduit un pilote au mouillage.<br />
À droite : Le patron <strong>de</strong> ve<strong>de</strong>tte ai<strong>de</strong> le pilote<br />
à se hisser <strong>de</strong> la pilotine au bastingage.<br />
Érigée en 1861 sur l’embouchure <strong>de</strong> l’Adour,<br />
la Tour <strong>de</strong>s Signaux <strong>de</strong> la Barre abrite la<br />
corporation <strong>de</strong>s pilotes <strong>de</strong> la Barre, l’une <strong>de</strong>s<br />
plus anciennes <strong>de</strong> France. Quatre pilotes,<br />
six patrons <strong>de</strong> ve<strong>de</strong>tte et une secrétaire en<br />
constituent l’équipe. Par tous les temps, 24h<br />
sur 24 et 7 jours sur 7, ces hommes courageux<br />
ont pour mission <strong>de</strong> ramener dans le<br />
port, les bateaux <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 60 m <strong>de</strong> long<br />
ou <strong>de</strong> les en faire sortir. Une assistance qui<br />
représente 2000 opérations dans l’année,<br />
soit <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux à dix sorties par jour.<br />
Arrivée du « Tim Buck »,<br />
en provenance d’Afrique<br />
13 h 30 sur le quai Armand Gommes.<br />
Aux comman<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la pilotine, les patrons<br />
<strong>de</strong> ve<strong>de</strong>tte Pierre Trocq et Fabrice Kerr (la<br />
PORTRAIT<br />
Les pilotes <strong>de</strong> la Tour <strong>de</strong>s Signaux,<br />
<strong>de</strong> gauche à droite : François<br />
Cazeils, Bertrand <strong>Mo</strong>utard, Georges<br />
Strullu et Jean-Noël Faurie.<br />
bordée <strong>de</strong> service), embarquent le pilote<br />
Jean-Noël Faury. Ils vont le mener à la rencontre<br />
du « Tim Buck », cargo <strong>de</strong> 160 m <strong>de</strong><br />
long, chargé <strong>de</strong> bois exotique. Parvenue au<br />
mouillage, la ve<strong>de</strong>tte file vers le navire, s’en<br />
approche jusqu’à s’appuyer sur son flanc.<br />
Une échelle <strong>de</strong> cor<strong>de</strong> est lancée <strong>de</strong>puis le<br />
bastingage, le pilote l’agrippe et grimpe à<br />
bord. « Lorsque la mer est forte, toute la<br />
difficulté consiste à bien surveiller chaque<br />
mouvement <strong>de</strong> la pilotine pour ne pas risquer<br />
<strong>de</strong> toucher le pilote » confie Pierre Trocq. Sur<br />
le pont, Jean-Noël Faury est accueilli par le<br />
commandant russe qui le mène à la passerelle<br />
(timonerie) et lui confie son bateau. Le<br />
pilote, très concentré, intime ses ordres par<br />
radio en anglais. Le port <strong>de</strong> <strong>Bayonne</strong> n’est<br />
pas facile d’accès avec ses passes étroites