octobre 2011 - Parti Socialiste Ville de Genève

Invitée
Danièle Bianchi
Attachée de presse - Communauté Baha'ie
Droits de l'homme
La situation tragique des Baha'is en Iran
La situation générale des droits
de l’homme en Iran est notoirement
lamentable. La persécution
des Baha’is d’Iran en est un cas
particulier. Elle remonte à la naissance
même de cette religion au milieu
du XIX e siècle.
Elle s’est poursuivie
sous le règne des Pahlavis
et persiste tragiquement
sous le
gouvernement de la
République Islamique.
Sans clergé, proclamant
la recherche personnelle
et la responsabilité
individuelle, l’égalité des
droits de l’homme et de
la femme, la justice sociale,
la protection des
minorités, l’éducation
pour tous, le respect des
différences et la reconnaissance
des grandes
religions révélées précédemment,
répandue
dans tous les pays et
territoires, elle semble
faire peur aux dirigeants
de son pays natal, quels
qu’ils soient.
Comment se manifestent
ces atteintes aux
Baha’is:
Depuis la révolution islamique
de 1979, les
persécutions se font
plus systématiques.
Dans l’article 13 de la
Constitution ne sont reconnues
que les minorités
chrétienne, judaïque
et zoroastrienne. Ainsi
la plus grande minorité
religieuse d’Iran (environ
300'000 personnes
actuellement) est privée
de tout statut et n’a pas
d’existence légale.
Plus de 200 Baha’is ont
été exécutés, des centaines
ont été emprisonnés,
pour des jours ou
pour des mois, sans que
leur famille connaisse
le lieu de détention ni
le chef d’accusation,
des milliers se sont vus
confisquer leurs propriétés,
leurs commerces,
leurs licences professionnelles,
ont été privés
de leur retraite ou de leur
travail. Des dizaines de
Baha’is sont en liberté
conditionnelle sous caution,
dans l’attente d’un
procès et souvent sans
motif explicite.
Les cimetières Baha’is
ont été profanés et rasés
et les lieux saints détruits.
On refuse à des familles
d’enterrer leurs morts
selon la loi baha’ie (dans
un cercueil, contrairement
aux musulmans).
Des maisons ont été incendiées.
On a vu également
une campagne systématique
d’incitation à la
haine envers les Baha’is
dans les journaux, sur
internet et par le biais
de graffitis haineux taggés
sur leurs propriétés.
Certains ont aussi reçu
des menaces par sms.
Tout cela, au vu et au su
et avec l’approbation du
gouvernement.
Des incidents se sont pro-
duits dans les écoles où
des enfants de familles
baha’ies ont été humiliés
et moqués, parfois battus,
de la main de leurs
enseignants, à cause de
leurs croyances. Des milliers
d’étudiants ont été
privés d’accès à l’université:
bien qu’ayant réussi
les examens d’entrée,
ils ont été expulsés ou
interdits dès que leur foi
a été connue. En 1987,
les Baha’is ont créé un
Institut d’Enseignement
Supérieur (IBES) pour
répondre aux besoins
éducatifs de ces jeunes,
en correspondance
avec diverses universités
du monde (Canada,
Australie). Tout récemment,
et ce n’est pas la
première fois, une série
de rafles coordonnées
dans trente-neuf maisons
a abouti à la confiscation
de matériel, de biens personnels
et à l’arrestation
de dix-huit personnes qui
contribuent à l’IBES, dont
onze restent incarcérées
actuellement.
PostScriptum 11/2011 30