Volume 20, numéro 5 Avril-Mai 2013 « Trois forces de la ... - aderm

Paris, La Défense, 21 juin, jour de la Musique.
iel gris, maussade. Nous allons d’abord au cinéma. Esca-
C liers mobiles (escalators en France) pour grimper vers la
sortie du RER et rejoindre les salles là-haut. Bâtiment gigantesque
abritant près de vingt salles. En comparaison, le complexe
20/20 de Boucherville ressemble à une salle de quartier.
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Chroniques
À l’écran, « Adieu Berthe » ou « L’enterrement de mémé »,
une comédie burlesque d’amour et de tromperie : situations
rocambolesques, décalées, surréalistes. Le film mérite bien ses
3 cœurs sur 4 décernés par le Figaro.
À ceux et celles qui pensent qu’il y a trop
de publicité sur nos écrans, disons que le
film a commencé 25 minutes après le
premier décibel. Nous avons payé 6,20
euros à la séance matinale de 11 heures.
À l’affiche aussi, le film québécois ayant
gagné le trophée d’Alpe d’Huez,
« Starbuck » qui met en vedette Patrick
Huard est présenté en V.O. (version originale)
avec S.T.F. (sous-titres français).
Understand ?
Venons-en maintenant au sujet qui vous
intéresse (ou non) c’est-à-dire au titre de
cet article.
La Fête de la Musique est célébrée dans
toute la France depuis 30 ans. Elle est due
à Jack Lang, qui n’est pas un citoyen de
la fière Albion mais, si je me souviens
bien, un ministre de la Culture et de la Communication sous le
gouvernement du Président Mitterrand.
Nous consultons donc les journaux du jour pour connaître les
événements musicaux aux quatre coins de la Ville-Lumière.
Nous épluchons donc Le Figaro, le Parisien et la brochure le
Pariscope (40 centimes). À l’occasion de cette journée, les
métros, trains, bus, RER circulent toute la nuit et les festivaliers
profitent du même titre de transport de 17 heures à 7 heures
le lendemain.
Jour de la musique Par Pierre Bélanger
L’Entre-nous, Vol. 20, no 5
Nous choisissons d’aller entendre, au 105 rue Charenton, des
chants de Barbara et de Trenet sur Paris.
On avait désigné cette adresse comme étant le siège d’Alan
Park.
Nous pensions évidemment découvrir un parc mais nous trouvons
plutôt une boutique de mode, bijoux et accessoires à
50 % de réduction. Fin juin est la période officielle des soldes.
Pendant que Nicole faisait ses choix, le
propriétaire nous indiqua que le spectacle
aurait lieu sur le trottoir.
Solenna est arrivée avec son lutrin, sa
blouse à paillettes à la Muriel Millard
et son nécessaire électronique pour la
musique de fond. Elle a chanté pendant
deux heures sans attroupement réel
tandis que de nombreuses femmes entraient
dans le commerce. Je me disais
que les soldes attirent plus les clients
que la musique. Mais non, le propriétaire
a ouvert le champagne, servi des
petits fours, des apéricubes de fromages
et des mini-quiches sans croûte
pour ses amies clientes, disait-il. Comme
nous avions fait des achats nous
étions devenus des membres du groupe
au milieu des rires et des bulles de
nectar pendant que Solenna continuait
à s’égosiller dans le vent frais de
19 h 30. Elle s’est finalement jointe à nous et nous avons
continué avec elle à combler notre petite faim avec les grignotines
dressées dans le fond de l’étroit magasin. Comme on dit
au Québec en langage littéraire : « Le party était pogné ».
Vraiment une soirée surprise.
Revenant à la maison et sortant du RER sur l’esplanade Charles-de-Gaulle,
une chorale entonnait du gospel et des airs sur
Jésus. Mais les pauvres chantaient si faux dans une cacophonie
tordue et très peu pratiquée qu’on se serait pensé sous le
muezzin lors d’une mélodie de chanteurs musulmans. Ces
derniers faussent aussi, mais eux, on s’y attend.