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Totem et Tabou - Philosophie pour le Bac

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Sigmund Freud (1912), <strong>Totem</strong> <strong>et</strong> tabou. Interprétation par la psychanalyse 37<br />

de la vie socia<strong>le</strong> des peup<strong>le</strong>s primitifs<br />

<strong>pour</strong>ra pas résister à la tentation d'appliquer aux phénomènes correspondants<br />

de la psychologie col<strong>le</strong>ctive <strong>le</strong>s données qu'il a acquises dans <strong>le</strong> domaine de la<br />

psychanalyse.<br />

Il y a cependant une réserve à formu<strong>le</strong>r au suj<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te tentative.<br />

L'analogie entre <strong>le</strong> tabou <strong>et</strong> la névrose obsessionnel<strong>le</strong> peut être purement<br />

extérieure, ne porter que sur <strong>le</strong>s manifestations symptomatiques, sans<br />

s'étendre à <strong>le</strong>ur nature même. La nature aime à se servir des mêmes formes<br />

<strong>pour</strong> réaliser <strong>le</strong>s combinaisons chimiques <strong>le</strong>s plus variées, qu'il s'agisse de<br />

bancs de corail ou de plantes, voire de certains cristaux ou de certains dépôts<br />

chimiques.. Ce serait évidemment agir d'une façon trop hâtive <strong>et</strong> peu efficace<br />

que de conclure de l'analogie des conditions mécaniques à une affinité de<br />

nature. Tout en tenant compte de c<strong>et</strong>te réserve, nous ne devons cependant pas<br />

renoncer à la comparai. son que nous venons de suggérer.<br />

La première ressemblance, <strong>et</strong> la plus frappante, entre <strong>le</strong>s prohibitions<br />

obsessionnel<strong>le</strong>s (chez <strong>le</strong>s nerveux) <strong>et</strong> la tabou consiste en ce que ces<br />

prohibitions sont aussi peu motivées que <strong>le</strong> tabou <strong>et</strong> ont des origines tout aussi<br />

énigmatiques. Ces prohibitions ont surgi un jour, <strong>et</strong> depuis lors l'individu est<br />

obligé de subir <strong>le</strong>ur contrainte en vertu d'une angoisse irrésistib<strong>le</strong>. Une menace<br />

extérieure de châtiment est superflue, car <strong>le</strong> suj<strong>et</strong> possède une certitude<br />

intérieure (conscience) que la violation de la prohibition sera suivie d'un<br />

malheur intolérab<strong>le</strong>. Tout ce que <strong>le</strong>s malades obsédés sont à même de dire, c'est<br />

qu'ils ont un pressentiment indéfinissab<strong>le</strong> que la violation serait une cause de<br />

préjudice grave <strong>pour</strong> une personne de <strong>le</strong>ur entourage. Ils sont incapab<strong>le</strong>s de<br />

dire de quel<strong>le</strong> nature peut être ce préjudice, <strong>et</strong> encore ce renseignement si<br />

vague n'est-il obtenu que plus tard, lors des actions (dont nous par<strong>le</strong>rons plus<br />

loin) de préservation <strong>et</strong> d'expiation, <strong>et</strong> non à propos des prohibitions el<strong>le</strong>smêmes.<br />

La prohibition principa<strong>le</strong>, centra<strong>le</strong> de la névrose est, comme dans <strong>le</strong> tabou,<br />

cel<strong>le</strong> du contact, d'où son nom, délire de toucher. La prohibition ne porte pas<br />

seu<strong>le</strong>ment sur l'attouchement direct du corps, mais s'étend à toutes <strong>le</strong>s actions<br />

que nous définissons par l'expression figurée : se m<strong>et</strong>tre en contact, venir en

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