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Totem et Tabou - Philosophie pour le Bac

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Sigmund Freud (1912), <strong>Totem</strong> <strong>et</strong> tabou. Interprétation par la psychanalyse 155<br />

de la vie socia<strong>le</strong> des peup<strong>le</strong>s primitifs<br />

départ une phase supérieure du culte religieux <strong>et</strong> <strong>pour</strong> aboutissement la phase<br />

la plus primitive du totémisme.<br />

Je vais essayer de citer, de l'excel<strong>le</strong>nt livre de Robertson Smith, <strong>le</strong>s, passages<br />

<strong>le</strong>s plus intéressants, relatifs à l'origine <strong>et</strong> à la signification du rite du sacrifice,<br />

en négligeant <strong>le</strong>s détails souvent p<strong>le</strong>ins d'attrait <strong>et</strong> <strong>le</strong> développement ultérieur<br />

de ce rite. Je préviens <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur qu'il ne doit pas s'attendre à trouver dans mon<br />

extrait la lucidité <strong>et</strong> la force de démonstration de l'exposé original.<br />

Robertson Smith montre que <strong>le</strong> sacrifice sur l'autel constituait la partie<br />

essentiel<strong>le</strong> du rituel des religions anciennes. Il jouait <strong>le</strong> même rô<strong>le</strong> dans toutes<br />

<strong>le</strong>s religions. de sorte qu'on peut expliquer son existence par des causes très<br />

généra<strong>le</strong>s <strong>et</strong> exerçant partout la même action.<br />

Le sacrifice, l'acte sacré par excel<strong>le</strong>nce (sacrificium mot en grec dans <strong>le</strong><br />

texte), n'avait cependant pas au début la même signification que cel<strong>le</strong> qu'il a<br />

acquise aux époques ultérieures : une offre faite à la divinité, dans <strong>le</strong> but de se<br />

la concilier ou de se la rendre favorab<strong>le</strong>. (L'emploi profane du mot est fondé sur<br />

son sens secondaire, qui est celui de désintéressement, de dévouement, d'oubli<br />

de soi-même). Tout porte à croire que <strong>le</strong> sacrifice n'était primitivement pas<br />

autre chose qu'un « acte de camaraderie (fellowship) socia<strong>le</strong> entre la divinité <strong>et</strong><br />

ses adorateurs », de communion entre <strong>le</strong>s fidè<strong>le</strong>s <strong>et</strong> <strong>le</strong>ur dieu.<br />

On offrait en sacrifice des choses qui se mangent <strong>et</strong> se boivent; l'homme<br />

sacrifiait à son dieu ce dont il se nourrissait lui-même : viande, céréa<strong>le</strong>s, fruits,<br />

vins, hui<strong>le</strong>. Il n'y avait de restrictions <strong>et</strong> d'exceptions qu'en ce qui concernait la<br />

viande du sacrifice. Les animaux offerts en sacrifice étaient consommés à la<br />

fois par <strong>le</strong> dieu <strong>et</strong> par ses adorateurs; seuls <strong>le</strong>s sacrifices végétaux étaient<br />

réservés au dieu sans partage. Il est certain que <strong>le</strong>s sacrifices d'animaux sont <strong>le</strong>s<br />

plus anciens <strong>et</strong> ont jadis existé seuls. L'offre de végétaux a eu <strong>pour</strong> source l'offre<br />

de primeurs de tous <strong>le</strong>s fruits <strong>et</strong> représentait un tribut payé au maître du sol <strong>et</strong><br />

du pays. Mais <strong>le</strong>s sacrifices d'animaux sont plus anciens que l'agriculture.

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