Le Rouissage - Lin de Marc
Le Rouissage - Lin de Marc
Le Rouissage - Lin de Marc
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Bienvenue… au Pays du <strong>Lin</strong><br />
<strong>Le</strong> 1er mai 2008, Conches est la capitale du lin<br />
A<br />
lors que le Comice Agricole <strong>de</strong> Conches en Ouche battra son plein, à quelques encablures<br />
<strong>de</strong> là, sur la zone industrielle <strong>de</strong>s pistes, le public pourra découvrir le mon<strong>de</strong> du lin au teillage<br />
VANWYNSBERGHE. <strong>Le</strong>s occasions sont rares <strong>de</strong> découvrir les <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> cette fibre<br />
emblématique <strong>de</strong> notre région, fibre symbole d’histoire, <strong>de</strong> qualité, <strong>de</strong> robustesse et <strong>de</strong> nouvelles<br />
technologies. <strong>Le</strong> 1er mai, c’est le teillage <strong>de</strong> lin le plus mo<strong>de</strong>rne d’Europe qui vous ouvrira ses portes et<br />
c’est à Conches.<br />
Probablement la fibre la plus vieille du mon<strong>de</strong>, le lin était<br />
déjà utilisé par nos ancêtres <strong>de</strong> l’Égypte Ancienne. Fibre<br />
d’histoire, fibre actuelle, le lin se décline aujourd’hui dans<br />
la construction, le jardin, l’automobile, la décoration, la<br />
mé<strong>de</strong>cine, la papeterie… mais c’est dans la mo<strong>de</strong> qu’il se<br />
distingue particulièrement faisant la joie <strong>de</strong>s plus grands<br />
créateurs, comme en témoigne ces propos <strong>de</strong> Valentino :<br />
«C’est quelque chose <strong>de</strong> terriblement difficile à travailler,<br />
mais d’une telle élégance que cela vaut la peine <strong>de</strong> tenter<br />
<strong>de</strong> le dompter. Alors il peut <strong>de</strong>venir souple comme<br />
<strong>de</strong> la soie, doux comme le cashmere, flui<strong>de</strong> comme la<br />
mousseline, en restant toujours chic».<br />
C’est cette fibre que la SARL VANWYNSBERGHE<br />
souhaite faire découvrir au public. Si les vêtements <strong>de</strong><br />
lin sont souvent estampillés «ma<strong>de</strong> in China», la matière<br />
première provient, elle, <strong>de</strong> Haute-Normandie, région<br />
qui produit le meilleur lin du mon<strong>de</strong>. <strong>Le</strong>s installations<br />
ultra mo<strong>de</strong>rnes du teillage et près <strong>de</strong> vingt exposants<br />
atten<strong>de</strong>nt les visiteurs : démonstration <strong>de</strong> teillage, tissus,<br />
produits alimentaires à base <strong>de</strong> lin, isolant pour l’habitat,<br />
paillage pour le jardin, machines agricoles et <strong>de</strong> récolte<br />
du lin, décoration, grands acteurs du marché du lin…<br />
toute la sphère du lin à portée <strong>de</strong> main le temps d’une<br />
journée.<br />
A cette occasion, <strong>Marc</strong> VANWYNSBERGHE, lancera la boutique<br />
<strong>Lin</strong> <strong>de</strong> <strong>Marc</strong><br />
qui proposera à la vente du linge <strong>de</strong> maison en lin, directement à l’usine et bientôt sur internet où vous pouvez<br />
d’ores et déjà visiter le site www.lin<strong>de</strong>marc.com.<br />
Porte ouverte du Teillage VANWYNSBERGHE<br />
Jeudi 1er mai 2008 <strong>de</strong> 9 h 00 à 18 h 00<br />
ZI les Pistes 2<br />
27190 CONCHES EN OUCHE<br />
à 1,5 kilomètres <strong>de</strong> Conches direction Damville.<br />
Tél. 02 32 30 78 05
Visitez le teillage le plus<br />
mo<strong>de</strong>rne d’Europe<br />
A<br />
près la récolte, les pailles <strong>de</strong> lin sont travaillées tout au long <strong>de</strong> l’année dans les usines <strong>de</strong><br />
teillage. Cette première transformation <strong>de</strong> la paille a pour but d’extraire les fibres <strong>de</strong>s tiges<br />
rouies. Chez les Vanwynsberghe, le teillage <strong>de</strong> lin se transmet <strong>de</strong> père en fils. D’abord basé<br />
à Bémécourt, près <strong>de</strong> Breteuil, le teillage est, <strong>de</strong>puis 2003, installé à Conches en Ouche, sur la zone<br />
industrielle <strong>de</strong>s pistes.<br />
<strong>Le</strong> teillage Vanwynsberghe, le plus mo<strong>de</strong>rne d’Europe,<br />
emploi aujourd’hui 16 salariés. La ligne <strong>de</strong> teillage, <strong>de</strong><br />
80 mètres <strong>de</strong> long, sépare les fibres du bois <strong>de</strong> la plante.<br />
Au court <strong>de</strong> cette opération, les graines <strong>de</strong> lin sont<br />
récupérées, puis la tige est battue pour enlever le bois.<br />
<strong>Le</strong>s morceaux <strong>de</strong> bois récupérés sont appelés « anas ».<br />
La fibre ainsi récupérée est séparée en fibre longue, la<br />
filasse et en fibre courte, les étoupes.<br />
L’usine teille 10 000<br />
tonnes <strong>de</strong> pailles <strong>de</strong><br />
lin chaque année.<br />
Elles arrivent à l’usine<br />
sous forme <strong>de</strong> balles ron<strong>de</strong>s. Chaque heure, 2,5 tonne<br />
<strong>de</strong> pailles sont déroulées et étalées sous forme d’une<br />
nappe. <strong>Le</strong>s automatismes mis en œuvre dans cette usine<br />
nouvelle génération facilitent gran<strong>de</strong>ment le travail <strong>de</strong><br />
l’opérateur qui doit assurer la régularité <strong>de</strong> la nappe<br />
dont la <strong>de</strong>nsité est d’environ 2 kg par mètre linéaire.<br />
<strong>Le</strong>s tiges sont ensuite égrainnées puis alignées avant<br />
<strong>de</strong> passer à l’étirage, l’épaisseur <strong>de</strong> la nappe diminue<br />
progressivement en passant entre une série <strong>de</strong> disques<br />
<strong>de</strong>ntés. Durant cette phase, sa vitesse linéaire est<br />
multipliée par 8 par le diviseur.<br />
<strong>Le</strong>s pailles sont ensuite broyées par <strong>de</strong>s cylindres cannelés,<br />
à grosses <strong>de</strong>ntures au début puis à fines <strong>de</strong>ntures par la<br />
suite. Elles passent sous la cannelures <strong>de</strong>s rouleaux avec un<br />
angle proche <strong>de</strong> 90° pour rendre le broyage plus efficace.<br />
Cette opération se fait alternativement coté pied, le bas<br />
<strong>de</strong> la tige, et coté tête, le haut <strong>de</strong> la tige. <strong>Le</strong>s fragments <strong>de</strong><br />
pailles, appelés anas, sont récupérés par aspiration.<br />
<strong>Le</strong>s fibres sont ensuite nettoyées par les tambours <strong>de</strong><br />
teillage, munis <strong>de</strong> lames <strong>de</strong> faible épaisseur. Elles frottent<br />
les tiges à une vitesse proche <strong>de</strong> 200 tours/min. Cette<br />
vitesse est adaptée en fonction <strong>de</strong>s caractéristiques<br />
<strong>de</strong> chaque lot <strong>de</strong> paille. L’opération est effectuée<br />
successivement côté pied et côté tête. <strong>Le</strong>s fibres<br />
courtes ou étoupes, moins résistantes, sont récupérées<br />
par aspiration sous la teilleuse. <strong>Le</strong> restant <strong>de</strong>s anas est<br />
décollé en même temps.<br />
En bout <strong>de</strong> ligne, les opérateurs font un tri afin<br />
d’homogénéiser les lots. <strong>Le</strong><br />
lin teillé ou fibres longues est<br />
conditionné en balles ou en<br />
rouleaux d’environ 100 kg.<br />
Ces fibres longues représentent<br />
20 à 25 % <strong>de</strong> la plante. Un<br />
hectare <strong>de</strong> lin produit en<br />
moyenne entre 1 200 et 1<br />
400 kg <strong>de</strong> lin teillé. Selon le<br />
ren<strong>de</strong>ment en fibres longues<br />
du lin teillé, l’usine produit <strong>de</strong> 300 à 800 kg <strong>de</strong> filasse<br />
par heure.<br />
<strong>Le</strong>s anas et les étoupes sont ensuite séparés par un<br />
secoueur.<br />
La ligne <strong>de</strong> teillage Vanwynsberghe est l’une <strong>de</strong>s<br />
plus sûre. Des sécurités placées à chaque étape <strong>de</strong> la<br />
chaîne préviennent tout risque d’acci<strong>de</strong>nt. Pilotées par<br />
ordinateur, équipées d’écran <strong>de</strong> contrôle, <strong>de</strong> palpeurs et<br />
autres capteurs, la technologie déployée dans la ligne <strong>de</strong><br />
teillage confère au teillage Vanwynsberghe un taux <strong>de</strong><br />
fonctionnement exceptionnel <strong>de</strong> 96%.<br />
Jeudi 1er mai, le public pourra visiter ce symbole<br />
<strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>rnité placée au service <strong>de</strong> la tradition<br />
séculaire du teillage <strong>de</strong> lin dans la région Haute-<br />
Normandie.
Cent jours pour pousser...<br />
...floraison d’une journée<br />
L<br />
e lin est une plante annuelle cultivée principalement pour ses fibres, mais aussi pour ses graines<br />
oléagineuses. <strong>Le</strong>s fibres du lin permettent <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s, du tissu, ou plus récemment <strong>de</strong>s<br />
matériaux isolants pour la construction. <strong>Le</strong>s graines sont utilisées pour produire <strong>de</strong> l’huile et <strong>de</strong>s<br />
aliments pour animaux.<br />
<strong>Le</strong> lin est une <strong>de</strong>s rares fibres textiles végétales<br />
européennes. Elle a la particularité d’être une fibre<br />
longue (plusieurs dizaines <strong>de</strong> centimètres), par rapport<br />
aux fibres courtes du coton ou moyennes <strong>de</strong> la laine.<br />
La culture du lin est particulièrement délicate. En effet,<br />
semé au printemps, le lin pousse en « 100 jours ». Cette<br />
courte pério<strong>de</strong> végétative rend difficile tout rattrapage<br />
en cas d’inci<strong>de</strong>nt (mauvaise levée, conditions climatiques<br />
défavorables...). <strong>Le</strong> lin doit pousser suffisamment pour<br />
avoir un ren<strong>de</strong>ment satisfaisant, mais pas trop ni trop<br />
vite sinon il est trop fin. De plus, plus il grandit, plus<br />
il <strong>de</strong>vient sensible à la verse. Cela explique que <strong>de</strong><br />
mauvaises conditions climatiques, comme en 2007,<br />
pénalisent fortement la qualité <strong>de</strong>s fibres<br />
Ayant une racine pivot, le lin doit être planté dans une<br />
terre finement préparée. Cette préparation <strong>de</strong> terre puis<br />
le semis nécessite <strong>de</strong>s conditions climatiques optimales,<br />
et un réel savoir-faire <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l’agriculteur : on ne<br />
se décrète pas liniculteur, on le <strong>de</strong>vient.<br />
Par ailleurs, le lin est une plante exigeante pour les terres,<br />
d’autant plus que toute la plante, racine comprise, est<br />
récoltée, exportant beaucoup <strong>de</strong> matières organiques hors<br />
<strong>de</strong>s champs. <strong>Le</strong>s rotations <strong>de</strong> lin sont donc très lentes, au<br />
minimum 6 ans entre <strong>de</strong>ux cultures sur une même parcelle.<br />
<strong>Le</strong> liniculteur choisit la variété <strong>de</strong> lin textile suivant<br />
les caractéristiques <strong>de</strong> chacune d’entre elles et les<br />
particularités <strong>de</strong> ses parcelles. En fonction <strong>de</strong>s conditions<br />
climatiques, les semis ont lieu entre le 1er mars et le<br />
15 avril. Cette année, les semis <strong>de</strong> lin se sont déroulés<br />
autour du 15 avril. 120 kilos <strong>de</strong> semences sont semées<br />
par hectare pour obtenir un peuplement d’environ 1.800<br />
plantes au mètre carré. Cette <strong>de</strong>nsité assure le meilleur<br />
rapport entre le ren<strong>de</strong>ment, la résistance à la verse et les<br />
qualités <strong>de</strong> fibres.<br />
<strong>Le</strong> lin est une culture qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> peu d’engrais et peu <strong>de</strong><br />
produits phytosanitaires. A ce titre sa culture contribue<br />
pleinement à la préservation <strong>de</strong> l’environnement.<br />
Six semaines après les semis, le lin mesure déjà une hauteur<br />
<strong>de</strong> 10 à 15 cm. Capable d’une croissance <strong>de</strong> plusieurs<br />
centimètres par jour dans <strong>de</strong>s conditions optimales,<br />
la plante atteint alors 70 à 80 cm en une quinzaine <strong>de</strong><br />
jours. Cette pério<strong>de</strong> correspond à l’élongation <strong>de</strong>s fibres<br />
et au remplissage <strong>de</strong>s cellules fibreuses.<br />
La floraison intervient autour du 15 juin, les champs<br />
se parent alors d’une subtile couleur bleue pendant<br />
à peu près une semaine. <strong>Le</strong>s fibres ont alors atteint<br />
leur longueur maximale. <strong>Le</strong>s capsules contenant les<br />
graines vont se former au cours <strong>de</strong>s 15 jours suivant la<br />
floraison.<br />
La récolte commence vers le 15 Juillet, le lin, trop difficile<br />
à couper, est arraché, ce qui préserve les fibres les plus<br />
longues, puis déposé au sol sous forme d’andains par<br />
les arracheuses.<br />
En fonction <strong>de</strong>s conditions climatiques, <strong>de</strong>s<br />
caractéristiques <strong>de</strong>s lins semés et <strong>de</strong>s parcelles, les lins<br />
vont rester au sol entre 2 semaines et 2 mois pour le<br />
rouissage.<br />
Favorisée par l’alternance <strong>de</strong> la pluie et du soleil, cette<br />
action enzymatique dégra<strong>de</strong> les pectines qui lient les<br />
fibres à la paille. <strong>Le</strong>s liniculteurs vont alors retourner les<br />
pailles en cours <strong>de</strong> rouissage pour obtenir un résultat<br />
homogène.
Toutes ces difficultés font que la production <strong>de</strong> lin est<br />
limitée à certaines régions et très hétérogène d’une<br />
parcelle à l’autre (un orage localisé suffit pour changer<br />
la qualité). Comme pour le vin, on parle souvent <strong>de</strong> cru<br />
et <strong>de</strong> terroir pour le lin.<br />
La forte probabilité d’une mauvaise récolte (on parle<br />
d’une bonne récolte tous les 10 ans) voire la possibilité<br />
<strong>de</strong> tout perdre font du lin une culture peu intéressante<br />
d’un point <strong>de</strong> vue purement économique. Par contre,<br />
le lin est une tête <strong>de</strong> culture qui permet une terre <strong>de</strong><br />
meilleure qualité pour avoir <strong>de</strong> meilleures récoltes sur<br />
<strong>de</strong>s plantes plus faciles.<br />
A la fin du rouissage, lorsque les pailles sont suffisamment<br />
sèches, elles vont êtres enroulées puis elles seront<br />
stockés chez le liniculteur avant leur passage au teillage<br />
pour séparer mécaniquement les pailles et la fibre.<br />
<strong>Le</strong> <strong>Rouissage</strong><br />
À maturité le lin est arraché, et non pas fauché,<br />
et couché dans le champ en andains. Commence<br />
alors la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> rouissage.<br />
<strong>Le</strong> rouissage est la dissociation <strong>de</strong>s parties fibreuses <strong>de</strong><br />
la plante en éliminant la pectose qui sou<strong>de</strong> les fibres<br />
(filasse) à la partie ligneuse sous l’action combinée du<br />
soleil et <strong>de</strong> la pluie. <strong>Le</strong> rouissage nécessite suffisamment<br />
d’eau pour que la sève et les résines qui collent les<br />
fibres entre elles disparaissent, mais pas trop pour que<br />
les fibres soient intacts.<br />
<strong>Le</strong> rouissage est une opération très importante <strong>de</strong> la<br />
production <strong>de</strong> lin. C’est lui qui fait en gran<strong>de</strong> partie<br />
la qualité du lin. Il existe plusieurs techniques <strong>de</strong><br />
rouissage.<br />
Traditionnellement en Belgique et en France le<br />
rouissage s’effectuait en rivière où l’on faisait tremper<br />
les bottes, donnant à l’eau une couleur rousse et une<br />
o<strong>de</strong>ur nauséabon<strong>de</strong> provoquées par la décomposition<br />
bactérienne ; cette technique est interdite par l’Union<br />
Européenne pour <strong>de</strong>s raisons environnementales. <strong>Le</strong><br />
rouissage à l’eau en cuve quant à lui a quasiment disparu<br />
<strong>de</strong>puis les années 1980. <strong>Le</strong> rouissage à l’eau donnait une<br />
toile plus blanche et un résultat moins aléatoire que le<br />
rouissage à l’air (sur champ).<br />
Pour l’anecdote, dans l’Oise, on rouissait le lin dans<br />
<strong>de</strong>s bassins creusés dans le sol, qui s’appelaient en<br />
patois «Poc à <strong>Lin</strong>» (Poche à lin). Ce nom a donné celui<br />
<strong>de</strong> Poclain, célèbre constructeur aujourd’hui disparu<br />
<strong>de</strong> pelleteuses hydrauliques au Plessis-Belleville.<br />
On est alors revenu à la technique la plus simple, le<br />
rouissage sur champ où le lin est étendu sur le champ<br />
pendant plusieurs semaines. Mais il est tributaire du<br />
temps qu’il fait. Si le lin est trop roui, il est brûlé<br />
dans le champ (obligatoire, car les fibres pourrissant<br />
difficilement et donc lentement, favorisent <strong>de</strong>s<br />
maladies pour la culture suivante). Si le lin n’est pas<br />
assez roui, il est non teillable et donc invendable.<br />
<strong>Le</strong> vent est encore un ennemi du lin au rouissage.<br />
Quand il souffle trop, on retrouve le lin en paquet,<br />
emmêlé en bout <strong>de</strong> champ.
<strong>Le</strong> meilleur lin du mon<strong>de</strong><br />
L<br />
’Europe est le premier producteur <strong>de</strong><br />
fibres <strong>de</strong> lin au mon<strong>de</strong>, avec 2/3 <strong>de</strong> la<br />
production mondiale, cultivés sur environ<br />
110 000 ha. En France, sa culture est pratiqué <strong>de</strong>puis<br />
la frontière belge jusqu’à la plaine <strong>de</strong> Caen.<br />
<strong>Le</strong> lin cultivé en Haute-Normandie est reconnu comme<br />
le meilleur du mon<strong>de</strong>. Cette excellence est le fruit <strong>de</strong><br />
la réunion <strong>de</strong> trois facteurs bénéfiques : la présence <strong>de</strong><br />
sols adaptés, les conditions climatiques favorables et le<br />
savoir-faire <strong>de</strong> liniculteurs expérimentés et soucieux <strong>de</strong><br />
la qualité. Dans le domaine <strong>de</strong> la production agricole,<br />
les spécialistes européens ne laissent rien au hasard : la<br />
préparation <strong>de</strong>s terres, la sélection <strong>de</strong>s variétés, le semis<br />
et la croissance du lin, la récolte par arrachage et le<br />
rouissage à terre, toutes ces étapes mobilisant la même<br />
rigueur et les mêmes soins.<br />
Protagoniste du développement durable, le lin européen<br />
est écologique : le lin requiert cinq fois moins d’intrants<br />
(pestici<strong>de</strong>s, engrais) que le coton, en particulier parce<br />
que sa culture est rotative et donc n’épuise pas les sols.<br />
Et, comme pour les meilleurs vins, aucune irrigation<br />
n’intervient dans sa croissance. Ces qualités écologique<br />
viennent d’être confirmées par les résultats <strong>de</strong> la toute<br />
première Analyse <strong>de</strong> son Cycle <strong>de</strong> Vie (ACV), réalisée<br />
<strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> culture au recyclage d’habits usés. Sur<br />
comman<strong>de</strong> du CIPALIN, Comité agricole français,<br />
acteur majeur <strong>de</strong> la filière linière, cette ACV a été menée<br />
courant 2007 par la société Bio Intelligence Service : les<br />
résultats sont tout à l’honneur <strong>de</strong> la plus ancienne <strong>de</strong>s<br />
fibres textiles d’origine naturelle.<br />
La transformation <strong>de</strong> la plante en fibre respecte<br />
l’environnement : contrairement aux fibres artificielles<br />
telle la viscose, il n’a besoin ni d’énergie ni <strong>de</strong> solvants<br />
pour se transformer en fibre.<br />
<strong>Le</strong> rouissage, procédé naturel <strong>de</strong>stiné à favoriser<br />
l’extraction <strong>de</strong>s fibres consiste à laisser le lin dans le<br />
champ, pour bénéficier d’un juste dosage <strong>de</strong> pluie et <strong>de</strong><br />
soleil ; le lin a ainsi <strong>de</strong>s «crus» en fonction <strong>de</strong> la météo et<br />
<strong>de</strong>s nuances propres à chaque terroir.<br />
Suit le teillage, <strong>de</strong>rnière étape avant peignage et filature.<br />
Une fibre <strong>de</strong> <strong>Lin</strong><br />
<strong>Le</strong>s fibres sont <strong>de</strong>s cellules situées dans la tige entre<br />
l’écorce et le bois. <strong>Le</strong>s fibres forment <strong>de</strong>s faisceaux<br />
disposés en un arrangement circulaire autour du bois.<br />
Dans la direction longitudinale, les fibres sont collées<br />
les unes aux autres, très fortement soudées par un<br />
ciment interstitiel <strong>de</strong> telle sorte que les faisceaux fibreux<br />
présentent une longueur sensiblement égale à celle <strong>de</strong><br />
la tige. Dans la tige, on compte <strong>de</strong> 20 à 40 faisceaux<br />
composés chacun <strong>de</strong> 20 à 40 fibres. La longueur <strong>de</strong>s<br />
fibres varie entre 10 et 100 mm, leur diamètre varie <strong>de</strong><br />
20 à 40 microns.<br />
<strong>Le</strong>s fibres ont une faible élasticité et une forte<br />
ténacité qui assure la protection <strong>de</strong> la plante contre<br />
les intempéries, les micro-organismes mais aussi les<br />
insectes et les herbivores :ces propriétés en font l’une<br />
<strong>de</strong>s fibres naturelles les plus soli<strong>de</strong>s.<br />
Faisceau<br />
<strong>de</strong><br />
fibre<br />
Epi<strong>de</strong>rme<br />
Ecorce<br />
Lacune<br />
(vi<strong>de</strong>)<br />
Bois
L e<br />
<strong>Le</strong> teillage... et après ?<br />
teillage est en quelques sortes une étape intermédiaire du champs à la filature. La longue<br />
vie <strong>de</strong> la fibre lin démarre dans l’usine <strong>de</strong> <strong>Marc</strong> Vanwynsberghe et se prolonge chez ces clients<br />
filateurs. Commence alors le peignage, la filature, le tissage, la confection...<br />
<strong>Le</strong> peignage est la secon<strong>de</strong> transformation du lin. C’est<br />
une préparation du lin teillé pour la filature. <strong>Le</strong>s faisceaux<br />
<strong>de</strong> fibres vont être divisés et parallélisés. L’opérateur<br />
forme une nappe à partir du lin teillé. Celle-ci doit être<br />
la plus régulière possible pour que le peignage se réalise<br />
dans <strong>de</strong> bonnes conditions.<br />
<strong>Le</strong>s peignes sont garnis d’aiguille <strong>de</strong> plus en plus fines,<br />
ils sont supportés par <strong>de</strong>s tabliers rotatifs. <strong>Le</strong>s fibres<br />
vont être divisées <strong>de</strong> plus en plus finement au cours <strong>de</strong><br />
leur avancée.<br />
<strong>Le</strong> peignage <strong>de</strong>s pieds se réalise en premier puis dans un<br />
<strong>de</strong>uxième temps celui <strong>de</strong>s têtes. En sortie <strong>de</strong> peigneuse,<br />
les fibres sont présentées en poignées grâce à l’action<br />
du séparateur situé entre le travail <strong>de</strong>s pieds et <strong>de</strong>s têtes.<br />
Une pince les saisit et les dépose <strong>de</strong> manière à ce qu’elles<br />
se chevauchent sur une étaleuse.<br />
Des barres munies <strong>de</strong> pointes appelées gills permettent<br />
<strong>de</strong> maintenir les fibres parallèle et <strong>de</strong> contrôler leur<br />
masse pendant qu’elles ont étirées par un rouleau en<br />
bois. Un ruban <strong>de</strong> lin peigné est ainsi formé. <strong>Le</strong>s pots<br />
<strong>de</strong> ruban pressés aussi appelés bumps d’une longueur<br />
<strong>de</strong> 600 m à un kilomètre, selon les spécifications <strong>de</strong>s<br />
clients, sont i<strong>de</strong>ntifiés et conditionnés pour être expédiés<br />
en filature.<br />
<strong>Le</strong>s fibres peuvent être ensuite cardées, peignées et mises<br />
en ruban. <strong>Le</strong>s caractéristiques techniques <strong>de</strong> la fibre<br />
<strong>de</strong> lin sont assez exceptionnelles. <strong>Le</strong> lin peut absorber<br />
beaucoup d’eau. C’est une fibre très résistante et très<br />
très fine. Elle a l’avantage par rapport à ses concurrentes<br />
synthétiques <strong>de</strong> ne pas souffrir <strong>de</strong>s UV du soleil.<br />
<strong>Le</strong>s fibres longues, la partie la plus noble, <strong>de</strong>viennent<br />
toile <strong>de</strong> lin, utilisée par la confection <strong>de</strong> luxe. Mais le<br />
lin est défavorisé car sa filature nécessite <strong>de</strong>s machines<br />
fibres longues plus rares, et donc plus chères, que les<br />
machines fibres courtes comme le coton et la laine. Il<br />
existe néanmoins <strong>de</strong>s procédés pour couper les fibres<br />
en morceaux <strong>de</strong> quelques centimètres pour les passer<br />
sur les métiers à tisser coton.<br />
<strong>Le</strong>s fibres courtes ou « étoupes » étaient valorisées en<br />
papier ou en ficelle. De nouveaux débouchés techniques<br />
sont apparus tirant parti <strong>de</strong>s qualités du lin. Ainsi on<br />
trouve, selon leur qualité, <strong>de</strong>s étoupes <strong>de</strong> lin dans le<br />
rembourrage <strong>de</strong> siège (le lin absorbe la transpiration)<br />
ou comme charge dans les moulages plastiques pour<br />
améliorer la solidité en remplacement <strong>de</strong> la fibre <strong>de</strong><br />
verre (dans les pare-chocs par exemple).<br />
<strong>Le</strong>s «anas», qui représentent 50 % <strong>de</strong> la plante seront<br />
valorisés dans la fabrication <strong>de</strong> panneaux agglomérés<br />
ou en litière pour chevaux et animaux domestiques<br />
(toujours les capacités d’absorption du lin), en tant que<br />
couvre-sol en horticulture ou comme matière isolante.<br />
<strong>Le</strong> lin est riche en aci<strong>de</strong> linoléique (ALC) et constitue<br />
la plus importante source végétale d’oméga-3. L’huile<br />
ou les graines <strong>de</strong> lin peuvent servir à l’alimentation<br />
humaine. La graine sert également à l’alimentation<br />
animale, enrichissant ainsi un peu la vian<strong>de</strong>, le lait ou les<br />
œufs en oméga-3.<br />
Elle contient aussi <strong>de</strong>s lignanes, composés phénoliques,<br />
dont certains comme le lignane principal du lin, le<br />
SDG, sont <strong>de</strong>s phytoestrogènes «faibles» qui font que<br />
le lin (graines ou téguments <strong>de</strong> la graine) est vendu<br />
comme alicament. La graine <strong>de</strong> lin est utiliosée pour la<br />
fabrication <strong>de</strong> pain aux céréales, très apprécié dans les<br />
pays d’Europe du Nord.<br />
Son huile est utilisée pour la fabrication <strong>de</strong>s peintures.<br />
<strong>Le</strong> lin est également utilisé pour fabriquer le linoléum,<br />
revêtement <strong>de</strong> sol très répandu, isolant et facile à<br />
entretenir.
L e<br />
<strong>Le</strong> lin, fibre d’histoire<br />
lin est l’une <strong>de</strong>s premières fibres utilisées en Europe. Des fragments <strong>de</strong> tissus <strong>de</strong> lin datant<br />
<strong>de</strong> 10 000 avant Jésus Christ ont été retrouvés en Suisse. Ce n’est pas un hasard si le logo <strong>de</strong> la<br />
SARL Vanwynsberghe réprésente... une pyrami<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Égypte ancienne...<br />
<strong>Le</strong>s origines du lin sont lointaines. <strong>Le</strong>s premières<br />
traces remontent à 8000 ans avant J.C, son berceau <strong>de</strong><br />
production reste encore incertain, probablement sur le<br />
large plateau d’Asie Supérieure.<br />
Toutefois c’est sous l’Egypte <strong>de</strong>s pharaons que l’usage<br />
du lin a commencé à se développer. <strong>Le</strong> lin était alors<br />
confectionné en vêtements, tissus funéraires, voiles<br />
pour bateau, cordages ou filets. <strong>Le</strong>s graines étaient<br />
consommées pour leurs qualités nutritives.<br />
<strong>Le</strong>s Égyptiens utilisaient pour leurs momifications <strong>de</strong>s tissus<br />
<strong>de</strong> lin tellement fins que même nos technologies ne peuvent<br />
en reproduire <strong>de</strong> semblables. On a compté 360 brins pour<br />
constituer un seul fil et 500 fils au pouce dans un tissu.<br />
A leur tour les phéniciens, les grecs et les romains ont<br />
adopté cette fibre naturelle.<br />
<strong>Le</strong> lin est introduit en France par Charlemagne. C’est à<br />
partir du XIe siècle que l’utilisation du lin s’y généralise.<br />
La tapisserie <strong>de</strong> Bayeux est l’exemple le plus célèbre <strong>de</strong><br />
la présence du lin à cette époque.<br />
Au XIIIe siècle sa culture se développe dans les Flandres,<br />
la Bretagne [1] et l’Anjou.<br />
C’est au XVIIe siècle que le lin atteint son apogée.<br />
Il rentre alors dans la fabrication <strong>de</strong>s toiles fines <strong>de</strong><br />
Cambrai, <strong>de</strong>s toiles dites «Bretagne superfine», <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>ntelles comme celles du point d’Alençon, <strong>de</strong>s blouses,<br />
<strong>de</strong>s mouchoirs.<br />
<strong>Le</strong>s surfaces cultivées atteignent 300 000 ha avec un<br />
ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> 600 kg <strong>de</strong> fibres par hectare.<br />
C’est Philippe <strong>de</strong> Girard qui, avec son invention au début<br />
du XIXe siècle <strong>de</strong> la machine à filer le lin, permit au nord<br />
<strong>de</strong> la France <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir l’un <strong>de</strong>s premiers centres <strong>de</strong><br />
filature industrielle d’Europe. Au XIXe siècle la filature<br />
et le tissage entrent dans l’ère <strong>de</strong> l’industrialisation.<br />
En France les petits lots produits par les fermes ne<br />
conviennent pas aux industriels. <strong>Le</strong>s surfaces <strong>de</strong> lin<br />
chutent à 100 000 hectares.<br />
Ce déclin est accentué par l’utilisation intensive du<br />
coton. La production française ne sera plus que <strong>de</strong> 20<br />
000 ha. avant 1945.<br />
Après la secon<strong>de</strong> guerre mondiale, l’arrivée en France<br />
d’agriculteurs Belges relancera la culture du lin pour<br />
atteindre 50 000 ha. <strong>Le</strong>s décennies suivantes verront<br />
l’apparition <strong>de</strong> la mécanisation agricole, <strong>de</strong> la création<br />
variétale, du perfectionnement du teillage.<br />
Aujourd’hui la culture et la transformation se sont<br />
industrialisées, le lin n’en a pas perdu pour autant<br />
son caractère noble et naturel, alliant tradition et<br />
mo<strong>de</strong>rnité.
Avec un hectare <strong>de</strong> lin, on fabrique :<br />
FILIERE TEXTILE (PAILLE) :<br />
- Habillement :<br />
800 chemises<br />
1 500 chemisiers<br />
500 jupes<br />
- <strong>Lin</strong>ge <strong>de</strong> maison :<br />
100 draps<br />
100 nappes<br />
100 ri<strong>de</strong>aux<br />
FILIERE NON TISSEE :<br />
- 1000 panneaux <strong>de</strong> portière<br />
DEBRIS DE PAILLE OU ANAS :<br />
- 300 m2 <strong>de</strong> paillage écologique<br />
FILIERE GRAINE :<br />
- 200 Kg <strong>de</strong> tourteaux et paillettes (aliment <strong>de</strong> bétail)<br />
- 100 litres d’huile <strong>de</strong> LIN (peinture)<br />
UTILISATIONS INDUSTRIELLES :<br />
- <strong>Le</strong>s sacs postaux (pour sa résistance)<br />
- <strong>Le</strong>s tuyaux incendie (souple, soli<strong>de</strong>, étanche)<br />
- <strong>Le</strong>s toiles <strong>de</strong> tente et les bâches (résistance à la déchirure)<br />
- <strong>Le</strong>s vêtements <strong>de</strong> travail et les vêtements militaires (pour le confort<br />
et l’entretien)<br />
Et aussi : toile à peindre, à relier et à pain, stores, chaussures, sangles, courroies, cordages, ficelles, fil à coudre, à<br />
bro<strong>de</strong>r, fils industriels, spéciaux, fils chirurgicaux...Tout est recyclé et utilisé dans le LIN.
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