Le benchmarking : c'est l'étalonnage, ni plus, ni moins - Ordre des ...
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<strong>Le</strong> <strong>benchmarking</strong> : c’est l’étalonnage, <strong>ni</strong> <strong>plus</strong>, <strong>ni</strong> <strong>moins</strong><br />
Vol. 2, n° 53 (décembre 1999)<br />
L’acception du terme <strong>benchmarking</strong> comme tech<strong>ni</strong>que de gestion est consignée au Webster depuis 1976.<br />
On y lit [<strong>benchmarking</strong> is] the study of a competitor’s product or business practices in order to improve<br />
the performance of one’s own company 1 .<br />
Du côté de la langue française, aucun dictionnaire général ne consacre l’un ou l’autre <strong>des</strong> divers termes<br />
qui servent d’équivalent. Au Canada, dans la presse économique 2 , on relève les termes étalonnage, étude<br />
de référence, analyse-repère, étalonnage concurrentiel, comparaison, analyse comparative, base<br />
comparative, étude comparative, balisage, souvent suivis de <strong>benchmarking</strong> entre parenthèses, pour assurer<br />
la compréhension du lecteur. Dans <strong>des</strong> ouvrages de référence, on trouve également étalonnage<br />
dynamique 3 , évaluation comparative 4 , étalonnage concurrentiel 4,5 et étalonnage compétitif 6 . En France, le<br />
Journal officiel de la République française du 14 août 1998 7 propose référenciation et les synonymes<br />
étalonnage et parangonnage. Cette abondance d’équivalents nuit à l’implantation solide d’un terme<br />
français pour désigner la notion.<br />
Il nous est apparu intéressant de considérer les termes utilisés ou proposés depuis une dizaine d’années<br />
pour rendre <strong>benchmarking</strong> et de vérifier si l’un d’eux convenait <strong>plus</strong> particulièrement. Nous avons écarté<br />
d’emblée ceux dont l’usage était <strong>moins</strong> fréquent – repère et balisage – ou peu répandu – parangonnage.<br />
En conséquence, nous avons retenu pour étude ceux qui revenaient le <strong>plus</strong> souvent, soit comparaison,<br />
référenciation et étalonnage.<br />
1<br />
WWWebster Dictionary, Merriam-Webster, [En ligne], 1999, [http:/www.m-w.com].<br />
2<br />
<strong>Le</strong>s Publications Transcontinental, CEDROM-SNI, 1998.<br />
3<br />
Michel <strong>Le</strong>bas (dir. de la réd.), Glossaire de comptabilité de gestion/Management Accounting Glossary, Paris, Conseil supérieur<br />
de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> Experts Comptables, 1999.<br />
4<br />
Julie Desgagné, Terminologie fondamentale de la comptabilité de management anglais-français, Hamilton (Ontario), La<br />
Société <strong>des</strong> comptables en management, <strong>Le</strong>xicom, 1994.<br />
5<br />
<strong>Le</strong> <strong>benchmarking</strong> comme outil d’amélioration continue de la qualité, Industrie et Commerce Québec, 16 mars 1999.<br />
6<br />
<strong>Le</strong> grand Dictionnaire terminologique, [Cédérom], CEDROM-SNI / Gouvernement du Québec, Office de la langue française, 1997.<br />
7<br />
«Documentation : La Terminologie», Mi<strong>ni</strong>stère de l’Économie, <strong>des</strong> Finances et de l’Industrie, France,<br />
[http://www.finances.gouv.fr/reglementation/terminologie/termino.htm].<br />
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L’analyse <strong>des</strong> défi<strong>ni</strong>tions et <strong>des</strong> termes connexes nous amène à privilégier ÉTALONNAGE. Voici les<br />
détails de cette analyse.<br />
Afin d’apprécier dans quelle mesure la défi<strong>ni</strong>tion <strong>des</strong> termes retenus coïncide avec celle du<br />
<strong>benchmarking</strong>, partons de la défi<strong>ni</strong>tion fort <strong>des</strong>criptive de cette tech<strong>ni</strong>que de gestion four<strong>ni</strong>e par les<br />
experts comptables français :<br />
«Action de comparer, de façon dynamique, la performance d’un ou <strong>plus</strong>ieurs processus dans une<br />
entreprise avec celle de processus équivalents dans d’autres entreprises (concurrentes ou non, du<br />
même groupe ou non). <strong>Le</strong> but de la comparaison est :<br />
de permettre d’améliorer le processus en intégrant les “bonnes idées” <strong>des</strong> autres,<br />
de créer un climat de progrès continu dans l’orga<strong>ni</strong>sation, et<br />
de four<strong>ni</strong>r une base de mesure du progrès réalisé 8 .»<br />
Trois éléments ressortent de cette défi<strong>ni</strong>tion : la comparaison, l’amélioration ponctuelle et l’amélioration<br />
continue. L’équivalent retenu pour <strong>benchmarking</strong> doit donc couvrir le <strong>plus</strong> largement possible ces<br />
éléments.<br />
Comparaison<br />
<strong>Le</strong> terme comparaison et les expressions qui gravitent autour, par exemple étude comparative, renvoient à<br />
l’examen de deux choses pour en établir les différences 9 . La comparaison est l’étape qui permet de situer<br />
l’entité par rapport à une autre, meilleure ou <strong>moins</strong> bonne. Une fois le résultat connu, la démarche<br />
s’arrête. Aucune amélioration, ponctuelle ou continue, ne peut résulter de la seule recherche <strong>des</strong><br />
différences et <strong>des</strong> ressemblances. <strong>Le</strong> terme comparaison n’est donc pas retenu, car il ne couvre que très<br />
partiellement le sens de <strong>benchmarking</strong>.<br />
Référenciation<br />
<strong>Le</strong> terme référenciation, non encore consigné dans les dictionnaires, est défi<strong>ni</strong> par le mi<strong>ni</strong>stère de<br />
l’Économie, <strong>des</strong> Finances et de l’Industrie de France comme la procédure d’évaluation par rapport à un<br />
modèle reconnu, inscrite dans une recherche d’excellence 10 . Cette défi<strong>ni</strong>tion couvre les notions de<br />
comparaison et d’amélioration. Cependant, les termes connexes, référence et référencer, peuvent<br />
difficilement être jumelés à référenciation pour traduire respectivement benchmark et to benchmark. Ils<br />
ont déjà un sens bien particulier dans le domaine de la distribution, qui ne s’apparente pas à la notion de<br />
référenciation défi<strong>ni</strong>e par le Mi<strong>ni</strong>stère. Une référence est, en effet, l’ensemble <strong>des</strong> caractéristiques d’un<br />
article (prix, couleur, etc.) qui le distingue d’un article de la même famille 11 , et référencer sig<strong>ni</strong>fie joindre<br />
un échantillon à une référence 12 . En conséquence, il apparaît hasardeux de promouvoir l’emploi de<br />
référenciation, si les termes connexes, référence et référencer, ont déjà en gestion un sens connu sans<br />
rapport avec benchmark et to benchmark.<br />
8<br />
Michel <strong>Le</strong>bas, op cit.<br />
9<br />
Paul Robert, <strong>Le</strong> Petit Robert, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, Paris, Dictionnaire <strong>Le</strong> Robert, 1996.<br />
10<br />
Supra, note 7.<br />
11<br />
<strong>Le</strong> Petit Larousse illustré, 1999, [Bibliorom Larousse 2.0].<br />
12 Paul Robert, op cit.<br />
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Étalonnage<br />
L’étude du terme étalonnage s’avère <strong>plus</strong> fructueuse. Il est défi<strong>ni</strong> comme l’action d’étalonner, c’est-à-dire<br />
de vérifier par comparaison avec un étalon 13 . La notion de comparaison est au cœur de cette défi<strong>ni</strong>tion.<br />
Peut-on y retrouver celle de l’amélioration? Au sens figuré, le terme étalon sig<strong>ni</strong>fie modèle 14 , c’est-à-dire<br />
qui doit servir d’objet d’imitation 15 . Ainsi, étalonnage peut s’entendre comme l’action de comparer à un<br />
modèle à imiter. Dans cette perspective, étalonnage suggère la notion d’amélioration. Bien qu’il n’évoque<br />
qu’indirectement le caractère dynamique de la tech<strong>ni</strong>que de gestion, soit l’amélioration continue, le terme<br />
ÉTALONNAGE est un équivalent valable de <strong>benchmarking</strong>; il a l’avantage de couvrir en bonne partie les<br />
deux notions principales de la tech<strong>ni</strong>que de gestion et d’apparte<strong>ni</strong>r à une famille de mots qui permet de<br />
désigner, outre la tech<strong>ni</strong>que de gestion, le modèle, ÉTALON, et l’action, ÉTALONNER.<br />
L’étalonnage peut porter sur <strong>plus</strong>ieurs facettes de l’entreprise, par exemple ses produits ou ses processus<br />
et être réalisé interentreprises ou intra-entreprise, c’est-à-dire entre les diverses composantes de<br />
l’entreprise. Ces différentes réalités peuvent être reflétées par <strong>des</strong> ajouts au terme de base préco<strong>ni</strong>sé 16 .<br />
L’ÉTALONNAGE CONCURRENTIEL désigne <strong>plus</strong> particulièrement une étude visant le positionnement<br />
<strong>des</strong> produits et <strong>des</strong> services. Lorsque l’accent est mis sur la révision <strong>des</strong> processus de l’entreprise, on peut<br />
parler d’ÉTALONNAGE FONCTIONNEL. Pour une opération intra-entreprise, l’expression<br />
ÉTALONNAGE INTERNE semble naturelle et appropriée.<br />
Notons également que chez les gestionnaires de fonds de placement, il existe une tech<strong>ni</strong>que dite passive<br />
<strong>benchmarking</strong> 17 . Cette tech<strong>ni</strong>que consiste à comparer le rendement obtenu avec celui qu’aurait généré le<br />
portefeuille i<strong>ni</strong>tial s’il était demeuré inchangé. Dans l’expression ÉTALONNAGE PASSIF, on retrouve<br />
l’étape de la comparaison et celle de la révision de stratégie si le rendement est similaire ou <strong>moins</strong> bon.<br />
L’ajout du qualificatif précise que la comparaison n’est pas faite par rapport à un fonds concurrent mais<br />
par rapport au même fonds, si les actifs détenus au départ avaient été conservés.<br />
En conclusion, selon nous, c’est le terme ÉTALONNAGE qui rend le mieux le sens de <strong>benchmarking</strong> et<br />
qui offre le <strong>plus</strong> de souplesse avec ses termes connexes. De <strong>plus</strong>, si on souhaite une expression <strong>plus</strong><br />
<strong>des</strong>criptive, l’ajout d’un qualificatif traduira son <strong>ni</strong>veau d’application (intra-entreprise ou interentreprises)<br />
et son objet (les produits, les processus, etc.).<br />
13<br />
Ibid.<br />
14<br />
Ibid.<br />
15<br />
Ibid.<br />
16<br />
Philippe VanMastrigt, «Benchmarking – Comment choisir son système de référence», Revue française de comptabilité, n° 264<br />
(février 1995), p. 75 à 81.<br />
17<br />
Domi<strong>ni</strong>que Beauchamp, «<strong>Le</strong>s gestionnaires de fonds ne méritent pas toujours leurs honoraires», <strong>Le</strong>s Affaires, 21 mars 1998, p. 63.<br />
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RÉSUMÉ TERMINOLOGIQUE<br />
benchmark étalon<br />
<strong>benchmarking</strong> étalonnage<br />
<strong>benchmarking</strong> manager directeur de l’étalonnage;<br />
responsable de l’étalonnage<br />
<strong>benchmarking</strong> study étude d’étalonnage<br />
competitive <strong>benchmarking</strong> étalonnage concurrentiel (<strong>des</strong> produits, services)<br />
functional <strong>benchmarking</strong> étalonnage fonctionnel (<strong>des</strong> processus)<br />
internal <strong>benchmarking</strong> étalonnage interne (intra-entreprise)<br />
passive <strong>benchmarking</strong> étalonnage passif<br />
process <strong>benchmarking</strong> étalonnage fonctionnel (<strong>des</strong> processus)<br />
to benchmark étalonner<br />
to do <strong>benchmarking</strong> étalonner<br />
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