Décembre - Nervure Journal de Psychiatrie
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8<br />
LIVRES<br />
■ HOMMAGE<br />
Les sens et l’intelligence<br />
Traité <strong>de</strong> psychologie 1<br />
Alexan<strong>de</strong>r Bain<br />
Avec une préface <strong>de</strong> Serge<br />
Nicolas et une étu<strong>de</strong> critique <strong>de</strong><br />
John Stuart Mill<br />
L’Harmattan, 48 €<br />
Il s’agit, en fac simile, <strong>de</strong> la traduction<br />
<strong>de</strong> l’ouvrage <strong>de</strong> Bain : Les sens et l’intelligence<br />
(1855). La reproduction <strong>de</strong><br />
l’ouvrage est précédée d’une introduction<br />
sur la vie et l’œuvre <strong>de</strong> Bain<br />
accompagnée d’une présentation critique<br />
donnée par John Stuart Mill en<br />
1859 sur la psychologie <strong>de</strong> Bain.<br />
Fondateur <strong>de</strong> la psychologie scientifique<br />
anglaise, l’influence d’Alexan<strong>de</strong>r<br />
Bain (1818-1903) sur ses contemporains<br />
a été incontestable. L’ouvrage<br />
qui le fit connaître, Les sens et l’intelligence<br />
(1855), constitue le premier<br />
livre <strong>de</strong> son grand traité <strong>de</strong> psychologie<br />
considéré comme un <strong>de</strong>s premiers<br />
manifestes <strong>de</strong> la nouvelle psychologie<br />
anglaise du XIX e siècle qui<br />
eut tant d’influence sur la psychologie<br />
française et la psychologie alleman<strong>de</strong><br />
naissantes. La psychologie <strong>de</strong><br />
Bain est une psychologie associationniste<br />
qui prend sa source dans<br />
les écrits <strong>de</strong> Hume, Hartley, James<br />
Mill et James Stuart Mill. Si l’on compare<br />
les travaux <strong>de</strong> Bain avec ceux<br />
<strong>de</strong> ses prédécesseurs immédiats, on<br />
perçoit que <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s différences<br />
existent. Le style est plus scientifique,<br />
il n’est pas celui d’un orateur dont le<br />
discours est embelli <strong>de</strong> longues citations<br />
poétiques. La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Bain<br />
est scientifique et non pas introspective<br />
et spéculative. Les nouveautés<br />
que l’on peut percevoir dans<br />
l’œuvre <strong>de</strong> Bain sont, d’abord, son<br />
insistance sur la valeur <strong>de</strong> la physiologie<br />
pour la psychologie ; ensuite sa<br />
foi en l’application <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s<br />
quantitatives en psychologie même<br />
s’il n’a jamais expérimenté lui-même.<br />
Bain est connu pour être le fondateur,<br />
en 1876, <strong>de</strong> la fameuse revue<br />
philosophique Mind.<br />
Vocabulaire <strong>de</strong><br />
psychosociologie<br />
Références et positions<br />
Sous la direction <strong>de</strong><br />
Jacqueline Barus-Michel<br />
Eugène Enriquez<br />
André Lévy<br />
Erès, 23 €<br />
Cette nouvelle édition qui a réduit<br />
son format et son prix <strong>de</strong> manière significative,<br />
est un ouvrage <strong>de</strong> référence<br />
sur la psychosociologie :<br />
repères conceptuels et méthodologiques,<br />
auteurs précurseurs et fondateurs<br />
<strong>de</strong> la discipline.<br />
Les articles ont été rédigés par les<br />
chefs <strong>de</strong> file <strong>de</strong> la psychosociologie<br />
qui ont contribué à diffuser l’influence<br />
<strong>de</strong> la discipline dans divers domaines<br />
(sciences <strong>de</strong> l’éducation, formation,<br />
pédagogie, enquête sociale et économique<br />
- travaux sur l’opinion publique,<br />
étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> marché ou <strong>de</strong> motivation<br />
- compréhension, analyse et<br />
traitement <strong>de</strong>s situations sociales, en<br />
psychothérapie ou dans le travail social<br />
en général) et ont renouvelé les<br />
perspectives concernant les groupes<br />
et les relations <strong>de</strong> groupe, les structures<br />
d’organisation, les processus <strong>de</strong><br />
changement, le traitement <strong>de</strong>s conflits<br />
sociaux et leurs inci<strong>de</strong>nces sur les<br />
personnes.<br />
Pour chaque notion, son ou ses rapporteurs<br />
ont indiqué le contexte<br />
d’émergence, explicité les significations,<br />
esquissé une analyse critique<br />
et montré leur intérêt sur le plan <strong>de</strong><br />
la théorie et <strong>de</strong> la pratique psychosociologique.<br />
Irradiation interstitielle <strong>de</strong>s<br />
tumeurs cérébrales<br />
A la suite <strong>de</strong>s travaux pionniers d’Ajuriaguerra<br />
en 1954 sur l’implantation<br />
cérébrale <strong>de</strong> grains d’or radioactif,<br />
Gabor Szkila s’est intéressé très tôt à<br />
cette technique d’irradiation focale. Son<br />
mémoire d’Assistant Etranger en 1958<br />
portait sur les « Effets histologiques tardifs<br />
<strong>de</strong> l’implantation <strong>de</strong> l’Au198 dans le<br />
cerveau humain ». Les premières irradiations<br />
interstitielles en conditions stéréotaxiques<br />
ont été réalisées dès 1953,<br />
<strong>de</strong>stinées au traitement <strong>de</strong> tumeurs<br />
jugées inopérables. L’émission y <strong>de</strong> l’or<br />
radioactif (Au 198 ) permettait certes une<br />
importante irradiation in situ, la dosimétrie<br />
était rudimentaire et les résultats<br />
furent dans l’ensemble décevants et<br />
<strong>de</strong>s lésions <strong>de</strong> radionécrose étendues<br />
furent observées à moyen et long<br />
terme. L’utilisation <strong>de</strong>s émetteurs radioactifs<br />
β comme I’Yttrium ou le Rhenium<br />
s’avéra beaucoup plus sûre et<br />
plus fiable : la pénétration tissulaire <strong>de</strong><br />
ces produits était beaucoup plus réduite,<br />
leur <strong>de</strong>mi-vie beaucoup plus courte,<br />
ils réalisaient <strong>de</strong>s lésions <strong>de</strong> nécrose à<br />
l’emportepièce <strong>de</strong> petit diamètre. Ils<br />
furent donc choisis pour les <strong>de</strong>structions<br />
focales <strong>de</strong> la chirurgie fonctionnelle<br />
: l’Yttrium 90 fut utilisé pour le<br />
traitement <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong> Parkinson :<br />
Débutée en 1954, cette métho<strong>de</strong> fut<br />
utilisée jusqu’au milieu <strong>de</strong>s années<br />
1980.<br />
Dès 1973, Gabor Szkila s’intéressa à<br />
l’irradiation interstitielle <strong>de</strong>s tumeurs<br />
cérébrales en combinant la méthodologie<br />
stéréotaxique <strong>de</strong> Talairach à une<br />
irradiation calculée et rationalisée. Ses<br />
travaux trouvaient leur couronnement<br />
lors du Congrès européen <strong>de</strong> Stéréotaxie<br />
à l’Abbaye <strong>de</strong> Royaumont en<br />
1979. Mais l’expérience clinique en<br />
matière <strong>de</strong> tumeurs cérébrales fut plus<br />
mo<strong>de</strong>ste que les travaux expérimentaux<br />
: l’irradiation interstitielle était réservée<br />
à <strong>de</strong>s tumeurs hémisphériques<br />
malignes jugées inopérables, et <strong>de</strong>s<br />
tumeurs du 3 ème ventricule (pinéalomes,<br />
crâniopharyngiomes).<br />
Biopsies stéréotaxiques <strong>de</strong>s<br />
tumeurs cérébrales<br />
Si la méthodologie stéréotaxique permettait<br />
<strong>de</strong> prélever <strong>de</strong>s fragments tissulaires<br />
avec un haut <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> fiabilité<br />
et <strong>de</strong> sécurité, même dans <strong>de</strong>s localisations<br />
hautement fonctionnelles, dans<br />
un but purement diagnostique, Talairach<br />
lui préférait son versant thérapeutique,<br />
irradiations interstitielle ou<br />
endocavitaire par exemple. C’est l’arrivée<br />
<strong>de</strong> Catherine Daumas-Duport en<br />
1972 qui marquera le début d’une<br />
nouvelle approche <strong>de</strong>s tumeurs cérébrales<br />
par l’étu<strong>de</strong> conjointe <strong>de</strong> la clinique,<br />
<strong>de</strong>s documents radiologiques<br />
disponibles et <strong>de</strong>s prélèvements multiples<br />
et orientés <strong>de</strong>s différentes composantes<br />
tumorales. La méthodologie<br />
stéréotaxique permit l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> leur<br />
configuration spatiale, <strong>de</strong> corrélations<br />
entre l’Histologie et l’Imagerie, à la base<br />
<strong>de</strong> nouvelles classifications <strong>de</strong>s tumeurs<br />
cérébrales, <strong>de</strong> choix thérapeutiques<br />
individuels et <strong>de</strong> données pronostiques<br />
fondées sur <strong>de</strong>s groupes homogènes<br />
<strong>de</strong> lésions.<br />
Chirurgie stéréotaxique<br />
hypophysaire<br />
Avec le but <strong>de</strong> détruire une tumeur<br />
hypophysaire sans en réaliser l’exérèse<br />
par une voie chirurgicale lour<strong>de</strong>, la première<br />
intervention stéréotaxique sur<br />
l’hypophyse eut lieu en 1954, à l’ai<strong>de</strong><br />
d’un appareillage stéréotaxique adapté<br />
au cadre. En 1964, un appareil indépendant<br />
et dédié à la chirurgie hypophysaire<br />
fut construit par la Maison<br />
Alexandre. La <strong>de</strong>struction hypophysaire<br />
était réalisée par l’implantation<br />
sous contrôle radiographique d’isotopes<br />
émetteurs y (Iridium 192 et Or 198),<br />
qui créaient une radionécrose <strong>de</strong> tissus<br />
tumoraux (adénomes, craniopha-<br />
ryngiomes) ou du parenchyme hypophysaire<br />
pour le traitement <strong>de</strong> syndromes<br />
<strong>de</strong> Cushing, <strong>de</strong> rétinopathies<br />
diabétiques, d’exophtalmie maligne, ou<br />
<strong>de</strong> cancers hormonodépendants polymétastasés.<br />
Cette activité fut coordonnée,<br />
jusqu’au début <strong>de</strong>s années 1980,<br />
par Clau<strong>de</strong> Schaub, neuroendocrinologue<br />
<strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> Jean Talairach.<br />
Chirurgie <strong>de</strong> la douleur<br />
A la suite <strong>de</strong>s travaux expérimentaux<br />
<strong>de</strong> Mme M. B Dell sur le thalamus,<br />
Talairach pratiqua <strong>de</strong>s coagulations<br />
sélectives <strong>de</strong> noyaux thalamiques (VPL<br />
ou VPM selon la topographie douloureuse)<br />
pour le traitement <strong>de</strong>s douleurs<br />
du syndrome thalamique. Les effets<br />
observés étaient en général transitoires.<br />
Plus efficaces furent les <strong>de</strong>structions<br />
stéréotaxiques <strong>de</strong>s fibres thalamo-pariétales,<br />
qui permettaient une suppression<br />
<strong>de</strong>s douleurs ou une amélioration<br />
notable à long terme chez plus <strong>de</strong> 50%<br />
<strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s.<br />
Psychochirurgie<br />
De formation initialement psychiatrique,<br />
Jean Talairach a décrit avec ses<br />
Maîtres Jean Delay, puis Henri Hecaen<br />
et Marcel David diverses manifestations<br />
psychiatriques rencontrées dans<br />
<strong>de</strong>s pathologies organiques. Dans le<br />
grand Hôpital psychiatrique parisien, il<br />
était logique qu’il s’intéressa à la Chirurgie<br />
<strong>de</strong>s désordres psychiques. Reprenant<br />
la technique <strong>de</strong> Freeman et Watts,<br />
il réalisa dans son Service, entre 1946<br />
et 1949, 137 lobotomies préfrontales.<br />
Recherchant une technique plus sélective<br />
et moins délabrante que la lobotomie,<br />
il pratiqua <strong>de</strong>s <strong>de</strong>structions<br />
stéréotaxiques sélectives : thermocoagulations<br />
fasciculaires dans le centre<br />
semi-ovale ou thalamotomies du noyau<br />
ventral antérieur. Les <strong>de</strong>rnières lobotomies<br />
pratiquées à Sainte-Anne furent<br />
antérieures à 1980.<br />
Neurochirurgie <strong>de</strong>s mouvements<br />
anormaux<br />
Dès 1947 Talairach s’intéressa au traitement<br />
<strong>de</strong>s dyskinésies par une intervention<br />
corticale portant sur les aires 4,<br />
6 et 8. En 1950 il réalisa sa première<br />
intervention stéréotaxique pour le traitement<br />
<strong>de</strong>s mouvements anormaux :<br />
une thermocoagulation <strong>de</strong>s tractus<br />
putamino-caudés, <strong>de</strong> l’anse lenticulaire<br />
et du globus pallidus chez une patient<br />
éveillée atteinte d’un hémiballisme. il<br />
démontrait alors que seule une intervention<br />
sur les fibres pallidofuges entraînait<br />
une cessation <strong>de</strong>s mouvements<br />
anormaux.. A partir <strong>de</strong> 1952, il commença<br />
à traiter <strong>de</strong>s syndromes parkinsoniens<br />
par diverses techniques stéréotaxiques<br />
- électrolyse, thermocoagulation<br />
ou irradiation à l’Or 198<br />
puis à I’Yttrium 90 - et dans divers<br />
cibles : anse lenticulaire, globus pallidus,<br />
noyau ventral latéral du thalamus,<br />
sous l’influence <strong>de</strong>s travaux d’Hassler.<br />
Laissant ultérieurement à Gérard Guiot<br />
et à son équipe <strong>de</strong> l’hôpital Foch la primauté<br />
<strong>de</strong> la chirurgie <strong>de</strong>s mouvements<br />
anormaux pour s’intéresser essentiellement<br />
à l’épilepsie, la technique qu’il<br />
mit au point et qui resta pratiquée à<br />
Sainte-Anne jusqu’à la fin <strong>de</strong>s années<br />
1980 était l’implantation par voie frontale<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux grains d’Yttrium 90, l’un<br />
dans le Globus Pallidus interne et l’autre<br />
dans la partie postérieure du noyau<br />
Ventral Latéral du thalamus (correspondant<br />
aux noyaux Vop et Vim).<br />
Les productions<br />
scientifiques<br />
Son premier article date <strong>de</strong> 1949 et<br />
s’intitule « Recherches sur la coagulation<br />
thérapeutique <strong>de</strong>s structures sous-corticales<br />
chez l’homme » (Revue Neurologique,<br />
1949, 81, 1,1-24). Auparavant, il avait<br />
<strong>de</strong>puis sa thèse en 1940 participé à la<br />
rédaction <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 10 articles sur <strong>de</strong>s<br />
sujets <strong>de</strong> <strong>Psychiatrie</strong> (comprenant les<br />
manifestations psychiques rencontrées<br />
dans les tumeurs cérébrales et à l’issue<br />
d’interventions neurochirurgicales). En<br />
1949 il présentait, <strong>de</strong>vant l’audience<br />
du IVè Congrès Neurologique International,<br />
une communication sur le<br />
sujet « Lobotomie préfrontale limitée par<br />
électrocoagulation <strong>de</strong>s fibres thalamofrontales<br />
à leur émergence du bras antérieur<br />
<strong>de</strong> la capsule interne ».<br />
Il écrira ensuite, jusqu’à sa retraite, près<br />
<strong>de</strong> 50 articles originaux - en plus <strong>de</strong><br />
ceux dont il est co-auteur, dont une<br />
quarantaine avec Jean Bancaud -, 3<br />
Atlas <strong>de</strong> stéréotaxie (Atlas d’Anatomie<br />
Stéréotaxigue, 1957 ; Atlas &Anatomie<br />
Stéréotaxique du Télencéphale, 1967 ; et<br />
celui écrit avec Gabor Szkila, Angiography<br />
of the Human Brain Cortex,<br />
1977), 3 livres et plus <strong>de</strong> 10 chapitres<br />
<strong>de</strong> livres, 2 rapports <strong>de</strong>vant la Société<br />
<strong>de</strong> Neurochirurgie, sans compter les<br />
communications scientifiques ni les<br />
articles didactiques. Il écrira et publiera<br />
bien après sa retraite ses <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers<br />
Atlas (Co-planar Stereotactic Atlas of the<br />
Human Brain, Thieme, 1988 et Referentially<br />
Oriented Cérébral MRI Anatomy,<br />
Thieme, 1993). Son œuvre inclut<br />
l’ensemble <strong>de</strong>s domaines d’application<br />
<strong>de</strong> la neurochirurgie fonctionnelle, lui<br />
conférant une surprenante mo<strong>de</strong>rnité.<br />
La Neurochirurgie stéréotaxique est<br />
bien la mère <strong>de</strong> la chirurgie à invasion<br />
minimale guidée par l’imagerie que l’on<br />
connaît aujourd’hui.<br />
L’Ecole <strong>de</strong> stéréotaxie<br />
son rayonnement<br />
Jean Talairach aura formé <strong>de</strong>s élèves<br />
illustres français et étrangers. Bien <strong>de</strong>s<br />
neurochirurgiens <strong>de</strong> son époque viendront,<br />
par curiosité ou par souci <strong>de</strong> formation<br />
à une méthodologie aussi rigoureuse<br />
que séduisante et innovante, se<br />
former à son contact. En France, ses<br />
élèves neurochirurgiens stéréotacticiens<br />
se nomment Robert Sedan, Alim-Louis<br />
Benabid, François Cohadon, JeanMarie<br />
Scarabin, Serge Blond, Youenn Lajat,<br />
Daniel Legars, Jean-Clau<strong>de</strong> Peragut,<br />
sans oublier Geier et Micheletti. A<br />
l’étranger, Patrick Kelly (USA), Mark<br />
Rayport (USA), Claudio Munari (Italie),<br />
Antonino Musolino (Italie), B.<br />
Mempel (Pologne), M. Bordas-Ferrer<br />
(Paraguay), Osvaldo Betti (Argentine),<br />
L. Covello (Italie), T. Hori (Japon), Takeda<br />
(Japon), Robert Rand (USA), Vladimir<br />
Petrov (Russie), Antonio Delgado-<br />
Escueta (USA), Signorelli (Italie),<br />
Bernouilly (Suisse), Serrano (Chili), Prosalentis<br />
(Grèce), Guy Bouvier (Canada),<br />
Manrique (Espagne), Cinca (Roumanie),<br />
Valençak (Autriche), Zervas<br />
(USA), Waltregny (Belgique) et bien<br />
d’autres figurent parmi ses élèves.<br />
L’histoire <strong>de</strong> Jean Talairach est celle<br />
d’un Homme passionné, en quête perpétuelle<br />
d’une compréhension <strong>de</strong>s phé-<br />
N°9 - TOME XIX - DÉCEMBRE 2006/JANVIER 2007<br />
nomènes pour mieux les contrôler. Elle<br />
est celle d’un Maître qui s’est entouré<br />
d’une équipe sans cesse renouvelée <strong>de</strong><br />
Cliniciens et <strong>de</strong> Chercheurs français et<br />
étrangers qui ont eux aussi par leur travail<br />
acquis un renom et contribué à<br />
celui <strong>de</strong> l’équipe. Elle est celle d’un lieu,<br />
le Centre Hospitalier Sainte-Anne,<br />
<strong>de</strong>venu par la personnalité du Maître<br />
une Ecole <strong>de</strong> Neurochirurgie Stéréotaxique<br />
et Fonctionnelle reconnue au<strong>de</strong>là<br />
<strong>de</strong>s frontières. Elle est une leçon <strong>de</strong><br />
volonté, <strong>de</strong> ténacité, d’une démarche<br />
innovante et visionnaire. Convaincre<br />
que la neurochirurgie passait par une<br />
vision spatiale organisée <strong>de</strong> l’anatomie<br />
cérébrale ? Gageure à l’époque, évi<strong>de</strong>nce<br />
indiscutée aujourd’hui. L’idée<br />
valut à son auteur critiques et incrédulité<br />
<strong>de</strong> ses contemporains. Qu’importe.<br />
L’œuvre est là pour témoigner.<br />
Suivre la route d’un pionnier <strong>de</strong> génie<br />
n’est pas simple, mais lorsque sa création<br />
atteint son plein accomplissement,<br />
modèle <strong>de</strong> simplicité et <strong>de</strong> logique, elle<br />
<strong>de</strong>vient accessible à tous, modulable,<br />
évolutive, en <strong>de</strong>ux mots actuelle et<br />
vivante. Mémoire d’une utopie fécon<strong>de</strong>,<br />
mélange d’imaginaire et du réel qui<br />
s’y bâtit. ■<br />
Bertrand Devaux et<br />
François-Xavier Roux*<br />
*Hôpital Sainte-Anne, 75014 Paris<br />
Ce texte a été publié dans le Bulletin <strong>de</strong> la Société<br />
<strong>de</strong> Neurochirurgie <strong>de</strong> Langue Française<br />
<strong>de</strong> décembre 2003 et dans le Bulletin <strong>de</strong> l’Association<br />
du Musée et du Centre Historique<br />
Sainte-Anne, numéro <strong>de</strong> novembre-décembre<br />
2006.<br />
6ème Journée AFPSYMED<br />
L’élève bouc émissaire, sa place dans l’école<br />
23 mars 2007, CH Sainte-Anne, Paris<br />
Traitement du trouble <strong>de</strong><br />
la personnalité bor<strong>de</strong>rline<br />
F. Mehzan<br />
Masson<br />
F. Mehzan, psychologue clinicienne<br />
attachée à l’Hôpital Sainte-Anne,<br />
présente diverses approches thérapeutiques<br />
proposées dans le trouble<br />
<strong>de</strong> la personnalité bor<strong>de</strong>rline. Elle<br />
insiste surtout sur l’urtilisation <strong>de</strong>s<br />
théories cognitives et comportementales,<br />
qu’elles soient individuelles<br />
ou <strong>de</strong> groupe, dont <strong>de</strong> nombreuses<br />
variantes peuvent s’adapter au trouble<br />
bor<strong>de</strong>rline. Elle décrit, en particulier,<br />
<strong>de</strong>s techniques récentes, comme la<br />
thérapie cognitive émotionnelle, et<br />
plai<strong>de</strong> pour l’usage d’une approche<br />
intégrative, la thérapie <strong>de</strong>s schémas,<br />
conçue par Jeffrey Young à New<br />
York, pour ai<strong>de</strong>r ces patients souvent<br />
très difficiles à prendre en charge.<br />
Un ouvrage complet pour un lecteur<br />
peu familier avec les développements<br />
récents <strong>de</strong>s TCC.<br />
Ch. Spadone<br />
L’élève « bouc émissaire » est fréquemment décrit dans l’école, quelque soient<br />
l’âge et le type d’enseignement. Il fait très régulièrement l’objet d’attaques <strong>de</strong><br />
ses camara<strong>de</strong>s <strong>de</strong> classe et est repéré par l’institution. Cette place conduit cet<br />
élève à exprimer sa souffrance par <strong>de</strong>s symptômes comportementaux et/ou<br />
psychiques. Il trouve régulièrement appui auprès <strong>de</strong> l’infirmerie <strong>de</strong> l’établissement.<br />
L’aveu <strong>de</strong> cette position par l’élève est rare, par méconnaissance ou<br />
par peur. La qualité <strong>de</strong> l’observation <strong>de</strong> l’institution scolaire aura une place<br />
déterminante pour ai<strong>de</strong>r ce jeune. La solution ne peut qu’associer une approche<br />
individuelle et collective pour la gestion du groupe classe.<br />
Les conséquences <strong>de</strong> ce positionnement peuvent être redoutables, <strong>de</strong> l’échec<br />
scolaire au trouble somatique et psychique conduisant à une tentative d’échappement<br />
scolaire. Plus troublants, les essais <strong>de</strong> rescolarisation montrent parfois<br />
un positonnement à l’i<strong>de</strong>ntique <strong>de</strong> ce jeune, posant alors le problème<br />
<strong>de</strong> son organisation psychopathologique singulière.<br />
Cette 6 ème journée d’AFPSYMED (associant <strong>de</strong>s psychiatres et <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins<br />
<strong>de</strong> l’éducation nationale) proposera une réflexion sur ce thème en associant<br />
<strong>de</strong>s regards croisés, psychopathologiques et sociologiques. L’approche psychologique<br />
individuelle croisera la dimension institutionnelle sur l’école pour<br />
une élaboration conjointe et indissociable <strong>de</strong> ces enjeux.<br />
Renseignements : Mme Sylvie Lecuyer, Secteur 15 <strong>de</strong> Paris - CMP Tiphaine, 23 rue<br />
Tiphaine, 75015 Paris. Tél. 01 45 75 03 50 - Fax 01 45 79 20 40.<br />
E-mail : s.lecuyer@ch-sainte-anne.fr