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Décembre - Nervure Journal de Psychiatrie

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N°9 - TOME XIX - DÉCEMBRE 2006/JANVIER 2007<br />

Le Je : Qui suis-je ? Qui est Je ?<br />

Qu’est-ce que Je ?<br />

La raison : La conscience, c’est-à-dire<br />

l’infime portion du soi qui se sait, (ou,<br />

autre définition, le Je qui dit Je), peut<br />

être considérée, dans une première<br />

approximation, comme l’effet <strong>de</strong> l’agencement<br />

du corps et plus particulièrement<br />

du cerveau, (plus précisément,<br />

comme l’effet d’un module <strong>de</strong> gestion<br />

du corps parmi d’autres, remarquable<br />

en ce sens que, d’une part il gère <strong>de</strong>s<br />

données venant d’une gran<strong>de</strong> partie<br />

du cortex cérébral, d’autre part il se<br />

distingue <strong>de</strong>s autres modules en gérant<br />

les représentations et notamment le<br />

langage), ainsi que comme la cause du<br />

fonctionnement volontaire, moteur et<br />

psychique, et enfin comme le témoin<br />

du fonctionnement volontaire et d’une<br />

part du fonctionnement involontaire<br />

moteur et psychique.<br />

Le Je : Mais qui suis-je ? Qui est Je ?<br />

Qu’est-ce que Je ? Est-il réellement<br />

cause ?<br />

La raison : Un stimulus interne ou<br />

externe entraînera (selon les mécanismes<br />

biologique propre à l’organisme,<br />

dans sa dimension structurelle <strong>de</strong><br />

base, et dans sa dimension d’acquis,<br />

c’est-à-dire, par exemple pour le cerveau,<br />

par l’existence <strong>de</strong> – ou la facilitation<br />

à mobiliser – certaines chaînes<br />

neuronale ; ces mécanismes biologiques<br />

dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s mécanismes chimiques,<br />

qui dépen<strong>de</strong>nt eux-mêmes <strong>de</strong>s quatre<br />

forces physiques élémentaires) <strong>de</strong>s<br />

modifications corporelles, qui, par réaction,<br />

en entraîneront d’autres.<br />

Quand la modification corporelle<br />

initiale concerne le module <strong>de</strong> la<br />

conscience, les modifications corporelles<br />

<strong>de</strong> réaction se feront, selon la<br />

modification initiale, soit uniquement<br />

au niveau <strong>de</strong> la conscience (et se traduiront<br />

par une représentation seule),<br />

soit aussi à d’autres niveaux (et se traduiront<br />

par une représentation et, soit<br />

un effet corporel involontaire, soit un<br />

mouvement volontaire). Une modification<br />

corporelle <strong>de</strong> réaction sera, une<br />

fois réalisée, dans la situation fonctionnelle<br />

d’une modification initiale<br />

(c'est-à-dire d’un stimulus interne), et<br />

provoquera, associée plus ou moins à<br />

d’autres stimuli internes ou externes,<br />

<strong>de</strong>s modifications corporelles <strong>de</strong> réaction,<br />

qui eux-mêmes en entraîneront<br />

d’autres, et ainsi <strong>de</strong> suite sans interruption<br />

jusqu’à la mort (le sommeil<br />

n’étant qu’un état particulier où la proportion<br />

<strong>de</strong>s stimuli internes <strong>de</strong>vient<br />

quasi exclusive par rapport à celle <strong>de</strong>s<br />

stimuli externes), la succession <strong>de</strong>s<br />

modifications constituant, pour les<br />

zones motrices, <strong>de</strong>s gestes, et pour le<br />

module gérant la conscience, <strong>de</strong>s représentations,<br />

(et, dans leurs formes plus<br />

structurées, <strong>de</strong>s pensées).<br />

Rien ne permet <strong>de</strong> penser qu’une<br />

modification corporelle initiale au<br />

45 €*<br />

pour un an<br />

75 €*<br />

pour 2 ans<br />

Tarif<br />

étudiant et internes<br />

30 €*<br />

*supplément étranger<br />

et DOM/TOM =30 €/an<br />

Dialogue <strong>de</strong> la<br />

définition minimale<br />

Qui suis-je ? Qui est Je ?<br />

niveau du module gérant la conscience<br />

puisse avoir lieu <strong>de</strong> façon indépendante,<br />

sans être une <strong>de</strong>s conséquences<br />

<strong>de</strong> modifications antérieures. Aucune<br />

représentation ne peut donc apparaître<br />

spontanément. Le Je est prisonnier<br />

d’une inéluctable chaîne causale. La<br />

sensation <strong>de</strong> relative liberté intérieure<br />

que partage tous les individus, et qui fait<br />

que la notion d’i<strong>de</strong>ntité a un sens, est<br />

une inconscience presque totale <strong>de</strong> la<br />

chaîne causale responsable <strong>de</strong> la<br />

conscience. La distinction entre volontaire<br />

et involontaire n’a <strong>de</strong> sens que<br />

dans le prisme étroit <strong>de</strong> la subjectivité,<br />

individuelle et collective. Toutes les fois<br />

où le Je se trouve être cause, il est en<br />

réalité l’effet <strong>de</strong> la conjonction, à cet<br />

instant, <strong>de</strong> l’état du corps (et notamment<br />

du réseau neuronal qui gère la<br />

conscience), <strong>de</strong> l’environnement, et <strong>de</strong>s<br />

mécanismes biologiques propres à ce<br />

corps.<br />

Bien entendu, dans une chaîne causale,<br />

tout effet est aussi cause <strong>de</strong> ou <strong>de</strong>s<br />

effets suivants. Mais la conscience, qui<br />

est la continuité <strong>de</strong> l’être, ne peut être<br />

définie par tronçon. La conscience n’est<br />

aucunement ni effet ni cause en tant<br />

qu’ils sont <strong>de</strong>s instants <strong>de</strong> la conscience,<br />

elle n’est pas les maillons <strong>de</strong> cette<br />

chaîne, mais la chaîne dans son entier,<br />

ou plutôt un <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> cette chaîne<br />

dans son entier.<br />

La définition <strong>de</strong> l’individu, sur le plan<br />

existentiel, est d’être cause <strong>de</strong> soi, et<br />

cause en soi, mais, sur un plan plus<br />

absolu, l’individu perd sa définition<br />

pour ne plus être que l’effet d’une casca<strong>de</strong><br />

intouchable, dont il n’est qu’un<br />

témoin particulier. Qu’un témoin éberlué.<br />

Le Je : Alors je ne suis que ça, qu’une<br />

vache qui regar<strong>de</strong> passer le train <strong>de</strong> soimême<br />

?<br />

Mais qui suis-je ? Qui est Je ?<br />

Qu’est-ce que Je ? Et s’il n’est pas cause,<br />

est-il au moins réellement témoin ?<br />

La raison : Le problème est que la<br />

vache est enfermée dans le train <strong>de</strong><br />

soi-même, dans le wagon <strong>de</strong> tête, et<br />

qu’elle ne dispose que d’une ouverture<br />

pour voir les autres wagons, et d’une<br />

fenêtre pour voir l’extérieur, d’où elle<br />

distingue d’autres trains, mais <strong>de</strong> loin, et<br />

qui passent, chacun recelant invisible<br />

une vache, et qui ne suffisent pas à lui<br />

permettre <strong>de</strong> comprendre son propre<br />

train.<br />

Le Je : Qui suis-je ? Qui est Je ?<br />

Qu’est-ce que Je ? Qu’un témoin presque<br />

Nom :<br />

Prénom :<br />

Adresse :<br />

aveugle ?<br />

La raison : L’organisation est <strong>de</strong> l’information<br />

; la conscience, conséquence<br />

d’une partie <strong>de</strong> l’organisation hypercomplexe<br />

du cerveau, est, par le fait<br />

que cette organisation soit en constante<br />

recombinaison, <strong>de</strong> l’information<br />

dynamique.<br />

Qui est le témoin intérieur <strong>de</strong> cette<br />

information ? On peut commencer par<br />

dire que le témoin intérieur est l’effet<br />

d’un niveau d’information différent,<br />

plus intégratif. Et…<br />

Non ! Je ne peux pas !… Ecoute, avant<br />

<strong>de</strong> poursuivre, il faut que je t’avoue<br />

quelque chose. Je triche <strong>de</strong>puis le<br />

début, par facilité. Chaque fois que j’ai<br />

employé le mot effet, je t’ai menti. Tu<br />

n’es pas l’effet d’une partie d’un enchaînement<br />

causal, tu es une partie <strong>de</strong> cet<br />

enchaînement. Tu n’es pas l’effet d’un<br />

niveau d’information plus intégratif, tu<br />

es cette information. J’ai triché aussi<br />

pour te ménager, pour te laisser encore<br />

un peu croire, comme peut l’impliquer<br />

le mot effet, que tu es une production,<br />

donc une singularité. Mais,<br />

pauvre Je, tu ne l’es pas. Tu es <strong>de</strong> l’information,<br />

ni un support d’information,<br />

ni une entité témoignant <strong>de</strong> cette<br />

information.<br />

Tu te sens témoin parce que tu es <strong>de</strong><br />

l’information située à un haut niveau<br />

intégratif, c’est-à-dire <strong>de</strong> l’information<br />

élaborée à partir <strong>de</strong> multiples informations.<br />

(Le module gérant la conscience<br />

est un module <strong>de</strong> traitement d’information,<br />

c’est-à-dire une organisation<br />

fonctionnelle syntaxique dont la propriété<br />

émergente est le sémantique,<br />

toi).<br />

Mais pour témoigner il te faudrait être<br />

à côté ou au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> ces informations,<br />

toi tu es fait <strong>de</strong> ça. Tu es cette<br />

information, irrémédiablement tu l’es, et<br />

tu n’es que ça ; tu ne peux en être le<br />

témoin. Un œil ne s’est jamais vu luimême.<br />

Ou seulement son reflet. N’astu<br />

jamais constaté que chaque fois que<br />

tu te hasar<strong>de</strong>s à te concevoir, tu dois<br />

tenter une extraction <strong>de</strong> toi-même, et,<br />

comme inévitablement tu t’emportes<br />

avec toi, fatalement lié à toi-même, la<br />

réponse que tu ramènes n’est rien<br />

d’autre que ton reflet, le son creux du<br />

mot Je ? Et quand tu crois te cerner,<br />

fatalement celui qui te cerne c’est encore<br />

toi, et tu t’aperçois être encore au<br />

<strong>de</strong>hors <strong>de</strong> ta définition. Tu es la tentative<br />

incessante d’être le témoin <strong>de</strong> toimême,<br />

et tu es ce qui indéfiniment<br />

repousse le témoignage ; tu es la fuite<br />

en avant <strong>de</strong> toi-même.<br />

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DIALOGUE DE LA DÉFINITION MINIMALE ■ 19<br />

Le Je : Qui suis-je ? Qui est Je ?<br />

Qu’est-ce que Je ? Ni effet, ni témoin,<br />

ni cause, est-il au moins réellement <strong>de</strong><br />

l’information ?<br />

La raison : De l’information dynamique.<br />

Ce qui ne veut rien dire. Là<br />

encore je t’ai menti. Je t’ai menti pour<br />

étager ta progression dans les plaines<br />

ari<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la lucidité. Pour adoucir la<br />

vérité. Mais on y est. Voici la <strong>de</strong>rnière<br />

étape.<br />

L’information a comme caractéristique<br />

d’être stable, même pour une fraction<br />

infime <strong>de</strong> temps. Elle est sens, et elle est<br />

durée. Ce qui n’est que dynamique ne<br />

peut être <strong>de</strong> l’information ; il peut en<br />

générer, mais il ne peut en être. Un<br />

flux charrie du sens, mais, en lui-même,<br />

il est abstrait. Constamment en fuite<br />

ou en aspiration, tu traverses le sens<br />

mais ne le fixes pas. Tu es la condition<br />

pour que du sens existe et évolue, mais<br />

tu n’as pas <strong>de</strong> sens. Tu es une question<br />

qui ne cesse <strong>de</strong> se poser, une question<br />

insensée et imprononçable, une<br />

question qui roule, et qui donne réalité<br />

à celui qui la pose, mais celui qui la<br />

pose n’est autre que le mouvement <strong>de</strong><br />

cette question qui roule. Et cette question<br />

n’est plus la même à chaque instant,<br />

seul <strong>de</strong>meure le fait qu’elle roule.<br />

Tu n’es pas <strong>de</strong> l’information, tu es un<br />

mouvement. Tu es, indirectement, le<br />

mouvement <strong>de</strong> chaque particule <strong>de</strong><br />

ton corps, et, directement, le mouvement<br />

<strong>de</strong> chaque neurone intégré au<br />

module <strong>de</strong> la conscience. Non, pauvre<br />

Je, ne rêve pas, ne t’accroche pas inutilement,<br />

tu n’es pas leurs matières, tu<br />

n’es pas la résultante <strong>de</strong> leurs mouvements,<br />

tu es leurs mouvements, juste<br />

leurs mouvements.<br />

Le Je : Qui suis-je ? Qui est Je ?<br />

Qu’est-ce que Je ? Ni effet, ni témoin,<br />

ni cause, ni information, juste mouvement.<br />

Il s’amincit à mesure <strong>de</strong> raisonnement.<br />

Je le sens presque disparaître.<br />

Je n’est pas une question qui roule, mais<br />

une question qui chute, une chute qui<br />

dure toute la vie, et qui s’écrase sur la<br />

mort.<br />

La raison : Pourquoi ne parles-tu pas<br />

<strong>de</strong> toi à la première personne ?<br />

Le Je : Pour prendre <strong>de</strong> la distance. Parce<br />

que j’ai peur. J’ai peur <strong>de</strong> n’être pas. J’ai<br />

peur <strong>de</strong> n’être pas avant <strong>de</strong> n’être plus.<br />

C’est dur d’être un secret pour soi-même.<br />

Je me sens étranger à moi-même, et je ne<br />

sais ni ce que veut dire Je, ni ce que veut<br />

dire moi-même. Mais tu as raison, je<br />

vais assumer mon Je : Je me sens<br />

presque disparaître ; Je suis une question<br />

qui chute. Non, je suis le mouvement<br />

<strong>de</strong> cette chute, juste ça. Même pas<br />

son vertige, juste son mouvement. J’ai<br />

bien retenu, mais je ne comprends<br />

presque pas ce que je dis. Je suis une<br />

chute qui chute. C’est la formule la plus<br />

proche pour exprimer le peu que je comprenne.<br />

En fait non, une chute qui chute<br />

Bulletin d’abonnement<br />

Le <strong>Journal</strong> <strong>de</strong> <strong>Nervure</strong> + La Revue<br />

CHÈQUE À L’ORDRE DE MAXMED à envoyer avec ce bulletin,<br />

54, boulevard <strong>de</strong> la Tour Maubourg, 75007 Paris<br />

Téléphone : 01 45 50 23 08<br />

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✂<br />

<br />

REVUES<br />

Collectifs et singularités<br />

Psychologie clinique n°21<br />

L’Harmattan<br />

La revue Psychologie clinique fête ses<br />

10 ans avec un numéro <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />

ampleur consacré aux liens entre le<br />

singulier et le collectif. C’est l’occasion<br />

pour Olivier Douville <strong>de</strong> revenir<br />

sur la définition <strong>de</strong> la psychologie clinique,<br />

qu’il présente comme un maillon<br />

entre la psychanalyse et les pratiques<br />

psychothérapiques non analytiques.<br />

Cette discipline, explique-t-il, se caractérise<br />

par une ambition particulière<br />

: se tenir au plus proche <strong>de</strong>s «variations<br />

symptomatiques liées aux<br />

modifications sociales et culturelles <strong>de</strong>s<br />

contours <strong>de</strong> l’individualité, <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité,<br />

<strong>de</strong>s processus d’affiliation et <strong>de</strong><br />

transmission ». Dans ce cadre, plusieurs<br />

auteurs traitent <strong>de</strong> l’interdépendance<br />

du psychique et du social,<br />

à travers divers exemples : la « psychopathologie<br />

du suren<strong>de</strong>ttement »<br />

(Jean-Jacques Rassial), l’impact <strong>de</strong>s<br />

mouvements sociaux sur le fonctionnement<br />

psychique <strong>de</strong>s individus<br />

(Rachel Simbü), les adolescents en<br />

institut <strong>de</strong> rééducation (Clau<strong>de</strong> Wacjman),<br />

pour n’en citer que quelquesuns.<br />

On retiendra aussi un texte percutant<br />

<strong>de</strong> Robert Samacher à propos<br />

du poids <strong>de</strong>s gestionnaires et <strong>de</strong>s cognitivo-comportementalistes<br />

dans les<br />

velléités politiques <strong>de</strong> formalisation<br />

du statut <strong>de</strong> psychothérapeute. Bref,<br />

un numéro tonique.<br />

M. Jaeger<br />

Diversité <strong>de</strong>s<br />

psychothérapies<br />

psychanalytiques <strong>de</strong> groupe<br />

L’individu et le groupe II<br />

Revue <strong>de</strong> psychothérapie<br />

psychanalytique <strong>de</strong> groupe 2006<br />

n°47<br />

Erès, 25 €<br />

Les articles qui composent ce numéro<br />

montrent l’intérêt <strong>de</strong>s psychothérapies<br />

psychanalytiques <strong>de</strong> groupe. Leur<br />

pratique n’est pas aisée pour les psychanalystes<br />

qui s’intéressent, sur ce<br />

mo<strong>de</strong>, à la psychopathologie <strong>de</strong> la<br />

vie quotidienne. C’est pourtant ainsi<br />

qu’on peut les considérer, même si<br />

les dispositifs mis en place imposent<br />

<strong>de</strong>s règles spécifiques et <strong>de</strong>s limites<br />

qui sécurisent la pratique et la ren<strong>de</strong>nt<br />

possible pour eux-mêmes et<br />

leurs patients. La scène du groupe<br />

analytique n’est jamais si loin <strong>de</strong> celle<br />

<strong>de</strong> la vie. Il ne s’agit pas d’aseptiser<br />

la situation <strong>de</strong> groupe, les crises peuvent<br />

y naître, s’y développer afin que<br />

chacun puisse en faire l’expérience<br />

avec le gain d’une meilleure connaissance<br />

<strong>de</strong>s enjeux inconscients dans<br />

ses propres alliances et mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> relation<br />

à autrui.<br />

Lorsque l’indication est bien posée,<br />

quel que soit le dispositif et la technique<br />

utilisée dans la pratique, un<br />

processus analytique peut s’engager<br />

pour plusieurs membres du groupe<br />

et favoriser l’activité psychique <strong>de</strong>s<br />

autres patients. La situation <strong>de</strong> groupe,<br />

par le biais <strong>de</strong>s transferts et <strong>de</strong> leur<br />

déplacement, <strong>de</strong>s projections, <strong>de</strong>s<br />

i<strong>de</strong>ntifications selon <strong>de</strong>s modalités<br />

différentes, ouvre la voie aux formations<br />

psychiques à l’œuvre dans<br />

le fonctionnement pathologique <strong>de</strong>s<br />

patients. La mise en jeu <strong>de</strong>s fantasmes<br />

et <strong>de</strong>s représentations dans les liens<br />

qui se créent entre les patients et le<br />

ou les analystes, les résonances aux<br />

affects mobilisés dans ces liens, révèlent<br />

les ancrages <strong>de</strong> ces formations<br />

inconscientes et les investissements<br />

dont elles sont l’objet. Le travail du<br />

rêve, souvent présent en situation <strong>de</strong><br />

groupe, témoigne <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong><br />

la mobilisation psychique <strong>de</strong>s patients<br />

qui peuvent faire le récit <strong>de</strong> leur rêve<br />

évoqué dans le cours <strong>de</strong>s associations.

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