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Décembre - Nervure Journal de Psychiatrie

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N°9 - TOME XIX - DÉCEMBRE 2006/JANVIER 2007<br />

CHUT !<br />

Une petite histoire <strong>de</strong> la sectorisation psychiatrique à Lille (1966-2006)<br />

C<br />

’est en 1966 qu’a été créé à Saint-<br />

André-Lez-Lille le Centre Hospitalier<br />

Ulysse Trélat (CHUT), <strong>de</strong>venu au<br />

fil du temps Centre <strong>de</strong> Soins et d’Hygiène<br />

Mentale Ulysse Trélat (CSH-<br />

MUT), Centre Hospitalier Spécialisé<br />

Ulysse Trélat (CHSUT) et site Ulysse<br />

Trélat <strong>de</strong> l’Etablissement Public <strong>de</strong><br />

Santé Mentale <strong>de</strong> l’Agglomération <strong>de</strong><br />

Lille (EPSMAL)... Il a pris la suite <strong>de</strong><br />

l’hôpital-hospice suburbain (1945-<br />

1958), lui-même héritier <strong>de</strong> l’hospice<br />

<strong>de</strong>s Incurables (1907-1939). Son appellation<br />

rend hommage aux aspects novateurs<br />

<strong>de</strong> l’œuvre d’un grand aliéniste<br />

du XIXème siècle.<br />

Le Conseil Général du Nord a acquis<br />

l’établissement <strong>de</strong>s hospices civils <strong>de</strong><br />

Lille, dans le but d’expérimenter à Lille<br />

et dans sa banlieue immédiate, la politique<br />

<strong>de</strong> sectorisation psychiatrique,<br />

que la circulaire du 5 mars 1960 vient<br />

d’officialiser. En 1974, le plan départemental<br />

<strong>de</strong> lutte contre les maladies<br />

mentales, l’alcoolisme et les toxicomanies<br />

confie au CHUT la mission <strong>de</strong> <strong>de</strong>sservir<br />

à titre définitif, les trois secteurs <strong>de</strong><br />

Lille (59G22, 59G23 et 59G24) et, à<br />

titre provisoire, les <strong>de</strong>ux secteurs <strong>de</strong><br />

Denain (59G33 et 59G34). Cette mission<br />

a été redéfinie au fur et à mesure<br />

du transfert <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s secteurs<br />

provisoires à Denain, <strong>de</strong> 1982 à 1996,<br />

et au moment <strong>de</strong> la création <strong>de</strong> l’intersecteur<br />

<strong>de</strong> toxicomanie <strong>de</strong> Lille<br />

Métropole (59T01), en 1994. Enfin,<br />

en 1998, le CHUT a été fusionné avec<br />

le Centre Hospitalier <strong>de</strong> Lommelet<br />

(CHL) pour donner naissance à l’Etablissement<br />

Public <strong>de</strong> Santé <strong>de</strong> Saint-<br />

André (EPS).<br />

Les murs<br />

A Saint-André, l’hôpital est construit<br />

dans un parc <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux hectares largement<br />

ouvert sur la ville. Au centre, le<br />

bâtiment principal, sur le plan pavillonnaire,<br />

où l’influence du style 1900 n’est<br />

pas étrangère (Dubuisson 1902-1906).<br />

Il a été mo<strong>de</strong>rnisé dans sa totalité en<br />

1964, et à nouveau, pour partie, en<br />

1987 et 1993-94. A la périphérie s’élèvent<br />

les quatre cliniques, le centre social<br />

et le pavillon <strong>de</strong> l’administration, sobre<br />

reflet <strong>de</strong> l’architecture hospitalière <strong>de</strong>s<br />

Trente-Glorieuses (Delrue 1970-1971<br />

et 1981).<br />

Sur les secteurs, à Lille comme à<br />

Denain, le patrimoine immobilier n’a<br />

pas le caractère pérenne et parfois<br />

monumental <strong>de</strong> l’hôpital. Consultations<br />

médico-psychologiques et accueils thérapeutiques<br />

vont d’un lieu à l’autre, et<br />

les mètres-carrés, loués ou mis à disposition<br />

par les collectivités, ont beaucoup<br />

augmenté.<br />

Le 174 rue <strong>de</strong> Wazemmes à Lille fait<br />

exception : cet hôtel particulier, datant<br />

<strong>de</strong> la fin du siècle <strong>de</strong>rnier, sis sur la<br />

seule artère partagée entre les trois secteurs<br />

lillois - tout un symbole - et acquis<br />

par le CHUT, associe désormais le<br />

Centre <strong>de</strong> Jour <strong>de</strong>s Quatre-Chemins<br />

(1983) et le Centre d’Accueil Permanent<br />

Ilôt-Psy (1992), tous <strong>de</strong>ux intersectoriels.<br />

A Denain, les dispensaires<br />

<strong>de</strong> la place Baudin, maisons bourgeoises<br />

du début du siècle construites en enfila<strong>de</strong>,<br />

<strong>de</strong>viennent la référence majeure<br />

à côté <strong>de</strong>s antennes <strong>de</strong> Bouchain, Douchy,<br />

Escaudain, Wallers...<br />

A proximité <strong>de</strong> l’hôpital, l’Institut <strong>de</strong><br />

Formation en Soins Infirmiers occupe<br />

un bâtiment construit en 1981. Il<br />

regroupe une école base (1966) et une<br />

école cadre (1984), et porte le nom<br />

<strong>de</strong> Georges Daumezon, en souvenir<br />

<strong>de</strong> ce pionnier <strong>de</strong> la sectorisation psychiatrique.<br />

Les hommes<br />

Le mérite revient aux mé<strong>de</strong>cins directeurs,<br />

les docteurs M. Champion et H.<br />

Nicaise d’initier la politique <strong>de</strong> secteur<br />

et aux directeurs Messieurs J.L. Lesieur,<br />

J.J. Montagne, Madame 0. Didier, Messieurs<br />

E. Svahn, J.M. Toulouse, J.C. Bué<br />

<strong>de</strong> l’appliquer. Et il ne faut pas sousestimer<br />

le rôle tenu par Madame A.<br />

Dams, cadre administratif, laquelle se<br />

voit souvent confier l’intérim <strong>de</strong> direction.<br />

De leur côté, les prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong><br />

Commission Médicale, les Docteurs J.<br />

Boulin, J.P. Provoost, M.H. Leborgne,<br />

M. Cabal, J. Bie<strong>de</strong>r, J. Debiève, assurent<br />

pleinement leurs responsabilités.<br />

Cette politique est régulièrement<br />

approuvée par le Conseil d’Adminis-<br />

SÉMINAIRE DU JEUDI<br />

Rencontres cliniques<br />

Hôpital Esquirol - Secteur 75G1O/11 (Porte 19) - 10h3O<br />

ASSOCIATION E.C.A.R.T. Psy<br />

Enseignement.Création.Analyse.Recherche.Transmission<br />

2007<br />

Thème : Impossible - mais quand même !<br />

« Il y a trois métiers impossibles - Eduquer, Soigner, Gouverner »<br />

Sigmund Freud<br />

18 janvier 2007 : Amaro <strong>de</strong> Villanova, Psychanalyste à la Société <strong>de</strong> Psychanalyse<br />

Freudienne et Psychanalyste à la Clinique <strong>de</strong> La Bor<strong>de</strong>. Interviendra sur le<br />

thème : De l’impossible répit, dans le travail avec un patient schizophrène.<br />

15 février 2007 : Jean-Clau<strong>de</strong> Aguerre, Psychanalyste, Directeur <strong>de</strong> publication<br />

aux Editions Erès. Interviendra sur le thème : Je dis toujours la vérité, mais<br />

pas toute.<br />

8 mars 2007 : Anne-Marie Picard, Professeur à l’Université américaine, auteur<br />

d’une thèse <strong>de</strong> doctorat « Le Corps lisant : Lecture, psychanalyse et différence<br />

sexuelle ». Interviendra sur le thème : L’écriture matrici<strong>de</strong>.<br />

26 avril 2007 : Patrice Cannone, Psychologue service d’oncologie CHU La<br />

Timone à Marseille. Interviendra sur le thème : La clinique <strong>de</strong> l’impossible.<br />

10 mai 2007 : Florence Reznik, Psychologue-Psychanalyste. Interviendra sur le<br />

thème : D’impossible - mais quand même ! à Quand même, l’impossible.<br />

Journée <strong>de</strong> l’association E.C.A.R.T. Psy à l’hôpital Esquirol sur inscription<br />

8 juin 2007 - Impossible - mais quand même !<br />

Florence Reznik : Fondatrice <strong>de</strong> l’Association ECART Psy et Responsable du séminaire.<br />

Le programme <strong>de</strong>s séminaires est disponible sur le site www.ecart-psy.org<br />

tration du CHUT, qui est présidé successivement<br />

par Messieurs M.<br />

Deplanck, G. Merheim, A. Valette, J.C.<br />

Dubus. Doit être mentionnée ici l’ai<strong>de</strong><br />

apportée, dans le cadre <strong>de</strong> la resocialisation,<br />

par l’Association Ulysse Trélat,<br />

l’Association <strong>de</strong> santé mentale du<br />

Valenciennois, l’Association <strong>de</strong> santé<br />

mentale <strong>de</strong> Lille et l’Association Germinal,<br />

toutes fédérées à la Croix-Marine.<br />

Les effectifs du personnel du CHUT<br />

évoluent favorablement au fil <strong>de</strong>s ans,<br />

même si l’on note un fléchissement<br />

quantitatif, à périmètre comparable, à<br />

partir <strong>de</strong>s années 1980, et un changement<br />

qualitatif à partir <strong>de</strong>s années<br />

1990.<br />

A l’origine, l’hôpital est correctement<br />

doté. Il bénéficie par la suite <strong>de</strong> l’expansion<br />

économique <strong>de</strong>s années 1970.<br />

Mais les effectifs soignants sont réduits<br />

au début <strong>de</strong>s années 1980 par le glissement<br />

<strong>de</strong> postes infirmiers et <strong>de</strong> surveillants<br />

au profit <strong>de</strong> l’école Daumezon,<br />

puis en 1994 par la transformation<br />

<strong>de</strong> postes infirmiers en postes d’ai<strong>de</strong>-soignants.<br />

Sur le plan qualitatif, lors <strong>de</strong> l’ouverture,<br />

le choix d’une équipe pluridisciplinaire<br />

est fait : mé<strong>de</strong>cins spécialistes,<br />

infirmiers, assistants sociaux, psychologues,<br />

psychomotriciens, que viennent<br />

ai<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s vacataires très spécialisés, tels<br />

les psychanalystes. Il est remis en cause<br />

dans les années 1990 avec l’apparition<br />

d’ergothérapeutes, d’ai<strong>de</strong>-soignants,<br />

d’ai<strong>de</strong>s médico-psychologiques... Il est<br />

vrai que les changements <strong>de</strong> statut <strong>de</strong>s<br />

personnels, les contraintes budgétaires,<br />

la réduction du nombre d’intervenants<br />

extérieurs ne permettent plus le maintien<br />

du cadre unique infirmier.<br />

L’administration et le corps médical<br />

vont toujours au <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s revendications<br />

légitimes du personnel soignant,<br />

en particulier <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>s infirmiers,<br />

qui souhaitent une amélioration <strong>de</strong> leur<br />

formation et <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong>s responsabilités<br />

dans leur exercice professionnel.<br />

Ils n’ont pas attendu les textes officiels<br />

pour assurer un enseignement <strong>de</strong><br />

qualité, se soucier <strong>de</strong> la formation permanente<br />

et promouvoir les agents ;<br />

quant aux réunions <strong>de</strong> service et <strong>de</strong><br />

pavillons, et aux cahiers d’observation<br />

du mala<strong>de</strong>, ils anticipent dès 1966 les<br />

conseils <strong>de</strong> service et <strong>de</strong> soins infirmiers,<br />

et les dossiers <strong>de</strong> soins infirmiers,<br />

officiels <strong>de</strong>puis la réforme <strong>de</strong> 1993.<br />

Les soins<br />

Au CHUT, l’approche du mala<strong>de</strong> est<br />

médico-psycho-sociale. Les soins sont<br />

intimement liés à la prévention et à la<br />

post-cure, surtout dans les secteurs, et<br />

la vie institutionnelle est analysée dans<br />

chaque pavillon <strong>de</strong> l’hôpital, où la mixité<br />

est <strong>de</strong> règle <strong>de</strong>puis 1968. L’ensemble<br />

<strong>de</strong>s soins dispensés augmente et se<br />

diversifie <strong>de</strong>puis trente ans. Ils connaissent<br />

un fléchissement à l’hôpital et un<br />

développement considérable sur les<br />

secteurs.<br />

A l’hôpital, le nombre <strong>de</strong> lits d’hospitalisation<br />

temps plein passe <strong>de</strong> 367 en<br />

1966 à 249 en 1998. Quatre <strong>de</strong>s cinq<br />

services sont restructurés (Denain-Bouchain<br />

et Denain-Wallers 1987, Lille-<br />

Sud 1992, Lille-Est 1994) et l’intersecteur<br />

<strong>de</strong> toxicomanie existe <strong>de</strong>puis<br />

1994 (10 lits). L’hospitalisation <strong>de</strong> jour<br />

peut se faire soit à Saint-André (20<br />

places aujourd’hui dispersées dans les<br />

différents services lillois), soit à Lille<br />

(25 places <strong>de</strong>puis 1997) ; l’une et<br />

l’autre <strong>de</strong> ces formules ont atteint leur<br />

rythme <strong>de</strong> croisière. L’hospitalisation<br />

<strong>de</strong> nuit, quant à elle, tend à tomber en<br />

désuétu<strong>de</strong> (12 lits). Enfin, <strong>de</strong>s appartements<br />

thérapeutiques et associatifs,<br />

gérés à Saint-André mais situés à Lille<br />

ou dans sa banlieue proche, fonctionnent<br />

<strong>de</strong>puis 1988 (36 places).<br />

<br />

LIVRES ET REVUES<br />

Penser la crise <strong>de</strong> l’école<br />

Revue du M.A.U.S.S. n°28<br />

La Découverte, 30 €<br />

Nous sommes, bel et bien, confrontés<br />

à une crise grave <strong>de</strong> la transmission<br />

<strong>de</strong>s connaissances institutionnellement<br />

légitimes. Pour sortir <strong>de</strong>s<br />

querelles particulièrement féroces en<br />

France sur la question <strong>de</strong> l’Ecole, ce<br />

constat implique d’évaluer la part respective<br />

<strong>de</strong>s facteurs endogènes - spécifiques<br />

au système scolaire - et exogènes<br />

<strong>de</strong> la crise. Le seul fait <strong>de</strong> poser<br />

que la crise scolaire est multi-dimensionnelle<br />

à la fois crise <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s,<br />

<strong>de</strong>s finalités, du sens, <strong>de</strong> l’autorité,<br />

du rapport aux publics et aux<br />

emplois, permet une approche plus<br />

sereine et plus juste <strong>de</strong> la question.<br />

Sans doute faudra-t-il commencer par<br />

s’attaquer à une réforme en profon<strong>de</strong>ur<br />

et radicale <strong>de</strong> l’université, <strong>de</strong><br />

loin le secteur le plus sinistré <strong>de</strong> tout<br />

le système d’enseignement français.<br />

Il n’en a pas été question dans ce numéro<br />

déjà trop volumineux qui serait<br />

<strong>de</strong>venu totalement indigeste et<br />

aussi, raison plus troublante et plus<br />

grave, parce que la littérature un peu<br />

structurée et informée sur l’université<br />

est aussi maigre et rare que les<br />

écrits et libelles sur l’école surabon<strong>de</strong>nt.<br />

Il faudra donc organiser et,<br />

presque, contribuer à faire naître ce<br />

débat si urgent, que tout le mon<strong>de</strong><br />

semble s’évertuer à l’éviter.<br />

Faisant la transition entre la discussion<br />

menée ici sur l’école et le débat<br />

à organiser sur l’université, l’article<br />

<strong>de</strong> Stéphane Beaud montre comment,<br />

dans les premiers cycles universitaires,<br />

ceux qu’il appelle « les enfants<br />

<strong>de</strong> la démocratisation » sont voués à<br />

un <strong>de</strong>stin d’échec massif si prévisible<br />

qu’on ne leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en fait, que<br />

<strong>de</strong> travailler. Et d’ailleurs, ils travaillent<br />

le plus souvent à côté <strong>de</strong> leurs étu<strong>de</strong>s.<br />

Tout se passe comme si on faisait<br />

semblant <strong>de</strong> leur prodiguer un enseignement<br />

supérieur digne <strong>de</strong> ce<br />

nom et qu’ils faisaient semblant <strong>de</strong><br />

travailler.<br />

Abrégé <strong>de</strong> psychologie<br />

William James<br />

Traduction <strong>de</strong> E. Baudin, G.<br />

Bertier, avec une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Emile Boutroux<br />

Préface <strong>de</strong> Serge Nicolas<br />

L’Harmattan<br />

En 1878, William James (1842-1910)<br />

s’est engagé à écrire un manuel <strong>de</strong><br />

psychologie qu’il comptait terminer<br />

en <strong>de</strong>ux ans. L’ouvrage lui a <strong>de</strong>mandé<br />

dix années <strong>de</strong> plus, et fut tout autre<br />

chose qu’un manuel. La publication<br />

en 1890 <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux volumes <strong>de</strong>s Principes<br />

<strong>de</strong> psychologie marque une date<br />

importante dans la carrière <strong>de</strong> James.<br />

C’était, comme on le fit remarquer<br />

alors, une nouvelle « déclaration d’indépendance<br />

», qui établit la réputation<br />

scientifique <strong>de</strong> son auteur et étendit<br />

son influence. Les proportions <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux volumes du livre étaient énormes,<br />

et James entreprit, sur la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> son éditeur, d’en rédiger un résumé<br />

plus accessible, qui parut aux<br />

Etats-Unis sous le titre <strong>de</strong> Psychology :<br />

Briefer Course en 1892. En composant<br />

cet abrégé <strong>de</strong> psychologie, James<br />

a voulu lui donner la forme d’un livre<br />

à mettre entre les mains <strong>de</strong>s élèves.<br />

Il a ainsi écarté tout ce qui a trait à<br />

l’histoire et à l’examen critique <strong>de</strong>s<br />

doctrines, aux discussions métaphysiques<br />

et, en général, tout ce qui ne<br />

présente qu’un intérêt spéculatif.<br />

Est proposée ici une traduction intégrale,<br />

la seule actuellement disponible,<br />

<strong>de</strong> l’Abrégé <strong>de</strong> psychologie réalisée<br />

par E. Baudin et G. Bertier. Cette<br />

réédition <strong>de</strong> cette traduction est précédée<br />

par un texte <strong>de</strong> James publié<br />

par le philosophe E. Boutroux.<br />

HISTOIRE ■ 17<br />

Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’éducateur <strong>de</strong><br />

jeunes enfants<br />

2 e édition<br />

Bruno Le Capitaine<br />

Annick Karpowicz<br />

Dunod<br />

Ce gui<strong>de</strong> i<strong>de</strong>ntifie le métier d’éducateur<br />

<strong>de</strong> jeunes enfants, en décrit le<br />

contour, en précise le savoir-faire en<br />

cinq parties.<br />

Un rappel historique met en valeur<br />

les expressions contemporaines <strong>de</strong><br />

la profession. Une mise en perspective<br />

<strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> la profession<br />

est proposée à travers sa formation,<br />

réformée en 2005, et son cadre d’emploi.<br />

Une synthèse à partir <strong>de</strong>s notions<br />

d’accueil et d’accompagnement<br />

éducatif spécifient le positionnement<br />

professionnel avec une approche du<br />

contexte idéologique et institutionnel<br />

<strong>de</strong> la fonction éducative mais<br />

aussi une présentation actualisée du<br />

cadre réglementaire et institutionnel.<br />

Le multi-accueil tend à <strong>de</strong>venir la<br />

norme, en réponse à la diversité et<br />

à l’hétérogénéité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s<br />

parents, salariés ou indépendants<br />

aux horaires <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> plus en<br />

plus atypiques. Dans ce contexte, les<br />

professionnels sont appelés à repenser<br />

leurs pratiques sans rien lâcher<br />

sur l’essentiel.<br />

Les éducateurs <strong>de</strong> jeunes enfants formés<br />

les prochaines années investiront<br />

un domaine en expansion. Le<br />

nombre <strong>de</strong> structures d’accueil <strong>de</strong> la<br />

petite enfance ne cesse d’augmenter,<br />

à l’initiative <strong>de</strong>s collectivités territoriales<br />

comme à celle d’associations<br />

ou <strong>de</strong> sociétés privées, sans<br />

résorber pour autant l’écart entre<br />

l’offre et la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, notamment en<br />

milieu rural.<br />

Cultures et développement<br />

cognitif<br />

Numéro thématique coordonné<br />

par Bertrand Troa<strong>de</strong>c<br />

Enfance 2006 n°2<br />

PUF, 22 €<br />

Le nouveau-né est un individu déjà<br />

équipé pour répondre <strong>de</strong> façon différenciée<br />

à <strong>de</strong> nombreuses stimulations<br />

<strong>de</strong> son environnement. Mieux<br />

même, il est capable <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s<br />

choix, <strong>de</strong> rechercher certaines stimulations<br />

plus que d’autres, <strong>de</strong><br />

« construire » en quelque sorte, ses<br />

interactions. La culture ne serait-elle<br />

plus qu’une affaire individuelle ?<br />

Il n’est que <strong>de</strong> prendre en compte la<br />

diversité <strong>de</strong>s savoir-faire, <strong>de</strong>s expressions<br />

artistiques, <strong>de</strong>s préférences<br />

cognitives selon les pays, pour comprendre<br />

qu’un processus <strong>de</strong> « sculpture<br />

<strong>de</strong> l’esprit » s’interpose entre le<br />

petit en développement et les possibilités<br />

d’expérience que lui offre l’environnement.<br />

De cette sculpture <strong>de</strong> l’esprit, il est<br />

question, tout au long du numéro<br />

thématique coordonné par Bertrand<br />

Troa<strong>de</strong>c, qui montre la relation entre<br />

culture et développement cognitif,<br />

rassemble <strong>de</strong>s grands noms <strong>de</strong> la<br />

psychologie comme Jérôme Bruner<br />

et Patricia Greenfield, et donne à <strong>de</strong><br />

nombreux auteurs reconnus l’occasion<br />

<strong>de</strong> présenter <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s collaboratives<br />

comparant le développement<br />

cognitif dans diverses cultures<br />

rurales et urbaines à la Réunion, en<br />

Côte-d’Ivoire, au Sénégal, en In<strong>de</strong>...<br />

Ce numéro propose un ensemble<br />

d’informations qui <strong>de</strong>vrait ai<strong>de</strong>r à<br />

mieux comprendre l’apport <strong>de</strong> la culture<br />

dans ce qui fait que notre construction<br />

cognitive n’est pas une aventure<br />

solitaire et sans support. Il se termine<br />

par un hommage à Carol Feldman,<br />

spécialiste <strong>de</strong> psychologie culturelle,<br />

qui vient <strong>de</strong> nous quitter.

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