Hutchinson / Monarica / Clogs + Man les cafés ... - Trempolino

Hutchinson / Monarica / Clogs + Man les cafés ... - Trempolino Hutchinson / Monarica / Clogs + Man les cafés ... - Trempolino

Tohu Bohu Magazine - N°0<br />

janvier 2005 - gratuit<br />

<strong>Hutchinson</strong> / <strong>Monarica</strong> / <strong>Clogs</strong> + <strong>Man</strong><br />

<strong>les</strong> <strong>cafés</strong>-concerts / Jack Meignan / Le Nouveau Pavillon<br />

Réseau d’information musiques actuel<strong>les</strong> des Pays de La Loire


Le réseau<br />

Tohu Bohu<br />

• ADDM 53 Nicolas Moreau<br />

Hôtel du Département<br />

39, rue Mazagran BP 1429<br />

53014 Laval Cedex - T. 02 43 66 52 83<br />

nicolas.moreau@cg53.fr / www.cg53.fr<br />

• ADRAMA / CHABADA Fabrice Naud<br />

Chemin Cerclère - Route de Briollay<br />

49100 Angers - T. 02 41 34 93 87<br />

fnaud@lechabada.com / www.lechabada.com<br />

• BEBOP Cédric Collet<br />

28 avenue Jean Jaurès - 72000 Le <strong>Man</strong>s<br />

T. 02 43 78 16 03 / cedric@bebop-music.com<br />

www.bebop-music.com<br />

• FUZZ’YON Benoit Devillers<br />

18 rue Sadi Carnot<br />

85005 La Roche-sur-Yon Cedex<br />

T. 02 51 06 97 70 / fuzzyon@wanadoo.fr<br />

www.fuzzyon.com<br />

• TREMPOLINO Cécile Arnoux<br />

51 bd de l’Egalité - 44100 Nantes<br />

T. 02 40 46 65 66<br />

cecile@trempo.com / www.trempo.com<br />

• VIP Nicolas Mabit<br />

Quai Demange / 44600 Saint-Nazaire<br />

T. 02 40 22 43 05<br />

centreinfovip@club-internet.fr<br />

www.<strong>les</strong>-esca<strong>les</strong>.com<br />

Partenaires<br />

associés<br />

• DATSUM 44 Hugo Aribart<br />

69 rue de Bel Air - 44000 Nantes<br />

T. 02 40 35 31 05<br />

• AREXCPO Jean-Pierre Bertrand<br />

La ferme du Vasais<br />

85160 St-Jean-de-Monts<br />

T. 02 28 11 42 51 / www.arexcpo.org<br />

<strong>Trempolino</strong><br />

Pôle Régional Musiques Actuel<strong>les</strong><br />

des Pays de La Loire<br />

51 bd de l’Égalité 44100 Nantes<br />

T. 02 40 46 65 66 - F. 02 40 46 67 57<br />

cecile@trempo.com<br />

www.trempo.com<br />

sommaire<br />

4 Planète 303<br />

6 Rencontre<br />

HUTCHINSON<br />

8 CLOGS + MAN<br />

10 MONARICA<br />

12 Profil Type<br />

Jack Meignan<br />

13 Exploration<br />

<strong>les</strong> <strong>cafés</strong>-concerts<br />

19 Autres planètes<br />

21 Profil Type<br />

Le Nouveau Pavillon<br />

22 Traces & impressions<br />

ouvrages sociologiques<br />

23 Sillages<br />

27 Pôle position<br />

28 Déjà demain<br />

Ours<br />

Directeur de la publication : Vincent Priou<br />

Rédacteurs : Hugo Aribart, Cécile Arnoux, Rachid Bara, Jean-Pierre Bertrand, Vincent Braud, Hélène<br />

Chaillou, Cédric Collet, Benoît Devillers, Denis Dréan, Romain Fustemberg, Gérôme Guibert, Rémi Hagel,<br />

Cédric Huchet, Simon Lhommeau, Nicolas Mabit, Nicolas Moreau, Thierry Mallevaes, Fabrice Naud, Vincent<br />

Priou, Jérôme Simmoneau, Denis Talledec, Damien Tassin, Claire Weidmann.<br />

Conception graphique : Christine Esneault Relecture : Patricia Guyon<br />

Photographies : Cécile Arnoux (p.1, 8, 13), Rachid Bara (p.21), Hélène Chaillou (p.17), Baptiste<br />

Clément (p.10-11), Christine Esneault (p.22, 27), Amandine Rouzeau (p.6), DR (p.12, 14, 15, 19).<br />

Impression : RDS<br />

pôle


Le réseau Tohu Bohu s’affirme. Constitué autour de Trempôle, le<br />

Pôle Régional des Pays de la Loire, ce réseau défend cette volonté<br />

de récolter, traiter et diffuser au mieux l’information. Cette<br />

information que nous voulons pertinente et vivante doit être<br />

présentée sur un support valorisant <strong>les</strong> initiatives régiona<strong>les</strong>.<br />

Les temps changent, et <strong>les</strong> choses évoluent. Jusqu’à présent, notre<br />

édito<br />

support se voulait un outil d’information rédigé plutôt avec un style<br />

“de brève”. Désormais, le parti pris par le réseau, au terme de<br />

réflexions partagées, est de creuser <strong>les</strong> artic<strong>les</strong>, proposer des<br />

ressources, poser des problématiques d’actualité, donner la parole<br />

aux acteurs… et dans sa rédaction, partager certaines compétences avec des personnes<br />

spécialistes.<br />

Ce magazine se veut plus ambitieux, et porté par <strong>les</strong> représentants des musiques amplifiées,<br />

chanson, jazz, world et musiques traditionnel<strong>les</strong> de la région.<br />

Il propose de la plus-value avec des dossiers, des mises en avant d’ouvrages en rapport avec la<br />

musique, une rubrique “avant-gardiste”, des interviews d’artistes, <strong>les</strong> brèves et sorties de disque<br />

incontournab<strong>les</strong>, des portraits d’acteurs… bref, il doit révéler la richesse artistique de notre région,<br />

sans oublier d’informer des initiatives ou décisions nationa<strong>les</strong> en rapport avec le secteur des<br />

musiques actuel<strong>les</strong>.<br />

Les porteurs de projet, <strong>les</strong> groupes ont besoin de supports d’information et d’outils de ressources.<br />

Nous avons pensé ce magazine comme un outil à leur service. Avec un tirage de 20000 exemplaires<br />

(à compter du n°1), une distribution régionale et nationale, nous espérons informer au mieux <strong>les</strong><br />

professionnels, activistes associatifs, mélomanes, partenaires institutionnels… , valoriser le<br />

bouillonnement culturel régional en région, et sur l’ensemble du territoire national.<br />

Ce trimestriel se positionne en complémentarité des autres supports que sont <strong>les</strong> pages Tohu Bohu<br />

dans <strong>les</strong> plaquettes de L’Olympic, du Chabada, du Fuzz’Yon, du Bebop, et de l’outil web<br />

(www.trempo.com) qui présente une information plus brève et réactive.<br />

Pourquoi un numéro zéro ?<br />

- Pour finir de convaincre <strong>les</strong> financeurs que <strong>les</strong> musiques actuel<strong>les</strong> ont besoin d’un support<br />

commun et d’une lisibilité régionale, portée par une structure de service public et un réseau<br />

couvrant l’ensemble du territoire des Pays de la Loire.<br />

- Pour vous solliciter sur vos impressions, remarques, critiques, etc. Cela ne peut que nous aider à<br />

prendre conscience des besoins que vous avez.<br />

Nous espérons, en tout cas, participer à la mise en avant de la scène musicale en région, et nous<br />

sommes convaincus de la nécessité et de la pertinence d’un tel support qui se veut professionnel,<br />

journalistique, et pensé pour <strong>les</strong> groupes et <strong>les</strong> porteurs de projet, <strong>les</strong> mélomanes et curieux de la<br />

musique, <strong>les</strong> professionnels et <strong>les</strong> pouvoirs publics.<br />

Bonne lecture, et rendez-vous, nous l’espérons, en mars 2005 pour un numéro 1.<br />

[ce support est également téléchargeable sur le site www.trempo.com]<br />

Le réseau Tohu Bohu


4<br />

artistique<br />

LES FABULOUS TROBADORS et <strong>les</strong><br />

BOMBES 2 BAL débarquent en<br />

Mayenne pour 6 mois dès janvier !<br />

Concerts, bals “fòrro” brésiliens,<br />

ateliers d'improvisation en chanson<br />

et autres trucs transformeront le<br />

département en un gigantesque<br />

terrain de duels de tchatche…<br />

Contact : 02 43 66 52 75 (ADDM 53).<br />

L’Olympic et Jet FM sont à<br />

l’honneur de la compilation “Song<br />

of a silent land” du grandissime<br />

label canadien Constellation. Le<br />

dernier titre est un live de<br />

GODSPEED YOU BLACK EMPEROR<br />

enregistré par Jet FM à L’Olympic<br />

le 14 mai 2003. En novembre 1997,<br />

le groupe américain THE BOXHEAD<br />

ENSEMBLE faisait figurer 4<br />

morceaux live à L’Olympic pour son<br />

album live The last place to go, live<br />

recordings from 97’s Dutch Harbor<br />

European film screening tour. Belle<br />

reconnaissance !<br />

Quelques 160 groupes ou artistes<br />

ont présenté un dossier pour <strong>les</strong><br />

Découvertes du Printemps de<br />

Bourges. Le 27 novembre, la finale<br />

a vu se produire sur la scène de<br />

L’Oasis au <strong>Man</strong>s <strong>les</strong> groupes<br />

(sélectionnés suite aux écoutes)<br />

suivants : SMOOTH, MASHIRO,<br />

MANSFIELD TYA, MONARICA,<br />

ZMIYA et DARIA. La sélection<br />

nationale des Découvertes 2005<br />

sera connue courant janvier.<br />

Syncope <strong>Man</strong>agement est un<br />

collectif sarthois de booking et de<br />

management qui travaille avec des<br />

groupes hardcore/métal. Le<br />

collectif veut aussi promouvoir la<br />

scène locale en organisant des<br />

concerts et propose du matériel<br />

technique. Contact : 06.21.15.67.62<br />

syncope@wanadoo.fr / www.syncope.fr.st<br />

En Mayenne, on n’a pas de SMAC,<br />

mais on a des assos… Champions<br />

de la déco, rois de la débrouille et<br />

planète 303<br />

44 49 53 72 85<br />

maîtres ès convivialité, <strong>les</strong> p’tits<br />

gars de l’association Au Foin de la<br />

Rue n’arrêtent jamais. Après la<br />

bonne édition 2004 de leur festival,<br />

ils remettent le couvert le 12 février<br />

prochain avec leurs “foins d’hiver”<br />

aux Ondines à Changé. Au menu :<br />

SAYAG JAZZ MACHINE + MOULOUD<br />

+ LA CASA (ex-La SAINTE JAVA).<br />

Plus d’infos sur :<br />

www.aufoindelarue.com<br />

Le label jazz à la pastille jaune,<br />

Yolk Records, vient de sortir sa 20 e<br />

référence CRLUSTRAUDE<br />

(cf.chroniques). Ce label fondé en<br />

2000 par Sébastien Boisseau, Alban<br />

Darche et Jean-Louis Pommier,<br />

gère parallèlement un collectif de<br />

musiciens de jazz et musiques<br />

improvisées, produit des concerts<br />

et organise des stages et masterclass.<br />

Toutes <strong>les</strong> infos : www.yolkrecords.com<br />

Le Microcosm n°5, une réussite :<br />

6000 personnes, une<br />

programmation musicale de<br />

qualité, des arts de la rue à foison,<br />

une déco affolante, des stands<br />

restauration proposant des mets<br />

succulents… Le Microcosm, 6 e du<br />

nom se prépare déjà… Alors… sur 2<br />

jours ?<br />

Le 11 septembre 2004 à Saint-<br />

Hilaire-de-Riez (85 connection), le<br />

festival Alunissons (organisé par<br />

un collectif de 12 assos) a, grâce à<br />

quelques 120 bénévo<strong>les</strong>, réussi une<br />

1 ère mise en orbite de 800<br />

festivaliers <strong>les</strong> pieds dans le sable<br />

et la tête dans <strong>les</strong> étoi<strong>les</strong> ! Rendezvous<br />

l’an prochain dans la même<br />

stratosphère conviviale et<br />

chaleureuse.<br />

Contact : alunissons85@yahoo.fr<br />

Le duo électronique ANALOG &<br />

DIGITAL SOUND ® enregistre<br />

actuellement un album et prépare<br />

un remix pour le stéphanois ANGIL<br />

(dont l'excellent album "Teaser For<br />

: Matter" vient de sortir sur Unique<br />

Records/La Baleine).<br />

Les DANDY DUB CONCEPT<br />

viennent de presser leur 1 er album.<br />

Il s'agit d'un CD 6 titres, oscillant<br />

entre dub et pop en français,<br />

agrémenté de trois remixes, dont<br />

un entraînant "Guy'Ohm Force" par<br />

Pacemaker.<br />

Contact : dandydubconcept@yahoo.fr<br />

En Sarthe, le métal ne se porte pas<br />

si mal. L’asso KDL nous a concocté<br />

ENTER THE POGO vol .1 ; une série<br />

de concerts extrêmes chaque mois<br />

au Backstage (Le <strong>Man</strong>s) jusqu’en<br />

janvier. ENTER THE POGO vol.2, et<br />

deux festivals sont en préparation<br />

pour 2005.<br />

http://www.mkinsolite.com/kdl/forum<br />

Les Nantais du groupe MA VALISE<br />

rejoignent la structure angevine de<br />

tour L’Igloo. Plus d’infos sur :<br />

http://ligloo.asso.free.fr<br />

Le duo post-rock ROOM 204, après<br />

une tournée avec <strong>les</strong> Américains de<br />

OXES entame un nouveau périple<br />

début 2005 qui <strong>les</strong> conduira dans<br />

divers pays européens. La sortie du<br />

2 e album (signé sur Effervescence)<br />

est annoncée pour janvier 2005. Le<br />

format vinyl sortira sur le label<br />

bordelais Les potagers natures.<br />

Infos : http://www.kythibong.org<br />

TRI YANN a sorti un DVD / album<br />

intitulé “Les Racines du Futur” le 8<br />

décembre (édité par et distribué<br />

par Fox Pathé Europa). Le DVD<br />

comprend un concert donné lors de<br />

l’Interceltique de Lorient, 4<br />

reportages, 2 clips vidéos. La partie<br />

CD audio propose 15 titres phares<br />

de la carrière du groupe,<br />

spécialement sélectionnés par TRI<br />

YANN.<br />

Double actu pour <strong>les</strong> vendéens de<br />

NIA K GRINTA K, groupe de fusionhardcore<br />

: une souscription est<br />

lancée pour le 1 er disque, et le<br />

groupe représente <strong>les</strong> Pays de la<br />

Loire pour le label Mosaïc.<br />

Contact : 06 15 46 42 82.


Il faudra attendre mars 2005 pour<br />

découvrir le 3 e opus de FRANÇOIZ<br />

BREUT “Une saison volée”,<br />

enregistré à Bruxel<strong>les</strong>, signé sur<br />

Olympik Disk, distribué par Tôt ou<br />

tard, et sans doute soigneusement<br />

rangé dans votre discothèque au<br />

printemps.<br />

LES CAMÉLÉONS étaient à l’affiche<br />

du VIP de Saint-Nazaire <strong>les</strong> 3 et 4<br />

décembre derniers. A cette<br />

occasion, ils y ont enregistré leur<br />

DVD live.<br />

“Fin de cycle” sera le titre du<br />

prochain disque de LA PHAZE<br />

prévu pour début 2005. En<br />

attendant, visitez le tout nouveau<br />

site du groupe : www.laphaze.com<br />

Après une carrière remarquable de<br />

12 ans, le groupe de Saint-Macaireen-Mauges<br />

(49) RAMSÈS met fin à<br />

sa carrière, pour, nous l’espérons,<br />

d’autres projets musicaux.<br />

Depuis 2 ans, Zone Blanche, en<br />

partenariat avec Le Chabada, nous<br />

fait découvrir <strong>les</strong> plaisirs interactifs<br />

du multimédia en recyclant de<br />

façon ludique le vieux principe du<br />

Calendrier de l'Avant<br />

(www.zoneblanche.org/lavent).<br />

Cette expérience consiste à inviter<br />

en ligne, chaque jour, des artistes<br />

en résidence durant le mois de<br />

décembre autour de la création<br />

musicale locale et régionale.<br />

Contact : info@zoneblanche.org<br />

La thématique du festival Les<br />

Esca<strong>les</strong> 2005 (Saint-Nazaire) sera<br />

la suivante : le long du méridien de<br />

Greenwich.<br />

Le studio de la Croix des Landes<br />

(72650 La Bazoge) lance des stages<br />

courts de formations artistiques et<br />

culturel<strong>les</strong>, encadrés par des<br />

intervenants musiques actuel<strong>les</strong>.<br />

Toutes <strong>les</strong> infos sont sur :<br />

www.cdldupli.com<br />

Du 26/10 au 3/11, l'atelierrésidence<br />

“Connexion” a accueilli<br />

au <strong>Man</strong>s des artistes venus des 4<br />

coins du monde, tous issus des<br />

“cultures de rue” : Binda<br />

NGAZOLO (Côte d'Ivoire), Lassy<br />

KING MASSASSY et<br />

LEDIEUDUÇOLEIL (Mali),<br />

MOLEQUE DE RUA (Brésil) et<br />

KWAL (France) : atelier d'écriture,<br />

travaux de création, concert de<br />

clôture (le 3/11), rencontres entre<br />

artistes et avec le public. Cette<br />

formule - inédite en Sarthe -<br />

d'atelier-résidence a permis<br />

d'accompagner un processus<br />

d'émergence artistique, dont <strong>les</strong><br />

effets positifs sont déjà palpab<strong>les</strong><br />

sur la scène locale. L'implication<br />

des acteurs (partenaires, artistes<br />

invités et stagiaires) laisse<br />

envisager la poursuite d'ateliers de<br />

création sur ce thème en 2005.<br />

Contact : Aurélien Moreau<br />

06 61 87 82 31<br />

aurelien.moreau@ville-lemans.fr<br />

http://perso.wanadoo.fr/<br />

mptjeanmoulin/enfantsoldats<br />

vie des<br />

réseaux<br />

Toute l’actualité concert de la<br />

Vendée est disponible en un click<br />

sur http://glu.kadezair.net. Vous<br />

pouvez ajouter vous-même vos<br />

dates en ligne.<br />

Encore une initiative ligérienne<br />

singulière dans l’hexagone ! Le<br />

RADdO (Réseau d’Archives et de<br />

Documentation de l’Oralité) est<br />

l’émanation des expériences<br />

menées depuis plus de 30 ans par<br />

le Pr. A.M. Despringre,<br />

ethnomusicologue de l’équipe<br />

Anthropologie de la Parole du<br />

Lacito/CNRS, de J.P. Bertrand,<br />

directeur d’EthnoDoc-Arexcpo en<br />

étroite collaboration avec P.<br />

Cordereix, directeur du service des<br />

archives sonores de la BNF et J.P.<br />

Dalbéra, directeur des archives<br />

sonores du M.N.A.T.P. Cette<br />

initiative a pour but de mettre en<br />

réseau ces centres d’archives<br />

sonores concernant <strong>les</strong> rites<br />

coutumes, littératures, croyances,<br />

langues, musique et danse,<br />

d’intérêt ethnomusicologique et<br />

ethnolinguistique. Unique en<br />

France, notons que cette<br />

expérience est menée en Pays de<br />

la Loire sous l’égide d’Arexcpo<br />

(structure basée en Vendée)…<br />

Compliqué !!! Non. À fouiller,… un<br />

dossier plus complet présentera ce<br />

RADdo dans un prochain numéro.<br />

Pour donner suite au 1 er disque<br />

Chants à la marche en Loire-<br />

Atlantique, qui ouvrait la collection<br />

consacrée aux répertoires de<br />

tradition orale collectés sur le<br />

département, Dastum 44 sort en<br />

novembre 2005 le 2 nd volet<br />

consacré aux airs et chants à<br />

danser. Avant-deux, ronds & bals<br />

paludiers, quadrille, danses en<br />

coup<strong>les</strong>… la variété du répertoire<br />

avéré en Loire-Atlantique n’a rien à<br />

envier au reste de la Bretagne.<br />

L’interprétation trouvera sa<br />

pertinence dans <strong>les</strong> expressions<br />

instrumenta<strong>les</strong> et voca<strong>les</strong><br />

observées sur le terrain et dont <strong>les</strong><br />

archives de Dastum 44 constituent<br />

la principale référence. Accordéon<br />

diatonique, piston, violon et veuze<br />

pour <strong>les</strong> instruments, chants et<br />

gavottage pour <strong>les</strong> pratiques<br />

voca<strong>les</strong>, le projet se veut un<br />

condensé du répertoire à danser de<br />

Loire-Atlantique.<br />

Renseignements : 02 40 35 31 05<br />

dastum44@dastum.net<br />

Le magazine La Scène réalise<br />

actuellement un répertoire des<br />

festivals en France. Ce support<br />

exhaustif constituera un outil de<br />

référence pour <strong>les</strong> professionnels,<br />

<strong>les</strong> pouvoirs publics et <strong>les</strong><br />

chercheurs. Il a pour vocation de<br />

fournir une photographie complète<br />

des festivals qui composent<br />

aujourd'hui le paysage culturel<br />

français.<br />

Contact : 02 40 20 60 20<br />

info@lascene.com / www.lascene.com<br />

La 4 e édition de Jazz Tempo à<br />

fermé ses portes le 27 novembre<br />

avec Le Gros Cube d’Alban<br />

DARCHE. 20 dates auront été<br />

proposées durant ce mois du Jazz<br />

organisé par le CRDJ qui regroupe<br />

32 structures. Les coups de cœur :<br />

HAPPY APPLE, SUZANNE<br />

ABBUEHL/STEPPHAN OLIVA,<br />

MAGIC MALIK…<br />

Les rencontres départementa<strong>les</strong><br />

fleurissent en automne. En<br />

septembre, la commission<br />

départementale de la Sarthe<br />

organisait ses premières<br />

rencontres autour du triptyque :<br />

accompagnement, informationressource,<br />

diffusion. Plus de 200<br />

participants, une dizaine d’élus.<br />

En Mayenne, c’est au mois de<br />

novembre que la commission<br />

départementale s’est penchée sur<br />

la question de la diffusion en<br />

organisant aussi ses rencontres.<br />

Résultats : une quinzaine d’élus,<br />

plus de 200 participants.<br />

5


6<br />

Television :<br />

the dream of<br />

a nation<br />

HUTCHINSON est un combo nantais<br />

relativement jeune, mais qui marque déjà des<br />

points de par ses différents projets. Le premier<br />

du nom est une création (juin 2003) qui a donné<br />

lieu à la réalisation d'un film par Denis Rochard<br />

(compagnie nantaise Alice). Le scénario (élaboré<br />

conjointement par <strong>les</strong> musiciens et le<br />

réalisateur) met en scène trois personnages<br />

principaux manipulés par la télévision qui<br />

aspirent à rompre leur solitude et croisent leurs<br />

parcours entre imaginaire et réalité. Après une<br />

1 ère représentation lors du festival Scopitone,<br />

HUTCHINSON a été programmé lors des Trans.<br />

Retour sur le projet.<br />

Le groupe existe depuis 2001. Où en êtes-vous dans<br />

l’histoire, et le développement de HUTCHINSON ?<br />

On a commencé HUTCHINSON avec la volonté de<br />

proposer une oeuvre hybride et imagée. C’est ce qu’on<br />

s’est attaché à faire avec nos précédents projets, qui<br />

mélangeaient déjà la musique et l’image.<br />

On a participé à plusieurs réalisations : on a composé<br />

des musiques pour des dessins animés, des jeux<br />

vidéos, construit un premier spectacle avec nos propres<br />

vidéos, puis recomposé la bande son d’un film de Russ<br />

Meyer, “Mega Vixen”. Et naturellement, nous est venu<br />

l’envie de raconter notre propre histoire. C’est ce qu’on<br />

a fait avec ce spectacle. Et là, on a tout fait, du début à<br />

la fin : la musique, le film, la production, la postproduction,<br />

la mise en scène,… Du coup, le groupe est<br />

devenu un groupuscule. On a travaillé avec pleins de<br />

HUTCHINSON<br />

gens différents (Webdesign Factory, Association<br />

Alice,…), testé plusieurs supports, et maintenant, on va<br />

sur scène : c’est un peu l’aboutissement de tous <strong>les</strong><br />

trucs qu’on a fait avant.<br />

Le film sur lequel vous jouez dénonce une addiction<br />

au média qu’est la télévision. N’est-ce pas une<br />

approche assez similaire à celle de KRAFTWERK<br />

(également à l’affiche des Trans cette année) qui<br />

évoque, avec dérision aussi, un système, une société<br />

individualiste et mécanique ?<br />

Oui, effectivement, c’est assez similaire. KRAFTWERK<br />

pose des questions, analyse la mythologie<br />

contemporaine. Et en même temps, ils n’ont pas un<br />

discours réactionnaire. Ils laissent le public libre devant<br />

un constat. C’est politique au sens noble du terme.<br />

Ce n’est pas très loin de notre démarche. L’idée, c’est<br />

de provoquer une réflexion, une interrogation, de<br />

balancer de l’électricité !<br />

Est-ce qu’on est plus sur un projet, similaire à ce qui<br />

se fait dans le théâtre c’est-à-dire une représentation<br />

qui tourne autour d’une histoire, d’un scénario de film<br />

et qui est “jouée” sur scène, plutôt que sur un concert<br />

avec, pour l’illustrer, des images correspondant au<br />

propos que pourrait avoir un musicien ? Ou sur aucun<br />

des deux, et du coup sur quoi ?<br />

En fait, tout est guidé par le scénario. Il s’agit<br />

d’emmener le spectateur dans un univers dans lequel<br />

tout participe à l’univers. Il n’y a pas de hiérarchie à<br />

proprement parler. Les films (en fait il y a deux films


sur scène) parlent aux musiciens qui répondent et<br />

réciproquement. Tous vont dans la même direction.<br />

Comment intégrez-vous la musique dans cet univers<br />

visuel ? Et pourquoi l’électro, l’électro-rock ? Est-ce la<br />

musique, qui, à vos yeux, illustre de meilleure<br />

manière l’image ?<br />

C’est vaste comme style, non ! Et en même temps,<br />

c’est réducteur. On fait cette musique parce qu’elle<br />

permet d’explorer pleins de sty<strong>les</strong> et d’émotions<br />

différents. On dit “électro-rock”, mais c’est un style qui<br />

se définit surtout par rapport aux instruments qui sont<br />

utilisés : des machines et des instruments. Nous ne<br />

travaillons pas trop selon ces considérations. Ce que<br />

nous faisons est un tout extrêmement hétérogène. En<br />

même temps, c’est assez intuitif. Les musiciens<br />

d’HUTCHINSON ne viennent pas de l’électro-rock. Le<br />

style, c’est la conséquence de notre rencontre. C’est<br />

inévitable !<br />

Où puisez-vous vos inspirations musica<strong>les</strong>, et<br />

comment abordez-vous le travail de recherche<br />

musicale et visuelle ? De manière simultanée ?<br />

Autrement dit, comment s’est effectué le travail de<br />

compositions des morceaux et la collaboration sur le<br />

scénario du film ?<br />

Un certain nombre de morceaux existait déjà avant<br />

l’écriture du scénario. Ils ont inspiré une première base<br />

de scénario à Denis ROCHARD, le réalisateur du film.<br />

Nous nous sommes ensuite servi de cette base et de<br />

la musique pour écrire le scénario final. Son écriture<br />

a été le fruit d’un travail collectif, extrêmement croisé.<br />

Nous avons opéré un grand nombre d’aller-retour<br />

entre le montage des images, la structure et la<br />

composition de la musique afin de coller au plus près<br />

avec notre propos. Le spectacle a déjà été joué à<br />

Scopitone 2004 : on a pu tirer <strong>les</strong> leçons et ajuster<br />

le tir !<br />

Est-ce-que le fait de proposer autant<br />

d’images via le film au public n’a pas pour effet<br />

“néfaste” d’effacer <strong>les</strong> musiciens ?<br />

Si, un peu, mais après ce qui est important, ce n’est<br />

pas tellement <strong>les</strong> musiciens. Ils participent au<br />

spectacle comme <strong>les</strong> images. Il n’y a pas de compète.<br />

Comment défendez-vous le disque dans un projet<br />

aussi visuel et scénique ? Est-ce que le groupe a une<br />

“entité” purement musicale ? Ou bien, est-ce-que<br />

l’image est fondamentalement liée au projet du<br />

groupe ?<br />

Nous n’avons pas encore fait de disque, par contre,<br />

nous avons produit un 5 titres, accompagné d’une vidéo<br />

de notre premier spectacle. Nous préparons aussi des<br />

captations vidéos de notre nouveau spectacle.<br />

L’image est fondamentalement liée au projet<br />

HUTCHINSON. Toute la question est de savoir si<br />

l’image est forcément filmique. Est-ce que l’image<br />

rencontre<br />

nécessite un écran ? Nous n’en sommes pas certains !<br />

Comment avez-vous intégré <strong>les</strong> différentes<br />

résidences, création sur la projection de film dans<br />

votre projet ?<br />

Nous essayons de concentrer notre travail en résidence<br />

sur la cohérence globale du spectacle. En dehors de la<br />

scène, la création du spectacle est obligatoirement<br />

morcelée : la musique, <strong>les</strong> images, <strong>les</strong> lumières, le son<br />

… La résidence permet de mettre en situation cette<br />

multitude de “ligne de temps”. En fait, c’est plus un<br />

spectacle “inter-média” que “multi-média”. Tout la<br />

monde ne parle pas en même temps, sinon c’est le<br />

bordel. Mais en même temps, des fois, le bordel,<br />

c’est bien.<br />

Imaginez-vous une collaboration future avec d’autres<br />

musiciens ou groupes, ou bien encore avec des<br />

cinéastes pour <strong>les</strong>quels vous éprouvez le plus grand<br />

respect ? Et sous quelle forme ?<br />

On est en train de finir le spectacle, donc on est assez<br />

concentré en ce moment, mais on réfléchit déjà à<br />

d’autres projets, rien de très clair pour l’instant. Sans<br />

doute d’autres formats, un peu de musique improvisée<br />

ou du glam-rock ou de l’électro pure et dure ou des<br />

courts-métrages ou du théâtre ou des performances<br />

ou rien ou juste boire des coups et fumer ou regarder<br />

des conneries à la télé.<br />

Y-a-t-il une question que je n’ai pas posée à laquelle<br />

vous auriez aimé répondre ?<br />

La vache, elle est trop super ta guitare, mais comment<br />

fais-tu pour avoir autant la classe ?<br />

Contact :<br />

Association Alice<br />

11, rue des Olivettes<br />

44000 Nantes<br />

T. 02 40 74 97 85<br />

hutchinsonmusic@free.fr<br />

http : // hutchinsonmusic.free.fr<br />

Cécile Arnoux<br />

7


8<br />

Harmonies<br />

Satiennes<br />

Cinq jours durant, CLOGS, quatuor cosmopolite<br />

devenu, pour cette occasion, quintette (un<br />

violoniste Australien, un percussionniste, un<br />

guitariste et une “bassooniste”, tous 3 New-<br />

Yorkais, un guitariste baroque Italien) et MAN,<br />

duo nantais (basse et piano), travaillent<br />

ensemble un répertoire, sans se poser<br />

d’objectifs à court terme, si ce n’est celui<br />

d’échanger et de travailler ensemble.<br />

Rencontre au Pannonica (le lendemain de leur<br />

fabuleux concert du 5 novembre dernier) avec<br />

Char<strong>les</strong>-Eric de MAN, Bryce et Padma de<br />

CLOGS, rencontre dont on retiendra, outre le<br />

propos intéressant et argumenté, une<br />

simplicité, une humilité, et un respect mutuel<br />

autant humain qu’artistique.<br />

Est-ce que vous pouvez présenter l’autre groupe ?<br />

Char<strong>les</strong> : Nous avons rencontré CLOGS par<br />

l’intermédiaire de Christophe de Daktari, leur<br />

tourneur pour la France, et tourneur de MAN. Nous<br />

<strong>les</strong> connaissions sur disque depuis plus d’un an. Pour<br />

nous, il y a eu deux approches : celle d’aborder la<br />

musique via le disque, et celle de <strong>les</strong> rencontrer et de<br />

travailler ensemble depuis 4 jours, cette dernière<br />

changeant la 1ère approche. Mais il est encore un peu<br />

trop tôt pour parler plus à fond de leur musique. Je<br />

l’entends déjà de manière différente par le fait de <strong>les</strong><br />

connaître. En un mot, la musique de CLOGS est pour<br />

moi synonyme de beauté.<br />

CLOGS + MAN<br />

Bryce : La 1 ère fois que j’ai écouté la musique de MAN<br />

remonte à deux ans. J’étais à Paris avec mon autre<br />

groupe THE NATIONAL, et Rasim était là avec Sylvain<br />

Chauveau. Il m’a transmis 3 chansons du 2 e album.<br />

Pour moi, leur musique est très retenue, élégante, il y<br />

a un certain climat.<br />

Padma : Pour moi, l’essence de ce travail repose sur la<br />

complicité, la délicatesse, le fait que <strong>les</strong> choses soient<br />

posées, et la volonté de changer ses propres<br />

habitudes. Et j’aime beaucoup cette idée de faire le<br />

choix de changer.<br />

Considérez-vous que vos univers musicaux sont<br />

relativement proches et si oui, qu’est-ce qui <strong>les</strong><br />

rapproche ?<br />

Padma : Je pense qu’à l’essence, nos univers sont<br />

effectivement proches.<br />

Char<strong>les</strong> : Je considère aussi que nos univers sont<br />

proches. Dans la rencontre musicale, ce qui est<br />

intéressant, c’est d’arriver à confronter deux mondes<br />

différents dans la forme avec une essence qui est très<br />

proche. C’est un peu un challenge pour nous, un<br />

affrontement enrichissant ; il nous faudra plus de<br />

temps que 4 jours pour arriver à exprimer cette<br />

essence avec des formes différentes.<br />

Bryce : Nos musiques sont similaires dans le sens où<br />

el<strong>les</strong> sont majoritairement instrumenta<strong>les</strong>, et plutôt<br />

courtes, même si nous jouons avec CLOGS des pièces<br />

de plus de 15 minutes. J‘écoute aussi pas mal de<br />

références que nous avons en commun avec MAN<br />

comme Erik SATIE.<br />

Votre musique semble très écrite, très calculée,<br />

alors que celle de MAN...


Padma : Non, je ne suis pas d’accord. J’écris<br />

effectivement sur papier, mais cela ne signifie pas que<br />

je joue ce que j’écris sur ce même papier. C’est juste<br />

un support sur lequel je m’appuie pour jouer.<br />

Bryce : C’est vrai que nous avons des idées musica<strong>les</strong><br />

plutôt “intelectuel<strong>les</strong>” ou tout du moins écrites, des<br />

idées mathématiques, mais ce n’est pas l’objet de<br />

notre musique. Nous avons des papiers sur scène,<br />

mais on ne <strong>les</strong> lit pas. J’écris parfois des choses pour<br />

CLOGS, mais par moments, je n’écris rien ; je suis<br />

avant tout un guitariste de rock, je viens avec un riff.<br />

C’est plutôt Padma qui transcrit nos compositions<br />

musica<strong>les</strong>. Ce sujet de notation, de travail sur la<br />

musique écrite est simplement un mode de<br />

communication.<br />

Padma : Mais l’improvisation fait partie de notre<br />

musique. Hier soir, nous n’avons fait qu’improviser<br />

sur scène. Les partitions ne suffisent pas ; il faut aller<br />

chercher quelque chose en dessous.<br />

Char<strong>les</strong> : La musique de MAN semble moins écrite que<br />

CLOGS. Ce n’est pas forcément vrai tout le temps. Un<br />

des points communs que l’on a aussi c’est une<br />

certaine volonté d’improviser sur l’état d’esprit, sur le<br />

moment, et non sur la forme musicale. La partition<br />

est juste un langage.<br />

Pensez-vous que vos cultures respectives ont un<br />

effet sur la manière d’aborder la musique et la<br />

composition ?<br />

Char<strong>les</strong> : Sur certains points, oui. Par exemple, Rasim et<br />

moi sommes influencés par des compositeurs<br />

français du début du siècle, ou de musique<br />

contemporaine, que par le rock ou la pop. Il y a des<br />

différences culturel<strong>les</strong> d’approches, de visions des<br />

choses.<br />

Padma : Nous avons discuté de toutes ces différences :<br />

langage, note, improvisation. Effectivement, la<br />

différence est positive. Mais, pour moi, la<br />

collaboration n’est effective que lorsque la différence<br />

est reconnue et sentie. Les différences peuvent se<br />

mélanger, rester côte à côte, être contradictoires ou<br />

complémentaires, peu importe.<br />

Vous ne résidez pas dans le même pays au sein<br />

même de CLOGS, et qui plus est avec MAN. Comment<br />

avez-vous anticipé et abordé le travail musical au<br />

préalable sans vous être rencontré auparavant ?<br />

Padma : Nous n’avons rien préparé. Nous avons<br />

simplement écouté leur musique. Cela dit, j’avais écrit<br />

quelques pièces pour ce projet.<br />

Bryce : C’est une chance que MAN soit piano et basse,<br />

c’est complémentaire. Les instruments se complètent<br />

parfaitement.<br />

Char<strong>les</strong> : Mercredi, on s’est retrouvé chez Rasim, et on<br />

s’est présenté des idées. Il y avait déjà une forme de<br />

sensibilité et de compréhension suite à nos écoutes<br />

respectives de nos disques. Au fur et à mesure de ce<br />

que l’on partage au quotidien, ne serait-ce que le fait<br />

de manger ensemble influe sur nos manières de<br />

travailler ensemble. Le fait de travailler tous <strong>les</strong> jours<br />

rencontre<br />

modifie même l’interprétation que l’on fait d’un<br />

morceau un jour ; celle du lendemain est forcément<br />

différente et plus aboutie.<br />

Est-ce qu’on peut attendre d’autres concerts de cette<br />

forme, ou bien encore un disque ?<br />

Padma : (Rires) Lorsque cette interview sera terminée,<br />

nous allons enregistrer un disque. Non, c’est possible,<br />

mais dans le futur.<br />

Char<strong>les</strong> : Je pense que l’on va jouer ; peut-être<br />

enregistrer des choses mais surtout jouer. Après le<br />

disque, si un jour il y a un disque, tant mieux. Mais,<br />

l‘important reste le fait de jouer ensemble. Et puis, le<br />

21e siècle permet des choses ; on peut communiquer<br />

aisément.<br />

C’est votre 1ère expérience de collaboration ?<br />

Bryce : On a fait des collaborations de manière<br />

individuelle. Padma et moi travaillons aussi beaucoup<br />

au sein de THE NATIONAL. Mais jamais sous cette<br />

forme.<br />

Char<strong>les</strong> : Nous avons pas mal travaillé avec d’autres<br />

musiciens, mais jamais avec un groupe de musical à<br />

proprement parler.<br />

Comment intégrez-vous une certaine forme de<br />

classisme musical à un esprit rock ? Et pensez-vous<br />

que cette utilisation d’instruments classiques permet<br />

d’explorer d’autres formes de musique, en tout cas<br />

de dépasser <strong>les</strong> registres ?<br />

Padma : Oui, mais ce n’est pas une raison. Nous<br />

explorons la musique et l’instrumentation.<br />

Bryce : Peut-être pour moi, car je joue dans THE<br />

NATIONAL qui est un groupe rock, et aussi beaucoup<br />

de musique contemporaine. Dans ce groupe ,<br />

j’aimerais bien jouer plus de yukulele. Et puis, je crois<br />

qu’avec tout ce qui se passe dans le monde à notre<br />

époque, la guerre etc, je trouve quelque chose de<br />

doux dans ces instruments minimalistes, au si joli<br />

son. C’est ce qui m’intéresse en ce moment.<br />

Cécile Arnoux, Cédric Huchet<br />

Discographie<br />

CLOGS http://www.clogsmusic.com<br />

Thom’s night out, Brassland / Chronowax 2001<br />

Lullabye for Sue, Brassland / Chronowax 2003<br />

Stick Music, Talitres Records / Chronowax 2004<br />

MAN http://www.pannonica.com/man<br />

Entropic, GCB 1999<br />

<strong>Man</strong>, Autotomie Label / D.S.A / Chronowax 2000<br />

Test One (compil), Nova records / Wagram 2001<br />

Main gauche, HQR / D.S.A / Chronowax 2002<br />

Acuarela Song 2 (compil), Acuarela / Wagram 2002<br />

<strong>Man</strong> & moose hill, 333 discs 2004<br />

Contact<br />

Daktari Music : 02 98 43 56 50<br />

9


10<br />

l’América MONARICA<br />

Trompette, j’avais jamais fais gaffe,<br />

mais trompette, c’est rigolo comme<br />

mot, non ? Trom-pette. Bon, trêve de<br />

confiseurs, passons aux choses<br />

sérieuses. Dans MONARICA donc, il y a<br />

une trompette, des guitares sèches, un<br />

dj hip hop qui scratche plus vite que<br />

l’ombre de ce ringard de Lucky Luke…<br />

et pas de batterie ! Exit le gros batteur<br />

qui tâche et <strong>les</strong> guitares qui vrillent,<br />

MONARICA, Messieurs, Mesdames,<br />

aime le son chaud des guitares boisées<br />

et des cuivres doux.<br />

Sans tambour donc, mais avec une<br />

trompette, MONARICA réussit le tour<br />

de force de réconcilier NEIL YOUNG et<br />

BRASSENS, BECK et MIOSSEC (pourtant très<br />

fâchés…), et <strong>les</strong> fans des PIXIES avec la<br />

chanson “frânçaise”…<br />

Formé il y a à peine 2 ans, le groupe lavallois<br />

signe avec "Notre Arizona" (publié en octobre<br />

dernier) un album baba-cool et bricolé,<br />

enregistré en short et en tongs, des rêves de<br />

voyages et d’Amérique plein la tête. Causerie<br />

avec le chanteur et fondateur de MONARICA,<br />

Florian (par ailleurs batteur de MAËL) revient<br />

avec nous sur ce premier disque.<br />

Pourquoi ce nom MONARICA?<br />

MONARICA c’est le nom d’une ville imaginaire dans le<br />

désert d’un vieux road movie….<br />

A l'origine tu es batteur (avec <strong>les</strong> TWIRL COMICS<br />

puis maintenant avec MAËL), qu’est ce qui t’as<br />

poussé à poser tes baguettes pour écrire des<br />

chansons ?<br />

J'avais depuis longtemps l'idée de faire un truc<br />

personnel. J’avais déjà en réserve un répertoire de<br />

chansons écrites au fil du temps. J’ai toujours voulu<br />

réaliser ce projet mais sans savoir vraiment quand.<br />

Puis sont venus <strong>les</strong> problèmes liés à l’intermittence et<br />

le besoin de beaucoup jouer pour survivre donc créer<br />

des projets parallè<strong>les</strong>… Ça a été l’évènement<br />

déclencheur.<br />

Au départ c’était juste un projet solo ?<br />

À l’origine, c’était effectivement un projet solo, dans le<br />

sens où je composais voix, guitare. Mais rapidement<br />

j’ai ressenti le besoin de jouer en groupe. J'aime le<br />

fait de jouer en groupe, m'éclater sur scène… J’ai<br />

donc fait appel à des amis de tournées : Romuald<br />

Gablin avec qui j’ai<br />

joué dans TWIRL<br />

COMICS et qui est<br />

aussi musicien de<br />

MAËL, Sisco, trompettiste de<br />

LA SAINTE JAVA et puis Foodj, du groupe de rap<br />

WEST SOUND aux platines. En intégrant un dj, l'idée<br />

était d'ajouter des rythmiques aux morceaux, pour<br />

pallier à l'absence de batterie, notamment en live. Je<br />

lui avais passé une démo du disque sans trop savoir<br />

comment il allait pouvoir s'intégrer… Ca l'a branché et<br />

il est arrivé avec plein d'idées et de propositions<br />

d'arrangements… J'aime bien l'idée d'associer dans<br />

une même formation des platines viny<strong>les</strong> et une<br />

guitare acoustique, des univers folk et urbain.<br />

Le fait de fonctionner en groupe ouvre d’autres<br />

pistes, de nouvel<strong>les</strong> possibilités ?<br />

Travailler en groupe permet d’aller plus loin dans la<br />

composition, de s’ouvrir à de nouveaux univers,<br />

surtout dans MONARICA ou <strong>les</strong> expériences et <strong>les</strong><br />

influences musica<strong>les</strong> de chacun sont très différentes.<br />

On commence à bien se connaître musicalement et on<br />

fonctionne de plus en plus comme un vrai groupe, il y<br />

a beaucoup plus d'échange, d'interaction. Même si je<br />

reste à l’initiative du projet , je ne suis plus, comme<br />

lors de l'écriture de l’album, le seul et unique<br />

compositeur du groupe. Je suis preneur de toutes <strong>les</strong><br />

idées qui surgissent. Des nouveaux morceaux<br />

prennent forme sans que j'en sois à l'origine et c'est<br />

tant mieux.<br />

J’ai l’impression qu’il y a eu une évolution importante<br />

dans ta façon d’écrire et de composer. La première<br />

démo que j’avais eu l’occasion d’entendre sonnait<br />

très chanson française, genre MIOSSEC, DELERM…<br />

Sur l’album, le son et le ton sont beaucoup plus<br />

affirmés, personnels…


Je pense que lorsque<br />

l’on commence à<br />

écrire, on est<br />

facilement influencé<br />

inconsciemment par des artistes que l’on aime ou que<br />

l’on entend. Quand j'ai commencé à composer, mes<br />

premières chansons sonnaient très chanson<br />

française, très "classiques".... Pourtant je n'écoute<br />

pratiquement pas de chanson : j'ai plutôt une culture<br />

musicale anglo-saxonne, mais inconsciemment, je<br />

reproduisais des choses que j'avais entendues à la<br />

radio. Le fait qu'avec MAËL, on ait beaucoup tourné<br />

avec MIOSSEC et VINCENT DELERM m'a aussi sans<br />

doute influencé. Mais je ne me retrouvais pas dans cet<br />

univers, j'ai essayé de me détacher. Il m’a fallu me<br />

remettre en cause, me forcer à m’écarter de toute<br />

ressemblance avant d’avoir vraiment mon style et ma<br />

personnalité artistique. J'ai changé ma manière de<br />

travailler, cherché une ambiance musicale plus<br />

marquée, inspirée de la folk music américaine que<br />

j'adore, NEIL YOUNG, BOB DYLAN, BECK... Ça n'était<br />

plus le même tempo, <strong>les</strong> mêmes contraintes, je ne<br />

pouvais plus chanter de la même façon. J'ai<br />

commencé à mettre moins de mots, à écrire des<br />

choses plus cools, plus posées. J'ai développé un<br />

style d'écriture finalement très proche de ce que je<br />

suis dans la vie, un peu cool, pas trop speed, un peu<br />

babos… (rires)"<br />

Ce qui me frappe à l’écoute de votre album, c’est sa<br />

cohérence, son unité : aussi bien au niveau du son ;<br />

très folk, très “acoustique” que des thèmes abordés :<br />

<strong>les</strong> voyages, <strong>les</strong> westerns, l’Amérique, le désert… On<br />

plonge dans une atmosphère, un univers très fort,<br />

comme lorsqu’on lit un roman ou que l’on regarde un<br />

film. C’est ce que vous recherchiez à obtenir ?<br />

Oui, c’est une recherche volontaire. J'avais cette envie<br />

de faire un album cohérent avec une certaine unité,<br />

rencontre<br />

une couleur, un univers en soi, des<br />

thématiques récurrentes, un peu à la<br />

manière d’un recueil de nouvel<strong>les</strong> d’un<br />

même auteur ou d’une BD.<br />

Dans chaque morceau, on imagine voir le<br />

même personnage évoluer dans différentes<br />

histoires.<br />

Comment transposez vous l’univers de<br />

l’album sur scène ? J’ai l’impression qu'en<br />

concert, vous vous permettez pas mal de<br />

libertés avec vos chansons. C’est<br />

beaucoup plus rock, plus expérimental,<br />

notamment sur la fin des morceaux…<br />

Sur scène nous allons plus loin, nous nous<br />

permettons d’improviser, d’expérimenter. Il<br />

est primordial pour nous de ne pas<br />

reproduire exactement l’album, mais<br />

d’offrir autre chose, de se lâcher, de<br />

communiquer tout en restant dans le<br />

même univers.<br />

Cet album est sorti très rapidement, un an<br />

seulement après la création du groupe, pourquoi être<br />

allé aussi vite ?<br />

Nous avons enregistré cet album chez nous dans<br />

notre studio, on aime travailler comme ça, “à la<br />

maison. Nous avons ensuite trouvé un tourneur : À<br />

l’Abordage, puis rapidement un distributeur : TSK et<br />

une équipe de promo : Allister. Nous sommes en<br />

tournée depuis octobre.<br />

Comment se passe la sortie de l'album ? Vous avez<br />

de bons retours ?<br />

Nous avons des retours positifs, des concerts, des<br />

premières parties CALI, DOLLY, nous sommes rentrés<br />

sur des radios comme “le Mouv”, “Radio Néo” et<br />

beaucoup de petites radios indépendantes.<br />

Vous êtes retenus pour <strong>les</strong> présélections régiona<strong>les</strong><br />

du Printemps de Bourges. J’imagine que ça fait<br />

plaisir ? Qu’est que ça représente pour vous de<br />

pouvoir participer à ce festival ?<br />

Oui, nous sommes heureux d’y participer Le<br />

Printemps est une bonne occasion de se faire<br />

connaître, notamment auprès <strong>les</strong> programmateurs.<br />

Nicolas Moreau<br />

Discographie<br />

Notre Arizona, À l’Abordage / TSK 2004<br />

Contact<br />

À l’Abordage : 02 40 35 15 72<br />

11


12<br />

profil type<br />

Jack Meignan<br />

Le Monsieur<br />

Culture de la<br />

Région<br />

“Sur <strong>les</strong> musiques actuel<strong>les</strong>,<br />

la Région était muette…”<br />

Il est le nouveau Monsieur Culture de la<br />

Région des Pays de la Loire. Pour gagner son<br />

bureau de Nantes, Jack Maignan n’a eu qu’à<br />

faire une centaine de kilomètres. Il était,<br />

jusqu’au printemps dernier en charge de la<br />

politique culturelle de la Ville de Rennes.<br />

Rencontre.<br />

Qu’est-ce qui vous a décidé à venir au Conseil<br />

Régional ?<br />

J’ai travaillé 6 ans à Rennes. Mais depuis 30 ans, je<br />

suis au service de collectivités loca<strong>les</strong>. Dans de<br />

petites communes, puis de plus grandes, dans un<br />

département, la Drôme… Ce qui m’intéresse<br />

aujourd’hui, c’est l’enjeu stratégique que représente<br />

la culture pour une Région.<br />

À Rennes, justement, vous aviez l’occasion de<br />

travailler avec la Région Bretagne ?<br />

Hélas… Mon regret est de ne pas avoir eu<br />

d’interlocuteurs attentifs au Conseil Régional. Sur<br />

<strong>les</strong> grands dossiers – <strong>les</strong> Transmusica<strong>les</strong>, l’Ubu,<br />

l’opéra…– comme sur <strong>les</strong> dossiers d’enseignement<br />

artistique, la Ville de Rennes se retrouvait seule. J’ai<br />

toujours pensé qu’on pouvait travailler autrement.<br />

Quels sont, pour vous, <strong>les</strong> enjeux de la Culture en<br />

Région ?<br />

Le premier enjeu, c’est la cohérence. C’est la<br />

dynamique qu’on peut apporter aux acteurs<br />

culturels. Au-delà des apports financiers, le fait de<br />

réfléchir et de travailler ensemble permet d’aller<br />

plus loin. Je résumerais ça d’une formule :<br />

1 + 1 = 3 !<br />

Mais encore ? Que peut-on attendre ?<br />

Jusqu’à présent, la Région apportait son soutien au<br />

cinéma, au patrimoine et au spectacle vivant. Je<br />

pense qu’on a négligé la formation, par exemple.<br />

Je crois aussi qu’il faut se soucier de la diffusion du<br />

spectacle vivant, de la professionnalisation des<br />

talents. Sur <strong>les</strong> arts émergents, sur <strong>les</strong> musiques<br />

actuel<strong>les</strong>, la Région était muette. Ces secteurs<br />

étaient insuffisamment reconnus et soutenus. C’est<br />

cette réalité qu’il nous faut prendre en compte. En<br />

n’oubliant pas que la culture participe à<br />

l’aménagement du territoire.<br />

Vous travaillez désormais avec <strong>les</strong> élus de la<br />

Région. Ce sont de nouvel<strong>les</strong> relations pour vous…<br />

La chance de la Région, c’est d’avoir un Président<br />

de Région, Jacques Auxiette, qui est attentif à la vie<br />

culturelle. Avec Alain Gralepois et <strong>les</strong> élus de la<br />

commission, nous en sommes encore à la réflexion<br />

sur ce que peut être la politique culturelle de la<br />

Région. Il faut savoir que <strong>les</strong> élus du Conseil<br />

Régional sont souvent des élus locaux. Ce sont des<br />

hommes et des femmes de terrain. Cela permet de<br />

prendre en compte la diversité du territoire.<br />

Que peut-on attendre de cette politique ?<br />

Il est encore tôt pour faire des annonces. Nous en<br />

sommes à la réflexion. Je dirais qu’il faut être<br />

modeste. Modeste car l’effort le plus important, en<br />

ce qui concerne la culture, est fait par <strong>les</strong><br />

communes. La Région doit apporter un plus. Elle<br />

doit être une valeur ajoutée aux actions engagées.<br />

C’est en ce sens qu’il faut travailler avec <strong>les</strong> élus<br />

des vil<strong>les</strong> concernées. C’est à partir de ces<br />

échanges que se dessinera la politique culturelle de<br />

la Région.<br />

Vous avez un regard neuf sur <strong>les</strong> grands dossiers.<br />

Qu’est-ce qui vous frappe en arrivant dans cette<br />

Région ?<br />

Ce qui est frappant, c’est le foisonnement artistique.<br />

Ce sont bien sûr <strong>les</strong> grands rendez-vous, <strong>les</strong> grands<br />

festivals, mais aussi <strong>les</strong> 150 compagnies de théâtre.<br />

Même constat pour <strong>les</strong> musiques actuel<strong>les</strong>, pour <strong>les</strong><br />

lieux de diffusion. Il y a bien sûr <strong>les</strong> scènes<br />

nationa<strong>les</strong>, <strong>les</strong> SMAC mais aussi tout un réseau de<br />

sal<strong>les</strong> et de lieux où s’exprime le talent.<br />

Vincent Braud


Exploration<br />

<strong>les</strong><br />

<strong>cafés</strong><br />

concerts :<br />

le maillon faible<br />

Marchands de bière ou vrais passionnés ?<br />

Exploiteurs de musiciens adeptes du travail au<br />

noir ou découvreurs de talents ? Espaces de<br />

socialisation ou lieux de perdition incitant à<br />

tous <strong>les</strong> abus ?<br />

Créateurs de “lien social” ou sources de<br />

nuisances ?<br />

Quand on met le nez dans le dossier des <strong>cafés</strong>musique,<br />

on est confronté à ces contradictions.<br />

Pas étonnant que dans ce dossier, <strong>les</strong><br />

décideurs voient surtout une source d’ennuis<br />

et de conflits et n’aient généralement pas très<br />

envie de l’ouvrir…<br />

Les <strong>cafés</strong>-concerts, une chose est sûre : ils se<br />

sont considérablement raréfiés depuis<br />

quelques années. Plus précisément depuis le<br />

décret du 15 décembre 1998 qui réglemente<br />

<strong>les</strong> niveaux sonores dans <strong>les</strong> établissements<br />

diffusant à titre habituel de la musique<br />

amplifiée. Ce texte a surtout eu pour effet de<br />

donner à des voisins aux tympans sensib<strong>les</strong><br />

l’idée de se plaindre. En effet, c’est surtout sur<br />

l’article 48-4 du code de la santé publique que<br />

s’appuient <strong>les</strong> pouvoirs publics pour réduire <strong>les</strong><br />

caf’conc’au silence de 22h à 7h. Trois petits<br />

décibels au-dessus du niveau sonore moyen<br />

suffisent pour être en infraction. En campagne,<br />

un aboiement de chien suffit…<br />

Les <strong>cafés</strong>-concerts ont du mal avec la<br />

réglementation sur le bruit. Ils ont aussi du<br />

mal avec l’obligation légale de rémunérer et<br />

déclarer tous <strong>les</strong> musiciens. À moins d’un<br />

montage très complexe (être adhérent actif<br />

d’une association qui programme <strong>les</strong> concerts<br />

Dossier : Hélène Chaillou et Thierry Mallevaes<br />

et toucher simplement un strict<br />

dédommagement des frais engagés), même <strong>les</strong><br />

amateurs doivent être déclarés. C’est<br />

économiquement quasi-impossible.<br />

Ajoutez à cela l’empilage de réglementations<br />

sur la sécurité dans <strong>les</strong> établissements<br />

recevant du public : il n’y a quasiment plus un<br />

café-musique qui se trouve dans <strong>les</strong> clous ! Et<br />

ceux qui essaient de se mettre dans la légalité<br />

se placent, de fait, eux-mêmes dans le<br />

collimateur…<br />

Il y a bien des vil<strong>les</strong> (Nantes, Paris) qui<br />

planchent sur des “chartes” notamment pour<br />

trouver un terrain d’entente avec le voisinage.<br />

Mais une charte n’a pas de valeur légale :<br />

quand la police ou l’Urssaf intervient sur<br />

plainte ou de sa propre initiative, elle fait<br />

forcément référence aux textes qui font force<br />

de loi. La sanction c’est l’amende ou la<br />

fermeture administrative.<br />

Beaucoup de <strong>cafés</strong>-concerts ont fermé,<br />

beaucoup de ceux qui restent essaient de se<br />

faire discrets parce qu’ils ne sont pas<br />

forcément nickel sur tous <strong>les</strong> points et qu’ils<br />

bénéficient d’une tolérance à laquelle il peut<br />

être mis fin du jour au lendemain.<br />

Une raréfaction et une précarité qui posent un<br />

sérieux problème au secteur des musiques<br />

actuel<strong>les</strong> : sans <strong>les</strong> <strong>cafés</strong>-concert, où vont<br />

pouvoir jouer <strong>les</strong> musiciens ? Comment vont<br />

pouvoir “émerger” de nouveaux groupes ? Et<br />

que vont devenir <strong>les</strong> amateurs ?…<br />

13


14<br />

Exploration<br />

“Le collectif a 70 adhérents<br />

dont 50 à Nantes.<br />

Les gens sont très individualistes, mais il faut<br />

vraiment se mettre ensemble parce qu’on va vers<br />

une disparition totale. Cela remonte à 98, la loi anti<br />

bruit, l’obligation d’avoir une licence d’entrepreneur<br />

de spectac<strong>les</strong>. Tout le monde s’est trouvé hors<br />

norme. Et il y a eu des fermetures en cascade.<br />

Moi en 95, j’étais aux normes. Mais pour être en<br />

règle en 98, il aurait fallu que je fasse un sas de<br />

sécurité, des études acoustiques, que j’installe un<br />

limiteur de puissance sonore…<br />

Au-delà d’une jauge de 49 personnes (en comptant<br />

musiciens, personnels et public ) on doit s’aligner<br />

sur <strong>les</strong> normes des sal<strong>les</strong> de spectac<strong>les</strong> que seu<strong>les</strong><br />

peuvent assumer des lieux subventionnés ou des<br />

grosses structures privées en lien avec l’industrie<br />

musicale . Pour nos petits lieux, ces normes sont<br />

inadaptab<strong>les</strong> techniquement et économiquement .<br />

Il y a aussi le problème du statut des musiciens et<br />

la question de l’amateurisme. C’est aussi l’amateur<br />

qui forme le public : c’est en entendant des nonartistes<br />

qu’il peut faire la différence avec de vrais<br />

artistes. Pour <strong>les</strong> amateurs, il faut un statut, avec<br />

un certain nombre de dates autorisées par an, et<br />

que l’argent versé serve à l’achat de matériel, aux<br />

frais d’essence. Pour <strong>les</strong> groupes en phase de<br />

professionnalisation, ce qu’on souhaite , c’est<br />

pouvoir offrir un dédommagement, un forfait de<br />

base pour un, deux, trois musiciens .<br />

Il n’y a jamais eu autant de groupes<br />

qu’actuellement. Trempo fait de l’aide pour des<br />

groupes qui joueront trois fois dans l’année. Moi, en<br />

deux ans et demi, j’ai fait 550 groupes ! Et je n’étais<br />

pas le seul : il y avait la Route du Rhum qui en<br />

faisait tous <strong>les</strong> jours, le Tom Bar, trois fois par<br />

semaine, le Violon Dingue…<br />

Aujourd’hui, <strong>les</strong> jeunes rockers qui n’ont encore rien<br />

prouvé, il n’y a plus de place pour eux. Deux ans<br />

après avoir cessé mon activité, je reçois encore<br />

quatre à cinq CD et autant de coups de fil par<br />

semaine de groupes qui veulent jouer. Il n’y a pas<br />

d’étude pour montrer <strong>les</strong> conséquences des<br />

réglementations de 98 : mais tous <strong>les</strong> groupes qui<br />

sortent aujourd’hui étaient dans <strong>les</strong> caf’conc’avant<br />

cette date. Depuis, il n’y a plus rien ! S’il n’y a pas<br />

de confrontation avec le public, la source se tarit.<br />

Éric Lejeune<br />

(président du collectif “Culture bars-bars”)<br />

"Comment est né le Bar'Ouf?<br />

Je voulais monter mon bar.<br />

De leur côté, Thierry, Carine et Erwan, plutôt<br />

branchés organisation de concerts, avaient créé leur<br />

association. En fait on a eu un déclic pour faire<br />

bouger <strong>les</strong> gens sur Cholet. Avec quelques<br />

investisseurs, le caf-conc a pu ouvrir ses portes le<br />

1er octobre 2003. On propose trois à quatre rendezvous<br />

par mois : concerts rock ou métal, flamenco,<br />

théâtre, bals pour enfants...<br />

Tout a été mis aux normes. Depuis une semaine, on<br />

a même la climatisation. On respire!<br />

En un an, on a réussi à surmonter quelques<br />

difficultés. Le bar n'a pas échappé aux<br />

traditionnel<strong>les</strong> descentes de flics. Mais on n'a rien à<br />

se reprocher. C'est un lieu respectueux, où il n'y a<br />

jamais eu de bagarre Et puis en avril dernier, la<br />

sous-préfecture a ordonné une fermeture d'une<br />

semaine. Par rapport au bar, la position de<br />

l'association “<strong>les</strong> Z'éclectiques” qui fait la<br />

programmation était mal perçue. On a dû fermer<br />

pendant le festival des Arlequins : ça aurait pu nous<br />

amener à un dépôt de bilan. Mais on n’a pas baissé<br />

<strong>les</strong> bras… et on a fini par trouver un accord avec<br />

l’Urssaf. On croit en ce qu'on fait, le lieu est bien<br />

géré, on est toujours là. Bien vivant.“<br />

Guillaume<br />

(co-gérant du Bar’Ouf, Cholet)<br />

“Le problème avec <strong>les</strong><br />

caf-conc, ce sont <strong>les</strong><br />

réglementations nationa<strong>les</strong>.<br />

Mais à Nantes, nous avons une façon particulière de<br />

procéder. Il y a quelques années, la préfecture a<br />

délégué sa commission débits de boissons à la<br />

mairie. Une fois par mois, <strong>les</strong> élus de la cellule<br />

hygiène et sécurité, de la réglementation, et des<br />

représentants de la police municipale, de la<br />

préfecture et du syndicat des cafetiersrestaurateurs<br />

se réunissent. On examine <strong>les</strong><br />

horaires, <strong>les</strong> plaintes.<br />

Les cas ne sont pas tranchés selon le nombre de<br />

plaignants. Par exemple, si on reçoit une pétition<br />

signée par 1000 plaignants, des policiers<br />

municipaux sont dépêchés sur place et mesurent<br />

<strong>les</strong> décibels avec un appareil à la sortie du caf-conc.<br />

Si rien ne justifie la pétition, <strong>les</strong> 1000 plaignants


peuvent se retrouver dans le mur. Mais si un seul<br />

plaignant a eu raison, des sanctions peuvent être<br />

prises à l'encontre de l'établissement. Il n'y a pas<br />

de sanction automatique, on en discute. Trois<br />

solutions : avertissement, retour de l'établissement<br />

à horaire normal (minuit) ou fermeture<br />

administrative sur ordre de la préfecture. Mais le<br />

citoyen ne doit pas devenir paranoïaque. Et nous<br />

n'allons pas ouvrir <strong>les</strong> oreil<strong>les</strong> plus grandes que <strong>les</strong><br />

riverains. Nous sommes juste obligés de temps en<br />

temps de faire tampons.<br />

Le problème de toute façon, ce n'est pas ce qui se<br />

passe à l'intérieur, ça se contrôle facilement. Le<br />

problème c'est le bruit à proximité, le bruit à la<br />

sortie, <strong>les</strong> portières qui claquent. Ce doit être aux<br />

propriétaires de gérer ce qui se passe. Et si on<br />

appliquait strictement la loi, on devrait leur<br />

demander un certificat d'isolation acoustique réalisé<br />

par un professionnel agréé. Nous sommes quand<br />

même très tolérants. Si l'établissement n'est pas<br />

dans <strong>les</strong> clous mais qu'on n’a aucune réclamation,<br />

il n'y a pas de raison d'aller au devant des plaintes.<br />

Le gérant est averti, il sait <strong>les</strong> risques qu'il encourt.<br />

Et pour <strong>les</strong> caf-conc qui ne se situent pas dans un<br />

environnement habité, nous sommes encore plus<br />

tolérants.<br />

Là où notre système nous paraît bon, c'est que<br />

comme le préfet, la mairie doit préserver la<br />

tranquillité du public, mais elle souhaite aussi<br />

l'animation de sa ville. Nous aidons ainsi <strong>les</strong><br />

propriétaires qui font de la musique vivante, qui<br />

embauchent des musiciens. Nous leur accordons<br />

d'arrêter la musique à 3h.<br />

Le système est perfectible et ce que je souhaite<br />

aujourd'hui, c'est que parmi <strong>les</strong> représentants des<br />

syndicats des cafetiers et restaurateurs, il y ait un<br />

gérant de bars. Pour l'instant, le syndicat refuse.<br />

Nous sommes en négociations là-dessus. On<br />

discute aussi beaucoup avec <strong>les</strong> responsab<strong>les</strong> du<br />

collectif bar-bars et s'ils ont de nouvel<strong>les</strong><br />

propositions à nous faire, nous <strong>les</strong> entendrons et<br />

nous pourrons peut-être aller plus loin.<br />

C'est difficile pour un caf-conc d'exister. Nous en<br />

sommes bien conscients. Les gérants qui s'en<br />

occupent sont des passionnés. Leurs concerts ne<br />

rapportent rien, il leur faut même parfois<br />

rééquilibrer leur budget. L'entrée n'est pas payante,<br />

seu<strong>les</strong> <strong>les</strong> boissons sont augmentées. Si on veut<br />

être dans la loi avec la Sacem quand on engage un<br />

musicien, c'est encore ça en plus. Par exemple pour<br />

un cachet de 70 euros, <strong>les</strong> charges socia<strong>les</strong> du<br />

musicien sont de 60 euros. Il faudrait négocier là-<br />

Exploration<br />

dessus au niveau de l'État pour diminuer ces frais.<br />

Nous en parlons avec “culture bar-bars” et Jean-<br />

Marc Ayrault tente d'amener cette idée à<br />

l'Assemblée nationale, en expliquant qu'il s'agit bien<br />

d'un acte culturel et non d'un acte commercial.<br />

Les caf-conc sont indispensab<strong>les</strong> pour <strong>les</strong> débuts de<br />

carrière des groupes, chanteurs..., il faut aller en ce<br />

sens.”<br />

Jean-Louis Jossic (conseiller municipal de Nantes<br />

chargé de la culture et du patrimoine).<br />

"Jouer dans un bar, c'est<br />

excellent. Des fois t'arrives, tu n'as pas de<br />

scènes. Alors tu créées ton univers, ta petite<br />

histoire. Tu pousses <strong>les</strong> tab<strong>les</strong>. T'instal<strong>les</strong> ta déco, ta<br />

sono, tes lights. Un petit bout de tissu en toile de<br />

fond. Et c'est là que tu peux faire <strong>les</strong> meilleurs<br />

concerts. C'est bien, ce côté improvisé, moins<br />

conventionnel qu'une salle de spectacle. Principal<br />

inconvénient: le cachet est moins élevé. Ce qu'on<br />

aime, c'est cette culture de proximité. Tu rencontres<br />

pleins de gens qui ne sont pas forcément des<br />

habitués. Dans <strong>les</strong> caf-conc, le courant passe<br />

beaucoup plus vite. Tu créées aussi des liens<br />

d'amitié avec le patron et ça peut devenir des<br />

partenariats sympas. C'est excitant aussi quand tu<br />

pars à l'arrache, des fois à 300 bornes. Tu ne sais<br />

pas sur qui, ni sur quoi tu vas tomber. Comme ça,<br />

pour rien, le public peut se mettre debout sur <strong>les</strong><br />

tab<strong>les</strong>, se mettre à sauter... On a vécu des grands<br />

moments. On s'est vu dormir à même la scène ou<br />

dans un canapé miteux. Sur 550 dates avec<br />

RAMSÈS, on a fait la moitié de <strong>cafés</strong>-concerts. On<br />

en a bouffé, ça nous a bien formés. Et on en fait<br />

encore. RAMSÈS, c'est fini. NAMAS PAMOS aussi.<br />

Mais le SANTA MACAIRO commence à décoller… “<br />

Olaf et Diel (ex-NAMAS PAMOS et RAMSÈS,<br />

musiciens du SANTA MACAIRO ORKESTAR)<br />

“Dans <strong>les</strong> Côtes d'Armor, la<br />

situation est catastrophique.<br />

A cause du bruit, de l'alcool, des problèmes de<br />

déclaration des musiciens, on a perdu 80% des<br />

<strong>cafés</strong>-concerts. On en recensait près de 35 au début<br />

des années 80. Aujourd'hui, on peut <strong>les</strong> compter sur<br />

<strong>les</strong> doigts de la main. J'appelle <strong>cafés</strong>-concerts, <strong>les</strong><br />

15


16<br />

Exploration<br />

établissements qui ont une licence d'entrepreneur<br />

et un projet artistique structuré en association, en<br />

plus du café. Pour remédier à ce marasme des<br />

<strong>cafés</strong>-concerts, le conseil général subventionne<br />

quatre ou cinq lieux à hauteur de 20% du budget<br />

artistique.<br />

Il ne faut vraiment pas <strong>les</strong> mettre de côté. Nous<br />

avons réalisé une étude sur le volume d'emplois<br />

que représentent <strong>les</strong> <strong>cafés</strong>-concerts. Quasiment<br />

autant d'artistes tournent en caf-conc et en sal<strong>les</strong><br />

de spectacle. Le Ministère de la Culture devrait<br />

prendre conscience que la musique part de ces<br />

établissements. Ce sont eux qui font la dynamique<br />

musicale. Et il est grand temps qu'on travaille à leur<br />

survie.”<br />

Marie-Christine Duréault-Thoméré (directrice de<br />

l'ADDM 22)<br />

“Les <strong>cafés</strong>-concerts sont<br />

essentiels pour des groupes<br />

qui n’ont pas la notoriété et<br />

la reconnaissance<br />

commerciale suffisante pour<br />

jouer dans des sal<strong>les</strong> de 500 places en dehors de<br />

leur région d’origine. C’est dans <strong>les</strong> <strong>cafés</strong>-concerts<br />

que <strong>les</strong> gens apprennent leur métier. Ce sont aussi<br />

des lieux qui peuvent accueillir des amateurs qui,<br />

en jouant en public, trouvent un point d’évaluation<br />

de ce qu’ils font. Les <strong>cafés</strong>-musique ne sont pas en<br />

concurrence avec nos sal<strong>les</strong>. Ils sont<br />

complémentaires : plus il y a de lieux différents,<br />

plus il y a de publics. Quand le territoire est maillé<br />

par des sal<strong>les</strong> qui proposent des esthétiques<br />

différentes, il y a un brassage qui permet vraiment<br />

de faire des découvertes. Depuis dix ans, <strong>les</strong><br />

règlements se sont durcis, notamment pour le bruit,<br />

d’où une diminution du nombre de <strong>cafés</strong>-concerts<br />

qui est un vrai problème : <strong>les</strong> amateurs ou ceux qui<br />

sont en insertion professionnelle se tournent vers<br />

nos sal<strong>les</strong> et nous sommes dans l’impossibilité de<br />

répondre à la masse de ceux qui veulent jouer et ne<br />

trouvent pas de lieux. Le café-musique, c’est un<br />

individu qui crée son établissement, il doit rester<br />

indépendant. Un café qui marche, cela tient<br />

essentiellement à la personnalité du patron. Il n’est<br />

donc pas envisageable de mettre en place des<br />

établissements de ce type, pour répondre aux<br />

besoins d’apprentissage, de rodage dans <strong>les</strong><br />

musiques actuel<strong>les</strong> amplifiées. Cela pose aussi un<br />

problème de statut : il faut, à côté des<br />

professionnels, une reconnaissance des amateurs<br />

qui, eux, ne doivent pas être rémunérés. Il serait<br />

pertinent que la puissance publique agisse comme<br />

dans d’autres secteurs économiques. Qu’elle<br />

construise des lieux répondant aux normes<br />

acoustiques et de sécurité, avec une surface<br />

suffisante pour permettre sa rentabilité : il faut une<br />

activité en journée qui permette de couvrir <strong>les</strong><br />

charges de l’établissement, et que <strong>les</strong> entrées au<br />

concert ne servent qu’à payer <strong>les</strong> musiciens. Un<br />

café avec 100 places qui n’ouvre que le soir ne<br />

pourra jamais assurer le salaire et l’hébergement<br />

des groupes.<br />

Il faut que ce lieu soit mis en location, comme cela<br />

se fait couramment dans <strong>les</strong> zones artisana<strong>les</strong> ou<br />

industriel<strong>les</strong>, avec un appel d’offres public, un<br />

cahier des charges précis… et une remise sur le<br />

montant de la location pour tenir compte de la part<br />

d’activité qui est du domaine public. Sans cela, avec<br />

la pression foncière, un indépendant ne pourra plus,<br />

ne peut plus, créer un café-concert.”<br />

Eric Boistard (directeur de l’Olympic, Nantes,<br />

président de la Fédurok)<br />

“En 1999, après cinq ans de<br />

fermeture, j'ai repris "La<br />

motte aux cochons", à Saint-Hilaire<br />

de Chaléons, à une trentaine de kilomètres de<br />

Nantes (44). J'avais connu le lieu, son ambiance.<br />

J'aimais son âme. Très vite, on a proposé deux<br />

concerts par mois et notre réputation s'est faite<br />

grâce à une programmation très éclectique. Il y<br />

avait un public pour <strong>les</strong> soirées concerts. Les<br />

Nantais se déplaçaient mais on n'était<br />

malheureusement pas dans une région avec une<br />

culture de bar.<br />

J'ai commencé à m'ennuyer un peu. Pas assez de<br />

vie, pas assez de gens. J'ai eu envie de faire autre<br />

chose. Ça a été dur de quitter mon p'tit coin paumé<br />

mais je ne regrette pas. Depuis le 1er octobre, j'ai<br />

repris "le violon dingue" à Nantes avec Thierry.<br />

Théâtre impro, soirées Dj, courts métrages <strong>les</strong><br />

jeudis. Et concerts tous <strong>les</strong> dimanches à partir de<br />

19h, avec des gens d'ici et des gens d'ailleurs. On<br />

essaie de faire découvrir un maximum d'artistes.<br />

Des changements entre la ville et la campagne? Pas<br />

vraiment. L'avantage, c'est que maintenant on<br />

travaille à deux. C'est agréable. Les jours creux, on<br />

bosse chacun notre tour et ça nous laisse l'occasion<br />

de parler avec <strong>les</strong> gens. Je suis contente aussi du<br />

côté de "La motte aux cochons" : c'est officiel, le<br />

caf-conc du petit bled de 1500 habitants rouvrira ses<br />

portes le 7 janvier, géré par Laëtitia.”<br />

Marie Binet (nouvelle patronne associée du<br />

"Violon dingue", Nantes)


Le 10 décembre, au cours du conseil municipal de Nantes,<br />

Jean-Philippe Magnen a posé la question du devenir des<br />

<strong>cafés</strong>-concerts et de l'animation du centre-ville. Il s'est<br />

exprimé sur le projet de la “fabrique artistique<br />

contemporaine” qui devrait regrouper en un même lieu <strong>les</strong><br />

principaux acteurs des musiques actuel<strong>les</strong> (Olympic,<br />

<strong>Trempolino</strong>…) .<br />

Le conseiller municipal Vert soutient le projet mais attire<br />

l’attention sur <strong>les</strong> conséquences de la création de ces<br />

complexes hors du centre-ville :<br />

“Attention à ne pas négliger<br />

la culture de proximité et <strong>les</strong><br />

<strong>cafés</strong>-concerts. J'ai rencontré <strong>les</strong><br />

responsab<strong>les</strong> du collectif bar-bars. Pour eux, <strong>les</strong><br />

difficultés s'accumulent : la législation, la loi antibruit,<br />

la politique et surtout <strong>les</strong> problèmes de<br />

voisinage. D'un point de vue financier, <strong>les</strong><br />

propriétaires d'établissement ne sont pas en<br />

mesure de payer pour une isolation suffisante.<br />

La ville est calme<br />

Exploration<br />

Il ne faut pas oublier ces caf'-conc' ! Ce sont de<br />

véritab<strong>les</strong> tremplins pour <strong>les</strong> artistes qui débutent.<br />

Ils correspondent à la demande d'un certain public<br />

et participent à l'animation du centre-ville. Il faut<br />

être vigilants : à Nantes, il y a de moins en moins de<br />

lieux qui ont de plus en plus de mal à vivre.”<br />

Le constat posé, <strong>les</strong> avis divergent. Selon Jean-<br />

Philippe Magnen, la mairie de Nantes propose de<br />

“labelliser “ quatre ou cinq <strong>cafés</strong> musique.<br />

Commentaire : “On va en favoriser certains, ce n'est<br />

pas bon. Ils vont être limités, confinés. Il faut créer,<br />

développer des lieux où c'est vivable pour la<br />

population, aider le collectif culture bar-bars.”<br />

Et aider, ce n’est pas “tolérer” : “Aujoud'hui il existe<br />

bien une tolérance mais un jour ou l'autre, un<br />

établissement fera un faux-pas et la mesure<br />

radicale tombera. Si on ne fait rien, <strong>les</strong> <strong>cafés</strong>concerts<br />

fermeront <strong>les</strong> uns après <strong>les</strong> autres. Il faut<br />

montrer que l'on veut le maintien des <strong>cafés</strong>concerts,<br />

et gérer cet espace public. Cette mission<br />

est au coeur de notre rôle de politique.”<br />

Jean-Philippe Magnen (élu Vert de Nantes)<br />

Les <strong>cafés</strong>-concerts sont en train de disparaître. Tout le monde le dit, tout le monde peut le constater.<br />

Les <strong>cafés</strong>-concerts sont en train de disparaître. Où est le problème ? Chez <strong>les</strong> musiciens qui ont besoin de<br />

ces tremplins pour “émerger”, chez <strong>les</strong> directeurs de salle qui ont mauvaise conscience à force de crouler<br />

sous <strong>les</strong> sollicitations de groupes qu’ils ne peuvent pas programmer ? OK. Et alors ?<br />

Que pèse le (tout petit) monde des musiques actuel<strong>les</strong> dans <strong>les</strong> systèmes de production industrielle qui se<br />

développent aujourd’hui ? Tant que <strong>les</strong> caf’conc’ ont fait fonction de services “recherche et<br />

développement” externalisés pour <strong>les</strong> majors, ils ont eu leur utilité. Est-ce vraiment un hasard si leur<br />

déclin coïncide avec le règne de la Star’Ac ?<br />

Que pèse le (tout petit) monde des musiques actuel<strong>les</strong> dans <strong>les</strong> évolutions sociologiques et urbaines<br />

actuel<strong>les</strong> ? Quelle place peuvent espérer <strong>les</strong> <strong>cafés</strong>-musique dans une société aux rêves de plus en plus<br />

aseptisés, dans des centres vil<strong>les</strong> colonisés par <strong>les</strong> agences bancaires et l’immobilier haut de gamme et<br />

d’où sont inexorablement rejetées <strong>les</strong> populations <strong>les</strong> moins argentées et <strong>les</strong> activités <strong>les</strong> moins lisses ?<br />

Les <strong>cafés</strong>-musique sont en train de disparaître. Les acteurs des musiques actuel<strong>les</strong> le déplorent. Les<br />

politiques (quelques-uns d’entre eux) s’en désolent, “tolèrent” des petits arrangements avec des lois et<br />

règlements qui, s’ils sont respectés à la lettre, interdisent en fait à tout entrepreneur privé de monter un<br />

caf’-conc’. De la “tolérance” à l’ “arbitraire”, il n’y a qu’un pas…<br />

Les <strong>cafés</strong>-musique sont en train de disparaître. Les quelques passionnés qui <strong>les</strong> tiennent (encore) à bout<br />

de bras enragent. Ils ne sont pas très nombreux. Ils ne font pas beaucoup de remous.<br />

La ville est calme.<br />

17


18<br />

Exploration<br />

Le texte du “Décret du 15 décembre 1998 relatif<br />

aux prescriptions applicab<strong>les</strong> aux établissements<br />

ou locaux recevant du public et diffusant à titre<br />

habituel de la musique amplifiée, à l’exclusion des<br />

sal<strong>les</strong> dont l’activité est reservée à l’enseignement<br />

de la musique et de la danse” est en ligne<br />

notamment dans <strong>les</strong> ressources documentaires<br />

mises en ligne par l’Irma (www.irma.asso.fr) sous le<br />

menu “Bibliothèque”.<br />

Dans la même bibliothèque en ligne de l’Irma, au<br />

chapitre “Chartes”, on trouvera <strong>les</strong> textes élaborés<br />

par le collectif “Culture Bar-Bars” à Nantes et la<br />

Charte des lieux musicaux de proximité adoptée<br />

par la Ville de Paris.<br />

Toujours sur le site de l’Irma, on se référera<br />

utilement aux “Fiches pratiques” pour <strong>les</strong> questions<br />

touchant aux réglementations liées à l’organisation<br />

de concerts.<br />

Pour aller à la source et trouver tous <strong>les</strong><br />

réglementations, une adresse : www.servicepublic.fr.<br />

Dans la page d’accueil, en tapant le mot<br />

“bruit”, on arrive directement aux textes de<br />

référence regroupés sous des titres aussi parlants<br />

que “Quelle est la réglementation en matière de<br />

nuisances sonores dues à des établissements<br />

diffusant de la musique ?” Et il suffit de taper<br />

“spectacle” pour avoir l’ensemble des références<br />

nécessaires à l’organisation de concerts.<br />

Quelques exemp<strong>les</strong> des obligations imposées aux<br />

<strong>cafés</strong>-concerts par la préfecture de la Mayenne :<br />

Lieux de musique : Dans le cadre de<br />

l’article du décret n° 98-1143 du 15 décembre 1998<br />

concernant la musique amplifiée diffusée à titre<br />

habituel dans un établissement ou local recevant du<br />

public (sal<strong>les</strong> des fêtes, discothèques, <strong>cafés</strong>concerts…),<br />

l’infraction est constituée par le<br />

dépassement d’un des critères suivants : niveau<br />

sonore de 105 dB (A), mesuré sur 10 à 15 minutes<br />

en tout point accessible au public ; valeur<br />

d’émergence de 3 dB (A) dans <strong>les</strong> octaves<br />

normalisées de 125 à 4000 Hz, valeur limite<br />

d’émergence définie par l’article R.48-4 du code de<br />

la santé publique. (L’isolation phonique est encore<br />

plus stricte si l’établissement est contigu ou situé à<br />

l’intérieur d’un bâtiment comportant des locaux à<br />

usage d’habitation).<br />

Cafés etc. : Bruits occasionnés par le<br />

fonctionnement des débits de boissons (<strong>cafés</strong>, bars,<br />

discothèques, <strong>cafés</strong>-concerts, piano-bar) : à<br />

Pour aller plus loin…<br />

l’extérieur, discussions fortes, véhicu<strong>les</strong>… et à<br />

l’intérieur, discussions fortes, musique amplifiée. À<br />

l’extérieur, sur la voie publique (tapage diurne ou<br />

nocturne) : compétence du maire là où il n’y a pas<br />

de police nationale, sinon, compétence du préfet ou<br />

du sous-préfet. À l'intérieur des débits de boissons :<br />

compétence du maire, compétence de la police ou<br />

de la gendarmerie nationale pour du bruit de<br />

voisinage ; compétence du préfet pour le tapage<br />

nocturne (musique amplifiée). Leur intervention se<br />

fait sur plainte déposée en mairie ou en préfecture<br />

(intervention d’urgence pour <strong>les</strong> tapages diurnes et<br />

nocturnes en appelant le commissariat de police ou<br />

la brigade de gendarmerie territorialement<br />

compétente dans <strong>les</strong> communes).<br />

En plus du bruit… Rappel de la<br />

réglementation : l’ensemble des débits de<br />

boissons est soumis à la réglementation<br />

préfectorale qui fixe <strong>les</strong> heures d’ouverture à 5 h et<br />

de fermeture à 2 h. Des dérogations peuvent être<br />

accordées par le maire, à titre exceptionnel et<br />

temporaire, ou par le préfet pour une période<br />

déterminée et renouvelable, selon l’activité de<br />

l’établissement.<br />

En cas de plainte d’un riverain :<br />

mise en demeure du maire et/ou du préfet pour que<br />

l’exploitant prenne <strong>les</strong> mesures nécessaires. Il<br />

existe des actions de médiation (rappel de la<br />

réglementation, information, conciliation des<br />

parties, demande de cessation de trouble), mais si<br />

la nuisance continue, un procès verbal est dressé et<br />

transmis au procureur de la République.<br />

L’exploitant du lieu risque le retrait de dérogation de<br />

fermeture tardive, la limitation des horaires, la<br />

fermeture temporaire.<br />

Les textes réglementaires de<br />

référence :<br />

• Code général des collectivités territoria<strong>les</strong> (art. L<br />

2212 et L 2214.4)<br />

• Code de la santé publique (art. R 48-1 et suivantsart.<br />

L3332-15 et L3332-16)<br />

• Décret du 18 avril 1995 relatif à la lutte contre <strong>les</strong><br />

bruits de voisinage<br />

• Arrêtés préfectoraux n°87-265 du 4 février 1987,<br />

n°88-414 du 21 avril 1988, et n°94-198 du 7 mars<br />

1994 relatif aux heures d’ouverture et de fermeture<br />

des débits de boissons<br />

• Décret du 15 décembre 1998 relatif aux<br />

prescriptions applicab<strong>les</strong> aux établissements ou<br />

locaux recevant du public et diffusant à titre habituel<br />

de la musique amplifiée).


Autres planètes<br />

Bon<br />

anniversaire,<br />

l’IRMA !<br />

L’IRMA : ressource or not ressource<br />

L’IRMA, un sigle qui cache bien des choses… En<br />

effet, s’il n’est pas toujours facile de s’identifier<br />

au-delà de la diffusion dans <strong>les</strong> musiques actuel<strong>les</strong>, l’IRMA<br />

a su avec pugnacité s’affirmer comme incontournable dans<br />

le paysage national.<br />

Parmi <strong>les</strong> outils phare de cette structure on retrouve bien entendu<br />

l’Officiel de la Musique (annuaire) , mais aussi moult ouvrages (<strong>les</strong><br />

Contrats de la Musique, Autoproduire son disque, Profession<br />

entrepreneur de spectac<strong>les</strong>, Profession éditeur,…), des annuaires<br />

pour savoir avec qui travailler, des formations (stages courts sur le modèle des guides)… et, depuis<br />

quelques années, un site (www.irma.asso.fr) où on retrouve tout ça<br />

avec, en plus, des fiches pratiques, des offres d’emplois, une<br />

bibliothèque de textes,…<br />

Pour réaliser tout ceci, l’IRMA se repose sur un réseau maillant<br />

tout le territoire, construit autour du CI du Rock, du CI du Jazz et<br />

du CI des musiques traditionnel<strong>les</strong>.<br />

1994 est la date de fusion de ces trois centres infos.<br />

2004 est la date anniversaire…<br />

Et 2014 quant sera-t-il ? Eh bien fort à parier que <strong>les</strong> nouveaux<br />

vocab<strong>les</strong> à la mode du petit illustré des musiques actuel<strong>les</strong> (accompagnement, ressources) nous donnent<br />

quelques indications…<br />

En effet, si l’IRMA a dû ces dernières années travailler pour asseoir ces missions, il s’agit aujourd’hui<br />

de se projeter. Et ce travail est d’ores et déjà engagé. En effet, un groupe de travail national se réunissant<br />

autour de l’IRMA se penche sur la notion de ressource et en décline des actions de formations, de<br />

rencontres et des outils comme la création d’une application<br />

informatique d’échange de fichier entre base de données. Mais on peut<br />

peut-être imaginer que l’IRMA, soucieuse de son développement et de<br />

son positionnement toujours en phase avec le terrain, va plancher sur<br />

la création de dispositifs nationaux d’aide aux musiciens comme la<br />

mise en place de distribution d’auto-produits,…<br />

Longue vie à l’IRMA, qui à l’aulne de sa puberté, nous surprendra sans<br />

nul doute, par sa capacité à s’adapter, à réagir, à créer.<br />

Bon et joyeux anniversaire.<br />

19


20<br />

Autres planètes<br />

Une concertation nationale pour le<br />

développement des musiques actuel<strong>les</strong> se<br />

réunit depuis mai 2004. Issue d’une réflexion<br />

conduite par la Fédurok et la Fédération des<br />

Scène de Jazz, elle regroupe <strong>les</strong> principa<strong>les</strong><br />

fédérations musiques actuel<strong>les</strong>, des<br />

représentants de collectivité territoriale, l’état…<br />

L’objectif est de produire un texte de référence<br />

permettant aux différentes collectivités et aux<br />

acteurs de développer <strong>les</strong> musiques actuel<strong>les</strong><br />

notamment dans le cadre de la<br />

décentralisation.<br />

Les Pays de la Loire sont fortement présents :<br />

Éric Boistard pour la Fédurok, François-Xavier<br />

Ruant pour <strong>les</strong> scènes de jazz, Sophie Meige-<br />

Cocheril pour la Drac, Philippe Gautier pour le<br />

SNAM, Christophe Davy pour le PRODISS et<br />

Vincent Priou pour <strong>les</strong> pô<strong>les</strong> régionaux<br />

musiques actuel<strong>les</strong>.<br />

Propositions pour préparer l’avenir du<br />

spectacle vivant… C’est le nom du pavé de 90<br />

pages, remis par Jérôme Bouet directeur de la<br />

DMDTS au Ministre de la culture. On y apprend<br />

qu’il faut améliorer l’observation et la<br />

connaissance du spectacle vivant, relancer la<br />

coopération avec <strong>les</strong> collectivités territoria<strong>les</strong>,<br />

mettre en place des contrats d’objectif,<br />

conforter l’offre éducative, valoriser <strong>les</strong><br />

pratiques artistiques des amateurs, mettre en<br />

place des contrats d’action artistique,<br />

consolider l’emploi dans le secteur,<br />

promouvoir <strong>les</strong> équipements culturels<br />

adaptés…. Bref un vrai programme… et côté<br />

budget ?<br />

www.pays-de-la-loire.culture.gouv.fr<br />

Le CNV qui vient de fêter son 1000 affilié,<br />

réorganise la perception de la taxe sur <strong>les</strong><br />

spectac<strong>les</strong> de variété (ex parafiscal) désormais<br />

le<br />

CNV percevra directement la taxe. Cette<br />

cagnotte est redistribuée en partie auprès des<br />

affiliés pour la réalisation de nouvel<strong>les</strong><br />

productions, et participe également à des<br />

actions de soutien pour le spectacle vivant.<br />

www.cnv.fr<br />

Colloque toujours… Nancy s’apprête a<br />

accueillir la crème des penseurs du secteur<br />

lors du Forum Nationale des Musiques<br />

Actuel<strong>les</strong> (FORUMA 2005) qui se tiendra du 26<br />

au 28 septembre 2005. Ce forum succède aux<br />

grands rendez-vous du secteur (État du rock,<br />

Montpelier 92, <strong>les</strong> rencontres “Politique<br />

publique et musiques actuel<strong>les</strong> et amplifiées”,<br />

Agen 1996 et Nantes 1998).<br />

www.la-fedurok.org<br />

Un groupe de travail national réunissant,<br />

l’IRMA, la FRACA centre, le CIR Auvergne,<br />

le Jardin Moderne, le POLCA Champagne-<br />

Ardennes, <strong>les</strong> pô<strong>les</strong> régionaux Haute<br />

Normandie, Poitou-Charente, Pays de la<br />

Loire/Trempôle travaille sur la notion de<br />

ressource. Vaste sujet qui englobe une réalité<br />

multiple (conseils, magazines, bases de<br />

données, listings, repérages, informations,<br />

formations, archivages, sites internet, étude,<br />

observatoire,…).Plusieurs actions sont d’ores et<br />

déjà proposées : des formations en direction<br />

des personnels des centres d’informationsressources<br />

(six régions sont concernées) et un<br />

module national à <strong>Trempolino</strong>/Nantes,<br />

expérimentation d’un système d’échanges<br />

entre bases de données, un séminaire<br />

réunissant <strong>les</strong> centres information-ressources<br />

en avril 2004 à Bourges.<br />

la FNEIJ MA organise <strong>les</strong> 19 et 20 mai 2005 un<br />

colloque sur le thème : “Enseigner <strong>les</strong><br />

musiques actuel<strong>les</strong>” vaste programme en<br />

cours de définition, nous serons plus prosaïque<br />

dans le prochain Tohu Bohu.<br />

www.fneij.org<br />

Les Coreps… lire Commission régionale des<br />

professionnels du spectacle, cette instance<br />

regroupe <strong>les</strong> représentants locaux des<br />

organisations professionnel<strong>les</strong> représentatives,<br />

<strong>les</strong> représentants des collectivités territoria<strong>les</strong><br />

impliquées dans le domaine du spectacle, des<br />

représentants de l’État concernés (D.R.T.E.F.P. ,<br />

services fiscaux…) et des représentants des<br />

institutions intéressées par <strong>les</strong> questions<br />

socia<strong>les</strong> ou professionnel<strong>les</strong> dans le domaine<br />

du spectacle (URSSAF, ASSEDIC, ANPE…).<br />

L’objectif est de créer un lieu de dialogue et de<br />

propositions entre tous <strong>les</strong> partenaires pour<br />

améliorer l’organisation du spectacle vivant et<br />

audiovisuel. La première réunion s’est tenu le<br />

28 septembre 2004… à suivre !<br />

www.pays-de-la-loire.culture.gouv.fr<br />

Du lundi 29 novembre au vendredi 3 décembre<br />

à 20h15 sur ARTE vous avez pu suivre <strong>les</strong> 5<br />

épisodes de la "Victoire en chantant", le film<br />

réalisé par Rémi Lainé et Sophie Simoneau<br />

sur six groupes (dont <strong>les</strong> nantais de l’ŒIL<br />

DANS LE RÉTRO) de l’édition 2004<br />

d'Attention Talent Scène (découvertes du<br />

Printemps de Bourges).<br />

DVD disponible à Trempôle 02 40 46 66 33.


La salle porte-drapeau<br />

de la musique de<br />

tradition orale<br />

Depuis un an, une nouvelle salle vient compléter<br />

l’offre culturelle sur l’agglomération nantaise, déjà<br />

bien fournie avec Le Lieu Unique, L’Olympic, La<br />

Bouche d’Air, Le Pannonica et La Barakason. Ce<br />

nouveau lieu à la particularité de consacrer sa<br />

programmation aux musiques de traditions ora<strong>les</strong>.<br />

Situé à Bouguenais, dans le quartier des Couëts, le<br />

Centre Marcet, espace convivial de 180 places, est<br />

devenu Le Nouveau Pavillon.<br />

“C’est la première scène de musique entièrement dédiée aux musiques<br />

traditionnel<strong>les</strong> dans le domaine de la diffusion professionnelle et de la<br />

création. Le premier volet que nous avons mis en place depuis un an,<br />

c’est la diffusion, une saison de spectac<strong>les</strong>. 4 spectac<strong>les</strong> au deuxième<br />

semestre 2004 et 8 pour la saison 2004-2005. Mais en 2005, peut<br />

être 2006, ce n’est pas encore sûr, se mettra en place le deuxième<br />

volet : la résidence d’artistes avec création et production”. Ainsi<br />

s’exprime, Sylvain Girault, tout juste trentenaire et<br />

directeur artistique de ce beau projet.<br />

Se présentant comme un militant de la diversité<br />

culturelle, ce jeune homme aime à penser que le local<br />

est aussi “langage universel”. Loin de l’aspect “World<br />

Music”, qui trop souvent sonne comme de la variété<br />

internationale ponctuée de petites touches exotiques,<br />

il porte un réel intérêt pour <strong>les</strong> musiques<br />

traditionnel<strong>les</strong> loca<strong>les</strong> : “On fait 20 km, de Bouguenais dans le<br />

Pays de Retz et on va trouver des chanteurs qui ne chantent pas sur<br />

des gammes occidenta<strong>les</strong>”. Cet homme est aussi un acteur<br />

important de la scène musicale bretonne. Ancien<br />

violoniste et chanteur du groupe de fest noz nantais<br />

Les Imprévus, Sylvain Girault gagne la Bogue d’or à<br />

Redon en chant en 1997 avant de rejoindre, un an plus<br />

tard, KATÉ MÉ, groupe breton qui mêle la funk, le<br />

blues et le rock à la musique traditionnelle de Haute<br />

Bretagne.<br />

En parallèle, il rejoint l’association Dastum 44 dont il<br />

sera le président pendant quelques années : “Au sein de<br />

Dastum 44, nous avions crée un département d’activités consacrées à<br />

la diffusion. On a créé La Grande Veillée au Pianock’tail à Bouguenais<br />

et à partir de là, on a réfléchi, avec la DRAC en particulier, à la mise<br />

en place d’un projet plus pérenne, d’où la naissance du Nouveau<br />

Pavillon”. Il y assure une programmation plutôt axée sur<br />

l’Europe avec un équilibre entre <strong>les</strong> artistes locaux,<br />

français et européens.<br />

“La salle a une portée régionale pour <strong>les</strong> passionnés de musiques<br />

traditionnel<strong>les</strong>. Pour le public curieux, on touche l’agglomération au<br />

profil type<br />

Le Nouveau<br />

Pavillon<br />

sens large. On a aussi le public de proximité qui a envie de voir des<br />

choses qui se passent dans leur quartier. On a trois publics différents.<br />

Il y a un côté salle de quartier et un côté projet d’audience régionale<br />

et j’aime bien ces deux aspects”.<br />

Être un lieu unique en son genre engendre pour cette<br />

nouvelle salle quelques difficultés à surmonter :<br />

“Contrairement aux autres sal<strong>les</strong> spécialisées, nous n'avons pas de<br />

réseau professionnel, donc nous avons énormément de problèmes<br />

pour diffuser <strong>les</strong> artistes. Pour <strong>les</strong> artistes étrangers, quand tu<br />

cherches à organiser une mini tournée, tu n’as aucun équivalent en<br />

France. Il y a des festivals qui organisent, mais sur des dates très<br />

précises, mais autrement tu galères. Il y a tout à créer en France<br />

dans ce domaine et j’espère que le Nouveau Pavillon fera des petits”.<br />

Hissez <strong>les</strong> pavillons !<br />

Rachid BARA<br />

Sylvain Girault<br />

Informations pratiques<br />

Lieu du concert :<br />

Centre Marcet<br />

2, rue Cé<strong>les</strong>tin Freisnet<br />

44 340 BOUGUENAIS<br />

Renseignements & Réservations :<br />

Le Nouveau Pavillon<br />

rue Ginsheim-Gustavsburg<br />

44 340 BOUGUENAIS<br />

Téléphone : 02.40.02.35.16<br />

Courriel : info@lenouveaupavillon.com<br />

Site web : www.lenouveaupavillon.com<br />

Prochains concerts<br />

Jeudi 13 janvier : Elena Ledda – Chanteuse sarde<br />

Jeudi 3 février : Bugel Koar<br />

(Marthe Vassallo et Philippe Ollivier)<br />

Chant et musique bretonne<br />

Jeudi 3 mars : Fred Morrison et Jamie Mc Menemy<br />

Musique écossaise<br />

21


22<br />

Papiers SVP !<br />

Gérôme : a soutenu (haut et longtemps) une thèse de<br />

sociologie à l’Université de Nantes en 2004. Il est chargé<br />

d’étude pour des diverses structures du secteur des MAA<br />

et enseigne à l’Université de Nantes. Il est également cofondateur<br />

de la revue de recherche V©lume ! (“autour des<br />

musiques populaires”) et membre de l’IASPM<br />

(International Association for Study of Popular Music).<br />

Damien : a soutenu (il a maintenant des crampes au bras)<br />

une thèse de sociologie à l’Université Paris 7 en 2002. Il<br />

est coordinateur pédagogique du DESS Direction<br />

d’équipements et de projets dans le secteur des MAA à<br />

l’Université d’Angers et est chargé de cours à l’Université<br />

de Nantes et collabore à des études, des formations et<br />

des évaluations dans le secteur des musiques actuel<strong>les</strong>.<br />

Ça existe la recherche sur <strong>les</strong> musiques amplifiées sans<br />

être journaliste ou célébrant ?<br />

Damien : Oui mais il faut être neutre et avoir de la distance.<br />

C’est le fait de jouer de la musique qui a suscité<br />

beaucoup de questions et notamment comment on fait<br />

pour jouer ensemble quand on est dans un groupe avec<br />

des personnalités différentes? Et plus globalement,<br />

qu’est-ce que le rock apporte à la société ? J’ai alors<br />

poursuivi ces questions à l’Université avec un directeur de<br />

thèse “ouvert sur le rock” et musicien lui-même. C’est le<br />

rock qui m’a incité à la recherche, auparavant j’avais une<br />

formation de psychologue du travail et une activité de<br />

consultant.<br />

Gérôme : C’est un phénomène social comme un autre avec<br />

son histoire, ses acteurs, ses objets. À partir des outils<br />

méthodologiques des sciences socia<strong>les</strong>, on peut dégager<br />

certains éléments qui caractérisent le secteur. Je me suis<br />

plutôt penché sur <strong>les</strong> problématiques de la<br />

professionnalisation des musiciens, mais aussi sur le<br />

rapport à l’économie des groupes comme collectifs<br />

(don/contre-don, commerce, logiques associatives…).<br />

De quoi peut parler une thèse sur <strong>les</strong> musiques<br />

amplifiées… ? Et pourquoi peut-on dire que vos travaux<br />

sont différents (même s’ils peuvent apparaître<br />

complémentaires) ?<br />

Gérôme : Dans une perspective de sociologie économique,<br />

j’ai essayé d’analyser le rapport entre scènes loca<strong>les</strong> et<br />

industrie de la musique, entre l’underground et le<br />

mainstream en France. Après avoir abordé le sujet de<br />

manière socio-historique, j’ai effectué une enquête sur le<br />

département de la Vendée. Je<br />

réfléchis aujourd’hui sur<br />

l’évolution du secteur, son<br />

institutionnalisation et sa<br />

professionnalisation et <strong>les</strong><br />

effets – positifs ou négatifs –<br />

qui peuvent en découler.<br />

Damien<br />

Traces & impressions<br />

Gérôme Guibert et Damien Tassin sont deux docteurs en sociologie, spécialistes<br />

des pratiques musica<strong>les</strong> qui travaillent dans la région des Pays de la Loire. Ils<br />

répondent ici à quelques sollicitations et interrogations du Tohu Bohu.<br />

Damien : Ma recherche est centrée<br />

sur l’intime de cette pratique et<br />

sur l’engagement des musiciens<br />

pour comprendre l’expérience<br />

du rock qui est artistique,<br />

sociale (être avec <strong>les</strong> autres<br />

dans une société) et<br />

existentielle. Actuellement,<br />

mes recherches portent<br />

toujours sur <strong>les</strong> musiciens et<br />

<strong>les</strong> groupes de rock mais<br />

également sur des questions<br />

relatives à l’intervention<br />

(recherche-action, évaluation<br />

participative, formation-action)<br />

et à la pédagogie.<br />

Et avec des prises de tête<br />

comme ça, vous arrivez quand Gérome<br />

même à des résultats ?<br />

Gérôme : L’Etat utopique recherché<br />

par un groupe ou un artiste solo est celui de l’autonomie<br />

créative ou indépendance artistique. Mais si le groupe<br />

cherche à se professionnaliser, à gagner de l’argent par<br />

son activité, l’indépendance artistique apparaît<br />

antithétique avec l’indépendance économique. L’argent en<br />

jeu est donc bien souvent relié à la création. Dans ce<br />

contexte, l’amateurisme revendiqué se révèle être la<br />

situation la moins ambiguë dans <strong>les</strong> rapports<br />

interpersonnels entre musiciens comme face à<br />

l’expression artistique. Pourtant, le fait que le cadre<br />

juridique n’aille pas dans le sens de l’amateur, et<br />

notamment pour <strong>les</strong> concerts, porte préjudice à cette<br />

manière d’envisager la musique.<br />

Damien : La pratique rock est une forme spécifique de savoir<br />

sur autrui, sur la société et sur soi, mais elle peut en<br />

même temps convoquer des aspects déréalisant. Elle<br />

représente un espace de respiration dans une société de<br />

plus en plus dure et individualiste. Les musiciens<br />

souhaitent inventer une autre société et le groupe<br />

constitue une expérimentation comme par exemple, la<br />

volonté d’échapper à toutes formes de classement et de<br />

rationalisation.<br />

Vous écoutez quelle musique en ce moment ?<br />

Gérôme : Ces jours-ci, un split d’émo-core Sino-Américain<br />

avec Yaphet Kotto et Envy acheté à Montaigu;<br />

HODERLIN’S TRAUM, du krautfolk de 1972 et j’attends<br />

toujours qu’un pote me passe le dernier album de SLEEP<br />

(du doom metal). Côté live, j’ai récemment vu SWEET<br />

BACK et X MAKEENA au VIP de Saint-Nazaire, ainsi que<br />

COCO ROSIE, lors d’une soirée organisée par Yamoy au<br />

Lieu Unique.<br />

Damien : La radio et surtout Jet Fm, et en ce moment, LA<br />

SERPENT, un duo chanson vraiment inspiré (Joël Ruffier<br />

au Stick CHAPMAN, ex NÉGRESSES VERTES) et (Barbara<br />

Willar au bandonnéon, ex CASTAFIORE BAZOOKA)…<br />

Gérôme Guibert et Damien Tassin<br />

Références des ouvrages<br />

Damien Tassin : “Rock et production de soi, une<br />

sociologie de l’ordinaire des groupes et des<br />

musiciens”, Paris, L’harmattan.<br />

Gérôme Guibert : “Nous sommes <strong>les</strong> rebel<strong>les</strong>.<br />

Les musiques amplifiées en France : genèses,<br />

structurations, industries, alternative”,<br />

Clermont-Ferrand/Paris, Mélanie Séteun/IRMA<br />

(parution 2005)


Sillages<br />

Cette fin d’année 2004, et ce début 2005 nous<br />

gâtent en terme de sorties de disques. Premier<br />

album pour certains, énième pour d’autres, en<br />

tous cas, tous très attendus ! L’ensemble des<br />

opus sortis, toutes esthétiques confondues,<br />

révèle une véritable qualité musicale, autant<br />

dans <strong>les</strong> aspects techniques (son, packaging…)<br />

que dans <strong>les</strong> compositions et univers<br />

personnels et matures.<br />

Même si la tendance est plutôt à la chanson<br />

(KLAKTONCLOWN, MAËL, TIPHAIN FAIT DU<br />

HARDCORE, ALBERT MAGISTER, L’OEIL DANS<br />

LE RÉTRO, MAXIME PEREZ, ), la grande famille<br />

ALBERT MAGISTER<br />

Magister Rock Circus, OQD Prod.,<br />

Mozaïc Distribution 2004,<br />

Contact :http://www.albertmagister.com<br />

COMPIL<br />

Chansons à boire, Chanter <strong>les</strong> vins<br />

de Loire, Le Chasse-Marée-Glénat.<br />

2004 - Contact : 02 28 11 42 51<br />

COMPIL<br />

The noise and the city<br />

à télécharger sur le site<br />

www.autresdirections.net/inmusic<br />

du rock indé et celle de l’électro tiennent une<br />

belle place : RILEY, 3 GUYS NEVER IN, IDEM,<br />

JIVE PUZZLE, Compil The noïse and the city. Le<br />

hardcore n’est pas en reste avec la belle<br />

surprise STUBBORN, et <strong>les</strong> disques d’ORANGE<br />

BLOSSOM, ELECTROD, VENDAS NOVAS,<br />

CRULUSTRAUDE et SMOOTH sont de parfaites<br />

illustrations du mélange des genres. Et<br />

puisque nous parlons des genres, nous<br />

souhaitions intégrer <strong>les</strong> musiques<br />

traditionnel<strong>les</strong> dans ce magazine. C’est chose<br />

faite avec une présentation du projet “Chantez<br />

<strong>les</strong> vins de Loire” !<br />

ALBERT MAGISTER troque l’univers sombre qui lui collait un peu à la peau pour un registre<br />

plus festif, populaire. Ayant fait appel à 6 complices talentueux (Willy Rouger , Daniel<br />

Givone, Mihaï Trestian, Simon Mary, Mevelian Jacquot et Jacob Maciuca), ses mélodies<br />

prennent du coffre, une amplitude souvent très acoustique, et dépasse <strong>les</strong> frontières de la<br />

chanson. Les cordes d’un protagoniste de TRANSLAVE apportent une touche slave,<br />

prononcée encore par un cymbalum, la guitare manouche de Givone et la contrebasse de<br />

Mary. Et puis, le jazz, le swing sont aussi à l’honneur. Honnêtement, ce disque, outre le son<br />

énorme (made in Studio Arpèges oblige), accroche. Tout est à sa place ! Avec cette voix<br />

d’outre-tombe, l’équilibriste manie une prose qui pourrait faire l’objet d’un recueil de<br />

nouvel<strong>les</strong>. Les histoires, courtes, décrivent des situations réalistes et loufoques. Allez, en<br />

exagérant un peu, disons que ce disque possède un petit quelque chose d’un bon disque de<br />

TOM WAITS. Cécile<br />

En 1998, l’initiative de regrouper des fonds documentaires, tant sonores qu’imprimés, a été<br />

engagée par <strong>les</strong> associations membres du Collectif Traditions Ora<strong>les</strong>, Ellébore et Ethno-<br />

Centre. Ont été rassemblées plus de 600 pièces musica<strong>les</strong> relatives au vin, des vignerons<br />

aux consommateurs, représentant une période courant de Rabelais aux auteurs<br />

contemporains. Pas moins de 20 formations, de l’harmonie, à la variété, en passant,<br />

surtout, par <strong>les</strong> musiques traditionnel<strong>les</strong>, ont participé au programme de l’édition constitué<br />

de 21 titres signés par Arbadétorne, Chalibaude, Duo Bertrand, Ellébore, G. Pierron etc.,<br />

ainsi que trois Québécois J.P Guimond, C. Méthé et G. Lessard. Chaque chanson du livre-<br />

CD se voit illustrée de 6 dessinateurs, et des commentaires historiques et<br />

ethnomusicologiques. Un livre-BD est aussi disponible sur la partie CD-Rom du CD audio.<br />

Jean-Pierre Bertrand<br />

Projet louable que ce tour du monde en 30 esca<strong>les</strong> musica<strong>les</strong> ! Le net label nantais a réuni sur<br />

cette compilation pas moins de 30 musiciens du monde entier avec comme unique<br />

dénominateur commun l’enregistrement dans <strong>les</strong> rues de leur propre ville. Le titre “The noise<br />

and the city” illustre parfaitement ce principe de création, l’étape suivante consistant à retraiter<br />

via ordinateurs ces sons urbains et bruts. Le panel de groupes (Pan AMERICAN, Greg DAVIS,<br />

AMUTE, DEPTH AFFECT, Wang CHANGCUN, SOARA, Pablo RECHE, E*ROCK) excelle dans un<br />

registre plutôt électronique, avec quelques échappées noisy, ambiant. De Lorient à Nantes en<br />

passant par Chicago, Buenos Aires, Sydney, Montréal, Barcelone, Melbourne…, le périple est<br />

enrichissant, éclectique, fourni, transmutant. Pour parachever cette notion de lieu de manière<br />

non plus sonore mais visuelle, chaque musicien propose le cliché d’un lieu de sa cité dont il<br />

apprécie l’acoustique. La boucle se boucle avec quelques lignes explicatives de la création de<br />

chacune des œuvres musica<strong>les</strong>. L'ensemble du projet est entièrement gratuit. Cécile<br />

23


24<br />

CRLUSTRAUDE<br />

Crlustraude, Yolk Records / Abeille<br />

Musique 2004<br />

Contact : 06 63 81 82 78<br />

ELECTROD<br />

Aurores boréa<strong>les</strong>, AP / Trempo Distrib’<br />

2004 - Contact : 06 64 98 45 96<br />

IDEM<br />

Aerobiose, Keim Zo Fed / Mosaic<br />

Music 2004 - Contact : 06 11 65 22 65<br />

kzf@wanadoo.fr<br />

JIVE PUZZLE<br />

Where is love, Wagram Music 2004<br />

Contact : tnt2001@club-internet.fr<br />

KLAKTONCLOWN<br />

Du silence et du bruit, Esphomorana /<br />

Mosaïc Music 2004 - Contact :<br />

contact@klaktonclown.net<br />

Free ! Free dans le style, free dans le son, free dans l’esprit, free dans la forme ! On situe<br />

l’univers de CRLUSTRAUDE aux frontières du rock, du jazz, des musiques improvisées, de la<br />

country (il y a un banjo !), un peu à la manière des Américains de TORTOISE, BROKEBACK,<br />

ou encore CHICAGO UNDERGROUND TRIO. Le trio semble se foutre pleinement des<br />

étiquettes musica<strong>les</strong>, et déroule des sons sur des plages qui oscillent entre <strong>les</strong> 3 et <strong>les</strong> 15<br />

minutes, avec des “thèmes”, comme on dit en jargon jazzistique, qui varient durant le même<br />

morceau. Les 9 plages du disque sonnent à la fois très improvisé (mais à aucun moment on<br />

sature, en toute novice du free que je suis !), et très écrite à la manière de cette magnifique<br />

reprise de LEONARD COHEN “Sisters of Mercy”. Quelques parties mélodiques postrockiennes<br />

viennent apaiser la déferlante basse-batterie, élargissant ainsi le champ<br />

musical, et témoignant d’une réelle ouverture d’esprit et d’une envie de fusionner <strong>les</strong> genres,<br />

bref d’une volonté de faire de la musique ! Cécile<br />

S’il fallait résumer l’univers d’ELECTROD, ce serait : équilibre. Entre électro-jazz, dub,<br />

drum’n bass, la fusion proposée par ces 4 musiciens (guitare, trompette, machines et<br />

”conte”) est truffée de bonnes idées. On est surpris par une ligne de trompette, des petits<br />

accords de guitares toujours bien placés, des bidouillages sonores inventifs et précis. C’est<br />

riche, élégant et bien produit ! On pourrait alors penser à une belle figure de style de la part<br />

de musiciens confirmés, mais non, le projet ÉLECTROD possède aussi du fond et de<br />

l’originalité ! Ces “jongleurs” de sons se sont alliés avec un “jongleur” de mots. Lolo, de son<br />

surnom, nous emmène dans sa poésie, parfois engagée, parfois épicée, et l’on se surprend,<br />

debout sur un fil, penchant vers le texte, puis, déséquilibré vers la musique : un alliage<br />

presque parfait qui donne tout son sens au mot expression. Romain<br />

Les disques d'IDEM, on avait plutôt tendance à <strong>les</strong> attendre tous <strong>les</strong> trois ans. Et puis, l'an<br />

dernier, tout s'est accéléré. Quelques mois seulement après la sortie de Waterglass Color,<br />

premier tome du triptyque annoncé, le trio sort aujourd'hui Aerobiose en guise de Tome 2.<br />

Toujours armé d'un son énorme immédiatement identifiable, IDEM a repris <strong>les</strong> recettes qui<br />

avaient déjà fonctionné par le passé (<strong>les</strong> voix des chanteuses invitées, <strong>les</strong> “infra basses” qui<br />

tuent, la batterie schyzophrène…), et ouvert d'autres voies (d'autres voix ? MC BLUVEINER de<br />

LA PHAZE, F.NAU, ex-KYU) peut-être plus électroniques, mais qui n'oublient pas la puissance<br />

organique du live. Ils tiennent là un album qui devrait <strong>les</strong> placer parmi <strong>les</strong> meilleurs de la<br />

scène électro-dub, tutoyant maintenant <strong>les</strong> EZ3KIEL et ZENZILE. Des titres comme<br />

Interpretative Process, Down the line, ou Scan is completed laissent pantois. Énorme claque<br />

! Il va sans dire qu'on attend maintenant impatiemment le dernier chapitre de cette trilogie<br />

palpitante, avec ou sans version collector !!! Kalcha<br />

On en aurait presque oublié qu'ils boutiquaient quelques accords dans leur coin. Et comme<br />

ça, quasiment du jour au lendemain (qui chante?), <strong>les</strong> JIVE PUZZLE nous sortent un album !<br />

C'est que leur discrétion est aussi impressionnante que leur CV. On ne va pas trop revenir làdessus,<br />

mais plutôt s'attarder sur la musique. Le quintette a subtilement mélangé pop, jazz<br />

et kératocône, et fini par sonner un peu comme une BO de film où DOMINIQUE A<br />

accompagnerait un BETA BAND symphonique. La musique de JIVE PUZZLE est suffisamment<br />

racée pour séduire <strong>les</strong> amateurs d'electropop made in Radio Nova, <strong>les</strong> fans aguerris de vieux<br />

groupes allemands estampillés 70's, ou <strong>les</strong> fondus de la ritournelle qui vous trotte dans la tête<br />

toute la journée. En clair, elle pille à droite à gauche, pour mieux redistribuer au centre du<br />

groove. Rajoutez à cela quelques invités de marque de la scène du coin (ZENZILE, LO'JO,<br />

CHEESE…), et vous obtenez un 1er album qui donne très envie de savoir ce que donnera la<br />

suite…Pas si mal pour des vieux de la vieille ! Kalcha<br />

On ne présente plus KLAKTONCLOWN. Ces ambassadeurs de la chanson française sortent<br />

leur 1 er véritable album studio, enregistré au Studioscope en terre angevine. On connaît leur<br />

véritable ardeur scénique, leur charisme, l’engagement des textes et <strong>les</strong> instruments qui font<br />

valser. Les KLAK intensifient encore davantage le côté cabaret et populaire, avec 13 chansons<br />

qui dépeignent des réalités violentes, et en même temps pleines d’espoir. La magie des deux<br />

voix en harmonie parfaite avec le piano, l’accordéon, la basse, la guitare et la batterie,<br />

transporte, dégage un petit quelque chose de “rêche”, tendu, et amer. Un disque qui transpire<br />

de générosité et de vérité ! Cécile


L’OEIL DANS LE RÉTRO<br />

Le fruit défendu, AP /<br />

L ‘Autre Distribution 2004<br />

Contact : 06 87 29 11 37<br />

MAËL<br />

Kung-fu et autres cirques de bord de<br />

mer, Atlante / Night & Day 2005<br />

Contact : 02 40 35 15 72<br />

ORANGE BLOSSOM<br />

Everything must change,<br />

Atlante / Night and Day 2005<br />

Contact : 02 40 35 15 72<br />

MAXIME PEREZ<br />

Aventures notoires, Cousin Cousine<br />

Prod 2004 - Contact : 06 62 39 64 40<br />

www.maximeperez.com<br />

RILEY<br />

RILEY - AP 2004<br />

Contact : 02 43 08 84 48<br />

Le fruit défendu, deuxième testament de L’ŒIL DANS LE RÉTRO prouve que le groupe a<br />

passé un cap. Les rythmes et <strong>les</strong> mélodies sont riches et variés, l’atmosphère des<br />

morceaux oscille entre chanson-manouche, chanson-rap, chansons-latines, chansonchanson,<br />

le tout restant très acoustique et original grâce au tuba-basse, la clarinette, la<br />

flûte traversière et piccolo. Tous ces instruments apportent une réelle harmonie ; <strong>les</strong><br />

mélodies sont bien trouvées et donnent envie de siffloter la plupart des titres. Les textes<br />

provoquent une certaine mélancolie mélangée à de l’espoir, la quête du bonheur, des<br />

thèmes très humains qui donnent l’envie de refaire le monde autour d’une bonne bouteille<br />

! À la finale, on tient un très bon disque, plus affirmé avec un son racé et un chanteur<br />

charismatique. Romain<br />

Deux ans après son 1 er disque, MAËL revient avec un album bricolé “à la maison”, et qui<br />

semble plus produit, tout en résonances et confidences. Débarqué d’EMI, le chanteur<br />

mayennais s’est trouvé une nouvelle liberté pour composer ce 2ème album qui sort chez le<br />

nouveau label Atlante (Bonzaï, créé par deux anciens d’EMI). Au 1 er abord, MAËL reste MAËL<br />

avec sa petite voix et ses balades rock & folk. Mais si on écoute à bâbord, le voyage a pris de<br />

nouvel<strong>les</strong> couleurs. À la recherche des grands espaces, inspiré par la mer, l’artiste a ouvert<br />

sa musique aux 4 vents. À tribord, l’artiste a aussi ouvert son cœur : ses paro<strong>les</strong> se font plus<br />

intimes. Si la musique navigue, le chanteur reste à terre et nous livre ses histoires plus<br />

nostalgiques. Une batterie furieuse sur des arpèges délicats, de l’accordéon, du tuba sur des<br />

samp<strong>les</strong> bidouillés, la chaleur d’une voix proche face au froid du vent de la musique<br />

atlantique… C’est avec tous ces contrastes que MAËL se forge finalement une identité<br />

remarquable. Rémi<br />

ORANGE BLOSSOM sortait en 1997 un 1er disque, et, après quelques changements de lineup,<br />

le quatuor nantais enquille <strong>les</strong> scènes. Ce début 2005 voit la sortie de l’album : 10 titres<br />

pour près d’une heure de musique qui puise ses sources dans <strong>les</strong> musiques traditionnel<strong>les</strong><br />

nord-africaines, africaines et orienta<strong>les</strong>, avec un enrobé de drum’n bass, jungle, dub, triphop.<br />

Les 4 membres d’ORANGE mettent le paquet en invitant moult musiciens qui<br />

apportent de la subtilité instrumentale. Everything must change a tout d’un disque mûri,<br />

réfléchi, riche dans ses mélodies et dans ses sons. Évoquant à la fois spiritualité et<br />

violence, ce disque rappelle <strong>les</strong> univers charmants de PORTISHEAD, GOLDFRAPP,<br />

NATACHA ATLAS. Pas mal, non ?<br />

Cécile<br />

Maxime PEREZ, jeune artiste nazairien œuvrant dans la chanson française aux influences<br />

jazzy sort son 1 er album intitulé Aventure notoires. Ses textes sont imprégnés d’humour, de<br />

tendresse, de petites histoires, des tranches de vie sans lendemain, une forte présence<br />

pour ce “guitariste auteur compositeur interprète”. C’est un univers musical riche destiné<br />

aux adeptes des lieux feutrés, des petits cabarets du dimanche qui aiment la diversité<br />

sonore ; eh oui, pas moins de 7 musiciens l’ont accompagné à la basse, piano, kalimba,<br />

accordéon, contrebasse… Bucky<br />

À mi-chemin entre la musique contemporaine de PHILIPP GLASS ou bien STEVE REICH, et<br />

le post-rock version MOGWAÏ ou ARCA, RILEY ondule. S’appuyant sur un schéma très<br />

réduit, certes étoffé par des péda<strong>les</strong>, bouc<strong>les</strong> et effets sonores, samp<strong>les</strong> et bandes parlées,<br />

le duo fait preuve d’inspiration musicale. La tension sonore et l’émotion qui se dégagent de<br />

ce 1 er opus se traduisent aussi finement par des fragments de guitares noisy, que des<br />

arpèges répétitifs, des discours (signés Luther King, Robert F. Kennedy) que des<br />

rythmiques syncopées… Le combo risque aussi des atmosphères sombres, voire<br />

neurasthéniques à la manière de BLACK HEART PROCESSION.<br />

Cécile<br />

25


26<br />

SMOOTH<br />

Electro soul experience, Little Karma<br />

Prod 2004 - Contact : 06 61 90 66<br />

55 / smooth-band@wanadoo.fr<br />

STUBBORN<br />

Care<strong>les</strong>s Life , Stubborn / Complot<br />

Mat’sa / Trempo Distrib<br />

Contact : 06 61 84 23 72<br />

TIPHAIN FAIT DU HARDCORE<br />

Le pantin s’est pendu, AP / Trempo<br />

Distrib’ 2004 - Contact : 06 10 71 38<br />

21 / typhain.hxc@caramail.com<br />

VENDAS NOVAS<br />

Barry Black, Doxa / La Baleine 2004<br />

Contact : www.vendas-novas.com<br />

À la fois clinquante et assourdissante, la musique de SMOOTH glâne clairement ses<br />

inspirations dans la décennie 70’s (en y prenant <strong>les</strong> ingrédients imparab<strong>les</strong> : basse<br />

ronflante, caisse claire, guitare wah-wah, et claviers analogiques), 10 ans au cours<br />

desquels une belle page de l’histoire de la musique s’est écrite. Le rock progressif connaît<br />

ses heures de gloire, le jazz s’acoquine avec la world, la soul, le funk et le groove explosent.<br />

Les couleurs se mélangent, la musique devient plus sensitive, et se laisse apprécier par <strong>les</strong><br />

effets qu’elle provoque au corps. Ce postulat, SMOOTH l’a assimilé. Le trio s’emploie à<br />

retranscrire ce groove, à digérer toutes ces influences, à <strong>les</strong> confronter et intégrer au hip<br />

hop, à l’électro ou au trip hop. Ce disque est le reflet d’une identité propre à SMOOTH, d’une<br />

volonté de concevoir la musique comme novatrice et profondément traditionnelle, voire<br />

patrimoniale. À propos de patrimoine, de larges clins d’œil sont adressés aux BEATLES,<br />

PORTISHEAD, CAN, Dj SHADOW, LOVAGE… Cécile<br />

Back dans <strong>les</strong> bacs, sans tact pour STUBBORN ! Avec Care<strong>les</strong>s Life, le plus new-yorkais<br />

des groupes vendéens de hardcore revient dépoussiérer <strong>les</strong> vieil<strong>les</strong> enceintes de la chaîne<br />

hi-fi à papa ! À défaut d’originalité, STUBBORN tape dans l’ultra efficace. On revit <strong>les</strong><br />

grandes heures du hardcore US : une truelle de Spudmonsters dans “Talk to ya”, morceau<br />

à dézinguer un radar automatique, une glotte à la 25 TA LIFE sur “AMP Fuck You”… Et une<br />

rasade de VIKTIM’S pour faire passer le tout, avec des chœurs assurés par Mat’, le<br />

boucher-désosseur-chanteur du crew du cru qui crie ! Pas de place pour le hardcore<br />

amateur ici ! Ces p’tits gars sont de vrais harders professionnels qui ne prennent pas la<br />

chose à la légère, si l’on en croit <strong>les</strong> lyrics de “Sex is my perversion”. Du gras, du lourd, du<br />

gros speed qui vous fera bondir aux murs, <strong>les</strong> nerfs à vif ! Par ailleurs, le groupe s’est greffé<br />

un nouveau membre derrière <strong>les</strong> futs (de batterie voyons ! vous avez <strong>les</strong> idées mal placées,<br />

dites donc !). Ben<br />

Un livre-disque comme deuxième testament du groupe : huit tranches de vie, réalistes et<br />

profondes. Et testament est bien le mot : des constats de vie amers, un ton écorché, une prose<br />

plombée, une voix criée, qui déclame avec des trémolos… l’atmosphère déteinte par TIPHAIN<br />

FAIT DU HARDCORE n’est pas franchement guillerette, plutôt inspirée de FERRÉ, MANO<br />

SOLO, BREL et tous ces poètes aux tableaux glacés. Et bizarrement, la musique va à la fois à<br />

l’encontre de tout ça, et l’intensifie en même temps. À quelques exceptions près (cf. Maria et<br />

l’homme à la berge, Sammy), où la tension demeure “rock”, le propos tourne sur fond de<br />

chanson acoustique, envolées tziganes et ambiances folkloriques ou populaires.<br />

Cécile<br />

Ils nous avaient déjà mis en appétit avec une très bonne démo il y a quelques mois, VENDAS<br />

NOVAS remet aujourd’hui le couvert avec un 1 er album tout aussi gouleyant, signé sur le<br />

label teuton Doxa. Le désormais trio, General Midi (machines) et K-Rol (chant), tous deux<br />

ex-EK-KHA, accompagnés de Mr O aux platines, déboule en effet sur le dance-floor sans<br />

sommations d’usage. Tout le monde devrait pouvoir y trouver son compte : des<br />

réminiscences 80’s terriblement à la mode en ce moment, des morceaux “calibrés“ pour<br />

faire fondre vos semel<strong>les</strong> ou des titres sensiblement plus pervers… Toujours fidè<strong>les</strong> à leur<br />

credo, <strong>les</strong> tempos des Angevins sont plus lourds que rapides, le groove toujours présent<br />

malgré <strong>les</strong> nappes glacées et <strong>les</strong> basses souterraines, et surtout l’efficacité est toujours de<br />

mise. VENDAS NOVAS a su emprunter à la techno, au dub, au hip hop, au rock et à la pop<br />

ce qu’ils avaient chacun de meilleur pour <strong>les</strong> malaxer en une mixture syncopée<br />

extrêmement sexy. Kalcha<br />

Autres sorties<br />

Retrouvez <strong>les</strong> chroniques sur www.trempo.com, ou sur <strong>les</strong> pages Tohu Bohu des plaquettes<br />

de L’Olympic, Chabada, Fuzz’Yon début 2005.<br />

3 GUYS NEVER IN (s/t) / BARBACK (Le lac aux 6DS) / Compilation More to enjoy vol. 2 /<br />

EL BARÖN BRISETTI (ZZ T girl) / Juraseek Music, KHAMS (T.O.C.) / LAURENT DESCHAMPS (Rémi, l’ami du sol) /<br />

LUCID ANN (Lost in Luna park) / MATSAM’S (s/t) / RECADO SBO (s/t) / REDRUM (Linked by veins) /<br />

RICHARD KARA & AYO (Soumbalaya) / RUDE MONTREUIL (J’enrude) / TRI BLEIZ DIE (Milendall) /<br />

TWIN POWERS (Vol. 2 Powers, Ocre + Ethyleen Leiding) / VIERGE (Viande).


L’heure est à<br />

la concertation<br />

et au dialogue…<br />

Une concertation nationale réunie au Ministère de la<br />

Culture, <strong>les</strong> grandes fédérations musiques<br />

actuel<strong>les</strong>, <strong>les</strong> structures représentatives du secteur,<br />

des représentants d’élus… pour rédiger un texte de<br />

cadrage sur <strong>les</strong> priorités du secteur et proposer une<br />

trame de développement…<br />

Le Conseil Régional lance une large concertation<br />

“assises régiona<strong>les</strong> en Pays de la Loire” décembre<br />

2004 / septembre 2005, pour la définition d’un grand<br />

projet régional…<br />

La Coreps (commission régionale pour l’emploi dans<br />

<strong>les</strong> professions du spectacle) vient d’être initiée par<br />

le Ministère de la culture et le Préfet de Région, afin<br />

d’accompagner la structuration de l’emploi et de la<br />

formation dans le secteur culturel….<br />

Les rencontres qui se sont déroulées en Sarthe et<br />

en Mayenne, ont rassemblées plus de 200<br />

personnes dans chaque département (musiciens,<br />

organisateurs de spectacle, passionnés de musique,<br />

élus et techniciens de collectivités…) pour plancher<br />

sur <strong>les</strong> priorités et définir des actions…<br />

La commission régionale musiques actuel<strong>les</strong>, en<br />

relation avec <strong>les</strong> SMAC établi une cartographie<br />

régionale et une proposition de schéma de<br />

développement pour <strong>les</strong> Pays de la Loire…<br />

Des groupes de travail se réunissent au sein du Pôle<br />

Régional : organisateurs de festival, structures de<br />

développement d’artistes, responsab<strong>les</strong><br />

pédagogiques pour échanger sur leur pratique pour<br />

imaginer des mutualisations ou des<br />

développements communs.<br />

pôle position<br />

[entité jouant un rôle d’attraction et de concentration,<br />

de mutualisation d’idées et de projets…<br />

pôle de développement, pôle d’insertion, pôle économique…]<br />

On ne peut que se réjouir de ces différentes<br />

initiatives qui montrent combien notre secteur est<br />

dans une période charnière…. La crise autour du<br />

régime des intermittents du spectacle, la fin des<br />

dispositifs emplois jeunes et de différents contrats<br />

aidés, l’articulation entre pratiques amateurs et<br />

pratiques professionnel<strong>les</strong>, <strong>les</strong> budgets culturels en<br />

stagnation, la régression du marché du disque, le<br />

nouveau cadre de la décentralisation… sont autant<br />

de points préoccupants, qui nécessitent d’engager<br />

une nouvelle dynamique.<br />

L’enjeu qui est posé est celui d’un projet global,<br />

concerté, adapté aux évolutions d’une société en<br />

mouvement. Cette démarche ne peut s’envisager<br />

sans une articulation entre l’intervention publique et<br />

l’initiative privée . Il s’agit d’imaginer <strong>les</strong><br />

complémentarités en affirmant <strong>les</strong> enjeux et <strong>les</strong><br />

valeurs fondamenta<strong>les</strong>. Cet objectif, ne peut se<br />

réaliser sans la mise en place de logique de<br />

médiation et de co-construction, favorisant la<br />

mutualisation de projets, de moyens et d’acteurs.<br />

Elle doit permettre d’initier des expérimentations et<br />

favoriser <strong>les</strong> initiatives… Tout en affirmant la<br />

réalisation d’outil collectif répondant à l’intérêt<br />

général, face à une massification des pratiques et<br />

des attentes.<br />

Le Pôle est en prise directe avec <strong>les</strong> porteurs de<br />

projet, <strong>les</strong> décideurs dans le cadre des rendez-vous<br />

conseils, de rencontres sur le terrain, d’actions de<br />

formation, du centre de ressource et de<br />

documentation. Nous constatons combien <strong>les</strong><br />

acteurs et plus largement le secteur à besoins<br />

d’être entendu et soutenu, par exemple <strong>les</strong> artistes<br />

et musiciens qui se confrontent au manque<br />

d’espaces de diffusion et d’expression (<strong>les</strong> petits<br />

lieux, le disque et <strong>les</strong> radios…), de création et de<br />

formation (studios, ateliers, cours…), de soutien<br />

matériel et financier (festivals…).<br />

Aussi, réjouissons-nous de ces concertations et de<br />

ce débat d’idées, qui doivent être force de<br />

propositions et d’alternatives… Mais il est clair, que<br />

pour <strong>les</strong> musiques actuel<strong>les</strong> des signes forts sont<br />

attendus… car pendant le chantier la vie continue ou<br />

tente de se développer…<br />

<strong>les</strong> 1 ères Rencontres Musiques Actuel<strong>les</strong> des Pays de la Loire <strong>les</strong> 11 et 12 octobre 2002, à Angers<br />

pôle<br />

27


28<br />

Déjà demain<br />

Télécharger<br />

gratuitement et légalement<br />

sur Internet<br />

C'est une évidence de le dire, mais l’industrie du<br />

disque est aujourd'hui en crise. Quand <strong>les</strong> majors<br />

montrent du doigt le P2P, <strong>les</strong> rescapés des labels<br />

indépendants prônent quant à eux le manque de<br />

diversité. Si on a du mal à s'apitoyer sur le sort des<br />

multinationa<strong>les</strong>, le fait même que <strong>les</strong> labels Indés<br />

puissent disparaître est intolérable pour la plupart<br />

des amoureux de la musique. C'est sans doute ce<br />

constat qui fut en parti à l'origine des Netlabels.<br />

Les Netlabels ont estimé que la qualité des productions<br />

des labels militants n'était pas en cause, mais<br />

que c'était bien le système de distribution qui posait<br />

problème. Produire et vendre ses premiers enregistrements<br />

(ou plus simplement distribuer une démo)<br />

demande un investissement financier non négligeable<br />

pour <strong>les</strong> auteurs. De plus l'opération se montre<br />

déficitaire dans la plupart des cas. C'est pourquoi<br />

<strong>les</strong> Netlabels proposent une solution ambitieuse. Si<br />

pour diminuer <strong>les</strong> coûts de production l'informatique<br />

est majoritairement adoptée par <strong>les</strong> petits budgets,<br />

le système sera également utilisé pour la distribution<br />

via Internet.<br />

A partir de ce schéma simple, plusieurs interprétations<br />

sont possib<strong>les</strong>. On trouve des micro-labels qui,<br />

autour d'une unique personne ou d'un collectif,<br />

s'auto produisent et s'auto distribuent (webbedhandrecords.com).<br />

Certains sont structurés comme un<br />

label classique, disposant d'une ligne artistique<br />

cohérente musicalement, voir même graphiquement<br />

(autresdirections.net). Il y a au contraire des labels<br />

sans contrainte, qui constitue leur catalogue tout<br />

azimut (comfortstand.com). D'autres alternent téléchargements<br />

gratuits d'une partie des réalisations,<br />

puis <strong>les</strong> ventes de pressages limités ou CD-R, par<br />

voie postale ou aux concerts (aspicrecords.com).<br />

Si l'ensemble des Netlabels utilise plutôt <strong>les</strong> codes<br />

usuels des labels conventionnels, single, EP, LP,<br />

numérotation, pochette, une minorité d'entre eux<br />

propose de repenser le format du support, l'œuvre<br />

se suffisant à elle même (arsonore.net).<br />

Afin de protéger leurs créations, la quasi-totalité<br />

des Netlabels arbore la licence de distribution<br />

Creative Commons mise au point entre autre par<br />

Lawrence Lessig (<strong>les</strong>sig.org), grand spécialiste du<br />

droit sur Internet et défenseur de la “Free Culture”.<br />

Il s'est inspiré de la célèbre licence GNU GPL<br />

(fsf.org), imaginée pour l'usage des logiciels libres,<br />

et l'a adaptée aux différents moyens d'expression<br />

que sont <strong>les</strong> textes, images, sons, vidéos…<br />

Depuis peu, cette licence est traduite et adaptée<br />

au droit français sous le nom d'Icommons,<br />

par le CERSA un institut associé au CNRS (fr.creativecommons.org).<br />

Six contrats sont alors disponib<strong>les</strong><br />

par la combinaison des quatre options suivantes :<br />

Paternité, Pas d’Utilisation Commerciale, Pas de<br />

Modification, Partage à l’Identique des Conditions.<br />

L'adhésion gratuite et la soup<strong>les</strong>se de cette démarche<br />

encouragent bien évidemment la mise à disposition<br />

des créations. L'abondance des catalogues<br />

Netlabels en est la preuve. Alors que l'hébergement<br />

de cette masse imposante pose problème, <strong>les</strong><br />

hébergeurs gratuits appliquent des restrictions souvent<br />

incompatib<strong>les</strong> avec l'usage d'un Netlabel. La<br />

taille des fichiers, le nombre de visites et <strong>les</strong> transactions<br />

sont limités. A moins de passer à l'hébergement<br />

professionnel, une association a but non<br />

lucratif de San Fransico nommée Internet Archive<br />

(archive.org), propose un archivage structuré et sans<br />

limite. Son but, être la médiathèque d'œuvres<br />

numériques libres de droits du réseau. Les<br />

Netlabels ont une place de choix sur le site, puisque<br />

à l'heure actuelle plus de 3600 réalisations sont<br />

présentes.<br />

Est-ce du au fait que l'informatique est la pierre<br />

philosophale du système, mais <strong>les</strong> sty<strong>les</strong> musicaux<br />

rencontrés sur <strong>les</strong> Netlabels sont à dominante électronique<br />

(Electronica, IDM, ambient, noise, house,<br />

expérimental…). Les compositions guitare, basse,<br />

batterie sont inexistantes, sauf pour de trop rares<br />

exceptions (lo-fi, post-rock). Gageons que ce manque<br />

ne sera que temporaire, et que tout musicien<br />

puisse connaître le plaisir d'être potentiellement<br />

écouté par la terre entière.<br />

Cette solution est peut être en mesure d'apporter<br />

une nouvelle façon d'aborder l'univers musical en<br />

offrant une visibilité importante pour la musique<br />

amateur ou, un tremplin pour ceux qui l'envisagent<br />

comme temporaire.<br />

Denis Dréan<br />

Partage à l’identique<br />

des<br />

conditions<br />

Pas d’utilisation<br />

commerciale<br />

Pas de<br />

modification<br />

Paternité

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