Le_bolet_des peupliers - Société Mycologique du Pays de ...

Comment j’ai découvert le « bolet des peupliers » !.
par Jean-Marie Richard
Odile Ferrière, une ancienne adhérente de la Société avec laquelle j’ai gardé de bons contacts
m’apporte un samedi matin de fin août de magnifiques bolets bien frais et surtout bien fermes. Au premier
coup d’oeil, rien de bien évident, sinon qu’il s’agissait du genre Leccinum (pied raboteux à squamuleux). Mes
faibles connaissances en mycologie ne me permettaient pas d’aller plus loin. Pas grave, on en a vu d’autres, je
promet à Odile de lui envoyer dans une dizaine de jours (ne nous engageons trop vite). Un mail avec une
réponse fiable (tant qu’à faire, car quelques exemplaires étaient déjà passés à la casserole m’a-t-elle dit, eh oui
cela arrive !!!). Odile repartie, me voici avec ses quelques spécimens sur les bras.
Vu mon engagement, je ne pouvais pas en rester là. L’après-midi, je me mets aussitôt à ouvrir mes
quelques ouvrages de mycologie mais qu’il est difficile de trouver le nom de l’espèce d’après des bouquins (1 ère
approche par les photos puis par les descriptifs mais il y a toujours un détail qui ne correspond pas). Alors on se
lasse et on se décourage. Pas question d’abdiquer, il fallait aller au bout de mon engagement. Je savais que
seul, je n’y arriverais pas, alors allons chercher conseil ailleurs, Voujeaucourt Colombier Fontaine 2
communes proches, allons voir notre ami Jean EDELMAYER qui va peut-être me tuyauter. Pas de chance
personne à la maison, je ne suis plus à cela prêt, je file à ECOT voir mon ami et un de nos déterminateurs
Christian DUBOURGEOIS en espérant le rencontrer (pas de portable pour le prévenir de mon passage donc
pas sûr de le trouver en ce bel après-midi).En arrivant sur Ecot, je suis obligé de suivre un chariot avec des
balles de foin rondes. Je bouillait d’impatience, dans un virage, j’aperçoit au loin 2 silhouettes sur le bord de la
route, je me dis, avec un peu de chance, serait-ce les Dubourgeois ? Car je savais que Christian faisait pas mal
de marche ces temps-ci.
Je n’y croyais pas, mais plus j’approchais, plus je reconnaissais la silhouette de Christian .Je ne voulais
surtout pas dépasser la charrette, le nez sur le pare-brise j’essayais de ne pas les perdre de vue. Puis finalement
plus personne en vue, je commençais à perdre mes illusions. 100 m devant moi, dans un virage, j’aperçois mes
2 silhouettes arrêtées à l’entrée d’une pâture. C’était bien Christian et Christiane (la chance était de mon coté),
je savais que j’allais les surprendre. Vite mon clignotant à droite, je me gare à leur hauteur en faisant attention
de ne pas écraser leurs orteils. Je descend de mon véhicule et je devine leur surprise, ne comprenant pas très
bien ce que je faisais là à cet instant (comme si on s’était donné rendez-vous). J’ouvre le coffre de mon
véhicule, très vite ils ont compris la raison de ma présence.
Christian, ne mit pas très longtemps à soulever mon interrogation, normal il est à la S.M.P.M. Il
reconnaît sans hésiter le bolet des peupliers et me confirme que c’est Jean-Marie Cugnot qui lui a fait
connaître cette espèce.
Après avoir fait une bise à chacun d’eux surtout à Christiane, je repars tout fier du résultat de ma
démarche. Arrivé à la maison, je me replonge dans mes bouquins, puis un petit coup d’Internet pour confirmer.
(non pas que je n’avais pas confiance à mon ami). Cette fois-ci je suis convaincu du résultat, tous les critères
concordent. Je n’hésite plus, vite un mail à Odile que je vais surprendre également de part ma réactivité (j’aime
encore assez ce genre de situation).Mais honnête tout de même, je lui indique d’où viennent mes sources.
J’ai été très content de cette petite expérience comme quoi, il faut mettre à profit tous les moments de
la vie pour apprendre. Encore un grand merci à Odile Ferrière et à Christian et Christiane Dubourgeois.
Ces bolets ont été cueillis dans un petit espace vert de la "petite Hollande" à Montbéliard (voir photos
ci-dessous). Ce sont essentiellement des bouleaux, avec des peupliers à proximité.

Autres détails :
Chapeau : 6 à 12 cm convexe brun foncé à beige gris clair indice
Tubes : libres, blanchâtres devenant brunâtres à grisâtres
Chair : très ferme rosissant puis grisonnant avant de noircir plus où moins à la coupe. (voir photo).
Pied : épais, renflé à la base et souvent ventru et légèrement radicant, couvert de fines écailles
pratiquement blanches en haut et de plus en plus grises vers le bas.
Exhalaison : faiblement humique à fruitée ou spiritueuse
Période de cueillette : à partir de la fin de l'été et jusqu'à la fin de l'automne
Biotopes : bois de feuillus ou mixtes, appréciant particulièrement la couverture des peupliers bancs
mais aussi parfois dans des parcs et jardins publics plantés des mêmes essences, pousse généralement
en troupes.
Commentaires
Se reconnaît à sa robustesse, la chair ferme et blanche devient rosâtre puis grisâtre et finalement
noirâtre à la coupe. Ce champignon peu courant est de couleur terne lorsqu'il se développe dans les
bois, plus coloré lorsqu'il apparaît dans les parcs ou les pelouses plantées de bouleaux. Il s'agit d'un
comestible de qualité moyenne,( à condition d'être consommé jeune,) dont le pied est trop coriace ou
fibreux pour la dégustation. (Ouf Odile s’en est bien tirée).
Il s’agit du bolet des peupliers dont le nom scientifique est Leccinum duriusculum f. robustum