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Arabic Linguistics

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est, donc, mobilisée elle aussi afin d‘éviter les interprétations qui peuvent<br />

suggérer une forme d‘anthropomorphisme.<br />

C‘est par un autre texte qu‘Ibn Ğinnī nous semble s‘écarter encore plus des<br />

voies battues dans l‘analyse du langage figuré (mağāz) : il s‘agit de la deuxième<br />

partie d‘un texte dont la première partie a été déjà présentée (Bābu al-farq bayna<br />

al-h}aqīqa wa al-mağāz « Le chapitre traitant de la différence entre l‘expression<br />

non-figurée et l‘expression figurée », II, 442-457). Cette deuxième partie porte le<br />

titre Bāb fī ‟anna al-mağāz ‟idā katura, lah}iqa al-h}aqīqa « Comment le sens<br />

figuré, lorsqu‘il se multiplie, peut rejoindre le sens propre » (nous avons<br />

mentionné ce chapitre dans Anghelescu, 2000 et dans la communication de 2002).<br />

L‘exposé d‘Ibn Ğinnī commence par une affirmation qui nous est déjà<br />

connue d‘un autre chapitre de al-H~as}ā‟is}, mais qui ne cesse pas de nous<br />

surprendre chez un auteur de cette époque, à savoir que « la plupart de la langue,<br />

lorsqu‘on l‘examine attentivement, est constituée d‘expressions figurées (almağāz),<br />

et non pas par des expressions propres (al-h}aqīqa) » : al-mağāz est à<br />

interpréter ici plutôt comme « métonymie », si l‘on tient à faire une différence<br />

entre celle-ci et la métaphore.<br />

Selon l‘opinion d‘Ibn Ğinnī, des propositions aussi simples que qāma Zayd<br />

« Zayd s‘est levé », qa„ada „Amr « ‗Amr s‘est assis » ğā‟a al-s}ayf « l‘été est venu »<br />

‟ins}arafa al-šitā‟ « l‘hiver est parti » contiennent des verbes qui, tout en indiquant une<br />

action particulière, expriment la généricité, dans le sens qu‘elles s‘appliquent à toutes<br />

les actions passées, présentes et futures et à toutes les entités susceptibles de produire<br />

l‘action en question (nous avons vu que même l‘été peut « venir », que l‘hiver peut<br />

« partir » etc.). On sait, dit-il, qu‘un individu seul ne peut réaliser ni en un seul moment,<br />

ni en 100000 ans tout ce que le concept de qiyām implique. Et parce que cela est<br />

impossible à concevoir par une personne douée de raison, on se rend compte que qāma<br />

Zayd est une « expression figurée » (mağāz) et non pas une expression littérale.<br />

L‘expression réalise « l‘extension » de la signification et « la comparaison » (critères<br />

indispensables pour qu‘il y ait mağāz, selon Ibn Ğinnī, comme nous l‘avons montré)<br />

par la mise en relation du « peu » et du « beaucoup », du « tout » et de la « partie ».<br />

C‘est un type de relation que la métonymie est supposée à indiquer, donc on peut dire<br />

que c‘est par métonymie que le concept générique du verbe s‘applique à l‘individu.<br />

Ibn Ğinnī se rend compte que les grammairiens n‘accepteront pas<br />

facilement qu‘on parle de la généricité dans le domaine du verbe et il cite aussi à<br />

ce propos Abū ‗Alī (al-Fārisī) qui aurait lui aussi comparé la proposition hàrağtu<br />

wa ra‟aytu al-‟asada avec qāma Zayd afin de montrer comment une expression<br />

générique (car l‘article exprime la généricité dans al-‟asadu) est utilisée dans le<br />

cas du verbe et dans le cas du nom en vue d‘une référence singulière.<br />

Afin de prouver que dans qāma Zayd il s‘agit de « l‘espèce » (ğins) Ibn<br />

Ğinnī a eu recours à la forme nominale supposée équivalente : kāna minhu al-<br />

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