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3. La Financière d’Imagerie Médicale
tionnaires radiologues : ils me remettraient les vrais chèques lorsque
la banque et la banque de capital risque auraient signé l’accord. . . grâce
aux photocopies.
Ça a dérapé assez vite. Un peu comme si c’était volontaire, le
dérapage sur les posydonnies*. Malgré les arguments de notre ami
Claude, le débat s’enlise, dérape souvent sur l’informatique. Parfois,
ressurgit, tel un cachalot blanc, la vie édifiante de Jean Louis Bouchard,
que Lequeux qualifie d’escroc. L’amertume des banquiers sur
cette affaire ressort de leur peau comme l’huile grasse des usines
baleinières sur l’océan. Ce complément de capital ne se fera certainement
pas ici, je me dis, alors que toute cette énergie brûlée, tous
ces récifs évités pour rien, déclenchent, de façon automatique, une
décharge d’adrénaline indispensable à la survie.
Je me lève, et sans un mot, prends le paperboard d’assaut, me
saisis du gros feutre noir qui sent fort l’alcool des ronéotypes des
cours moyens première année. Je me souviens que l’instituteur les
distribuait, afin que l’on y note les noms des fleuves, de leurs affluents,
les villes traversées.
Je dessine, trois colonnes, et deux lignes.
Sur chacune des colonnes, les trois années passées loin de l’eau.
Sur la première ligne, je colle, en pour cent, l’évolution de nos marges
au cours des trois ans. Quatre, six, puis dix pour cent de croissance.
Sur la ligne inférieure, sans même prendre soin de changer de couleur,
la décroissance des valeurs résiduelles cumulées. Ça veut dire que
le risque sur le parc est faible, et donc, la face cachée de la lune,
les plus values futures, élevées. Quinze, dix, puis quatre pour cent.
Ca veut dire qu’on fait de mieux en mieux notre boulot. Je trace
graphiquement la représentation de ces deux courbes qui se croisent.
J’encadre et me rassieds sans un mot.
Comme plus tard et maintes fois dans ce récit, tout va basculer
en quelques secondes. Lequeux se lève, et commente verbalement
mes arguments chiffrés, comme si nous avions préparé la réunion.
« Il y a dix millions dans cette boîte, conclut-il à l’attention du
patron de la Financière Voltaire. »
Ce revirement soudain n’était pas naturel, mais je ne pouvais me
permettre le luxe de la méfiance ou d’un esprit trop critique.
La Financière Voltaire accepta de mettre les 450 000 F qu’il
manquait dans mon holding. Mais elle le fit en prenant en garantie,
un contrat de location de 250 000 F et la plus value sur la machine
en fin de contrat, environ 100 000 F. C’est illégal, et surprenant.
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