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Le tango des crocodiles http://www.tango-crocodiles.com [Document]

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9. Une barrette en argent<br />

plus tard, Yann de Caqueray de Saint Quentin cherche un emploi<br />

pour occuper sa copine. Il continue, plus calme.<br />

« Jean Louis Bouchard que j’ai rencontré avant son départ aux<br />

Etats-Unis ne souhaite plus continuer à travailler avec vous. Vous<br />

devez libérer les locaux avant ce soir six heures. »<br />

Il sort. Nous attendions un fort coup de vent, c’est une dépression<br />

exceptionnelle qui vient de coucher le navire d’un coup sec et<br />

imprévisible. Hier, tout allait bien. Je revois le chemin, les espoirs,<br />

la chance. La prise de participation réelle en capital et le protocole<br />

d’accord définitif n’ont pas été mis en place. Nous leur avons tout<br />

appris de notre métier, nous leur avons fait rencontrer les meilleurs<br />

fournisseurs. Et, surtout, nous venons de refuser dans de gran<strong>des</strong><br />

douleurs la proposition de la Générale <strong>des</strong> Eaux. Nous avons fait le<br />

mauvais choix. J’encaisse, remonte seul dans le bureau de Yann. <strong>Le</strong>s<br />

échanges dépassent très vite les conventions trop polies qui ont cours<br />

dans les affaires.<br />

« Dites-moi que je suis un voyou.<br />

— Vous êtes un voyou. »<br />

<strong>Le</strong> bureau sur lequel nous sommes appuyés se soulève de quelques<br />

centimètres sous les pressions opposées de nos mains et de nos genoux.<br />

L’affrontement est imminent, lorsque Claudine entre sans frapper.<br />

La vanne de pression s’ouvre et il n’y aura que <strong>des</strong> coups de<br />

gueule. J’aurais été perdant physiquement dans la bagarre. Nous re<strong>des</strong>cendons.<br />

L’affrontement n’aura duré que quelques minutes. C’est<br />

vers seize heures trente qu’un employé du service de l’immeuble<br />

vient enlever les deux téléphones et la plaque signalétique de l’entrée.<br />

Echosynthèse ce joli nom s’affichait en lettres noires collées<br />

sur l’aluminium dépoli entre les noms de la vingtaine de filiales du<br />

groupe. Il ne s’agit ni d’une plaisanterie, ni d’un coup de bluff, ni<br />

d’une intimidation pour négocier. Nous rangeons tout le bureau dans<br />

le break Citroën. Nous n’avons plus rien à faire dans le studio gris<br />

de Courbevoie, dans lequel nous venons de passer six mois déjà.<br />

Treilles, hiver 1988<br />

<strong>Le</strong> train de nuit nous ramène gare de La Franqui, sous le cap <strong>des</strong><br />

Trois Frères. Monfreid, de retour d’Harrar, y <strong>des</strong>cendait aussi.<br />

Se déplacer sans cesse est une <strong>com</strong>posante issue de ce métier de<br />

nomade qu’exerce le voyageur de <strong>com</strong>merce. Parce que quand tu<br />

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